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Chronologie de la plongée sous-marine

La chronologie de la plongée sous-marine commence dès l'Antiquité et connaît de nombreux perfectionnements décisifs à partir du XVIIIe siècle.

Avant JĂ©sus Christ

XVIIe et XVIIIe siècles

  • 1690 : Edmond Halley met au point un nouveau modèle de cloche de plongĂ©e.
  • 1715 : le chevalier Pierre RĂ©my de Beauve crĂ©e un habit-plongeur. Un corset de fer protège le torse du plongeur contre la pression de l'eau. Sur le corset s'emboĂ®te un casque dotĂ© de deux verres, destinĂ©s Ă  la vision sous-marine, ainsi que deux tuyaux reliĂ©s Ă  la surface et alimentĂ©s en air par un soufflet. Une jaquette de cuir situĂ©e sur le corset assure l'Ă©tanchĂ©itĂ© moyennant une fermeture dorsale constituĂ©e de baguettes de cuivre. Le plongeur porte aux jambes et aux pieds un pantalon et des chaussures lestĂ©es de plomb.
  • 1715 : armure de plongĂ©e de John Lethbridge, c'est un cylindre constituĂ© de lattes de bois tenues par des boulons qui plonge et remonte moyennant le largage d'un lest et qui inclut une rĂ©serve d'air.
  • 1717 : en Allemagne Andreas Becker crĂ©e un habit similaire Ă  celui du chevalier Pierre RĂ©my de Beauve, toujours alimentĂ© par soufflet.
  • 1765 : le registre de la sĂ©ance du 1er septembre, de l'AcadĂ©mie Royale des Sciences siĂ©geant Ă  Paris, reconnaĂ®t le succès de la dĂ©monstration que Jean-Baptiste de La Chapelle, dit l'AbbĂ© de la Chapelle (1710-1792), fit dans la Seine, en face de Bercy, aujourd'hui Ă  l'intĂ©rieur de Paris. De la Chapelle portait un « corset insubmersible » qu'il baptisa d'un mot de son invention : « scaphandre », du grec skaphe (barque) et andros (homme). L'AcadĂ©mie reconnaĂ®t le succès de son invention mais reste sceptique quant Ă  son utilisation future. Elle consistait en un corset rĂ©alisĂ© en liège et permettant Ă  des soldats ou des naufragĂ©s de flotter et de traverser les cours d'eau. Comme le prĂ©voyait l'acte de l'AcadĂ©mie des Sciences son invention ne connut pas de suite (si ce n'est peut-ĂŞtre le gilet de sauvetage) mais le terme scaphandre resta tout de mĂŞme quelque part dans les mĂ©moires puisqu'il finit par ĂŞtre appliquĂ© aux Ă©quipements de plongĂ©e sous-marine.
  • 1772 : premier scaphandre Ă  casque rigide, rĂ©alisĂ© en cuivre, par le Sieur FrĂ©minet, bourgeois oisif de Paris. Le mot scaphandre n'ayant pas Ă©tĂ© encore popularisĂ©, FrĂ©minet baptise son invention du nom de « machine hydrostatergatique ». Le système d'apport d'air est celui du soufflet, mais FrĂ©minet conçoit aussi une version de sa machine oĂą le plongeur traĂ®ne derrière lui une rĂ©serve d'air.
  • 1775 : L'AbbĂ© de la Chapelle publie le TraitĂ© de la construction thĂ©orique et pratique du scaphandre ou du bateau de l'homme, plus ancien document Ă©crit connu tĂ©moignant de l'utilisation du mot scaphandre.
  • 1797 : machine de Karl Heinrich Klingert.
  • 1798 : en juin F.W. Joachim, plongeur employĂ© par Klingert, rĂ©alise avec succès les essais de la machine de celui-ci.

XIXe siècle

  • 1805 : appareil autonome du Français Touboulic, avec une rĂ©serve d'air. Le plongeur libère l'air par le biais d'un robinet.
  • 1808 : appareil autonome du Belge Claude Antoine BrizĂ©-Fradin, inspirĂ© du système de Touboulic.
  • 1817 : en Allemagne Christian Caspar Von Hoppenstedt s'inspire de l'habit d'Andreas Becker et crĂ©e son propre habit-plongeur, dont l'alimentation en air est toujours assurĂ©e par un soufflet.
  • 1818 : après avoir participĂ© aux guerres napolĂ©oniennes Augustus Siebe, ingĂ©nieur d'artillerie dans les armĂ©es prussiennes, quitte l'Allemagne pour l'Angleterre.
