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Raphaël Liogier

RaphaĂ«l Liogier, nĂ© en 1967, est sociologue et philosophe, professeur des universitĂ©s Ă  l'Institut d'Ă©tudes politiques d'Aix-en-Provence, il a dirigĂ© l'Observatoire du religieux de 2006 Ă  2014. DiplĂŽmĂ© en philosophie de l'universitĂ© d'Edimbourg, il enseigne Ă©galement au CollĂšge international de philosophie (CIPH)[1] - [2]. Il est Ă©galement chercheur associĂ© au laboratoire Sophiapol Ă  l’UniversitĂ© de Paris 10 Nanterre.

Ses recherches portent sur la mutation des identités, religieuses en particulier, dans la globalisation, sur les croyances, les mythes contemporains, les constructions imaginaires individuelles et collectives et leurs conséquences politiques, sociales et économiques.

Parcours universitaire

En septembre 2000, il soutient, Ă  l'universitĂ© d'Aix-Marseille III, sa thĂšse de doctorat en sociologie et science politique, intitulĂ©e « Introduction Ă  une approche politique de l'occidentalisation du bouddhisme » et rĂ©digĂ©e sous la direction de Bruno Étienne, professeur Ă  l'Institut d'Ă©tudes politiques d'Aix-en-Provence[3].

Il Ă©tudie par la suite de quelle maniĂšre, en parallĂšle, s’est construite une image dĂ©valorisĂ©e de l’islam, alors que lors des dĂ©buts de l’orientalisme au XIXe siĂšcle, bouddhisme et islam sont souvent associĂ©s dans l’imaginaire occidental[4].

En 2003-2004, il soutient son habilitation Ă  diriger des recherches (HDR) en sociologie, sous la direction du sociologue Roger Establet, sur « L’hypothĂšse de l’individuo-globalisme »[5].

Il a Ă©tĂ© professeur invitĂ© dans de nombreuses universitĂ©s Ă©trangĂšres, en particulier Ă  l’UniversitĂ© de Louvain-La-Neuve dans le cadre de la Chaire d’anthropologie prospective (LAAP) sur la transformation de l’homme face Ă  l’évolution des technosciences. Il est membre du comitĂ© de rĂ©daction de la revue scientifique internationale Social Compass. Il fait par ailleurs partie des personnalitĂ©s internationales membres de la Commission pour la recherche de la paix de l’Organisation des Nations unies pour l'Ă©ducation, la science et la culture (UNESCO).

Il participe à l'Université populaire de Marseille-métropole avec un séminaire de philosophie depuis 2019[6].

Travaux

Bouddhisme

En 1994, RaphaĂ«l Liogier rencontre le 14e dalaĂŻ-lama en visite Ă  Marseille les 19 et , Ă  l'invitation du maire Robert Vigouroux pour donner une confĂ©rence sous l'Ă©gide de "Marseille EspĂ©rance"[7] - [8] - [9]. En 1997, il assiste, accompagnĂ© de Bruno Étienne, son directeur de thĂšse, aux enseignements donnĂ©s par le dalaĂŻ-lama Ă  Karma-Ling en Savoie[10]. En 2008, il publie un ouvrage sur le dalaĂŻ-lama, qu'il prĂ©sente comme le plus rĂ©volutionnaire de sa lignĂ©e : dĂ©mocrate, moderniste, humaniste, faisant trembler les gouvernants chinois et fantasmer les Occidentaux[11].

Raphaël Liogier a étudié le lien entre bouddhisme et christianisme. En 1999, il a ainsi publié un Jésus Bouddha d'Occident pour démontrer les liens existants entre la pensée de Bouddha et celle de Jésus de Nazareth, qu'il présente comme « l'héritier de la sagesse de Bouddha », reconnu à la naissance par les rois mages comme un « avatar d'Amitābha » qui aura pour rÎle de diffuser la pensée de Siddhartha à l'Occident[12].

