AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Be Here Now

Be Here Now est le troisiÚme album studio du groupe de rock anglais Oasis. Sorti le chez Creation Records, cet album était trÚs attendu, à la fois par les critiques et les fans, du fait du succÚs des deux premiers albums du groupe, Definitely Maybe (1994) et (What's the Story) Morning Glory? (1995). La sortie de l'album fut précédée d'une grande effervescence dans la presse musicale et grand public. L'entreprise chargée du management du groupe, Ignition, était consciente des dangers d'une surexposition et contrÎla fortement l'accÚs des médias à l'album avant sa sortie. Les passages radio étant limités, les journalistes devaient observer le silence. Cette tactique eut pour résultat d'éloigner une partie des journalistes, mais aussi des personnes de l'industrie du disque liées au groupe. La restriction à l'accÚs à l'album avant sa sortie officielle alimenta de nombreuses spéculations autour de celui-ci au sein de la scÚne musicale britannique.

Be Here Now
Album de Oasis
Sortie
EnregistrĂ© Novembre 1996 – Avril 1997
Studios Abbey Road, AIR, Orinoco et Master Rock, Londres ; Studios Ridge Farm, Surrey
Durée 71:33
Genre Britpop
Producteur Owen Morris, Noel Gallagher
Label Creation Records

Albums de Oasis

Singles

  1. D'You Know What I Mean?
    Sortie : 7 juillet 1997
  2. Stand by Me
    Sortie : 22 septembre 1997
  3. All Around the World
    Sortie : 12 janvier 1998
  4. Don't Go Away
    Sortie : 19 février 1998 (Japon uniquement[1])

Be Here Now est devenu l'album Ă  s'ĂȘtre vendu le plus rapidement au Royaume-Uni Ă  l'Ă©poque, avec 424 000 exemplaires vendus dĂšs le jour de sa sortie, et plus d'un million en deux semaines[2]. MalgrĂ© un accueil critique extrĂȘmement positif Ă  sa sortie, l'album est aujourd’hui considĂ©rĂ© par la presse, le public et la plupart des membres d'Oasis comme trop complaisant. Le producteur Owen Morris a dĂ©clarĂ© que les sessions d’enregistrements avaient Ă©tĂ© Ă©maillĂ©es de conflits et entachĂ©es par la drogue, et que le groupe n’était lĂ  que pour l’argent[3]. En 2008, l'album s'Ă©tait vendu Ă  huit millions d'exemplaires dans le monde.

GenĂšse

Contexte

En 1996, aprĂšs les cartons de leurs deux derniers opus Definitely Maybe et (What's the Story) Morning Glory?, Oasis est selon le guitariste Noel Gallagher « le plus grand groupe de rock de la Terre [
] plus populaire que Dieu, si j’ose dire[4] ». Il en rĂ©sulte une frĂ©nĂ©sie mĂ©diatique autour du groupe, dont les membres deviennent des habituĂ©s des grands mĂ©dias britanniques, avec tous les risques que cela peut comporter[5].

À cette Ă©poque, les membres du groupe sĂ©journent en compagnie de Johnny Depp et Kate Moss dans la villa de Mick Jagger Ă  Moustique. C’est au cours de leur dernier sĂ©jour sur l’üle que Noel Ă©crit la plupart des chansons prĂ©sentes sur Be Here Now[6]. En panne d’inspiration, il n’avait Ă©crit qu’un seul riff au cours des six mois suivant la sortie de Morning Glory. Il finit par s’imposer une discipline et passe ses journĂ©es isolĂ© dans une piĂšce pour composer, ne sortant que pour dĂ©jeuner et dĂźner[7]. « La plupart des chansons ont Ă©tĂ© Ă©crites avant le renouvellement de notre contrat avec notre label, se souvient Noel. J’ai Ă©crit les paroles en deux semaines, pendant mes vacances[8]. » Le producteur du groupe, Owen Morris, rejoindra ensuite Noel avec un 8-pistes Tascam pour enregistrer des dĂ©mos accompagnĂ©es d'une boĂźte Ă  rythmes et d'un clavier[9].

En , Oasis joue deux concerts devant 250 000 personnes Ă  Knebworth House, dans le Hertfordshire. Plus de 2 500 000 fans avaient demandĂ© des billets[10]. Ces concerts marquent l’apogĂ©e d’Oasis, mais la presse musicale et le groupe savent qu’ils sont au sommet de leur gloire et qu’ils ne peuvent que redescendre[4]. À cette Ă©poque, les relations au sein du groupe sont Ă©maillĂ©es de conflits. Le , le chanteur Liam Gallagher refuse de chanter pour une reprĂ©sentation au Royal Festival Hall Ă  Londres pour MTV Unplugged, prĂ©textant un mal de gorge[11]. Il assiste cependant au concert, provoquant Noel depuis le balcon supĂ©rieur. Quatre jours plus tard, Liam refuse de partir avec le groupe pour une tournĂ©e amĂ©ricaine, se plaignant de devoir acheter une maison avec sa petite amie de l’époque, Patsy Kensit. Il rejoint le groupe quelques jours plus tard Ă  New York pour un concert important aux MTV Video Music Awards, mais il fait exprĂšs de chanter faux en crachant de la biĂšre et de la salive pendant la reprĂ©sentation[12].

