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BlacKkKlansman : J'ai infiltré le Ku Klux Klan

BlacKkKlansman : J'ai infiltré le Ku Klux Klan ou Opération infiltration au Québec[1], (BlacKkKlansman) est un film américain réalisé par Spike Lee et sorti en 2018. Il s'inspire de la véritable histoire de l'infiltration policiÚre du Ku Klux Klan, effectuée par Ron Stallworth, qui a consigné le récit de cette aventure en 2014 dans le livre Black Klansman, traduit par les éditions Autrement sous le titre Le Noir qui infiltra le Ku Klux Klan.

BlacKkKlansman :
J'ai infiltré le Ku Klux Klan
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
L'Ă©quipe du film au festival de Cannes 2018.
Titre québécois Opération infiltration
Titre original BlacKkKlansman
RĂ©alisation Spike Lee
Scénario Spike Lee
David Rabinowitz
Charlie Wachtel
Kevin Willmott
Musique Terence Blanchard
Acteurs principaux
Sociétés de production Blumhouse Productions
Monkeypaw Productions
40 Acres & A Mule Filmworks
QC Entertainment
Legendary Entertainment
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre comédie dramatique
Durée 135 minutes
Sortie 2018

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Le film est globalement bien accueilli par la presse et réalise de bons scores au box-office. Il reçoit de nombreuses distinctions dont le Grand prix du Festival de Cannes.

Synopsis

Le film commence par un extrait de Autant en emporte le vent, montrant les ravages de la guerre de Sécession durant le siÚge d'Atlanta. Le Dr Kennebrew Beauregard présente ensuite la rhétorique raciste sudiste.

1978. Dans la ville de Colorado Springs, le jeune policier Ron Stallworth travaille aux archives. En tant que premier policier afro-américain de la police locale (engagé en 1972), il subit des remarques racistes de la part de certains de ses collÚgues. Souhaitant changer de poste, il obtient du chef de la police Bridges une mission temporaire d'infiltration dans un meeting organisé par l'union des étudiants afro-américains de la ville, pour la venue du leader Black Panther, Stokely Carmichael. Lors de la réunion, Stallworth fait la connaissance de Patrice Dumas, la présidente de l'organisation étudiante, avec laquelle il prend un verre aprÚs la réunion. Stokely Carmichael, qui s'appelle désormais Kwame Ture, fait un discours trÚs inspiré, appelant les étudiants noirs à réfléchir à leur condition. En aparté, il confie à Stallworth que la guerre raciale est proche et qu'il doit s'armer en vue du conflit imminent avec les Blancs.

Bien que ce genre de propos semble inquiétant au chef Bridges, Stallworth et ses coéquipiers sur la mission, Philippe « Flip » Zimmerman et Jimmy Creek, jugent que ces paroles ne sont pas encore un prélude à des actes particuliers. Le chef Bridges décide de laisser sa chance à Stallworth, et lui fait intégrer le service de renseignement.

Alors que Stallworth lit un journal, il trouve une petite annonce de recrutement pour le Ku Klux Klan. Il décide de laisser un message sur la boßte vocale indiquée, et est rappelé peu aprÚs par Walter Breachway, le président de la section locale. Sans se rendre compte qu'il se présente sous son vrai nom, Stallworth explique par téléphone à Breachway qu'il déteste les noirs, tout comme les juifs, les hispaniques, les gays... mais sa haine se porte surtout sur les afro-américains. Breachway souhaite le rencontrer pour faire plus ample connaissance. Stallworth, épaulé par son supérieur le sergent Trapp, présente son projet de mission auprÚs de Bridges. Celui-ci reste dans le doute : il faut que Stallworth trouve un blanc qui peut imiter sa voix. Mais il finit par céder et Stallworth devient responsable de la mission, devant en référer réguliÚrement auprÚs de Trapp.

