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Commando parachutiste de l'air no 10

Pour les articles homonymes, voir CPA.

Commando parachutiste de l’air no 10
Image illustrative de l’article Commando parachutiste de l'air no 10
Écusson du CPA 10

Création 1956
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de l'air
Type Forces spéciales
RĂ´le Renseignement
Opérations commandos
Reconnaissance spéciale
Effectif environ 300 personnes [1]
Fait partie de Commandement des opérations spéciales
Garnison Base aérienne 123 Orléans-Bricy
Devise « Sicut aquila » (latin) - « Tel l'aigle »
DĂ©corations Croix de la valeur militaire

Le commando Parachutiste de l'Air no 10 (CPA 10) est une unité de forces spéciales de l'Armée de l'Air, rattachée au commandement des opérations spéciales. Situé sur la base aérienne 123 Orléans-Bricy dans le Loiret, il est présent sur tous les théâtres d'opérations et au cœur des crises les plus aigues. Spécialistes des opérations de contre-terrorisme, libération d’otages, évacuation de ressortissants, capture de cibles de grande valeur (en anglais HVT, High Value Target), neutralisation, sabotage, guidage aérien et reprise de zones aéroportuaires, les hommes du CPA 10 font partie des troupes d'élite de l'armée française.

Historique

DĂ©buts

Dès 1935, les Soviétiques avaient exécuté les premiers largages de parachutistes avec leurs équipements et matériels de soutien. La France, consciente de l'intérêt opérationnel que représentait ce système de mise en place, décida d’envoyer trois officiers en stage en Union soviétique afin de se familiariser avec les techniques et les matériels de parachutisme utilisés par l'URSS.

Parmi ces trois officiers, le capitaine Frédéric Geille, pilote de chasse de l’armée de l’air, obtient le premier brevet d’instructeur parachutiste.

Le , est décrétée par le ministre de l'Air, le général Denain, la création d'un centre d'instruction au parachutisme à Avignon-Pujaut, placé sous les ordres du capitaine Frédéric Geille. Le , ce dernier célèbre l'inauguration du terrain de Pujaut.

Le , Pierre Cot, ministre de l'Air, signe un décret disposant que les grandes unités aériennes pourront disposer d'unités d'infanterie de l'air. C'est le que le capitaine Sauvagnac, s'entraînant à Pujaut avec neuf officiers et vingt sous-officiers, s'élance d'un avion LeO 20 pour effectuer le premier saut en parachute militaire volontaire jusqu'au sol.

Le voit la création des 601e (Reims) et 602e (à Baraki près d'Alger) Groupes d'Infanterie de l'Air (GIA) qui s’entraînaient alors au 95e Régiment d’Infanterie de Bourges ainsi qu’au 4e zouaves à Tunis dans le domaine de l'infanterie.

Chaque groupe se compose :

  • d'un Ă©tat-major ;
  • d'un escadron d'avions de transport. Le GIA 601 commença avec des Potez 650 puis reçut des Farman 224 en . Le GIA 602 commença avec des LeO 213 puis fut Ă©quipĂ© de Potez 650 en  ;
  • d'une compagnie d'infanterie aĂ©roportĂ©e : huit officiers, 25 sous-officiers et 174 parachutistes organisĂ©s dans deux pelotons et un peloton de soutien (avec canon de 37 mm et mitrailleuses Hotchkiss Mle 1914). Chaque peloton de douze hommes est armĂ© de fusils MAS 36, deux FM 24/29 par peloton, de lance-grenades et grenades Ă  main, des pistolets mitrailleurs MAS 38 et plus tard des pistolets mitrailleurs IEM.

Les canons de 37 mm ainsi que les mitrailleuses lourdes sont lancés dans des containers séparés. La doctrine et la formation sont inspirées des grandes formations russes observées à Kiev en 1935. Beaucoup d'équipements spécifiques — ceintures pour la fixation de divers équipements… — ont été spécialement étudiés et réalisés par l'armée de l'air française. Ces équipements ont été présentés aux forces britanniques en 1939 et adoptés par le SAS britannique. Les premiers parachutes étaient des parachutes de sport américain de chez IRVIN importés par la Société générale des parachutes des usines d'Angleterre ou des copies russes du modèle IRVIN. Plus tard, les modèles français Aviorex 120 et 130 furent utilisés.

