Assassinat de Rafiq Hariri
L'assassinat de Rafiq Hariri est survenu le 14 fĂ©vrier 2005 lorsque l'ancien premier ministre libanais Rafiq Hariri a Ă©tĂ© tuĂ© avec 21 autres personnes dans une explosion Ă Beyrouth, au Liban. Des explosifs Ă©quivalant Ă environ 1 000 kilogrammes de TNT ont explosĂ© alors que son cortĂšge roulait prĂšs de l'hĂŽtel St. George. Parmi les morts se trouvaient plusieurs gardes du corps de Rafiq Hariri et l'ancien ministre de l'Ăconomie Bassel Fleihan.
Assassinat de Rafiq Hariri | |
Un soldat du ministÚre de l'Intérieur gardant le site de l'attaque qui a tué Rafiq Hariri. | |
Localisation | Beyrouth, Liban |
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Cible | Rafiq Hariri |
CoordonnĂ©es | 33° 54âČ 07âł nord, 35° 29âČ 40âł est |
Date | |
Type | Camion piégé |
Armes | Bombe |
Morts | 22 |
Blessés | 220 |
Rafiq Hariri avait fait partie de l'opposition anti-syrienne au Liban. Son assassinat a dĂ©clenchĂ© la rĂ©volution du CĂšdre, un mouvement populaire qui a forcĂ© la Syrie Ă retirer toutes ses troupes du Liban en avril 2005. L'assassinat a Ă©galement conduit les Nations unies Ă mettre en place le Tribunal spĂ©cial pour le Liban pour enquĂȘter sur le meurtre.
Contexte
Rafiq Hariri, fondateur du parti Courant du futur et prĂ©sident du Conseil des ministres du Liban de 1992 Ă 1998, et d'autres membres de l'opposition anti-syrienne avaient remis en question le projet de prolongation du mandat d'Ămile Lahoud, prĂ©sident libanais depuis 1998, enhardis par la colĂšre populaire et l'action civique qui sont devenues la RĂ©volution du CĂšdre. Le chef libanais druze Walid Joumblatt, une recrue plus rĂ©cente de l'opposition anti-syrienne, a dĂ©clarĂ© aprĂšs l'assassinat qu'en aoĂ»t 2004, le prĂ©sident syrien Bachar el-Assad avait menacĂ© Rafiq Hariri personnellement lors d'une rĂ©union, en disant : « Lahoud me reprĂ©sente... Si vous et Chirac le voulez hors du Liban, je dĂ©truirai le Liban. » Son compte est citĂ©, mais non confirmĂ©, dans le Rapport FitzGerald (en) de l'ONU. Le rapport s'arrĂȘte avant d'accuser directement Damas ou toute autre partie, affirmant que seule une nouvelle enquĂȘte internationale approfondie peut identifier le coupable.
Selon ces tĂ©moignages, Rafiq Hariri a rappelĂ© Ă Bachar el-Assad sa promesse de ne pas demander une prolongation du mandat d'Emile Lahoud, et Bachar el-Assad a rĂ©pondu qu'il y avait un changement de politique et que la dĂ©cision Ă©tait dĂ©jĂ prise. Il a ajoutĂ© qu'Emile Lahoud devait ĂȘtre considĂ©rĂ© comme son reprĂ©sentant personnel au Liban et que « s'opposer Ă lui Ă©quivaut Ă s'opposer Ă Assad lui-mĂȘme ». Il a ensuite ajoutĂ© qu'il (Bachar el-Assad) « prĂ©fĂ©rerait briser le Liban au-dessus de la tĂȘte de Rafiq Hariri et [du chef druze] Walid Joumblatt que de voir sa parole au Liban brisĂ©e ».