C'est Flip Zimmerman, juif non pratiquant, qui est dĂ©signĂ© pour interprĂ©ter « Ron Stallworth » auprĂšs du Klan. Lors du premier rendez-vous, Zimmerman est convoyĂ© par Felix Kendrickson, l'autre leader de la section locale. Felix l'amĂšne jusqu'Ă  un bar oĂč Breachway et un autre membre du Klan, Ivanhoe, l'accueillent. Si Walter est ravi que « Ron » soit aussi motivĂ© pour intĂ©grer « l'Organisation », Felix est suspicieux, demandant Ă  Zimmerman s'il n'est pas policier ou juif. Mais Breachway donne Ă  « Ron » les documents lui permettant de s'inscrire auprĂšs du bureau national ; Ivanhoe laisse Ă©chapper que « Ron » les rejoint au bon moment. Stallworth prend cela comme une preuve de la dangerositĂ© imminente du Klan, mais Zimmerman n'en est pas convaincu. Au rendez-vous suivant, Ă  la ferme de Felix, Zimmerman fait la connaissance de son Ă©pouse, Connie, et de trĂšs nombreux autres membres. Stallworth l'a suivi pour espionner la rĂ©union, via un micro cachĂ© sur Flip. Felix dĂ©cide de faire passer « Ron » au dĂ©tecteur de mensonges, le menaçant d'un pistolet pour le convaincre. Bien que Zimmerman dĂ©tourne un moment la conversation, il doit s'exĂ©cuter, mais Stallworth, qui a tout entendu, lance une pierre dans la vitre de la cuisine des Kendrickson, ce qui lui vaut d'ĂȘtre poursuivi par toute la maisonnĂ©e ; Zimmerman prend le pistolet de Felix et vide son chargeur sur la voiture de Stallworth, bientĂŽt hors de portĂ©e. « Ron » est acceptĂ©, mĂȘme s'il doit encore obtenir sa carte.

Stallworth tĂ©lĂ©phone au bureau national de l'organisation et a la surprise d'avoir comme interlocuteur David Duke, le directeur du bureau national en personne. Celui-ci, tout comme Walter l'a Ă©tĂ©, est trĂšs sensible Ă  la motivation qu'affiche Stallworth et lui promet de faire accĂ©lĂ©rer son dossier d'adhĂ©sion. Dans le mĂȘme temps, Stallworth et Dumas sortent rĂ©guliĂšrement ensemble, mĂȘme si Stallworth ne peut avouer Ă  son amie son vĂ©ritable travail, elle qui appelle tous les policiers des « poulets ». « Ron » s'intĂšgre de plus en plus Ă  la section du Klan, prenant part aux sĂ©ances d'entrainement au tir sur des cibles rappelant des afro-amĂ©ricains ; Stallworth en profite pour photographier l'ensemble des prĂ©sents, dont notamment deux individus un peu Ă  l'Ă©cart, mais Ă©galement des militaires d'active de Fort Carson.

Le Klan dĂ©cide de faire brĂ»ler une croix peu aprĂšs, mais la police, avertie, multiplie les patrouilles et empĂȘche l'action. Ce soir-lĂ , Zimmerman apprend de la bouche d'Ivanhoe que la section est en possession d'explosif C-4. Peu aprĂšs, Felix fait visiter Ă  Zimmerman leur arsenal, lui disant de se tenir prĂȘt pour une action d'envergure sous peu. Dumas a l'intention d'organiser une manifestation contre le racisme de la police, et le Klan compte en profiter. Le FBI contacte Stallworth pour lui apprendre que les deux individus suspects photographiĂ©s lors de la sĂ©ance de tir travaillent au NORAD ; l'agent du FBI lui apprend Ă©galement qu'une quantitĂ© importante de C-4 a Ă©tĂ© subtilisĂ©e Ă  Fort Carson. Stallworth avoue alors Ă  Dumas son mĂ©tier et son statut d'agent infiltrĂ© pour surveiller le Klan. Dumas rejette Ă  la fois ses excuses et sa demande de ne pas tenir la manifestation, estimant qu'elle en fait plus pour libĂ©rer sa communautĂ© que son petit-ami. Stallworth, au contraire, pense que ces manifestations ne sont pas dĂ©cisives tant que le Klan est une aussi grande menace. Dumas le quitte, mais la manifestation finit par ĂȘtre annulĂ©e.

