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Chronologie de l'affaire Borrel

Ceci est une chronologie de l'affaire Borrel.

1995

  • Ă‚gĂ© de 40 ans, le procureur Bernard Borrel en poste au Tribunal de Lisieux, Calvados, obtient fin 1993 un poste de magistrat pour une mission de coopĂ©ration Ă  Djibouti. Sa lettre de mission est claire : il doit corriger le code de procĂ©dure pĂ©nale, le code pĂ©nal, l'adapter Ă  la nouvelle jurisprudence française et conseiller le Ministre de la Justice de Djibouti, Moumin Bahdon Farah[1].
  • 18 octobre 1995 : Bernard Borrel retire de sa banque l'Ă©quivalent de 7 700 euros en francs djiboutiens qu'il laisse Ă  son domicile de Djibouti, avec au moins deux lettres qui l'accompagnent..

Selon les pompistes de la station d'essence Mobil dans le centre-ville de Djibouti, vers 17 h, le magistrat Borrel se ravitaille en essence qu'il se fait servir dans un jerrican lui appartenant. Le récipient est retrouvé sur les lieux de la découverte du corps. Les trois pompistes de la station confirment que Bernard Borrel est sorti de sa voiture pour se munir du jerrican, mais un seul d'entre eux témoigne de la présence d'une autre personne, un européen, dans la voiture.

  • 19 octobre 1995 : Le corps du magistrat Bernard Borrel est retrouvĂ© Ă  demi-calcinĂ© dans la rĂ©gion du Goubet-Al Karab, Ă  80 km de Djibouti-ville par deux gendarmes français de la prĂ©vĂ´tĂ© (gendarmerie) d'Arta lors d'une patrouille hebdomadaire. IntriguĂ©s par la prĂ©sence d'un vĂ©hicule inoccupĂ©, visible depuis la route, ils dĂ©couvrent quelques moments plus tard, le corps calcinĂ© de Bernard Borrel en contrebas de la route. L'heure de la dĂ©couverte consignĂ©e dans la procĂ©dure est 7 h 20. Selon des Ă©lĂ©ments recueillis en juin 2007 par la juge Sophie ClĂ©ment, plusieurs responsables de l'armĂ©e française Ă©taient au courant dès 5 h 30. Le Chef d'Ă©tat-major de l'Ă©poque, le colonel Sartre, tout comme un officier de renseignement de la DPSD - renvoyĂ© en France pour indiscipline-, dĂ©clarent que l'armĂ©e française savait dès cette heure qu'il s'agissait du corps de Bernard Borrel. La juge a donc dĂ©cidĂ© de demander la levĂ©e du secret-dĂ©fense concernant des documents relatifs au mouvement des troupes françaises. [2] qui ne donnera rien.

Le jour de son départ vers la France, Madame Elisabeth Borrel est interrogée par les gendarmes djiboutiens chargés de l'enquête, et nie avoir trouvé l'argent et les lettres. En effet, les enquêteurs djiboutiens avaient retrouvé la trace du retrait inhabituel en liquide, le dernier acte administratif entrepris par le magistrat de son vivant. Madame Borrel demande aux autres membres de la communauté française interrogés par la police djiboutienne, de ne pas parler de l'argent, ni des lettres. Elle avoue à l'ami de la famille, avoir fait « un faux criminel ».

Le 4 novembre 1995, le corps de Bernard Borrel est rapatrié en France, avec la réquisition des autorités djiboutiennes d'y être autopsié. Le certificat de décès, signé par le médecin militaire français, Hubert Trillat, comporte aussi la mention manuscrite « que les causes exactes de la mort soient déterminées ». Malgré ces deux réquisitions, le corps du juge Bernard Borrel est inhumé dans le cimetière familial à Frouzins, Haute-Garonne, dans la banlieue proche de Toulouse.

