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Calendrier des saints

Le Calendrier des saints est une façon chrétienne traditionnelle d'organiser l'année liturgique. Il associe chaque jour à un ou plusieurs saints et les jours sont nommés selon le saint du jour[1]. Ainsi, dans la France rurale d'autrefois, les baux et contrats de travail étaient révisés à la Saint-Martin.

Calendrier des saints. Fragment d'un manuscrit médiéval d'origine finlandaise (environ 1340-1360), utilisé au couvent bénédictin de Turku.

La coutume se dĂ©veloppa chez les premiers chrĂ©tiens de fĂȘter les martyrs Ă  la date anniversaire de leur mort, appelĂ©e en latin dies natalis (« jour de naissance Â»). Dans les Églises d'Orient, le calendrier des saints est appelĂ© mĂ©nologe[2].

Histoire

Dans l'AntiquitĂ© tardive et au dĂ©but du Moyen Âge, le nombre de saints reconnus crĂ»t de maniĂšre que chaque jour de l'annĂ©e comportait la fĂȘte d'au moins un saint. Afin d'amĂ©nager cette profusion, des fĂȘtes furent dĂ©placĂ©es voire supprimĂ©es ; il en rĂ©sulta qu'un mĂȘme saint put ĂȘtre fĂȘtĂ© Ă  diffĂ©rentes dates selon les coutumes. Par exemple, saintes PerpĂ©tue et FĂ©licitĂ© moururent le 7 mars ; cette date fut attribuĂ©e plus tard Ă  saint Thomas d'Aquin, ne rĂ©servant aux deux saintes qu'une simple commĂ©moration dans le Calendrier romain tridentin de 1568/1570 ; en 1908, leur fĂȘte fut dĂ©placĂ©e au 6 mars[3], oĂč elle apparaĂźt aussi dans le calendrier romain gĂ©nĂ©ral 1960. La rĂ©forme du Calendrier romain gĂ©nĂ©ral de 1969, dĂ©plaça la fĂȘte de Thomas d'Aquin au 28 janvier ; la fĂȘte de PerpĂ©tue et FĂ©licitĂ© revint alors au 7 mars. Ainsi, ces saintes sont fĂȘtĂ©es soit le 6 soit le 7 mars, selon la coutume locale. Le Calendrier romain gĂ©nĂ©ral qui, dans ses diverses variantes, contient la liste des saints fĂȘtĂ©s dans l'Église universelle ne retient qu'une sĂ©lection de saints pour chaque jour de l'annĂ©e. Une liste plus complĂšte se trouve dans le Martyrologe romain, dont de nombreux saints ne sont fĂȘtĂ©s que localement.

On fĂȘta d'abord les martyrs, vĂ©nĂ©rĂ©s pour avoir portĂ© au Christ la forme d'amour la plus grande selon l'Écriture : « Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis »[4]. Saint Martin de Tours[5] fut probablement l'un des premiers saints qui n'ait pas subi le martyre. Dans le calendrier romain tridentin on utilise aussi d'autre titres soit en conjonction avec le titre de martyr soit sĂ©parĂ©ment : apĂŽtre, Ă©vangĂ©liste, vierge, veuve, pape, Ă©vĂȘque, abbĂ©, ermite, prĂȘtre, docteur de l'Église. Le titre de confesseur est utilisĂ© uniquement pour des hommes qui du fait de ne pas avoir subi le martyre ont manifestĂ© leur foi uniquement par leur vie. On ne le combine jamais avec le titre d'abbĂ©, qui dĂ©jĂ  en soi indique une consĂ©cration au Seigneur. Dans l'actuel calendrier romain gĂ©nĂ©ral on n'utilise plus ce titre gĂ©nĂ©rique de confesseur, mais on y trouve aussi les titres de moine, religieuse, religieux, diacre. Le titre de veuve, qui n'indique pas nĂ©cessairement une consĂ©cration au Seigneur, n'apparaĂźt pas dans l'actuel calendrier.