MalgrĂ© de nombreuses querelles internes, la tournĂ©e se poursuit jusqu’à Charlotte, en Caroline du Nord, oĂč Noel finit par perdre patience avec Liam et annonce qu'il quitte le groupe. « À vrai dire, je n’avais plus envie de continuer, se remĂ©more-t-il. Je n'Ă©tais pas prĂȘt Ă  faire partie d’un groupe oĂč tout le monde se dĂ©testait[4]. » Noel rejoindra Oasis quelques semaines plus tard, mais l’entourage du groupe commence Ă  s’inquiĂ©ter. À cette Ă©poque, le groupe dispose d’assez de chansons enregistrĂ©es sous forme de dĂ©mos pour constituer un album, et les frĂšres Gallagher estiment qu'ils devraient partir en studio le plus rapidement possible. Dans une interview en 2007, le manager du groupe Marcus Russell dĂ©clare : « Avec le recul, nous n’aurions pas dĂ» aller en studio si rapidement. Il aurait Ă©tĂ© plus judicieux d’attendre quelques mois, de faire une pause. Mais Ă  l'Ă©poque, nous pensions que c’était la bonne chose Ă  faire. Si tu es un groupe et que tu as une douzaine de chansons que tu trouves gĂ©niales, pourquoi ne pas les enregistrer[4] ? »

« Je dois reconnaĂźtre que j’ai merdĂ© — et je pense que Noel aussi a merdĂ© —, et que nous aurions dĂ» plus souvent utiliser et nous rĂ©fĂ©rer aux dĂ©mos pendant l’enregistrement de l’album [
] Be Here Now aurait Ă©tĂ© un bien meilleur disque si nous avions pu utiliser les pistes de guitare, basse et percussions de Noel issues des dĂ©mos de Moustique. Nous aurions pu overdubber la batterie, les voix de Liam, la guitare de Bonehead, et on aurait obtenu un excellent album. Je dois donc tristement admettre que j’ai royalement merdĂ© sur le coup. »

Owen Morris, à propos des démos de Moustique[9]

Dans une interview en 2006, Noel reconnaĂźt que le groupe aurait dĂ» se sĂ©parer pendant un an ou deux au lieu d'aller en studio[13]. Cependant, Owen Morris Ă©crira plus tard : « Nous avons tous fait l’erreur — et j’inclus le management du groupe — de ne pas enregistrer Be Here Now durant l'Ă©tĂ© 1996. L’enregistrement aurait Ă©tĂ© bien diffĂ©rent : heureux, probablement. » Il a dĂ©crit les dĂ©mos de Moustique comme Ă©tant les derniers bons enregistrements qu’il a faits avec Noel et a dĂ©clarĂ© que leurs relations s'Ă©taient dĂ©gradĂ©es aprĂšs le concert Ă  Knebworth[9].

Enregistrement et production

Be Here Now a été en partie enregistré aux studios Abbey Road.

L’enregistrement dĂ©bute le aux studios Abbey Road, Ă  Londres[14]. Selon Morris, la premiĂšre semaine est « absolument horrible », au point qu’il conseille Ă  Noel d’abandonner l’enregistrement : « Il a haussĂ© les Ă©paules et m’a rĂ©pondu que tout allait bien se passer. Alors on a continuĂ©. » À l'Ă©poque, Liam Ă©tait sous le feu des tabloĂŻds. Le , il est arrĂȘtĂ© aux Q Awards pour possession de cocaĂŻne. Le battage mĂ©diatique qui en rĂ©sulte pousse le management du groupe Ă  dĂ©mĂ©nager l’enregistrement dans un studio moins facilement accessible aux paparazzis. « On avait pas mal de contacts qui suivaient Oasis », se souvient Dominic Mohan, rĂ©dacteur en chef du Sun Showbiz. « Je ne sais pas s’ils dealaient de la drogue, mais certains d’entre eux Ă©taient un peu louches[4]. »

La photographe officielle d'Oasis, Jill Furmanovsky, est elle aussi victime de l’emballement mĂ©diatique et devient la proie de journalistes de tabloĂŻds vivant au-dessus de son appartement : « Ils croyaient que le groupe s’était planquĂ© chez moi. » Dans une ambiance paranoĂŻaque, les membres du groupe prennent leurs distances avec leur entourage le moins proche. Selon Johnny Hopkins, l’attachĂ© de presse du label d’Oasis Creation Records, « certaines personnes Ă©taient Ă©vincĂ©es de l’entourage d’Oasis, des gens qui les connaissaient avant qu’ils ne soient cĂ©lĂšbres plutĂŽt que parce qu’ils Ă©taient cĂ©lĂšbres ». Hopkins compare la situation Ă  une cour mĂ©diĂ©vale, avec des rois, des courtisans et des bouffons. « Dans une telle situation, n'importe qui perdrait le sens des rĂ©alitĂ©s », ajoute-t-il[4].

