Bat Ye'or
Bat Ye'or (hĂ©breu : ŚÖ·ÖŒŚȘ ŚÖ”ŚŚŚš (fille du Fleuve, du Nil)), nom de plume de GisĂšle Littman-Orebi, est une essayiste britannique d'origine Ă©gyptienne nĂ©e au Caire en 1933[1] - [2], Ă©crivant en français et en anglais.
Naissance | |
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Nom de naissance |
GisĂšle Orebi |
Pseudonymes |
Bat Ye'or, Yahudiya Masriya |
Nationalités | |
Formation | |
Activités |
Essayiste, écrivaine, théoricienne du complot |
Conjoint |
David Littman (de Ă ) |
Membre de |
Counterjihad (en) |
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Archives conservées par |
New York Public Library (b16779704) |
Elle s'est spécialisée dans des études sur la notion de dhimmi[1], introduisant notamment dans ses ouvrages le néologisme controversé de « dhimmitude », associé par elle à un sens politico-historique trÚs particulier[2], inventé spécialement pour exprimer le concept de dhimma.
Ses thĂšses acadĂ©miques sur l'islamisation de l'Europe, connaissent un Ă©cho dans l'extrĂȘme droite, et sont utilisĂ©es pour dĂ©crire la « thĂ©orie du complot Eurabia ».
Biographie
Bat Ye'or, qui signifie « fille du Nil » en hĂ©breu[1], est le nom de plume de GisĂšle Littman-Orebi. Elle a Ă©galement publiĂ© sous le pseudonyme arabe Yahudiya Masriya (ÙÙÙŰŻÙŰ© Ù Ű”Ű±ÙŰ©, « Juive Ă©gyptienne »).
GisĂšle Orebi naĂźt en 1933 en Ăgypte, dans une famille juive. En 1956, dans le contexte de dĂ©part massif des juifs d'Ăgypte vers IsraĂ«l[3] lors de la crise du canal de Suez, elle et sa famille sont dĂ©chues de leur nationalitĂ© Ă©gyptienne. Ils Ă©migrent au Royaume-Uni en 1957. De 1958 Ă 1960, elle Ă©tudie Ă l'Institut d'archĂ©ologie de l'universitĂ© de Londres. C'est lĂ qu'elle rencontre David Littman qu'elle Ă©pouse en septembre 1959[4]. En 1960, elle part s'installer avec son mari en Suisse. En 1961 et 1962, elle Ă©tudie les sciences sociales Ă l'universitĂ© de GenĂšve.
En 1961, son mari David Littman organise au Maroc l'Opération Mural, montée par l'Agence juive avec le concours du Mossad, pour exfiltrer clandestinement vers Israël via la Suisse plus de 500 enfants juifs, auxquels le gouvernement marocain refusait de délivrer des passeports[5]. Cette exfiltration se fera en deux temps. La premiÚre tentative se soldera pas un naufrage causant la mort de vingt enfants... En juin 2008, David Litmann sera reçu par le président isréalien Shimon Peres lors d'une commémoration organisée en leur honneur[6].
Bat Ye'or commence l'Ă©criture dans les annĂ©es 1970 avec son premier ouvrage Les Juifs en Ăgypte. Aperçu sur 3 000 ans d'histoire, dĂ©diĂ© « Aux communautĂ©s juives des pays arabes dont les Ă©preuves demeurent encore mĂ©connues ». Une version en hĂ©breu est publiĂ©e en 1974 Ă l'initiative du ministĂšre israĂ©lien de la Culture et de l'Organisation sioniste mondiale[7].
ThĂšses
Bat Ye'or a publié plusieurs ouvrages traitant spécifiquement des relations entre l'Europe et le monde arabe et de la situation des minorités juives et chrétiennes dans le monde islamique. Elle a élaboré dans ceux-ci deux thÚses principales au travers des néologismes « dhimmitude » et « Eurabia ».
