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Scaphandre autonome

Le scaphandre autonome est un dispositif individuel qui permet à un plongeur d'évoluer librement en plongée avec une réserve de gaz respirable comprimé. Un scaphandre autonome peut ainsi aussi bien fonctionner avec de l'air qu'avec d'autres mélanges respirables spécialement étudiés à cette fin (nitrox, trimix, hydreliox…) ou aussi avec un recycleur.

Le capitaine Le Prieur avec son scaphandre à la piscine des Tourelles le 6 août 1926. Agence Rol sur Gallica
Un plongeur équipé d'un scaphandre autonome.

Histoire

Le principe de fonctionnement du scaphandre autonome est essentiellement fondé sur une invention du docteur Manuel Théodore Guillaumet, en 1838[1]. Indépendamment du brevet de Guillaumet, cette invention est à nouveau réalisée en 1860 par l'ingénieur des mines Benoît Rouquayrol (1826-1875) et adaptée à la plongée en 1864 avec l'aide du lieutenant de vaisseau Auguste Denayrouze (1837-1883)[2]. Le scaphandre autonome est inauguré en 1926 par le commandant (alors capitaine) Yves le Prieur avant d'être l'attraction de l'Exposition universelle de 1937[3]. Il est finalement repris et perfectionné dans sa forme actuelle par Émile Gagnan qui conçoit un régulateur automatique pour le compte du capitaine de vaisseau Jacques-Yves Cousteau en 1943[3]. Ces inventions, capitales pour la plongée autonome, sans aucun tube relié à la surface, sont le détendeur automatique, dit aussi « de débit à la demande ».

« Scaphandre autonome » est donc un terme utilisé de nos jours pour désigner les équipements de respiration subaquatique qui découlent de l'invention de Gagnan et de Cousteau. Le terme était pourtant utilisé déjà avant, comme l'avait utilisé par exemple Charles Héderer en 1936 pour décrire le recycleur allemand Draeger DM40[4].

Le scaphandre autonome imaginé par Jules Verne et son illustrateur dans Vingt Mille Lieues sous les mers n'est autre que l'appareil Rouquayrol-Denayrouze inventé quelques années avant que Verne eut commencé à écrire son roman (illustration de l'édition illustrée du , après parution en feuilleton dans la revue Le Magasin d'éducation et de récréation, du au 1870)
Grâce à leurs scaphandre, les personnages créés par Jules Verne peuvent visiter le "« Paysage sous-marin de l’Ile Crespo » (appartenant au Capitaine Nemo qui « fut reconnu en 1801 par le capitaine Crespo, et que les anciennes cartes espagnoles nommaient Rocca de la Plata, c’est-à-dire « Roche d’Argent »), In Jules Verne, 1871

Avant 1943 : Les précédents

Le scaphandre autonome, qui offre au plongeur une complète liberté de mouvements, a été mis au point grâce à une suite d'inventions réalisées au cours du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle. Quant aux deux siècles qui ont précédé l'avènement de sa maturité (du XVIIIe siècle jusqu'en 1943) ils ont été essentiellement dominés par les scaphandres à casque, ou « scaphandres pieds lourds », qui reliaient le scaphandrier à la surface par un tube lui fournissant son air. Avant le XVIIIe siècle, l'homme plongeait déjà en apnée, et depuis la nuit des temps, mais il a toujours été limité par la durée et par la profondeur. Les problèmes à résoudre furent les suivants :

  • l'approvisionnement en air Ă  bonne pression ;
  • le rejet du dioxyde de carbone, asphyxiant pour l'homme ;
  • l'augmentation de la pression de l'eau avec la profondeur qui empĂŞche les mouvements d'inspiration (la pression Ă  10 m de profondeur est le double de la pression atmosphĂ©rique) ;
  • la mobilitĂ©.