Le , Oasis s’installe dans les studios Ridge Farm, dans la campagne du Surrey. MalgrĂ© un regain d’énergie initial, les premiers enregistrements sont entachĂ©s par la consommation gĂ©nĂ©ralisĂ©e de drogues. « La premiĂšre semaine, quelqu’un a essayĂ© de choper 30 grammes d’herbe mais il s’est retrouvĂ© avec 30 grammes de cocaĂŻne, se souvient Morris. Ça rĂ©sume un peu tout[4]. » Noel n’est mĂȘme pas prĂ©sent pendant l’enregistrement des voix de Liam. Morris trouvait les nouvelles compositions mĂ©diocres, mais quand il donnait son avis, Noel l’interrompait : « Alors je retournais me poudrer le nez. » Au dĂ©part, Morris souhaitait simplement rĂ©utiliser les pistes des dĂ©mos puis overdubber la batterie, les voix et la guitare rythmique, mais le 8-pistes qu’il avait utilisĂ© l’avait contraint Ă  employer la technique du ping-pong. Il Ă©tait donc impossible de transfĂ©rer ces pistes sans la boĂźte Ă  rythmes[9].

Noel voulait que l’album ait un son aussi dense et « colossal » que possible : il n’était pas rare qu’il superpose de nombreuses pistes de guitare, parfois jusqu’à dix couches de guitares identiques, afin d’obtenir plus de volume sonore[4]. Alan McGee, le patron du label Creation, se rendit au studio pendant la phase de mixage de l’album : « Je passais au studio, et il y avait tellement de cocaĂŻne [
] Owen Ă©tait incontrĂŽlable alors que c’était lui le responsable. La musique Ă©tait assourdissante[6]. » Ce Ă  quoi Morris a rĂ©pondu : « Alan McGee Ă©tait le patron du label. Pourquoi n’a-t-il pas pris de mesures Ă  l'encontre du producteur “incontrĂŽlable” ? C’était clairement lui, le patron du label, qui Ă©tait responsable. » Morris a aussi dĂ©clarĂ© que lui-mĂȘme et le groupe avaient dĂ» faire face Ă  des difficultĂ©s personnelles la veille de la visite de McGee[9].

Caractéristiques artistiques

Musique et paroles

Comme sur les deux prĂ©cĂ©dents albums du groupe, les chansons de Be Here Now prennent souvent des allures d’hymnes de stade. Les structures sont conventionnelles[15] et respectent gĂ©nĂ©ralement le format couplet – refrain – couplet – refrain – pont – refrain caractĂ©ristique du genre. Dans une chronique pour Nude as the News, Jonathan Cohen remarque que l’album est « quasiment interchangeable avec Definitely Maybe ou sa suite Ă  succĂšs, (What’s the Story) Morning Glory?[16] ». Noel avait dĂ©clarĂ© qu’il composerait trois albums dans ce style gĂ©nĂ©rique[15]. Cependant, les chansons de Be Here Now se distinguent de par leur longueur : D'You Know What I Mean? s’étire sur presque huit minutes tandis qu’All Around the World, avec ses trois changements de tonalitĂ©[16], dĂ©passe les neuf minutes[15]. Avec ses nombreux overdubs de guitare, la production est plus complexe et plus riche qu’auparavant[17]. Alors que sur Definitely Maybe, Morris avait prĂ©fĂ©rĂ© se dĂ©barrasser des overdubs superflus, celui-ci semble avoir « encouragĂ© avec enthousiasme » leur utilisation excessive sur Be Here Now. My Big Mouth contiendrait ainsi une trentaine de pistes de guitare[6]. Les parties de guitare sont dĂ©crites comme « rudimentaires » par Rolling Stone[18]. Parmi les expĂ©rimentations faites en studio, on peut citer le sample ralenti issu de Straight Outta Compton de NWA prĂ©sent dans D’You Know What I Mean?[19], ainsi que la prĂ©sence d'harmonies vocales psychĂ©dĂ©liques et d'un mellotron sur Magic Pie. Noel a « fait glisser [s]es coudes sur le clavier, et ça a fait ce son de dingue qui a fait rigoler tout le monde[7] ». Avec sa production trĂšs riche en frĂ©quences aiguĂ«s, l’album Ă©voque aussi bien les groupes signĂ©s chez Creation vers la fin des annĂ©es 1980 (comme My Bloody Valentine) que l’album Raw Power des Stooges, connu pour sa production brute[19].

En ce qui concerne les mĂ©lodies vocales, Noel confirme son attrait pour les « refrains chantĂ©s Ă  tue-tĂȘte », mais le journaliste Paul Du Noyer estime que « contrairement aux disques prĂ©cĂ©dents, certaines chansons arrivent Ă  dĂ©passer leur statut d’hymne pour piliers de bar[15] ». Phil Sutcliffe Ă©crit dans Q que les paroles de Noel sur Be Here Now se caractĂ©risent par leur « optimisme bĂ©at, entrecoupĂ© d’une flopĂ©e de rĂ©fĂ©rences aux Beatles et aux annĂ©es 1960, d’une chanson d’amour mal dĂ©grossie pour Meg, et d’autres tĂ©moignages de son incapacitĂ© Ă  exprimer ses Ă©motions avec la moindre profondeur[7] ».