Dhimmitude
La « dhimmitude » dĂ©signe la condition des dhimmis, c'est-Ă -dire les populations indigĂšnes des pays conquis par le djihad, qui se trouvent contraintes d'adopter une position de « servage »[8], aprĂšs l'application des lois discriminatoires de la charia[9]. Dans Les ChrĂ©tientĂ©s d'Orient : Entre jihad et dhimmitude VIIe-XXes, Bat Ye'or chronique les persĂ©cutions dont les minoritĂ©s juives et chrĂ©tiennes (anciennement majoritaires) ont Ă©tĂ© victimes Ă diffĂ©rentes Ă©chelles et leur soumission Ă la charia et dĂ©crit l'adoption du djihad et plus tard du terrorisme par l'islam militant[10]. Elle y dĂ©fend la thĂšse que les « Ăglises dhimmis palestiniennes » puis de maniĂšre plus large les « Ăglises chrĂ©tiennes orientales » sont devenues antisĂ©mites puis antisionistes par soumission et par peur, prĂ©fĂ©rant nier la lĂ©gitimitĂ© d'IsraĂ«l plutĂŽt que de dĂ©noncer l'oppresseur islamique. Elle dĂ©nonce l'influence qu'elles ont exercĂ©e sur le monde chrĂ©tien en ce sens[11]. Elle y dĂ©nonce l'arabisation de JĂ©sus et la dĂ©-judaĂŻsation de la Bible et appelle juifs et chrĂ©tiens Ă rĂ©soudre leurs diffĂ©rends[11]. Elle s'inquiĂšte du risque d'autodestruction du monde occidental entretenu par l'influence de la haine provenant du monde de la dhimmitude[11].
Bat Ye'or a Ă©tĂ© soutenue dans les annĂ©es 1980 par l'historien, sociologue et thĂ©ologien protestant Jacques Ellul[2] qui dĂ©nonce une incompatibilitĂ© entre le judĂ©o-christianisme et l'islam et le danger que constituerait ce dernier pour l'Occident[12]. Elle se spĂ©cialise dĂšs lors dans lâhistoire de la rĂ©duction Ă l'Ă©tat de minoritĂ©s des cultures originaires en terre dâislam : les dhimmis. Ellul prĂ©facera son livre Les ChrĂ©tientĂ©s d'Orient entre jihĂąd et dhimmitude, paru en 1991[9] et avant cela l'Ă©dition en anglais de son livre sur Le Dhimmi[9].
Eurabia
Dans sa thĂšse sur « Eurabia », dĂ©veloppĂ©e dans son ouvrage Eurabia : l'axe euro-arabe publiĂ©e par l'universitĂ© Fairleigh-Dickinson[13], elle perçoit un accord passĂ© entre certaines instances dirigeantes europĂ©ennes aprĂšs la crise pĂ©troliĂšre de 1973 Ă l'instigation de la France et sous couvert du « dialogue euro-arabe »[2]. Selon cette thĂšse, l'objectif serait de crĂ©er un ensemble mĂ©diterranĂ©en euro-arabe visant Ă contrebalancer l'influence gĂ©opolitique des Ătats-Unis[14]. Dans cette perspective, les dirigeants europĂ©ens auraient nĂ©gociĂ© une « reddition politique et culturelle » en vue d'obtenir des garanties dans leur approvisionnement en pĂ©trole et dans la lutte contre le terrorisme tout en favorisant l'immigration musulmane, et in fine en adoptant une politique anti-israĂ©lienne[14] - [2] - [15] - [16].
RĂ©ception et critiques
Des intellectuels et commentateurs tels que Ivan Jablonka[2], Caroline Fourest[17], David Aaronovitch (en)[18], The London Review of Books[19] et de nombreux autres[20] soulignent le caractĂšre « conspirationniste » de sa thĂšse « Eurabia ». Par exemple, AndrĂ© Sapir (en) Ă©crit que « l'idĂ©e mĂȘme d'Eurabia [est] basĂ©e sur une thĂ©orie du complot extrĂ©miste, selon laquelle l'Europe et les Ătats arabes joindraient leurs forces pour rendre la vie impossible Ă IsraĂ«l et islamiser le vieux continent [âŠ] »[16].
Le politologue Jean-Yves Camus, qui n'a « dans le passĂ©, pas mĂ©nagĂ© Bat Yeâor », s'oppose toujours Ă l'aspect conspirationniste d'Eurabia mais reconnait en 2018 qu'« il faut faire le commentaire et la critique scientifique, donc raisonnĂ©e, des faits et interprĂ©tations que Bat Yeâor propose ». Pour lui c'est dans le « passĂ© lointain et non dans les annĂ©es 70 quâil faut, prioritairement, chercher notre retard Ă saisir la nature du danger islamiste ». Il conclut « Peut-ĂȘtre suis-je naĂŻf, mais je nâai rencontrĂ© ni une porteuse de haine, ni une illuminĂ©e. Dont acte »[21].