Le Missel romain tridentin comporte des formules communes pour les vigiles des apĂŽtres, un martyr Ă©vĂȘque (deux formules), un martyr non Ă©vĂȘque (deux formules), un martyr dans le temps pascal, plusieurs martyrs dans le temps pascal, plusieurs martyrs en dehors du temps pascal (trois formules), un confesseur Ă©vĂȘque (deux formules), un docteur de l'Église, un confesseur non Ă©vĂȘque, un abbĂ©, une ou plusieurs vierges martyres (deux formules), une ou plusieurs vierges seulement, une sainte ni vierge ni martyre et l'anniversaire de la consĂ©cration d'une Ă©glise[6]. Le pape Pie XII y a ajoutĂ© une formule pour les papes. Le Calendrier romain gĂ©nĂ©ral 1960 a supprimĂ© les formules communes pour les apĂŽtres, attribuant Ă  chaque apĂŽtre une messe propre. Le missel romain actuel dispose de formules communes pour la consĂ©cration d'Ă©glises, la Vierge Marie, les martyrs (avec des mentions particuliĂšres pour les missionnaires martyrs et les vierges martyres), le clergĂ© (subdivisĂ© en Ă©vĂȘques, prĂȘtres, fondateurs d'Ă©glises et missionnaires), les docteurs de l'Église, les vierges et les saints (avec des mentions spĂ©ciales pour les abbĂ©s, les moines, les religieuses, les personnes notables pour leur charitĂ©, les Ă©ducateurs et pour les saintes en gĂ©nĂ©ral).

DiffĂ©rents calendriers se sont constituĂ©s avec la division de la chrĂ©tientĂ© en diffĂ©rentes Églises. Aussi, tel personnage vĂ©nĂ©rĂ© comme saint ou docteur dans une confession peut, comme Nestorius, ĂȘtre considĂ©rĂ© comme hĂ©rĂ©tique dans une autre.

Classification des fĂȘtes

Les jours de fĂȘte sont classĂ©s selon leur importance. Dans la forme ordinaire actuelle du rite romain, les jours de fĂȘte sont classĂ©s (par ordre descendant) en[7] :

La version de 1962 du Calendrier général romain divise les jours liturgiques en jours de classe I à IV, comme décrété par le pape Jean XXIII en 1960. Les formes encore plus anciennes du rite romain classent les jours en Doubles (de trois ou quatre sortes), Semidoubles et Simples (voir Classification liturgique des jours dans le rite romain (en)).

Dans les Églises d'Orient, la classification des jours de fĂȘte varie d'une Église Ă  l'autre. Dans l'Église russe orthodoxe, on distingue les grandes fĂȘtes (en), les fĂȘtes ordinaires et les fĂȘtes mineures. Chacune de ces fĂȘtes peut ĂȘtre subdivisĂ©e en cĂ©lĂ©brations liturgiques : les Vigiles nocturnes, le PolyĂ©lĂ©os, la Grande Doxologie, le Sextuple (constituĂ© de six stichĂšres aux VĂȘpres et six tropaires au canon de l'Orthros). Les fĂȘtes sont Ă©galement distinguĂ©es en Simples et Doubles (lorsque deux fĂȘtes simples sont cĂ©lĂ©brĂ©es ensemble ; dans ce cas, l'ordonnancement des hymnes et des lectures est rĂ©glĂ© par le Typicon).

Notes et références

Notes

  1. FĂȘte dans ce contexte ne veut pas dire « grand repas Â» ou « danses Â» ou autres rĂ©jouissances, mais « cĂ©lĂ©bration liturgique annuelle Â».
  2. MĂ©nologe dĂ©signe une icĂŽne figurant les saints du mois dans l'ordre de leur fĂȘte, souvent en deux panneaux.
  3. Calendarium Romanum (Libreria Editrice Vaticana, 1969), p. 89.
  4. Jean, 15:13. Traduction Louis Segond, 1910.
  5. Britannica Concise Encyclopaedia.
  6. Missale Romanum ex Decreto Sacrosancti Concilii Tridentini restitutum Pii V. Pont. Max. editum Apud haeredes Bartholomaei Faletti, Ioannem Varisei et socios, Roma 1570. Facsimile: Manlio Sodi, Antonio Maria Triacca, Missale Romanum. Editio princeps (1570), Libreria Editrice Vaticana, CittĂ  del Vaticano 1998, (ISBN 88-209-2547-8).
  7. Normes générales pour l'année liturgique et le calendrier, 10

Références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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