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Coronavirus humain 229E

Le coronavirus humain 229E (nom scientifique Human coronavirus 229E, sigle HCoV-229E) est une espĂšce de coronavirus qui infecte les humains et les chauves-souris[2]. Il s'agit d'un virus Ă  ARN simple brin enveloppĂ©, de sens positif, qui pĂ©nĂštre dans sa cellule hĂŽte en se liant au rĂ©cepteur APN[3]. Avec le coronavirus humain OC43 (HCoV-OC43), il est l'un des virus responsables du rhume[4] - [5]. L'espĂšce appartient au genre Alphacoronavirus et au sous-genre Duvinacovirus[6] - [7]. Les rhumes sont la plupart du temps bĂ©nins, mais des complications respiratoires graves peuvent survenir chez les personnes ĂągĂ©es ou atteintes d’une maladie chronique[8].

HCoV-229E

Histoire

« Les premiÚres souches de Coronavirus humaines HCoV-229E et HCoV-OC43 ont été découvertes dans les années 1960. Depuis quatre autres souches humaines ont été identifiées : SARS-CoV en 2002, NL63 en 2004, HKU1 en 2005 et la souche MERS-CoV en 2012 »[9]. Un autre est découvert en 2019, le SARS-CoV-2.

Le génome de ce coronavirus présente une identité de séquence de l'ordre de 48 % avec le SARS-CoV-2[10].

Transmission

Le HCoV-229E se transmet essentiellement via les gouttelettes de la respiration, les postillons et les fomites[11].

Signes et symptĂŽmes

Le HCoV-229E est associé à une gamme de symptÎmes respiratoires, allant du rhume banal à des manifestations plus sévÚres comme la pneumonie et la bronchiolite.

Cependant, les cas sévÚres sont presque toujours des coinfections avec d'autres agents pathogÚnes respiratoires. L'infection par HCoV-229E seul est le plus souvent asymptomatique ou à l'origine d'une maladie bénigne : un seul cas, publié en 2018, a démontré une infection HCov-229E ayant causé un syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) chez un patient par ailleurs en bonne santé et n'ayant aucune coinfection décelable[12].

Prévalence

Le HCoV-229E fait également partie des coronavirus les plus fréquemment codétectés chez l'humain, avec d'autres virus respiratoires, en particulier avec le virus respiratoire syncytial humain (HRSV)[13] - [14] - [15].

ÉpidĂ©miologie

HCoV-229E est l'un des six coronavirus humains qui incluent HCoV-NL63, HCoV-OC43, HCoV-HKU1, MERS-CoV et SARSr-CoV (SARS-CoV-1 et SARS-CoV-2) et est distribué mondialement[16] - [17]. Cependant, ces virus ont été détectés dans différentes parties du monde à différentes périodes de l'année[18] - [19] - [20].

Description du virus

C'est un virus enveloppés à ARN positif simple brin. Comme pour les autres coronavirus, la capside est caractérisée par 3 protéines virales ancrées dans l'enveloppe[8] :

  1. la protéine spike (S),
  2. la protéine de membrane (M)
  3. la protĂ©ine d’enveloppe (E).

Les protéines M et E

Elles sont impliquées dans l'assemblage viral et la sécrétion[8].

La protéine S

Cette protéine S, dite péplomÚre ou protéine spiculaire (ou protéine Spike) constitue les spicules qui au microscopie électronique forment la couronne qui a donné son nom à ce taxon (coronavirus = virus à couronnes). Cette protéine permet au virus de s'attacher à sa cellule-cible[8]. Hautement N-glycosylée, elle est aussi la cible la principale des anticorps neutralisants[8].

Elle est assemblée en trimÚres et constituée de deux domaines protéiques :

  1. le domaine S1 : c'est lui qui va lier le virus à sa protéine réceptrice de l'hÎte ;
  2. le domaine S2 : il permettra la fusion de l’enveloppe virale avec la membrane cellulaire, s'il y a activation du processus par des protĂ©ases cellulaires ; par clivage protĂ©olytique de la protĂ©ine S (par des sĂ©rine-protĂ©ases de type trypsine)[8]. À la diffĂ©rence de ce qui est observĂ© chez d'autres coronavirus, l'activation de la fusion de HCoV-229E semble passer par un processus mono-Ă©tape[8].