Les paroles sont par ailleurs qualifiĂ©es d’inĂ©gales, « insipides » ou « avisĂ©es » selon les morceaux[16], mais Du Noyer remarque que Noel se dĂ©crit lui-mĂȘme dans ses paroles comme un « philosophe amateur [
], souvent romantique au point d’en ĂȘtre miĂšvre ». Du Noyer reconnaĂźt aussi que malgrĂ© leur romantisme exacerbĂ©, les morceaux Don’t Go Away et The Girl in the Dirty Shirt « tĂ©moignent d’une compassion et d’une sensibilitĂ© dont ne saurait faire preuve le premier nigaud venu ». Il ajoute que « malgrĂ© une tendance Ă  se perdre dans des considĂ©rations mĂ©taphysiques, Noel Ă©crit des paroles simples et efficaces de par leur sincĂ©ritĂ©, poĂ©tiques sans en faire trop[15] ». Pour le journaliste Paul Lester, des titres de chansons comme Stand by Me ou Don’t Go Away peuvent ĂȘtre interprĂ©tĂ©s comme une sĂ©rie de suppliques de la part de Noel, adressĂ©es aussi bien Ă  ses proches qu’à son public[19].

Les parties vocales de Liam sont trÚs appréciées par Du Noyer, pour qui son chant « punk et geignard est immédiatement reconnaissable[15] ». Selon Lester, malgré son statut de « porte-parole » de Noel, Liam est « la voix de tous les jeunes hommes issus de la classe ouvriÚre, aspirant au succÚs et à une vie meilleure[19] ».

Pochette de l'album

La photo de la pochette de l'album a été prise au manoir Stocks House, construit au XVIIIe siÚcle.

La photo qui illustre l’album a Ă©tĂ© prise en Ă  Stocks House dans le Hertfordshire, Ă  l’ancienne rĂ©sidence de Victor Lownes, le responsable des Playboy Clubs au Royaume-Uni jusqu'en 1981. Dans celle-ci, les membres du groupe posent devant l’hĂŽtel, entourĂ©s de divers accessoires. Au centre de la photo, une Rolls-Royce flotte dans la piscine. Le photographe Michael Spencer Johns a dĂ©clarĂ© qu’il Ă©tait initialement question de photographier chaque membre du groupe dans diffĂ©rents endroits Ă  travers le monde mais que face aux coĂ»ts prohibitifs, la sĂ©ance photo a dĂ» ĂȘtre transfĂ©rĂ©e Ă  Stocks House. Spencer se souvient que le shooting a « sombrĂ© dans le chaos ». Il ajoute : « À vingt heures, tout le monde Ă©tait au bar, le plateau avait Ă©tĂ© envahi par des Ă©coliers, et l’équipe technique n’arrivait pas Ă  faire marcher le gĂ©nĂ©rateur. On aurait dit un mĂ©lange entre Alice au pays des merveilles et Apocalypse Now. » En rĂ©ponse aux suppositions des critiques quant Ă  la signification des objets prĂ©sents sur la pochette, Johns a rĂ©pondu que Gallagher avait simplement choisi ce qui lui plaisait dans la boutique d'accessoires de la BBC. Parmi ces objets, on peut citer le globe gonflable faisant rĂ©fĂ©rence Ă  la pochette de Definitely Maybe, ainsi que la Rolls-Royce, une idĂ©e d’Arthurs[20]. La date sur le calendrier indiquait la date de sortie de l’album et variait selon les pays. Selon le journaliste John Harris, cela avait pour but d’encourager les fans Ă  acheter l’album le jour de la sortie en leur donnant l’impression de participer Ă  un Ă©vĂ©nement historique[6].