Selon les tĂ©moignages, Bachar el-Assad a ensuite menacĂ© les deux alliĂ©s de longue date Rafiq Hariri et Walid Joumblatt de blessures physiques s'ils s'opposaient Ă l'extension d'Emile Lahoud. La rĂ©union aurait durĂ© dix minutes, et c'Ă©tait la derniĂšre fois que Rafiq Hariri a rencontrĂ© Bachar el-Assad. AprĂšs cette rĂ©union, Rafiq Hariri a dit Ă ses partisans qu'ils n'avaient pas d'autre choix que de soutenir l'extension d'Emile Lahoud. La mission a Ă©galement reçu des informations faisant Ă©tat de nouvelles menaces faites Ă Rafiq Hariri par des responsables de la sĂ©curitĂ© au cas oĂč il s'abstiendrait de voter en faveur de la prolongation ou « mĂȘme envisageait de quitter le pays ».
La journaliste irlandaise Lara Marlowe (en) a également rapporté que Rafiq Hariri lui avait dit qu'il avait été menacé par Bachar el-Assad.
Dans un entretien avec le Spiegel, le prĂ©sident Bachar el-Assad a dĂ©clarĂ©: « Je ne l'ai jamais menacĂ© et aucun officier des renseignements syriens n'a jamais pointĂ© une arme sur sa tĂȘte. »
Le 2 septembre 2004, l'ONU a adopté la résolution 1559 du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui appelait la Syrie à mettre fin à ses 29 ans d'occupation du Liban (en).
Assassinat
Le matin du 14 fĂ©vrier, Rafic Hariri a visitĂ© le parlement puis le CafĂ© de l'Ătoile pendant une vingtaine de minutes. Il a quittĂ© le cafĂ© dans un convoi de six voitures et a suivi un itinĂ©raire qui a Ă©tĂ© gardĂ© secret jusqu'Ă la toute derniĂšre minute. Six minutes et demie aprĂšs avoir quittĂ© le cafĂ©, alors que le convoi s'approchait de l'hĂŽtel St. George sur la Corniche, un camion piĂ©gĂ© a explosĂ©, dĂ©truisant le convoi.
L'explosion a laissĂ© un cratĂšre de 9 mĂštres de large dans la Corniche. Au total, 22 personnes, dont Rafic Hariri, ont Ă©tĂ© tuĂ©es et 220 autres ont Ă©tĂ© blessĂ©es. Des dizaines de voitures ont Ă©tĂ© incendiĂ©es, plusieurs bĂątiments ont Ă©tĂ© dĂ©truits et les fenĂȘtres ont Ă©tĂ© soufflĂ©es sur beaucoup d'autres.
Rafic Hariri a été enterré, avec les gardes du corps qui sont morts dans l'attentat à la bombe, dans un endroit prÚs de la mosquée Mohammed al-Amine.
Un groupe se faisant appeler "Le groupe Nasra & Jihad dans la Grande Syrie" a revendiquĂ© la responsabilitĂ© de l'explosion. Le groupe Ă©tait inconnu auparavant. Une bande diffusĂ©e par Al Jazeera a montrĂ© un homme barbu, que l'on croit ĂȘtre un Palestinien nommĂ© Ahmad Abu Adas, revendiquant l'attaque. Le domicile d'Ahmad Abu Adas a Ă©tĂ© perquisitionnĂ© mais il est toujours portĂ© disparu. Le rapport de l'ONU sur le meurtre a supposĂ© qu'il Ă©tait peut-ĂȘtre le kamikaze mais cite Ă©galement un tĂ©moin qui a dĂ©clarĂ© qu'Ahmad Abu Adas n'avait rien Ă voir avec l'attentat Ă la bombe.
Le rapport de l'ONU a dĂ©terminĂ© que la bombe avait Ă©tĂ© placĂ©e dans un camion blanc Mitsubishi Canter, d'aprĂšs des images de vidĂ©osurveillance d'une banque HSBC voisine. Il a probablement explosĂ© par l'action d'un kamikaze dans le vĂ©hicule, qui aurait contournĂ© les dispositifs de brouillage Ă©lectroniques du convoi de Rafic Hariri. Les enquĂȘteurs ont dĂ©terminĂ© que le camion Mitsubishi avait Ă©tĂ© volĂ© Ă Sagamihara, au Japon, le 12 octobre 2004.
