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Christelle Rotach

Biographie

Origines et formation

Issue d'une famille ancrée dans la sidérurgie lorraine, Christelle Rotach est née le à Nancy (Meurthe-et-Moselle), d'un père ouvrier de fonderie et d'une mère secrétaire commerciale. À 11 ans, une nécrose du fémur la contraint à être immobilisée pendant un an, ce qu'elle perçoit comme une privation de liberté douloureuse et injuste[1].

Après un baccalauréat B, elle entre à la faculté de droit de Nancy où elle obtient une licence de droit, un DESS de sciences criminelles, un DEA d'histoire du droit comparé puis un diplôme de criminologie[2]. Alors qu'elle se destinait à l'enseignement universitaire en s'inscrivant en thèse, elle accepte de servir de « lièvre » à un ami présentant le concours de sous-directeur des services pénitentiaires, qu'elle réussit en 1995[3]. Elle suit alors la formation dispensée à l'École nationale d'administration pénitentiaire, alors située à Fleury-Mérogis.

Carrière

À l'issue de sa formation achevée en 1997, elle est nommée sous-directrice aux prisons de Lyon, où elle est responsable du secteur de détention Saint-Joseph. À cette époque, elle est particulièrement marquée par le suicide de personnes détenues, notamment par immolation[4].

En 1999, elle rejoint le centre pénitentiaire de Marseille comme directrice adjointe[3]. En 2005, elle devient secrétaire générale de la mission des services pénitentiaires de l'outre-mer, basée à Paris[5]. En 2008, elle est nommée adjointe au chef d'établissement de la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis, la plus grande prison d'Europe[6] - [7].

En 2010, elle succède à Pascal Vion comme cheffe d'établissement de la maison d'arrêt des Hauts-de-Seine, à Nanterre, qu'elle est chargée de redresser alors que les personnes détenues avaient pris l'ascendant sur les surveillants[8].

En 2013, elle revient aux Baumettes comme cheffe d'établissement[9] - [10] - [11]. Elle alors chargée de rénover l'établissement particulièrement vétuste dont les conditions de détention indignes avaient été soulignées par le Contrôleur général des lieux de privation de liberté en 2012[12]. Il lui est également demandé de « faire le ménage » parmi les surveillants corrompus[13].

En 2017, elle est nommée cheffe d'établissement de la prison de la Santé, située dans le 14e arrondissement de Paris, dont elle est chargée de préparer la réouverture après quatre années de travaux[14] - [15] - [16]. L'établissement entièrement rénové est finalement inauguré par Robert Badinter et Nicole Belloubet en 2019[17].

En 2019, elle est finalement nommée inspectrice générale de la Justice[18].

Christelle Rotach est par ailleurs vice-présidente de l'association Femmes de Justice, créée en 2014 afin de promouvoir la parité au sein du ministère de la Justice[3].

DĂ©corations

Publications

  • Christelle Rotach et Delphine Saubaber, Directrice de prison : Terrorisme, surpopulation, suicides... Tout ce qu'on ne peut pas dire, Paris, Plon, , 224 p. (ISBN 978-2-259-27800-3)

Notes et références

  1. Corine Chabaud, « “La prison, c’est le miroir dans lequel la société ne veut pas se voir” », La Vie,‎ (lire en ligne)
  2. Société générale de presse, « Mme Christelle ROTACH », sur lesbiographies.com, (consulté le )
  3. Marine Babonneau, « Christelle Rotach, directrice de prison », Dalloz Actualité,‎ (lire en ligne)
  4. Hélène Sergent, « Prison: «C'est toujours un sentiment d’échec quand on ouvre la porte et qu’on découvre un détenu qui a mis fin à ses jours» », 20 Minutes,‎ (lire en ligne)
  5. Arrêté du 23 octobre 2006 portant délégation de signature pour la mission des services pénitentiaires de l'outre-mer (direction de l'administration pénitentiaire)
  6. Wendy Bouchard, « Christelle Rotach : "Il se passe aussi des choses très émouvantes" en prison », Europe 1,‎ (lire en ligne)
  7. Pierre Laurent, « Les révoltés de Fleury-Mérogis », L'Express,‎ (lire en ligne)
  8. Christine Monin, « Violences, trafics, radicalisation... une directrice de prison durant 22 ans témoigne », Le Parisien,‎ (lire en ligne)
  9. Arrêté du 23 avril 2014 portant détachement de Mme Christelle ROTACH dans l’emploi de directrice fonctionnelle des services pénitentiaires en sa qualité de chef d’établissement du centre pénitentiaire de Marseille
  10. Michel Caire, « La directrice des Baumettes, Christelle Rotach, reçue au Parvis du Protestantisme », DestiMed,‎ (lire en ligne)
  11. « La fin des Baumettes, la mythique prison marseillaise », Challenges,‎ (lire en ligne)
  12. Élodie Crézé, « Christelle Rotach : "Aux Baumettes, nous allons dans la bonne direction" », Marsactu,‎ (lire en ligne)
  13. Chloé Friedmann, « Immersion dans le quotidien haletant d'une directrice de prison », Madame Figaro,‎ (lire en ligne)
  14. Arrêté du 22 août 2017 portant nomination de Madame Christelle ROTACH en qualité de chef d’établissement de la maison d’arrêt de Paris-La-Santé
  15. C.C., « « Un établissement à taille humaine », Christelle Rotach, directrice de la maison d'arrêt », Le Parisien,‎ (lire en ligne)
  16. Lorélie Carrive, « La Santé rouvre ses portes : est-elle vraiment devenue une prison modèle ? », France Inter,‎ (lire en ligne)
  17. « Robert Badinter a inauguré la nouvelle prison de la Santé à Paris », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  18. Décision du 2 septembre 2019 portant délégation de signature (inspection générale de la justice)
  19. DĂ©cret du 13 novembre 2014 portant promotion et nomination

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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