  • FĂ©vrier 1996 : L’enquĂŞte djiboutienne conclut au suicide, malgrĂ© des Ă©lĂ©ments incohĂ©rents et l'absence d'autopsie. Le juge aurait enlevĂ© son short, se serait aspergĂ© d’essence, aurait jetĂ© le jerrican, puis se serait immolĂ© avant de dĂ©valer une pente Ă  pic. Il se serait Ă©croulĂ© plusieurs mètres en contrebas, après avoir marchĂ© pieds nus sur des rochers dit-on escarpĂ©s, sans cependant s’abĂ®mer la plante des pieds.
  • DĂ©cembre 1995 : Ouverture d'une information judiciaire Ă  Toulouse pour « recherches des causes de la mort ».

1996

  • 6 fĂ©vrier 1996 : Ordonnance d'autopsie et commission rogatoire internationale de la juge Myriam Viargues du Tribunal de Toulouse.
  • 15 fĂ©vrier : le corps de Bernard Borrel est exhumĂ© du caveau familial et une autopsie est pratiquĂ©e Ă  l'hĂ´pital de Rangueil, Ă  Toulouse par les Drs Telmon et Allengrin.

Selon leurs conclusions, transmises un an après, les causes de la mort sont l'asphyxie causée par les brûlures, mais ne trouvent pas de suies dans le larynx, ni dans la trachée. Le corps est en état de putréfaction avancée. Ils ne constatent aucune fracture du rachis cervical, ni hématomes au cerveau. Ils constatent au moins une plaie à la jambe gauche, qu'ils qualifient de post-mortem. Et ils s'étonnent de l'extension des brûlures sur les mains, qu'ils jugent incompatibles avec une auto aspersion, même si l'intensité des brûlures, à la tête et le thorax, le sont.

  • 8 aoĂ»t : les autoritĂ©s djiboutiennes sont saisies de la commission rogatoire de la juge de Toulouse qui demande la transmission de la totalitĂ© du dossier d'instruction djiboutien. Celui-ci sera rĂ©uni par le procureur de la RĂ©publique et transmis aux autoritĂ©s françaises. Pour des raisons peu claires, le dossier ne sera jamais obtenu, ou que partiellement par la juge Viargues. Les photos faites par les gendarmes français et djiboutiens sur les lieux montrant la disposition du corps de Bernard Borrel, ainsi que ses blessures, Ă©taient capitales pour les mĂ©decins lĂ©gistes. C'est la raison pour laquelle les rĂ©sultats de l'autopsie de Toulouse mettront un an Ă  ĂŞtre communiquĂ©s.

1997

  • 8 juillet 1997 : Une Ă©tude mĂ©dico-lĂ©gale privĂ©e franco-suisse menĂ©e par le docteur Mangin de l’Institut De Criminologie de Lausanne.
  • affirme que le rapport d’autopsie de Toulouse est « truffĂ© d’erreurs et de contradictions Â». Madame Borrel consulte Ă  titre privĂ©, un expert de mĂ©decine lĂ©gale de Bordeaux, enseignant Ă  l'École nationale de la magistrature. Elle lui demande d'Ă©tudier le rapport d'autopsie de Toulouse. Le professeur Lazarini constate en premier lieu qu'au vu de l'Ă©tat de putrĂ©faction du corps, les techniques utilisĂ©es par les lĂ©gistes ont Ă©tĂ© les bonnes et l'autopsie bien menĂ©e.

Il constate néanmoins une contradiction évidente entre les causes de la mort par asphyxie et l'absence de suie dans les voies respiratoires.

  • 31 octobre 1997 : Le dossier Borrel est dĂ©paysĂ© Ă  Paris. En novembre 1999, l'instruction pour le chef d'assassinat est confiĂ©e Ă  Marie-Paule Moracchini, un pilier de l'instruction parisienne, bientĂ´t associĂ©e Ă  Roger Le Loire. Ce dernier avait travaillĂ© sur un autre dossier franco-djiboutien, l’attentat du CafĂ© de Paris de 1990, pour lequel il avait eu Ă  traiter en 1994 avec Bernard Borrel. Mme Moracchini saisit la Brigade anti-terroriste de la Brigade criminelle et lance une commission rogatoire aux autoritĂ©s djiboutiennes. Elle souhaite reconstituer l'emploi du temps du magistrat Borrel avant la dĂ©couverte du corps, entendre tous les tĂ©moins de son entourage privĂ© et professionnel, entendre les trois pompistes et identifier la personne de race blanche qui aurait Ă©tĂ© vue en sa compagnie lorsqu'il s'est fait servir de l'essence dans son jerrican.