MĂ©dicaments

Comme tous les virus Ă  ARN, ce virus mute frĂ©quemment ce qui rend complique l'Ă©laboration d'un vaccin efficace. Il n’existe en l’occurrence pas de vaccin pour le Coronavirus humain 229E et comme pour beaucoup de ces virus, on ne dispose pas de mĂ©dicament efficace (les mĂ©canismes molĂ©culaires d'infection de l’hĂŽte ne sont pas encore entiĂšrement compris, en particulier concernant le contournement des fonctions dĂ©fensives du systĂšme immunitaire et l'utilisation des facteurs cellulaires pour la reproduction et propagation virale)[9]. Les micro-ARN (miARN) et les longs ARN non codants (lncARN) qui participent normalement Ă  la rĂ©ponse antivirale semblent, au moins en dĂ©but d'infection, pouvoir ĂȘtre dĂ©tournĂ©s par le virus Ă  son profit[9]. Avant 2020 (date de la diffusion de la pandĂ©mie de Covid-19), toutes les molĂ©cules antivirales testĂ©es contre les coronavirus qui se sont avĂ©rĂ©es efficaces in vitro (ex. : ribavirine, hexachlorophĂšne, nitazoxanide, homoharringtonine, cyclosporine A ou inhibiteurs des protĂ©ases cellulaires cathepsine, furine et de la protĂ©ine TMPRSS2), ne l'Ă©taient pas in vivo ou ont prĂ©sentĂ© des effets secondaires trop importants pour ĂȘtre utilisĂ©es en routine[9].

Des antiviraux Ă  large spectre sont recherchĂ©s, ce qui nĂ©cessite de trouver des cibles cellulaires stables et communes Ă  ces virus[9]. Une thĂšse rĂ©cente (2019) a Ă©tudiĂ© la modulation de l’expression de ces ARN non codants durant l’infection virale par le virus de l'HĂ©patite C (VHC) et le coronavirus HCoV-229E en s'intĂ©ressant notamment au rĂŽle proviral de la protĂ©ine KSRP dans la rĂ©plication virale en dĂ©but d'infection (dans les 24 Ă  48 h aprĂšs inoculation), montrant que la protĂ©ine KSRP pourrait ĂȘtre concernĂ©e par de nouvelles pistes thĂ©rapeutiques[9] - [21],

