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Campoussy

Campoussy est une commune française située dans le nord du département des Pyrénées-Orientales, en région Occitanie. Sur le plan historique et culturel, la commune est dans le FenouillÚdes, une dépression allongée entre les CorbiÚres et les massifs pyrénéens recouvrant la presque totalité du bassin de l'Agly.

Campoussy
Campoussy
Campoussy sous la neige.
Blason de Campoussy
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Occitanie
Département Pyrénées-Orientales
Arrondissement Prades
Intercommunalité Communauté de communes Agly FenouillÚdes
Maire
Mandat
Alain Boyer
2020-2026
Code postal 66730
Code commune 66035
DĂ©mographie
Gentilé Campoussinois
Population
municipale
41 hab. (2020 en stagnation par rapport Ă  2014)
DensitĂ© 2,4 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 42° 42â€Č 40″ nord, 2° 27â€Č 33″ est
Altitude Min. 391 m
Max. 1 144 m
Superficie 17,04 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de la Vallée de l'Agly
LĂ©gislatives DeuxiĂšme circonscription
Localisation
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Campoussy
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Campoussy
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Campoussy
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Campoussy

    ExposĂ©e Ă  un climat ocĂ©anique altĂ©rĂ©, elle est drainĂ©e par la Desix et par deux autres cours d'eau. La commune possĂšde un patrimoine naturel remarquable composĂ© d'une zone naturelle d'intĂ©rĂȘt Ă©cologique, faunistique et floristique.

    Campoussy est une commune rurale qui compte 41 habitants en 2020, aprĂšs avoir connu un pic de population de 351 habitants en 1851. Ses habitants sont appelĂ©s les Campoussynois ou Campoussynoises.

    GĂ©ographie

    Localisation

    La commune de Campoussy se trouve dans le département des Pyrénées-Orientales, en région Occitanie[I 1].

    Elle se situe Ă  36 km Ă  vol d'oiseau de Perpignan[1], prĂ©fecture du dĂ©partement, Ă  11 km de Prades[2], sous-prĂ©fecture, et Ă  35 km de Rivesaltes[3], bureau centralisateur du canton de la VallĂ©e de l'Agly dont dĂ©pend la commune depuis 2015 pour les Ă©lections dĂ©partementales[I 1]. La commune fait en outre partie du bassin de vie de Prades[I 1].

    Les communes les plus proches[Note 1] sont[4] : Sournia (2,4 km), PĂ©zilla-de-Conflent (3,7 km), Prats-de-Sournia (3,8 km), Tarerach (4,1 km), Arboussols (5,6 km), TrĂ©villach (5,9 km), Trilla (5,9 km), Feilluns (6,0 km).

    Sur le plan historique et culturel, Campoussy fait partie du FenouillÚdes, une dépression allongée entre les CorbiÚres et les massifs pyrénéens recouvrant la presque totalité du bassin de l'Agly. Ce territoire est culturellement une zone de langue occitane[5].

    Communes limitrophes de Campoussy[6]
    Sournia Trévillach
    Campoussy Tarerach
    Eus Arboussols
    Situation de Campoussy.

    GĂ©ologie et relief

    La formation des granites de Campoussy est liée à la formation de la chaßne hercynienne, il y a environ 300 millions d'années, et de la chaßne pyrénéenne, plus récemment.

    La commune de Campoussy est entiĂšrement situĂ©e sur le massif de Millas-QuĂ©rigut[7] appartenant Ă  la « zone axiale pyrĂ©nĂ©enne ». Ce massif ancien a Ă©tĂ© soumis Ă  de violentes contraintes successives qui l’ont profondĂ©ment faillĂ©. Une Ă©tude gĂ©ologique rĂ©alisĂ©e au dĂ©but des annĂ©es 1990 a mis en Ă©vidence 5 directions de failles qui s’entrecroisent. La rencontre de ces failles en profondeur crĂ©e des cavitĂ©s dans lesquelles l’eau circule et s’accumule. À la surface qui est livrĂ©e Ă  l’érosion, les diffĂ©rences de structures pĂ©trographiques (granites porphyroĂŻdes (gros cristaux), granulites (petits cristaux), granite quartzitique (blanc)) entraĂźnent des Ă©rosions diffĂ©rentes et sont Ă  l’origine de reliefs et de creux. Certains de ces creux forment de larges dĂ©pressions (alvĂ©oles) envahies par des arĂšnes arkosiques (sables grossiers) qui recueillent les eaux de pluie (mouillĂšres, puits de surface).

