Accueil🇫🇷Chercher

Bataille de Remagen

La bataille de Remagen est une bataille de la campagne d'Allemagne qui oppose les forces américaines et belges aux forces allemandes du 7 au lors de la Seconde Guerre mondiale. L'affrontement, qui fait partie de l'opération Lumberjack, abouti à la capture inattendue par les forces alliées du pont Ludendorff sur le Rhin.

Bataille de Remagen
Description de cette image, également commentée ci-après
Soldats américains traversant le pont de Remagen avant son effondrement le 8 mars 1945.
Informations générales
Date du 7 au
Lieu Remagen, Allemagne
50° 34′ 45″ N, 7° 14′ 39″ E
Issue Victoire alliée
Pertes
Au moins 990 victimes
+ 30 chars détruits
Inconnues
19 000 capturés

Front de l'Ouest de la Seconde Guerre mondiale

Batailles

Campagne d'Allemagne de 1945


Front d’Europe de l’Ouest


Front d’Europe de l’Est


Campagnes d'Afrique, du Moyen-Orient et de Méditerranée


Bataille de l’Atlantique


Guerre du Pacifique


Guerre sino-japonaise

CoordonnĂ©es 50° 34′ 45″ nord, 7° 14′ 39″ est

Contexte

Les Alliés venaient de remporter la terrible bataille des Ardennes et capturer la ligne Siegfried, ils leur fallait maintenant pénétrer en Allemagne. Leur objectif était d’établir des têtes de ponts sur le Rhin afin de pouvoir accéder à la Ruhr (principale région industrielle allemande). La 9e division blindée de la première armée américaine avait avancé de façon inattendue rapidement vers le Rhin, ceux-ci furent très surpris de voir l'un des derniers ponts sur le Rhin encore debout.

La bataille s’annonçait ardue, car les Allemands n’avaient pas l’intention de laisser les Alliés rentrer en Allemagne sans payer le prix fort. De plus, la plupart des ponts sur le Rhin furent détruits, ce qui empêchait les Alliés de pouvoir le franchir. Cependant, le lieutenant Carl Timmermann (à la tête du 27e bataillon d’infanterie blindée de la 1re armée américaine) découvrit que le pont ferroviaire de Remagen n’avait pas été détruit. Les Alliés apprirent plus tard que Hitler en avait pourtant donné l’ordre. Le 27e bataillon reçut l’ordre de s’en emparer coûte que coûte.

Carte de la tĂŞte de pont de Remagen du 7 au 24 mars 1945.

La bataille

Les Allemands avaient piĂ©gĂ© le pont avec environ trois tonnes de dynamite. Ă€ 13 h 40 dĂ©buta l'offensive alliĂ©e. La situation devenant alors intenable, les Allemands, qui mirent Ă  feu une partie des charges explosives, tentèrent un premier dynamitage du pont, mais le seul rĂ©sultat obtenu fut un cratère de 10 mètres de diamètre creusĂ© dans le tablier du cĂ´tĂ© de la rive gauche. Ă€ 15 h 40, le Major Scheller ordonna Ă  nouveau le dynamitage du pont, mais celui-ci resta toujours debout après l'explosion car un des câbles de mise Ă  feu avait Ă©tĂ© dĂ©truit au cours des combats. Les artificiers amĂ©ricains durent retirer toutes ces charges et, dans les 24 heures qui suivirent, 8 000 soldats traversèrent le pont, Ă©tendant leur première tĂŞte de pont sur le Rhin, deux semaines avant l'opĂ©ration Plunder mĂ©ticuleusement planifiĂ©e du marĂ©chal Bernard Montgomery. Cette action lui [Ă  qui ?] valut 13 Distinguished Service Cross et une citation du prĂ©sident Roosevelt. Eisenhower, quant Ă  lui, ordonna Ă  Bradley d’envoyer 5 divisions pour soutenir le 27e bataillon. Quand la nouvelle parvint aux oreilles de Hitler, celui-ci rĂ©voqua von Rundstedt et nomma Kesselring Ă  sa place. Cela mit Hitler dans un tel Ă©tat de rage qu’il fit fusiller 4 officiers. Les actions des GI empĂŞchèrent les Allemands de se regrouper Ă  l'est du Rhin et de consolider leurs positions.

Passage du pont de Remagen par les Alliés.