1999

  • Septembre 1999 : Rapport de la brigade criminelle qui note que « (...) l’hypothèse de l’assassinat ne peut, Ă  ce jour, ĂŞtre sĂ©rieusement retenue ».
  • DĂ©cembre 1999 : Un ex-membre de la garde prĂ©sidentielle djiboutienne rĂ©fugiĂ© Ă  Bruxelles, Mohamed Saleh Alhoumekani, affirme avoir entendu, le jour de la mort de Borrel, cinq hommes dĂ©clarer Ă  l’actuel prĂ©sident djiboutien IsmaĂ«l Omar Guelleh, alors directeur de cabinet de son prĂ©dĂ©cesseur, que le « juge fouineur est mort et qu’il n’y a pas de trace ».

2000

  • Mars 2000 : Reconstitution Ă  Djibouti. Un rapport mĂ©dico-lĂ©gal français conclut au suicide.
  • Avril 2000 : Le rapport mĂ©dico-lĂ©gal de la directrice de l'Institut MĂ©dico-LĂ©gal de Paris, le professeur Dominique Lecomte, confirme la thèse du suicide. Madame Lecomte avait rĂ©cupĂ©rĂ© Ă  Djibouti une sĂ©rie de photographies qui s'avèreront capitales Ă  l'instruction, mais curieusement ignorĂ©es. Elles avaient Ă©tĂ© prises lors de la mise en bière du corps de Bernard Borrel, la veille de son rapatriement en France. Elle explique l'absence de suie dans les poumons par le vent qui souffle en permanence au lieu de la dĂ©couverte du corps du magistrat, provoquant une combustion Ă  l'arrière de la tĂŞte de Bernard Borrel et laissant ainsi Ă©chapper les suies.

2002

  • Juin 2002 : Deuxième exhumation du corps. Les expertises jugent en novembre 2002 le suicide « peu plausible ».
  • Septembre 2002 : Ali Iftin, supĂ©rieur hiĂ©rarchique de Mohamed Saleh Aloumekani, dĂ©clare que les services secrets djiboutiens l’ont obligĂ© Ă  fournir un tĂ©moignage hostile Ă  Aloumekani.
  • 19 novembre 2002 : Plainte d'Elisabeth Borrel pour « subornation de tĂ©moin » après les rĂ©vĂ©lations d'Ali Iftin, ancien officier djiboutien, affirmant que Hassan SaĂŻd, chef des services secrets djiboutiens, l'a obligĂ© Ă  mentir.

2004

  • 29 mars 2004 : Le ministère de la DĂ©fense transmet Ă  la justice douze notes de la DGSE. L'une d'elles, datĂ©e du 21 janvier 2000, fait Ă©tat de deux tĂ©moignages affirmant que l'entourage du prĂ©sident Guelleh a ordonnĂ© l'assassinat.
  • Mai 2004 : Le porte-parole du ministère des Affaires Ă©trangères, HervĂ© Ladsous, annonce qu’une copie du dossier Borrel sera prochainement remise Ă  la justice djiboutienne. L’ÉlysĂ©e et le ministère des Affaires Ă©trangères ne croient pas Ă  l’assassinat. « Nous sommes persuadĂ©s qu’il s’agit d’un suicide. Quand je dis nous, je veux dire l’exĂ©cutif », dĂ©clare un conseiller.
  • 20 octobre 2004 : La justice de Djibouti rĂ©clame la communication du dossier français. Premier refus le 8 fĂ©vrier 2005.