    La superficie de la commune est de 1 704 hectares. L'altitude varie entre 391 et 1 144 mĂštres[8].

    La commune est classée en zone de sismicité 3, correspondant à une sismicité modérée[9].

    Hydrographie

    Cours d'eau
    Eau potable

    De nombreuses sources et plusieurs puits dans le village permettaient d'exploiter la nappe de surface dans les arĂšnes granitiques. Au dĂ©but des annĂ©es 1950, une source situĂ©e Ă  200 mĂštres du village (au-dessus du dĂ©part du chemin de Palmes), fut captĂ©e pour alimenter la fontaine de la place. Au dĂ©but des annĂ©es 1960, un puits communal est creusĂ© (Prat Grand). Profond de 9 mĂštres, il fournit 300 litres par jour qui sont pompĂ©s dans le chĂąteau d’eau. Canalisations et compteurs sont installĂ©s. Mais ce projet est insuffisant. Ce puits satisfait les besoins en eau jusqu’aux environs du 15 juillet. « À cette Ă©poque, le puits est vidĂ© en totalitĂ© et l’arrivĂ©e de l’eau y est quasi nulle. Un pompage par semaine donne m3 d’eau »[10].

    La municipalitĂ© rĂ©alise, en aoĂ»t 1966, un forage (F1) Ă  25 mĂštres dans la parcelle qui connaĂźtra par la suite plusieurs autres forages dont celui actuellement exploitĂ©. Ce forage, exploitĂ© par siphonage, fournit 22 mĂštres cubes par jour (dĂ©bit mesurĂ© le 23 mai 1967 par le GĂ©nie rural). Ce dĂ©bit insuffisant ne rĂ©pond pas aux attentes. En novembre 1968, un deuxiĂšme forage (F2), cette fois Ă  39 mĂštres et Ă©quipĂ© d’une pompe immergĂ©e, fournit 700 litres par heure.

    Les besoins en eau augmentant au fil des annĂ©es, la nouvelle municipalitĂ© et le maire Alain Boyer commandent une Ă©tude Ă  l'hydrogĂ©ologue Henri Salvayre. Celui-ci prĂ©conise un nouveau forage plus profond. Ce sera le forage F3 Ă  100 mĂštres qui alimente depuis 1985 le village (dĂ©bit mesurĂ© le 3 dĂ©cembre 1984, plus de 30 mĂštres cubes par heure). Une pompe immergĂ©e remplit le chĂąteau d’eau en fonction des besoins (capteur).

    L’eau du granite

    Nappe de surface et eau profonde (études géologiques)

    AprĂšs des rapports gĂ©ologiques en 1968 et 1984 (cf. bibliographie sommaire), une Ă©tude du site expĂ©rimental de Campoussy a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e fin des annĂ©es 1980 - dĂ©but des annĂ©es 1990 par le laboratoire d’hydrogĂ©ologie de l’ORSTOM de l’UniversitĂ© de Montpellier (S.Pistre, F.Arthaud, C.Drogue) avec notamment l’exploitation par balises Argos des donnĂ©es piĂ©zoĂ©lectriques recueillies dans un forage (F5) Ă  41 m.

    Sans entrer dans les dĂ©tails de cette Ă©tude, elle a confirmĂ© l’importance des diffĂ©rents rĂ©seaux de fractures et leur rĂŽle dans la circulation et l’accumulation des eaux profondes. Le rapport se termine par : « Le mĂȘme type d’étude, rĂ©alisĂ© sur un autre alvĂ©ole du massif
 permettrait de prĂ©ciser les schĂ©mas Ă©tablis. Les conclusions hydrogĂ©ologiques pourraient alors ĂȘtre Ă©largies Ă  l’ensemble des aquifĂšres fissurĂ©s du massif et en zone de socle [granitique] de façon gĂ©nĂ©rale ». La richesse en eau profonde des massifs granitiques fut confirmĂ©e par la suite.

