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Tribunal spécial des Nations unies pour le Liban

Le Tribunal spécial des Nations unies pour le Liban (« TSL »), aussi dénommé Tribunal pour le Liban, est un tribunal pénal international[1] - [2] dont le mandat est de poursuivre, en appliquant le droit pénal libanais[1], les personnes présumées responsables de l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafiq Hariri, et de la mort de 21 autres personnes le 14 février 2005 à Beyrouth au Liban, ainsi que d'attentats connexes[1].

EmblÚme du Tribunal spécial des Nations unies pour le Liban

Le tribunal a officiellement commencĂ© ses travaux le 1er mars 2009[3] - [4] ; sa compĂ©tence prime sur celle des juridictions nationales libanaises[1]. Le tribunal est basĂ© Ă  Leidschendam-Voorburg, prĂšs de La Haye aux Pays-Bas, et il a une antenne Ă  Beyrouth, capitale du Liban. Ses langues officielles sont l'anglais, l'arabe et le français[1]. À la diffĂ©rence des autres tribunaux pĂ©naux internationaux, le Tribunal est autorisĂ© Ă  tenir des procĂšs par dĂ©faut[1] ; il est aussi le premier Ă  juger du crime de terrorisme en tant que crime distinct[5]. C’est Ă©galement le seul tribunal international qui exige dans son Statut ou dans son RĂšglement de procĂ©dure et de preuve la crĂ©ation d’une UnitĂ© de la communication externe spĂ©cifique, ce qui traduit l’importance accordĂ©e au devoir qui incombe au TSL de fournir, en temps rĂ©el, des informations prĂ©cises Ă  l’opinion publique libanaise[6]. Le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral des Nations unies nomme les onze juges du Tribunal, des juges libanais et internationaux, pour un mandat de trois ans renouvelable[1].

Le mandat du Tribunal Ă©tait initialement de trois ans[7]. En revanche, aucune limite temporelle n’a Ă©tĂ© fixĂ©e pour l’achĂšvement des travaux judiciaires[8]. Le mandat a par la suite Ă©tĂ© prorogĂ© afin de permettre au Tribunal de mener sa tĂąche Ă  bien[7]. Le verdict est finalement rendu le 18 aoĂ»t 2020.

Le Tribunal Ă  Leidschendam, km de La Haye

Introduction

Le rapport du procureur allemand Detlev Mehlis (en)[9] avait initialement impliquĂ© des agents de sĂ©curitĂ© libanais et syriens de haut niveau dans l'assassinat de Rafiq Hariri. Damas a niĂ© toute implication. Quatre gĂ©nĂ©raux libanais pro-syriens ont Ă©tĂ© dĂ©tenus pendant quatre ans sans inculpation dans le cadre de cette affaire. Ils ont Ă©tĂ© libĂ©rĂ©s en 2009 aprĂšs que le TSL a dĂ©clarĂ© qu'il n'y avait pas suffisamment de preuves pour les inculper[10]. Les procĂ©dures entreprises par le TSL ont suscitĂ© des controverses qui menacent la stabilitĂ© du Liban dues Ă  l'inculpation possible de membres du Hezbollah libanais et les relations tendues entre l’actuelle majoritĂ© dite du 14 mars, composĂ©e du bloc sunnite de Saad Hariri et de partis chrĂ©tiens comme les Forces libanaises et les Kataeb et l’actuelle opposition dite du 8 mars, menĂ©e principalement par le Hezbollah chiite et le Courant patriotique libre du gĂ©nĂ©ral chrĂ©tien Michel Aoun.

Divers mĂ©dias ont rapportĂ© que le TSL prĂ©voit de mettre en accusation de deux Ă  six membres du Hezbollah. Le Wall Street Journal allĂšgue que parmi ceux qui se trouveraient dans la ligne de mire de l'ONU se trouvent Mustafa Badreddine, un commandant militaire de haut rang du Hezbollah et beau-frĂšre de Imad Mughniyeh qui fut le chef des opĂ©rations militaires et du renseignement du Hezbollah, tuĂ© dans un attentat Ă  la voiture piĂ©gĂ©e Ă  Damas le 12 fĂ©vrier 2008 et dont la responsabilitĂ© a Ă©tĂ© attribuĂ©e par Hassan Nasrallah Ă  IsraĂ«l[11] - [12]. Des rumeurs publiĂ©es par divers mĂ©dias[13] - [14] - [15] - [16] font Ă©tat que le TSL mettrait aussi en cause l'Iran et son Guide suprĂȘme de la RĂ©volution islamique, l'Ayatollah Ali Khamenei. Le 12 janvier 2011, le gouvernement de Saad Hariri est tombĂ© Ă  la suite de la dĂ©mission des onze ministres de l’opposition de l'Alliance du 8 mars menĂ©e par le Hezbollah du fait du refus de Saad Hariri de dĂ©savouer en personne l’institution internationale[17].