Pour résoudre ces problèmes, Léonard de Vinci (1452-1519) imagine un masque avec tuyau amenant l'air au plongeur. Conçue pour des profondeurs ne dépassant pas quelques dizaines de mètres, cette technique est irréaliste car à partir d'un mètre et demi de profondeur la respiration devient irréalisable, la cage thoracique humaine n'ayant en réalité pas la force de vaincre la pression exercée par l'eau, même à une si faible profondeur. Il aura fallu attendre l'avènement de pompes à air (au XVIIIe siècle) pour apporter au plongeur un air se trouvant à la même pression que l'eau environnante.

Le principe des cloches immergeables est ancien et de nombreuses expériences ont été menées. La plongée d’Alexandre le Grand « dans un tonneau de bois recouvert d’une peau d’âne enduite de cire d’abeille » en 325 avant J.-C., en est un parfait exemple. Le principe, était d’immerger un récipient étanche en maintenant l’unique ouverture vers le bas, que pendant la descente l’eau pénètre au fur et à mesure et que l’air prisonnier à l’intérieur du récipient se comprime progressivement. Les inconvénients pour les plongeurs était l’espace étroit, et l’impossible renouvellement de l’air.

La cloche de Edmund Halley (1690) (physicien et astronome qui a découvert le cycle de la comète qui porte son nom) emprisonne de l'air qui est régénéré par un apport de tonneaux d'air[5].On peut supposer, que Halley s’est inspiré des travaux présentés par Denis Papin en 1691 qui conseillait de « presser l’air » par des pompes[6].

John Lethbridge (1715) imagine l'armure de plongée dont une ouverture sert à l'alimentation en air par des soufflets et l'autre à l'évacuation de l'air vicié.

Le Sieur Fréminet conçoit à Paris en 1772 le premier casque de plongée, lié soit à une réserve d'air soit à une pompe le fournissant en surface. Le nom dont il baptise son invention : « machine hydrostatergatique ».

Le mot scaphandre, du grec skaphe (barque) et andros (homme), est utilisé pour la première fois en 1765 par Jean-Baptiste de La Chapelle, dit l'Abbé de la Chapelle (1710-1792), lorsqu'il présente à l'Académie Royale des Sciences une invention dont il est l'auteur. C'est un costume doublé de liège permettant à des soldats ou à des naufragés de flotter sur l'eau et de traverser des cours d'eau. Il en fait la démonstration dans les eaux de la Seine en face de Bercy, commune située actuellement à l'intérieur de la ville de Paris. En 1775, il publie son Traité de la construction théorique et pratique du scaphandre ou du bateau de l'homme[7].

Le scaphandre pieds lourds d'Augustus Siebe (1837) est constituĂ© d'un casque rigide Ă  hublots, alimentĂ© en air par un tuyau reliĂ© Ă  une pompe se trouvant en surface, d'une combinaison souple (la première combinaison Ă©tanche) et de chaussures lestĂ©es. Il permet d'atteindre des profondeurs de 60 Ă  90 m mais il y peut subir des accidents (section du tuyau, arrivĂ©e d'air alĂ©atoire, noyade...) et souffre d'un manque d'autonomie. Les dĂ©placements sont lents ce qui est dĂ» au poids (90 kg au total) et Ă  la position verticale (rĂ©sistance maximale de l'eau au dĂ©placement). En 1855, Joseph-Martin Cabirol (1799-1874) prĂ©sente Ă  l'exposition universelle de Paris le premier scaphandre ayant la capacitĂ© d'Ă©vacuer l'air viciĂ© par le biais d'une soupape Ă  usage manuel situĂ©e sur le casque Ă  hublots.

À ce stade d'avancement de la technologie (Fréminet, Siebe, Cabirol, ainsi que d'autres inventeurs), stade où l'air est toujours pompé de la surface, le flux d'air est plus ou moins régulier et inadapté aux besoins du plongeur, c'est pourquoi les inventeurs ont de plus en plus recherché un système qui permette au plongeur de :

  1. Respirer l'air d'une réserve qu'il transporte sur lui, toujours à la pression de l'eau environnante, selon la profondeur.
  2. Débiter l'air de sa réserve uniquement à sa demande, sans qu'un débit continu ne gâche son air pendant les expirations.
  3. Évoluer dans le milieu aquatique de la façon la plus libre possible, sans câbles ni tubes le reliant à la surface.

