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Bataille de Wilson's Wharf

La bataille de Wilson's Wharf, également appelée bataille de fort Pocahontas, est une bataille de la guerre de Sécession qui s'inscrit dans la campagne de l'Overland du lieutenant général de l'Union Ulysses S. Grant contre l'armée de Virginie du Nord du général confédéré Robert E. Lee[note 2].

Bataille de Wilson's Wharf
Informations générales
Date
Lieu Charles City, Virginie
Issue Victoire de l'Union
Commandants
Edward A. WildFitzhugh Lee
Forces en présence
1 100 hommes
2 canons
USS Dawn[1]
2 500 hommes[1]
Pertes
6 tués
40 blessés[note 1]
6 tués
33 blessés

Guerre de SĂ©cession

Batailles

Campagne terrestre

CoordonnĂ©es 37° 18′ 24″ nord, 76° 59′ 48″ ouest
Géolocalisation sur la carte : États-Unis
(Voir situation sur carte : États-Unis)
Bataille de Wilson's Wharf
GĂ©olocalisation sur la carte : Virginie
(Voir situation sur carte : Virginie)
Bataille de Wilson's Wharf

Le , la division de cavalerie du major gĂ©nĂ©ral confĂ©dĂ©rĂ© Fitzhugh Lee (environ 2 500 hommes) attaquent le dĂ©pĂ´t d’approvisionnement de l'Union Ă  Wilson's Wharf, sur la James River, dans l'est de Charles City, Virginie. Ils sont repoussĂ©s par deux rĂ©giments afro-amĂ©ricains (environ 1 100 hommes) des United States Colored Troops (USCT) sous le commandement du brigadier gĂ©nĂ©ral Edward A. Wild, qui sont en train de construire une fortification, qui sera par la suite nommĂ© fort Pocahontas. La bataille est le premier combat de l'armĂ©e de Virginie du Nord de Robert E. Lee contre des troupes afro-amĂ©ricaines.

Contexte

Wild, médecin et fervent abolitionniste, a perdu son bras gauche lors de la bataille de South Moutain, en 1862. Après avoir recouvré la santé, il lève une unité d'anciens esclaves qu'on appelle la brigade africaine de Wild. Au cours de l'hiver de 1863-64, Wild conduit ces soldats au cours d'une expédition sur la côte de la Caroline du Nord, terrifiant la population blanche locale habituée à l'esclavage africain depuis le début du XVIIIe siècle[2].

La brigade de Wild dĂ©barque en Virginie, en et commence Ă  construire le fort Ă  Wilson's Wharf, un fort d'une sĂ©rie d'avant-postes de protection gardant les lignes d'approvisionnement pour la campagne de Bermuda Hundred du major gĂ©nĂ©ral de l'Union Benjamin Butler. Le quai est Ă  un coude stratĂ©gique de la James River, dominĂ© par de hautes falaises, Ă  3 kilomètres de la forĂŞt de Sherwood, la maison de l'ancien prĂ©sident amĂ©ricain John Tyler. Ă€ ce moment, l'unitĂ© de Wild a une rĂ©putation effrayante parmi les gens du sud. Les actions suivantes de Wild les alarment au plus haut point. Ses soldats libèrent et recrutent des esclaves et, dans un cas fouettent un propriĂ©taire d'une plantation qui a la rĂ©putation de duretĂ© envers ses esclaves. Les journaux de Richmond dĂ©noncent ces activitĂ©s et mettent une Ă©norme pression sur le gouvernement de Jefferson Davis pour mettre un terme aux dĂ©prĂ©dations de Wild[3].

CĂ©dant Ă  la pression politique, le conseiller militaire de Davis, le gĂ©nĂ©ral Braxton Bragg, ordonne Ă  la division de cavalerie de Fitzhugh Lee de « briser ce nid et d'arrĂŞter leur comportement barbare ». Alors que son oncle, Robert E. Lee, se bat contre Ulysses S. Grant Ă  North Anna Rivier, Fitz Lee prend des Ă©lĂ©ments de trois brigades de cavalerie, plus le 5th South Carolina Cavalry Regiment (2 500 hommes et un canon) pour une marche de 60 kilomètres Ă  partir d'Atlee's Station pour rejoindre Wilson's Wharf. Le gĂ©nĂ©ral confĂ©dĂ©rĂ© prĂ©voit pour lutter contre de la canaille, mais trouve plutĂ´t les dĂ©fenseurs du fort de Pocahontas vigilants et prĂŞts pour l'action[4].

Wild commande 1 100 hommes et deux canons. La force de l'Union se compose du 1st USCT et quatre compagnies du 10th USCT. La batterie M, du 3rd New York Artillery est la seule unitĂ© blanche dans les dĂ©fenses. La canonnière USS Dawn stationne sur la James River pour fournir l'appui-feu aux dĂ©fenseurs du fort. Le fort est en forme de croissant, face au nord, sur environ 1 kilomètre de long, Ă  cheval sur la route du quai. Il est ancrĂ© sur les deux extrĂ©mitĂ©s — Ă  l'ouest sur une falaise et Ă  l'est par une branche du Kennon Creek — de sorte qu'il ne peut pas ĂŞtre flanquĂ©. Il est bordĂ© par un profond et large fossĂ© et des abattis[5].