Organisation du tribunal

Mandat

Le tribunal a été créé à la suite d'un accord entre l'Organisation des Nations unies et la République libanaise, conformément à la résolution 1664 (2006) du 29 mars 2006. Le Conseil de sécurité des Nations unies, agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations unies, a approuvé l'accord le 30 mai 2007 du Conseil de sécurité par la résolution 1757 (2007)[18].

Le mandat du tribunal est de « poursuivre les personnes responsables de l'attentat du 14 fĂ©vrier 2005 qui a entraĂźnĂ© la mort de Rafic Hariri, Premier Ministre en exercice et la mort ou les blessures d'autres personnes." Il a Ă©galement Ă©tĂ© chargĂ© d'une nouvelle extension de sa juridiction au-delĂ  de l'attentat du 14 fĂ©vrier 2005, dans la mesure oĂč il y aurait des preuves dĂ©montrant que d'autres attentats terroristes survenus au Liban entre le 1er octobre 2004 et le 12 dĂ©cembre 2005 ont Ă©tĂ© liĂ©s Ă  celui perpĂ©tuĂ© contre Rafiq Hariri, et qu'ils furent de nature et de gravitĂ© similaires Ă  l'attentat initial[19], Human Rights Watch fit valoir que le tribunal aurait dĂ» aussi recevoir la compĂ©tence juridictionnelle sur plus de 14 autres attentats perpĂ©trĂ©s au Liban depuis le 1er octobre 2004[20]. Le tribunal a dĂ©clarĂ© qu'il pourrait Ă©largir son mandat pour y inclure les attentats qui ont eu lieu entre le 1er octobre 2004 et le 12 dĂ©cembre 2005, s'il Ă©tait dĂ©montrĂ© qu'ils Ă©taient liĂ©s Ă  l'assassinat de Rafiq Hariri[21].

Le Tribunal spécial pour le Liban est le premier tribunal créé par l'ONU en tant que cour pénale internationale habilitée à juger un crime terroriste commis contre une personne déterminée[22]. Selon l'Organisation des Nations unies, Résolution du Conseil de sécurité 1664 (2006), il doit s'agir d'un « tribunal international fondé sur les normes internationales de justice pénale les plus élevées »[23]

Le Tribunal spécial pour le Liban est un tribunal « hybride » international[24], similaire au Tribunal spécial pour la Sierra Leone et les Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens(CETC). Le TSL ne se réfÚre pas au droit international (pénal), mais plutÎt au droit national (article 2 du Statut du Tribunal spécial). En conséquence, il se réfÚre également à la « section I » pour les crimes de guerre et la "section II" pour le crime organisé, la criminalité financiÚre et la corruption de la Cour pénale et des Chambres d'appel de la Cour de Bosnie-Herzégovine qui sont aussi des Chambres « hybrides »[25].

Choix des magistrats

Les chambres du tribunal sont composées de onze juges libanais et internationaux avec cependant une majorité de juges internationaux (article 8 du Statut du Tribunal spécial)[26]. En septembre 2007, le Secrétaire général Ban Ki-moon estime que le tribunal aurait coûté 120 millions de USD sur trois ans[27].

Ban Ki-moon a nommĂ© Robin Vincent comme Greffier du Tribunal le 11 mars 2008[28]. Une sĂ©rie de dĂ©missions successives au dĂ©but de janvier 2009 a suscitĂ© des inquiĂ©tudes au sujet de la composition du personnel du tribunal. Le chef des enquĂȘtes Naguib Kaldas a dĂ©missionnĂ© au cours des deux premiĂšres semaines de janvier[29] - [30] - [31] À la suite de la dĂ©mission de David Vincent, Ban Ki-moon, a nommĂ© David Tolbert Ă  sa place le 9 juillet 2009, nomination effective le 26 aoĂ»t 2009[32]. Le 1er mars 2010, M. Herman von Hebel a Ă©tĂ© nommĂ© Greffier par intĂ©rim puis Greffier du Tribunal le 10 dĂ©cembre 2010. Depuis le 24 juillet 2013, Daryl Mundis est le greffier du Tribunal spĂ©cial pour le Liban. Joyce Tabet fut nommĂ© au poste de procureur adjoint de la Cour en novembre 2009[33].

