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Chronologie de l'île de Man

L’histoire de l’île de Man est largement tributaire de ses voisins : Angleterre, Écosse, Irlande, mais aussi de la Norvège.

Drapeau de l’île de Man.

Son nom, en mannois Ellan Vannin, proviendrait de Manannan Mac Lir, « le Mannois fils de Lir », le dieu celte fils de l’Océan. Selon la mythologie celtique irlandaise, Finn Mac Cumaill aurait arraché un morceau de rocher pour le lancer sur un ennemi. La pierre serait tombée dans l’océan, ainsi serait née l’île de Man.

L’histoire de l’île de Man est généralement divisée en quatre périodes. La première est celle au cours de laquelle les Celtes occupaient l’île, la deuxième celle des invasions vikings et de la prise de contrôle par les Scandinaves, la troisième correspond à l’époque de la domination anglaise, et la quatrième à l’histoire contemporaine depuis 1866, date à partir de laquelle l’île a obtenu une autonomie croissante en tant que territoire distinct du Royaume-Uni.

PĂ©riode celtique

Occupation scandinave

Rushen Abbey
  • 1079–1095 : le Danois Godred Crovan, parfois nommĂ© King Orry, contrĂ´le tout le territoire et organise une forme d’administration ; instauration du Tynwald, assemblĂ©e des hommes libres, ce qui en fait le plus ancien parlement du monde. Les relations avec la Norvège se distendent.
  • 1095 : affrontements entre les parties nord et sud de l’île.
  • 1098 : le roi de Norvège Magnus III (1093–1103) rĂ©side Ă  Man, la situation gĂ©ographique lui permet d’organiser des raids vers l’Irlande, le Pays de Galles et l’Écosse.
  • 1150 : Ă  partir de cette date, les rites celtiques sont abandonnĂ©s Ă  l’abbaye de Rushen, le centre religieux le plus important du Moyen Ă‚ge.

Prises de possession Ă©cossaises et anglaises

Domination anglaise

Château de Rushen.
  • 1333 : souverainetĂ© du roi d’Angleterre Édouard III.
  • 1334 : Édouard III confie l’administration de Man Ă  William Montacute, comte de Salisbury, qui agrandit Château-Rushen.
  • 1392 : l’île est vendue Ă  sir William Le Scrope (futur comte de Wiltshire).
  • 1405 : le roi d’Angleterre Henri IV confie l’île Ă  John Stanley et Ă  ses descendants, pour 350 ans (l’hommage est rendu au roi d’Angleterre).
  • 1417 : première rĂ©fĂ©rence Ă©crite de l’institution de la House of Keys (Yn Chiare as Feed en mannois, Chambre des Clefs en français).
  • 1422 : la « chambre des Vingt-Quatre » (House of Keys) Ă©dicte la Constitution de Man (normalisation du parlement, le Tynwald).
  • 1458 : l’archevĂŞque d’York Ă©tablit sa tutelle religieuse aux dĂ©pens de l’archevĂŞque de Trondheim.
  • 1504 : le titre de Lord of Man (« Seigneur de Man ») remplace celui de « roi de Man ».
  • 1603 : Jacques Ier d’Angleterre et VI d’Écosse est le premier roi porteur des deux couronnes.
  • 1610 : l’évĂŞque Phillips rĂ©dige une traduction du Book of common prayer (Livre de prière commune) en mannois qui ne sera pas publiĂ©e.
  • XVIIe siècle : le mannois devient la langue majoritaire de l'Ă®le – sur la base du gaĂ©lique elle incorpore de nombreux emprunts au norrois, la langue des Scandinaves
  • 1707 : le Duties of Christianity est le premier livre imprimĂ© en gaĂ©lique mannois.
L’île de Man est exclue de l’Acte d’Union qui réunit les royaumes d’Écosse et d’Angleterre en un seul État (le Royaume-Uni de Grande-Bretagne) sous l’autorité de la même Couronne britannique portée par le souverain d’Angleterre ; le Tynwald et le gouvernement mannois restent donc séparés du nouveau parlement britannique et de son nouveau gouvernement unique
  • 1736 : James Murray, le duc de la famille d’Atholm, d’origine Ă©cossaise, devient Lord of Man.
  • 1764 : la souverainetĂ© mannoise passe Ă  la Couronne britannique. Le roi d’Angleterre George III (1760–1820) devient Lord of Man. La famille d’Atholm reste gouverneur de l’île pendant 150 ans.
  • 1765 : l’Isle of Man Revesting Act confère au roi d’Angleterre le gouvernement effectif. Le Book of Common Prayer fait l’objet d’une première publication en mannois.
  • 1776 : les mĂ©thodistes font leurs premières prĂ©dications dans l’île.
  • 1819 : la Bible est disponible intĂ©gralement en mannois, alors que cette langue recule (50 % environ de la population l’utilise).
  • 1828 : la famille d’Atholm revend ses titres de propriĂ©tĂ© Ă  l’Angleterre, pour la somme de 417 000 ÂŁ ; l’administration est confiĂ©e Ă  un Lieutenant-Gouverneur, nommĂ© par Londres.
  • 1831 : dĂ©but de l’extraction de minerais Ă  Laxey.
  • 1832 : Ă©tablissement d’une ligne maritime rĂ©gulière avec l’Angleterre, Douglas–Liverpool, ce qui va favoriser les dĂ©buts du tourisme.
  • 1839 : premier dictionnaire mannois-anglais.
  • 1840–1842 : adoption de la monnaie anglaise, la livre sterling, et fin de la monnaie locale.
  • 1854–1880 : exploitation des mines de plomb, d’argent et de zinc. Laxey est le centre minier le plus important du Royaume-Uni.