Bataille

Autour de midi, le , les hommes de Lee chargent et rentrent dans les piquets de l'Union qui sont postĂ©s près de la Charles City Road, Ă  environ 1,5 kilomètre au nord du fort. Vers 13 h 30, le fort est investi et Lee envoie deux officiers sous un drapeau de trĂŞve avec un message exigeant la reddition de la garnison. Il promet que les soldats noirs seront emmenĂ©s Ă  Richmond et traitĂ©s comme des prisonniers de guerre, mais s'ils ne se rendent pas, il ne serait pas « responsable des consĂ©quences ». Wild et de ses hommes interprètent cela comme la signification que certains des hommes seront restituĂ©s Ă  leurs anciens maĂ®tres et les autres seront jugĂ©s par les autoritĂ©s de l'État pour incitation Ă  l'insurrection. Wild renvoie une rĂ©ponse Ă©crite qui dit « On va essayer » et verbalement dit aux deux officiers : « Prenez le fort si vous le pouvez »[6].

Lee planifie une attaque sur deux fronts. La brigade du brigadier gĂ©nĂ©ral Williams C. Wickham se dĂ©place Ă  l'est du fort, cachĂ©e dans les ravins de Kennon Creek. Pour distraire l'attention des fĂ©dĂ©raux de l'attaque de Wickham, le colonel John Dunovant du 5th South Carolina fait une dĂ©monstration Ă  l'extrĂ©mitĂ© ouest du fort. Les hommes de Dunovant avancent aussi loin que le fossĂ© et les abattis, mais ils sont repoussĂ©s par des tirs nourris. Les hommes de Wickham se prĂ©cipitent vers l'avant Ă  travers un champ Ă  dĂ©couvert et rencontrent par des manĹ“uvres imbriquĂ©es des tirs de mousquet, des salves d'obus Ă  partir des deux canons Parrott de 10 livres, et les tirs navals du Dawn[7].

Alors que Lee recherche un point faible dans les défenses du fort, les renforts de l'Union arrivent à environ 16 heures sur le bateau à vapeur George Washington, transportant quatre compagnies du 10th USCT. Lee ordonne à ses hommes de se retirer vers Charles Ville Court House et le lendemain matin, ils retournent Atlee's Station[8].

Conséquences

Environ 200 confĂ©dĂ©rĂ©s sont tuĂ©s ou blessĂ©s dans l'attaque avortĂ©e. Les pertes fĂ©dĂ©rales s'Ă©lèvent Ă  six tuĂ©s et 40 blessĂ©s[9]. Quelques soldats afro-amĂ©ricains sont capturĂ©s, dont certains sont abattus et un autre est renvoyĂ© chez son maĂ®tre, Ă  Richmond. MatĂ©riellement, cette action a eu peu d'effet sur l'issue de la guerre, mais le Nord obtient une victoire de propagande. Elle est le premier grand combat de rencontre entre l'armĂ©e de Virginie du Nord et des soldats noirs, qui se sont bien battus dans un combat dĂ©fensif contre une plus grande force en attaque. Les gens du sud, refusant de reconnaĂ®tre leur dĂ©faite contre une force Ă  prĂ©dominante afro-amĂ©ricaine, affirment que six canonnières et un nombre important de soldats blancs de l'Union ont Ă©tĂ© impliquĂ©s dans l'action. Dans son rapport, Fitz Lee minimise Ă  la fois sa force et ses pertes[10].

Notes et références

Notes

  1. Rhea, p. 366. Malgré ses chiffres, Rhea rapporte qu'une « poignée » de noirs sont capturés. Kennedy, p. 290, cite 26 pertes de l'Union, 140 confédérées. Salmon, p. 328, déclare que « Lee reconnait 10 tués, 48 blessés, et 4 disparus, mais les fédéraux rapporte des pertes confédérées approchant 180. Dans le camp de l'Union, Wild rapporte 7 tués et 40 blessés ». Robertson, p. 231, cite 23 pertes e l'Union et 39 confédérés (20 tués et 19 prisonniers).
  2. On peut aussi dire que cet engagement serait à classer de manière plus appropriée comme faisant partie de la campagne de Bermuda Hundred.

Références

  1. Rhea, pp. 363-64; Salmon, p. 326; Kennedy, p. 290.
  2. Rhea, p. 362.
  3. Rhea, p. 362; Salmon, pp. 325-26.
  4. Rhea, pp. 363-64; Salmon, p. 326.
  5. Rhea, p. 364; Salmon, p. 326.
  6. Rhea, pp. 364-65; Salmon, p. 327.
  7. Rhea, p. 365; Salmon, p. 327.
  8. Rhea, p. 366; Salmon, p. 327.
  9. Rhea, p. 366.
  10. Rhea, pp. 367-68.

Bibliographie

  • Kennedy, Frances H., ed. The Civil War Battlefield Guide. 2nd ed. Boston: Houghton Mifflin Co., 1998. (ISBN 0-395-74012-6).
  • Rhea, Gordon C. To the North Anna River: Grant and Lee, May 13–25, 1864. Baton Rouge: Louisiana State University Press, 2000. (ISBN 0-8071-2535-0).
  • Robertson, William Glenn. Backdoor to Richmond: The Bermuda Hundred Campaign, April–June 1864. Baton Rouge: Louisiana State University Press, 1987. (ISBN 0-8071-1672-6).
  • Salmon, John S. The Official Virginia Civil War Battlefield Guide. Mechanicsburg, PA: Stackpole Books, 2001. (ISBN 0-8117-2868-4).
  • National Park Service battle description

Liens externes

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