En 1915, pour répondre à une question de l’amiral Boué de Lapeyrère, Auguste Boutan propose un scaphandre de type pied-lourd qu’il met au point avec son frère Louis Boutan, et qui offre au plongeur un système de recyclage et traitement de l’air en circuit fermé, ce qui évite l’alimentation en air depuis la surface. Le scaphandre est accepté par la Marine et produit, mais la nécessité de former les plongeurs à son utilisation en limite l’emploi.

La rĂ©ussite de ces trois objectifs donne naissance Ă  un modèle de scaphandre Ă  dĂ©tendeur, le premier de l'histoire, celui de BenoĂ®t Rouquayrol et d'Auguste Denayrouze. Cette invention de 1860, le « rĂ©gulateur » de BenoĂ®t Rouquayrol (destinĂ© au sauvetage de mineurs en cas de « coup de grisou » ou de galeries de mine inondĂ©es), est adaptĂ©e Ă  la plongĂ©e avec l'aide d'Auguste Denayrouze en 1864. En rĂ©alitĂ© un plus ancien brevet de dĂ©tendeur avait Ă©tĂ© dĂ©posĂ© le par le docteur Manuel ThĂ©odore Guillaumet, originaire d'Argentan. Ce premier dĂ©tendeur Ă©tait reliĂ© Ă  la surface par une pompe et n'Ă©tait donc pas autonome, mais son principe de fonctionnement Ă©tait le mĂŞme que ceux de Rouquayrol et de Denayrouze et plus tard de Cousteau et de Gagnan. Le dĂ©tendeur de Guillaumet ne connut pas de suite certainement Ă  cause de l'absence d'un rĂ©servoir intermĂ©diaire qui aurait assurĂ© une rĂ©serve de sĂ©curitĂ© en cas de rupture ou de sĂ©paration du tube fournisseur d'air. Rouquayrol et Denayrouse apportèrent cette nouveautĂ© et purent ainsi faire fonctionner leur « appareil plongeur » avec le minimum de sĂ©curitĂ© requise. L'appareil plongeur Rouquayrol-Denayrouze fut homologuĂ© par la Marine ImpĂ©riale Française dès 1864 et remporta la mĂ©daille d'or Ă  l'exposition universelle de Paris de 1867, mais il ne parvint tout de mĂŞme pas Ă  rĂ©soudre le problème d'une autonomie suffisante (une demi-heure Ă  10 mètres de profondeur tout au plus) principalement Ă  cause de la limite d'air comprimĂ© que l'on pouvait faire contenir dans les rĂ©serves portatives de l'Ă©poque (30 Ă  40 bars de pression, pas plus). Le problème fut rĂ©solu en 1943, avec l'invention du scaphandre autonome moderne.

1943 : Maîtrise de l'autonomie

Capitaine Le Prieur et son Ă©quipement. Agence Rol sur Gallica.

Pendant l'occupation allemande durant la Seconde Guerre mondiale, la France connaît une pénurie d'essence, constamment réquisitionnée par les Allemands. Émile Gagnan (ingénieur chez Air liquide) obtient de la société Piel un détendeur Rouquayrol-Denayrouze qu'il utilise pour faire fonctionner des gazogènes de voiture et dépose un brevet de détendeur miniaturisé en bakélite. Henri Melchior, son patron, pense alors que ce détendeur peut rendre service à son gendre, Jacques-Yves Cousteau, qui cherche depuis déjà 1937 à mettre au point un scaphandre autonome efficace et à débit automatique (ou débit « à la demande »), car celui de l'époque devait être utilisé à la main (« manodétendeur » de Le Prieur). Melchior fait alors les présentations des deux hommes, Gagnan et Cousteau, qui se rencontrent à Paris en .

