Crèvecœur-sur-l'Escaut
Crèvecœur-sur-l’Escaut est une commune française située dans le département du Nord (59), en région Hauts-de-France.
Crèvecœur-sur-l’Escaut | |||||
La mairie. | |||||
Héraldique |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Hauts-de-France | ||||
Département | Nord | ||||
Arrondissement | Cambrai | ||||
Intercommunalité | Communauté d'agglomération de Cambrai | ||||
Maire Mandat |
Gilbert Drain 2020-2026 |
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Code postal | 59258 | ||||
Code commune | 59161 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Crépicordiens | ||||
Population municipale |
741 hab. (2020 ) | ||||
Densité | 39 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 50° 06′ 23″ nord, 3° 15′ 06″ est | ||||
Altitude | Min. 60 m Max. 147 m |
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Superficie | 19,06 km2 | ||||
Type | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Cambrai (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton du Cateau-Cambrésis | ||||
Législatives | Dix-huitième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Nord
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
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Géographie
Crèvecœur est située dans la vallée de l'Escaut, à 8,1 km au Sud de Cambrai.
Communes limitrophes
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique altéré » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[2].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Pecquencourt », sur la commune de Pecquencourt, mise en service en 1962[7] et qui se trouve à 30 km à vol d'oiseau[8] - [Note 4], où la température moyenne annuelle est de 10,8 °C et la hauteur de précipitations de 743,8 mm pour la période 1981-2010[9]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 5], « Saint-Quentin », sur la commune de Fontaine-lès-Clercs, dans le département de l'Aisne, mise en service en 1933 et à 33 km[10], la température moyenne annuelle évolue de 10 °C pour la période 1971-2000[11] à 10,3 °C pour 1981-2010[12], puis à 10,8 °C pour 1991-2020[13].
Urbanisme
Typologie
Crèvecœur-sur-l'Escaut est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6] - [14] - [15] - [16].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Cambrai, dont elle est une commune de la couronne[Note 7]. Cette aire, qui regroupe 64 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[17] - [18].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (94,9 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (95 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (93,1 %), zones urbanisées (2,6 %), forêts (2,5 %), prairies (1,8 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,1 %)[19].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[20].
Toponymie
Le village est mentionné au long des XIe au XIVe siècles sous les noms Crepicordio ou Crepicordium, Crievecuer, Crevechortis, Kierivecourt, Crievecoert, Creffecourt. Diverses hypothèses ont été avancées sans preuves pour expliquer le nom : en 717 lors de la bataille de Vinchy Chilpéric II et le maire du palais Rainfroi y furent battus par Charles Martel, et c'est à cette grande douleur ou « crève-cœur » pour les vaincus que le lieu devrait son nom, à moins qu'il ne s'agisse d'une défaite subie par Jules César contre les Belges alors qu'il tentait de traverser l'Escaut.
Selon Mannier[21] il pourrait s'agit aussi du nom ou du sobriquet d'un homme, affligé d'une grande douleur ou ayant percé le cœur de son ennemi, ou bien encore d'une mauvaise ferme, tombant en ruine, crepata cortis. « crève cœur » désignait en ancien français une « grande douleur mêlée de dépit » d’où le sens de « sol pauvre, terre ingrate », généralement caillouteux, dur , difficile à travailler et peu rentable.
Le village a reçu son nom actuel en 1895[22].
Histoire[23]
Crèvecœur est une baronnie du Cambrésis associée à la châtellenie de Cambrai. Avec Oisy-le-Verger, elle passe aux Montmirail puis aux Coucy. Enguerrand III et sa femme Marie vendent au comte de Flandre Guy de Dampierre, qui transmet à son fils cadet Guillaume Ier de Termonde et Richebourg, puis à son petit-fils Jean. La veuve de ce dernier, Béatrice de Châtillon-St-Pol, fille de Jacques, vend Crèvecœur et la châtellenie de Cambrai au roi Philippe VI en 1340 (alors qu'il s'agit de terres d'Empire !). Les rois Valois en héritent, mais Charles VII doit les céder à son cousin le duc de Bourgogne en 1435 (traité d'Arras), qui les donne à son Grand Bâtard Antoine seigneur de Beveren. Louis XI les récupère à la mort du Téméraire, mais Charles Quint, suzerain des Pays-Bas, les restitue aux Beveren (de Beures). Le traité du Cateau (1559) les rend à la Couronne de France : François II puis Henri III, qui vend en 1577 à son mignon François d'Espinay-Saint-Luc ; puis cession en 1613 à Jean d'Anneux d'Abancourt, † 1629, mari de Charlotte de Warigny-le-Petit et -le-Grand, fils de Jacques d'Anneux et d'Antoinette de Bourgogne-Beveren arrière-petite-fille du Grand Bâtard Antoine (< amiral Philippe < amiral Adolphe < Antoinette sœur de Maximilien)...