David Duke se rend Ă  Colorado Springs pour assister en personne Ă  l'initiation des nouveaux membres de la section locale, « Ron » inclus. Mais des menaces de mort ont Ă©tĂ© reçues contre Duke, et le chef Bridges ordonne Ă  Stallworth d'assurer la protection de Duke durant sa visite. Stallworth et Zimmerman se rendent donc tous deux Ă  la cĂ©rĂ©monie ; seul Zimmerman peut toutefois accĂ©der Ă  la salle oĂč Duke baptise les nouveaux membres, avant que ceux-ci et leurs femmes n'assistent Ă  une projection du film de D. W. Griffith, Naissance d'une nation. Dans le mĂȘme temps, Dumas organise une rĂ©union durant laquelle un tĂ©moin du lynchage de Jesse Washington leur raconte son histoire. Felix, avec l'aide de Connie, d'Ivanhoe et d'un spĂ©cialiste des explosifs, Walker, prĂ©voit de faire exploser une bombe Ă  cette rĂ©union ; c'est Connie qui doit la convoyer. AprĂšs le visionnage du film, alors que tous les membres du Klan sont rĂ©unis pour un toast, un participant reconnaĂźt en « Ron » le policier qui l'a arrĂȘtĂ© et envoyĂ© au pĂ©nitencier fĂ©dĂ©ral de Leavenworth ; il s'en ouvre Ă  Felix, qui prĂ©fĂšre reporter le coup de thĂ©Ăątre au dĂ©jeuner. Connie part de son cĂŽtĂ©, suivie de Stallworth qui a pressenti son rĂŽle ; il prĂ©vient ses supĂ©rieurs du danger, ce qui empĂȘche Connie de dĂ©poser la bombe. Felix, Walker et Ivanhoe sont alors obligĂ©s de s'Ă©clipser du dĂ©jeuner pour passer au plan B, consistant Ă  viser directement Patrice Dumas. Celle-ci revient chez elle plus tĂŽt que prĂ©vu, ce qui oblige Connie Ă  dĂ©poser la bombe directement sur sa voiture et non prĂšs de la maison comme planifiĂ©. Elle est ensuite prise en chasse par Stallworth, qui parvient Ă  la maĂźtriser, mais il est arrĂȘtĂ© par deux collĂšgues en uniforme qui le prennent pour l'agresseur. Au mĂȘme moment, Dumas sort de sa maison pour aider Stallworth, et la voiture de Felix, Ivanhoe et Walker arrive Ă  hauteur de la voiture de Dumas. Felix actionne la bombe, pensant qu'elle va dĂ©truire la maison, mais c'est sa voiture qui absorbe toute la force de l'explosion, les tuant tous les trois. Zimmerman arrive Ă  temps pour dĂ©livrer Stallworth et arrĂȘter Connie.

Quelque temps aprĂšs, le chef Bridges convoque leur Ă©quipe dans son bureau. Il les fĂ©licite du travail accompli et juge que la menace est dĂ©sormais Ă©cartĂ©e avant d'annoncer que, faute de budget, leur Ă©quipe est dissoute, et que les preuves de la mission doivent ĂȘtre dĂ©truites afin d'Ă©viter que le public n'apprenne ce qui s'est passĂ©. Stallworth obtempĂšre mais, aprĂšs avoir longuement hĂ©sitĂ©, accepte de rester dans la police. Lui et ses coĂ©quipiers prennent un dernier plaisir en informant David Duke par tĂ©lĂ©phone de la couleur de peau de « Ron Stallworth ». Dumas apprend Ă  Stallworth qu'elle souhaite rompre, ne pouvant rester proche d'un policier. Avant qu'ils se soient dit au revoir, ils observent par la fenĂȘtre de l'immeuble une croix enflammĂ©e par le Klan, sur la colline d'en face.