Certains vont jusqu'Ă la comparer aux Protocoles des Sages de Sion[14] comme Mohamed Sifaoui qui Ă©crit qu'elle reproduit « un schĂ©ma de pensĂ©e dont elle a elle-mĂȘme Ă©tĂ© victime ainsi que des millions de ses coreligionnaires » et qu'elle « marche sur les pas de ces Ă©crivains racistes dont l'objectif n'Ă©tait pas autre chose que de stigmatiser, de maniĂšre trĂšs nĂ©gative, un groupe ethnique ou religieux »[22]. Robert Wistrich rĂ©pond Ă cette comparaison en soulignant qu'au contraire des Protocoles, qui sont un faux, les Ă©crits de Bat Ye'or sont documentĂ©s et argumentĂ©s mĂȘme s'ils peuvent ĂȘtre discutĂ©s[15].
Robert Brenton Betts voit dans ces thĂšses une tentative de diaboliser la prĂ©tendue menace islamique envers la civilisation occidentale avec un rĂ©sultat gĂ©nĂ©ralement peu Ă©difiant et souvent irritant[23] tandis que pour Alain Gresh, Bat Ye'or fait partie des purs idĂ©ologues dont les travaux relĂšvent uniquement dâune volontĂ© dâengager le monde dans une guerre de civilisation[24].
Les idĂ©es de Bat Ye'or sont citĂ©es par Pierre-AndrĂ© Taguieff dans JudĂ©ophobie des Modernes : Des LumiĂšres au Jihad mondial oĂč il fait rĂ©fĂ©rence Ă son ouvrage sur Eurabia comme Ă©tant une « critique sĂ©vĂšre et argumentĂ©e de la dĂ©mission des EuropĂ©ens face aux offensives convergentes des islams politiques, ainsi que de leur glissement politique opportuniste vers les positions « antisionistes » radicales »[25].
Monde académique
Bat Ye'or a présenté ses travaux lors de conférences universitaires à Georgetown, Brown, Yale, Brandeis et Columbia[26] - [27]. Les spécialistes du sujet, tels qu'Hames Constant[28], Sindre Bangstad[29], Ivan Jablonka[2], Anver Emon[30] jugent cependant qu'ils ne répondent pas aux standards scientifiques ou universitaires ; à l'exception notable de Martin Gilbert qui la loue[31] - [32].
Pour Hames Constant, le « travail de Bat Ye'or sur les dhimmis doit] ĂȘtre pris avec des pincettes non pas parce qu'il est partisan [âŠ] mais parce que les assises historiques gĂ©nĂ©rales et locales, les analyses sociologiques spĂ©cifiques sont quasiment absentes et que le plaidoyer court Ă travers les siĂšcles, les lieux, les textes, de façon tout Ă fait cavaliĂšre et sans situer le contexte »[28]. Il estime cependant, qu'on soit d'accord ou non avec la thĂšse et malgrĂ© son mauvais traitement, que le sujet, rarement abordĂ©, mĂ©rite rĂ©flexion[28]. Michael Sells (en) a Ă©galement critiquĂ© les travaux de Bat Ye'or notamment pour ses constructions de comparaisons inexactes entre les minoritĂ©s non chrĂ©tiennes en Europe et les minoritĂ©s non musulmanes dans le monde islamique[33] - [34].
Esther Benbassa critique « l'emploi de son néologisme « dhimmitude », utilisé par elle à la place de « dhimmité » : « dhimmitude » évoque une proximité phonétique voulue avec le mot « servitude » (qui existe en français et en anglais, et que l'on retrouve dans ses ouvrages dans ces deux langues)[8].
Un philosophe comme RĂ©mi Brague, spĂ©cialiste de la pensĂ©e arabe mĂ©diĂ©vale, continue Ă tenir lâĂ©tude de la Britannique pour importante, dĂ©clarant : « Je ne dirais pas quâil faut prendre tout ce quâelle avance au pied de la lettre, mais son travail est documentĂ© et ne doit pas ĂȘtre nĂ©gligĂ© »[35].