Cette thÚse d'une influence déterminante du bouddhisme mahayaniste sur le ministÚre de Jésus et la naissance du christianisme au Moyen-Orient, faisant littéralement du christianisme un bouddhisme gréco-juif, a été qualifiée de fantaisiste et sans fondements par Philippe Cornu[13]. Pour l'historien des religions et indianiste Guillaume Ducoeur, « la méthodologie utilisée par R. Lioger demeure loin des exigences scientifiques et universitaires. » Selon lui, « les affirmations prÎnées dans cet ouvrage ne reposent sur aucune donnée tangible[14]. »

Philippe Cornu qui avait d’abord critiquĂ© ce qu’il voyait comme une tentative d’établir une influence directe du bouddhisme sur le christianisme, a par la suite reconnu l’intĂ©rĂȘt des travaux gĂ©nĂ©raux de RaphaĂ«l Liogier sur l’occidentalisation du bouddhisme[15].

Laïcité et croyances

Il travaille sur les croyances, les valeurs, la théorie de la connaissance, les religions, les bouddhismes, les nouveaux mouvements religieux, les sectes et la mondialisation culturelle (en)[16].

Il a Ă©crit plusieurs articles sur le thĂšme des religions[17] : pentecĂŽtisme[18], catholicisme[19], sƍka Gakkai[20].

En 2006, Il publie un ouvrage sur une laĂŻcitĂ© « lĂ©gitime », oĂč il propose la thĂšse selon laquelle la laĂŻcitĂ© française aurait Ă©voluĂ© de la notion « d'incompĂ©tence » de l'État en matiĂšre religieuse (loi de 1905 - art 2 : « La RĂ©publique ne reconnaĂźt, ne salarie ni ne subventionne aucun culte ») Ă  la notion de neutralitĂ©. Se dĂ©clarant « neutre », l'État s'autorise alors Ă  donner des avis sur ce qu'est ou n'est pas un culte. Tout en prĂ©tendant ne pas intervenir dans les affaires religieuses, l'État le ferait de façon extensive et considĂ©rablement plus que dans les pays ne se proclamant pas laĂŻcs, comme l'Angleterre, et qui dĂ©montreraient pourtant une plus grande ouverture Ă  la diversitĂ© religieuse[21]. RaphaĂ«l Liogier illustre cette posture contradictoire[22] dans le traitement de la question des sectes et celle de l'islam. Il s'inquiĂšte du fait que la laĂŻcitĂ© puisse devenir un outil de rĂ©pression des minoritĂ©s spirituelles par l'utilisation sans discernement du mot « secte »[23].

À travers une enquĂȘte menĂ©e Ă  l'Observatoire du religieux, il conclut que la laĂŻcitĂ© (Ă  travers les conclusions de la commission Stasi) a Ă©tabli, sans investigation, la notion de « voile imposĂ© » aux jeunes musulmanes françaises pour justifier la loi sur le port du voile, alors que son Ă©tude dĂ©montrerait au contraire une majoritĂ© de choix dĂ©libĂ©rĂ©s et argumentĂ©s[24]. Il soutient que « l'islamisation est un mythe », que l'islam en France n'a « pas d'intention de s'imposer » et que « les musulmans europĂ©ens et français n'ont jamais demandĂ© la limitation de la libertĂ© d'expression Ă  la suite des affaires dites "des caricatures"[25]. »

Sectes

Il a critiqué la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES) comme inefficace et discriminatoire à cause de sa « méconnaissance du terrain » qui ne permettrait pas de combattre les sectes dangereuses mais les protégerait en provoquant une confusion.

Il propose la crĂ©ation d'un organisme composĂ© de reprĂ©sentants de la sociĂ©tĂ© civile et de chercheurs, comme INFORM chez les Britanniques, non « pas lĂ  pour condamner les sectes a priori mais pour informer sans fantasme l’État et le public »[26].

Il tente de montrer l'existence d'une pensĂ©e unique qui serait dominante et croissante en France : « Comment arriver Ă  ĂȘtre classĂ© comme “normal” ? » Il dĂ©clare qu'« il n’y a pas d’autre possibilitĂ© que d’avoir “l’esthĂ©tique officielle”, de correspondre Ă  la culture dominante, au goĂ»t dominant »[27], attestant de l'influence de la thĂ©orie bourdieusienne sur ses travaux.

Islam

Il dĂ©nonce « le mythe de l’invasion arabo-musulmane » qui ne repose sur rien selon lui, car le taux d’accroissement migratoire est stable depuis les annĂ©es 1980 et que « dans la plupart des pays musulmans, le taux de natalitĂ© est trĂšs proche de ceux observĂ©s dans les États occidentaux[28]. »

Il participe au documentaire rĂ©alisĂ© par la sociologue AgnĂšs De FĂ©o sur des musulmanes radicales[29], en particulier Émilie König qui va devenir l’égĂ©rie des femmes djihadistes[30].

