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Clocher-porche de Mimizan

De l'ancienne église prieurale Sainte-Marie de Mimizan dans le département français des Landes subsiste seulement une partie du mur occidental de la nef et un clocher-porche carré et massif en brique et en alios, couvert en bardeaux de châtaignier et surmonté d'une flèche octogonale.

Clocher-porche de Mimizan
Abbaye Sainte-Marie de Mimizan
La façade orientale
Présentation
Type
Clocher-porche, vestige d'une ancienne Ă©glise prieurale puis paroissiale
Partie de
Destination initiale
Ă©glise prieurale
Destination actuelle
musée
Style
Construction
XIIe siècle
Restauration
1981-1986
DĂ©molition
XIXe siècle
Patrimonialité
Site web
Logo du patrimoine mondial Patrimoine mondial
Date d'entrée
1998
Identifiant
Localisation
Pays
RĂ©gion
Commune
Adresse
20, rue de l'Abbaye, 40200 Mimizan
Coordonnées
44° 12′ 14″ N, 1° 14′ 10″ O
Carte
Sculpture d'une coquille stylisée réalisée par Evilo (Plasticienne Performer ayant vécu à Mimizan) Elle indique les 1000 km qu'il reste à parcourir pour arriver à Compostelle

Le porche abrite un portail construit vers 1220. Ce portail est un des plus beaux ensembles de sculptures médiévales des Landes. Il est classé Monument historique en 1903.

Au-dessus du portail, sous un arc brisĂ©, se dĂ©ploie un dĂ©cor peint sur 26 m2 datant de la seconde moitiĂ© du XVe siècle, reprĂ©sentant des scènes de la Passion du Christ.

L'ensemble du bâtiment est classé le 1er mars 1990[1].

En 2000, l'Unesco a inscrit le clocher-porche au patrimoine mondial, au titre des Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France[2] - [Note 1].

Contexte historique

D'après une légende racontée dans le bréviaire de Lescar imprimé en 1541, l'église Sainte-Marie de Mimizan aurait été construite à l'emplacement d'un édifice religieux du VIe siècle, réalisé en hommage au martyre en ces lieux de saint Galactoire, évêque de Lescar, en 506[3] par les Wisigoths. Les données archéologiques actuelles ne permettent pas de vérifier la véracité de cette légende.

Les vestiges retrouvés ne peuvent pas déterminer l'époque de construction avec précision (Antiquité tardive ou haut Moyen Âge) ni la fonction de cet édifice : villa, monument cultuel ou public, bâtiment consacré à saint Galactoire ou alors réappropriation d'un culte païen par les chrétiens.

Les fouilles pratiquées sur le site en 1992 ont permis de dater la période de construction de l'église Saint Marie de Mimizan entre la première moitié du XIIe et le début du XIIIe siècle[1].

Au cours des siècles, elle devient église prieurale puis église paroissiale de Mimizan. Mais à cause de sa vétusté, l'église est remplacée comme église paroissiale à partir de 1891 par l'église Notre-Dame du Bourg. Sa destruction, conseillée en 1887 par l'architecte départemental Maumen, est réalisée entre 1898 et 1899 par l'architecte Cloüet, qui épargne seulement son clocher-porche, qui est de nos jours un monument historique et marque une étape sur la voie littorale du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Clocher porche

Le clocher porche, entièrement construit en briques, est approximativement carrĂ© (6,90 Ă— 6,38 m / mesures intĂ©rieures). Les angles nord-ouest et sud-ouest sont contrebutĂ©s par des contreforts Ă  deux ressauts situĂ©s dans le prolongement des murs. Les façades ouest, nord et sud sont ouvertes par un arc brisĂ© en briques Ă  double ressauts. Le mur oriental est percĂ© par un portail sculptĂ© qui permettait l'accès Ă  la nef. La partie basse du clocher possède une voĂ»te d'ogive dont les nervures reposent sur des corbeaux sculptĂ©s. Entre cette voĂ»te et le toit, il existe une salle haute ouverte par de petites fenĂŞtres rectangulaires. On y accède par une tourelle d'escalier amĂ©nagĂ©e dans l'angle nord-ouest de l'Ă©glise.

  • voir la lĂ©gende ci-après
    Vu du sud
  • voir la lĂ©gende ci-après
    Vu du nord
  • voir la lĂ©gende ci-après
    Vu de l'est
  • voir la lĂ©gende ci-après
    Ancienne Ă©glise paroissiale (avant destruction partielle-photo de FĂ©lix Arnaudin, 1897)

Mur ouest

L'arcade ouest qui mesure environ m de hauteur pour une largeur d'environ 3,60 m est constituĂ©e d'un soubassement sur lequel repose un pied-droit amĂ©nagĂ© dans le mur. Il existe un « pseudo-chapiteau » formĂ© de trois briques en saillie Ă  partir duquel part l'arc brisĂ©.

Murs nord et sud

Porte nord et chapiteau sculpté
Porte sud et chapiteau sculpté

Ces deux baies sont les plus larges puisque leur ouverture mesure m. Elles possèdent des colonnes géminées qui sont situées de part et d'autre des retombées des arcs brisés. Ces colonnes reposent sur le même soubassement qui supporte les colonnes du portail oriental. Elles sont couronnées par des chapiteaux sculptés à demi engagés dans le mur. Comme pour leurs soubassements, les abaques des chapiteaux sont situés à la même hauteur que les abaques des chapiteaux du portail.

Mur oriental

Le mur, percé par une porte aujourd'hui condamné, est parcouru par un soubassement et une corniche. Ce soubassement, que l'on retrouve au niveau des arcades nord et sud, supporte les colonnes et les colonnettes du portail. La corniche, quant à elle, est située dans le prolongement des abaques des chapiteaux du portail et, indirectement, avec ceux des chapiteaux des arcades nord et sud.

De chaque côté du portail, cette corniche permet d'accueillir deux statues en ronde-bosse d'apôtres qui sont semblables à celles de la galerie supérieure. En effet, au-dessus du portail proprement dit, on trouve une galerie composée d'une statue du christ en gloire et de dix de ses apôtres. Elles reposent sur un deuxième ressaut aménagé dans la totalité du mur.

Les sculptures du portail et la galerie des apôtres datant des années 1220. Entre la galerie des apôtres et l'arc de la voûte, le mur a été décoré de peintures murales datant des années 1470-1490. L'ensemble du portail sculpté et la galerie des apôtres est classé monument historique en 1903.

Le portail
Le portail

L'ébrasement de la baie comporte trois colonnes et quatre colonnettes alternativement distribuées en fonction de leur rôle structurel. En effet, les colonnes soutiennent les trois voussures proprement dites tandis que les colonnettes sont situées aux retombées des cordons qui séparent les voussures.

La scène sculptée sur le tympan, dont la forme en croissant est unique en France, représente l'adoration des rois mages.