  • 1819 : Augustus Siebe s'installe Ă  Londres et se lance dans une affaire de construction et de rĂ©paration d'outils et instruments mĂ©caniques. Ses inventions lui valent un prix de la « SociĂ©tĂ© des Arts ».
  • 1823 : les frères John et Charles Deane dĂ©posent le brevet d'un appareil pour fumĂ©es destinĂ© aux pompiers et constituĂ© d'un casque en mĂ©tal fixĂ© sur une jaquette en tissu et d'une pompe.
  • 1825 : l'Anglais William H. James invente un système autonome avec une rĂ©serve d'air en fer placĂ©e autour de la taille du plongeur.
  • 1825 : les frères Deane crĂ©ent une sociĂ©tĂ© de rĂ©cupĂ©ration des filets et ancres perdues par les pĂŞcheurs.
  • 1828 : Le Français Paul Lemaire d'Augerville met au point un système autonome semblable aux prĂ©cĂ©dents, mais qui permet au plongeur de s'en servir comme d'une bouĂ©e stabilisatrice. Son invention, ayant prĂ©cĂ©dĂ© la bouĂ©e Fenzy de plus de 130 ans, tombe dans l'oubli.
  • 1830 : pour transformer leur casque Ă  fumĂ©e en casque de plongĂ©e, Charles Deane fait appel Ă  Augustus Siebe qui rĂ©alise vers 1830 un casque en cuivre dotĂ© de trois hublots, un pour la vue frontale et deux autres pour les cĂ´tĂ©s gauche et droit.
  • 1831 : combinaison autonome de l'AmĂ©ricain Charles Condert. Il se fabrique un costume caoutchoutĂ© semi-Ă©tanche qui inclut un harnais portĂ© sur les Ă©paules et duquel pend une rĂ©serve d'air en forme de fer Ă  cheval qu'il porte autour de la taille. FabriquĂ©e en cuivre cette rĂ©serve d'air communique avec le costume grâce Ă  des tubes en cuivre. Pour remplir sa rĂ©serve Ă  pression Condert s'est fabriquĂ© un compresseur Ă  partir d'un fĂ»t de canon. Par le biais d'un robinet il libère progressivement l'air de sa rĂ©serve et pour l'Ă©vacuation de l'air viciĂ© il pense d'abord Ă  une valve de non-retour, mais finalement l'utilisation d'un trou minuscule sur le dessus de la cagoule prouve ĂŞtre un système efficace.
  • 1832 : en aoĂ»t Charles Condert ne survit pas Ă  l'une de ses plongĂ©es, et meurt dans l'East River Ă  vingt pieds de profondeur (moins de sept mètres). Le tube respiratoire qui le reliait Ă  sa rĂ©serve s'Ă©tait brisĂ©, il avait Ă  sa disposition une ligne verticale qui lui aurait permis de rejoindre la surface mais pour une raison inconnue il n'y parvint jamais, peut-ĂŞtre une chute ayant inondĂ© son costume l'en empĂŞcha.
  • 1837 : scaphandre pieds lourds d’Augustus Siebe, le premier Ă  ĂŞtre entièrement Ă©tanche. Par une idĂ©e de George Ewards le casque se sĂ©pare en deux parties dont la jonction et l'Ă©tanchĂ©itĂ© sont assurĂ©es par des boulons, la tĂŞte est couverte par la partie appelĂ© « bonnet » et le torse par celle dĂ©nommĂ©e « pèlerine ». Le système d'alimentation en air par le biais d'une pompe a dĂ©jĂ  dĂ©finitivement remplacĂ© les soufflets. Siebe s'allie avec son beau-fils Gorman et fonde la sociĂ©tĂ© d'Ă©quipements de plongĂ©es « Siebe Gorman ».
  • 1838 : le 14 novembre le docteur Manuel ThĂ©odore Guillaumet, d'Argentan, dĂ©pose le brevet d'un appareil de plongĂ©e. Il s'agit du premier dĂ©tendeur de l'histoire, mais il n'est pas autonome, l'air est fourni par une pompe en surface. L'appareil plongeur de Guillaumet n'incluait pas encore de rĂ©serve intermĂ©diaire entre l'arrivĂ©e d'air et le plongeur mais il disposait d'une vessie gonflable et dĂ©gonflable qui Ă©tait destinĂ©e Ă  la flottabilitĂ©. Cet appareil peut donc aussi ĂŞtre considĂ©rĂ© comme la première bouĂ©e stabilisatrice avec direct system et inflateur, 133 ans avant le modèle que la sociĂ©tĂ© Scubapro commercialisa Ă  partir de 1971.