EnquĂȘte
Le 7 avril 2005, le Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations unies a adoptĂ© Ă l'unanimitĂ© la rĂ©solution 1595 (en) pour envoyer une Ă©quipe d'enquĂȘte pour enquĂȘter sur l'assassinat de Rafic Hariri. L'Ă©quipe, dirigĂ©e par le juge allemand Detlev Mehlis (en), a prĂ©sentĂ© ses premiĂšres conclusions dans le rapport Mehlis (en) au Conseil de sĂ©curitĂ© le 20 octobre 2005.
Le rapport impliquait des responsables syriens et libanais, avec un accent particulier sur le chef du renseignement militaire syrien et le beau-frÚre du président syrien Bashar al-Assad, Assef Chaoukat.
Dans la foulĂ©e du rapport, le prĂ©sident amĂ©ricain George W. Bush a appelĂ© Ă la convocation d'une rĂ©union spĂ©ciale de l'ONU pour discuter de la rĂ©ponse internationale "le plus rapidement possible pour traiter cette question trĂšs grave". Pendant ce temps, Detlev Mehlis a demandĂ© plus de temps pour enquĂȘter sur toutes les pistes.
Les politiciens libanais ont demandĂ© Ă prolonger la durĂ©e et la charte de l'Ă©quipe d'enquĂȘte, afin d'inclure les assassinats d'autres personnalitĂ©s libanaises anti-syriennes de premier plan Ă cette Ă©poque, comme le journaliste Samir Kassir (tuĂ© par une voiture piĂ©gĂ©e en juin 2005) et GĂ©brane TuĂ©ni (Ă©galement tuĂ© par une voiture piĂ©gĂ©e, en dĂ©cembre 2005).
Un deuxiÚme rapport, présenté le 10 décembre 2005, a confirmé les conclusions du premier rapport. Le 11 janvier 2006, Mehlis a été remplacé par le juriste belge Serge Brammertz.
Le gouvernement libanais a acceptĂ© cette enquĂȘte, tout en appelant Ă la pleine participation, et non Ă la suprĂ©matie, de ses propres agences et au respect de la souverainetĂ© libanaise. Le Conseil de sĂ©curitĂ© de l'ONU a votĂ© Ă l'unanimitĂ© pour exiger la pleine coopĂ©ration syrienne avec les enquĂȘteurs des Nations unies sur la question et les deux derniers rapports de Brammertz a saluĂ© l'entiĂšre coopĂ©ration de la Syrie.
Le 30 aoĂ»t 2005, quatre gĂ©nĂ©raux libanais pro-syriens (dont certains avaient promu la fausse thĂ©orie d'Abou Addas) ont ensuite Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s soupçonnĂ© de complot en vue de commettre un meurtre. Ils ont Ă©tĂ© dĂ©tenus sans inculpation par les autoritĂ©s libanaises pendant quatre ans et libĂ©rĂ©s par le Tribunal spĂ©cial pour le Liban quand il a repris l'enquĂȘte en 2009. Moustapha Hamdane, ancien chef de la brigade de la Garde prĂ©sidentielle libanaise; Jamil Sayyed, ancien Directeur gĂ©nĂ©ral de la sĂ©curitĂ© gĂ©nĂ©rale; Ali al Hajj (en), directeur gĂ©nĂ©ral des Forces de sĂ©curitĂ© intĂ©rieure libanaises; et Raymond Azar (en), l'ancien directeur du renseignement militaire a Ă©tĂ© libĂ©rĂ© sur ordre du juge de la mise en Ă©tat du Tribunal spĂ©cial pour le Liban Ă la demande du procureur en raison du manque de preuves. En faisant la demande, le Procureur avait tenu compte des «incohĂ©rences dans les dĂ©clarations des principaux tĂ©moins et du manque de preuves corroborantes Ă l'appui de ces dĂ©clarations».