En 1942, les deux GIA sont regroupés pour former le 1er régiment de chasseurs parachutistes (1er RCP). Celui-ci se couvre de gloire au cours de la campagne d'Alsace. En 1945, après la guerre, il est transféré à l’armée de terre.

Guerre d'Algérie, naissance du CPA 10

Sous l’impulsion du général Alain de Maricourt commandant l'armée de l’air en Algérie, les Commandos parachutistes de l'air sont créés en 1956, afin de compléter au sol l’action des moyens aériens.

C'est le lieutenant-colonel François Coulet qui commande le groupement. Dans ce cadre, le Commando parachutiste de l’air no 10.541 voit le jour ; il est placé sous le commandement du capitaine Albert-Charles Meyer. Il reprend les traditions du 602e GIA. La numérotation 541 est celle attribuée par l'armée de l'air aux unités affectées au maintien de l'ordre en Afrique du Nord. Le CPA 10 est organisé selon la répartition suivante : 5 officiers, 22 sous-officiers, 75 hommes de troupe, soit 102 hommes au total qui sont rattachés administrativement à la base aérienne de La Réghaïa (base aérienne 146 La Réghaïa).

Le CPA10 défile à la REGHAIA

Le , le commandement du CPA 10 est confié au capitaine Albert-Charles Meyer.

Le , les hommes du futur CPA 10 sont acheminés par Dakota vers Tebessa pour un jumelage avec le 3e régiment de parachutistes coloniaux (RPC). Pendant deux mois, ils s'initient aux méthodes de travail de ce dernier, avec baptême du feu pour le plus grand nombre. De retour à La Reghaïa le , la mise en condition est terminée et le CPA 10 est déclaré apte à agir seul ou à s'intégrer dans une opération combinée.

Les Commandos participent activement, en Algérie, à l'œuvre de pacification entreprise par les forces de l'ordre mais leur emploi le plus fréquent et le plus rationnel est l'opération héliportée. En alerte au pied des Sikorsky Aircraft, en base arrière, ou dans un secteur opérationnel, les Commandos sont utilisés comme troupe d'intervention rapide, jetés dans la lutte là où un renfort ou une action immédiate est nécessaire. La souplesse d'emploi est la règle : pour une intervention du type « coup de poing », il est fait appel à une ou deux sections ; en d'autres occasions, à trois commandos ou plus, travaillant en commun. Les opérations de grande envergure réunissent souvent les commandos de l'air et leurs camarades bérets rouges ou encore les unités de Légion.

En 1956, le CPA 10 est mis pour emploi à la 10e Division parachutiste et participe à toutes les opérations de dégagement dans l’Algérois. Le , le lieutenant Albert Vasseur est tué dans une opération.

De 1957 à 1958, le CPA 10 est intégré aux unités de réserve générale que constitue la 10e DP. Avec un PC opérationnel léger, il opère soit isolément (interventions chocs ponctuelles héliportées), soit en groupement dans le sud-Algérois. Il compte alors plusieurs morts et blessés en opérations, tels que le lieutenant Albert Vasseur.

Le , le commandant Albert-Charles Meyer quitte le commandement du CPA 10 pour prendre celui du Groupement des commandos parachutistes de l'air Ă  Paris. Le lieutenant Gaston Pallardy prend sa succession.

En , les CPA expérimentent une nouvelle tactique d’appui aérien.

En 1959, le GCPA au complet, avec son PC opérationnel, prend part à toutes les opérations du plan Challe qui se développe d’Ouest en Est : Ouarsenis, Kabylie, Constantinois, massif de Collo, Le Hodna.

Durant l’hiver et le printemps 1960, à partir de Balna, un groupement de trois commandos auxquels sont rattachés pour emploi 6 autres commandos de secteur, s’attaque aux dernières bandes rebelles retranchées dans les Aurès.

Le , le lieutenant Gaston Pallardy est remplacé à la tête du CPA 10 par le lieutenant Roger Jamin.

