Scaphandre rigide
Les scaphandres rigides, aussi appelés scaphandres atmosphériques, sont une catégorie de scaphandres à casque. Ces derniers sont généralement souples et font subir au plongeur qui les utilise toute la pression environnante de la profondeur à laquelle il se trouve. Les scaphandres rigides, par contre, sont constitués de parties rigides reliées entre elles par un ensemble de joints étanches, à la manière d'une armure. Ces scaphandres sont destinés à explorer les grandes profondeurs marines et sont conçus pour résister à de gigantesques pressions, afin de protéger le scaphandrier qui les utilise. Un système intégré dans le scaphandre maintient artificiellement l'air ou le mélange de gaz intérieur à une pression interne semblable à la pression atmosphérique de la surface.
Historique
Une première tentative de scaphandre rigide fut réalisée sans succès en 1882 par les frères Alphonse et Théodore Carmagnolle, de Marseille. Ce scaphandre, de 380 kg, était entièrement métallique, avec des joints constitués de toile. Lors du premier essai, sans occupant, l'eau pénétra par les articulations et la perte d'étanchéité du scaphandre interrompit les recherches[1]. Il fallut attendre les années 1920 pour que les premiers scaphandres rigides, munis de pinces au bout des bras que le plongeur pouvait manipuler de l'intérieur avec ses mains, n'obtiennent des résultats satisfaisants. Les scaphandres rigides atteignent normalement une profondeur maximale de 200 mètres mais le modèle canadien Newtsuit opère jusqu’à 300 mètres de profondeur.
Un record de profondeur a été établi le lorsque Daniel Jackson, scaphandrier de la marine américaine, équipé d'un nouveau modèle de scaphandre rigide, l'ADS (Atmospheric Diving System)[2], fit une plongée suspendu à un bout à 609,6 mètres de profondeur au large de la Californie[3]. L’ADS est basé sur le scaphandre Hardsuit 2000 de la société OceanWorks, lui-même directement dérivé du modèle Newtsuit.
L'utilisation de scaphandres rigides est donc toujours d'actualité mais, depuis les années 1980, les ROV, sondes sous-marines téléguidées, sont capables de remplir quasiment les mêmes tâches qu'un plongeur en scaphandre rigide, avec l'avantage d'éliminer les risques d'accident pour la personne humaine.
- Le scaphandre d'Alphonse et de Théodore Carmagnolle, première tentative de scaphandre rigide anthropomorphe (Musée national de la Marine, Paris).
- Deux scaphandriers, celui de gauche équipé du scaphandre rigide Tritonia et celui de droite en scaphandre à casque traditionnel, s'aprêtent à explorer l'épave du RMS Lusitania en 1935.
- Le scaphandrier du Tritonia au moment de s'installer en son intérieur.
- Le scaphandre Newtsuit. Capable d'opérer à des profondeurs de jusqu'à 300 mètres ce scaphandre de fabrication canadienne est l'un des plus utilisés au monde.
- Le Jim Suit, scaphandre rigide de la Royal Navy.
- Une autre variante du Jim Suit.
- Essais en mer, en 2005, de l’ADS de la marine américaine, basé sur le scaphandre Hardsuit 2000.
- Le scaphandrier Daniel Jackson, photographié portant l’ADS (Hardsuit 2000) le , jour du record de profondeur (610 mètres).
Notes et références
- Vincent Roc Roussey, « Mannequins équipés en matériel français », Association Les Pieds Lourds (consulté le ).
- Le sigle ADS s'utilise en anglais, entre autres, pour Atmospheric Diving Suit (littéralement, combinaison atmosphérique de plongée), communément traduit en français « scaphandre rigide » ou « scaphandre atmosphérique ». Le sigle ADS de la marine américaine, par contre, signifie Atmospheric Diving System (littéralement, système atmosphérique de plongée).
- PO3 Mark G. Logico, « Navy diver sets record with 2,000 foot dive (en anglais : Un plongeur de la marine américaine a établi un record de plongée à 2000 pieds de profondeur) », Navy News, (consulté le ).