Djihadisme

Raphael Liogier est citĂ© par un article d'Akram BelkaĂŻd et de Dominique Vidal du Monde diplomatique qui montre que selon les experts le phĂ©nomĂšne djihadiste ne peut ĂȘtre ramenĂ© Ă  une cause unique. Pour Raphael Liogier, le salafisme peut jouer un rĂŽle dans la radicalisation : il estime qu'Ă  partir de 1990, il existe des « versions dures du salafisme » qui peuvent servir de justification Ă  la violence. Cependant, il considĂšre que, vers 2010, des jeunes de quartiers en difficultĂ©s vont rallier la mouvance islamiste sans rĂ©elle motivation religieuse : ils sont dĂ©sireux de « rĂ©gler leurs comptes avec la sociĂ©tĂ© ». Selon lui, ces jeunes ne parlent pas l'arabe, ils n'apprennent pas le Coran et ne s'intĂ©ressent Ă  l'idĂ©ologie islamiste que « dans la mesure oĂč elle donne de l’efficacitĂ© Ă  leur dĂ©sir de revanche »[31].

Raphael Liogier distingue donc deux groupes : celui des musulmans « ultra-radicaux dans leur maniĂšre de vivre », en ce qui concerne « leur alimentation, leurs mƓurs, leur habillement », mais qui sont « dĂ©politisĂ©s et donc trĂšs peu islamistes, que l’on appelle les salafistes (qu’on devrait plutĂŽt appeler nĂ©osalafistes) ». Et un autre groupe, composĂ© d'« individus en dĂ©shĂ©rence, ne pratiquant pas ou peu la religion, mais justifiant des conduites antisociales par l’islam ». Selon Raphael Liogier, seul le second groupe reprĂ©sente « une menace djihadiste objective »[32].

Concernant ce second groupe, Raphael Liogier estime qu'il n'y a pas « de processus d’endoctrinement, mais seulement un processus d’entraĂźnement ». Les individus « adoptent tout de suite les slogans. Ils ne dĂ©couvrent l’islam qu’aprĂšs ĂȘtre devenus des jihadistes, parce que cela fait partie de la panoplie ». Le contexte social suffit donc Ă  expliquer le glissement vers la violence, sans que soit nĂ©cessaire un « endoctrinement progressif, comme cela pouvait ĂȘtre le cas dans les annĂ©es 1990 »[33].

Raphael Liogier a travaillĂ© sur le cas d'Émilie König, une djihadiste française arrĂȘtĂ©e en Syrie. Il dĂ©clare : « Ce qui m’a frappĂ©, c’est qu’elle avait un profil plus radical, plus extrĂȘme que les autres femmes que nous rencontrions. Elle avait plus un profil d’homme djihadiste. Elle n’était pas idĂ©ologue mais avait un fort dĂ©sir de revanche. Chez elle, les figures djihadistes comptaient plus que les textes, l’esthĂ©tique hĂ©roĂŻque l’emportait sur l’idĂ©ologie. Devant la camĂ©ra, la jeune femme disait sa dĂ©termination : « Je resterai ferme sur ma foi jusqu’à mon dernier souffle, que ça plaise ou pas Ă  la France, Ă  l’État français » »[34].

Populisme

En prolongement de ces travaux sur la construction et l’émergence de l’islamophobie en Europe, RaphaĂ«l Liogier a analysĂ© les ressorts du populisme qui a nourri la montĂ©e en puissance durant les annĂ©es 2000 de partis politiques europĂ©ens gĂ©nĂ©ralement situĂ©s Ă  l’extrĂȘme droite mais dont le discours a dĂ©bordĂ© du cadre conceptuel historique des annĂ©es 1930 pour irriguer une plus grande partie de l’échiquier politique. Il forge Ă  cette occasion le concept de « populisme liquide[35] » qui « se rĂ©vĂšle fluctuant dans le fond (ses logiques d’exclusion peuvent changer d’objet, allant du musulman au rom, du juif au journaliste et de l’immigrĂ© Ă  l’homosexuel) et dans les formes (les opinions complotistes, les frustrations circulent via les rĂ©seaux sociaux sans contrĂŽle idĂ©ologique, crĂ©ant un effet immĂ©diat)[36] ».