2005

  • DĂ©but 2005 : le gouvernement français livre Ă  la juge Sophie ClĂ©ment deux feuillets de documents secrets sur l'affaire, tout en gardant la confidentialitĂ© sur une quarantaine de feuillets. Une nouvelle demande pourrait ĂŞtre formulĂ©e par la magistrate pendant l'Ă©tĂ© 2006.
  • 7 janvier 2005 : La cour d'appel de Versailles ordonne l'audition d'Hassan SaĂŻd et sa confrontation avec Ali Itfin.
  • 17 mai 2005 : La justice française convoque vainement comme tĂ©moin le prĂ©sident IsmaĂ«l Omar Guelleh.
  • Juin 2005 : La justice française refuse de transmettre une copie de son dossier Ă  la justice djiboutienne, considĂ©rant que cela comporte des risques pour son enquĂŞte. Nouveau changement de juge, l'affaire est dĂ©sormais instruite par la juge Sophie ClĂ©ment.
  • 19 octobre 2005 : Les avocats d’Elisabeth Borrel Ă©voquent une possible piste liĂ©e Ă  un trafic de produits chimiques dangereux et de substances radioactives. Une liste manuscrite de produits chimiques, notamment de l’uranium enrichi, a Ă©tĂ© retrouvĂ©e dans les affaires personnelles de Bernard Borrel, quelques semaines après sa disparition.

2006

  • Mars 2006 : Ouverture d'une information judiciaire contre un diplomate du ministère des Affaires Ă©trangères, pour « pressions sur la justice » : il avait promis de transmettre le dossier Ă  Djibouti.
  • : dans un rapport rendu public, le docteur Olivier Pascal, expert auprès de la Cour de cassation, dĂ©clare avoir dĂ©couvert des empreintes gĂ©nĂ©tiques masculines sur les vĂŞtements du juge[3] - [4], accrĂ©ditant ainsi la thèse d'un transport de corps post-mortem, et donc celle d'un assassinat. Ces empreintes gĂ©nĂ©tiques pourraient appartenir aux assassins de Bernard Borrel. Elles ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes sur le short retrouvĂ© près du corps du magistrat. Mais ce short manipulĂ© par les OPJ français puis djiboutiens pendant les 10 annĂ©es de l'instruction, pourrait très bien avoir Ă©tĂ© contaminĂ©, ce que la juge ne vĂ©rifie pas. Le scellĂ© du short est retrouvĂ© par des officiers de la Brigade criminelle de Paris dans la salle des scellĂ©s du Palais de justice de Djibouti, près d'une importante prise de cannabis. Des traces de haschich sont retrouvĂ©es au cours de cette mĂŞme expertise.
  • 28 juin 2006 : Des empreintes gĂ©nĂ©tiques qui pourraient appartenir aux assassins du juge Borrel, sont dĂ©couvertes sur le short du magistrat.
  • 12 aoĂ»t 2006 : Les juges sont saisis sur une plainte d’Élisabeth Borrel, qui reproche Ă  l’État français d’avoir communiquĂ© des Ă©lĂ©ments du dossier relatif Ă  la mort de son mari, instruit par la juge Sophie ClĂ©ment.
  • 1er octobre 2006 : Mandats d'arrĂŞt contre le procureur de la RĂ©publique Djama Souleiman et Hassan SaĂŻd, pour une Ă©ventuelle « subornation de tĂ©moin ».
  • 19 octobre 2006 : Émission de mandats d'arrĂŞt français visant Awalleh Guelleh et Hamouda Hassan Adouani, deux repris de justice soupçonnĂ©s d'ĂŞtre les exĂ©cutants. Le juge d'instruction veut comparer leur ADN aux empreintes gĂ©nĂ©tiques trouvĂ©es sur le short du juge.
  • Fin 2006 : Près de 200 personnalitĂ©s, parmi lesquelles SĂ©golène Royal, estiment que « tout a Ă©tĂ© tentĂ© pour maquiller ce crime en suicide ». « J’ai dĂ©fendu l’ancien ministre de la justice, Moumin Bahdon », explique le dĂ©putĂ© PS Arnaud Montebourg. « Il m’a toujours dit que Bernard Borrel connaissait des choses embarrassantes. On a tout fait pour entraver l’enquĂŞte, au nom d’une vieille complaisance pour le rĂ©gime djiboutien. »