Trois voussures surmontent le tympan :

  • La voussure interne reprĂ©sente les Vierges Sages et Vierges Folles[Note 2], de part et d’autre de la JĂ©rusalem cĂ©leste,
  • La voussure intermĂ©diaire reprĂ©sente onze prophètes de l'ancien testament et le roi David jouant de la harpe.
  • La voussure externe reprĂ©sente les occupations des douze mois de l’annĂ©e et les signes du Zodiaque.
Galerie des apĂ´tres
Galerie des ApĂ´tres

Au-dessus des voussures, une rangée de statues polychromes du début du XIIIe siècle présentent dix des douze apôtres, situés de part et d'autre d'un Christ inséré dans une mandorle quadrilobée, typique du style espagnol. Parmi elles se trouve l'une des premières représentations françaises de l’apôtre saint Jacques le Majeur en habit de pèlerin (avec bourdon et coquilles), témoignage de l’importance de Mimizan sur la voie littorale du chemin de Saint-Jacques, et justifiant la distinction du monument par l'Unesco[2].

Deux autres apôtres sont identifiables : saint Pierre grâce à ses clefs, et saint Paul grâce à son glaive[Note 3]. Les autres apôtres ne sont pas identifiables par leurs attributs traditionnels mais par les noms peints sur le mur.

Ces statues ont probablement été démontées pour une restauration puis remontées dans le mauvais ordre, car les regards devraient converger vers le Christ, et tel n'est pas le cas. Deux statues monochromes ont été ajoutées plus bas et complètent le nombre des apôtres.

Lors des nouveaux projets de restauration et d'assainissement du portail en 2003, une artiste à l'époque locale, Evilo, maintenant basée en Gironde a eu l'occasion de se prêter à des séances de reproduction graphique de ces statues. L'opportunité exceptionnelle de l'échafaudage a rendu possible uNe série de 26 portraits représentant chaque statue de face et en entier. Cette production a aussi fait l'objet d'un long récit reliant son ressenti à des écrits anciens.

Peintures murales

Sur la partie supĂ©rieure du mur, on trouve des peintures murales qui s'Ă©tendent sur une superficie de 26 m2 et reprĂ©sentent des scènes de la Passion du Christ. Elles sont datĂ©es du XVe siècle, autour des annĂ©es 1460. Cette datation est possible, entre autres, grâce Ă  l'emploi de la perspective et des habits des bourreaux dans la scène de la flagellation du Christ.

Les peintures murales

Les fresques sont sur deux niveaux:

Au-dessous, quatre panneaux relatant :

  • L'arrestation du Christ : Autour de JĂ©sus, Judas Iscariote, saint Pierre, un soldat et Malchus (serviteur de CaĂŻphe) cherchant sa lampe. La scène est Ă©clairĂ© par un calice situĂ© en bord gauche.
  • Le Christ devant Pilate : Ponce Pilate, assis, fait face au Christ ; Ă  ses cĂ´tĂ©s, un hĂ©raut d'armes.
  • La flagellation : Dans une salle voĂ»tĂ©e dont le sol est pavĂ© de carreaux triangulaires. Trois bourreaux, dont un porte des poulaines, s'acharnent sur JĂ©sus.
  • Le portement de croix : Le Christ porte la croix au sein d'un cortège très festif oĂą l'on remarque une trompette recourbĂ©e. Dans le fond de la scène apparaissent les murailles de JĂ©rusalem et la colonnade du Temple.

Images Haute-RĂ©solution

Les deux liens ci-dessous sont dirigés vers des images « zoomable » de très haute résolution.

Historique de l'abbaye Sainte-Marie

Durant la première moitié du XIIe siècle, les moines bénédictins entreprennent la construction d'une église qui comprend, jusqu'à son effondrement au XVIIIe siècle, un chœur et une nef voûtés, un clocher à la croisée du transept ainsi qu'un clocher-porche. En 1898, devant le délabrement de l'église et sur les conseils de l'architecte Clouet, l'ensemble de la partie orientale est détruit et seul le clocher-porche subsiste.

La restauration du clocher-porche a lieu entre 1981 et 1986, celle des sculptures débute en 1998, les peintures murales sont redécouvertes en 2000[5].

Description de l'ancienne Ă©glise

Construit selon le plan d'une croix latine, l'Ă©difice avait des proportions importantes. Il devait mesurer 44,60 m de long pour une largeur de 21 m au niveau du transept. La hauteur sous voĂ»te de la nef devait avoisiner les 12 m. Le chĹ“ur comportait treize autels, possĂ©dait une nef centrale Ă  ogives primitives et deux bas-cĂ´tĂ©s transversaux.

La destruction du chœur en 1790, de la nef en 1898, l'arasement plus ou moins total des fondations en 1900 et le manque de documents historiques décrivant l'église rendent impossible la description du plan et de l'élévation de l'édifice notamment pour le chevet.

Des sondages archéologiques et des descriptions antérieures à la démolition permettent cependant de reconstituer les grands traits de l'église médiévale.

Iconographie du portail

Le premier niveau du portail est constitué par des colonnettes qui jalonnent l'ébrasement de la baie. Les abaques de leurs chapiteaux sculptés forment une corniche sur laquelle repose le deuxième niveau du portail. Il est constitué de : un tympan orné d'une scène de l'adoration des mages ; trois voussures représentant, respectivement, la parabole des « vierges sages et des vierges folles » , des douze « Prophètes » et un cycle du zodiaque doublé des travaux des mois. Des cordons décoratifs sont intercalés entre les archivoltes.

Tympan et voussures du portail

Les colonnettes et les chapiteaux de l'Ă©brasement.

L’ébrasure nord
L'Ă©brasure sud

L'ébrasement du portail est un ensemble de 14 piédroits reposant sur un soubassement. Elles sont distribuées alternativement en fonction de leur rôle structurel.

  • Les colonnes soutiennent les trois voussures proprement dites, tandis que les colonnettes sont situĂ©es aux retombĂ©es des cordons qui sĂ©parent les voussures.
  • Les chapiteaux ne sont pas historiĂ©s.
  • Dans la partie droite de l'Ă©brasement, les corbeilles sont ornĂ©es de palmettes tandis qu'Ă  gauche elles possèdent des crochets bourgeonnants entre lesquels se distinguent de petites fleurs avec leur tige.
  • Les abaques forment une corniche continue qui parcourt l'ensemble du mur oriental. Ils sont ornĂ©s d'un feuillage stylisĂ©.

Tympan

Le tympan, en forme de croissant, ne possède pas d’équivalent en France. Il fut probablement adoptée pour augmenter la hauteur du passage en son milieu. En contrepartie, cette forme introduit une contrainte pour le sculpteur puisque les deux extrémités du croissant sont réduites et fermées tandis que la zone centrale est large et ouverte.

La scène qui orne le tympan est inspirée de l'Évangile selon Matthieu, (2: 1-12) : le récit des rois mages.