Le film s'achÚve sur des images réelles des violences de Charlottesville de 2017, au cours desquelles la voiture d'un suprémaciste fonce sur les contre-manifestants, tuant Heather Heyer. Elles montrent aussi Donald Trump renvoyant dos à dos racistes et antiracistes et disant qu'il y avait « des gens trÚs bien » (very fine people) parmi les manifestants anti-noirs et anti-juifs, puis David Duke dire que c'est le début de la réalisation de la promesse de campagne de Trump : « reprendre l'Amérique » (taking America back)[2].

Fiche technique

IcĂŽne signalant une information Sauf indication contraire ou complĂ©mentaire, les informations mentionnĂ©es dans cette section peuvent ĂȘtre confirmĂ©es par la base de donnĂ©es IMDb.

Distribution

Source et légende : version française (VF) sur RS Doublage[6] ; version québécoise (VQ) sur Doublage.qc.ca[7]

Production

GenÚse et développement

Le scĂ©nario s'inspire d'une histoire vraie d'infiltration policiĂšre du Ku Klux Klan dĂ©butĂ©e en octobre 1978 par Ron Stallworth, ancien officier de police de Colorado Springs, qui a consignĂ© le rĂ©cit de cette aventure dans le livre Le Noir qui infiltra le Ku Klux Klan[8] (publiĂ© en France en 2014 par les Ă©ditions Autrement). Stallworth, premier inspecteur de police noir de Colorado Springs[9], y raconte comment il est parvenu Ă  infiltrer la branche locale du Ku Klux Klan : « Je suis tombĂ© sur une annonce du Ku Klux Klan, qui incluait une adresse postale. J'ai Ă©crit une petite lettre en me faisant passer pour un raciste blanc : j'expliquais que je dĂ©testais les nĂšgres, les youpins, les latinos, les jaunes et les ritals (...) Une semaine plus tard, on m'a appelĂ© sur le tĂ©lĂ©phone du service (...) J'ai donc ajoutĂ© que ma sƓur sortait avec un nĂšgre, et qu'Ă  chaque fois que je le voyais poser ses sales pattes de Noir sur elle, ça me mettait hors de moi. Il m'a rĂ©pondu que j'Ă©tais exactement le profil qu'il recherchait, et m'a demandĂ© quand il pouvait me rencontrer. C'est comme ça que mon enquĂȘte a dĂ©butĂ©[10]. ». Avec l'aide d'un collĂšgue blanc lorsqu'une prĂ©sence physique Ă©tait nĂ©cessaire, il finira mĂȘme par entrer en contact avec le « Grand Sorcier » du clan, David Duke[11].

Le projet d'adaptation cinématographique est révélé en septembre 2017. Spike Lee et Jordan Peele sont annoncés à la production avec Spike Lee à la réalisation. John David Washington, qui était auparavant briÚvement apparu dans Malcolm X (1992, autre film de Spike Lee), est alors en négociations pour tenir le rÎle principal : l'inspecteur Ron Stallworth[12].

Distribution des rĂŽles

En octobre 2017, Adam Driver, Laura Harrier, Topher Grace et Corey Hawkins rejoignent la distribution[13] - [14] - [15] - [16]. En novembre 2017, Paul Walter Hauser, Jasper PÀÀkkönen et Ryan Eggold dĂ©crochent eux aussi des rĂŽles[17] - [18] - [19]. En dĂ©cembre 2017, Ashlie Atkinson se joint au projet[20]. La distribution du film comprend Harry Belafonte, 91 ans, qui raconte le lynchage de Jesse Washington survenu en 1916, peu aprĂšs la sortie du film de D.W. Griffith, Naissance d'une nation[21].

Tournage

Le tournage débute en octobre 2017[22].

Musique

BlacKkKlansman
Original Motion Picture Soundtrack

La musique du film est composée par Terence Blanchard, collaborateur de Spike Lee avec lequel il a collaboré 20 fois[23]. On retrouve dans le film une reprise inédite d'un negro spiritual intitulé Mary Don't You Weep par Prince, ami de Spike Lee.