Parution et réception

Promotion

AprĂšs leur premiĂšre Ă©coute de Be Here Now chez Noel Gallagher, Alan McGee, l’attachĂ© de presse de Creation Johnny Hopkins et la responsable marketing Emma Greengrass avaient tous des doutes quant Ă  la valeur artistique de l’album, mais ils dĂ©cidĂšrent de les garder pour eux. Un employĂ© de Creation se souvient de « beaucoup de hochements de tĂȘte et de tapes dans le dos[21] ». McGee a depuis reconnu qu’il avait initialement beaucoup de rĂ©serves par rapport Ă  l’album : « Je l’ai Ă©coutĂ© en studio et je me souviens avoir dit : « On ne va en vendre que sept millions d’exemplaires. » [
] Je trouvais que l’album sonnait trop agressif[21]. » Il dĂ©clara pourtant quelques jours plus tard dans la presse que l’album se vendrait Ă  vingt millions d’exemplaires. InquiĂ©tĂ©s par les dĂ©clarations grandiloquentes de McGee, Oasis et leur agence de management Ignition dĂ©cidĂšrent conjointement de l’empĂȘcher de prendre part Ă  la campagne de promotion de l’album. Afin d’éviter les fuites et la surmĂ©diatisation, Ignition dĂ©cida de ne pas diffuser de musique ou d’informations au-delĂ  du cercle restreint des personnes impliquĂ©es dans la sortie de l’album, l’objectif Ă©tant de prĂ©senter le disque comme un « recueil ordinaire de chansons ». À cet Ă©gard, le modeste budget marketing consacrĂ© Ă  l’album fut mis au service d’une campagne de promotion discrĂšte : les affiches dans la rue et les encarts dans la presse furent prĂ©fĂ©rĂ©s aux panneaux d’affichage et aux publicitĂ©s tĂ©lĂ©visĂ©es. « On voulait que la sortie de l’album reste discrĂšte. On ne voulait surtout pas perdre le contrĂŽle de la bĂȘte », observa Greengrass[21].

Cependant, la mainmise d’Ignition se retourna contre eux : en plus de gĂ©nĂ©rer une hype inattendue, cette tentative de contrĂŽler l’accĂšs Ă  l’album fut mal perçue et Ă©loigna les membres de la presse et des mĂ©dias, ainsi que la plupart de l’équipe de Creation. Quand D’You Know What I Mean? fut choisi comme premier single, Ignition dĂ©cida de retarder le plus possible les diffusions radio afin d’éviter une mĂ©diatisation trop prĂ©coce. NĂ©anmoins, trois stations de radio brisĂšrent l’embargo, ce qui fit paniquer Ignition. « Cela faisait six mois qu’on avait ces foutues rĂ©unions secrĂštes, et ils ont fait foirer tout notre plan. Putain, quel cauchemar ! » se souvient Greengrass[21]. Dix jours avant la sortie de l’album, BBC Radio 1 reçut un CD contenant trois chansons Ă  diffuser sous condition que l’animateur Steve Lamacq parle par-dessus les morceaux, afin d’empĂȘcher les auditeurs de les copier illĂ©galement. Le lendemain de la diffusion, Lamacq reçut un coup de tĂ©lĂ©phone de la part d’Ignition l’informant qu’il n’aurait pas le droit de diffuser d’autres chansons parce qu’il n’avait pas assez parlĂ© par-dessus les morceaux : « La nuit suivante, j’ai dĂ» dĂ©clarer Ă  l’antenne que nous n’aurions pas le droit de passer d’autres morceaux. C’était complĂštement absurde[6]. » Selon John Andrews, le directeur marketing de Creation, tout le monde dans le label dĂ©testait Oasis Ă  cause de cette campagne de promotion : « Leur Ă©quipe nous disait : « DĂ©solĂ©, vous n’avez pas le droit de venir au bureau entre telle heure et telle heure. Vous n’avez pas le droit de mentionner le mot Oasis. » On se croyait dans une dictature[21]. » Un employĂ© se souvient d’un incident oĂč « quelqu’un est venu vĂ©rifier nos tĂ©lĂ©phones parce qu’ils pensaient que The Sun nous avait mis sur Ă©coute[21]. »

Peu de temps avant la sortie, Hopkins commença Ă  distribuer des cassettes de l’album Ă  la presse musicale. selon le journaliste de Select Mark Perry, Hopkins demanda Ă  chaque journaliste de signer un contrat contenant une clause stipulant que le ou la destinataire de la cassette ne devait parler de l’album Ă  personne, mĂȘme pas Ă  sa compagne ou son compagnon. « En gros, on n’avait pas le droit de parler du disque avec notre copine au lit[21]. » Selon un article dans le Mail on Sunday, le manager du groupe Marcus Russell avait « l’esprit vif comme l’éclair et un sens de l’organisation digne de Winston Churchill. » Dans une interview en 1999, Greengrass reconnaĂźt : « Avec le recul, je me rends compte qu’on a fait beaucoup de choses ridicules. Maintenant, quand on a des rĂ©unions [pour Oasis], on se dit : « C’est sur Internet, ça se vend Ă  la sauvette au Camden Market
 Peu importe. » Je pense qu’on a appris la leçon[21]. » Mark Perry ajoute : « Il me semble assez clair, surtout aprĂšs avoir Ă©coutĂ© l’album, qu’ils avaient tous Ă©tĂ© pris d’une folie des grandeurs cocaĂŻnĂ©e qui confinait Ă  l’absurde. Je me souviens de moi en train de rire Ă  l’écoute d’All Around the World tellement c’était ridicule
 et pas dĂ©plaisant, d’ailleurs. Je me disais clairement qu’ils s’étaient fait des montagnes de coke pendant l’enregistrement[21]. »

SuccĂšs critique et commercial

Be Here Now
Compilation des critiques
PĂ©riodiqueNote
AllMusic3.5 Ă©toiles sur 5[22]
NME8/10[23]
Pitchfork7.9/10[24]
Q5 Ă©toiles sur 5[25]
Rolling Stone4 Ă©toiles sur 5[18]
Spin6/10[26]