À la suite du putsch des généraux, le CPA 10.541 est dissout en , alors même qu'il ne l'a pas rallié, étant en opérations.

En 1965, l'escadron des commandos de l'air (EFCA) reçoit la mission de former le personnel chargé de la protection des installations des forces nucléaires. Après quatre années, il apparaît nécessaire de tester l'efficacité des dispositifs de protection mis en place. Ainsi, en 1969, l'escadron d'évaluation et d'intervention (EEI) est mis sur pied et est implanté sur la base aérienne 726 Nîmes-Courbessac. L'EEI devient escadron de protection et d'intervention 11.301 (EPI 11.301) en 1979.

Opérations spéciales

Le , Pierre Joxe, ministre de la Défense, signe un décret donnant naissance aux forces spéciales. En , l'état-major du commandement des opérations spéciales (COS) est déclaré opérationnel.

Des unités des trois armées sont identifiées. Elles seront employées par le COS pour les opérations ou dans le cadre de l'entraînement interarmées. S'agissant de l'armée de l'air, outre des moyens aériens, il est décidé de mettre à disposition du COS des commandos de l'air qui seront chargés plus particulièrement de faciliter l'engagement des aéronefs dans la profondeur.

Ainsi, le , l'EPI devient l'escadron d'intervention des commandos de l'air (EICA) en regroupant les commandos parachutistes 10 et 40. L’EPI était composé de deux compagnies , la première est constituée d’appelés du contingent et comprenait les CPA 10, 20 et 30 ; la deuxième comprenait les CPA 40 et 50 et les Volontaires service long (VSL). L’EICA a donc regroupé l’ensemble de ces commandos de l’air.

En juillet 1996, la base aérienne 726 Nîmes-Courbessac ferme ses portes et le CPA 10 devient une unité à part entière dont l'appellation officielle devient CPA 10.566. Il est alors stationné sur la BA 200 d'Apt, qui est à son tour fermée, et le CPA 10.566 s'installe en juillet 1999 sur la base aérienne 123 Orléans-Bricy au quartier Reymondaud.

Missions

Le CPA 10 est une unité d'intervention principalement affectée pour emploi auprès du Commandement des opérations spéciales (COS). Il détient des capacités importantes dans les domaines du renseignement et des opérations de type commando.

Ses missions ont pour principal objectif de faciliter l'engagement des moyens aériens dans la profondeur.

Il est spécialisé dans :

  • la dĂ©signation d'objectifs et le guidage des frappes aĂ©riennes (missions ODESSA) ;
  • la saisie et la remise en Ĺ“uvre de zones aĂ©roportuaires (missions RESEDA) ;
  • la mise en place de terrains sommaires pour les « posers d'assaut » ou « l'aĂ©rolargage » (missions RTPA) ;
  • le contre terrorisme et la libĂ©ration d'otages (CTLO) et l'Ă©vacuation de ressortissants (missions RESEVAC) ;
  • la reconnaissance ou la destruction d'objectifs dans la profondeur.

Du fait de leur fort taux d'emploi et compte tenu des faibles effectifs, les missions suivantes ont été déléguées ces dernières années aux CPA 20 et 30 ou aux fusiliers de l'air :

  • les mesures actives de sĂ©curitĂ© aĂ©riennes (missions MASA) ;
  • la recherche et sauvetage au combat (missions RESCO) ;
  • les patrouilles extĂ©rieures et protections d'installations aĂ©roportuaires en zone de conflit (missions PATEXT).

Groupes actions

Le CPA 10 compte dix groupes « actions » constitués d'une dizaine de commandos maîtrisant un standard de procédures communes, acquises au cours de divers stages dont le très sélectif stage final BELOUGA. Chaque membre suit ensuite plusieurs stages de spécialisation individuels (Chuteur opérationnel, JTAC, tireur d'élite, transmissions, premiers soins…). Ainsi, le CPA 10 possède la plus forte proportion de chuteurs opérationnels parmi les unités du COS.

Engagements

En , des membres du CPA10 ont participé à la tentative de libération de deux ressortissants français enlevés par AQMI à Niamey. Cette opération fut baptisée Archange Foudroyant[2].