  • 1849 : Pierre-Aimable de Saint Simon Sicard invente le premier recycleur, avec une rĂ©serve d'oxygène pur.
  • 1850 : ayant dĂ©jĂ  fabriquĂ© une toile caoutchoutĂ©e impermĂ©able le chapelier Joseph-Martin Cabirol (1799-1874) l'applique aux brevets de Siebe et se lance dans la fabrication de scaphandres Ă  casque, bien qu'il n'ait aucune expĂ©rience dans ce domaine.
  • 1855 : brevet du scaphandre de Cabirol, pour lequel l'habit de Siebe est remplacĂ© par un habit fabriquĂ© Ă  partir de la toile de Cabirol et le casque comprend une soupape rĂ©glable pour l'Ă©vacuation de l'air viciĂ©. Un quatrième hublot est placĂ© sur la partie supĂ©rieure du casque pour que le scaphandrier puisse voir au-dessus de lui. Ayant prĂ©sentĂ© son scaphandre Ă  l'exposition universelle de Paris Cabirol gagne la mĂ©daille d'argent.
  • 1857 : le 3 juin le scaphandre de Cabirol est homologuĂ© par la Marine ImpĂ©riale Française.
  • 1860 : le 14 avril, « RĂ©gulateur destinĂ© Ă  rĂ©gulariser l'Ă©coulement des gaz comprimĂ©s » brevet de BenoĂ®t Rouquayrol, Ă  l'usage des mineurs qui subissent les « coups de grisou ». C'est un dĂ©tendeur qui fonctionne selon le mĂŞme principe que celui de ThĂ©odore Guillaumet.
  • 1862 : le 16 janvier Rouquayrol dĂ©pose le brevet de son « Isoleur Rouquayrol » comprenant le rĂ©gulateur de 1860 et un masque avec pince-nez et ferme-bouche.
  • 1863 : BenoĂ®t Rouquayrol reçoit une mĂ©daille d'or Ă  l'Exposition de NĂ®mes.
  • 1863 : le 25 aoĂ»t, troisième brevet de BenoĂ®t Rouquayrol, c'est la « Pompe soufflante spĂ©ciale », dont les pistons sont fixes et le corps de pompe est mobile.
  • 1864 : de repos Ă  Espalion après avoir contractĂ© en Cochinchine une affection qui le rend inapte au service en mer, le lieutenant de vaisseau Auguste Denayrouze rencontre BenoĂ®t Rouquayrol et lui propose d'adapter son rĂ©gulateur Ă  la plongĂ©e sous-marine. Ensemble ils brevètent, en juin, « l'appareil plongeur Rouquayrol-Denayrouze », le premier scaphandre autonome de l'histoire qui dĂ©livre l'air automatiquement, « Ă  la demande » du plongeur, c'est-Ă -dire par simples inspirations et expirations d'air. Ce système permet de libĂ©rer le plongeur du casque scaphandre. Sans casque un pince-nez est prĂ©vu pour le nez mais au dĂ©but rien ne l'est pour protĂ©ger les yeux. Un casque ouvert dans sa partie infĂ©rieure est alors ajoutĂ© Ă  l'ensemble. L'appareil est homologuĂ© cette annĂ©e mĂŞme par la Marine ImpĂ©riale Française.
  • 1865 : en fĂ©vrier, crĂ©ation de la « SociĂ©tĂ© Rouquayrol-Denayrouze ». Auguste Denayrouze en est le responsable pour ce qui est du dĂ©veloppement et de la commercialisation des appareils auprès des sociĂ©tĂ©s privĂ©es et des marines nationales.
  • 1865 : Auguste Denayrouze crĂ©e la « SociĂ©tĂ© Française de PĂŞche aux Éponges », basĂ©e Ă  Smyrne.
  • 1865 : Rouquayrol et Denayrouze brevètent un masque facial qu'ils surnomment « groin », de par sa forme.
  • 1866 : le masque-groin rencontre quelques difficultĂ©s et Auguste Denayrouze dĂ©cide de l'abandonner au profit d'un casque scaphandre plus conventionnel, Ă  trois boulons. Par contre l'air arrive toujours Ă  la bouche du plongeur par le biais d'un embout buccal. L'air excĂ©dentaire est Ă©vacuĂ© par un robinet manuel.