Le ministre syrien de l'IntĂ©rieur Ghazi Kanaan a Ă©tĂ© interrogĂ© en septembre 2005 par l'Ă©quipe de Detlev Mehlis en tant que «tĂ©moin» de l'assassinat. Ghazi Kanaan a niĂ© toute implication dans l'assassinat. Le 12 octobre, il a Ă©tĂ© retrouvĂ© mort avec une blessure par balle Ă la tĂȘte dans son bureau de Damas. Le gouvernement syrien a dit qu'il s'agissait d'un suicide, bien que d'autres aient prĂ©tendu que c'Ă©tait un meurtre pour rompre le lien entre la mort de Rafiq Hariri et le rĂ©gime.
Le 30 décembre 2005, l'ancien vice-président syrien Abdel Halim Khaddam, dans une interview télévisée, a impliqué Bachar el-Assad dans l'assassinat et a déclaré qu'il avait personnellement menacé Rafiq Hariri dans les mois précédant sa mort. Cette interview a poussé les députés syriens à exiger des accusations de trahison contre Abdel Halim Khaddam.
Le 18 dĂ©cembre 2006, un rapport d'Ă©tape de l'ancien chef de l'enquĂȘte, Serge Brammertz, indiquait que les preuves ADN recueillies sur les lieux du crime suggĂ©raient que l'assassinat pourrait ĂȘtre le fait d'un jeune homme kamikaze.
Le 28 mars 2008, le dixiĂšme rapport de la Commission d'enquĂȘte internationale indĂ©pendante (en) de l'ONU a conclu qu'"un rĂ©seau d'individus a agi de concert pour mener Ă bien l'assassinat de Rafiq Hariri et que ce rĂ©seau criminel - le" rĂ©seau Hariri "- ou des parties de celui-ci sont liĂ©s Ă certains des autres cas relevant du mandat de la Commission."
Le Conseil de sĂ©curitĂ© a prorogĂ© le mandat de l'enquĂȘte, qui devait se terminer en dĂ©cembre 2008, jusqu'au 28 fĂ©vrier 2009.
Le 7 fĂ©vrier 2012, HĂŒrriyet a rapportĂ© que des enquĂȘteurs des Nations unies avaient interrogĂ© Louai Sakka (en), souhaitant savoir s'il avait jouĂ© un rĂŽle dans l'assassinat.
Tribunal spécial des Nations Unies
Le Gouvernement libanais et les Nations unies sont convenus de crĂ©er un Tribunal spĂ©cial pour le Liban en 2007, signant l'accord le 23 janvier 2007 et le 6 fĂ©vrier 2007 respectivement. Cependant, lorsque l'accord a Ă©tĂ© envoyĂ© au Parlement libanais pour ratification, le PrĂ©sident a refusĂ© de convoquer le Parlement pour le voter. Ă la demande d'une majoritĂ© de membres du parlement libanais et du Premier ministre, le Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations unies a adoptĂ© la rĂ©solution 1757, mettant en Ćuvre l'accord.
Pour des raisons de sécurité, d'efficacité administrative et d'équité, le Tribunal a son siÚge hors du Liban, à Leidschendam, à la périphérie de La Haye, aux Pays-Bas. Les locaux du Tribunal sont l'ancien siÚge du Service néerlandais de renseignement et de sécurité (Algemene Inlichtingen- en Veiligheidsdienst ou AIVD). Les Pays-Bas ont initialement accepté d'accueillir le Tribunal le 21 décembre 2007. Le tribunal s'est ouvert le .
Le Tribunal est le premier tribunal international Ă poursuivre le terrorisme en tant que crime distinct.