Liste des titres
  1. Gone With the Wind (1:01)
  2. Hatred At Its Best (2:37)
  3. Main Theme (1:01)
  4. Ron's Theme (1:26)
  5. Firing Range (1:33)
  6. No Cross Burning Tonight (3:11)
  7. Patrice Library (1:33)
  8. Ron Meets FBI Agent (1:55)
  9. Connie and the Bomb (1:17)
  10. Guarding David Duke (0:57)
  11. Tale of Two Powers 1 (2:40)
  12. Tale of Two Powers 2 (2:20)
  13. Tale of Two Powers 3 (1:44)
  14. Woodrow Wilson (0:21)
  15. Klan Cavalry (0:45)
  16. Ron's Search (1:05)
  17. Patrice Followed (1:26)
  18. Here Comes Ron (0:45)
  19. White Power Theme (0:44)
  20. Partner Funk Theme (0:40)
  21. Main Theme - Ron (1:23)
  22. Blut Und Boden (Blood and Soil) (3:41)
  23. Photo Opps (3:39)
Chansons présentes dans le film

Accueil

Festival et sorties

Le film est prĂ©sentĂ© en compĂ©tition officielle au Festival de Cannes 2018 oĂč il remporte le Grand Prix[24].

Spike Lee fait sortir intentionnellement le film Ă  la date anniversaire des Ă©vĂ©nements de Charlottesville : « Je dĂ©clare la guerre Ă  Donald Trump. Le combat est inĂ©gal : il possĂšde les codes nuclĂ©aires ! Je n’ai pour me dĂ©fendre qu’une batte de baseball et mon cinĂ©ma[21]. »

Accueil critique

BlacKkKlansman : J'ai infiltré le Ku Klux Klan
Score cumulé
SiteNote
Metacritic83/100[Note 1]
Rotten Tomatoes96 %[25]
Allociné3.7 étoiles sur 5[Note 2]
Compilation des critiques
PĂ©riodiqueNote
Le Journal du dimanche4 Ă©toiles sur 5

Aux États-Unis, le film reçoit de trĂšs bonnes critiques. Sur l'agrĂ©gateur amĂ©ricain Rotten Tomatoes, le film obtient 96 % d'opinions favorables, pour 418 critiques et une note moyenne de 8,2⁄10[25]. Sur Metacritic, le film dĂ©croche une note moyenne de 83⁄100 pour 56 critiques[26].

La presse française donne un accueil globalement favorable au film. Ainsi le Journal du dimanche lui accorde quatre étoiles sur cinq[21]. Le Monde le classe « à ne pas manquer ». La critique Clarisse Fabre y voit « un thriller aussi haletant que jubilatoire »[8].

Pour le journaliste de Mediapart Emmanuel Burdeau, Spike Lee « ne fait pas seulement une comĂ©die tirant Ă  boulets rouges, selon son habitude, il va Ă©galement puiser Ă  diverses sources politico-artistiques, qui vont du cinĂ©ma muet Ă  la sĂ©rie, en passant par le buddy movie et, plus encore, la blaxploitation, ce mouvement qui, au cours des mĂȘmes annĂ©es 1970, proposait de tailler un nouvel hĂ©roĂŻsme noir au sein des formes du cinĂ©ma de genre[27] ». Il regrette cependant : « Il y a trop de choses dans ce film, trop de volontĂ© de plaire et de convaincre Ă  la fois[27] ». Remarquant que BlacKkKlansman cible presque autant l'antisĂ©mitisme que le racisme, il salue en revanche la scĂšne qu'il juge « formidable » oĂč « Flip, guĂšre religieux, confie n'avoir jamais pensĂ© Ă  ce qu'ĂȘtre Juif signifie pour lui, jusqu'Ă  ce qu'il doive cĂŽtoyer des hommes pratiquant aussi bien le racisme que l'antisĂ©mitisme[27] ».