  • 1867 : prĂ©sentĂ© Ă  l’exposition universelle de Paris de 1867, l'appareil Rouquayrol-Denayrouze gagne la mĂ©daille d'or. Jules Verne, qui assiste Ă  l'exposition, fera de cet appareil l'appareil respiratoire des Ă©quipages du capitaine NĂ©mo dans son roman Vingt mille lieues sous les mers, paru en 1870.
  • 1869 : Auguste Denayrouze confie Ă  son frère Louis la gĂ©rance de la « SociĂ©tĂ© Française de PĂŞche aux Éponges » pour qu'il commercialise son appareil-plongeur en MĂ©diterranĂ©e orientale.
  • 1872 : Louis Denayrouze dĂ©pose le brevet d'un appareil nommĂ© « aĂ©rophore », destinĂ© Ă  nouveau Ă  la sĂ©curitĂ© des mineurs dans les mines. Louis dĂ©pose aussi, en juin, le brevet d'une lampe Ă  pĂ©trole Ă©tanche, utile aux mineurs mais aussi aux plongeurs.
  • 1873 : En janvier Auguste Denayrouze propose au ministre de la Marine un scaphandre dotĂ© de plusieurs amĂ©liorations, dont un casque scaphandre Ă  trois boulons de sa conception (1872). Dans cette version Ă  casque l'appareil Rouquayrol-Denayrouze se voit dĂ©barrassĂ© de l'embout buccal et la tĂŞte du scaphandrier peut faire pression sur un bouton-poussoir pour agir sur une soupape d'Ă©vacuation des gaz. Un rĂ©servoir intermĂ©diaire entre la pompe et le plongeur assure la rĂ©gularitĂ© du dĂ©bit d'air et supprime les diffĂ©rences de pression d'air gĂ©nĂ©rĂ©es par la pompe et que le scaphandrier ressent tout particulièrement dans ses oreilles.
  • 1874 : la « SociĂ©tĂ© Française de PĂŞche aux Éponges » est dissoute pour crĂ©er la « SociĂ©tĂ© des SpĂ©cialitĂ©s MĂ©caniques RĂ©unies » dont Louis Denayrouze devient directeur.
  • 1874 : en fĂ©vrier Louis Denayrouze dĂ©pose le brevet du « Cornet acoustique sous-marin », qui permet la communication du plongeur avec la surface, c'est le premier tĂ©lĂ©phone sous-marin.
  • 1893 : premières photographies sous-marines, rĂ©alisĂ©es par Louis Boutan avec un appareil de sa conception.
  • 1900 : publication du livre de Louis Boutan, La photographie sous-marine.

XXe siècle

  • 1905 : Maurice Fernez commence ses recherches sur la respiration sous l’eau par le biais d’un tube flexible de caoutchouc. Il veut libĂ©rer le scaphandrier du lourd Ă©quipement traditionnel. Il constate qu’au-delĂ  d’une profondeur d’un mètre ou un mètre et demi la respiration devient impossible.
  • 1912 : Maurice Fernez ajoute une pompe Ă  air de pneu de voiture Ă  gonflage manuel (Michelin) Ă  son tube en caoutchouc, ainsi qu’un embout buccal et un pince-nez. L’embout buccal est dotĂ© d’une soupape « en bec de canard », soupape de non retour pour l’expiration de l’air pompĂ© en surface. C’est l’appareil respiratoire Fernez 1. Le 20 aoĂ»t 1912 il Ă©volue avec cet appareil (pendant dix minutes d’abord et six minutes ensuite) Ă  six mètres de profondeur sous les ponts de Sully et de Marie, Ă  Paris, dans la Seine. Le 27 octobre 1912 un volontaire de 27 ans, lors d’une dĂ©monstration publique Ă  la piscine municipale de l’avenue Ledru-Rollin Ă  Paris, reste 35 minutes sous l’eau en disant ensuite au mĂ©decin qui l’interrogeait qu’il n’avait ressenti aucune gène et qu’il aurait pu rester sous l’eau indĂ©finiment.
  • 1912 : la sociĂ©tĂ© allemande Drägerwerk (connue aussi sous le nom de son fondateur, orthographiĂ© « Dräger » ou « Draeger ») commence la production en sĂ©rie de recycleurs grâce aux inventions de l'ingĂ©nieur Hermann Stelzner, qui avait rejoint Dräger en 1906[4]. D'autres modèles de Stelzner seront produits en grandes quantitĂ©s dans les quelques annĂ©es qui suivront, comme le Dräger DM20 et le Dräger DM40, tous couplĂ©s Ă  des casques scaphandres et utilisĂ©s par la Kriegsmarine pendant toute la durĂ©e de la Seconde Guerre mondiale.