Revenu de base

Dans son essai de 2016, Sans emploi : Condition de l'homme postindustriel, il participe aux réflexions autour de la mise en place d'une allocation universelle[37] qu'il considÚre comme salutaire.

Journalisme et vulgarisation

Raphaël Liogier est invité dans les médias en tant qu'expert sur les sujets relatifs au religieux, en particulier la laïcité[38].

Polémiques

Avec Caroline Fourest

En , RaphaĂ«l Liogier conteste l'attribution du prix du livre politique Ă  Caroline Fourest pour son ouvrage La Tentation obscurantiste (2005). Il participe notamment Ă  la rĂ©daction d'une tribune, aux cĂŽtĂ©s de Jean BaubĂ©rot, Bruno Étienne, Franck Fregosi et Vincent Geisser, dans Le Monde du . Selon eux, l'ouvrage primĂ© fait partie du genre littĂ©raire de ceux qui « sous couvert de la "dĂ©fense des LumiĂšres" de la laĂŻcitĂ©, [condamnent] ceux qui refusent de se plier au moule de leurs catĂ©gories sectaires [et qui] jettent en pĂąture des listes de personnes accusĂ©es de "trahir les idĂ©aux de la RĂ©publique" et d'ĂȘtre les "faire-valoir du radicalisme islamique" »[39].

En 2016, sur un plateau de tĂ©lĂ©vision, Caroline Fourest l'accuse « d’appeler au rassemblement intĂ©griste » (de l’UOIF), d’ĂȘtre « un compagnon de route » de cette organisation, de « vouloir renĂ©gocier le modĂšle français de laĂŻcitĂ© » et d’avoir affirmĂ© qu’il n’y aurait pas d’attentat en France commis par des individus partis de Syrie » ; le journal Politis qualifie ces attaques de « contrevĂ©ritĂ©s » tendant Ă  discrĂ©diter ses adversaires[40]. Dans une vidĂ©o rĂ©alisĂ©e par LĂ -bas si j'y suis, le , Liogier rĂ©pond aux accusations de « complicitĂ© intellectuelle » avec les islamistes[41] :

« Je ne suis pas pour la renĂ©gociation de la laĂŻcitĂ©, mais pour l’application stricte de la loi de 1905. [
] Je n’ai jamais fait partie de l’UOIF. [
] Quand j’y ai Ă©tĂ© invitĂ© [
] j’ai toujours pu dire ce que je voulais, par exemple [
] j’ai expliquĂ© que j’étais absolument pour le mariage pour tous, l’égalitĂ© des droits des homosexuels. »

Il considĂšre que les propos de Caroline Fourest qui parle de « complicitĂ© » sont « Ă  la limite de la diffamation ». Caroline Fourest a, Ă  son tour, rĂ©pondu Ă  cette Ă©mission et Ă  ce qu'elle appelle la « mauvaise foi caractĂ©risĂ©e », la dĂ©formation, l’intimidation intellectuelle, la malhonnĂȘtetĂ© et l'invention de fausses citations de Liogier. Liogier aurait notamment attribuĂ© Ă  Caroline Fourest l'affirmation que son Observatoire du religieux serait « financĂ© par l’Arabie Saoudite ». Pour Caroline Fourest, cette affirmation est un propos inventĂ©, elle n'a jamais dit cela, et Liogier n'a pas sourcĂ© ce propos[42]. Logier affirme que Caroline Fourest a retirĂ© cette allĂ©gation de son blog dĂšs la premiĂšre menace de procĂšs en diffamation[43].

Dans Génie de la laïcité (2016), Caroline Fourest affirme que Liogier est un « chercheur-militant » usant de l'accusation de racisme et d'explications psychanalytiques pour minimiser l'islamisme.