  • Une bordure de feuilles trĂ©flĂ©es dĂ©limite la zone centrale du tympan.
  • Les chevaux des rois mages : La place rĂ©duite a contraint le sculpteur Ă  superposer les trois chevaux et Ă  crĂ©er une impression de perspective par le biais de la position des tĂŞtes. La tĂŞte du dernier cheval dĂ©borde sur le bandeau vĂ©gĂ©tal. Ces chevaux sont entiers, leur crinière est rassemblĂ©e en mèches et leur queue tombe jusqu'au sol. Leur harnachement est constituĂ© d'une bride, d'une selle d'arme reposant sur une couverture. On peut supposer qu'ils sont attachĂ©s Ă  l'arbre qui leur fait face.
  • Les trois rois mages sont reprĂ©sentĂ©s en costume royal avec une longue robe et une couronne. Contrairement Ă  d'autres reprĂ©sentations, ils sont assez peu diffĂ©renciĂ©s puisque leur l'âge, leur race et leurs habits sont identiques. On peut noter que leurs bottes sont munies d'Ă©perons pointus. NĂ©anmoins, leurs prĂ©sents sont distincts, bien qu'il soit difficile de connaĂ®tre prĂ©cisĂ©ment leur nature. Le mage du milieu se distingue Ă©galement par son absence de barbe. La position de leur corps suit une composition frĂ©quemment utilisĂ©e au cours du XIIe et XIIIe siècles : les mages avancent vers la Vierge, le premier est agenouillĂ© pour faire son offrande et le deuxième se retourne vers le troisième.
  • Étoile Ă  12 branches : Cette Ă©toile reprĂ©sente très certainement l'astre qui a guidĂ© les rois mages vers l'enfant jĂ©sus et sa mère.
  • La Vierge : La mère du christ est reprĂ©sentĂ©e selon le type de la Vierge en majestĂ© : la vierge est couronnĂ©e et elle est assise sur un trĂ´ne avec son enfant sur ses genoux. Sa main gauche retient l'enfant tandis que celle de droite devait tenir un objet actuellement disparu (un fleuron ?).
Le sculpteur représente la Vierge de vue faciale avec un corps droit, presque rigide. Ce choix fait ressortir une attitude hiératique qui contraste avec le naturalisme des autres personnages qui sont vus souvent de profil et courbés. Cette impression d'absence de la scène est assez proche de celle du Christ en gloire de la galerie supérieure.
  • Enfant JĂ©sus : L'enfant JĂ©sus est Ă©galement couronnĂ©. La position de la main droite : pouce, index et majeur tendus et les deux derniers repliĂ©s, est caractĂ©ristique du signe de bĂ©nĂ©diction. Sa main gauche tient un livre qui symbolise la bible, c'est-Ă -dire la parole de Dieu.
  • Saint Joseph a Ă©tĂ© identifiĂ© comme le père du Christ en raison de son bâton de pèlerin et de son bonnet cĂ´telĂ© pointu. Il est assis et il repose sa tĂŞte sur le pommeau de sa canne.
  • Femme voilĂ©e : Un dernier personnage de la scène est plutĂ´t rare dans les reprĂ©sentations de la nativitĂ© qui se trouvent dans le sud-ouest de la France. Elle symbolise le miracle de la virginitĂ© de Marie. Cette femme est assise ; sa main droite est appuyĂ©e contre son cĹ“ur tandis que son autre main semble tendue, la paume tournĂ©e vers nous. Il pourrait s'agir de l'une des deux sages femmes, SalomĂ© et ZĂ©lomi, qui ont aidĂ© Marie Ă  enfanter. L'histoire n'est pas racontĂ© dans Évangile selon Matthieu mais dans l'Ă©vangile de Jacques[12], qui fait partie des Ă©vangiles apocryphes[13] :

« Et Joseph était allé à la recherche de sages femmes. Lorsqu’il fut de retour à la grotte, Marie avait déjà mis au monde son enfant. Et Joseph lui dit : « Je t’ai amené deux sages-femmes, Zélomi et Salomé : elles se tiennent dehors, devant la grotte, et n’osent pas entrer à cause de cette lumière trop vive ». Et Marie, entendant cela, sourit. Mais Joseph lui dit : « Ne souris pas, mais sois prudente, de peur d’avoir besoin de quelque remède ». Alors il fit entrer l’une d’elles. Et Zélomi, étant entrée, dit à Marie : « Permets que je te touche« . Et Marie le lui ayant permis, la sage-femme poussa un grand cri et dit : « Seigneur, Seigneur grand, aie pitié de moi. Voici ce qu’on n’a jamais entendu ni soupçonné : ses mamelles sont pleines de lait et elle a un enfant mâle quoiqu’elle soit vierge. La naissance n’a été souillée d’aucune effusion de sang, l’enfantement a été sans douleur. Vierge elle a conçu, vierge elle a enfanté, vierge elle est demeurée«. »

  • Arbres : La symbolique de ces deux arbres n'est pas claire. Une première interprĂ©tation les a rapprochĂ©s de l'arbre de vie dĂ©crit dans la Genèse. Dans ce cas, ils annonceraient la venue de JĂ©sus Christ et sa mort sur la croix. L'historien d'art, Jacques Lacoste[14], voit dans ces arbres une rĂ©fĂ©rence Ă  l'arbre de vie de la JĂ©rusalem cĂ©leste. Ils sont alors une source de nourriture et de guĂ©rison.
  • Une coupe sous un arc polylobĂ© pourrait rappeler le bain de l'enfant JĂ©sus et Ă©voquer par ce biais le baptĂŞme. Dans l'iconographie mĂ©diĂ©vale, la baignoire prend souvent l'aspect d'un calice eucharistique. Dans ce cas, l'arc pourrait donc ĂŞtre assimilĂ© Ă  un baptistère.

Cordon 1 : Le cordon sépare le tympan de la voussure intérieure. Le feuillage qui orne la presque totalité du cordon intérieur est en fait formé par la répétition d'un seul motif végétal. Ce motif est constitué de cinq feuilles tréflées réunies par un cordage. Il y a également trois représentations figuratives :

  • Deux monstres anthropomorphes : Ces personnages situĂ©s aux retombĂ©es du cordon intĂ©rieur sont accroupis. MalgrĂ© leurs allures humaines, ces deux figures donnent une impression monstrueuse par les grandes oreilles de celui de droite et l'attitude de celui de gauche qui est en train de dĂ©vorer quelque chose.
  • BĂ©lier est situĂ©e sur la clĂ© du cordon, juste en dessous du palais du divin Ă©poux qui orne la voussure intĂ©rieure. Il porte sur ses reins une croix grecque. Si l'on rapproche le bĂ©lier de l'agneau, il symbolise alors le sauveur et rappelle son sacrifice, son Ĺ“uvre rĂ©demptrice et son baptĂŞme : Évangile selon Jean (1,29) « Le lendemain, voyant JĂ©sus venir Ă  lui, il dit : Voici l'agneau de Dieu, qui Ă´te le pĂ©chĂ© du monde. »