    Une thÚse nouveau doctorat, reposant en partie sur des études piézoélectriques réalisées sur le site de Campoussy, a été présentée en 1992 par Lumony Bangoy (directeur de thÚse : Claude Drogue).

    Le problĂšme de la prĂ©diction en surface des rĂ©servoirs d’eau souterrains reste posĂ©. Une Ă©tude de 1995[11] a tentĂ© Ă©galement d’y rĂ©pondre. La mĂ©thode proposĂ©e, basĂ©e sur la densitĂ© de fracturation et appliquĂ©e au site de Campoussy a donnĂ© des rĂ©sultats prometteurs « mais la mĂ©thode doit ĂȘtre testĂ©e sur d'autres sites pour ĂȘtre considĂ©rĂ©e utile et efficace en hydrogĂ©ologie ».

    Le site de Campoussy, actuellement et dans l’avenir.

    Le forage Ă  100 mĂštres donne toute satisfaction et ne prĂ©sente aucun signe d’essoufflement malgrĂ© un dĂ©ficit des prĂ©cipitations depuis plusieurs annĂ©es. Le conseil municipal reste nĂ©anmoins vigilant en procĂ©dant Ă  des relevĂ©s de niveau pĂ©riodiques.

    Quelques références

    • Rapport gĂ©ologique sur les possibilitĂ©s de captage d’eau potable sur la commune de Campoussy. R.PlĂ©gat. 25 mai 1968. Institut de GĂ©ologie. FacultĂ© des sciences (UniversitĂ© de Montpellier)
    • Rapport gĂ©ologique : amĂ©liorer l’adduction en eau de Campoussy en rĂ©alisant un forage. Henri Salvayre, 19 avril 1984
    • Quantification de la ressource en eau exploitable en aquifĂšre fissurĂ©. Site expĂ©rimental de Campoussy (rapports no 3) et (rapport no 5, dĂ©cembre 1989) Laboratoire d’hydrogĂ©ologie U.S.T.L. Montpellier cedex 05
    • Hydrodynamique d'un site expĂ©rimental en aquifĂšre du socle fissurĂ©. Nouvelle mĂ©thode d'interprĂ©tation des essais hydrauliques. ThĂšse soutenue en 1992 par Lumony Bangoy Ă  l’UniversitĂ© de Montpellier 2. Drogue Claude (directeur de thĂšse) http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=149160

    Climat

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat méditerranéen altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[12]. En 2020, la commune ressort du type « climat méditerranéen » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en premiÚre approche, que cinq grands types de climats en métropole. Pour ce type de climat, les hivers sont doux et les étés chauds, avec un ensoleillement important et des vents violents fréquents[13].

    Les paramĂštres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les tempĂ©ratures et huit pour les prĂ©cipitations, dont les valeurs correspondent Ă  la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractĂ©risant la commune sont prĂ©sentĂ©es dans l'encadrĂ© suivant[12].

    ParamÚtres climatiques communaux sur la période 1971-2000

    • Moyenne annuelle de tempĂ©rature : 12 °C
    • Nombre de jours avec une tempĂ©rature infĂ©rieure Ă  −5 °C : 1,4 j
    • Nombre de jours avec une tempĂ©rature supĂ©rieure Ă  30 °C : 6 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 3] : 14,6 °C
    • Cumuls annuels de prĂ©cipitation : 732 mm
    • Nombre de jours de prĂ©cipitation en janvier : 7 j
    • Nombre de jours de prĂ©cipitation en juillet : 4,6 j

    Avec le changement climatique, ces variables ont Ă©voluĂ©. Une Ă©tude rĂ©alisĂ©e en 2014 par la Direction gĂ©nĂ©rale de l'Énergie et du Climat[15] complĂ©tĂ©e par des Ă©tudes rĂ©gionales[16] prĂ©voit en effet que la tempĂ©rature moyenne devrait croĂźtre et la pluviomĂ©trie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations rĂ©gionales. Ces changements peuvent ĂȘtre constatĂ©s sur la station mĂ©tĂ©orologique de MĂ©tĂ©o-France la plus proche, « Sournia », sur la commune de Sournia, mise en service en 1967[17] et qui se trouve Ă  km Ă  vol d'oiseau[18] - [Note 4], oĂč la tempĂ©rature moyenne annuelle est de 12,5 °C et la hauteur de prĂ©cipitations de 735,6 mm pour la pĂ©riode 1981-2010[19]. Sur la station mĂ©tĂ©orologique historique la plus proche, « Perpignan », sur la commune de Perpignan, mise en service en 1924 et Ă  36 km[20], la tempĂ©rature moyenne annuelle Ă©volue de 15,4 °C pour la pĂ©riode 1971-2000[21], Ă  15,7 °C pour 1981-2010[22], puis Ă  16,1 °C pour 1991-2020[23].

    Milieux naturels et biodiversité

    Carte de la ZNIEFF de type 2 localisée sur la commune.

    L’inventaire des zones naturelles d'intĂ©rĂȘt Ă©cologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de rĂ©aliser une couverture des zones les plus intĂ©ressantes sur le plan Ă©cologique, essentiellement dans la perspective d’amĂ©liorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux diffĂ©rents dĂ©cideurs un outil d’aide Ă  la prise en compte de l’environnement dans l’amĂ©nagement du territoire.

    Une ZNIEFF de type 2[Note 5] est recensĂ©e sur la commune[24] : le « massif du FenouillĂšdes » (34 157 ha), couvrant 40 communes dont une dans l'Aude et 39 dans les PyrĂ©nĂ©es-Orientales[25].

    Urbanisme

    Typologie

    Campoussy est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou trÚs peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6] - [26] - [I 2] - [27]. La commune est en outre hors attraction des villes[I 3] - [I 4].

    Occupation des sols

    Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnĂ©es europĂ©enne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquĂ©e par l'importance des forĂȘts et milieux semi-naturels (92,6 % en 2018), en augmentation par rapport Ă  1990 (89,4 %). La rĂ©partition dĂ©taillĂ©e en 2018 est la suivante : milieux Ă  vĂ©gĂ©tation arbustive et/ou herbacĂ©e (82,4 %), forĂȘts (10,2 %), zones agricoles hĂ©tĂ©rogĂšnes (7,4 %)[28].

    L'IGN met par ailleurs Ă  disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires Ă  des Ă©chelles diffĂ©rentes). Plusieurs Ă©poques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aĂ©riennes : la carte de Cassini (XVIIIe siĂšcle), la carte d'Ă©tat-major (1820-1866) et la pĂ©riode actuelle (1950 Ă  aujourd'hui)[Carte 1].

    Risques majeurs

    Le territoire de la commune de Campoussy est vulnĂ©rable Ă  diffĂ©rents alĂ©as naturels : inondations, climatiques (grand froid ou canicule), feux de forĂȘts, mouvements de terrains et sĂ©isme (sismicitĂ© modĂ©rĂ©e). Il est Ă©galement exposĂ© Ă  un risque particulier, le risque radon[29] - [30].

    Risques naturels

    Zones inondables de la commune de Campoussy.

    Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’ĂȘtre affectĂ©es par le risque d’inondation par crue torrentielle de cours d'eau du bassin de l'Agly[31].

    Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont soit des glissements de terrains, soit des chutes de blocs[32].

    Risque particulier

    Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulĂ© dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Toutes les communes du dĂ©partement sont concernĂ©es par le risque radon Ă  un niveau plus ou moins Ă©levĂ©. Selon la classification de 2018, la commune de Campoussy est classĂ©e en zone 3, Ă  savoir zone Ă  potentiel radon significatif[33].

    Toponymie

    Campo Ursino, Camporcy, Campourcy, Champ de l’Ours, sur un plateau Ă  vocation pastorale, Campoussy Ă©merge en moyenne montagne.

    En occitan, le nom de la commune est Camporsin. Campoussy se situe dans la zone linguistique occitane, oĂč la voyelle "u" est prononcĂ©e [y] et non [u], ce qui est un fait reconnu par les chercheurs, occitanistes[34] comme catalanistes[35].

    La premiÚre mention du nom est Campo Ursino en 965, et fait référence à un nom de personne Ursinus, et non à un ours[36].

    Histoire

    Menhirs et dolmens attestent d’une occupation trĂšs ancienne des espaces. Le paysage est marquĂ© par les diffĂ©rents siĂšcles. Plus prĂšs de nous les vestiges de SĂ©querre (ou SĂ©quĂšre) et du chĂąteau de Palmes se dressent non loin du village, le premier au sommet d’une crĂȘte, le second se dĂ©tachant dans la vĂ©gĂ©tation, signes d’un Moyen Âge en expansion dĂ©mographique.

    Au Xe siÚcle, l'abbaye de Saint-Paul-de-Fenouillet reçoit Campoussy du comte Sunifred II de Cerdagne qui détient le comté de FenouillÚdes.

    Dans les pays de langue d’oc, l’adage « pas de terre sans seigneur » n’a aucune valeur. C’est plutĂŽt « pas de seigneur sans titres ». Dans de nombreuses paroisses, les alleux — les terres non soumises aux droits seigneuriaux — sont souvent plus importants que les terres seigneuriales. C’est le cas Ă  Campoussy.

    Par ailleurs, de nombreuses paroisses n’ont aucune organisation. Le curĂ© n’a aucun pouvoir. Il n’est que le guide spirituel des habitants. Certes, le dimanche, il annonce aux fidĂšles les Ă©dits royaux, mais c’est tout. L’intendant n’a donc aucun interlocuteur dans les paroisses, d’oĂč la volontĂ© royale de doter chaque communautĂ© d’une organisation administrative Ă  l’image du pouvoir royal trĂšs centralisĂ©.

    À Campoussy, la volontĂ© royale s’exprime par la dĂ©signation d’un consul en 1686 : le premier est Antoine Uteza. La dĂ©signation du consul se fait Ă  plusieurs niveaux par tirage au sort parmi les propriĂ©taires les plus importants, en principe le matin du jour de NoĂ«l aprĂšs la messe. 1686 est le dĂ©but de l’histoire administrative du village qui se traduit par des actes. Uteza dĂ©cide la rĂ©alisation de la place et d’une fontaine d’eau douce (non identifiĂ©e).

    En 1367, on dénombre neuf feux au village.

    L’abbĂ© ThĂ©odore avance 600 habitants dans la deuxiĂšme moitiĂ© du XVIIIe.

    En 1750, le curĂ© Condance dispose de 900 livres de revenu. La taille reprĂ©sente 935 livres. Le village abrite trois marĂ©chaux (mulets et Ăąnes), un tailleur et un tisserand. La communautĂ© est prospĂšre. Les activitĂ©s les plus importantes Ă©tant la vigne, les prairies et l’élevage du mouton.

    Le , la commune de Campoussy intÚgre la Communauté de communes du Conflent.

    Politique et administration

    Canton

    DĂšs 1790, la commune de Campoussy est incluse dans le canton de Sournia, qu'elle ne quitte plus par la suite[37].

    À compter des Ă©lections dĂ©partementales de 2015, la commune est incluse dans le nouveau canton de la VallĂ©e de l'Agly.

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    PĂ©riode IdentitĂ© Étiquette QualitĂ©
    1875 Jean Larrieu
    1878 Antoine Grieu
    1879 Martin Boyer
    1881 Jean Larrieu
    1888 ZĂ©phir Boyer
    1896 Jean Grieu
    1898 Justin Larrieu
    1898 Jean PĂ©zilla
    1908 Pierre Palmade
    1909 Augustin Chambeu
    1912 Joseph Grieu
    1921 Martin Chambeu
    1929 Louis Sales
    1939 MoĂŻse Macary
    1953 Louis Sales
    1959 MoĂŻse Macary
    1965 Jean Chanaud
    1971 Férréol Pauco
    mars 1983 réélu depuis[38] Alain Boyer[39] Parti socialiste Conseiller général

    Population et société

    DĂ©mographie ancienne

    La population est exprimée en nombre de feux (f) ou d'habitants (H).

    Évolution de la population
    1693 1709 1720 1774 1788 1789
    46 f45 f45 f61 f180 H60 f
    (Sources : Jean-Pierre Pélissier, Paroisses et communes de France : dictionnaire d'histoire administrative et démographique, vol. 66 : Pyrénées-Orientales, Paris, CNRS, , 378 p. (ISBN 2-222-03821-9))

    DĂ©mographie contemporaine

    L'Ă©volution du nombre d'habitants est connue Ă  travers les recensements de la population effectuĂ©s dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquĂȘte de recensement portant sur toute la population est rĂ©alisĂ©e tous les cinq ans, les populations lĂ©gales des annĂ©es intermĂ©diaires Ă©tant quant Ă  elles estimĂ©es par interpolation ou extrapolation[40]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 2005[41].

    En 2020, la commune comptait 41 habitants[Note 7], en stagnation par rapport à 2014 (Pyrénées-Orientales : +3,52 %, France hors Mayotte : +1,9 %).

    Évolution de la population [ modifier ]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    287268241269321297311314351
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    321314247229226235219193216
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    194165140999187725435
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010
    261424334035414147
    2015 2020 - - - - - - -
    3941-------
    De 1962 Ă  1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[8] puis Insee Ă  partir de 2006[42].)
    Histogramme de l'évolution démographique
    Évolution du rang de la commune
    selon la population municipale des années : 1968[43] 1975[43] 1982[43] 1990[43] 1999[43] 2006[44] 2009[45] 2013[46]
    Rang de la commune dans le département 220 198 198 215 206 212 211 214
    Nombre de communes du département 232 217 220 225 226 226 226 226

    Manifestations culturelles et festivités

    • FĂȘte patronale : 1er dimanche d'aoĂ»t[47].

    Économie

    Emploi

    Taux de chĂŽmage
    200820132018
    Commune[I 5]13,8 %11,4 %16,7 %
    DĂ©partement[I 6]10,3 %12,9 %13,3 %
    France entiĂšre[I 7]8,3 %10 %10 %

    En 2018, la population ĂągĂ©e de 15 Ă  64 ans s'Ă©lĂšve Ă  28 personnes, parmi lesquelles on compte 56,7 % d'actifs (40 % ayant un emploi et 16,7 % de chĂŽmeurs) et 43,3 % d'inactifs[Note 8] - [I 5]. Depuis 2008, le taux de chĂŽmage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est supĂ©rieur Ă  celui de la France et du dĂ©partement.

    La commune est hors attraction des villes[Carte 2] - [I 8]. Elle compte emplois en 2018, contre 7 en 2013 et 12 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 11, soit un indicateur de concentration d'emploi de 16,7 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 43,9 %[I 9].

    Sur ces 11 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 2 travaillent dans la commune, soit 17 % des habitants[I 10]. Pour se rendre au travail, 83,3 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 8,3 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 8,3 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 11].

    Activités hors agriculture

    Deux Ă©tablissements[Note 9] seulement relevant d’une activitĂ© hors champ de l’agriculture sont implantĂ©s Ă  Campoussy au [I 12].

    Agriculture

    1988200020102020
    Exploitations6521
    SAU[Note 10] (ha)425464260132

    La commune est dans les FenouillÚdes », une petite région agricole occupant le nord-ouest du département des Pyrénées-Orientales[48]. En 2020, l'orientation technico-économique de l'agriculture[Note 11] sur la commune est l'élevage de bovins, pour la viande[Carte 3]. Une seule exploitation agricole ayant son siÚge dans la commune est recensée lors du recensement agricole de 2020[Note 12] (six en 1988). La superficie agricole utilisée est de 132 ha[50] - [Carte 4] - [Carte 5].

    Culture locale et patrimoine

    Monuments et lieux touristiques

    Église Saint-Étienne de Campoussy
    L'Ă©glise paroissiale Sant Esteve

    L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques en 1950[51].

    L’église primitive romane (premiĂšre mention au dĂ©but du XIVe siĂšcle) a Ă©tĂ© bĂątie fort probablement par les moines de l'abbaye Saint-Michel de Cuxa, Ă  la fin du XIe siĂšcle ou au dĂ©but du XIIe, comme celles de SĂ©quĂšre (SĂ©querre), de Palmes et une autre prĂšs de Sournia. L’édifice jouxtait le chĂąteau primitif bĂąti sur l’emplacement de l’église actuelle. Il y a contre cette chapelle une maison Ă  cuisine voĂ»tĂ©e qui a pu ĂȘtre autrefois sacristie. De l'Ă©glise romane proprement dite, il subsiste encore l'abside, sur la droite de l'Ă©difice actuel, et surĂ©levĂ©e Ă  une Ă©poque postĂ©rieure. Elle est dĂ©corĂ©e d'une frise de dents d'engrenage. D'autres pans de murs semblent subsister, intĂ©grĂ©s Ă  la construction actuelle.

    L’église rĂ©cente, Ă©difiĂ©e perpendiculairement Ă  l'Ă©difice roman vers 1785, est de style gothique mĂ©ridional : large nef voĂ»tĂ©e sur croisĂ©es d'ogives, chapelles latĂ©rales. L’abbĂ© Roger, prĂȘtre local, trĂšs cultivĂ© et trĂšs bon pour les pauvres auxquels il laissa un legs, est l’architecte et le donateur principal. Le dimanche matin, chaque paysan, une heure avant la messe, apportait la pierre qu’il avait trouvĂ©e dans les champs durant la semaine et le curĂ© avait choisi la sienne et la portait. Les briques montĂšrent d’’Ille Ă  dos de mulet par un sentier. La façade et le clocher, tous deux de style baroque, sont trĂšs pittoresques.

    À l'intĂ©rieur, le retable, du milieu du XVIIe siĂšcle (classĂ© monument historique), est tout Ă  fait remarquable : au centre, un panneau : feuilles d’or sur bois, ainsi que les deux portes au-dessus qui constituaient avec le panneau une armoire pour l’ostensoir et le Saint Sacrement. Origine espagnole. La mĂȘme armoire se trouve Ă  Angoustrine dans son Ă©tat primitif. La partie qui entoure le motif central est en plĂątre dorĂ©, on y trouve Sainte ThĂ©rĂšse d'Avila et Sainte Catherine de Sienne.

    Le site de Palmes

    Au lieu-dit de Palmes, au sud de Campoussy, subsistent les ruines du chĂąteau du mĂȘme nom, bĂąti Ă  l'Ă©poque mĂ©diĂ©vale. À proximitĂ© immĂ©diate se trouve la chapelle Saint-Just. Datant vraisemblablement du XIIe siĂšcle, restaurĂ©e au XIXe siĂšcle, elle est constituĂ©e d'une nef unique, voĂ»tĂ©e en berceau brisĂ©, et terminĂ©e par une abside semi-circulaire. Le clocher mur domine, privĂ© de sa partie supĂ©rieure, la façade occidentale.

    HĂ©raldique

    Le blason est aussi choisi par le consul, en 1696. Il se dĂ©crit ainsi : d’azur, Ă  un pal componĂ© d’argent et de gueules de huit piĂšces. Il est celui de la communautĂ© des habitants du village et non pas celui de la paroisse. C’est un blason civil, trĂšs rare pour le XVIIe siĂšcle. L’explication est Ă  trouver dans l’histoire politique du village en relation avec la politique du royaume. L’affirmation de l’existence d’une communautĂ© serait la lointaine manifestation de la politique centralisatrice de Louis XIV.

    Une des lectures possibles de ces armes est : l’azur = le royaume ; le pal divisĂ© en huit piĂšces = les alleux ; les gueules = les terres du seigneur. Ce qui peut vouloir dire « le territoire de Campoussy appartient bien au royaume mais est partagĂ© Ă©galement en terres libres (alleux) et en terres seigneuriales ».

