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Casimir-Louis-Victurnien de Rochechouart de Mortemart

Casimir-Louis-Victurnien de Rochechouart de Mortemart, prince de Tonnay-Charente, puis baron de Mortemart et de l’Empire, 11e duc de Mortemart et pair de France, né le à Paris[1] et mort le à Neauphle-le-Vieux, est un militaire, diplomate et homme politique français.

Casimir de Rochechouart
de Mortemart
Illustration.
Casimir de Rochechouart, duc de Mortemart
Fonctions
Président du Conseil des ministres français
et Ministre des Affaires étrangères
–
(1 jour)
Monarque Charles X
Gouvernement Mortemart
Législature Ve législature
Prédécesseur Jules de Polignac
Successeur Jacques Laffitte (indirectement)
Biographie
Nom de naissance Casimir Louis Victurnien de Rochechouart de Mortemart
Date de naissance
Lieu de naissance Paris (France)
Date de décès
Lieu de décès Neauphle-le-Vieux (France)
Nationalité Drapeau de la France Française
Parti politique Indépendant
Père Victurnien-Jean-Baptiste de Rochechouart de Mortemart
Conjoint Virginie de Sainte-Aldegonde
Profession Officier général
Religion catholique
Résidence Château de Meillant, château de Neauphle-le-Vieux

Casimir-Louis-Victurnien de Rochechouart de Mortemart
Présidents du Conseil des ministres français

Il a notamment été président du Conseil des ministres du roi Charles X en 1830.

Biographie

Origines familiales et jeunesse

Casimir de Rochechouart est le fils de Victurnien-Jean-Baptiste de Rochechouart de Mortemart (1752-1812), 10e duc de Mortemart, et d'Adélaïde de Cossé-Brissac.

En 1791, la famille émigre et il est élevé en Angleterre[1], revenant en France avec sa mère en 1801.

Quoique portant un grand nom de la noblesse d’Ancien Régime, il se rallie au régime dirigé par Napoléon Bonaparte.

La période napoléonienne

Entré au service en , dans les gendarmes d'ordonnance, commandés par M. le comte de Ségur[1], il passe sous-lieutenant au 1er régiment de dragons le , et fait les campagnes en Prusse (1806), en Pologne (1807), en Autriche (1809) et en Russie (1812)[2]. Il se trouve aux combats de Golymin et de Pułtusk (1806), à la bataille d'Heilsberg et à celle de Friedland, où il donne des preuves de sang-froid et de fermeté, en repoussant les attaques des Russes[2].

Il est nommé successivement membre de la Légion d'Honneur le , lieutenant au 25e régiment de dragons et aide de camp du général Nansouty les 2 et , enfin capitaine au même corps le 26 juillet suivant[2]. M. de Mortemart combat aux journées de Ratisbonne, d'Essling et de Wagram.

NommĂ© officier d'ordonnance le , il est chargĂ© de faire l'inspection des cĂ´tes de la Hollande et du Danemark. Après avoir rempli cette mission, il rejoint NapolĂ©on Ier Ă  Posen[2] et fait la campagne de 1812 en Russie, pendant laquelle il reçoit le titre de baron de l'Empire, avec une dotation de 2 000 francs de revenu en Belgique.

À la mort de son père, le 4 juillet 1812, il devient, de droit, le onzième duc de Mortemart.

Le baron de Mortemart, échappé aux désastres de la fatale retraite de Moscou, rentre en France avec une santé tellement délabrée, qu'il ne peut prendre part qu'aux derniers événements de la campagne suivante. Il combat à Leipsick et à Hanau. Sa conduite, dans cette dernière bataille, lui vaut d'être promu officier de la Légion d'honneur le [1]. Il rentre en France avec l'armée.

Dans la campagne de France (1814), il est chargé de présenter à Marie-Louise les drapeaux pris sur les alliés aux affaires de Champ-Aubert, de Mormant et de Montereau.

En , il est l'un des premiers à soutenir l'idée de la déchéance de Napoléon Ier[3].

La Restauration

À la première Restauration, Louis XVIII le nomme pair de France ([3]) et capitaine-colonel des Cent-Suisses de la Garde, charge que tenait, à l'époque de la Révolution, le duc de Brissac, son grand-père maternel. Il est aussi créé chevalier de l'ordre de Saint-Louis le [1].

Au (retour de l'île d'Elbe), le duc de Mortemart escorte les princes jusqu'à Béthune, où la maison militaire du roi est licenciée. Peu de temps après, il rejoint Louis XVIII à Gand, et rentre avec le Roi au mois de juillet[1].

Il réorganise alors sa compagnie des gardes à pied ordinaires du corps du roi[1], préside le collège électoral du département de la Haute-Vienne, et est créé major-général de la garde nationale de Paris et maréchal-de-camp les 14 octobre et .

Il est fait successivement commandeur de la LĂ©gion d'honneur le , chevalier de la Toison d'or le , grand officier de la LĂ©gion d'honneur le , et chevalier des ordres du Roi le [1].

Au mois d', il est envoyé comme ambassadeur à Saint-Pétersbourg en remplacement de M.de La Ferronnays. Le suivant, il est promu lieutenant-général et revient en France au début de 1830[3].

Il allait partir pour « les eaux »[3] lorsqu'il apprend la publication des Ordonnances. Il se rend immédiatement auprès de Charles X pour obtenir qu'elles fussent retirées .