Jacques-Yves Cousteau adapte le détendeur d'Émile Gagnan à une réserve d'air comprimé et, surveillé par Gagnan et un ami de ce dernier (appelé Gauthier), fait dans la Marne les premiers essais subaquatiques de son détendeur : quand le plongeur est à l’horizontale le détendeur fonctionne correctement, mais quand il est debout il se met en débit continu et quand il est tête en bas c'est l'inverse, l'air arrive difficilement. Cousteau et Gagnan décident alors de ramener l’expiration au niveau de la membrane du détendeur, qui équilibre l’air avec la pression ambiante et ferme le débit pendant l’expiration. Jacques-Yves Cousteau part alors pour Bandol, dans le Var, en ayant commandé à Émile Gagnan de lui envoyer celui qui sera le prototype résultant de la modification accordée. Il le reçoit un matin de à la gare de Bandol et le met tout de suite à l'essai à la plage du Barry, en face de la villa du même nom, qui appartenait à son ami Philippe Tailliez. Cousteau possédait aussi une villa proche de celle de Tailliez, la villa Baobab (à Sanary-sur-Mer), mais cette dernière se trouvait dans une petite crique, à l'abri des regards indiscrets.

Pour l'essai de ce deuxième prototype Cousteau se trouvait cette fois sous la surveillance de son épouse Simone Melchior (qu'il avait épousée en 1937) restée en surface à suivre son époux du regard grâce à un masque de plongée et un tuba. Deux amis de Cousteau l'attendaient sur la plage, Philippe Tailliez et Frédéric Dumas. Ce dernier, excellent apnéiste, devait intervenir immédiatement dans le cas où Simone déclenchait l'alarme. Mais cela ne fut pas nécessaire, car cette fois l'essai fut un succès[8]. En cette même année de 1943, Cousteau et Gagnan brevètent leur « scaphandre Cousteau-Gagnan ». À la fin de la guerre, quelques exemplaires de « Cousteau-Gagnan » ont été construits, des prototypes, mais Cousteau et Gagnan brevètent le « CG45 » en 1945 (« C » pour Cousteau, « G » pour Gagnan et « 45 » pour 1945), qui sera aussi commercialisé sous le nom de « Aqua-Lung » (terme anglais inventé par Cousteau à des fins de commercialisation et qui signifie « poumon aquatique »). En 1946, Air liquide crée une marque de détendeurs et d'équipements de plongée, La Spirotechnique, et, la même année, commence à fabriquer en série et à distribuer le CG45. Plus tard arrive le Mistral (avril de 1955) et autres modèles toujours plus perfectionnés (Royal Mistral, Spiro 8, Cristal…).

La mise au point du scaphandre autonome est donc liée à plusieurs découvertes technologiques :

Description générale

Les composants

Masque, tuba, ceinture de lest avec ses plombs, bottillons et palmes réglables

Le scaphandrier autonome est habituellement équipé :

  • d'un vĂŞtement d'isolation thermique ;
  • d'un masque qui entoure les yeux et le nez et qui rend possible la vision nette en plongĂ©e tout en permettant de compenser les variations de pression (par Ă©quilibrage de la pression de l'air capturĂ© dans le masque) ;
  • de palmes pour le dĂ©placement ;
Scaphandre autonome avec stabilisateur dorsal
1) 1er étage du détendeur
2) Robinet de la bouteille
3) Sangles d’épaules
4) Vessie du stabilisateur
5) Valve de surpression de la vessie et tirette de purge inférieure
6) 2e étages du détendeur (avec «octopus»)
7) Console (manomètre, profondimètre & compas)
8) Raccordement du boyau-gonfleur d’habit sec
9) Plaque de support (modèle «Lacasse»)
10) Raccordement du boyau et bouton de commande du gonfleur du stabilisateur
11) Embout du boyau de gonflage du stabilisateur et bouton de purge supérieure du stabilisateur
12) Sangle sous-cutale
13) Sangles abdominales
  • d'une ou plusieurs bouteilles ; on parle de bloc de plongĂ©e ou de mono, bi ou tri pour prĂ©ciser le nombre de bouteilles ; le bloc contient un mĂ©lange gazeux (air, nitrox, trimix, hydreliox) sous pression entre 170 et 300 bar) dont la capacitĂ© Ă  la pression atmosphĂ©rique peut ĂŞtre de 2, 3, 6, 9, 12, 15, 18 ou 20 litres de mĂ©lange. Ces blocs sont en acier, parfois renforcĂ© par du carbone, ou en aluminium ;
  • d'un dĂ©tendeur, qui permet de respirer le mĂ©lange gazeux Ă  la pression ambiante ;
  • d'un octopus, dĂ©tendeur de secours permettant de porter assistance Ă  un plongeur en difficultĂ© ;
  • d'une stab (abrĂ©viation de gilet stabilisateur) reliĂ©e Ă  la bouteille via le direct system lui permettant de faire varier sa flottabilitĂ© en fonction de la profondeur et de ses besoins.
  • d'un manomètre, pour surveiller la pression du mĂ©lange gazeux dans le bloc et connaĂ®tre la quantitĂ© de gaz restant ;
  • d'instruments de dĂ©compression, le plus courant Ă©tant l'ordinateur de plongĂ©e, mais quelques-uns utilisent encore une montre de plongĂ©e et une table de dĂ©compression ;
  • d'un parachute de palier ;
  • d'une ceinture de lest (si nĂ©cessaire).