Autonomie

  • 1860 : première Ă©lection des membres du parlement mannois qui recouvre l’usage de ses droits fonciers en mĂŞme temps que son autonomie issue du scrutin local et non des seules nominations par le souverain.
Douglas.
  • 1863 : Douglas devient capitale de l'ĂŽle e Man Ă  la place de Castletown.
  • 1872 : adoption du Manx Education Act : instauration de l’enseignement Ă©lĂ©mentaire gratuit dans toutes les paroisses, au profit de la langue anglaise.
  • 1873 : mise en service de la ligne de chemin de fer Douglas–Peel.
  • 1874 : un recensement linguistique dĂ©montre la progression du bilinguisme, au dĂ©triment du monolinguisme mannois.
  • 1895 : Londres dĂ©cide de restituer les sommes perçues au titre de l’impĂ´t sur le revenu, ainsi que les droits de douane ; c’est l’origine du « paradis fiscal » de Man.
  • 1896 : publication en anglais du Manx National Songs et en gaĂ©lique mannois du Manx Ballads and Music, recueils de musique traditionnelle.
  • 1899 : fondation de la Yn cheshaght ghailckagh (« SociĂ©tĂ© pour la langue mannoise »)
  • 1901 : d’après le recensement, le mannois n’est plus parlĂ© que par 8 % de la population.
Le Touris Trophy en 1992.
  • 1907 : crĂ©ation du Tourist Trophy (TT) cĂ©lèbre et dangereuse course de motos qui emprunte les routes de l’île.
  • 1914–1918 : durant la Première Guerre mondiale, 5 % de la jeunesse perd la vie sur le front.
  • 1919 : Londres accorde une certaine autonomie Ă  l’île, mais se rĂ©serve encore le droit de nommer les membres du Tynwald.
  • 1922 : la plus grande partie de l’Irlande devient indĂ©pendante, opte pour la rĂ©publique, et le gaĂ©lique irlandais comme seconde langue officielle ; la Couronne et l’État britanniques deviennent le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord.
  • 1931 : fondation par Mona Douglas du Aeglagh Vannin (« Mouvement pour la jeunesse mannoise »).
  • 1936 : suppression de la dĂ®me.
  • 1937 : 600 000 touristes visitent l’île.
  • 1957 : nouvel accord douanier avec le Royaume-Uni, le Tynwald assume dĂ©sormais la gestion financière de l’île.
  • 1964 : fondation du Mec Vannin (« Les fils de Man »), premier parti politique manxois par Douglas Fargher et Lewis Crellin qui milite pour l’indĂ©pendance de l’île.
  • 1971 : le recensement constate la mauvaise situation de la langue, seules 244 personnes s’expriment en mannois. IndĂ©pendance de la monnaie, la livre mannoise Ă©mise par le TrĂ©sor de l’île de Man (Isle of Man Treasury), convertible avec la livre sterling au taux rĂ©visable de 1 pour 1 (en accord avec la Banque d’Angleterre).
  • 1973 : adhĂ©sion du Royaume-Uni Ă  la CommunautĂ© europĂ©enne : l’Île de Man n’en fait pas partie mais y est associĂ©e. Édition de ses propres timbres.
  • 1974 : mort de Ned Maddrell (nĂ© en 1877) : il Ă©tait le dernier locuteur mannois de naissance.
  • 1976 : le parti indĂ©pendantiste Mec Vannin recueille 13 % des suffrages et un siège au parlement de l’île.
  • 1977 : la Ligue celtique se dĂ©clare hostile Ă  la militarisation de l’île par l’armĂ©e britannique.
  • 1978 : Mona Douglas crĂ©e le « festival de la culture nationale ».
  • 1979 : parution du Fragher English Manx Dictionnary, dictionnaire anglais-mannois.
  • 1981 : le Mec Vannin perd son unique siège Ă  la House of Keys, scission du parti et du Poblaght Soshiallagh Vannin (parti socialiste rĂ©publicain).
  • 1991 : le recensement fait Ă©tat de 643 locuteurs mannois une population totale de 70 000 personnes.
  • 1992 : Ă  la suite de la publication des chiffres du recensement, une politique de dĂ©veloppement du gaĂ©lique mannois est dĂ©cidĂ©e, pilotĂ©e par un chargĂ© de mission ; l'enseignement de la langue est proposĂ©e en option, dans toutes les Ă©coles primaires.
  • 1993 : 1 200 enfants parlent un mannois de base.
  • 2001 : recensement de la population, l’île compte 76 000 habitants

Compléments

Articles connexes

Sources et bibliographie

  • Michel Duchein, Histoire de l’Écosse, Fayard, Paris, 1998, (ISBN 2-213-60228-X)
  • John Haywood (intr. Barry Cunliffe, trad. Colette StĂ©vanovitch), Atlas historique des Celtes, Ă©ditions Autrement, Paris, 2002, (ISBN 2-7467-0187-1).
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