Voussure intérieur

  • Les vierges folles, les vierges sages
La voussure est ornée d'une scène issue de la parabole de l'Évangile selon Matthieu (25, 1-13) : les vierges sages et les vierges folles :
  1. Alors il en sera du Royaume des Cieux comme des dix vierges qui s'en allèrent, munies de leurs lampes, à la rencontre de l'époux.
  2. Or cinq d'entre elles étaient sottes et cinq étaient sensées.
  3. Les sottes, en effet, prirent leurs lampes, mais sans se munir d'huile.
  4. tandis que les sensées, en même temps que leur lampes, prirent de l'huile dans les fioles.
  5. Comme l'Ă©poux se faisait attendre, elles s'assoupirent toutes et s'endormirent.
  6. Mais Ă  minuit un cri retentit : Voici l'Ă©poux ! Sortez Ă  sa rencontre !
  7. Alors toutes ces vierges se réveillèrent et apprêtèrent leurs lampes.
  8. Et les sottes de dires aux sensées : Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s'éteignent.
  9. Mais celles-ci leur répondirent : Il n'y en aurait sans doute pas assez pour nous et pour vous ; allez plutôt chez les marchands et achetez-en pour vous.
  10. Elles étaient parties en acheter quand arriva l'époux : celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte se referma.
  11. Finalement les autres vierges arrivèrent aussi et dirent : Seigneur, Seigneur, ouvre-nous !
  12. Mais il répondit : " En vérité je vous le dis, je ne vous connais pas.
  13. Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l'heure.
La dernière phrase de la parabole de Matthieu a été interprétée par les Pères de l'Église comme un rapport symbolique avec le Jugement dernier. Ainsi, les vierges aux lampes allumées correspondent aux élus et celles prisent au dépourvu sont les damnés.
La voussure intérieure
  • Les vierges : Les vierges sages sont disposĂ©es sur les claveaux de gauche, les vierges folles sur ceux de droite et le palais de l'Ă©poux sur le claveau central. Il y a une modification par rapport au texte biblique : il y a douze vierges au lieu de dix. Cette anomalie est peut-ĂŞtre Ă  mettre en relation avec l'archivolte du zodiaque. En effet, les six mois oĂą la durĂ©e du jour augmente pourraient correspondre aux six vierges aux lampes allumĂ©es et les six mois oĂą la durĂ©e du jour diminue aux vierges aux lampes Ă©teintes. Il est Ă  noter Ă©galement qu'il y a douze prophètes sur la voussure intĂ©rieure et douze statues d'apĂ´tres !
Pour reconnaître les vierges folles des vierges sages, le sculpteur a positionné la lampe debout ou renversée.
La vierge sage et la vierge folle
On trouve une grande diversité dans ces sculptures. L'artiste a joué sur la composition (seule, binôme) ; les positions (corps, mains, drapés) ; les formes (vêtements, végétaux, coiffures) et les expressions (sereine, désespoir, coquetterie) de chacune des femmes afin de les distinguer.
Deux vierges sont particulièrement remarquables.
  • La première est situĂ©e sur le troisième claveau gauche. La composition est parfaitement Ă©quilibrĂ©e et le drapĂ© est Ă  la fois rĂ©aliste et harmonieux.
  • L'autre sculpture remarquable orne l'extrĂ©mitĂ© droite de la voussure. MalgrĂ© sa forte dĂ©gradation, le rĂ©alisme de l'expression persiste. Le pathos de la scène est accentuĂ© par le regard de cette femme qui est orientĂ© vers le spectateur et l'invite ainsi Ă  partager sa douleur.
L'Ă©poux et son palais
  • Le Palais : L'organisation architecturale du palais est liĂ©e Ă  l'iconographie gĂ©nĂ©rale de l'archivolte.
L'aile gauche qui est orientée vers les vierges sages est ajourée et possède une riche décoration (colonne cannelée, colonne torsadée, coupole). Cette partie dégage donc un aspect merveilleux qui invite les « élus » à pénétrer dans la Jérusalem céleste. Cette invitation est matérialisée par la porte ouverte ce qui a d'ailleurs contraint le sculpteur à décaler vers la gauche la tour d'angle.
L'aile destinée aux vierges folles semble plus hostile. L'ensemble est massif, la porte est solidement verrouillée et un appareillage en pierre orne la tour d'angle.
  • L'Époux est nimbĂ© et symbolise le Sauveur. Il est assis sur un siège qui est situĂ© dans une pièce munie d'une coupole. Il donne la bĂ©nĂ©diction aux vierges sages de sa main droite tandis que son autre main repose sur un livre.
  • Cordon 2 : Comme pour les autres cordons vĂ©gĂ©taux du tympan, la dĂ©coration florale est formĂ©e par la rĂ©pĂ©tition d'un seul motif vĂ©gĂ©tal. Ce motif est constituĂ© d'une fleur centrale (3 pĂ©tales et un pistil stylisĂ©) de laquelle part de chaque cĂ´tĂ© une feuille Ă  cinq lobes. Le motif de la clĂ© est formĂ© de cinq tiges liĂ©es. Les trois tiges centrales sont munies d'une feuille trilobĂ©e et dont les deux tiges latĂ©rales sont enroulĂ©es.

Il y avait deux représentations figuratives aux extrémités de l'arc. Seul le petit personnage accroupi de gauche est encore visible. Il effectue une grimace en s'étirant la bouche à l'aide de ses deux index. Sur son dos est disposé un « linteau » qui donne au personnage l'impression de supporter le poids du cordon.

Voussure médiane

La voussure est ornée de douze personnages qui ont été interprétés comme des prophètes en raison des phylactères qu'ils portent: ces rouleaux mi-ouverts rappelant qu'ils n'eurent qu'une vérité mi-révélée. Les prophètes bibliques sont les porte-paroles de Dieu qui les a choisi pour révéler ses volontés et ses desseins.

La voussure médiale
  • voir la lĂ©gende ci-après
    David
  • voir la lĂ©gende ci-après
    Élie
  • voir la lĂ©gende ci-après
    La Sibylle
  • Les Prophètes : A l'exception de trois personnages (David[Note 6] qui joue la harpe, Élie[Note 7], habillĂ© en peaux de bĂŞtes et la Sibylle[Note 8]), les sculptures ne sont pas identifiables prĂ©cisĂ©ment. Il est probable que cette absence d'attribut iconographique ait Ă©tĂ© comblĂ©e par des mots, actuellement disparus, sur les phylactères. Un des prophètes est reprĂ©sentĂ© comme Ă©tant supportĂ© par une chauve-souris, dont le sens est inconnu.
Si la majorité des personnages ne peut pas être distinguée iconographiquement, en revanche l'artiste ne les a pas représenté de façon semblable. Ainsi, comme pour les vierges de la voussure intérieure, il existe une grande diversité dans les sculptures. Cette diversité repose sur la position des corps (debout, assis, jambe croisée) et des mains, sur l'orientation des corps (face, ¾, profil) ainsi que sur la disposition et la forme des drapés et des coiffures.
Différents éléments iconographiques pourraient suggérer le thème biblique de l'arbre de Jessé, l'arbre généalogique de Jésus à partir de Jessé, père du roi de David. Car Jésus se désignait comme « le rejeton et la postérité de David », Jean (22,16). Ce rapprochement iconographique est tout d'abord sous-entendu par les prophètes mais également par la présence d'un roi en qualité d'ancêtres du Christ (David) et d'une Sibylle. En outre un décor végétal parcourt l'ensemble de l'archivolte et semble porter certains des douze personnages.
  • Cordon 3 : Ce cordon ne parcourt pas l'ensemble du tympan car il dĂ©marre au milieu des claveaux infĂ©rieurs de la voussure du zodiaque. Il est ornĂ© d'une dĂ©coration florale qui repose sur la rĂ©pĂ©tition d'un seul motif vĂ©gĂ©tal constituĂ© de quatre feuilles trilobĂ©es nouĂ©es et intercalĂ©es avec une feuille trilobĂ©e Ă  tige Ă©vasĂ©e.
Deux personnages sont situés aux retombées de l'arc. Du fait de leur position, on a l'impression qu'ils supportent le poids du cordon. Cette sensation est particulièrement visible sur l'homme de droite car il est agenouillé et se sert de son bras droit pour faciliter son action.