Be Here Now sort le jeudi au Royaume-Uni. La date de sortie avait Ă©tĂ© avancĂ©e de peur que des exemplaires importĂ©s de l’album, destinĂ©s au marchĂ© amĂ©ricain, ne soient disponibles en Grande-Bretagne avant la date de sortie officielle[6]. Afin de ne pas attirer les camĂ©ras avec une ouverture exceptionnelle des magasins Ă  minuit, Ignition avait fait signer des contrats aux dĂ©taillants stipulant qu’ils ne devaient pas vendre le disque avant huit heures[21]. MalgrĂ© tout, les camĂ©ras Ă©taient lĂ  Ă  l’heure prĂ©vue, arrivĂ©es juste Ă  temps pour filmer les premiĂšres ventes initialement timides. Ce n'est qu'Ă  la mi-journĂ©e que les ventes dĂ©collent : plus de 424 000 exemplaires de Be Here Now sont ainsi Ă©coulĂ©s le jour de sa sortie. En fin de journĂ©e le samedi suivant, les ventes s’élĂšvent Ă  663 389 exemplaires, ce qui en fait Ă  l’époque le meilleur dĂ©marrage de l'histoire du Royaume-Uni pour un album musical[27]. Aux États-Unis, Be Here Now dĂ©bute en deuxiĂšme place des charts, n’arrivant pas Ă  dĂ©trĂŽner l’album No Way Out de Puff Daddy. Les 152 000 ventes de la premiĂšre semaine, loin des 400 000 prĂ©vues, sont toutefois considĂ©rĂ©es comme dĂ©cevantes[28].

À sa sortie, les critiques de Be Here Now sont unanimement positives. Selon Harris, il faut remonter Ă  Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band pour retrouver un tel enthousiasme de la part de la presse[6]. Q dĂ©crit l'album comme Ă©tant « l’incarnation musicale de la cocaĂŻne », et la plupart des premiĂšres chroniques saluent l’album pour sa longueur, son ampleur et son ambition. Les critiques de l’album prĂ©cĂ©dent d’Oasis, (What’s the Story) Morning Glory?, avaient Ă©tĂ© plutĂŽt nĂ©gatives Ă  sa sortie, et la presse musicale britannique fut prise de court par le succĂšs de l’album, « un disque Ă©norme qui a dĂ©fini toute une Ă©poque », selon les mots du journaliste de Select Alexis Petridis. Ce dernier pense que les premiĂšres critiques Ă©logieuses de Be Here Now Ă©taient une concession faite Ă  l'opinion publique, comme un aveu d’échec de la part de la presse[29].

Postérité

« Cet album, c'est ce que tu obtiens quand tu mets une bande de mecs sous coke dans un studio alors qu'ils n'en ont rien Ă  foutre. Je ne sais pas ce qui s'est passĂ© [Ă  l'Ă©tape du mixage] mais on n'entend pas du tout la basse [
] Toutes les chansons sont beaucoup trop longues, les paroles sont Ă  chier, et la moindre milliseconde oĂč Liam la boucle est gĂąchĂ©e par un riff de merde Ă  la Wayne's World[30]. »

Noel Gallagher, Ă  propos de Be Here Now

À la fin de l’annĂ©e 1997, Be Here Now s’était vendu Ă  huit millions d’exemplaires Ă  travers le monde, la plupart des ventes ayant eu lieu au cours des deux premiĂšres semaines de sortie du disque. Une fois l’album diffusĂ© sur les stations de radio britanniques, les ventes commencĂšrent Ă  diminuer. Pour les fans, le disque n’était pas Ă  la hauteur de Morning Glory : en 1999, selon un article de Melody Maker, Be Here Now Ă©tait l’album le plus revendu dans les boutiques d’occasion[21]. Dans le documentaire de John Dower Live Forever: The Rise and Fall of Brit Pop sorti en 2003, le journaliste Jon Savage estime que Be Here Now marque la fin du mouvement britpop. Selon lui, bien que l’album ne soit pas « aussi dĂ©sastreux que tout le monde le dit », ce disque Ă©tait supposĂ© ĂȘtre « le chef-d’Ɠuvre du genre[30] ». Dans un article publiĂ© dans Q, Keith Cameron abonde dans le mĂȘme sens : « Parce qu’il n’était absolument pas Ă  la hauteur des attentes, Be Here Now a tuĂ© la britpop et laissĂ© la place Ă  de nouvelles tendances, une Ăšre oĂč la musique Ă©tait plus ambitieuse et moins ampoulĂ©e[4]. » Le journaliste du Irish Times Brian Boyd Ă©crit : « Aussi dĂ©mesurĂ© et cramĂ© que le groupe l’était Ă  l’époque, l’album fait preuve de cette arrogance insupportable si caractĂ©ristique des cocaĂŻnomanes[31]. » Le journaliste Garry Mulholland conclut que mĂȘme si l’album n’aurait jamais pu combler les attentes fĂ©briles qui le prĂ©cĂ©daient, cela n’enlĂšve rien au fait que « ce troisiĂšme opus d’Oasis n’est rien d’autre qu’un gros bruit dĂ©nuĂ© de sens[4] ».

