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Côme et Damien

Saint Côme (anciennement Cosme), patron des chirurgiens, né en Arabie, pratiquait la médecine à Aigéai en Cilicie, ainsi que son frère, Damien, lui, saint patron des pharmaciens. Ils souffrirent ensemble le martyre sous Dioclétien en 303. On les appelle « anargyres » parce qu'ils soignaient sans accepter d'argent. On les fête le 26 septembre et le 1er juillet en Occident, et le 1er novembre en Orient (au calendrier julien comme au calendrier grégorien).

Côme et Damien
Image illustrative de l’article Côme et Damien
Les saints Côme et Damien avec les attributs de leur profession par Hans Süss.
Saints, médecins anargyres, martyrs
Naissance IIIe siècle
Arabie
Décès 303
Aigéai (aujourd’hui Yumurtalık), province romaine de Cilicia secunda
Vénéré à basilique Saints-Cosme-et-Damien (Rome), monastère des Déchaussées royales (Madrid)
Vénéré par Église catholique, Églises catholiques orientales, Église orthodoxe
Fête catholiques : 26 septembre,
orthodoxes : 1er juillet,
orthodoxes orientaux : 1er novembre
Attributs flacons d’apothicaire, instruments de chirurgie, trousse, lancette, pince, spatule, mortier, pilon, pot d’onguent, urinal, livres de médecine
Saint patron médecins, chirurgiens, pharmaciens ; invoqués pour la guérison du carreau, de l'énurésie, des troubles de l'appareil digestif (gastrite)

Biographie

Le Rêve du bedeau : Côme et Damien pratiquant la transplantation miraculeuse d'une jambe, attr. au maître de Los Balbases, v. 1495.

D’origine Arabe[1] - [2], ils naquirent en Arabie et pratiquèrent la médecine dans le port maritime d'Aigéai dans le golfe d'Alexandrette, puis dans la province romaine de Syrie. Si l'on en croit la Catholic Encyclopedia ils n'acceptaient aucun paiement pour leurs services, ce qui leur valut le surnom d'anargyroï, c'est-à-dire « sans argent », et attirèrent ainsi un grand nombre de gens à la foi chrétienne[3]. Cosme, ou Côme se dit Cosmas en latin, Κοσμάς en grec, Cosimo en italien et Kozman en copte.

Pendant les persécutions de Dioclétien, Côme et Damien furent arrêtés sur l'ordre du préfet de Cilicie, un certain Lysias dont c'est la seule initiative connue. Il leur ordonna d'abjurer sous la torture. Selon la légende ils restèrent fidèles à leur foi en dépit de toute une série de tortures affreuses auxquelles ils restèrent insensibles ; finalement ils furent décapités. Leurs frères cadets Antime, Léonce et Euprepius, qui les suivaient partout, partagèrent leur martyre.

Le martyre des saints Cosme et Damien, Fra Angelico (entre 1438 et 1443), musée du Louvre, Paris.

La plus célèbre de leurs cures miraculeuses rapportées, la greffe d'une jambe de Maure pour remplacer la jambe nécrosée d'un patient, fit l'objet de nombreuses peintures et miniatures.

Culte

Dès le IVe siècle, on a consacré aux saints jumeaux des églises à Jérusalem, en Égypte et en Mésopotamie. Théodoret enregistra le partage de leurs reliques. Jugées miraculeuses, elles furent enterrées dans la ville de Cyrus en Syrie. Des églises furent construites en leur honneur par le patriarche Proclus et l'empereur Justinien Ier (527-565), qui fit restaurer somptueusement la ville de Cyrus et la consacra aux jumeaux, mais fit transporter leurs vestiges à Constantinople. C'est là qu'à la suite d'une guérison qu'il attribua à l'intercession de Côme et Damien, Justinien fit construire et décorer une église en témoignage de gratitude ; elle est devenue un lieu célèbre de pèlerinage. À Rome le pape Félix IV (526-530) reconsacra en leur honneur la bibliothèque de la Paix (Bibliotheca Pacis) sur le forum de Vespasien pour en faire la basilique Santi Cosma e Damiano ; celle-ci a été bien des fois reconstruite mais reste célèbre pour ses mosaïques du VIe siècle représentant les saints.

