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Bessie Davidson

Bessie Davidson (Bessie Ellen) est une artiste peintre née le à Adélaïde en Australie (South Australia ou Australie du Sud). Elle est morte à Paris, dans son atelier du no 40 de la rue Boissonade, le .

Bessie Davidson

Biographie

Née dans une famille d'origine écossaise, Bessie Davidson a toujours cultivé la fierté de ses racines. On trouve parmi ses ascendants son arrière-grand-père William Gowan, sculpteur renommé. Sa grand-mère Frances Gowan était une artiste peintre.

Elle vit une enfance australienne et reçoit jusqu'en 1904 une formation de peintre avec son professeur Margaret Preston.

À l'âge de 24 ans, elle obtient de son père l'autorisation d'aller poursuivre des études artistiques en Europe. Elle part en compagnie de Margaret Preston. Elle passe d'abord quelques mois à Munich où elle suit des cours à la Künstlerinner Verein, avant de pouvoir s'installer à Paris, son véritable but.

Elle fréquente à Montparnasse l'atelier de la Grande Chaumière où elle deviendra l'élève de René-Xavier Prinet. Elle y rencontre également Germaine Desgranges, la future madame Philippe Besnard, avec laquelle elle se liera d'une amitié qui dura jusqu'à la mort des deux amies. Elle figure en compagnie de la famille Desgranges sur le tableau de René-Xavier Prinet Portraits d'amis ou Réunion chez Desgranges[1].

De retour en Australie de 1907 à 1910, elle y peint et expose à la South Australian Society d'Adélaïde, puis revient à Paris en 1910.

Elle s'intègre très vite au milieu artistique du moment, celui de Maurice Denis, Albert Besnard, George Desvallières, Jacques-Emile Blanche, Lucien Simon, Emile-René Ménard, Aman-Jean, etc.

Image externe
Lien vers une photographie de Bessie Davidson. Pour des questions de droit d'auteur, sa reproduction n'est pas autorisée sur la version francophone de Wikipédia.

Son atelier, qu'elle conservera toute sa vie, est installé rue Boissonade. Elle aura ultérieurement comme voisin de palier le peintre Raymond Legueult et, de l'autre côté de la rue, Conrad Kickert, peintre néerlandais qui restera toute sa vie en France et restera profondément lié à Bessie.

RetournĂ©e visiter sa famille en Australie en 1914, elle y apprend sur le bateau le dĂ©clenchement de la Première Guerre mondiale et dĂ©cide de repartir aussitĂ´t « soutenir ses amis Â» en France. Elle s'engage alors dans la Croix-Rouge française et servira comme infirmière dans les hĂ´pitaux militaires, notamment Ă  l'HĂ´pital Molitor. C'est dans ces circonstances, qu'elle fera la connaissance de celle qui deviendra son mĂ©cène, son mentor et une compagne dans la vie, Marguerite Leroy, dite « Dauphine Â». Cette dernière mourut en 1938.

La pĂ©riode 1918-1920 voit dans sa production des peintures en teintes douces (dĂ©trempe), des portraits, des fleurs, des intĂ©rieurs « oĂą chaque objet, Ă©toffe ou fauteuil, personnage mĂŞme, reste discrètement Ă  sa place et fait partie de l'intimitĂ© de l'ensemble Â».

Elle obtient en 1918 une commande de l'État qui la charge de peindre un tableau devant orner le carré des officiers du cuirassé Bretagne[2] qui fut coulé plus tard à Mers-el-Kebir.

En revanche, les années 1920 à 1938 sont marquées par une grande évolution et une abondante production pleine de vigueur, franchise et ampleur. C'est dans son atelier qu'elle reprend les esquisses réalisées en extérieur lors de ses séjours en Savoie (château de Villeneuve à Cognin, Talloires), sur la côte basque (Guéthary), en Normandie ou en Écosse, ou encore durant les voyages qu'elle fit en Autriche, Russie, Italie, Maroc et Suisse.

Bessie Davidson est vice-présidente du groupe des Femmes Artistes Modernes (FAM) de 1932 à 1936, groupe exposant dans des lieux variés (Théâtre Pigalle en 1932, Maison de France en 1933 et 1934, Galerie Bernheim-Jeune en 1935 et 1936).

Les expositions et salons se succéderont alors et l'on verra Bessie Davidson exposer aux côtés de Mary Cassatt, Olga Boznańska, Tamara de Lempicka, Mela Muter, Chana Orloff, Anita Conti, Marie Laurencin, Jacqueline Marval, Marie Bracquemond, Camille Claudel, Suzanne Valadon, etc. En 1929, elle présente ainsi au Salon des Tuileries la toile Chrysanthèmes et une Nature morte[3].

Jusqu'en 1939, ses apports aux divers salons et expositions prouvent la fécondité de son œuvre. Elle fut vice-présidente du Salon des Femmes Peintres et Sculpteurs, membre fondateur du Salon des Tuileries, membre du Salon de la Société nationale des beaux-arts, du Salon des indépendants, du Salon d'automne.

Et c'est en tant que peintre qu'elle est dĂ©corĂ©e en 1931 de la LĂ©gion d'honneur : « Ă  titre artistique Â» essentiellement (son engagement comme infirmière pendant la Grande Guerre est bien sĂ»r mentionnĂ©, mais c'est l'artiste, notamment la cofondatrice du Salon des Tuileries, qui est rĂ©compensĂ©e).