Certains plongeurs utilisent un recycleur dans lequel l'air expiré est traité pour être respirable de nouveau sans danger : le CO2 est absorbé et l'air expiré est enrichi en dioxygène. L'air circule ainsi en circuit fermé ou semi-fermé (Semi-closed Rebreather, SCR). La première solution ne dégageant aucune bulle en surface, elle est utilisée, entre autres, par les nageurs de combat (mais elle ne permet pas les plongées profondes).

Dans un futur proche, il devrait être possible de voir arriver des scaphandres de plongée utilisant des fluides respiratoires à la place de mélanges gazeux.

Mode d'utilisation

Bouteille de plongée, équipée d'un détendeur, d'un manomètre et du direct system

Le scaphandre autonome permet :

  • de dĂ©biter l'air automatiquement en fonction des besoins du plongeur et non plus de façon continue ;
  • de fournir l'air Ă  la bonne pression soit celle correspondant Ă  la profondeur de l'eau, ce qui permet au plongeur d'inspirer sans effort ;
  • de se dĂ©barrasser facilement du dioxyde de carbone contenu en excès dans l'air expirĂ©.

Le gilet stabilisateur (très souvent abrégé en « stab » ou « gilet » tout simplement, mais aussi appelé Buoyancy Control Device ( BCD ) en anglais, également abrégé en « BC ») permet de changer la flottabilité et de s'équilibrer dans l'eau suivant le principe d'Archimède. La stab peut être gonflée à la bouche ou automatiquement avec le direct system, qui est relié à la bouteille.

L'autonomie de plongée et d'exploration varie de 2 heures à 30 minutes selon un très grand nombre de paramètres :

  • le principal d'entre eux est la profondeur (2 heures Ă  10 mètres et 30 minutes Ă  60 mètres, sans tenir compte des paliers de dĂ©compression).
  • la tempĂ©rature de l'eau, car dans un environnement froid l'organisme du plongeur a tendance a consommer plus de dioxygène. Les plus basses tempĂ©ratures le poussent, mĂŞme inconsciemment, Ă  dĂ©biter davantage d'air de sa rĂ©serve.
  • la forme physique, car un plongeur ayant un cĹ“ur habituĂ© Ă  l'exercice physique aura un rythme cardiaque plus rĂ©duit et un rythme de respiration plus bas pour l'obtention d'une mĂŞme quantitĂ© d'effort.
  • le sexe, car effectivement les femmes ont une densitĂ© infĂ©rieure d'os et de muscles que celle de l'homme. Cette masse cellulaire plus rĂ©duite que celle de l'appareil locomoteur de l'homme, leur confĂ©rant une consommation de dioxygène infĂ©rieure, leur confère par lĂ  mĂŞme une autonomie en moyenne supĂ©rieure Ă  celle des hommes.
  • l'âge, car un organisme plus âgĂ© et usĂ© qu'un autre n'exigera pas la mĂŞme quantitĂ© de dioxygène pour fournir la mĂŞme quantitĂ© d'effort. Très souvent, selon chaque structure lĂ©gale de plongĂ©e, il n'y a pas de limite d'âge pour plonger en scaphandre autonome. Un mĂ©decin spĂ©cialisĂ© dans le sport ou mĂŞme dans la plongĂ©e sous-marine a très souvent l'entière responsabilitĂ© d'accorder ou ne pas accorder au plongeur le certificat mĂ©dical sans lequel il n'aura pas le droit de plonger en milieu naturel (après visite mĂ©dicale complète, bien sĂ»r).