Le 29 avril 2009, Ă la suite d'une demande du Procureur Daniel Bellemare, le Juge de la mise en Ă©tat a dĂ©cidĂ© que les quatre suspects arrĂȘtĂ©s au cours de l'enquĂȘte ne pouvaient ĂȘtre considĂ©rĂ©s "comme des suspects ou des accusĂ©s dans la procĂ©dure pendante devant le Tribunal" et a ordonnĂ© leur inconditionnelle LibĂ©ration. Les personnes dĂ©tenues Ă©taient le gĂ©nĂ©ral Jamil al Sayyed (chef de la sĂ©curitĂ© gĂ©nĂ©rale), le gĂ©nĂ©ral Ali al Hajj (chef des forces de sĂ©curitĂ© intĂ©rieure, la police libanaise), le brigadier-gĂ©nĂ©ral Raymond Azar (chef du renseignement de l'armĂ©e) et le brigadier-gĂ©nĂ©ral Mustafa Hamdan (chef de la garde prĂ©sidentielle). ConsidĂ©rĂ©s Ă l'Ă©poque comme les principaux agents chargĂ©s de l'application des rĂšgles en Syrie, ils ont passĂ© prĂšs de 3 ans et 8 mois en dĂ©tention aprĂšs que les autoritĂ©s libanaises les ont arrĂȘtĂ©s le 1er septembre 2005, et pendant cette pĂ©riode aucune charge n'a jamais Ă©tĂ© portĂ©e contre eux. Leur libĂ©ration est intervenue dans une atmosphĂšre politique tendue au Liban, en raison de la forte politisation officiellement admise de l'affaire. Plusieurs personnalitĂ©s politiques anti-syriennes ont dĂ©clarĂ© que «[nous] les considĂ©rons toujours comme coupables».
Le 30 juin 2011, Haaretz a signalé que le Tribunal avait soumis au procureur général du Liban des actes d'accusation contre quatre membres libanais du Hezbollah et un étranger. Les actes d'accusation ont été signifiés par des représentants de la Cour internationale de Justice de La Haye.
L'une des principales personnalités du Tribunal spécial était le général de brigade libanais Wissam al-Hassan. Le 19 octobre 2012, Wissam al-Hassan a été assassiné dans une explosion de voiture dans le quartier Achrafieh de Beyrouth.
Le Procureur c. Ayyash et al. a commencé le 16 janvier 2014 par une déclaration liminaire de l'Accusation. Salim Jamil Ayyash, Hassan Habib Merhi, Hussein Hassan Oneissi et Assad Hassan Sabra sont actuellement jugés par contumace, comme il a été déterminé qu'ils avaient pris la fuite et ne souhaitaient pas participer au procÚs.
Le 11 septembre 2018, la phase finale du procÚs s'ouvre avec le réquisitoire du procureur du TSL contre les quatre organisateurs présumés de l'attentat, Salim Ayyash, Hussein Oneissi, Assad Sabra et Hassan Habib Merhi, ainsi qu'Ahmad Abou Adass, auteur de la fausse revendication. Mustafa Badreddine, le « cerveau » présumé de l'attentat, est décédé. Les conclusions écrites du procureur doivent préciser les rÎles respectifs des exécutants, au nombre de six, et du « groupe élargi » qui aurait contribué à préparer l'attentat ou à brouiller les pistes, notamment de Wafic Safa, responsable des communications du Hezbollah, et Rustom Ghazalé, ancien chef des services de renseignement syriens au Liban, mort en 2015[1].
Le verdict du Tribunal spĂ©cial devait ĂȘtre initialement rendu le 7 aoĂ»t 2020, mais est repoussĂ© au 18 aoĂ»t suivant en raison des explosions au port de Beyrouth survenues le 4 aoĂ»t 2020[2]. Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah annonce le 14 aoĂ»t qu'il ne reconnaitra pas le verdict[3].