Voussure extérieure

Le thème général qui orne la dernière voussure représente le cycle des travaux des mois. En raison de la taille de cette archivolte, le sculpteur a introduit deux autres thèmes qui n'ont probablement aucune relation avec le cycle du travail.

La voussure extérieure
  • voir la lĂ©gende ci-après
    Le chevalier et le lion
  • voir la lĂ©gende ci-après
    Les hommes Ă©tendus

Ces deux scènes ornent les claveaux des extrémités de l'archivolte. Celui de gauche représente une scène de lutte entre un chevalier et un lion tandis que celui de droite montre un homme et son mulet. Cette dernière sculpture est presque entièrement détruite, empêchant ainsi sa lecture.

  • Scène de lutte
Ce premier claveau est orné par deux scènes. La première représente un chevalier à pied qui combat en corps à corps contre un lion. L'équipement du guerrier est très minutieusement détaillé : cotte de maille, heaume conique à nasal, haubert, éperons, bouclier, épée.
L'autre scène est située aux pieds du lutteur. Il s'agit d'un homme étendu, le visage détourné du combat, les jambes croisées, les mains sur la poitrine et dont la tête repose sur la tête d'un autre personnage. La question de la relation entre ce personnage couché et le chevalier se pose. Or, actuellement, aucune réponse n'a été apportée.
  • Le travail de l'annĂ©e
Le cycle du travail des mois commence à gauche de l'archivolte et se termine à droite. Or si l'on suit cette lecture, on s'aperçoit que certains signes zodiacaux ne correspondent pas aux mois et à leur travaux :
Les raisons exactes de ces anomalies nous échappent encore. Si l'on peut exclure la perturbation par le montage des claveaux, en revanche, il est possible qu'une part de ces erreurs soit due à l'ignorance iconographique du sculpteur. Néanmoins, certaines des inversions observées se retrouvent en Espagne. Il est donc possible que le sculpteur ait introduit des modèles hispaniques dans un programme français.
Les sculptures des douze travaux nous montrent une vision de la vie rurale autour de Mimizan au Moyen-Age. Si l'on prend en compte dans cette approche les déformations stylistiques et culturelles introduites par le sculpteur, il est possible de dégager certains aspects ethnologiques du monde rural médiéval.
  • Ainsi, ces diffĂ©rentes scènes nous montrent les habits des paysans en fonction des saisons (braies, chausses, robes longues, pelisson[15], chaperon,…).
  • Le sol Ă©tait labourĂ© Ă  l'aide d'une charrue analogue Ă  la charrue Ă©gyptienne du temps des pharaons. C'est un instrument primitif, sans roue, lĂ©ger et Ă  un seul manche.
  • Les cĂ©rĂ©ales semĂ©es sont moissonnĂ©es en Ă©tĂ© Ă  l'aide d'une faux. Puis, elles sont battues au flĂ©au moderne, semblable aux instruments utilisĂ©s pendant plusieurs siècles dans nos campagnes.
  • Le sol des Landes Ă©tait favorable Ă  la culture de la vigne et des chĂŞnes

Cordon 4 : Cet arc décoratif délimite la bordure extérieure du portail. Sa surface est recouverte par deux types d'entrelacs. Dans la partie droite de l'arc, les entrelacs sont composés de trois rinceaux perlés et dont le rinceau central se dédouble pour laisser passer les deux autres. En revanche, dans la partie gauche, les entrelacs ne possèdent que deux rinceaux perlés qui sont alternativement ornés de feuilles d'acanthe. Aux retombées de l'arc, on observe deux personnages :

Le personnage situé à la gauche de l'arc ne possède qu'une grosse tête d'aspect monstrueuse. De ses grandes oreilles droites partent les deux rinceaux.

Le personnage de droite est plus ou moins caché par les entrelacs. Il est assis, les pieds joints, et il tient dans ses mains les rinceaux.

La galerie des ApĂ´tres

En dessus du portail proprement dit, on trouve douze statues d'apôtres entourant un christ au tétramorphes. Dix des apôtres sont situés sur le même ressaut du mur que le christ et deux d'entre eux sont placés en dessous, sur la corniche du premier ressaut[Note 9].

Le nom de chaque saint est inscrit sur le mur et facilite ainsi leur identification, car seulement trois personnages portent un attribut iconographique spécifique.

D'après ces indications, deux des apôtres cités dans le nouveau testament n'ont pas été représentés. Il manque Judas Thaddée et Jacques le mineur. Ils ont été remplacés par Paul[Note 10] et Barnabé.

  • voir la lĂ©gende ci-après
    Galerie des ApĂ´tres
Christ au TĂ©tramorphe

Comme pour les autres personnages du portail, l'artiste a introduit une grande diversité dans la composition des sculptures. Cette diversité s'exprime par :

  • la taille des apĂ´tres ;
  • l'orientation et la morphologie des tĂŞtes (âge, cheveux, barbe, forme des yeux…) ;
  • la position et l'action des mains ou encore par la disposition des drapĂ©s.

Ces variations créent une impression de vie qui contraste avec la position figée du Christ.

  • Le Christ au tĂ©tramorphe : Cette reprĂ©sentation du Christ est directement inspirĂ©e de l'Apocalypse de Saint Jean[Note 11]. Le Christ est assis sur un trĂ´ne inscrit dans une mandorle quadrilobĂ©e ornĂ©e de feuillage. Derrière sa tĂŞte couronnĂ©e, un nimbe crucifère Ă  croix fleuronnĂ©e est sculptĂ©. Sa main gauche tient le livre sacrĂ© tandis qu'il bĂ©nit de sa main droite.
Entre ses pieds est représenté un motif végétal symbolisant peut-être l'arbre de vie.
Dans les écoinçons sont représentés les emblèmes des quatre évangélistes : l'Homme (Saint Matthieu) ; l'aigle (Saint Jean) ; le lion (Saint Marc) et le bœuf (Saint Luc).

Une interprétation globale du portail ?

Quand on regarde le portail on peut voir une série de scènes indépendantes : La visite des rois mages ; parabole des vierges sages et folles ; prophètes de l'ancien Testament ; le zodiaque et les travaux de l'année ; les Apôtres et allusion au Jugement dernier.

