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Maurice Fernez

Maurice Fernez, nĂ© le et mort le Ă  Alfortville est un inventeur français, pionnier dans le domaine de la respiration subaquatique et des masques Ă  gaz. Ses inventions innovantes ont aidĂ© Ă  transformer la plongĂ©e sous-marine, la faisant Ă©voluer du scaphandre « pied lourd » au scaphandre autonome pendant la première moitiĂ© du XXe siècle. En rĂ©alitĂ© aucun de ses appareils rĂ©spiratoires n'Ă©tait autonome, ils Ă©taient tous alimentĂ©s en air de surface, mais certains de ses brevets furent utilisĂ©s par des pionniers de la plongĂ©e autonome, comme son embout avec valve de non-retour, qui fut adoptĂ© par Yves le Prieur pour un scaphandre autonome brevetĂ© en 1926 par les deux hommes, le scaphandre Fernez-Le Prieur.

Maurice Fernez
Maurice Fernez faisant une démonstration de son matériel de plongée sur la Seine, le .
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  66 ans)
Alfortville
Nationalité
Activité

Maurice Fernez est également homme d'affaires, avec la création de sa société qui fabrique et vend l'appareil respiratoire qu'il a inventé. Il élargit sa gamme de produits pour y inclure des masques à gaz, des respirateurs et des filtres.

Invention de l'appareil respiratoire Fernez

Durant son enfance, Fernez est jeté à l'eau au cours d'un jeu, provoquant un barotraumatisme et une blessure au pied qui le laissera boiteux toute sa vie. De cet évènement, il décide de créer un dispositif permettant à un nageur de se maintenir sous l'eau quelques minutes afin d'éviter les noyades. Cela doit être un dispositif léger et simple qui pourrait être rapidement mis en action, contrairement à l'équipement traditionnel, lourd avec sa combinaison de plongée et son casque en métal. Dès 1905 il commence ses expériences[1].

La première idée de Fernez est un ballon en caoutchouc relié à la bouche du nageur par un tube. Le principe est de fournir un réservoir d'air qui peut être inspiré et expiré. Mais il se rend vite compte que cela ne fonctionne que deux ou trois respirations.

L'idĂ©e suivant est d'utiliser un tuyau en caoutchouc souple reliant la bouche du plongeur Ă  un apport d'air Ă  la surface soutenu par un flotteur. Fernez dĂ©pose un brevet sur cette invention, le , brevet accordĂ© le . Une extrĂ©mitĂ© du tuyau propose un embout buccal en forme de « T Â» avec une valve de non-retour et l'autre un Ă©chappement en « un bec de canard Â», la respiration naturelle du plongeur devant suffire pour aspirer puis expirer l'air dans le tuyau Ă  travers les soupapes[1]. Au-delĂ  d'un mètre de profondeur, tout au plus un mètre et demi, la respiration dans le tuyau devient impossible Ă  cause de la pression de l'eau qui comprime la poitrine. Fernez rĂ©alise rapidement que l'air doit ĂŞtre fourni au plongeur sous une pression suffisante pour Ă©quilibrer la pression de l'eau et la profondeur du plongeur. Il ajoute une pompe Ă  air manuelle Michelin, du type utilisĂ© pour gonfler les pneus de voiture, pour injecter l'air dans le tuyau, ainsi qu'une pince pour le nez du plongeur pour empĂŞcher l'entrĂ©e d'eau, et des lunettes pour protĂ©ger les yeux et permettre une vision sous-marine. L'air est pompĂ© en continu le long du tuyau et Ă  travers la soupape de l'embout, Ă©quilibrant ainsi la pression dans l'embout et celle de l'eau Ă  une profondeur donnĂ©e. Le plongeur peut respirer Ă  partir de ce flux d'air sans difficultĂ©. Cet appareil de respiration est le modèle « Fernez 1 Â»[1].