« Il faut dire que RaphaĂ«l Liogier apprĂ©cie en gĂ©nĂ©ral les visions plutĂŽt “dures” de la religion. Sur les sites communautaires musulmans comme SaphirNews ou dans ses livres, il va jusqu'Ă  prendre la dĂ©fense de prĂ©dicateurs salafistes, grossiĂšrement sexistes ou littĂ©ralistes, quand il ne prĂ©sente pas le port du voile intĂ©gral comme une tendance “hypermoderne”[44]. »

Avec David Thomson sur le djihadisme

Le , dans l’émission de tĂ©lĂ©vision Ce soir ou jamais de TaddeĂŻ[45], il rĂ©cusa l’idĂ©e dĂ©fendue par David Thomson quand celui-ci Ă©nonça que, pour les djihadistes syriens, « frapper la France est lĂ©gitime ». Il Ă©nonça alors : « pour quelle raison partent-ils si loin si l’ennemi est dĂ©jĂ  ici ? Ils Ă©conomiseraient de l'Ă©nergie, ce serait beaucoup plus facile »[45]. Il accusa Ă©galement son contradicteur de populisme : « Moi ce que je pense c’est que vous ĂȘtes en train de diffuser la reprĂ©sentation qui motive un certain nombre d’individus, Français, qui se reprĂ©sentent cette guerre comme Ă©tant un terrorisme potentiel contre le territoire europĂ©en et qui fait le jeu du populisme[46] Â».

Lors d'un entretien avec le magazine Slate en 2016, David Thomson affirma qu'Ă  l'Ă©poque oĂč eut lieu cette Ă©mission de Ce soir ou jamais, il reprocha Ă  RaphaĂ«l Liogier de ne jamais avoir « parlĂ© Ă  un djihadiste » et poursuivit en dĂ©clarant : « Comment on peut parler d’acteurs sociaux sans avoir jamais discutĂ© avec eux ? On ne peut que se tromper ». David Thomson assura avoir Ă©tĂ© confrontĂ© Ă  un « dĂ©ni français » entretenu par de « faux experts Ă©rigĂ©s en spĂ©cialistes sur le sujet » qui « disaient que non, il n’y avait pas de problĂšme » et « qui en multipliant les plateaux tĂ©lĂ© » se sont construit « une lĂ©gitimitĂ© mĂ©diatique » qui a « retardĂ© la prise de conscience de la menace qui pesait sur le pays », faisant allusion aux multiples attentats islamiques ayant ciblĂ© l’Europe dĂšs le (Attentat du MusĂ©e juif de Belgique) puis en France (Attentats de janvier 2015 en France, 13 novembre 2015)[47].

RaphaĂ«l Liogier expliqua dans L'Obs, en restituant l'ensemble de la conversation dĂ©taillĂ©e dans l'Ă©mission visĂ©e avec Thomson, qu'il n'avait « jamais dit qu’il n’y aurait pas d’attentat sur le sol français de la part d’individus passĂ©s par la Syrie ». Sa position sur ce point est que les djihadistes ont des profils diffĂ©rents et qu'il existe un risque que les français partis en tant que guerrier pour participer Ă  une « guerre hĂ©roĂŻque » en Syrie glissent vers des actions terroristes. Il rĂ©futa aussi l'assertion de Thompson qui dĂ©clara que pour les djihadistes, la France est une « cible lĂ©gitime ». Selon lui, les enquĂȘtes menĂ©es notamment au Royaume-Uni, en NorvĂšge, au Danemark, auprĂšs des djihadistes de retour de Syrie montrent que ces derniers « sont loin de tous considĂ©rer » que frapper le sol français, et europĂ©en, est « lĂ©gitime ». Il reconnut que ces enquĂȘtes comportaient un biais, car furent notamment menĂ©es par des organismes publics ou parapublics Ă  qui « ces djihadistes sur le retour n’ont pas intĂ©rĂȘt Ă  dire leur sentiment profond ». Mais il ajouta qu'il se basait aussi sur des enquĂȘtes effectuĂ©es par ses propres Ă©tudiants depuis 2003 auprĂšs des jeunes musulmans[48].