Ce point de vue correspond à celui d'Émile Mâle[16] - [17] :

« Le Moyen Âge a conçu l'art comme un enseignement. Tout ce qu'il était utile de connaître : l'histoire du monde depuis sa création, les dogmes de la religion, les exemples des saints, la hiérarchie des vertus, la variété des sciences, des arts et des métiers, lui était enseigné par les vitraux de l'église ou par les statues du porche. La cathédrale eût mérité d'être appelée de ce nom touchant, qui fut donné par les imprimeurs du XVe siècle à un de leurs premiers livres : la Bible des pauvres. Les simples, les ignorants, tous ceux qu'on appelait "la sainte plèbe de Dieu", apprenaient par les yeux presque tout ce qu'ils savaient de leur foi. »

Néanmoins, pour les historiens d'art Jacques Lacoste et Eugène Goyheneche, une pensée beaucoup plus unificatrice et complexe existe, qui les regroupe toutes. Pour ces auteurs, cette clé se trouverait dans quelques versets dans le chapitre 4 et les deux derniers chapitres de l'Apocalypse de Jean traitant de la Jérusalem céleste :

Chapitre 4

4 Vingt-quatre sièges entourent le trône, sur lesquels sont assis vingt-quatre Vieillards vêtus de robes blanches, avec des couronnes d'or sur leurs têtes.

5 Du trône partent des éclairs, des voix et des tonnerres, et sept lampes de feu brûlent devant lui, les sept Esprits de Dieu.

6 Devant le trône, on dirait une mer transparente autant que du cristal. Au milieu du trône, autour de lui, se tiennent quatre Vivants, constellés d'yeux par devant et par derrière.

7 Le premier vivant est comme un lion ; le deuxième Vivant est comme un jeune taureau ; le troisième Vivant à comme un visage d'homme ; le quatrième Vivant est comme un aigle en plein vol


Chapitre 21

1 Puis je vis un ciel nouveau, une terre nouvelle - le premier ciel, en effet, et la première terre ont disparu, et, de mer il n'y en a plus.

2 Et je vis la Cité Sainte, Jérusalem nouvelle, qui descendait du ciel, de chez Dieu ; elle s'est faite belle, comme une jeune mariée parée pour son époux.

3 J'entendis alors une voix clamer, du trône : " Voici la demeure de Dieu avec les hommes. Il aura sa demeure avec eux ; ils seront son peuple et lui, Dieu-avec-eux, sera leur Dieu …

9 Alors, l'un des sept Anges aux sept coupes remplies des sept derniers fléaux s'en vint me dire : " Viens, que je te montre l'Epouse de l'Agneau.

10 Il me transporta donc en esprit sur une grande montagne de grande hauteur, et me montra la Cité sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel, de chez Dieu.

23 Elle (la ville) peut se passer de l'éclat du soleil et de celui de la Lune, car la gloire de Dieu l'a illuminée, et l'agneau lui tient lieu de flambeau.

24 Les nations marcheront à sa lumière, et les rois de la terre viendront lui porter leurs trésors.

25 Les portes resteront ouvertes le jour et

26 l'on viendra lui porter les trésors et le faste des nations.

Chapitre 22

1 Puis l'Ange me montra le fleuve de Vie, limpide comme du cristal, qui jaillissait du trĂ´ne de Dieu et de l'Agneau.

2 Au milieu de la place, de part et d'autre du fleuve, il y a des arbres de Vie qui fructifient douze fois, une fois chaque mois, et leurs feuilles peuvent guérir les paiens.

6 Puis il (l'ange) me dit : " Ces paroles sont certaines et vraies ; le Seigneur Dieu, qui inspire les prophètes, a dépêché son Ange pour montrer à ses serviteurs ce qui doit arriver bientôt.

16 Moi, jésus, j'ai envoyé mon Ange publier chez vous ces révélations concernant les églises. Je suis le rejeton de la race de David, l'étoile radieuse du matin.

17 L'esprit et l'épouse disent : " Viens ! " Que celui qui écoute dise : " Viens ! " Et que l'homme assoiffé s'approche, que l'homme de désir reçoive l'eau de la vie, gratuitement.


L'artiste de Mimizan aurait alors remplacé les 24 vieillards par les apôtres (ou ajouté les douze apôtres aux douze prophètes), comme ce fut le cas à la même époque dans différentes églises.

D'après cette interprétation, on aurait donc une vision apocalyptique et une évocation symbolique de la Jérusalem nouvelle. Cette ville est à la fois cité céleste et cité messianique et par conséquent est une image de l'Église.

Iconographie des peintures murales

Les peintures murales, couvertes par un badigeon, étaient à peine visibles jusqu'à la fin du XXe siècle. La restauration a commencé en 2000[18].

Trône de grâce
  • TrĂ´ne de grâce montre un Père Éternel barbu coiffĂ© d'une couronne rayonnante et non d'un tiare. Le trĂ´ne est architecturĂ©, en bois et surmontĂ© d'un dais ovale. Le Père Éternel porte le Christ en croix et entre eux la colombe du Saint-Esprit. Autour de cette vision classique de la TrinitĂ© de nombreux anges translucides forment une grande mandorle.Dans les deux Ă©coinçons, de grands anges portent les instruments de la Passion.
On note un parenté assez proche entre les anges de Mimizan et ceux de deux enluminures de Jean Fouquet pour le Livre d'heures d'Étienne Chevalier : le miracle de saint Martin et la Déploration du Christ.
L'arrestation du Christ
  • L'arrestation du Christ se situe dans un paysage montagneux. On y distingue JĂ©sus embrassĂ© par Judas, et arrĂŞtant l'Ă©pĂ©e de Pierre. Au sol, Malchus (serviteur de CaĂŻphe) a perdu sa lanterne. Un grande soldat, casquĂ© avec Ă©pĂ©e et bouclier, procède Ă  l'arrestation devant une poterne de bois. Les armes du soldat (Ă©pĂ©e recourbĂ©, bouclier blanc et rouge, son visage mĂ©chant, Ă©voquent le sarrasin type.
Un calice, celui que Jésus a accepté dans sa prière au Jardin des Oliviers, est situé dans la partie supérieure du panneau. Il est situé sur un diagonale qui le met en parallèle avec la cuve baptismale du tympan. On peut y voir une intention théologique : le baptême chrétien procède de la Passion et la Résurrection, le baptême de Jésus au Jourdain en est une simple préfiguration.
Cette scène présent aussi une parenté avec deux images de Jean Fouquet, tirées des Heures de Charles de France, décrivant l'arrestation. Au-dessus du calice un personnage armé contemple le Christ, il est accompagné d'une représentation féminine.
Le Christ devant Pilate
  • Le Christ devant Pilate est entourĂ© de soldats. Ponce Pilate, richement habillĂ©, est assis sur un trĂ´ne ; il est accompagnĂ© d'un hĂ©raut d'armes. On peut comparer cette scène Ă  des enluminures de BarthĂ©lemy d'Eyck (Le jugement de Salomon) ou d'Antoine de Lonhy (femme priant la Vierge, heures de Saluces) ; la composition se retrouve aussi dans un contexte diffĂ©rent dans le Livre des tournois du roi RenĂ© (le roi recevant un hommage).
Au second plan, deux personnages, l'un coiffé d'un chapeau pointu et portant un épée (sans doute un gardien du Temple), l'autre en aumusse de chanoine (représentant de Caïphe ?) regardant le jugement. L'architecture de la salle légèrement voutée semble être faite de lambris, orientés de façon à créer une perspective.
La flagellation
  • La flagellation montre autour du Christ trois bourreaux, dont l'un, coiffĂ© d'un chapeau de fou de la cour, porte des chaussures poulaine, et un autre est accroupi pour ramasser de nouvelles verges, lier les jambes de JĂ©sus ou prendre ses vĂŞtements (il y a une lacune important de la fresque).
La scène se déroule dans une salle pavée de carreaux triangulaires, voûtée et éclairée par des baies fermées de vitraux.
La perspective est définie par le jeu des colonnes et des voûtes.
Le portement de croix
  • Le portement de croix est particulier ; la diagonale dessinĂ©e par la croix nous renvoie Ă  la procession des rois mages du tympan. Le cortège qui entoure le Christ est effectivement royal ; on y distingue une trompette. A la marge de la scène se trouvent la Vierges en pleurs et saint Jean. Dans le fond, on aperçoit les murailles de JĂ©rusalem et le Temple.