2007

  • 14 fĂ©vrier 2007 : le juge d'instruction demande Ă  entendre comme tĂ©moin le prĂ©sident Ismail Omar Guelleh qui doit participer au sommet Afrique-France Ă  Cannes, le 16 fĂ©vrier 2007. Le ministère français de la Justice prĂ©cise toutefois qu'en raison de son « immunitĂ© », il « ne peut ĂŞtre contraint de tĂ©moigner ».
  • 20 avril 2007 : la section de recherches de la gendarmerie refuse de participer aux perquisitions effectuĂ©es aux ministères des affaires Ă©trangères et de la justice, les 19 et 20 avril, « compte tenu du contexte politique actuel de pĂ©riode Ă©lectorale ». Les deux juges soulignent, elles, dans leur commission rogatoire, « l’urgence tenant au risque de dĂ©pĂ©rissement des preuves ». Les situations de changement politique peuvent en effet entraĂ®ner des destructions d’archives.
  • 6 mai 2007 : Le Journal du dimanche publie le rĂ©cit par les juges de l'Ă©chec de la perquisition Ă  l'ÉlysĂ©e.

13 mai 2007 : CG, un ressortissant français, incarcéré depuis octobre par les autorités judiciaires djiboutiennes, affirme détenir des informations sur la mort du juge Borrel. Le comité de soutien de madame Borrel fait connaître l'existence de ce témoin et demande à la juge Sophie Clément de l'entendre. La juge ne l'entendra pas, sans doute parce que CG est emprisonné pour des faits de pédophilie et qu'il n'était pas à Djibouti lors de la mort du juge Borrel.