Influence sur les extrĂȘmes droites occidentales
Selon RaphaĂ«l Liogier, bien qu'initialement confinĂ©e Ă quelques groupes extrĂ©mistes, la thĂšse dâEurabia sâest diffusĂ©e en Europe pour devenir un des arguments majeurs des extrĂȘmes droites comme en France, en Suisse, en NorvĂšge, en Autriche ou au Royaume-Uni[36]. Le sujet d'une Europe envahie par l'Islam a fait depuis la une de nombreux journaux[36]. Des intellectuels en font la promotion comme la journaliste Oriana Fallaci, l'Ă©conomiste Thilo Sarrazin ou l'Ă©crivain Renaud Camus[36]. La thĂšse est Ă©galement reprise par des chercheurs tels que lâhistorien Egon Flaig (de) en Allemagne ou la dĂ©mographe MichĂšle Tribalat qui a rĂ©digĂ© une prĂ©face au livre de Christopher Caldwell prĂ©disant lâeffondrement dâune Europe vaincue par lâislam[36].
Au travers de leur soutien dans les milieux nĂ©o-conservateurs, les travaux de Bat Ye'or ont servi de support Ă des dĂ©bats publics aux Ătats-Unis sur le droit Ă critiquer l'Islam ainsi que ses dĂ©rives et son intolĂ©rance supposĂ©es. En 2010, ils ont Ă©tĂ© utilisĂ©s dans le cadre d'une campagne nationale visant Ă faire interdire la charia[30].
Les thĂšses de Bat Ye'or semblent avoir influencĂ© Anders Behring Breivik, l'auteur des attentats de 2011 en NorvĂšge, qui se rĂ©fĂšre plusieurs dizaines de fois Ă ses thĂ©ories dans le « manifeste » qu'il a rĂ©digĂ©[37]. Breivik affirme Ă©galement dans son manifeste que Bat Ye'or lui aurait Ă©crit, ce qui n'a pas Ă©tĂ© prouvĂ© et qu'elle dĂ©ment formellement[14]. Elle dit ĂȘtre choquĂ©e par cette rĂ©cupĂ©ration et que Breivik est un fou qui a agi comme un djihadiste[14]. Selon elle, « on essaie de mâimputer la responsabilitĂ© des massacres dâOslo parce que je suis citĂ©e dans le manifeste, mais il sâagit dâune campagne dâincitation Ă la haine contre ma personne. On cherche Ă discrĂ©diter, voire Ă supprimer mes travaux »[14]. Elle estime ĂȘtre « victime d'une chasse aux sorciĂšres bien organisĂ©e par des plumitifs ignares recourant uniquement Ă la diffamation dâune Ćuvre quâils nâont pas mĂȘme lue »[38].
Jean-FrĂ©dĂ©ric Poisson, prĂ©sident du Parti chrĂ©tien-dĂ©mocrate et ancien dĂ©putĂ© français, publie en 2018 un livre analysant la stratĂ©gie de conquĂȘte culturelle de l'Occident, adoptĂ©e expressĂ©ment par l'Organisation de la confĂ©rence islamique[39] ; dans son ouvrage, il fait rĂ©fĂ©rence Ă plusieurs reprises Ă des livres de Bat Ye'or[40].
Bat Ye'or est Ă©galement reconnue par Michel Houellebecq comme une de ses sources dans son best-seller international Soumission, paru en France le jour mĂȘme de l'attentat contre Charlie Hebdo en janvier 2015 : « Dans un sens la vieille Bat Yeâor nâa pas tort, avec son fantasme de complot Eurabia », observe un personnage[41].
Publications
Livres
- Yahudiya Masriya, Les Juifs en Ăgypte. Aperçu sur 3 000 ans d'histoire, GenĂšve, Ăditions de l'Avenir, , 74 p.
- Bat Ye'or, Le Dhimmi. : Profil de l'opprimĂ© en Orient et en Afrique du Nord depuis la conquĂȘte arabe, Paris, Ăditions Anthropos, , 335 p. (ISBN 2-7157-0352-X). RĂ©Ă©dition (sans les documents) Les Provinciales, 2017, 160 p. (ISBN 978-2-912833-50-1).