Le 18 août 2020, le Tribunal spécial déclare Salim Ayyash, membre présumé du Hezbollah, coupable de l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafiq Hariri. En revanche, les trois autres suspects accusés, Hassan Merhi, Hussein Oneissi et Assad Sabra, également membres présumés du Hezbollah, sont acquittés par le Tribunal[4] - [5] - [6].
Salim Ayyash est condamné à la prison à perpétuité le 11 décembre 2020[7] - [8].
Hezbollah
En aoĂ»t 2010, en rĂ©ponse Ă la notification selon laquelle le tribunal de l'ONU inculperait certains membres du Hezbollah, le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Hezbollah Hassan Nasrallah a dĂ©clarĂ© qu'IsraĂ«l cherchait un moyen d'assassiner Rafiq Hariri dĂšs 1993 afin de crĂ©er un chaos politique qui forcerait la Syrie Ă se retirer du Liban et perpĂ©tuer une atmosphĂšre anti-syrienne au Liban Ă la suite de l'assassinat. Il a poursuivi en disant qu'en 1996, le Hezbollah avait apprĂ©hendĂ© un agent travaillant pour IsraĂ«l du nom d'Ahmed Nasrallah (sans lien avec Hassan Nasrallah) qui aurait contactĂ© le service de sĂ©curitĂ© de Rafiq Hariri et leur a dit qu'il avait des preuves solides que le Hezbollah prĂ©voyait de se suicider. Rafiq Hariri a ensuite contactĂ© le Hezbollah et l'a informĂ© de la situation. Saad Hariri (Le fils de Rafiq Hariri, qui a Ă©galement Ă©tĂ© Premier ministre du Liban) a rĂ©pondu que l'ONU devrait enquĂȘter sur ces allĂ©gations.
Conséquences
Rafiq Hariri était bien considéré parmi les dirigeants internationaux; par exemple, il était un ami proche du président français Jacques Chirac. Peu de gens ont estimé qu'il était une menace, en raison de ses liens avec l'Union européenne et l'Occident. Jacques Chirac a été l'un des premiers dignitaires étrangers à présenter ses condoléances à la veuve de Rafiq Hariri en personne à son domicile à Beyrouth. Le Tribunal spécial pour le Liban a également été créé à son instigation.
AprĂšs la mort de Rafiq Hariri, il y a eu plusieurs autres attentats Ă la bombe et assassinats (en) contre des personnalitĂ©s anti-syriennes. Il s'agissait notamment de Samir Kassir, George Hawi, Gebran Tueni, Pierre Amine Gemayel et Walid Eido. Des tentatives d'assassinat ont Ă©tĂ© faites contre Elias Murr, May Chidiac et Samir Shehade (qui enquĂȘtait sur la mort de Rafiq Hariri).
Notes et références
- L'Orient-Le Jour, « Au TSL, lâaccusation se concentre, dans ses dĂ©clarations de clĂŽture, sur les victimes et le Hezbollah », 11 septembre 2018.
- ReneNaba, « Le Tribunal Spécial sur le Liban devrait rendre son verdict le 18 août 2020 », sur libnanews.com (consulté le )
- Le Figaro avec AFP, « Attentat Hariri: le Hezbollah ne reconnaßtra pas le verdict », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
- A. F. P. agence, « Liban : un membre présumé du Hezbollah reconnu coupable dans la mort de Rafic Hariri », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
- « Assassinat de Rafic Hariri : un membre prĂ©sumĂ© du Hezbollah reconnu coupable par le tribunal spĂ©cial », Le Monde.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- « Liban : le principal suspect reconnu coupable du meurtre de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri », sur Franceinfo, (consulté le )
- « Mort de Rafic Hariri : un membre présumé du Hezbollah condamné à la perpétuité », sur LEFIGARO (consulté le )
- « Assassinat de Rafic Hariri : un membre présumé du Hezbollah condamné à la perpétuité », sur France 24, (consulté le )
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Assassination of Rafic Hariri » (voir la liste des auteurs).