Durant l'Ă©tĂ© 1912 Fernez teste son matĂ©riel de plongĂ©e par 6 mètres de profondeur dans la Seine près d'Alfortville et en restant immergĂ© pendant 58 minutes, seulement contraint de remonter Ă  cause du froid. Le il fait une dĂ©monstration aux autoritĂ©s de plongĂ©e Ă  Paris, toujours Ă  6 mètres de profondeur, dans la Seine entre les ponts de Sully et Marie, sur des pĂ©riodes de 10 et 6 minutes. Le 27 octobre, une Ă©preuve scientifique est organisĂ©e par la sociĂ©tĂ© française de sauvetage dans une piscine sur l'avenue Ledru-Rollin Ă  Paris. Un bĂ©nĂ©vole, Sigismond Bouyer, reste sous l'eau pendant 35 minutes et est ensuite examinĂ© par le Docteur FrĂ©min qui confirme que ses rythmes respiratoire et cardiaque sont normaux. InterrogĂ© par le mĂ©decin, Bouyer explique qu'il n'a ressenti aucune gĂŞne et aurait pu rester sous l'eau indĂ©finiment[1].

En 1920, pour atteindre des profondeurs plus importantes, Fernez allonge le tuyau Ă  45 mètres de long et remplace la pompe Ă  pneus par une pompe plus puissante exploitĂ©e par deux hommes au lieu d'un. Ce dispositif est le modèle « Fernez 2 Â». Ă€ une faible profondeur, le plongeur peut porter les lunettes Fernez brevetĂ©es, et Ă  une plus grande profondeur il dispose d'un masque en caoutchouc avec deux lentilles, l'une en face de chaque Ĺ“il. Fernez reçoit la visite d'une mission commerciale dirigĂ©e par le ministre grec de l’Économie, AndrĂ©as MichalakĂłpoulos, pour voir le nouveau modèle « Fernez 2 Â». Des ensembles de plongĂ©e sont fournis Ă  la Grèce pour Ă©quiper les pĂŞcheurs d'Ă©ponges[1].

En 1923, Fernez remporte une médaille d'or à l'Exposition Pasteur et son équipement de plongée est montré au public en décembre à l'Exposition de Physique et de Télégraphie Sans Fil à Paris[1].

En 1925, Fernez fait une démonstration de son appareil à l'Exposition Industrielle et Technique devant Yves Le Prieur. Ce dernier propose à Fernez d'unir leurs forces pour créer le concept d'un appareil de respiration totalement autonome, avec un réservoir d'air supprimant la nécessité d'être relié à la surface.

En 1926, Le Prieur et Fernez prĂ©sentent leur nouvel Ă©quipement de plongĂ©e autonome. Au lieu du long tuyau reliĂ© Ă  la surface, un rĂ©servoir d'air est portĂ© sur le dos par le plongeur et fournit un flux continu d'air Ă  l'embout buccal Fernez. La pression est rĂ©glable Ă  la main grâce Ă  un rĂ©gulateur de pression conçu par Le Prieur, et il y a deux manomètres, un pour la pression du rĂ©servoir et un pour la pression de sortie. Il est le premier système pratique de l'auto-immersion qui libère le plongeur de tous les liens avec la surface. Cet Ă©quipement est appelĂ© appareil « Fernez-Le Prieur Â». Le Fernez et Le Prieur font une dĂ©monstration publique de leur appareil dans la piscine des Tourelles Ă  Paris, et il est ensuite approuvĂ© par la Marine Française.

En 1933, Le Prieur abandonne les lunettes, le pince-nez et le bec valve unidirectionnel de Fernez, et les remplace par un masque facial complet de son invention, directement reliĂ© au rĂ©servoir. L'ensemble des brevets ultĂ©rieurs sont donc dĂ©posĂ©s le nom de « Appareil Le Prieur Â».

Références

  1. Maurice Fernez - Dallo scafandro da palombaro al somozzatore con narghilè e con autorespiratore, di Philippe Rousseau – libera traduzione dal francese ed integrazioni di Faustolo Rambelli. The Historical Diving Society Italy, HDS News No. 32, December 2004.
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Maurice Fernez » (voir la liste des auteurs).

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