Norman Farrell a succédé le 12 mars 2012 à Daniel Bellemare au poste de Procureur du Tribunal. François Roux, Avocat de la défense est quant à lui nommé Chef du Bureau de la Défense ; premiÚre dans une juridiction pénale internationale ; ce bureau est indépendant et équivalent aux autres organes du Tribunal[34]. Antonio Cassese a été nommé Président du tribunal[35]. Le Juge Ralph Riachy en est le vice-président, Daniel Fransen, est nommé juge adjoint. En septembre 2010, le tribunal a nommé l'avocate libanaise Alia Aoun comme adjointe au Chef du Bureau de la Défense François Roux[36].

Budget

En septembre 2007, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a estimé que le tribunal coûterait 120 millions de USD répartis sur 3 ans[37]. Le Liban contribue à hauteur de 49 % du budget[38].

AnnéeBudget (en millions de USD)
200951.4[37]
201055.4[39]
201165.7[40]
201255.3[41]
201359.9[41]
Total (7 ans)407.5

Au cours de la cérémonie d'ouverture du Tribunal, qui a eu lieu le 1er mars 2009, des fonctionnaires de l'ONU ont indiqué que les montants nécessaires des frais de fonctionnement de la premiÚre année se montaient à 51,4 millions de dollars. Le budget prévisionnel pour les années suivantes est évalué à environ 65 millions de dollars par an.

En fĂ©vrier 2015, aprĂšs dix ans d'enquĂȘte, le coĂ»t total du TSL, partagĂ© entre 28 pays, est estimĂ© Ă  environ un demi-milliard de dollars et un analyste estime qu'il coĂ»tera encore plusieurs centaines de millions avant de parvenir Ă  une conclusion[42].

Sécurité et moyens techniques

Pour des raisons de sĂ©curitĂ©, d'efficacitĂ© administrative et d'Ă©quitĂ©, le tribunal a son siĂšge hors du Liban, dans le Leidschendam aux Pays-Bas. Les locaux du tribunal seront dans l'ex-Algemene Inlichtingen[43]. Il a Ă©tĂ© annoncĂ© en mars 2010 que le Tribunal spĂ©cial pour la Sierra Leone utiliserait la mĂȘme salle d'audience Ă  La Haye que celle du STL[44].

Deux des enquĂȘteurs libanais de l'affaire sont victimes d'attentats : Samir Shehadeh, gravement blessĂ© en 2006 par une bombe qui cible son convoi, et Wissam Eid, qui avait identifiĂ© certaines communications tĂ©lĂ©phoniques essentielles entre les protagonistes, tuĂ© en 2008 par une voiture piĂ©gĂ©e dans la banlieue de Beyrouth[45].

En octobre 2010, les enquĂȘteurs du TSL font procĂ©der Ă  une "explosion contrĂŽlĂ©e" sur la base aĂ©rienne de Captieux, en France, dans le but d'effectuer des tests mĂ©dico-lĂ©gaux. Toutefois, le TSL a dĂ©clarĂ© que l'explosion n'Ă©tait pas une reconstitution Ă  grande Ă©chelle de l'assassinat[46].

Controverses

Le mandat du TSL a provoqué des controverses, ainsi que des tensions au Liban entre les protagonistes sur lesquels se porte l'attention du tribunal. La Syrie et le Hezbollah ont vivement protesté contre les accusations qui les visent. Des commentaires formulés par l'ancien général Jamil al-Sayyed ont également soulevé des tensions entre les groupes politiques rivaux.

Implication de la Syrie

Le gouvernement syrien a affirmé dans les jours suivant l'assassinat que ce dernier a été perpétré par un Palestinien nommé Ahmed Abou Addas[47] - [48], cette accusation a été contestée. Michel Aoun a affirmé que d'autres factions, telles que le Fatah al-Islam, sont coupables[49].