  • 1914-1918 : pendant la guerre, Maurice Fernez travaille pour l’armĂ©e dans la fabrication de masques Ă  gaz destinĂ©s aux hommes mais aussi aux chevaux et aux chiens. Il continue ses recherches sur des appareils respiratoires subaquatiques.
  • 1914 : au sein de la Marine nationale française le capitaine de corvette Louis de Corlieu invente les palmes de plongĂ©e. Il fait une dĂ©monstration devant un parterre d'officier, dont le lieutenant de vaisseau Yves Le Prieur[5] qui des annĂ©es plus tard, en 1926, inventera un modèle de scaphandre autonome. Ce sont les palmes de De Corlieu qui permettent l'avènement du dĂ©placement horizontale en plongĂ©e, et ce en pleine eau, dans toutes les couches de la masse aquatique. Jusqu'Ă  l'invention de De Corlieu la plongĂ©e Ă©tait conçue uniquement comme une activitĂ© Ă  dĂ©placement vertical, une marche Ă  pied qui se pratique sur le fond de la masse d'eau, sans s'intĂ©resser Ă  ce qui puisse y avoir entre ce fond et la surface.
  • 1915 : recycleur français au nitrox.
  • 1920 : Maurice Fernez conçoit (mais c’est Eugène Fenzy qui brevète) un recycleur d’air, destinĂ© aux mineurs, contre les « coups de grisou ».
  • 1920 : Maurice Fernez remplace la pompe Ă  pneu de son Fernez 1 par une pompe Giffard Ă  deux cylindres Ă  pistons, actionnĂ©e par deux hommes au lieu d’un seul et y ajoute un masque facial avec deux verres, un verre en face de chaque Ĺ“il. Cet appareil est le Fernez 2, destinĂ© « aux grandes profondeurs ». Le tube est de 45 mètres, dans un modèle postĂ©rieur, le modèle 3, le tube sera de 80 mètres. En option, pour de faibles profondeurs, le plongeur peut porter des lunettes subaquatiques brevetĂ©es par Fernez; ce sont les lunettes Fernez qu’utiliseront Gilpatrick, Tailliez, Dumas ou Cousteau au dĂ©but des annĂ©es 1930.
  • 1924 : Louis de Corlieu quitte la Marine nationale pour se consacrer uniquement Ă  ses inventions. Il commence Ă  fabriquer ses palmes dans son grand appartement de Paris[5]. Le capitaine de frĂ©gate Philippe Tailliez retiendra l'annĂ©e 1924 comme celle oĂą De Corlieu avait imaginĂ© ses palmes pour la première fois[6] alors qu'en rĂ©alitĂ© il avait commencĂ© dix ans avant (voir annĂ©e 1914 sur cette mĂŞme chronologie).
  • 1925 : Maurice Fernez fait une dĂ©monstration de l’un de ses appareils au Grand Palais, oĂą l’observe Yves Paul Gaston le Prieur. Le Prieur lui demande de s’allier Ă  lui pour travailler sur un nouveau concept de scaphandre autonome, Fernez accepte avec enthousiasme[7].
  • 1926 : Yves le Prieur et Maurice Fernez brevètent leur scaphandre autonome, avec rĂ©serve d’air Ă  dĂ©bit continu, une bouteille d'air comprimĂ© fabriquĂ©e par la sociĂ©tĂ© Michelin[8], rĂ©glable Ă  la main par le biais d’un « manodĂ©tendeur ». Le pince-nez, les lunettes et la soupape expiratoire de Fernez ont Ă©tĂ© couplĂ©s au rĂ©servoir de le Prieur au lieu d’être couplĂ©s au tube reliĂ© Ă  la surface, c’est le « scaphandre Fernez-Le Prieur ». Le 6 aoĂ»t 1926, dĂ©monstration publique de l’appareil Ă  la piscine des Tourelles, Ă  Paris, il est ensuite homologuĂ© par la Marine nationale française.
  • 1933 : Le Prieur remplace les lunettes de Fernez par un masque facial qui couvre le visage, en Ă©liminant par lĂ  mĂŞme aussi l’embout et la soupape de Fernez. L’air arrive dans le masque et s’en Ă©chappe par un cĂ´tĂ©, toujours en dĂ©bit continu. L'Ă©limination des apports de Fernez rebaptise ce nouvel appareil du seul nom d'« appareil Le Prieur ».