Pour ce qui est du déplacement dans l'eau le plongeur obtient un déplacement plus souple et rapide grâce à une bonne connaissance de son propre hydrodynamisme. Ses palmes lui permettent de nager dans les 3 dimensions. Cependant les problèmes inhérents à la pression demeurent.

Types de pratique

Pratique de loisir

Depuis la commercialisation par Cousteau et Gagnan de leur invention (en 1946 : premier modèle de détendeur commercialisé, le CG45) des millions de plongeurs autonomes ont plongé et continuent de plonger uniquement pour leur plaisir, dans les mers du monde entier, et en s'adonnant très souvent, par exemple, à la photographie des êtres vivants en milieu marin ou aquatique. Cependant la respiration visible peut effrayer les animaux les plus craintifs.

Pratique professionnelle

Le scaphandre autonome s'est rendu très utile dans de nombreux domaines liés au monde aquatique : archéologie sous-marine, biologie marine, entretien et réparation des bouées ou des filets anti-requins à proximité des ports et des côtes, recherche d'objets ou de cadavres chez les divisions fluviales et maritimes de forces militaires, de gendarmerie, de police ou de pompiers, prospection océanographique etc. Les militaires favorisent l'utilisation de recycleurs qui ne produisent pas de bulles.

Dans le domaine du tourisme, et selon chaque structure légale, de nombreux centres de plongée sont autorisés à se constituer en entreprise privée et à offrir, contre rémunération, leurs services aux plongeurs de loisirs.

Dans le domaine véritablement professionnel des travaux publics sous-marins la première entreprise en la matière, utilisant le scaphandre autonome Cousteau-Gagnan, fut créée par André Galerne en 1952. Elle rassemblait les jeunes membres du clan Claude Sommer des Éclaireurs de France à bord d'une péniche en béton située au Pont de Bercy, où se trouve actuellement le ministère des finances.

Dénommée tout d'abord SGTMF pour Société Générale des Travaux Maritimes et Fluviaux, elle devint en 1955 la célèbre SOGETRAM. Il s'agissait d'une entreprise sous forme de SCOOP ou communauté ouvrière, dont la devise type est « un homme, une action ».

Notes et références

  1. Annonce du brevet du Docteur Manuel -Théodore Guillaumet du 14 novembre 1838 dans le Bulletin des lois du Royaume de France n° 656 de 1839.
  2. Ulane Bonnel, « Histoire de la plongée », Chronique d'histoire maritime, no 9,‎ 1er semestre 1984, p. 52 (lire en ligne), disponible sur Gallica.
  3. Vincent Truffy, « Souvenirs de Caligula au fond du lac de Nemi », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  4. Charles Hederer, Le scaphandre autonome Draeger DM40, Ă©tude physiologique et mode d'emploi, Bach & Cie, 1936, 106 p.
  5. Dans le "De motu animalium" de Borelli publié en 1680 au chapitre "de natatum", on trouve la description d'un scaphandre autonome où le plongeur est alimenté par une outre. Il est dessiné sur une magnifique planche (tabula decimaquarta), dernière page de l'ouvrage. On trouve ce livre à la BNF.
  6. D. David, Les précurseurs de la plongée autonome, 1771-1853, Saint-Brieuc, 2008, p. 24.
  7. Paris, Debure père, 1775 (BNF V-25754)
  8. Jacques-Yves Cousteau et Frédéric Dumas, Le Monde du silence, Éditions de Paris, Paris, Dépôt légal 1er Trimestre 1954 - É. No 228 - I. No 741 (p. 10-11)

Annexes

Articles connexes

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