Cet ensemble de peintures, comparables à plusieurs autres œuvres en France de la même époque, est assez originel par l'usage de la perspective. L'illusion est créée par la mise en scène du personnage de Jésus, qui est systématiquement en immédiat second plan : l'estrade du Trône de Grâce, saint Pierre et le soldat sarrasin, la première rangée de carreaux triangulaire, les lambris de la salle de justice comme les remparts de Jérusalem créent un environnement mettant en relief le Christ. Cependant, cette usage de la perspective est assez primitif et n'est pas comparable avec la maitrise géométrique et mathématique d'un Piero della Francesca, qui peignait à la même époque.

  • voir la lĂ©gende ci-après
    Les diagonales

La composition met en relief les deux panneaux centraux. Les diagonales reliant la calice du Jardin des Oliviers à la cuve baptismale du tympan d'une part et le cortège royale du portement de croix et celui des rois mages mettre en évidence des scènes judiciaires : l'arrestation, le jugement et la flagellation. en sont exclus, Malchus, la personne qui n'est ni arrêtée, ni coupable, et le sonneur de trompette, symbole du pouvoir et de la justice.

Les personnages principaux sont Jésus, le juge et le bourreau. Cette justice est rendu au nom du pouvoir laïc ; il n'y a aucun représentant actif religieuse, et le Père Éternel est coiffé d'une couronne, non d'une tiare pontificale.

La peinture du porche pourrait être dédiée à la fonction judiciaire de la communauté de Mimizan, dont le porche était lieu de réunion et d'audience. Cette justice est aussi un acte pénitentiel : les peines proposées comprennent le pèlerinage. Le chevalier en armure, légèrement auréolé et portant un bourdon de pèlerin est identifiable. Il s'agit de saint Guillaume d'Aquitaine, patron des prisonniers et des armuriers.

La commanditaire des peintures murales et l'artiste

  • Saint Guillaume et sa compagne, situĂ©s Ă  gauche d'un diagonale qui coup le panneau, sont assez effacĂ©s ; le visage fĂ©minin a disparu complètement. Ils sont en position de spectateurs de la scène de la Passion ; cette position en fait les portraits des donateurs avec les symboles de leur saint patron. Notons que saint Guillaume est en symĂ©trique avec saint Joseph du tympan, modèle de la paternitĂ©.
  • voir la lĂ©gende ci-après
    Les commanditaires
Ce patronage quasiment royal est accentué par des traits liés à la vie de la noblesse : une trompette royale, un héraut d'armes, un bouffon, des soldats. Cette vie aristocratique est peut-être même représentée par la jeune femme présente à côté de ce chevalier, parente ou dame d'honneur.
À la fin du XVe siècle il existe une cour royale en Guyenne, celle de Charles de France, dernier duc de Guyenne, frère de Louis XI et de sa sœur Madeleine, épouse de Gaston de Foix, prince de Viane (titre donné à l'héritier du royaume de Navarre). Ce dernier est mort dans un tournoi à Libourne en 1470 laissant deux enfants en bas âge : François-Phoebus et Catherine. Catherine est devenue reine de Navarre à la mort de son frère en 1482, a épousé Jean d'Albret en 1484 et elle est l'arrière-grand-mère d'Henri IV.
Dans le cas de la famille d'Albret l’œuvre prendrait tout son sens : les sires d'Albret étaient les seigneurs justiciers de Mimizan et comme aux parlements de Bordeaux et de Toulouse, sur le modèle du retable du parlement de Paris, nous aurions une œuvre illustrant le modèle de la Justice chrétienne, servant de référence morale tant pour le magistrat que pour l'accusé et les témoins. Il est à noter pour l’anecdote, également un autre lien de la famille d'Albret avec Mimizan : en 1515 le sire d'Albret tenait comme fief à Bordeaux un hôtel donnant sur l'actuelle rue Poquelin Molière, qui s'appelait jusqu'à la Révolution rue de Mimizan...
Il y a quatre possibilités pour les personnages représentés par saint Guillaume et sa compagne :
Charles et Madeleine de France ;
Gaston de Foix et Madeleine de France ;
Catherine et Jean d'Albret
Un acte de piété de Catherine envers son père Gaston de Foix, fondateur de la dynastie, et pour ses enfants à venir.
L'historien d'art, Roland Eymard considère la quatrième possibilité la plus probable, ce qui date les peintures des années 1480-1490.
  • Le nom de l'artiste qui a peint la fresque est inconnu. Il est clair, par de nombreux dĂ©tails des sols, sièges, etc., qu'il connaissait l’œuvre de Jean Fouquet. Fouquet Ă©tait le peintre attitrĂ© de Louis XI, dont le frère Charles de France Ă©tait duc de Guyenne. Donc, il est possible que l'auteur des fresques Ă©tait peintre Ă  la cour de Guyenne dans le dernier quart du XVe siècle.

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Georges Baurain, « Le portail de l'Ă©glise de Mimizan », Bulletin de la sociĂ©tĂ© Borda,‎ , p. 281-302 (lire en ligne sur Gallica). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.
  • Georges Baurain, « Le portail de l'Ă©glise de Mimizan », Bulletin de la sociĂ©tĂ© Borda,‎ , p. 1-41 (lire en ligne sur Gallica). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.
  • Eugène Dourthe, « DĂ©couverte de deux chapiteaux sculptĂ©s dans l'emplacement de l'abbaye de Mimizan », Bulletin de la sociĂ©tĂ© Borda,‎ , p. 3-26 et 115-128 (lire en ligne sur Gallica).
  • Roland Eymard, « Éclairages sur l'ancienne Ă©glise de Mimizan, lieu de justice et pèlerinage royal », Bulletin de la sociĂ©tĂ© Borda, no 473,‎ , p. 3-18. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.
  • Eugène Goyenetche, « Mimizan, Son Ă©glise, ses bornes de sauvetĂ© », Bulletin de la sociĂ©tĂ© Borda,‎ , p. 325-340.
  • Eugène Goyenetche, « Mimizan, Son Ă©glise, ses bornes de sauvetĂ© », Bulletin de la sociĂ©tĂ© Borda,‎ , p. 3-26 et 115-128.
  • Jacques Lacoste, « Le portail de Mimizan et ses liens avec la sculpture espagnole du dĂ©but du XIIIe siècle », Revue de Pau et bĂ©arn, vol. 2,‎ . Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.
  • Jean Thore et Jean-Jacques Taillentou, Promenade sur les CĂ´tes du Golfe de Gascogne : Ă©dition prĂ©sentĂ©e et annotĂ©e par Jean-Jacques Taillentou, Éditions des RĂ©gionalismes, , 246 p. (ISBN 9782824052618, prĂ©sentation en ligne). L’œuvre originelle : Jean Thore, Promenade sur les CĂ´tes du Golfe de Gascogne : ou aperçu topographique, physique et mĂ©dical des cĂ´tes occidentales de ce mĂŞme golfe, Bordeaux, A. Brossier, , 379 p. (lire en ligne sur Gallica).
  • « L'Ă©glise de Mimizan et son portail », sur MusĂ©e de MimizanDocument utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Notes et références