  • 1933 : le six avril, brevet de palmes en caoutchouc de Louis de Corlieu, (brevet no 767013)[5] couplĂ©es Ă  deux autres palmes, en forme de cuillère, destinĂ©es Ă  ĂŞtre portĂ©es aux mains. L'ensemble de palmes pour pieds et mains reçoit le nom de « propulseurs de natation et de sauvetage ».
  • 1934 : RenĂ© Commeinhes invente un appareil respiratoire de dĂ©bit Ă  la demande destinĂ© aux pompiers. Pour ce faire il couple le scaphandre de le Prieur au dĂ©tendeur de Rouquayrol-Denayrouze.
  • 1937 : l'appareil respiratoire de RenĂ© Commeinhes est homologuĂ© par les pompiers. Le fils de RenĂ©, Georges Commeinhes, adapte l'appareil de son père Ă  la plongĂ©e subaquatique et en fait une dĂ©monstration publique appelĂ©e « l'Aquarium Humain » lors de l'exposition universelle de Paris. L'appareil, dĂ©sormais aussi homologuĂ© par la Marine nationale française, est constituĂ© de deux cylindres Ă  circuit ouvert. Le dĂ©tendeur est une grosse boĂ®te rectangulaire se trouvant entre les deux cylindres.
  • 1938 : recycleur allemand Draeger, le DM40.
  • 1939 : Plusieurs unitĂ©s du dĂ©tendeur de Georges Commeinhes sont produites. Il en cède une Ă  la Marine nationale française, mais la guerre ne donne plus de suite Ă  la production et interrompt les recherches.
  • 1939 : Les palmes de De Corlieu commencent enfin Ă  ĂŞtre fabriquĂ©es en sĂ©rie et Ă  ĂŞtre commercialisĂ©es. La mĂŞme annĂ©e De Corlieu cède une licence Ă  l'AmĂ©ricain Owen P. Churchill qui se met immĂ©diatement Ă  les fabriquer aux États-Unis pour les nageurs de combat de l'US Navy. Ceux-lĂ  les utiliserons pour des opĂ©rations de dĂ©minages lors du dĂ©abrquement en Normandie en 1944. Après la guerre De Corlieu se dĂ©pensera a protĂ©ger et faire ses brevets[5].
  • 1942 : dĂ©tendeur GC42 de Georges Commeinhes (« GC » pour « Georges Commeinhes »), avec masque facial.
  • 1942 : Pendant l'occupation Émile Gagnan (ingĂ©nieur chez Air Liquide) obtient de la sociĂ©tĂ© Piel un dĂ©tendeur Rouquayrol-Denayrouze qu'il utilise pour faire fonctionner des gazogènes pour cause d'essence trop souvent rĂ©quisitionnĂ©e par l'occupant. En dĂ©cembre, Ă  Paris, Henri Melchior (Directeur d'Air Liquide et donc patron de Gagnan) prĂ©sente Gagnan Ă  son gendre, Jacques-Yves Cousteau, car il sait que celui-ci rĂ©alise depuis longtemps des recherches dans le domaine de l'autonomie des Ă©quipements de plongĂ©e.
  • 1943 : Cousteau fait dans la Marne les premiers essais subaquatiques du dĂ©tendeur de Gagnan : quand le plongeur est Ă  l’horizontale le dĂ©tendeur fonctionne correctement, mais quand il est debout il se met en dĂ©bit continu et quand il est tĂŞte en bas il se bloque. Cousteau et Gagnan dĂ©cident alors de ramener l’expiration au niveau de la membrane du dĂ©tendeur, qui Ă©quilibre l’air avec la pression ambiante et ferme le dĂ©bit pendant l’expiration.
  • 1943 : un jour de juin, face Ă  la plage de Barry, commune de Bandol, dans le Var, premiers essais concluants du scaphandre Cousteau-Gagnan. Le matin mĂŞme Cousteau avait reçu Ă  Bandol une caisse en provenance de Paris, par express, envoyĂ©e par Gagnan et contenant le deuxième prototype, basĂ© sur les corrections accordĂ©es entre ce dernier et Cousteau. Une fois de plus ce fut Cousteau qui l'essaya, ses trois assistants furent Simone Cousteau (nĂ©e Melchior), FrĂ©dĂ©ric Dumas et Philippe Tailliez[9]. Une plaque placĂ©e sur les lieux, le 26 octobre 1997, commĂ©more l’évènement.