Box-office

En France, il rĂ©alise le meilleur dĂ©marrage des films sortis le 22 aoĂ»t 2018 dans les salles parisiennes, devançant En eaux troubles, avec 2 081 entrĂ©es dĂšs 14 heures pour 31 copies[28]. Pour sa premiĂšre semaine Ă  l'affiche, le long-mĂ©trage enregistre 407 699 entrĂ©es et prend la deuxiĂšme place du box-office français, derriĂšre En eaux troubles[29]. Ce bon rĂ©sultat permet Ă  Spike Lee de rĂ©aliser le second meilleur dĂ©marrage de sa carriĂšre derriĂšre Inside Man : L'Homme de l'intĂ©rieur (452 311 entrĂ©es en premiĂšre semaine)[30].

Pays ou rĂ©gion Box-office Date d'arrĂȘt du box-office Nombre de semaines
Drapeau de la France France 1 305 781 entrĂ©es[29] 26
Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau du Canada Canada
49 275 340 $[4] [31] 9
Alt=Image de la Terre Mondial 93 400 823 $[4]

Distinctions

RĂ©compenses

Nominations

Autour du film

En 1978, Ron Stallworth est le premier policier afro-amĂ©ricain de Colorado Springs. Il s'infiltre dans la branche locale du Ku Klux Klan et parvient mĂȘme Ă  devenir prĂ©sident de la section de cette organisation raciste. Pendant des mois, Stallworth se fait passer pour un suprĂ©maciste blanc en participant aux Ă©changes du KKK par tĂ©lĂ©phone ou par courrier pour ne pas ĂȘtre dĂ©masquĂ©. Pour Ă©viter qu'il soit dĂ©couvert, son collĂšgue blanc et juif Flip Zimmerman prend sa place lors des Ă©vĂ©nements de ce groupe raciste et antisĂ©mite lorsque sa prĂ©sence est nĂ©cessaire. InfiltrĂ©, Stallworth rĂ©ussit Ă  saboter bon nombre de rassemblements et de manifestations du Ku Klux Klan[11] - [21].

Spike Lee fait plus qu’adapter le rĂ©cit de Ron Stallworth en reliant la pĂ©riode du combat pour les droits civiques aux dĂ©bats contemporains de l’AmĂ©rique de Donald Trump et au mouvement Black Lives Matter et du suprĂ©macisme blanc[8]. BlacKkKlansman se construit en opposition au film Naissance d'une nation (film de D. W. Griffith sorti en 1915)[21].