Mais déjà on se battait dans les rues de Paris et le Roi crut faire une concession suffisante en offrant (29 juillet) à M. de Mortemart la mission de composer un ministère dont il aurait la présidence. Le duc ne céda aux instances du Roi qu'après l'assurance que les ordonnances seraient reportées et les Chambres immédiatement convoquées : mais le temps passé n'avait pas arrêté la marche des évènements et quand M. de Mortemart se présente à la réunion des députés, il n'obtient de M. Bérard que cette réponse :

« Il est trop tard[3]. »

Il s'installe néanmoins au Luxembourg, mais, devant l'attitude de l'Hôtel de Ville, il fallut bien se rendre à l'évidence et il rejoint le roi à Saint-Cloud[4] .

La Monarchie de Juillet

Le duc de Mortemart, ayant prêté serment au gouvernement de Juillet, continue de siéger à la chambre haute, est promu grand-croix de la Légion d'honneur le et envoyé général en inspection.

Resté fidèle de cœur à la monarchie légitime, il refuse à Louis-Philippe d'être l'un des témoins de sa fille aînée, la princesse Louise, lorsqu'elle épousera Léopold Ier de Belgique le . D'après Rodolphe Apponyi (1802-1853) dans son Journal, Louis-Philippe en fut « furieux et la reine profondément blessée »[5].

Son adhésion au nouveau régime est raisonnée :

« Pour gouverner un pays de 32 millions de Français, écrivait-il à un ami le , il faut en satisfaire 31 millions au moins. Charles X n'y a pas pensé, se fiant sur son droit qui a péri comme il avait commencé par la volonté des masses. Le gouvernement actuel est une nécessité d'existence sociale pour l'Europe.[3] »

Le , il accepte la mission de faire reconnaître le nouveau régime par l'empereur Nicolas Ier, qui ne ménageait pas à la révolution de Juillet 1830 ses manifestations antipathiques[3]. Parti à Saint-Pétersbourg comme ambassadeur extraordinaire, le duc de Mortemart y succède comme ambassadeur au duc de Trévise, et y reste jusqu'en 1833.

Il revient ensuite siéger à la chambre haute où il se montre partisan d'une politique libérale.

La Deuxième République et le Second Empire

Admis d'office à la retraite comme général le , il est rendu à l'activité par le prince-président qui lui offre, en vain, le portefeuille des Affaires étrangères, et qui le nomme commandant de la 19e division militaire (Bourges), puis sénateur du Second Empire ().

Le duc n'assiste guère aux séances, se tient également à l’écart de la nouvelle cour et se consacre aux œuvres de charité. Une seule fois, il se rappelle ses rapports avec les hommes du Second Empire, lorsqu'il proteste, par une lettre indignée à M. de Persigny, contre la suppression de la Société de Saint-Vincent-de-Paul[6].

Il repose, avec une partie de sa descendance[7], dans une chapelle funéraire au cimetière de Neauphle-le-Vieux (Yvelines).

On a de lui : Le Château de Meillant sous Louis XIII[6] (1851).

RĂ©capitulatifs

État de service[8]

Titres

DĂ©corations

Chevalier du Saint-Esprit Grand-croix de la Légion d'Honneur Chevalier de Saint-Louis Médaille de Sainte-Hélène
Ordre de Saint-AndrĂ© « Petite-croix » (4e classe) Ordre impĂ©rial et militaire de Saint-Georges

Armoiries

Image Armoiries
Armes du baron de Rochechouart de Mortemart et de l'Empire

Fascé nébulé d'argent et de gueules de six pièces franc-quartier des barons tirés de l'armée brochant au 9e de l'écu.[11]

Armes du duc de Mortemart, pair de France

Fascé-ondé d'argent et de gueules de six pièces.[12] - [9]

Mariage et descendance

  • Le , il Ă©pouse Virginie de Sainte-Aldegonde (Paris, paroisse Saint Sulpice, 30 aoĂ»t 1789 - Meillant 26 dĂ©cembre 1878), fille du comte François Balthazard de Sainte Aldegonde, et d'Anne JosĂ©phine du Bouchet de Sourches de Tourzel. Elle lui donne six enfants :

Pour approfondir

Notes et références

  1. Courcelles 1827, p. 191.
  2. Courcelles 1827, p. 190.
  3. Robert & Cougny 1891, p. 440.
  4. Alexandre Mazas, MĂ©moires pour servir Ă  l'histoire de la RĂ©volution de 1830, Paris, Urbain-Canel & Adolphe Guyot, , 406 p. (lire en ligne), p. 37-140
  5. cité par Guy Antonetti, Louis-Philippe, Paris, Fayard, 2002, p. 696
  6. Robert & Cougny 1891, p. 441.
  7. La compositrice Armande de Polignac, épouse de son arrière-petit-fils Alfred de Chabannes La Palice, est inhumée dans cette chapelle.
  8. S.H.A.T. 7 Yd 1 090.
  9. Velde 2005, p. Lay peers.
  10. Base LĂ©onore.
  11. Archives nationales BB/29/969, p. 87.
  12. Bunel 1997-2011, p. Duché de Mortemart.

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • « De ROCHECHOUART, duc De MORTEMART, (Casimir-Louis-Victurnien) », dans Jean-Baptiste-Pierre Jullien de Courcelles, Histoire gĂ©nĂ©alogique et hĂ©raldique des pairs de France : des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume et des maisons princières de l'Europe, prĂ©cĂ©dĂ©e de la gĂ©nĂ©alogie de la maison de France, vol. VIII, , 378 p. [dĂ©tail de l’édition] (lire en ligne), p. 190-191 Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article ;
  • « Mortemart (Victor-Louis-Victurnien de Rochechouart, marquis de) », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, t. IV, Edgar Bourloton, , 640 p. [dĂ©tail de l’édition] (lire en ligne), p. 440-441, lire en ligne p. 441 Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article ;
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