La bataille pour le contrĂ´le du pont amena les forces amĂ©ricaines et allemandes Ă  utiliser pour la première fois de nouvelles armes et tactiques au combat. Au cours des 10 jours suivants, après sa capture le et jusqu'Ă  son Ă©chec le , les Allemands utilisèrent pratiquement toutes les armes Ă  leur disposition pour tenter de dĂ©truire le pont. Cela comprenait de l'infanterie et des blindĂ©s, des obusiers, des mortiers, des mines flottantes, des bateaux minĂ©s, un canon de chemin de fer et l'obusier de siège gĂ©ant de 600 mm Karl-Gerät. Ils attaquèrent Ă©galement le pont Ă  l'aide des nouveaux bombardiers Ă  turborĂ©acteurs Arado Ar 234B-2. Pour protĂ©ger le pont contre les avions, les AmĂ©ricains positionnèrent la plus grande concentration d'armes anti-aĂ©riennes pendant la Seconde Guerre mondiale, menant aux « plus grandes batailles d'artillerie antiaĂ©rienne de l'histoire amĂ©ricaine ». Les AmĂ©ricains dĂ©nombrèrent 367 avions de la Luftwaffe allemands diffĂ©rents attaquant le pont au cours des 10 jours. Les AmĂ©ricains affirmèrent avoir abattu près de 30 % des avions envoyĂ©s contre eux. L'offensive aĂ©rienne allemande avait Ă©chouĂ© significativement.

Le M3 Canal Defence Light (en), inventé par les Britanniques, éclairait le pont et le fleuve de nuit.

Le , Adolf Hitler ordonna au gĂ©nĂ©ral Hans Kammler de la Schutzstaffel le lancement de roquettes V2 pour dĂ©truire le pont. Ce fut la première fois que de tels missiles Ă©taient utilisĂ©s contre un objectif tactique et la seule fois oĂą ceux-ci ciblèrent une cible allemande. Les 11 missiles lancĂ©s tuèrent six AmĂ©ricains et un certain nombre de citoyens allemands dans les villes voisines, mais aucun n'a atterri Ă  moins de 500 mètres du pont. Lorsque les Allemands envoyèrent une Ă©quipe de sept nageurs de combat utilisant un appareil sous-marin italien pour planter des mines, les AmĂ©ricains Ă©taient prĂŞts. Pour la première fois au combat, des projecteurs de 13 millions de bougies (12,8 millions de candelas) montĂ©s sur M3 Lee (voir Canal Defence Light (en)) furent dĂ©ployĂ©s afin de les dĂ©tecter dans l'obscuritĂ©, et ceux-ci furent tous tuĂ©s ou capturĂ©s.

Conséquences

Le pont finit par s'effondrer le .

La prise soudaine d'un pont sur le Rhin fit la une des journaux amĂ©ricains. La disponibilitĂ© inattendue d'une tĂŞte de pont sur le cĂ´tĂ© est du Rhin plus de deux semaines avant l'opĂ©ration Plunder permit au haut commandant alliĂ© de modifier ses plans pour mettre fin Ă  la guerre. Les AlliĂ©s purent transporter rapidement cinq divisions Ă  travers le Rhin dans la Ruhr, le cĹ“ur industriel de l'Allemagne. Le pont avait subi des mois de bombardements aĂ©riens, de coups directs d'artillerie, d'accidents et de tentatives dĂ©libĂ©rĂ©es de dĂ©molition. Il s'est finalement effondrĂ© Ă  15 h le , tuant 33 ingĂ©nieurs amĂ©ricains et en blessant 63. Mais Ă  ce moment-lĂ , les ingĂ©nieurs du gĂ©nie de l'armĂ©e amĂ©ricaine avaient terminĂ© la construction d'un pont Ă  bande de roulement tactique en acier et d'un pont flottant robuste suivi d'un pont Bailey sur le Rhin. Plus de 25 000 soldats entrèrent en Allemagne avant que les AmĂ©ricains ne sortent de la tĂŞte de pont le , soit 18 jours après la capture de l'ouvrage. Certaines autoritĂ©s militaires allemandes et amĂ©ricaines estimèrent que la capture du pont permit de raccourcir la guerre, bien que contestĂ© par un gĂ©nĂ©ral allemand. Le pont ne fut pas reconstruit après la Seconde Guerre mondiale.

Dans la culture populaire

Cartes postales

« Le pont de Remagen capturé le 7 mars 1945. Ici, la Garde du Rhin s'est endormie : Les Américains ont saisi le pont intact, neutralisant ainsi l'Allemagne. »

Le , la poste américaine a émis un timbre de trois cents commémorant la libération de Paris. Les couvertures du premier jour ont été illustrées d'images du pont de Remagen illustrant sa capture. D'autres pays ont émis des timbres commémorant la prise du pont, notamment le Nicaragua, la Guyane, la Micronésie et la République des îles Marshall.