Le tribunal avait requis l'arrestation de quatre officiers libanais, qui furent dĂ©tenus pendant quatre ans. Ils Ă©taient considĂ©rĂ©s comme Ă©tant des gĂ©nĂ©raux pro-syriens, leur libĂ©ration a Ă©tĂ© perçue comme un coup sĂ©vĂšre Ă  la thĂšse de l'implication syrienne. Ils avaient Ă©tĂ© considĂ©rĂ©s par l'alliance du 14 mars comme Ă©tant mĂȘlĂ©s Ă  un complot syrien en vue d'assassiner Rafic Hariri. Le juge Fransen a demandĂ© que ces accusĂ©s, Mustafa Hamdan, ancien chef de la brigade de la Garde prĂ©sidentielle libanaise et Jamil al-Sayed, ancien directeur gĂ©nĂ©ral de la sĂ»retĂ© gĂ©nĂ©rale ainsi qu'Ali al-Hajj, directeur gĂ©nĂ©ral des Forces libanaises de sĂ©curitĂ© intĂ©rieure et Raymond Azar, ancien directeur de l'Intelligence Militaire soient remis en libertĂ©. Il a dĂ©clarĂ© que les quatre gĂ©nĂ©raux devaient ĂȘtre libĂ©rĂ©s car "il n'y avait aucune preuve pour justifier leur dĂ©tention, Ă©tant donnĂ© que certains tĂ©moins avaient changĂ© ou Ă©taient revenus sur leurs dĂ©clarations", et du fait de "l'existence d'incohĂ©rences dans les dĂ©clarations des principaux tĂ©moins et l'absence de preuves qui pourraient corroborer ces dĂ©clarations"[50].

Une procĂ©dure contre 25 responsables libanais a Ă©tĂ© engagĂ©e dans un tribunal syrien par l'une des personnes initialement arrĂȘtĂ©es par le tribunal pour emprisonnement injustifiĂ©[51]

En septembre 2010, Saad Hariri dĂ©clara au journal Asharq al-Awsat: « Nous reconnaissons des erreurs de jugement concernant la Syrie, erreurs qui ont nui au peuple syrien et aux relations entre les deux pays. À un certain stade nous avons fait des erreurs et accusĂ© la Syrie d'avoir assassinĂ© le premier ministre martyr. Il s'agissait d'une accusation politique, et cette accusation politique est invalidĂ©e." Il a ajoutĂ©: "Cependant, le tribunal n'est pas liĂ© Ă  ces accusations politiques, qui ont Ă©tĂ© prĂ©maturĂ©es. Le tribunal ne prend en compte que des Ă©lĂ©ments de preuve"[52]. Le prĂ©sident syrien Bachar al-Assad a dĂ©clarĂ© que la Syrie avait Ă©tĂ© soutenue par la plupart des Libanais qui ne pensaient pas la Syrie responsable et reconnaissaient avoir Ă©tĂ© trompĂ©s.

Faux témoins

Le gĂ©nĂ©ral Jamil Sayyed a dĂ©posĂ© une plainte en dĂ©cembre 2009 Ă  Damas parce qu'il "n'a pas foi en la magistrature du Liban", qu'il a accusĂ©e de dissimulation de «faux tĂ©moins »[53]. Le tribunal a cependant dĂ©clarĂ©, qu'il ne pouvait plus ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un tĂ©moin crĂ©dible. Hassan Nasrallah, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Hezbollah, a dĂ©clarĂ© qu'Al-Sadiq devrait ĂȘtre jugĂ© pour avoir agi comme un faux tĂ©moin. À la suite de son expulsion des Émirats arabes unis, oĂč il Ă©tait dĂ©tenu pour ĂȘtre entrĂ© dans le pays sous un faux passeport tchĂšque[54], il serait depuis entrĂ© dans la clandestinitĂ© en France[55].