  • 1943 : en juillet, devant Marseille, Georges Commeinhes atteint la profondeur de 53 mètres avec son GC42[10].
  • 1943 : en octobre FrĂ©dĂ©ric Dumas atteint 62 mètres de profondeur avec un Cousteau-Gagnan. Au cours de cette mĂŞme plongĂ©e il devient aussi le premier plongeur en scaphandre autonome Ă  avoir subi une narcose Ă  l'azote (connue aussi sous le nom d'« ivresse des grandes profondeurs »)[11].
  • 1944 : Georges Commeinhes meurt au cours de la libĂ©ration de Strasbourg. Son dĂ©tendeur, inventĂ© un an avant celui de Cousteau et Gagnan, sera par la suite complètement oubliĂ©, effacĂ© par le succès du Cousteau-Gagnan.
  • 1945 : Air Liquide fonde « La Spirotechnique ». Cousteau et Gagnan brevètent le CG45 (« CG » pour « Cousteau-Gagnan », « 45 » pour « 1945 »).
  • 1946 : La Spirotechnique commercialise le CG45.
  • 1950 : « Collerete de sĂ©curitĂ© sous-marine », fabriquĂ©e manuellement par FrĂ©dĂ©ric Dumas et utilisant une petite bouteille de gaz comprimĂ©. Elle est l'ancĂŞtre des bouĂ©es stabilisatrices plus tard commercialisĂ©es par les sociĂ©tĂ©s AĂ©razur ou Fenzy. Dumas avait dĂ©jĂ  prĂ©vu qu'en cas de nĂ©cessitĂ© impĂ©rieuse durant la remontĂ©e le plongeur pouvait puiser de l'air de sa collerette.
  • 1950 : Georges Beuchat commercialise le 1er caisson photo ainsi que la gaine au mollet Tarzan.
  • 1951 : Hugh Bradner, chercheur de la University of California, conçoit, pour le compte de l’US Navy, la première combinaison humide constituĂ©e d’une couche de nĂ©oprène piĂ©geant des microbulles d’air.
  • 1953 : La sociĂ©tĂ© EDCO commercialise la combinaison humide (wetsuit en anglais) de Bradner.
  • 1958 : première bouĂ©e collerette PA59, Ă©quipĂ©e d'une bouteille de CO2 qui en assure le remplissage, par AĂ©razur. Sa dĂ©signation est d'origine militaire, c'est celle que lui attribue la Marine nationale française : « PA » pour « Plongeur Autonome » et « 59 » pour l'annĂ©e de mise en service dans la Marine de ce nouvel Ă©quipement, 1959. La mise au point de l'Ă©quipement lui-mĂŞme date de dĂ©cembre 1958.
  • 1959 : gilet stabilisateur
  • 1960 : première utilisation, par Keller, d'un ordinateur IBM 650, pour calculer les paliers de dĂ©compression.
  • 1961 : première bouĂ©e colerette Fenzy (« PA61 » dans le système de dĂ©signation de la Marine nationale française, « PA » pour « Plongeur Autonome » et « 61 » pour « 1961 ») avec rĂ©serve d’air indĂ©pendante.
  • 1971 : premier gilet stabilisateur branchĂ© sur la rĂ©serve d'air du plongeur, par la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine Scubapro. C’est l’invention du direct system et de « l'inflateur », système qui permet au plongeur de gonfler et dĂ©gonfler manuellement son gilet stabilisateur non pas avec une rĂ©serve rĂ©duite et sĂ©parĂ©e de sa rĂ©serve principale mais directement de cette dernière, celle qui lui fournit aussi son air respirable.

Plusieurs sources s'opposent quant Ă  l'invention du premier masque monoverre :

  • 1932-1934 : le Russe Alec Kramarenko brevète un masque avec tube respiratoire Ă  valve, interdisant l’entrĂ©e d’eau dans le tube, sorte de tuba. Deux poires situĂ©es sur la partie supĂ©rieure du masque permettent d'Ă©viter le placage en profondeur.
  • 1936 : Ă  Sanary-sur-Mer, crĂ©ation du masque de Paul Dubois, le « squale lux » (source : site de la sociĂ©tĂ© Squale). Ă€ Sanary, la sociĂ©tĂ© de Dubois fabriqua et vendit longtemps ce masque. Actuellement la SociĂ©tĂ© Squale se trouve Ă  Vaiges, dans la Mayenne.