Les frĂšres Gallagher ont des opinions divergentes sur l’album. En , Noel estime que la production est « fade » et que certains morceaux sont « de la grosse merde[4] ». Il dĂ©clarera plus tard : « Ce n’est pas parce que vous vendez beaucoup de disques que vous ĂȘtes forcĂ©ment bon. Regardez Phil Collins[32]. » Dans Live Forever: The Rise and Fall of Brit Pop, il renie l’album et attribue ses dĂ©fauts Ă  la consommation de drogues et Ă  l’indiffĂ©rence du groupe pendant l’enregistrement. Dans le mĂȘme documentaire, Liam dĂ©fend le disque : « À l’époque on le trouvait gĂ©nial, et je le trouve toujours aussi gĂ©nial aujourd’hui. Ce n’était pas Morning Glory, c’est tout[30]. » Dans une interview en 2006, il ajoute : « S’il [Noel] ne l’aime pas vraiment, il n’aurait pas dĂ» sortir ce putain d’album en premier lieu [
] Je ne sais pas ce qui lui prend. C’est un super album, mec, et moi j’en suis fier. Il est juste un peu long[33]. » Noel a constatĂ© que de nombreux fans d'Oasis, ainsi que des musiciens renommĂ©s comme Marilyn Manson, tiennent toujours cet album en haute estime[34].

Fiche technique

Liste des chansons

Toutes les chansons sont écrites et composées par Noel Gallagher.

Be Here Now
No Titre Durée
1. D'You Know What I Mean? 7:42
2. My Big Mouth 5:02
3. Magic Pie 7:19
4. Stand by Me 5:55
5. I Hope, I Think, I Know 4:23
6. The Girl in the Dirty Shirt 5:49
7. Fade In-Out 6:52
8. Don't Go Away 4:48
9. Be Here Now 5:13
10. All Around the World 9:20
11. It's Gettin' Better (Man!!) 7:00
12. All Around the World (Reprise) 2:10

RĂ©Ă©dition de 2016

Dans le cadre d'une campagne promotionnelle intitulĂ©e Chasing the Sun, l'album est rĂ©Ă©ditĂ© le . La version deluxe 3 CD inclut une version remasterisĂ©e de l'album, les sept faces B issues des trois singles britanniques, des dĂ©mos — y compris les sessions Ă  Moustique —, des enregistrements live et une version remixĂ©e de D'You Know What I Mean?

Crédits

Oasis

Musiciens additionnels et production

Classements et certifications

Classements hebdomadaires

Annexes

Bibliographie

  • (en) David Cavanagh, The Creation Records Story : My Magpie Eyes Are Hungry for the Prize, Londres, Virgin Books, , 785 p. (ISBN 0-7535-0645-9)
  • (en) John Harris, Britpop! : Cool Britannia and the Spectacular Demise of English Rock, Londres, Da Capo Press, , 464 p. (ISBN 0-306-81367-X)