En 2013, l'unité est engagée au Mali, lors du combat du Timétrine pendant l'opération Avrid aux côtés du 1er régiment de parachutistes d'infanterie de marine et des Commando Marine.

En 2014, l'unité a pris part, entre autres, aux opérations françaises en Afghanistan (opération Arès et Jehol) où elle se distingue notamment durant l'opération « Black smith hammer » et au Mali (interventions militaires au Mali « Serval » et « Barkhane ») , où a péri le sous-officier Thomas Dupuy dans la nuit du 29 au [3].

En 2015, l'unité est toujours engagée au Mali dans le cadre de l'opération Barkhane. Le , l'unité est de nouveau endeuillée par le décès du sergent-chef Alexis Garato des suites de ses blessures du (son véhicule avait sauté sur une mine avec deux autres de ses camarades)[4].

En 2016, des unités du CPA 10 sont engagés lors de combats en Irak dans lesquels deux opérateurs sont blessés le par l'explosion d'un drone piégé de l'EI[5].

Le , le CPA 10 est intervenu lors de l'Attaque de Ouagadougou pour assurer la protection de l’ambassade de France ainsi que celle de l’état-major burkinabé, alors qu’une attaque avait été lancée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM)[6].

En 2018, l'unité conçoit son propre mini-drone, le CORVUS[7].

Commandants d'unité

601° groupement d'infanterie de l'air :

  • 1937 : le commandant Arsac.

602° groupement d'infanterie de l'air :

  • 1937 : le commandant Michel.

Groupement de commandos parachutistes de l’air 10.54 :

Escadron d'évaluation et d'intervention :

  • 02-1969 Ă  08-1969 Ltt Vinciguerra ;
  • 1969 Ă  1973 Cne Catalifau ;
  • 1973 Ă  1974 Ltt Donate ;
  • 1974 Ă  1976 Cne Keryhuel ;
  • 1976 Ă  1979 Cne Lassalle.

Escadron de protection et d'intervention 11.301 :

  • 1979 Ă  1982 Cne janvier ;
  • 1982 Ă  1985 Cne Jean ;
  • 1985 Ă  1987 capitaine Xavier Masson-Regnault ;
  • 1987 Ă  1990 Cne Bonnefond ;
  • 1990 Ă  1992 Cne Redon ;
  • 1992 Ă  1993 Cne Charpentier.

Commando parachutiste de l’air no 10 (composante opération spéciale de l'EICA 11.301) :

  • 1994 Ă  1995 Cne Charpentier ;
  • 1995 Ă  1996 Cne Willem.

Commando parachutiste de l’air no 10.566 :

  • 1996 Ă  1997 Cdt Willem ;
  • 1997 Ă  1999 Cdt Landicheff ;
  • 1999 Ă  2002 Lcl Fontant ;
  • 2002 Ă  2006 Lcl Renon ;
  • 2006 Ă  2009 Lcl Sutter ;
  • 2009 Ă  2011 Lcl BoĂŻté ;
  • 2011 Ă  2013 Lcl Brault ;
  • 2013 Ă  2016 Lcl Asselin ;
  • 2016 Ă  2018 Lcl Locqueville ;
  • 2018 Ă  2020 Lcl Nirta ;
  • 2020 Ă  aujourd'hui LCL Paiusco.

Insignes

Les Fusiliers-commandos (FUSCO) sont coiffés d'un béret bleu foncé avec pour insigne une aile, une étoile et une dague, l'ensemble surbrochant une couronne. Ils peuvent se faire recourber l'extrémité de l'aile après leur premier saut en parachute, de même pour la dague après une marche de plusieurs dizaines de kilomètres : « L'étoile te guidera, l'aile te portera, le glaive te vengera, à travers le monde. ».

L'insigne de poitrine ou « pucelle » des fusiliers commandos de l'air est le Sicut Aquila (l'aigle fondant sur sa proie), en souvenir de l'insigne de la brigade parachutiste polonaise libre du général Stanisław Sosabowski en Écosse.

TĂ©moignages de reconnaissance

Culture populaire

Références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes