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Campagnes militaires de Jules CĂ©sar

Les campagnes militaires de Jules CĂ©sar constituent Ă  la fois la guerre des Gaules (58 - 51 av. J.-C.) et la guerre civile de CĂ©sar (50 av. J.-C.). La guerre des Gaules s'est principalement dĂ©roulĂ©e dans ce qui est aujourd'hui la France. En 55 et 54 av. J.-C., il a envahi la Grande-Bretagne, bien qu'il n'ait pas pu y progresser. La guerre des Gaules s'est terminĂ©e par une victoire romaine complĂšte Ă  la bataille d'AlĂ©sia. Celle-ci a Ă©tĂ© suivie par la guerre civile, au cours de laquelle CĂ©sar a chassĂ© ses rivaux en GrĂšce, les y battant de maniĂšre dĂ©cisive. Il s'est ensuite rendu en Égypte, oĂč il a vaincu le pharaon Ă©gyptien et mis ClĂ©opĂątre sur le trĂŽne. Il s'est ensuite dĂ©barrassĂ© de ses adversaires romains en Afrique et en Hispanie. Une fois ses campagnes terminĂ©es, il fut dictateur romain jusqu'Ă  son assassinat le 15 mars 44 av. J.-C. Ces guerres ont Ă©tĂ© d'une importance cruciale dans la transition de la RĂ©publique romaine vers l'Empire romain.

Premier consulat et triumvirat

Buste de Jules César, portrait posthume en marbre, 44-30 av. J.-C., Museo Pio-Clementino, Musées du Vatican

Trois candidats se prĂ©sentĂšrent au consulat en 59 av. J.-C.: CĂ©sar, Marcus Calpurnius Bibulus qui avait Ă©tĂ© Ă©dile avec CĂ©sar plusieurs annĂ©es plus tĂŽt, et Lucius Lucceius. L'Ă©lection a Ă©tĂ© entachĂ©e. CĂ©sar a sollicitĂ© le soutien de CicĂ©ron et a conclu une alliance avec le riche Lucceius, mais l’establishment a jetĂ© son poids financier derriĂšre le conservateur Bibulus. MĂȘme Caton, avec sa rĂ©putation d'incorruptibilitĂ©, aurait recouru Ă  la corruption en sa faveur. CĂ©sar et Bibulus sont Ă©lus consuls[1].

César avait déjà une dette politique envers Crassus, mais il a également fait des ouvertures à Pompée, qui combattait sans succÚs le Sénat pour la ratification de ses colonies de l'Est et des terres agricoles pour ses anciens combattants. Pompée et Crassus étaient en désaccord depuis qu'ils étaient consuls ensemble en 70 av. J.-C., et César savait que s'il s'alliait avec l'un, il perdrait le soutien de l'autre, alors il s'efforça de les réconcilier. Entre les trois, ils avaient assez d'argent et d'influence politique pour contrÎler les affaires publiques. Cette alliance informelle, connue sous le nom de Premier Triumvirat (rÚgne de trois hommes), a été cimentée par le mariage de Pompée avec la fille de César, Julia[2]. César s'est également marié à nouveau, cette fois à Calpurnia, fille de Lucius Calpurnius Piso Caesoninus, qui a été élu au consulat l'année suivante[3].

CĂ©sar a proposĂ© une loi pour la redistribution des terres publiques aux pauvres, une proposition soutenue par PompĂ©e, par la force des armes si nĂ©cessaire, et par Crassus, rendant le triumvirat public. PompĂ©e a rempli la ville de soldats et les adversaires du triumvirat ont Ă©tĂ© intimidĂ©s. Bibulus a tentĂ© de dĂ©clarer les prĂ©sages dĂ©favorables et donc d'annuler la nouvelle loi, mais il a Ă©tĂ© chassĂ© du forum par les partisans armĂ©s de CĂ©sar. Ses faisceaux de licteurs avaient Ă©tĂ© cassĂ©s, deux tribuns l’accompagnant ont Ă©tĂ© blessĂ©s et Bibulus lui-mĂȘme s'est fait jeter un seau d'excrĂ©ments. Ayant eu la peur de sa vie, il se retira chez lui pour le reste de l'annĂ©e, Ă©mettant occasionnellement des proclamations de mauvais augure. Ces tentatives d'obstruction Ă  la lĂ©gislation de CĂ©sar se sont rĂ©vĂ©lĂ©es inefficaces. Les satiristes romains ont toujours appelĂ© l'annĂ©e « le consulat de Jules et de CĂ©sar[4] ».

Lorsque César et Bibulus ont été élus pour la premiÚre fois, l'aristocratie a tenté de limiter le pouvoir futur de César en attribuant les bois et les pùturages de l'Italie, plutÎt que le gouvernement d'une province, car leurs fonctions proconsulaires aprÚs leur année de mandat étaient terminées[5]. Avec l'aide de Piso et Pompée, César a par la suite renversé cette décision et a été nommé pour gouverner la Gaule cisalpine (nord de l'Italie) et l'iIllyricum (ouest des Balkans), avec la Gaule transalpine (sud de la France) ajoutée plus tard, en lui donnant le commandement de quatre légions. La durée de son mandat consulaire, et donc son immunité contre les poursuites, a été fixée à cinq ans, plutÎt que la durée habituelle[6]. Lorsque son consulat a pris fin, César a évité de justesse les poursuites pour les irrégularités de son mandat et est rapidement parti pour sa province[7].

ConquĂȘte de la Gaule

La RĂ©publique romaine en 40 av. J.-C. aprĂšs les conquĂȘtes de CĂ©sar

CĂ©sar Ă©tait toujours profondĂ©ment endettĂ© et il y avait de l'argent Ă  gagner en tant que gouverneur de province, que ce soit par extorsion[8] ou par aventurisme militaire. CĂ©sar avait quatre lĂ©gions sous son commandement, dont deux de ses provinces, Illyricum et Gallia Narbonensis, qui Ă©taient bordĂ©es par un territoire non conquis, et la Gaule indĂ©pendante qui Ă©tait connue pour ĂȘtre instable. Les alliĂ©s de Rome, les Aedui, avaient Ă©tĂ© vaincus par leurs rivaux gaulois, avec l'aide d'un contingent de Suebi germaniques sous Ariovistus. Les Suebi s'Ă©taient installĂ©s sur les terres d'Aeduan conquises, et les Helvetii se mobilisaient pour une migration de masse qui, selon les Romains, avait une intention belliqueuse. CĂ©sar a soulevĂ© deux nouvelles lĂ©gions et a vaincu d'abord les Helvetii, puis Ariovistus, et a quittĂ© son armĂ©e dans ses quartiers d'hiver sur le territoire des Sequani, signalant que son intĂ©rĂȘt pour les terres en dehors de Gallia Narbonensis ne serait pas temporaire[9].

Denier d'argent romain avec la tĂȘte de Gaulois en captivitĂ© 48 av. J.-C., Ă  la suite des campagnes de CĂ©sar.

Il a commencĂ© sa deuxiĂšme annĂ©e avec le double de l'effectif militaire de l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente, aprĂšs avoir soulevĂ© deux autres lĂ©gions en Gaule cisalpine pendant l'hiver. La lĂ©galitĂ© de ce fait Ă©tait douteuse, car les Gaulois cisalpins n'Ă©taient pas des citoyens romains. En rĂ©ponse aux activitĂ©s de CĂ©sar l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente, les tribus belges du nord-est de la Gaule avaient commencĂ© Ă  s'armer. CĂ©sar a interprĂ©tĂ© cela comme un geste agressif et, aprĂšs un engagement peu concluant contre une armĂ©e belge unie, a conquis les tribus au coup par coup. Pendant ce temps, une lĂ©gion, commandĂ©e par le fils de Crassus Publius, a commencĂ© la conquĂȘte des tribus de la pĂ©ninsule armoricaine[10].

Au printemps de 56 av. J.-C., le Triumvirat a tenu une confĂ©rence Ă  Luca (Lucques moderne) en Gaule cisalpine. Rome Ă©tait en Ă©bullition et les campagnes populistes de Clodius avaient sapĂ© les relations entre Crassus et PompĂ©e. La rĂ©union a renouvelĂ© le Triumvirat et prolongĂ© la proconsulat de CĂ©sar pour cinq autres annĂ©es. Crassus et PompĂ©e seraient Ă  nouveau consuls, avec des proconsulats Ă  long terme similaires Ă  suivre: la Syrie pour Crassus, les provinces hispaniques pour PompĂ©e[11]. La conquĂȘte de l'Armorique a Ă©tĂ© achevĂ©e lorsque CĂ©sar a vaincu les VĂ©nĂštes dans une bataille navale, tandis que le jeune Crassus a conquis les Aquitani du sud-ouest. À la fin de la campagne en 56 av. J.-C., seuls les Morini et Menapii des Pays-Bas cĂŽtiers tenaient toujours[12].

En 55 av. J.-C., CĂ©sar repoussa une incursion en Gaule par les germaniques[13] UsipĂštes et TenctĂšres, qui a Ă©tĂ© suivie par la construction d'un pont sur le Rhin pour faire une dĂ©monstration de force en territoire germanique, avant de revenir et de dĂ©manteler le pont. À la fin de l'Ă©tĂ©, aprĂšs avoir maĂźtrisĂ© les Morini et les Menapii, il a traversĂ© la Grande-Bretagne, affirmant que les Britanniques avaient aidĂ© les Veneti contre lui l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente. Son tactique Ă©tait mĂ©diocre, et bien qu'il ait gagnĂ© une tĂȘte de pont sur la cĂŽte du Kent, il n'a pas pu avancer davantage et est retournĂ© en Gaule pour l'hiver[14]. Il est revenu l'annĂ©e suivante, mieux prĂ©parĂ© et avec une force plus importante, et a pu accomplir davantage. Il a avancĂ© Ă  l'intĂ©rieur des terres, Ă©tablissant Mandubracius des Trinovantes comme roi ami et soumettant son rival, Cassivellaunus, Ă  ses conditions. Mais les mauvaises rĂ©coltes ont conduit Ă  une rĂ©volte gĂ©nĂ©ralisĂ©e en Gaule, dirigĂ©e par Ambiorix des Eburones, forçant CĂ©sar Ă  faire campagne pendant l'hiver et l'annĂ©e suivante. Avec la dĂ©faite d'Ambiorix, CĂ©sar croyait que la Gaule Ă©tait maintenant pacifiĂ©e[15].

Pendant que César était en Grande-Bretagne, sa fille Julia, l'épouse de Pompée, décéda en couches. César a essayé de regagner le soutien de Pompée en lui offrant sa petite-niÚce Octavia en mariage, en s'aliénant le mari d'Octavia Gaius Marcellus, mais Pompée a refusé. En 53 av. J.-C., Crassus fut tué pendant qu'il menait une invasion ratée de Parthe. Rome était au bord de la guerre civile. Pompée a été nommé consul unique en tant que mesure d'urgence et a épousé Cornelia, la fille de l'adversaire politique de César, Quintus Metellus Scipio, qu'il a invité à devenir son collÚgue consulaire une fois l'ordre rétabli. Le Triumvirat était mort[16].

Vercingétorix se rend à César, par Lionel Royer

En 52 av. J.-C., une autre rĂ©volte plus importante Ă©clata en Gaule, dirigĂ©e par VercingĂ©torix des Arvernes. VercingĂ©torix a rĂ©ussi Ă  unir les tribus gauloises et s'est avĂ©rĂ© ĂȘtre un commandant astucieux, battant CĂ©sar dans plusieurs combats, y compris Ă  la bataille de Gergovie, mais les travaux de siĂšge Ă©laborĂ©s par CĂ©sar Ă  la bataille d'AlĂ©sia ont finalement forcĂ© sa reddition[17]. MalgrĂ© des Ă©clats de guerre disparates l'annĂ©e suivante[18], la Gaule a Ă©tĂ© efficacement conquise.

Titus Labienus était le légat le plus ancien de César pendant ses campagnes gauloises, ayant le statut de propraetor[19]. D'autres hommes éminents qui ont servi sous lui dont son parent Lucius Julius Caesar[20], les fils de Crassus Publius[21] et Marcus[22], le frÚre de Cicéron Quintus[23], Decimus Brutus[24], et Mark Antony[25].

Plutarque a affirmĂ© que l'armĂ©e avait combattu contre trois millions d'hommes au cours des guerres gauloises, dont un million sont morts et un autre million ont Ă©tĂ© rĂ©duits en esclavage. 300 tribus ont Ă©tĂ© soumises et 800 villes ont Ă©tĂ© dĂ©truites[26]. Presque toute la population de la ville d'Avaricum (Bourges) (40 000 habitants en tout) a Ă©tĂ© massacrĂ©e[27]. Julius Caesar rapporte que 368 000 des Helvetii ont quittĂ© leur foyer, dont 92 000 pouvaient porter des armes, et seulement 110 000 sont rentrĂ©s aprĂšs la campagne[28]. Cependant, compte tenu de la difficultĂ© de trouver des chiffres exacts en premier lieu, des objectifs de propagande de CĂ©sar et de l'exagĂ©ration grossiĂšre courante des chiffres dans les textes anciens, le total des combattants ennemis en particulier est susceptible d'ĂȘtre beaucoup trop Ă©levĂ©. Furger-Gunti considĂšre une armĂ©e de plus de 60 000 combattants Helvetii extrĂȘmement improbable au vu des tactiques dĂ©crites, et suppose que le nombre rĂ©el aurait Ă©tĂ© d'environ 40 000 guerriers sur un total de 160 000 Ă©migrĂ©s[29]. DelbrĂŒck suggĂšre un nombre encore plus faible de 100 000 personnes, dont seulement 16 000 Ă©taient des combattants, ce qui ferait de la force celtique environ la moitiĂ© de la taille du corps romain de 30 000 hommes[30].

Guerre civile

Buste de Pompée le Grand dans la Ny Carlsberg Glyptotek, Copenhague

En 50 av. J.-C., le SĂ©nat, dirigĂ© par PompĂ©e, ordonna Ă  CĂ©sar de dissoudre son armĂ©e et de retourner Ă  Rome parce que son mandat de Proconsul Ă©tait terminĂ©[31]. De plus, le SĂ©nat a interdit Ă  CĂ©sar de se prĂ©senter pour un second consulat par contumace. CĂ©sar pensait qu'il serait poursuivi et marginalisĂ© politiquement s'il entrait Ă  Rome sans l'immunitĂ© dont jouit un consul ou sans le pouvoir de son armĂ©e. PompĂ©e a accusĂ© CĂ©sar d'insubordination et de trahison. Le 10 janvier 49 av. J.-C., CĂ©sar traversa le Rubicon (la frontiĂšre de l'Italie) avec une seule lĂ©gion et dĂ©clencha une guerre civile. En traversant le Rubicon, Plutarque rapporte que CĂ©sar a citĂ© le dramaturge athĂ©nien Menander en grec, disant anerrhiphthƍ kubos (áŒ€ÎœÎ”ÏÏÎŻÏ†ÎžÏ‰ ÎșύÎČÎżÏ‚; laissez les dĂ©s ĂȘtre lancĂ©s)[32]. Suetonius donne l'approximation latine alea iacta est (le dĂ© est lancĂ©)[33].

Les Optimates, dont Metellus Scipio et Caton le Jeune, ont fui vers le sud, n'ayant guĂšre confiance dans les troupes nouvellement levĂ©es, d'autant plus que tant de villes du nord de l'Italie s'Ă©taient rendues volontairement. Une tentative de prise de position par une lĂ©gion de consulat Ă  Samarium a entraĂźnĂ© la remise du consul par les dĂ©fenseurs et la reddition de la lĂ©gion sans combat significatif. Bien qu'il soit beaucoup plus nombreux que les troupes de CĂ©sar, qui n'avait seulement que sa treiziĂšme lĂ©gion avec lui, PompĂ©e n’avait aucune intention de se battre. CĂ©sar a poursuivi PompĂ©e Ă  Brindisium, espĂ©rant le capturer avant que le SĂ©nat pris au piĂšge et leurs lĂ©gions ne puissent s'Ă©chapper[34]. Mais PompĂ©e rĂ©ussit Ă  lui Ă©chapper, quittant le port avant que CĂ©sar ne puisse briser les barricades.

N'ayant presque aucune force navale puisque que PompĂ©e avait dĂ©jĂ  rĂ©quisitionnĂ© tous les navires des cĂŽtes pour l'Ă©vacuation de ses forces, CĂ©sar dĂ©cida de se diriger vers Hispania en disant: « Je suis parti combattre une armĂ©e sans chef, pour combattre plus tard un chef sans armĂ©e ». Laissant Marcus Aemilius Lepidus comme prĂ©fet de Rome, et le reste de l'Italie sous Marc Antoine comme tribun, CĂ©sar fit une Ă©tonnante marche de 27 jours vers Hispanie, rejoignant deux de ses lĂ©gions gauloises, oĂč il battit les lieutenants de PompĂ©e. Il est ensuite retournĂ© Ă  l'est, pour dĂ©fier PompĂ©e en GrĂšce oĂč le 10 juillet 48 av. J.-C. Ă  Dyrrhachium, CĂ©sar a Ă  peine Ă©vitĂ© une dĂ©faite catastrophique lorsque la ligne de fortification a Ă©tĂ© brisĂ©e. Il bat dĂ©finitivement PompĂ©e, malgrĂ© l'avantage numĂ©rique de celui-ci (prĂšs du double du nombre d'infanterie et considĂ©rablement plus de cavalerie), Ă  Pharsale dans un engagement extrĂȘmement court en 48 av. J.-C.[35].

À Rome, CĂ©sar a Ă©tĂ© nommĂ© dictateur[36] avec Marc Antoine comme son maĂźtre du cheval; CĂ©sar a prĂ©sidĂ© sa propre Ă©lection Ă  un deuxiĂšme consulat (avec Publius Servilius Vatia comme collĂšgue) puis, aprĂšs onze jours, a dĂ©missionnĂ© de cette dictature[37].

Il a poursuivi PompĂ©e Ă  Alexandrie, oĂč celui-ci a Ă©tĂ© assassinĂ© par un ancien officier romain servant Ă  la cour du roi PtolĂ©mĂ©e XIII[38]. CĂ©sar s'est ensuite impliquĂ© dans la guerre civile alexandrine entre PtolĂ©mĂ©e et sa sƓur, sa femme et la reine co-rĂ©gente, le pharaon ClĂ©opĂątre VII. Peut-ĂȘtre Ă  cause du rĂŽle de PtolĂ©mĂ©e dans le meurtre de PompĂ©e, CĂ©sar s'est rangĂ© du cĂŽtĂ© de ClĂ©opĂątre; il aurait pleurĂ© Ă  la vue de la tĂȘte de PompĂ©e [39] qui lui a Ă©tĂ© offerte par le chambellan Potholus de PtolĂ©mĂ©e en cadeau. En tout Ă©tat de cause, CĂ©sar a rĂ©sistĂ© au siĂšge d'Alexandrie et ce dernier a vaincu les forces ptolĂ©maĂŻques en 47 av. J.-C. lors de la bataille du Nil et a installĂ© ClĂ©opĂątre comme souverain. CĂ©sar et ClĂ©opĂątre ont cĂ©lĂ©brĂ© leur victoire de la guerre civile alexandrine avec une procession triomphale sur le Nil au printemps de 47 av. J.-C. La barge royale Ă©tait accompagnĂ©e de 400 navires supplĂ©mentaires, introduisant CĂ©sar au mode de vie luxueux des pharaons Ă©gyptiens.

CĂ©sar et ClĂ©opĂątre ne se sont jamais mariĂ©s, car le droit romain ne reconnaissait que les mariages entre deux citoyens romains. CĂ©sar a poursuivi sa relation avec ClĂ©opĂątre tout au long de son dernier mariage, qui a durĂ© 14 ans - aux yeux des Romains, cela ne constituait pas un adultĂšre - et a peut-ĂȘtre engendrĂ© un fils appelĂ© CĂ©sarion. ClĂ©opĂątre a visitĂ© Rome Ă  plusieurs reprises, rĂ©sidant dans la villa de CĂ©sar juste Ă  l'extĂ©rieur de Rome, de l'autre cĂŽtĂ© du Tibre.

À la fin de 48 av. J.-C., CĂ©sar fut de nouveau nommĂ© Dictateur, pour un mandat d'un an[37]. AprĂšs avoir passĂ© les premiers mois de 47 av. J.-C. en Égypte, CĂ©sar se rend au Moyen-Orient, oĂč il anĂ©antit le roi Pharnaces II de Pontus lors de la bataille de Zela ; sa victoire Ă©tait si rapide et complĂšte qu'il se moquait des victoires prĂ©cĂ©dentes de PompĂ©e sur de si pauvres ennemis[40]. De lĂ , il se rendit en Afrique pour s'occuper des restes des partisans sĂ©natoriaux de PompĂ©e. Il a rapidement remportĂ© une victoire significative Ă  Thapsus en 46 av. J.-C. sur les forces de Metellus Scipio (qui est mort dans la bataille) et Caton le Jeune (qui s'est suicidĂ©)[41]. AprĂšs cette victoire, il est nommĂ© Dictateur pour dix ans[42].

Néanmoins, les fils de Pompée Gnaeus Pompeius et Sextus Pompeius, ainsi que Titus Labienus, l'ancien légat propraétorien de César (legatus propraetore) et commandant en second de la guerre des Gaules, s'échappÚrent en Hispanie. César a poursuivi et a vaincu les derniers restes de l'opposition lors de la bataille de Munda en mars 45 av. J.-C.[43]. Pendant ce temps, César a été élu à ses troisiÚme et quatriÚme mandats comme consul en 46 av. J.-C. (avec Marcus Aemilius Lepidus ) et 45 av. J.-C. (sans collÚgue).

Conséquences de la guerre civile

César a été le premier à imprimer son propre buste sur une piÚce de monnaie romaine.

Alors qu'il faisait encore campagne en Hispanie, le Sénat a commencé à accorder des honneurs à César par contumace. César n'avait pas proscrit ses ennemis, les pardonnant presque tous, et il n'y avait pas d'opposition publique sérieuse.

De grands jeux et célébrations ont eu lieu le 21 avril pour honorer la victoire de César à Munda. Plutarque écrit que de nombreux Romains ont trouvé de mauvais goût le triomphe qui a eu lieu aprÚs la victoire de César, car ceux qui ont été vaincus pendant la guerre civile n'étaient pas des étrangers, mais plutÎt des compatriotes romains[44].

À son retour en Italie en septembre 45 av. J.-C., CĂ©sar a dĂ©posĂ© son testament, nommant son petit-neveu Gaius Octavius (Octavian) comme hĂ©ritier de tout, y compris son nom. CĂ©sar a Ă©galement Ă©crit que si Octave mourait avant CĂ©sar, Marcus Junius Brutus serait le prochain hĂ©ritier successif.

CĂ©sar a strictement rĂ©glementĂ© l'achat de cĂ©rĂ©ales subventionnĂ©es par l'État et a rĂ©duit le nombre de destinataires Ă  un nombre fixe, tous inscrits dans un registre spĂ©cial[45]. De 47 Ă  44 av. J.-C., il a fait des plans pour la distribution de terres Ă  environ 15 000 de ses anciens combattants[46].

En 63 av. J.-C., CĂ©sar avait Ă©tĂ© Ă©lu Pontifex Maximus, et l'un de ses rĂŽles en tant que tel Ă©tait de rĂ©gler le calendrier. Une refonte complĂšte de l'ancien calendrier romain s'est avĂ©rĂ©e ĂȘtre l'une de ses rĂ©formes les plus durables et les plus influentes. En 46 av. J.-C., CĂ©sar Ă©tablit une annĂ©e de 365 jours avec un jour bissextile tous les quatre ans[47]. (Ce calendrier julien a ensuite Ă©tĂ© modifiĂ© par le pape GrĂ©goire XIII en 1582 en calendrier grĂ©gorien moderne). À la suite de cette rĂ©forme, une certaine annĂ©e romaine (Ă©quivalant pour la plupart Ă  46 av. J.-C. dans le calendrier moderne) a Ă©tĂ© Ă©tablie Ă  445 jours, afin d'aligner le calendrier sur les saisons. Le mois de juillet est nommĂ© d'aprĂšs Julius en son honneur[48]. Le Forum de CĂ©sar, avec son Temple de VĂ©nus Genetrix, a Ă©tĂ© construit avec de nombreux autres travaux publics.

Notes et références

  1. Plutarch, Caesar 13–14; Suetonius 19
  2. Cicero, Letters to Atticus 2.1, 2.3, 2.17; Velleius Paterculus, Roman History 2.44; Plutarch, Caesar 13–14, Pompey 47, Crassus 14; Suetonius, Julius 19.2; Cassius Dio, Roman History 37.54–58
  3. Suetonius, Julius 21
  4. Cicero, Letters to Atticus 2.15, 2.16, 2.17, 2.18, 2.19, 2.20, 2.21; Velleius Paterculus, Roman History 44.4; Plutarch, Caesar 14, Pompey 47–48, Cato the Younger 32–33; Cassius Dio, Roman History 38.1–8
  5. Suetonius, Julius 19.2
  6. Velleius Paterculus, Roman History 2:44.4; Plutarch, Caesar 14.10, Crassus 14.3, Pompey 48, Cato the Younger 33.3; Suetonius, Julius 22; Cassius Dio, Roman History 38:8.5
  7. Suetonius, Julius 23
  8. See Cicero's speeches against Verres for an example of a former provincial governor successfully prosecuted for illegally enriching himself at his province's expense.
  9. Cicero, Letters to Atticus 1.19; Julius Caesar, Commentaries on the Gallic War Book 1; Appian, Gallic Wars Epit. 3; Cassius Dio, Roman History 38.31–50
  10. Julius Caesar, Commentaries on the Gallic War Book 2; Appian, Gallic Wars Epit. 4; Cassius Dio, Roman History 39.1–5
  11. Cicero, Letters to his brother Quintus 2.3; Suetonius, Julius 24; Plutarch, Caesar 21, Crassus 14–15, Pompey 51
  12. Julius Caesar, Commentaries on the Gallic War Book 3; Cassius Dio, Roman History 39.40–46
  13. (en) Tucker Spencer, A global chronology of conflict : from the ancient world to the modern Middle East, vol. 2, Santa Barbara (Calif.), ABC-CLIO, , 2782 p. (ISBN 978-1-85109-667-1, lire en ligne), page 119
  14. Julius Caesar, Commentaries on the Gallic War Book 4; Appian, Gallic Wars Epit. 4; Cassius Dio, Roman History 47–53
  15. Cicero, Letters to friends 7.6, 7.7, 7.8, 7.10, 7.17; Letters to his brother Quintus 2.13, 2.15, 3.1; Letters to Atticus 4.15, 4.17, 4.18; Julius Caesar, Commentaries on the Gallic War Book 5–6; Cassius Dio, Roman History 40.1–11
  16. Suetonius, Julius ; Plutarch, Caesar 23.5, Pompey 53–55, Crassus 16–33; Velleius Paterculus, Roman History 46–47
  17. Julius Caesar, Commentaries on the Gallic War Book 7; Cassius Dio, Roman History 40.33–42
  18. Aulus Hirtius, Commentaries on the Gallic War Book 8
  19. Julius Caesar, Commentaries on the Gallic War 1.21
  20. Julius Caesar, Commentaries on the Gallic War 7.65
  21. Julius Caesar, Commentaries on the Gallic War 2.34
  22. Julius Caesar, Commentaries on the Gallic War 6.6
  23. Julius Caesar, Commentaries on the Gallic War 6.32f.
  24. Julius Caesar, Commentaries on the Gallic War 3.11
  25. Julius Caesar, Commentaries on the Gallic War 7.81f.
  26. « Lives of the Noble Grecians and Romans, by Plutarch (chapter48) »
  27. "De Bello Gallico" & Other Commentaries of Caius Julius Caesar, Translated by Thomas de Quincey (lire en ligne), « Chapter 28 »
  28. "De Bello Gallico" & Other Commentaries of Caius Julius Caesar, Translated by Thomas de Quincey (lire en ligne), « Chapter 29 »
  29. Furger-Gunti, 102.
  30. H. DelbrĂŒck Geschichte der Kriegskunst im Rahmen der politischen Geschichte, Vol. 1, 1900, p. 428 and 459f.
  31. Suetonius, Julius 28
  32. Plutarch, Caesar 60.2
  33. Suetonius, Julius 32
  34. Plutarch, Caesar 35.2
  35. Plutarch, Caesar 42–45
  36. Plutarch, Caesar 37.2
  37. Martin Jehne, Der Staat des Dicators Caesar, Köln/Wien 1987, p. 15-38.
  38. Plutarch, Pompey 77–79
  39. Plutarch, Pompey 80.5
  40. Suetonius, Julius 35.2
  41. Plutarch, Caesar 52–54
  42. Martin Jehne, Der Staat des Dicators Caesar, Köln/Wien 1987, p. 15-38. Technically, Caesar was not appointed Dictator with a term of ten years but he was appointed annual dictator for the next ten years in advance.
  43. Plutarch, Caesar 56
  44. Plutarch, Caesar 56.7–56.8
  45. Mackay, Christopher S., Ancient Rome : A Military and Political History, Cambridge University Press, , p. 254
  46. Campbell, J. B., The Roman Army, 31 BC–AD 337, Routledge, , p. 10
  47. Suetonius, Julius 40
  48. Suetonius, Julius 76

Liens externes

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