Ouvrages

  • Avec Bruno Étienne, Être bouddhiste en France aujourd'hui, Hachette LittĂ©ratures, 1997, nouvelle Ă©dition, Hachette, 2004 (ISBN 978-2-012-79139-8)
  • JĂ©sus, Bouddha d'Occident, Calmann-LĂ©vy, 1999.
  • Le Bouddhisme mondialisĂ©, Éditions Ellipses, 2003.
  • GĂ©opolitique du christianisme (avec Blandine Chelini-Pont), Ellipses, 2003
  • Une laĂŻcitĂ© « lĂ©gitime ». La France et ses religions d'État, MĂ©dicis Entrelas, 2006.
  • À la rencontre du DalaĂŻ-Lama, Flammarion, Paris, 2008 (ISBN 978-2081208803).
  • SacrĂ©e mĂ©decine : histoire et devenir d'un sanctuaire de la Raison, avec Jean BaubĂ©rot, Entrelacs, 2011.
  • Les Évidences universelles, Éditions de la Librairie de la Galerie, 2011.
  • Souci de soi, conscience du monde. Vers une religion globale ?, Armand Colin, 2012
  • Le Mythe de l'islamisation, essai sur une obsession collective, Le Seuil, 2012.
  • Ce populisme qui vient (conversation avec RĂ©gis Meyran), Paris, Textuel, coll. « Conversations pour demain », , 109 p. (ISBN 978-2-84597-472-2).
  • Le Complexe de Suez. Le vrai dĂ©clin français (et du continent europĂ©en), Ă©ditions du Bord de l'eau, 2015.
  • La guerre des civilisations n'aura pas lieu : coexistence et violence au XXIe siĂšcle, CNRS Éditions, 2016, 240 p.
  • Sans emploi : condition de l’homme postindustriel, Paris, Ă©dition Les liens qui libĂšrent, , 224 p. (ISBN 979-10-209-0409-6).
  • Descente au cƓur du mĂąle : de quoi #METOO est-il le nom ?, Paris, Ă©dition Les liens qui libĂšrent, , 192 p. (ISBN 979-10-209-0576-5).
  • Avec Dominique Quessada, Manifeste MĂ©taphysique. Et si on refaisait le monde ?, Les Liens qui libĂšrent, 2019[49]

Direction d'ouvrages collectifs

  • Bouddhisme et critique de la modernitĂ© en francophonie, avec James White Brown. Dalhousie French Studies, Dalhousie, Canada, vol. 46, printemps 1999. 
  • Le Bouddhisme et ses normes, Presses universitaires de Strasbourg, 2006.