    Blason de Campoussy Blason
    D'azur au pal échiqueté d'argent et de gueules de deux tires[52].
    DĂ©tails
    Le statut officiel du blason reste à déterminer.

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes et cartes

    • Notes
    1. Les distances sont mesurées entre chefs-lieux de communes à vol d'oiseau.
    2. Les normales servent Ă  reprĂ©senter le climat. Elles sont calculĂ©es sur 30 ans et mises Ă  jour toutes les dĂ©cennies. AprĂšs les normales 1971-2000, les normales pour la pĂ©riode 1981-2010 ont Ă©tĂ© dĂ©finies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font rĂ©fĂ©rence en Europe et dans le monde[14].
    3. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critÚre de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    4. La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
    5. Les ZNIEFF de type 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
    6. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    7. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
    8. Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élÚves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
    9. L'Ă©tablissement, au sens de l’Insee, est une unitĂ© de production gĂ©ographiquement individualisĂ©e, mais juridiquement dĂ©pendante de l'unitĂ© lĂ©gale. Il produit des biens ou des services.
    10. Les donnĂ©es relatives Ă  la surface agricole utilisĂ©e (SAU) sont localisĂ©es Ă  la commune oĂč se situe le lieu principal de production de chaque exploitation. Les chiffres d'une commune doivent donc ĂȘtre interprĂ©tĂ©s avec prudence, une exploitation pouvant exercer son activitĂ© sur plusieurs communes, ou plusieurs dĂ©partements voire plusieurs rĂ©gions.
    11. L'orientation technico-économique est la production dominante de l'exploitation, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel à la production brute standard.
    12. Le recensement agricole est une opération décennale européenne et obligatoire qui a pour objectif d'actualiser les données sur l'agriculture française et de mesurer son poids dans l'agriculture européenne[49].
    • Cartes
    1. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aĂ©riennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consultĂ© le ). Pour comparer l'Ă©volution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne sĂ©parative verticale et la dĂ©placer Ă  droite ou Ă  gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenĂȘtres en haut Ă  gauche de l'Ă©cran.
    2. Agence nationale de la cohésion des territoires, « Carte de la commune dans le zonage des aires d'attraction de villes. », sur l'observatoire des territoires (consulté le ).
    3. « Recensement agricole 2020 - Carte de la spécialisation de la production agricole par commune », sur stats.agriculture.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Recensement agricole 2020 - Carte du nombre d'exploitations et de la surface agricole utilisée (SAU) moyenne par commune », sur stats.agriculture.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Recensement agricole 2020 - Carte de la surface agricole utilisée (SAU) par commune et de la SAU moyenne », sur stats.agriculture.gouv.fr (consulté le ).

    Site de l'Insee

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    2. « Commune rurale - définition » (consulté le ).
    3. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », (consulté le ).
    4. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier PĂ©gaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », (consultĂ© le ).
    5. « Emp T1 - Population de 15 à 64 ans par type d'activité en 2018 à Campoussy » (consulté le ).
    6. « Emp T1 - Population de 15 à 64 ans par type d'activité en 2018 dans les Pyrénées-Orientales » (consulté le ).
    7. « Emp T1 - Population de 15 à 64 ans par type d'activité en 2018 dans la France entiÚre » (consulté le ).
    8. « Base des aires d'attraction des villes 2020 », sur site de l'Insee (consulté le ).
    9. « Emp T5 - Emploi et activité en 2018 à Campoussy » (consulté le ).
    10. « ACT T4 - Lieu de travail des actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi qui résident dans la commune en 2018 » (consulté le ).
    11. « ACT G2 - Part des moyens de transport utilisés pour se rendre au travail en 2018 » (consulté le ).
    12. « DEN T5 - Nombre d'établissements par secteur d'activité au 31 décembre 2019 à Campoussy » (consulté le ).

    Autres sources

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    2. Stephan Georg, « Distance entre Campoussy et Prades », sur https://fr.distance.to (consulté le ).
    3. Stephan Georg, « Distance entre Campoussy et Rivesaltes », sur https://fr.distance.to (consulté le ).
    4. « Communes les plus proches de Campoussy », sur www.villorama.com (consulté le ).
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