  • 3 juin 2007 : L'affaire Borrel est Ă©voquĂ©e sur Canal+ dans l'Ă©mission Lundi investigation, qui relate les pressions pour accrĂ©diter le suicide du juge Borrel exercĂ©es auprès de militaires français par des gradĂ©s. Un nouveau mobile est envisagĂ© par le journaliste Bernard Nicolas : le trafic d'uranium.
  • 6 juin 2007 : parution d'un article très documentĂ© dans Paris Match Ă©voquant le suicide du juge Borrel.
  • 10 juin 2007 : l'auteur de l'article de Paris Match est interviewĂ© par Europe 1. La veille de la diffusion, la direction d'Europe 1 est sommĂ©e par les avocats de madame Borrel d'y renoncer. Jean-Pierre Elkabbach et son directeur de l'information ne cèdent pas, mais accordent la parole Ă  la veuve au journal de 19 heures.
  • 11 juin 2007 : des documents, saisis au Quai d'Orsay en mai, et communiquĂ©s par la partie civile Ă  la presse via l'AFP, suggèrent un soutien du prĂ©sident Chirac Ă  son homologue de Djibouti pour accĂ©der au dossier judiciaire de la mort du juge, dans lequel des responsables djiboutiens sont mis en cause.
  • 13 juin 2007 : appel de madame Borrel au nouveau prĂ©sident de la RĂ©publique pour faire respecter l'indĂ©pendance de la justice.
  • 16 juin 2007 : Hamouda Hassan Adouani, le ressortissant tunisien en libertĂ©, contre lequel la juge Sophie ClĂ©ment a lancĂ© un mandat d'arrĂŞt international, est entendu par le doyen des juges d'instruction Ă  Tunis. Un prĂ©lèvement ADN, ordonnĂ© par la magistrate française, est effectuĂ©. Adouani nie toute implication dans la mort de Bernard Borrel. Le bâtonnier Wabat, son avocat Ă  Djibouti lors de son procès pour un attentat pro-palestinien Ă  Djibouti - pour lequel il a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  perpĂ©tuitĂ©, puis graciĂ© après 14 ans de prison -, nomme William Bourdon du barreau de Paris pour le dĂ©fendre en France. Après avoir acceptĂ©, il renonce Ă  le dĂ©fendre Ă  la demande de l'association Survie.
  • 18 juin 2007 : une note diplomatique de l'ambassadeur de France Ă  Djibouti, datĂ©e du 24 janvier 2005, est rendue publique par l'AFP. Elle suggère que Djibouti a demandĂ© en 2005 la mise Ă  l'Ă©cart d'un journaliste de RFI travaillant sur le dossier Borrel. Le journaliste s'est vu progressivement retirĂ©e la couverture du dossier Ă  partir d'octobre 2005 avant de quitter dĂ©finitivement l'entreprise en mai 2007. « Pourquoi RFI laisse-t-elle systĂ©matiquement l'un de ses journalistes attaquer Djibouti et son prĂ©sident Ă  l'antenne ? », interroge le ministre des Affaires Ă©trangères djiboutien, Ali Abdi Farah, citĂ© dans cette note. « Tout cela est connu et se rĂ©pète Ă  longueur de temps. On sait, vous savez que ce journaliste de RFI, toujours le mĂŞme, prend systĂ©matiquement fait et cause pour la veuve Borrel. Ne pouvez-vous demander Ă  RFI, et obtenir, qu'il ne s'occupe plus de Djibouti ? », demande le ministre. La direction de RFI a dĂ©menti toute pression[5].
  • 19 juin 2007 : La veuve du juge, Élisabeth Borrel, est reçue Ă  l'ÉlysĂ©e par le prĂ©sident Nicolas Sarkozy. Une entrevue Ă  l'issue de laquelle elle s'est dite « rĂ©conciliĂ©e avec son pays ». Élisabeth Borrel a regrettĂ© de n'avoir Ă©tĂ© reçue par « aucun ministre, aucun garde des Sceaux auparavant, dans une affaire qui concerne pourtant l'assassinat d'un magistrat ».
  • 19 juin 2007 : L'origine criminelle de la mort du juge Borrel est confirmĂ©e par le procureur de la RĂ©publique de Paris, Jean-Claude Marin. « Les expertises anthropologiques, mĂ©dico-lĂ©gales et de police scientifique concluent Ă  l'existence de lĂ©sions osseuses sur le crâne et sur l'avant-bras gauche faites Ă  l'aide d'un objet contondant, et Ă  la dĂ©couverte de deux produits inflammables de nature distincte versĂ©s sur le corps. Elles prĂ©cisent que Bernard Borrel Ă©tait couchĂ© sur le sol lorsque les liquides ont Ă©tĂ© rĂ©pandus sur sa personne de manière alĂ©atoire » a prĂ©cisĂ© le parquet de Paris[6].