En 1930 Crèvecœur-sur-l'Escaut cède 1 785 hectares pour la création de la commune des Rues-des-Vignes.
Une rue porte le nom du pont de papier, lieu évoquant les combats pour la prise d’Hanoi où succombèrent le commandant Rivière en 1883 et Francis Garnier en 1873 lors d’une précédente tentative [24]
Héraldique
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Les armes de Crèvecœur-sur-l'Escaut se blasonnent ainsi :"D'or à trois croissants de gueules." |
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Population et société
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[28]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[29].
En 2020, la commune comptait 741 habitants[Note 8], en augmentation de 6,62 % par rapport à 2014 (Nord : +0,16 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Pyramide des âges
La population de la commune est relativement jeune. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 37,8 %, soit en dessous de la moyenne départementale (39,5 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 22,4 % la même année, alors qu'il est de 22,5 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 382 hommes pour 368 femmes, soit un taux de 50,93 % d'hommes, largement supérieur au taux départemental (48,23 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Économie
Revenus de la population et fiscalité
En 2010, le revenu fiscal médian par ménage était de 33 086 €, ce qui plaçait Crèvecœur-sur-l'Escaut au 9 058e rang parmi les 31 525 communes de plus de 50 ménages en métropole[33].
Lieux et monuments
- L'église et le monument aux morts
L'église. La chapelle Sainte-Thérèse.
Personnalités liées à la commune
- Alfred Le Roy, né en 1875 à Crèvecœur-sur-l'Escaut, député du Nord de 1906 à 1919.
Pour approfondir
Bibliographie
- Louis Boniface, Etude sur la signification des noms topographiques de l'arrondissement de Cambrai, Valenciennes, Impr. Louis Henry, (lire en ligne)
- Eugène Mannier, Études étymologiques, historiques et comparatives sur les noms des villes, bourgs et villages du département du Nord, Paris, Auguste Aubry, Libraire-Éditeur, (lire en ligne).
Articles connexes
Notes et références
Notes
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[3].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[4].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
- « Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - », sur www.observatoireclimat-hautsdefrance.org (consulté le )
- « Station Météo-France Pecquencourt - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
- « Orthodromie entre Crèvecœur-sur-l'Escaut et Pecquencourt », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France Pecquencourt - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Crèvecœur-sur-l'Escaut et Fontaine-lès-Clercs », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station météorologique de Saint-Quentin - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Saint-Quentin - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Saint-Quentin - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Cambrai », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Mannier 1861, p. 274.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- « Cambrai, p. 102 et 103 », sur Dictionnaire géographique et critique, par Bruzen Lamartinière, tome 2, 2è partie, 1730..
- Thierry, François,, Le trésor de Huê : une face cachée de la colonisation de l'Indochine (ISBN 978-2-36942-041-5 et 2-36942-041-3, OCLC 892841634, lire en ligne).
- Annuaire statistique du département du Nord pour l'an XI de la République 1802-1803, p. 275, lire en ligne.
- « Annuaire statistique du département du Nord. Pour … (0000AnNord_0... », sur Mnesys (consulté le ), p. 126-127
- « Résultats municipales 2020 à Crèvecoeur-sur-l'Escaut », sur Le Monde.fr (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- Insee, « Évolution et structure de la population en 2018 - Commune de Crèvecœur-sur-l'Escaut (59161) », (consulté le ).
- Insee, « Évolution et structure de la population en 2018 - Département du Nord (59) », (consulté le ).
- « Fichier RFDM2010COM : Revenus fiscaux localisés des ménages - Année 2010 », sur le site de l'Insee (consulté le ).