Notes

  1. En 1998, l'Unesco classe les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle au patrimoine mondial. S'ensuit le classement de certains édifices en particulier pour matérialiser le chemin et son classement. C'est le cas du Clocher porche de Mimizan en 2000 : Site officiel de l'Unesco
  2. Matthieu 25, 1-13
  3. La décapitation au glaive était le supplice réservé aux Romains convertis au Christianisme.
  4. Sur la base de ces différentes sources écrites, il semblerait qu'un vocable dédié à Sainte-Marie existait à Mimizan à la fin du Xe siècle. Cependant, les documents dont sont issus cette hypothèse doivent être interprétés avec précaution. En effet, il a été démontré que la charte de fondation et de dotation de Guillaume Sanche et les confirmations par ses fils sont des faux rédigés au cours du XIe siècle. En outre, le terme d'ecclesia noté dans l'acte de donation ne porte pas de signification précise à la fin du Xe siècle.
  5. Variantes : « Que Diu preserva'ns deu cant de la serena, de la coda de la baleia e deu campanèr de Mamesan » / « Qué Diou preserba's dou can de la serene, de la coude de la baleye et dou campaner de Mamesan »
  6. A Mimizan, le sculpteur a choisi de représenter David en tant que roi musicien. En effet, David a composé des psaumes à la gloire de Dieu qu'il chantait en s'accompagnant de sa harpe. Le sculpteur s'est donc inspiré du modèle traditionnel en le représentant âgé, barbu, couronné et portant son instrument de musique.
  7. Le prophète Elie a vécu vers 864 avant J.-C et va consacrer sa vie à repousser les cultes des dieux étrangers qui sont à ses yeux des faux dieux. Cette mission divine obligera Élie à fuir dans le désert à de nombreuses reprises au cours de sa vie. Ces séjours au désert vont inspirer les artistes chrétiens puisqu'ils y voient une préfiguration de la vie des ermites. C'est cette image qui a été choisie à Mimizan. Il est en effet pauvrement vêtu, comme à l'occasion de son intervention devant le roi d'Israël Achab : " C'était un homme avec une toison et un pagne de peau autour des reins. " Deuxième livre des rois (1,8)
  8. Né en Asie Mineure durant l'antiquité, le mythe des Sibylles est passé en Grèce puis à Rome. Ces femmes lisaient dans l'avenir et les pères de l'Église ont alors vu dans leurs prophéties l'annonce du Messie. De nombreuses sibylles ont été représentées dans l'art chrétien mais à Mimizan, aucun attribut iconographique spécifique ne permet de l'identifier précisément.
  9. Le Nouveau testament présente douze apôtres : André, Barthélemy, Jacques le Majeur, Jacques le Mineur, Jean, Judas Iscarioth, Judas Thaddée, Matthieu, Pierre, Philippe, Simon, Thomas. A cette liste sera ajouté Matthias qui remplacera le traitre Judas Iscariote et plus tard, on a donné le nom d'apôtre à des saints qui ont poursuivi l'évangélisation des nations comme Saint Paul, Saint Martin ou Saint Boniface.
  10. Étant un citoyen romain, Paul aura le privilège d'être décapité à l'épée. L'instrument de son supplice est représenté à Mimizan.
  11. Apocalypse de Saint Jean : (4,6-7)« Devant le trône, on dirait une mer transparente autant que du cristal. Au milieu du trône, autour de lui, se tiennent quatre Vivants, constellés d'yeux par devant et par derrière. Le premier vivant est comme un lion ; le deuxième Vivant est comme un jeune taureau ; le troisième Vivant à comme un visage d'homme ; le quatrième Vivant est comme un aigle en plein vol »

Références

  1. « Classement du clocher de Mimizan », notice no IA40001305, base Mérimée, ministère français de la Culture. Consulté le 22 août 2009
  2. Francis Zapata et Jean-Pierre Rousset, Les chemins de Saint-Jacques dans les Landes, Bordeaux, Ă©ditions Sud-Ouest, , 256 p. (ISBN 9782879014685).
  3. Georges Cassagne (préf. Jean Peyresblanques), Mimizan : Clins d'oeil au passé, édition Atlantica, , 144 p. (ISBN 978-2758800088).
  4. D'après la Mapa Mundi de Beatus de Liébana
  5. Site officiel du musée de Mimizan
  6. Plusieurs historiens situaient à Mimizan la station de Segosa de l'Itinéraire d'Antonin (Dufourcet, op. cit.; Tartière et Vielle, id.)
  7. Jacques Sargos, L'Esprit des Landes : Un pays raconté par l'art, L'Horizon Chimérique, (ISBN 2-907202-70-7)
  8. De nos jours, le phare de Contis, à quelques kilomètres plus au sud, est le seul de 1er ordre du département. Sa construction débute en 1863.
  9. Hervé Foglia, Mimizan, perle de la Côte d'Argent, Alan Sutton, coll. « Mémoire en images », , 127 p. (ISBN 978-2-84253-658-9).
  10. Exposition de la Maison du patrimoine de Mimizan, juillet 2017
  11. Voir : guerres de Religion dans les Landes
  12. Émile Amann, Le Protévangile de Jacques et ses remaniements latins, Paris, Letouzey et Ané, , 404 p. (disponible sur Internet Archive).
  13. François Amiot, La bible apocryphe. evangiles apocryphes., Paris, Fayard, , 337 p..
  14. Jacques Lacoste, « Le portail de Mimizan et ses liens avec la sculpture espagnole du dĂ©but du XIIIe siècle », Revue de Pau et bĂ©arn, vol. 2,‎ . Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.
  15. « Définition de pelisson », sur Centre Nationale de Ressources Textuelles et Lexicales (CNRTL)
  16. Émile Mâle, L'art religieux du XIIe siècle en Franc : étude sur les origines de l'iconographie du Moyen Âge, Paris, A. Colin, , 476 p. (disponible sur Internet Archive)
  17. Émile Mâle, L'art religieux de la fin du moyen âge en France, Paris, A. Colin, , 538 p. (disponible sur Internet Archive).
  18. StĂ©phanie Thouin, Philippe Bromblet, Didier Legrand et al., « La restauration de l'ancienne Ă©glise abbatiale de Mimizan (Landes) », Monumental,‎ , p. 140-149. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.

Voir aussi

Articles connexes

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