Notes et références

  1. Raphael Liogier, Sans emploi: Condition de l'homme postindustriel, Les Liens qui libĂšrent, 2016, (ISBN 9791020904300), p. 2
  2. Christian Mrasilevici, « Raphaël LIOGIER, Transhumanisme et travail 2 », sur YouTube, (consulté le )
  3. « Introduction à une approche politique de l'occidentalisation du bouddhisme » (OCLC 494197307).
  4. « Rencontre avec Raphaël Liogier », .
  5. Curriculum vitae universitaire de Raphaël Liogier.
  6. https://upop.info/cours/les-intervenants/raphael-liogier/
  7. Claire Berlinski, Menace in Europe: Why the Continent's Crisis Is America's, Too, p. 105
  8. RaphaĂ«l Liogier, À la rencontre du DalaĂŻ-Lama, Flammarion, Paris, 2008, p. 23.
  9. (en) « The Dalai Lama's Visit to Mongolia, England and France », World Tibet News, 7 septembre 1994.
  10. Raphaël Liogier, op. cit., p. 31.
  11. Raphaël Liogier, op. cit.
  12. Frédéric Lenoir, La rencontre du bouddhisme et de l'Occident, Paris, Fayard, , 393 p. (lire en ligne).
  13. Philippe Cornu, « LumiÚre sur la voie bouddhique de l'éveil », dans Connaissance des religions, (no) 61-64, janvier-décembre 2000, pp. 341-343 (compte rendu de Raphaël Lioger, Jésus, Bouddha d'Occident, Calmann-Lévy, Paris, 1999, 309 p.).
  14. R. Liogier, Jésus, Bouddha d'Occident, 1999 (compte rendu), G. Ducoeur, Revue des sciences religieuses, année 2000, volume 74, numéro 3, p. 407.
  15. Philippe Cornu, Le bouddhisme, une philosophie du bonheur. 12 questions pour comprendre la voie du Bouddha, Paris, Seuil, , p. 262
  16. « CV Raphaël Logier » [PDF], sur sciencespo-aix.fr (consulté le ).
  17. « Raphael Liogier » (version du 27 novembre 2006 sur Internet Archive).
  18. « Les missionnaires de l'Amérique », Le Nouvel Observateur (consulté le ).
  19. « L’Eglise catholique peut-elle encore changer ? », La PensĂ©e du Midi (consultĂ© le ).
  20. « Le bouddhisme mondialisé. Une perspective sociologique sur la globalisation du religieux », Histoire sociale (consulté le ).
  21. Compte-rendu d'ouvrage, Une laĂŻcitĂ© « lĂ©gitime ». La France et ses religions d’État, IESR - Institut europĂ©en en sciences des religions, mis Ă  jour le 23 mai 2008.
  22. RaphaĂ«l Liogier, « La laĂŻcitĂ© est devenue le rĂ©ceptacle d’une frustration », L'inactuelle,‎ (lire en ligne)
  23. Nicolas de Bremond d’Ars, RaphaĂ«l Liogier, Une laĂŻcitĂ© « lĂ©gitime ». La France et ses religions d’État, Archives de sciences sociales des religions, 138, avril-juin 2007, document 138-59, mis en ligne le 12 septembre 2007.
  24. « Pourquoi les musulmanes portent-elles de plus en plus le voile ? », Madame Figaro, 9 juillet 2015.
  25. Raphaël Liogier, « L'islamisation est un mythe », lemonde.fr, 28 mars 2013.
  26. Raphaël Liogier, « Révolution culturelle dans la lutte antisectes », dans Le Monde, 4 mars 2008.
  27. Extrait de l'interview de Raphaël Liogier, vidéo, Centre d'information et de conseil des nouvelles spiritualités (CICNS), 30 septembre 2007.
  28. « Le mythe de l’invasion arabo-musulmane », RaphaĂ«l Liogier, monde-diplomatique.fr, mai 2014.
  29. « De Lorient Ă  Daesh : ce reportage explique la radicalisation d’Emilie », sur ouest-france.fr, (consultĂ© le ).
  30. « Les confessions d'Emilie Konig » [vidéo], sur tempsreel.nouvelobs.com, (consulté le ).
  31. Akram BelkaĂŻd et Dominique Vidal, « Le djihadisme sous la loupe des experts », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  32. « Il faut « faire de la France un centre de rĂ©flexion islamique » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  33. « RaphaĂ«l Liogier : “Le jihadisme ne vient pas du communautarisme mais de la dĂ©socialisation" », Les Inrocks,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  34. « Emilie König, portrait d'une djihadiste française arrĂȘtĂ©e en Syrie », Paris Match,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  35. Raphaël Liogier, Ce populisme qui vient, Paris, Textuel, coll. « Conversations pour demain », , 109 p. (ISBN 978-2-84597-472-2).
  36. « RĂ©currence et mondialitĂ© du « populisme » », Le Monde,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  37. « Interview de Raphaël Liogier », sur rtbf.be, .
  38. Interventions dans Islam (émission de télévision) sur France 2 : le 11 avril 2021le 18 avril 2021
  39. « Les lauriers de l'obscurantismes », sur lemonde.fr, .
  40. « DĂ©sinformation : Caroline Fourest rĂ©cidive », Politis.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  41. « Raphël Liogier répond à Caroline Fourest » [vidéo], sur lesinrocks.com, (consulté le ).
  42. Voir sur carolinefourest.wordpress.com.
  43. Raphaël Liogier, Le Mythe de l'islamisation. Essai sur une obsession collective : Essai sur une obsession collective, Le Seuil, , 223 p. (ISBN 978-2-02-109441-1, lire en ligne)
  44. Caroline Fourest, Génie de la laïcité, éditions Grasset, 2016
  45. « Le jour oĂč David Thomson a Ă©tĂ© "humiliĂ©" sur France 2 », sur www.7sur7.be (consultĂ© le )
  46. Ce soir ou jamais, « Djihadistes français en Syrie: Que faire? (2/3) - Ce soir (ou jamais!) - 25/04/2014 », (consulté le )
  47. « David Thomson: «L’Europe est condamnĂ©e Ă  subir le contre-choc des erreurs qui ont Ă©tĂ© faites» », Slate.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  48. « “RĂ©ponse aux attaques mensongĂšres de Caroline Fourest” », Bibliobs,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  49. Malo Tresca, DerriĂšre le chamanisme, une quĂȘte spirituelle hors-cadre, la-croix.com, 30/10/2019

Liens externes

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