Livres, films et jeux

Ken Hechler Ă©tait un historien du combat pendant la Seconde Guerre mondiale. Il Ă©tait au quartier gĂ©nĂ©ral du IIIe corps, Ă  16 km de Remagen, lorsque le pont fut capturĂ©. Il y est arrivĂ© peu de temps après et a interviewĂ© les protagonistes. Il revint après la guerre Ă  deux reprises pour interroger les Allemands ayant pris part Ă  la bataille. Il rencontra le capitaine Willi Bratge, l'un des deux officiers qui n'avaient pas Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©s sur les ordres d'Hitler Ă  la suite de sa capture par les AmĂ©ricains, et passa une semaine avec lui dans la rĂ©gion de Remagen pour apprendre les dĂ©tails de la bataille. Hechler publia le livre The Bridge at Remagen en 1957. Le livre a Ă©tĂ© adaptĂ© dans un film hollywoodien produit par David L. Wolper en 1967.

Parmi les autres Ĺ“uvres illustrant la bataille, citons :

  • Those Damned Engineers, un livre non-fiction de Janice Holt Giles.
  • « Kane et Abel », un livre de fiction de Jeffrey Archer, comprend une scène dans laquelle Kane est sauvĂ© par inadvertance par Abel.
  • Die BrĂĽcke von Remagen, Rolf Palm (allemand)
  • Tun FĂĽr Andere (Do Unto Others), un court mĂ©trage rĂ©alisĂ© par Ryan Russo en 2016.
  • Panzer Leader, un jeu de plateau tactique, contient un scĂ©nario de stock nommĂ© « Remagen Bridge ».
  • Panzer Front, un jeu de simulation de chars de 1999, oblige le joueur Ă  dĂ©truire les forces ennemies de l'autre cĂ´tĂ© du Rhin avant de traverser le pont.
  • Call of Duty: Finest Hour, un jeu vidĂ©o de 2004. Dans la mission finale, le joueur doit traverser et capturer le pont Ludendorff.
  • Battlefield 2142: Northern Strike, un booster de jeux vidĂ©o 2007, prĂ©sente le pont Ludendorff comme pont suspendu.
  • Call of Duty: WWII, un jeu vidĂ©o de 2017. Dans la mission finale de la campagne, le joueur doit capturer le pont Ludendorff sous le contrĂ´le allemand.
  • Hell Let Loose, un jeu vidĂ©o de 2019, prĂ©sente la carte de Remagen, qui illustre le pont Ludendorff[1].

Notes et références

Bibliographie

  • Barber, Neil "The Bridge at Remagen"
  • (de) Lothar BrĂĽne et Jakob Weiler, Remagen im März 1945,
  • AndrĂ© Dejardin, Mars 1945 – Des Belges Ă  Remagen, Bruxelle, Collet, (ISBN 2-87367-005-3)
  • (de) Dittmer, Luther A., Die Ludendorff BrĂĽcke zu Remagen am 7. März 1945 : im Lichte bekannter und neuerer Quellen, Institut fĂĽr Mittelalterliche Musikforschung, (ISBN 978-0-931902-35-2)
  • Elowski, « US 9th Engineer Battalion » [archive du ] (consultĂ© le )
  • Hechler, Ken, The Bridge at Remagen : The Amazing Story of March 7, 1945, the Day the Rhine River Was Crossed, Novato, California, Presidio, , 247 p. (ISBN 978-0-89141-860-3)
  • Lewis, Betty, « Interview with Ken Hechler, WWII Historian author of 'The Bridge at Remagen' » [archive du ],
  • McAlevey, John F. "US 8th Air Force ETO Ace Shot Down over Remagen by Allied Gunners". VFW Magazine.
  • (de) Palm, Rolf, Die BrĂĽcke von Remagen : der Kampf um den letzten RheinĂĽbergang : ein dramatisches StĂĽck deutscher Zeitgeschichte, Scherz, (ISBN 978-3-502-16552-1)
  • The Remagen Bridgehead, March 7–17, 1945, Research and Evaluation Division, The Armored School, United States Army (lire en ligne)
  • Ralf Anton Schäfer, The History of the 3rd Battalion, 310th Infantry Regiment, 78th Lightning Division, 62vgd.de (lire en ligne), « Roer to Rhine »
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.