  • 27 juin 2007 : Le tĂ©moignage d'un ex-membre du renseignement militaire français est recueilli par la juge Sophie ClĂ©ment. Selon ses sources et celle d'un autre officier dont il cite le nom, « le ministre de la justice (djiboutien), Moumin Badon Farah, avait chargĂ© M. Borrel de constituer un dossier sur l'ensemble des trafics auxquels IsmaĂ«l Omar Guelleh (IOG) Ă©tait mĂŞlĂ© ». « Il s'agissait d'avoir des arguments pour Ă©carter IOG de la course au pouvoir ». IOG Ă©tait alors l'un des candidats au pouvoir pour succĂ©der Ă  son oncle, le prĂ©sident Hassan Gouled Aptidon, dont il Ă©tait chef de cabinet. « Il y avait des menaces graves du fait de luttes de pouvoir pour la prĂ©sidence. C'Ă©taient des batailles de clans », a indiquĂ© l'officier. Ses informations viennent « d'environ quatre-vingts personnes » et que « cette diversitĂ© permet de recouper les informations ». L'officier en question se contredira dans une interview dans Le Figaro. Il apparait impossible que le ministre de la Justice avec qui le juge Borrel ne s'entendait pas, ait pu lui confier une telle mission, ni qu'il ait dĂ©viĂ© de sa mission sans en parler Ă  son supĂ©rieur hiĂ©rarchique, Jean Jacques Mouline[7] - [8].
  • 9 juillet 2007 : Le Figaro fait Ă©tat d'Ă©lĂ©ments recueillis en juin 2007 par la juge Sophie ClĂ©ment selon lesquels plusieurs responsables de l'armĂ©e française Ă©taient au courant dès 5h30 du matin de la mort de Bernard Borrel. Le chef d'Ă©tat-major des forces françaises stationnĂ©es Ă  Djibouti, Patrice Sartre, comme l'attachĂ© de dĂ©fense auprès de l'ambassade de France, le colonel Godron, savaient dès 5-6 heures que le corps sans vie de Bernard Borrel avait Ă©tĂ© retrouvĂ©. La juge a donc dĂ©cidĂ© de demander la levĂ©e du secret-dĂ©fense concernant des documents relatifs au mouvement des troupes françaises Ă  Djibouti. Officiellement, le corps du juge Bernard Borrel est retrouvĂ© Ă  demi-calcinĂ© dans la rĂ©gion du Goubet, Ă  80 km de Djibouti-ville par deux gendarmes français de la prĂ©vĂ´tĂ© (gendarmerie) d'Arta en patrouille. IntriguĂ©s par la prĂ©sence d'un vĂ©hicule inoccupĂ©, ils avaient dĂ©couvert le corps calcinĂ© du juge en contrebas de la route. L'heure de la dĂ©couverte consignĂ©e dans la procĂ©dure est 7h20. Ces documents ne donneront rien[9] - [10].
  • 10 juillet 2007 : Les juges d'instruction Fabienne Pous et Michèle Ganascia perquisitionnent dans deux rĂ©sidences de Michel de Bonnecorse, ancien conseiller de Jacques Chirac Ă  l'ÉlysĂ©e pour l'Afrique. Les magistrates ont saisi notamment son carnet personnel. Le 2 mai 2007, elles avaient tentĂ© de perquisitionner son bureau Ă  l'ÉlysĂ©e et la cellule « Afrique », mais la prĂ©sidence leur en avait refusĂ© l'accès en invoquant la sĂ©paration des pouvoirs.
  • 30 aoĂ»t 2007 : Conversation tĂ©lĂ©phonique de Mohamed Saleh Aloumekani avec un gĂ©nĂ©ral djiboutien. Il veut nĂ©gocier son retour Ă  Djibouti et souhaite des garanties. Il dit : « on peut laisser tomber les blancs et arrĂŞter l'affaire... »
  • 13 septembre 2007 : Une lettre du service des pensions du ministère du Budget adressĂ©e Ă  Madame Borrel, rĂ©Ă©value pour la première fois la pension qu'elle perçoit depuis la disparition de son mari. Le ministère requalifie la mort du magistrat « en service commandĂ© » et plus en suicide, donnant droit Ă  sa veuve Ă  la totalitĂ© du salaire de son mari jusqu'Ă  la majoritĂ© de ses enfants. Cette rĂ©Ă©valuation est rĂ©troactive.
  • 12 novembre 2007 : Les rĂ©sultats des expertises ADN sur le prĂ©sumĂ© assassin de Bernard Borrel, Hamouda Hassan Adouani, sont nĂ©gatives. Seul Le Figaro relaye l’information.
  • 11 dĂ©cembre 2007 : Visite officielle en France du prĂ©sident de la RĂ©publique de Djibouti, IsmaĂ«l Omar Guelleh. Ni la juge ClĂ©ment, ni Madame Borrel et ses avocats ne se manifestent comme ils l'avaient fait prĂ©cĂ©demment Ă  deux reprises pour entendre le prĂ©sident djiboutien.

2008

2009

Ă€ la suite de la publication d'un article sur un site d'information [11], une autre piste est envisagĂ©e : « les gadaboursistes Â».

Notes et références

  1. Article sur Le Monde
  2. « Affaire Borrel : l'armĂ©e française, première informĂ©e de la mort du juge Â», Le Monde, 9 juillet 2007
  3. Sur la piste ADN des tueurs du juge Borrel, article du publié dans le journal Libération
  4. L'enquête sur la mort du juge Borrel relancée, article du publié dans le journal Le Monde
  5. http://sites.google.com/site/khayyam1er/borrel-et-les-gadaboursistes
  • Chronologie de l'affaire Borrel, AFP, 14 fĂ©vrier 2007
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