Concernant la dĂ©cision du Cabinet libanais de donner au ministre de la Justice Ibrahim Najjar la tĂąche d'Ă©tudier la question des faux tĂ©moins, la porte-parole du TSL, Fatima el-Issawi a dĂ©clarĂ© que le tribunal ne se prononcerait pas sur des dĂ©cisions du gouvernement libanais. Elle a ajoutĂ© que le TSL avait Ă©tĂ© habilitĂ© Ă  poursuivre les personnes impliquĂ©es dans l'assassinat et que si les conditions Ă©taient disponibles, l'autorisation inclurait Ă©galement les suspects d'autres attaques qui ont eu lieu au Liban entre le 1er octobre 2004 et le 12 dĂ©cembre 2005 ou plus tard[56]. Michel Aoun a dĂ©clarĂ© qu'une plainte avait Ă©tĂ© dĂ©posĂ©e pour rĂ©soudre le problĂšme des faux tĂ©moins. Il a Ă©galement affirmĂ© que le gouvernement et le systĂšme judiciaire ont tentĂ© de camoufler l'affaire et a dĂ©clarĂ© qu'il ne faisait pas partie des prĂ©rogatives du ministre de la Justice d'initier une enquĂȘte afin d'Ă©tablir leur innocence[57]. Nabil Nicolas, dĂ©putĂ© du groupe parlementaire «Changement et RĂ©forme» a dĂ©clarĂ© que le procĂšs-verbal du tĂ©moignage fait par Sadiq Ă©tait aussi signĂ© par Wissam Hassan le chef du Bureau du renseignement des Forces de sĂ©curitĂ© intĂ©rieure, (une organisation considĂ©rĂ©e comme illĂ©gale par le FPM) en tant que «traducteur». Il a considĂ©rĂ© que les Ă©lĂ©ments de ce procĂšs-verbal Ă©taient trĂšs dangereux et il a invitĂ© la justice libanaise Ă  ouvrir une enquĂȘte afin d'examiner sa crĂ©dibilitĂ©[58]. Le ministre de la Justice, Ibrahim Najjar, a Ă©tĂ© chargĂ© le 18 aoĂ»t de faire un rapport sur la saga des faux tĂ©moins. Dans ce rapport il a rappelĂ© «Le principe de l'indĂ©pendance de la magistrature comme il est dit dans la Constitution», «Le respect des accords internationaux (entre le Liban et l'Organisation des Nations unies sur la formation d'un tribunal spĂ©cial pour le Liban) et «Le principe de la confidentialitĂ© de l'enquĂȘte». Il a Ă©galement dĂ©clarĂ© que Siddiq n'avait jamais Ă©tĂ© interrogĂ© par les autoritĂ©s judiciaires, mais seulement en tant que tĂ©moin par le ComitĂ© international aprĂšs avoir quittĂ© le Liban en avril 2005. Le procureur du TSL, Daniel Bellemare, aurait Ă©crit dans sa rĂ©ponse Ă  la lettre du ministre de la Justice que «des faux tĂ©moins sont des tĂ©moins dont la crĂ©dibilitĂ© est en question tant qu'il n'y a pas de dĂ©cision finale de la cour »[59].

Un responsable du Hezbollah a suggĂ©rĂ© que toutes les parties concernĂ©es au Liban seraient d'accord pour que soient jugĂ©s les faux tĂ©moins qui ont faussĂ© l'enquĂȘte et provoquĂ© une crise politique interne dans ce pays qui a conduit Ă  la dĂ©tĂ©rioration des relations entre le Liban et la Syrie durant les cinq annĂ©es Ă©coulĂ©es depuis l'assassinat. Il a ajoutĂ© que ce serait une « solution naturelle Ă  la crise actuelle »[60]. Hassan Nasrallah a par ailleurs accusĂ© le TSL et les Nations-Unies de protĂ©ger les faux tĂ©moins[61]. L'adjoint de Hassan Nassralah a dĂ©clarĂ© : « L'ouverture du dossier des "faux tĂ©moins" est une prioritĂ© qui protĂšgera le Liban d'ingĂ©rences Ă©trangĂšres et de propagations de fausses accusations[62] ». Le chef du Conseil de Jurisprudence du Hezbollah, le Cheikh Mohamad Yazbek, a aussi fustigĂ© le TSL qu'il considĂšre comme politisĂ© et a demandĂ© que le TSL soit un tribunal « qui cherche la vĂ©ritĂ© »[63].

Saad Hariri est revenu sur ses propres accusations tenant la Syrie comme responsable de l'assassinat de son pĂšre et a dĂ©clarĂ© que : « Certaines personnes ont induit en erreur l'enquĂȘte et ainsi portĂ© atteinte Ă  la Syrie et au Liban. Ils ont causĂ© du tort aux liens entre les deux pays et politisĂ© l'assassinat. » Il a ajoutĂ© que « ces fausses accusations avaient des motivations politiques. » Cependant, son compatriote et alliĂ© politique, Samir Geagea le chef des Forces libanaisesa dĂ©clarĂ© qu'il rejetait les dĂ©clarations de Saad Hariri[64]. Le Patriarche maronite Nasrallah Sfeir a Ă©galement dĂ©clarĂ© que, bien qu'il ne connaissait pas les faux tĂ©moins, ils « devraient ĂȘtre tenus responsables »[64].