- Juifs et chrétiens sous l'islam. Les dhimmis face au défi intégriste. Réédition revue et augmentée. Berg international, collection « Pensée politique et sciences sociales », Paris, 1994. 420 p. (ISBN 2-900269-91-1) (sudoc).
- RĂ©Ă©dition sous le prĂ©cĂ©dent titre et avec les mĂȘmes format et pagination. Berg international, collection « PensĂ©e politique et sciences sociales », Paris, 2004. 420 p. (ISBN 2-911289-70-6)
- Les ChrĂ©tientĂ©s d'Orient entre jihĂąd et dhimmitude : viieâââxxe siĂšcle (prĂ©f. Jacques Ellul), Paris, Ăditions du Cerf, coll. « L'histoire Ă vif », , 529 p.
- (en) Islam and Dhimmitude : Where Civilizations Collide, Madison (New Jersey), Fairleigh Dickinson University Press, .
- Eurabia : L'axe Euro-Arabe, Paris, Ăditions Jean-Cyrille Godefroy, (ISBN 2-86553-189-9).
- L'Europe et le spectre du califat, Lyon, Ăditions Les Provinciales, , 215 p. (ISBN 978-2-912833-22-8).
- Autobiographie politique. De la découverte du dhimmi à Eurabia, Les Provinciales, , 352 p.
- Le dernier khamsin des Juifs dâĂgypte, Les Provinciales, .
Notes et références
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- Ivan Jablonka, « La peur de l'islam : Bat Yeâor et le spectre de lâ« Eurabie » », La Vie des idĂ©es,â (ISSN 2105-3030, lire en ligne)
- Joseph MASSAD, « La vĂ©ritĂ© derriĂšre la propagande israĂ©lienne sur lââexpulsionâ des juifs arabes », (consultĂ© le )
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« The first thing that strikes the reader of Bat Ye'or's study is that it is not only about Eastern Christianity under Islam but also about Judaism in equal if not greater measure. Thus the title is misleading, and the basic premise of her text is flawed since the two communities had virtually no contact with each other in traditional Islamic society (both dealt directly with their Muslim rulers) and, while both were regarded as dhimmis or protected citizens, they tended to be treated quite differently. [âŠ] The general tone of the book is strident and anti-Muslim. This is coupled with selective scholarship designed to pick out the worst examples of anti-Christian behavior by Muslim governments, usually in time of war and threats to their own destruction (as in the case of the deplorable Armenian genocide of 1915). Add to this the attempt to demonize the so-called Islamic threat to Western civilization and the end-product is generally unedifying and frequently irritating. »
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« It would be an understatement to assert that the work of GisĂšle Littman/Bat Yeâor is regarded among most qualified historians of Islam and the Middle East as failing to meet basic standards of academic research, yet the pseudo-scientific appearance of her work, replete with academic paraphernalia such as extensive footnotes and references, is central to its ability to convince readers. »
- (en) Anver M. Emon, Religious Pluralism and Islamic Law: Dhimmis and Others in the Empire of Law, Oxford University Press, 2012, p. 39-40.
- (en) Martin Gilbert, A History of the Twentieth Century, vol. III : 1952â1999, p. 127 :
« Most of those who went elsewhere did so as 'stateless refugees, among them Gisele Orebi (later Gisele Litrman), who was to become the acknowledged expert on the plight of Jews and Christians in Muslim lands, and their vigorous champion: her book The Dhimmi. Jews and Christians under Islam, written under the pen name Bat Ye'or, brought the issue of continuing discrimination to a wide public. »
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« by obscuring the existence of pre-Christian and other old, non-Christian communities in Europe as well as the reason for their disappearance in other areas of Europe, Bat Ye'or constructs an invidious comparison between the allegedly humane Europe of Christian and Enlightenment values and the ever present persecution within Islam. Whenever the possibility is raised of actually comparing circumstances of non-Christians in Europe to non-Muslims under Islamic governance in a careful, thoughtful manner, Bat Ye'or forecloses such comparison. »
- Jean Birnbaum, « Bat Yeâor, lâĂ©gĂ©rie des nouveaux croisĂ©s », Le Monde,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
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