Les musées de Canberra, Adélaïde, Édimbourg, Kirkcaldy, La Haye, et, en France, Paris, Rouen, Beaune, Belfort, Roubaix (La Piscine) et Saint-Jacques-des-Blats (aux Chazes) possèdent quelques-unes de ses œuvres.

Durant la Seconde Guerre mondiale, elle est astreinte en tant que citoyenne britannique à séjourner dans la région de Grenoble, à La Tronche. Elle vécut alors de sa peinture, qu'elle exposa à Grenoble ainsi qu'à Lyon. Les toiles de cette époque sont superbes, sa touche est forte, virile même, lumineuse et vivante.

Revenue à Paris, ses grandes toiles sont plus rares. Elle peint de préférence des extérieurs sur petits panneaux de bois (plus d'une centaine d'études). 1951 est la dernière année où elle participe à un salon et marque, pratiquement, la fin de sa production de tableaux de grand format.

Bessie Davidson n'a guère cherchĂ© le succès. « Grande Dame Â» pleine de noblesse et de gĂ©nĂ©rositĂ©, elle fut aussi une grande artiste : son Ĺ“uvre reste celle d'une intransigeante Ă©cossaise nĂ©e en Australie, pays de grands espaces, et profondĂ©ment imprĂ©gnĂ©e de culture française.

Elle avait été la marraine de la fille de Philippe Besnard et de la fille de Conrad Kickert.

Ĺ’uvre

  • Portraits :
    • Elizabeth Johnson, c. 1894
    • Portrait of Miss G.R., 1906, Adelaide, Art Gallery of South Australia, Adelaide (Elder Bequest Fund)
    • David Davidson, 1908
    • AndrĂ© Foulon de Vaulx, 1913, coll. part.
    • Famille Desgranges, 1922
    • FĂ©lix Desgranges, coll. part.
    • Alberte Desgranges, coll. part.
    • Monsieur Migaud, coll. part.
    • Plusieurs autoportraits dont Self-portrait, 1909, Adelaide, Art Gallery of South Australia, Adelaide (Gift of Margaret (Mrs Klasen) and Sybil de Rose 1992)
  • ExtĂ©rieurs :
    • Venice, 1910, Venise, coll. part.
    • Mother and child, 1914, Medindie, Adelaide, Art Gallery of South Australia, Adelaide (Gift of Margaret (Mrs Klasen) and Sybil de Rose 1992)
    • Neige Château d'Oex (Suisse), fin annĂ©es 1930, Suisse, Art Gallery of South Australia, Adelaide (Bequest of the artist 1966)
    • Le Bain de Montgomery, Castillon, ca 1948[4]
  • IntĂ©rieurs :
    • An interior, 1920, Paris, Art Gallery of South Australia, Adelaide (Gift of Mrs C.Glanville 1968)
  • Natures mortes :
    • Le Faisan, 1939, musĂ©e des Chazes (France, Cantal)
    • Le Fauteuil vert, 1937, musĂ©e des Chazes (France, Cantal)
    • Magnolias, annĂ©es 1940, Paris, Art Gallery of South Australia, Adelaide (Bequest of the artist 1966)
    • Nature morte , sans date, MusĂ©e des beaux-arts de Beaune

Salons

Expositions

  • 1922-1923, Carnegie Institute, Pittsburgh, (Le livre vert, IntĂ©rieur)
  • 1924, Galerie Devambez (Groupe La Cimaise)
  • 1929, Galerie Ecalles, Paris (63 toiles)
  • 1931, Galerie Legrip, Rouen
  • 1932, 1933, 1934, 1935, 1936 : Femmes Artistes Modernes (FAM), Théâtre Pigalle, Maison de France, Galerie Bernheim-Jeune[5].
  • 1938, Petit Palais, Vingt-huitième Groupe des Artistes de ce temps (avec Kees van Dongen, Mela Muter, Philippe Besnard)
  • 1942, Galerie Saint-Louis, Grenoble
  • 1942, Galerie Solution, Lyon
  • 1999, Ambassade d'Australie, Paris (rĂ©trospective, environ 60 toiles)

Notes et références

  1. René-Xavier Prinet, 1917, don en 1964 au musée de Luxeuil.
  2. Base Arcade, cote F/21/4195.
  3. René Édouard-Joseph, Dictionnaire biographique des artistes contemporains, tome 1, A-E, Art & Édition, 1930, p. 359.
  4. A Studio in Montparnasse, Penelope Little, planche 47, p.198
  5. Catalogues des expositions

Annexes

Bibliographie

  • (en) BĂ©nĂ©zit, (ISBN 9780199773787), (lire en ligne e- (ISBN 9780199899913)).
  • Madeleine Bunoust, Quelques femmes peintres, 36 planches, Paris, Stock, 1936, p. 48.
  • (en) Penelope Little, A Studio in Montparnasse, Bessie Davidson: An Australian Artist in Paris, Craftsman House, 2003 (ISBN 1 877004 28 6).
  • (en) Jane Hylton, South Australian Women Artists, Art Gallery Board of South Australia, Adelaide, 1994 (ISBN 0 7308 3064 0).
  • Amaury de Louvencourt et Agnès Sevestre-BarbĂ©, catalogue de la vente Beaussant-Lefèvre du , HĂ´tel Drouot, Paris.
  • (en) Tansy Curtin, Bendigo Art Gallery : Australian Artists in France, Bendigo, 2007 (ISBN 978-0-949215-48-2).

Liens externes

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