Notes et références

Notes

  1. Moyenne réalisée sur 56 critiques
  2. Moyenne réalisée pour 35 titres de presse

Références

  1. « Opération infiltration (2018) » (consulté le ).
  2. (en) Bill Goodykoontz, « Spike Lee explains why he used Charlottesville footage in 'BlacKkKlansman' », sur azcentral.com, (consulté le )
  3. « StackPath », sur www.kodak.com (consulté le )
  4. (en) « BlacKkKlansman », sur Box Office Mojo (consulté le )
  5. « Spike Lee sortira son film "BlacKkKlansman" pour le premier anniversaire des violences de Charlottesville », RTBF Culture,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  6. « Fiche de doublage VF du film », sur RS Doublage (consulté le )
  7. « Fiche du doublage québécois du film », sur Doublage.qc.ca (consulté le )
  8. Clarisse Fabre, « « BlacKkKlansman » : Spike Lee attaque le suprémacisme blanc », sur lemonde.fr, (consulté le )
  9. (en) Scott Simon, « How A Black Detective Infiltrated The KKK », sur National Public Radio, (consulté le ).
  10. Matt Taylor, « L’histoire du flic noir qui a infiltrĂ© le Ku Klux Klan », sur vice.com, (consultĂ© le )
  11. « L’histoire du flic noir qui a infiltrĂ© le Ku Klux Klan », sur Vice, (consultĂ© le ).
  12. (en) Justin Kroll, « Spike Lee, Jordan Peele Team Up on KKK Crime Thriller ‘Black Klansman’ », sur Variety, (consultĂ© le ).
  13. (en) Dave McNary, « Adam Driver Joins Spike Lee’s ‘Black Klansman’ Thriller », sur Variety, (consultĂ© le ).
  14. (en) Antony D'Alessandro, « Adam Driver Joins Spike Lee’s ‘Black Klansman’ », sur Deadline, (consultĂ© le ).
  15. (en) Anita Busch, « Topher Grace Joins Spike Lee’s ‘Black Klansman’ », sur Deadline, (consultĂ© le ).
  16. (en) « Corey Hawkins Joins Spike Lee's 'Black Klansman' (Exclusive) », sur The Hollywood Reporter (consulté le ).
  17. (en) Amanda N'Duka, « ‘I, Tonya’ Actor Paul Walter Hauser Joins Spike Lee’s ‘Black Klansman’ », sur Deadline, (consultĂ© le ).
  18. (en) Justin Kroll, « Spike Lee’s ‘Black Klansman’ Adds ‘Vikings’ Actor Jasper Paakkonen (EXCLUSIVE) », sur Variety, (consultĂ© le ).
  19. (en) Anita Busch, « Ryan Eggold, Who Played Fan Favorite Tom Keen In ‘The Blacklist,’ Joins Spike Lee’s ‘Black Klansman’ », sur Deadline, (consultĂ© le ).
  20. (en) « Pedro Pascal Joins Barry Jenkins’ ‘If Beale Street Could Talk’; Ashlie Atkinson Cast In ‘Black Klansman’ », sur Deadline, (consultĂ© le ).
  21. StĂ©phanie BelpĂȘche, « Spike Lee au JDD : "Je dĂ©clare la guerre Ă  Donald Trump" », sur lejdd, (consultĂ© le ).
  22. (en) « Spike Lee Talks 'Black Klansman' Movie and Why He Regrets the Rape Scene in 'She's Gotta Have It' Film », sur The Hollywood Reporter (consulté le ).
  23. « Blackkklansman OST », sur Cinezik (consulté le )
  24. « Cannes 2018 : la Palme d’or couronne Hirokazu Kore-eda et son « Affaire de famille » », sur Le Monde, (consultĂ© le ).
  25. « BlacKkKlansman (2018) », sur Rotten Tomatoes, Fandango Media (consulté le )
  26. (en) « BlacKkKlansman Reviews », sur Metacritic, CBS Interactive (consulté le )
  27. Emmanuel Burdeau, « «BlacKkKlansman», l'humour noir contre le suprémacisme blanc », sur mediapart.fr, (consulté le )
  28. « Sorties cinĂ©ma : BlacKkKlansman de Spike Lee frappe un grand coup et prend la tĂȘte des premiĂšres sĂ©ances », sur AllocinĂ©, (consultĂ© le )
  29. « BlacKkKlansman », sur JP box-office.com (consulté le )
  30. « Spike Lee - Box-office France », sur JP Box-office.com (consulté le )
  31. (en) « BlacKkKlansman - weekly », sur Box Office Mojo (consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • Ron Stallworth (trad. de l'anglais par Nathalie Bru), Le Noir qui infiltra le Ku Klux Klan, Paris, Autrement, 2014 ; rĂ©Ă©dition en 2018, 229 p. (ISBN 978-2-7467-5072-2)
  • Thomas Suinot, « L'homme de l'intĂ©rieur », Bold Magazine No 53, Watt Editions, Luxembourg, juillet/aoĂ»t 2019, p. 26
  • Nathalie Chifflet, « Trump comĂ©die », Le RĂ©publicain lorrain, Groupe RĂ©publicain Lorrain Communication, Woippy, 22 aoĂ»t 2018, p. 23, (ISSN 0397-0639)
  • David Fontaine, "L'Histoire en Noirs et Blancs", Le Canard enchaĂźnĂ© No 5103, SAS Les Éditions MarĂ©chal - Le Canard enchaĂźnĂ© Paris, , p. 6, (ISSN 0008-5405)

Articles connexes

Liens externes

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