  • 1938 : Ă  Nice, brevet de masque monoverre en caoutchouc de Maxime Forjot, avec tuba, « l'Ĺ“il sous-marin ».
  • 1940-1944 : Jeanine Dubois, femme de Paul Dubois, se rend souvent Ă  la plage de Sanary-sur-Mer oĂą elle rencontre FrĂ©dĂ©ric Dumas, qui s’adonne Ă  la chasse sous-marine non seulement pour son plaisir mais aussi pour pallier la pĂ©nurie de nourriture due Ă  la guerre. Elle en parle Ă  son mari, Paul Dubois, et celui-ci dĂ©cide de rencontrer Dumas, qui lui montre son masque « fait maison ».
  • 1944 : Paul Dubois brevète, Ă  l’Office BlĂ©try Ă  Paris, le 19 dĂ©cembre Ă  14h05 min, le masque « SQUALE » (source : GĂ©rard Loridon).

Plusieurs sources s'opposent quant à l'invention du premier détendeur à deux étages :

  • 1949 : l'Australien Ted Eldred fabrique un dĂ©tendeur Ă  deux Ă©tages qu'il appelle Porpoise regulator (ce qui peut se traduire par « dĂ©tendeur Marsouin ») et le commercialise Ă  partir de 1952.
  • 1955 : les Français Jean Bronnec et Raymond Gauthier dĂ©posent le brevet du « Cristal », commercialisĂ© par leur propre sociĂ©tĂ© Ă  Marseille, puis repris Ă  partir de 1957 sous le nom de « Aquamatic » au sein de la sociĂ©tĂ© US Divers (une division de la sociĂ©tĂ© française « Air Liquide »).
  • 1956-1957 : des sociĂ©tĂ©s telles que Rose Pro, US Divers ou Sportsways fabriquent et vendent des dĂ©tendeurs Ă  deux Ă©tages.
  • 1958 : le SuĂ©dois Ingvar Elfström crĂ©e la sociĂ©tĂ© d'Ă©quipements de plongĂ©e Poseidon et dĂ©pose le brevet d'un dĂ©tendeur Ă  deux Ă©tages.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Jacques Henri Corriol, La plongée en apnée : Physiologie-Médecine-Prévention, Elsevier Masson, , 4e éd., 207 p. (ISBN 978-2-294-06124-0, lire en ligne), p. 6
  2. Philip Foster, La plongée sous-marine : L'adaptation de l'organisme et ses limites, Les Ulis, EDP Sciences, , 279 p. (ISBN 978-2-7598-0552-5, lire en ligne), p. 4
  3. Vincent Roc Roussey, « Mannequins équipés en matériel français », Association Les Pieds Lourds (consulté le )
  4. Page dédiée à Drägerwerk dans Divingheritage.com, un site web spécialisé (site en anglais).
  5. Alain Perrier, 250 réponses aux questions du plongeur curieux, Aix-en-Provence, Éditions Gerfaut, , 262 p. (ISBN 978-2-35191-033-7, lire en ligne), p. 65-66
  6. Capitaine de frégate PHILIPPE TAILLIEZ, Plongées sans câble, Arthaud, Paris, janvier 1954, Dépôt légal 1er trimestre 1954 - Édition No 605 - Impression No 243 (p. 14)
  7. Étude sur les appareils à respiration subaquatique de Maurice Fernez (en italien). La rencontre au Grand Palais entre Fernez et Le Prieur s'était produite en 1925.
  8. (en) Nick Hanna, The Art of Diving : An Adventure in the Underwater World, Lyons Press, , 272 p. (ISBN 978-1-59921-227-2, lire en ligne), p. 25
  9. Jacques-Yves Cousteau et Frédéric Dumas, Le Monde du silence, Éditions de Paris, Paris, 1953, Dépôt légal 1er Trimestre 1954 - Édition No 228 - Impression No 741 (p. 7)
  10. Capitaine de frégate PHILIPPE TAILLIEZ, Plongées sans câble, Arthaud, Paris, janvier 1954, Dépôt légal 1er trimestre 1954 - Édition No 605 - Impression No 243 (p. 52)
  11. Jacques-Yves Cousteau et Frédéric Dumas, Le Monde du silence, Éditions de Paris, Paris, 1953, Dépôt légal 1er Trimestre 1954 - Édition No 228 - Impression No 741 (p. 35-37)
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