Liens externes

Notes et références

  1. (en) « The Official Oasis Website - Oasis Be Here Now reissue » [archive du ]
  2. (en) « Adele's 25 just went platinum in 24 hours - Music Business Worldwide », (consulté le )
  3. (en) « Be Here Now — was it really so bad? » [archive du ], sur q4music.com (consultĂ© le ) : « La seule raison pour laquelle on Ă©tait lĂ , c'Ă©tait l'argent. Noel s'Ă©tait mis en tĂȘte que Liam Ă©tait un chanteur de merde, Liam s'Ă©tait mis en tĂȘte que les chansons de Noel Ă©taient de la merde, mais on y est allĂ©s quand mĂȘme. RĂ©sultat : des tonnes de drogue, de grosses disputes, une ambiance pourrie et des enregistrements de merde. »
  4. (en) Keith Cameron, « Last Orders », Q,‎
  5. (en) Stephen Thompson, « Oasis Be Here Now » [archive du ], sur The A.V. Club, (consulté le )
  6. (en) John Harris, Britpop! : Cool Britannia and the Spectacular Demise of English Rock, Londres, Da Capo Press, , 464 p. (ISBN 0-306-81367-X)
  7. (en) Phil Sutcliffe, « "Piece of piss!": The Oasis Diaries », Q,‎
  8. Mono, All Music, 26 octobre 2008
  9. (en) « The Rise and Fall of Me Recording Oasis » [archive du ], sur owenmorris.net (consulté le )
  10. (en) « The 90's Rock at Knebworth House » [archive du ] (consulté le )
  11. (en) « What The Tabloids Said About Liam Gallagher in 1996 » [archive du ], sur ukcia.org (consulté le )
  12. (en) Neil Strauss, « At the MTV Awards, All the World's a Stage », The New York Times,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  13. (en) « Noel Gallagher: We should never have made Be Here Now then », sur theguardian.com, (consulté le )
  14. (en) « Be Here Now – Oasis Official Website » [archive du ], sur oasisinet.com (consultĂ© le )
  15. (en) Paul Du Noyer, « Oasis: Be Here Now », Q,‎
  16. (en) Jonathan Cohen, « Oasis: Be Here Now » [archive], sur Nude as the News (consulté le )
  17. (en) Nick Southall, « Oasis: Don't Believe the Truth » [archive du ], sur Stylus Magazine, (consulté le )
  18. (en) David Fricke, « Be Here Now », Rolling Stone,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  19. (en) Paul Lester, « Oasis: Be Here Now », Uncut,‎
  20. (en) « "It was like Apocalypse Now." The story behind Be Here Now's sleeve », Q,‎
  21. (en) David Cavanagh, The Creation Records Story : My Magpie Eyes Are Hungry for the Prize, Londres, Virgin Books, , 785 p. (ISBN 0-7535-0645-9)
  22. (en) Stephen Thomas Erlewine, « Be Here Now – Oasis », sur allmusic.com (consultĂ© le )
  23. (en) Simon Williams, « Oasis – Be Here Now », NME,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  24. (en) Ryan Schreiber, « Oasis: Be Here Now » [archive du ], sur Pitchfork, (consulté le )
  25. (en) Paul Du Noyer, « Oasis: Be Here Now », Q,‎
  26. (en) Chris Norris, « Oasis: Be Here Now », Spin,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  27. (en) « Oasis' Be Here Now is Number 1 on the Official Vinyl Albums Chart », sur officialcharts.com (consulté le )
  28. (en) « Live Forever: Oasis shines in New York while sliding away on the chart », sur rollingstone.com, (consulté le )
  29. (en) Marc Brennan, « Yet Another Reason to Hate Oasis: Circulation and Branding in the UK Music Press » (consulté le )
  30. (en) Live Forever: The Rise and Fall of Brit Pop, de John Dower, de Passion Pictures, 2004
  31. (en) Brian Boyd, « The self-importance of being a coke-addled rock'n'roll star », sur irishtimes.com, (consulté le )
  32. (en) Mark Savage, « 1,000 Number ones: A chart history », sur bbc.com, (consulté le )
  33. (en) « Liam Gallagher: my Oasis best of », sur nme.com, (consulté le )
  34. (en) « Noel Gallagher discusses fan reactions to 'Be Here Now' », sur YouTube (chaßne officielle d'Oasis) (consulté le )
  35. (de) Charts.de – Oasis – Be Here Now. GfK Entertainment. PhonoNet GmbH.
  36. (en) Australian-charts.com – Oasis – Be Here Now. ARIA Top 50 album. Hung Medien.
  37. (de) Austriancharts.at – Oasis – Be Here Now. Ö3 Austria Top 40. Hung Medien.
  38. (nl) Ultratop.be – Oasis – Be Here Now. Ultratop 200 albums. Ultratop et Hung Medien / hitparade.ch.
  39. Ultratop.be – Oasis – Be Here Now. Ultratop 200 albums. Ultratop et Hung Medien / hitparade.ch.
  40. (en) « Top Albums/CDs - Volume 66, No. 1, September 08, 1997 » [archive du ], RPM (consulté le )
  41. (da) Danishcharts.com – Oasis – Be Here Now. Tracklisten. Hung Medien.
  42. (en) « Hits of the World », Billboard,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  43. (en) Oasis - Chart history – Billboard. Billboard 200. Prometheus Global Media.
  44. (fi) Finnishcharts.com – Oasis – Be Here Now. Suomen virallinen lista. Hung Medien.
  45. Lescharts.com – Oasis – Be Here Now. SNEP. Hung Medien.
  46. (hu) « Archívum - Slågerliståk - Keresés lista és dåtum szerint - 1997.37. hét 1997.09.08. - 1997.09.14. No.: 222 », sur MAHASZ (consulté le )
  47. (is) « TĂłnlist Top 40 », TĂłnlist,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  48. (ja) « ă‚Șă‚ąă‚·ă‚čăźă‚ąăƒ«ăƒăƒ ćŁČă‚ŠäžŠă’ăƒ©ăƒłă‚­ăƒłă‚° », sur Oricon (consultĂ© le )
  49. (en) Norwegiancharts.com – Oasis – Be Here Now. VG-lista. Hung Medien.
  50. (en) Charts.org.nz – Oasis – Be Here Now. RIANZ. Hung Medien.
  51. (nl) Dutchcharts.nl – Oasis – Be Here Now. Mega Album Top 100. Hung Medien.
  52. (en) « Official Albums Chart Top 100: 24 August 1997 – 30 August 1997 », sur The Official Charts Company (consultĂ© le )
  53. (en) Swedishcharts.com – Oasis – Be Here Now. Sverigetopplistan. Hung Medien.
  54. (en) Swisscharts.com – Oasis – Be Here Now. Schweizer Hitparade. Hung Medien.
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.