Leur célébration dans le calendrier romain général était le jour du , mais en 1969 elle a été déplacée au parce que le dies natalis de saint Vincent de Paul se célèbre comme mémoire obligatoire le [4]. L'Église orthodoxe célèbre les saints Côme et Damien les Romains, Thaumaturges et Anargyres, le 1er juillet[5], les saints Anargyres Cosme et Damien et leurs 3 frères Léone, Anthime et Euprépios le [6] et les saints Cosme et Damien, Anargyres et Thaumaturges, le [7], trois paires de saints de même nom et de même profession. Côme et Damien sont considérés comme les saints patrons des médecins et des chirurgiens et sont quelquefois représentés avec les emblèmes de leur profession.

En Belgique, ils sont les saints patrons des pharmaciens.

Au Brésil, les saints jumeaux sont considérés comme protecteurs des enfants et on les fête le en donnant aux enfants des sacs de bonbons sur lesquels l'effigie des saints est imprimée. À Isernia, dans la région du Molise, ils sont considérés comme des saints phalliques et sont invoqués pour les problèmes de fertilité.

Il se forma en France, sous l'invocation de saint Cosme, une confrérie de chirurgiens, dite de Saint-Cosme, qui pendant longtemps partagea l'enseignement et la pratique de la chirurgie avec la faculté de médecine de Paris[8].

Galerie

Reliques

Vierge à l'Enfant avec les saints Pierre, Jean Baptiste, Côme et Damien, Rogier van der Weyden (entre 1453 et 1460), musée Städel, Francfort.

Les restes des deux frères furent enterrés à Cyrrhus (actuellement en Syrie), puis les corps furent rapportés à Rome, sans les têtes qui furent rapportées ultérieurement.

Depuis le XVe siècle, l'épée cérémonielle de l'abbaye d'Essen (de), qui fut celle de l'empereur Otton, est regardée comme celle des saints patrons de la cathédrale. Confiée en l'an 933 au trésor de l'abbaye, elle en est, à côté de la Vierge d'or et du crucifix de Mathilde, la plus précieuse relique et figure sur les armes de la ville.

Les crânes des saints Côme et Damien sont vénérés à Madrid, où ils se trouvent depuis 1581, date à laquelle Marie d'Autriche en fit don au couvent de Clarisses des Descalzas Reales. Ils avaient auparavant été translatés de Rome à Brême au Xe siècle puis de là à Bamberg. Ajoutons que leurs crânes sont également vénérés dans l'église Saint-Michel de Munich. Si l'on en croit l'inscription, l'ossuaire du crâne a été fabriqué à Brême vers 1400 et apporté avec les reliques à Saint-Michel en 1649 par Maximilien Ier de Bavière.

Bizarrement, les chefs de saint Côme et saint Damien seraient aussi dans une châsse du trésor de l'abbaye de Brageac dans le Cantal, où ils auraient été rapportés par Guy et Raoul de Scorraille au retour de la première croisade vers l'an 1105[9].

Source

Notes et références

  1. (en) Irfan Shahîd, Byzantium and the Arabs in the Sixth Century: pt. 1. Political and military history, Dumbarton Oaks Research Library and Collection, (ISBN 978-0-88402-214-5, lire en ligne)
  2. (en) Cyril Elgood, A Medical History of Persia and the Eastern Caliphate: From the Earliest Times Until the Year A.D. 1932, Cambridge University Press, (ISBN 978-1-108-01588-2, lire en ligne)
  3. (en) « Sts. Cosmas and Damian »
  4. Calendarium Romanum (Typis Polyglottis Vaticanis 1969), p. 140].
  5. Calendrier orthodoxe : juillet.
  6. Calendrier orthodoxe : octobre.
  7. Calendrier orthodoxe : novembre.
  8. Liste des lieux où un culte était rendu à saint Côme et saint Damien.
  9. Légende de saint Côme et saint Damien en France.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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