Voir Ă©galement

Articles connexes

Liens externes

Références

  1. (en) « Taxonomy of viruses », ICTV.
  2. (en) Yvonne Lim, Yan Ng, James Tam et Ding Liu, « Human Coronaviruses: A Review of Virus–Host Interactions », Diseases, vol. 4, no 4,‎ , p. 26 (ISSN 2079-9721, PMID 28933406, PMCID PMC5456285, DOI 10.3390/diseases4030026, lire en ligne, consultĂ© le )
  3. (en) Anthony R. Fehr et Stanley Perlman, « Coronaviruses: An Overview of Their Replication and Pathogenesis », dans Coronaviruses, vol. 1282, Springer New York, (ISBN 978-1-4939-2437-0, DOI 10.1007/978-1-4939-2438-7_1, lire en ligne), p. 1–23
  4. (en) S. K. P. Lau, P. Lee, A. K. L. Tsang et C. C. Y. Yip, « Molecular Epidemiology of Human Coronavirus OC43 Reveals Evolution of Different Genotypes over Time and Recent Emergence of a Novel Genotype due to Natural Recombination », Journal of Virology, vol. 85, no 21,‎ , p. 11325–11337 (ISSN 0022-538X, PMID 21849456, PMCID PMC3194943, DOI 10.1128/JVI.05512-11, lire en ligne, consultĂ© le )
  5. (en) E. R. Gaunt, A. Hardie, E. C. J. Claas et P. Simmonds, « Epidemiology and Clinical Presentations of the Four Human Coronaviruses 229E, HKU1, NL63, and OC43 Detected over 3 Years Using a Novel Multiplex Real-Time PCR Method », Journal of Clinical Microbiology, vol. 48, no 8,‎ , p. 2940–2947 (ISSN 0095-1137, PMID 20554810, PMCID PMC2916580, DOI 10.1128/JCM.00636-10, lire en ligne, consultĂ© le )
  6. (en) « Virus Taxonomy: 2018 Release », International Committee on Taxonomy of Viruses (ICTV), (consulté le )
  7. (en) Patrick C. Y. Woo, Yi Huang, Susanna K. P. Lau et Kwok-Yung Yuen, « Coronavirus Genomics and Bioinformatics Analysis », Viruses, vol. 2, no 8,‎ , p. 1804–1820 (ISSN 1999-4915, PMID 21994708, PMCID PMC3185738, DOI 10.3390/v2081803, lire en ligne, consultĂ© le )
  8. Bonnin, A. (2018). Caractérisation de la protéine S du coronavirus humain 229E (thÚse de doctorat ; Sciences du Vivant [q-bio] / Médecine humaine et pathologie), septembre 2019
  9. Baudesson C (2019) Étude de la rĂ©gulation de l’expression des ARN non codants au cours de l’infection par des virus Ă  ARN: Implications de la protĂ©ine KSRP dans la rĂ©plication du virus de l’HĂ©patite C et de la souche HCoV-229E des Coronavirus ([thĂšse de doctorat en Biologie cellulaire et molĂ©culaire, Paris Est) (rĂ©sumĂ©)
  10. (en) Wen Shi Lee, « Antibody-dependent enhancement and SARS-CoV-2 vaccines and therapies », Nature Microbiology,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  11. A. Vabret, J. Dina, E. Brison et J. Brouard, « Coronavirus humains (HCoV) », Pathologie Biologie, vol. 57, no 2,‎ , p. 149–160 (PMID 18456429, PMCID PMC7125620, DOI 10.1016/j.patbio.2008.02.018, lire en ligne, consultĂ© le )
  12. (en) Foula Vassilara, Aikaterini Spyridaki, George Pothitos et Athanassia Deliveliotou, « A Rare Case of Human Coronavirus 229E Associated with Acute Respiratory Distress Syndrome in a Healthy Adult », Case Reports in Infectious Diseases, vol. 2018,‎ , p. 1–4 (ISSN 2090-6625 et 2090-6633, PMID 29850307, PMCID PMC5925015, DOI 10.1155/2018/6796839, lire en ligne, consultĂ© le )
  13. (en) F. Pene, A. Merlat, A. Vabret et F. Rozenberg, « Coronavirus 229E-Related Pneumonia in Immunocompromised Patients », Clinical Infectious Diseases, vol. 37, no 7,‎ , p. 929–932 (ISSN 1058-4838 et 1537-6591, DOI 10.1086/377612, lire en ligne, consultĂ© le )
  14. (en) Astrid Vabret, Thomas Mourez, Stephanie Gouarin et Joelle Petitjean, « An Outbreak of Coronavirus OC43 Respiratory Infection in Normandy, France », Clinical Infectious Diseases, vol. 36, no 8,‎ , p. 985–989 (ISSN 1058-4838 et 1537-6591, PMID 12684910, PMCID PMC7109673, DOI 10.1086/374222, lire en ligne, consultĂ© le )
  15. (en) Patrick C. Y. Woo, Susanna K. P. Lau, Hoi‐wah Tsoi et Yi Huang, « Clinical and Molecular Epidemiological Features of Coronavirus HKU1–Associated Community‐Acquired Pneumonia », The Journal of Infectious Diseases, vol. 192, no 11,‎ , p. 1898–1907 (ISSN 0022-1899 et 1537-6613, PMID 16267760, PMCID PMC7110183, DOI 10.1086/497151, lire en ligne, consultĂ© le )
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