Walid Joumblatt a rejeté les appels à la démission de Saad Hariri en déclarant qu'« il était nécessaire afin de faire face aux problÚmes du pays dans son ensemble, par exemple celui des faux témoins et d'autres »[65].

Fasih al-Ashi, l'avocat de Al-Sayyed, a dĂ©clarĂ© que la Syrie avait Ă©mis trente mandats d'arrĂȘts contre des juges, des officiers, des politiciens et des journalistes de divers pays arabes, Ă  la suite des fins de non recevoir aux convocations d'un tribunal syrien de la part des tĂ©moins accusĂ©s de faux tĂ©moignages[66].

Controverse du général Al-Sayyed

Le gĂ©nĂ©ral Jamil Al-Sayyed, l'un des gĂ©nĂ©raux libĂ©rĂ©s aprĂšs avoir Ă©tĂ© en prison pendant quatre ans, a attaquĂ© Saad Hariri et lui a demandĂ© de passer un test de dĂ©tecteur de mensonges pour prouver qu'il n'avait pas soutenu ou financĂ© des faux tĂ©moins. Il l'a aussi sommĂ© d'admettre qu'il avait « vendu le sang de son pĂšre pendant quatre ans pour mettre en Ɠuvre le projet du Grand Moyen-Orient », ajoutant « aprĂšs tout ce que vous avez fait pour la Syrie, [le prĂ©sident syrien] Bashar Assad vous Ă©treint au lieu de vous pendre. Il ajouta qu'il n'Ă©tait pas suffisant que Saad Hariri reconnaisse ses erreurs, mais qu'il devait aussi en "payer le prix". Il a Ă©galement suggĂ©rĂ© que le procureur Daniel Bellemare aurait dĂ» auditionner les conseillers de Saad Hariri pour les questions politiques, sĂ©curitaires et judiciaires, il a aussi requis sa dĂ©mission ainsi que celle du PrĂ©sident du TSL, Antonio Cassese, afin qu'ils « ne se tiennent pas au cĂŽtĂ© de falsificateurs ». Il a dĂ©clarĂ© par ailleurs que si le TSL n'avait poursuivi comme faux tĂ©moins aucun des tĂ©moins qui avaient changĂ© de versions ou menti cela Ă©tait explicable par le fait que le TSL voulait Ă©viter que « des "grosses tĂȘtes" ne tombent » »[64].

Said Mirza, le procureur gĂ©nĂ©ral, a convoquĂ© Al-Sayyed pour l'interroger sur ses "menaces contre l'État, le systĂšme judiciaire libanais et le Premier ministre Saad Hariri." Al-Sayyed quitta alors le Liban pour la France avec l'intention d'y attendre le verdict tout en demandant au TSL que son dossier "secret" soit rendu public afin qu'il sache de quoi il est accusĂ©[67]. Al-Sayyed refusa de rĂ©pondre Ă  la convocation expliquant qu'il « ne comparaĂźtrait pas devant un tribunal, sauf si Said Mirza Ă©tait rĂ©voqué». Il dĂ©clara Ă©galement qu'il poursuivrait Mirza devant un tribunal syrien et le TSL pour «manipulation de l'enquĂȘte »[68].

Le Hezbollah a condamnĂ© la demande de convocation de Al Sayyed par Mirza[69]. De son cĂŽtĂ©, le dĂ©putĂ© du Courant du Futur Ouqab Saqr dĂ©clara Ă  la presse « Mustafa Nasser, a agi comme mĂ©diateur entre Hariri et al-Sayyed, il a Ă©galement affirmĂ© que Hariri aurait Ă©tĂ© informĂ© que Sayyed serait prĂȘt Ă  «tourner la page» en Ă©change de 15 millions de dollars[70]. Il a aussi accusĂ© Al-Sayyed d'avoir manipulĂ© le magazine allemand Der Spiegel en dĂ©clarant «Nous ne voulons pas des excuses du Hezbollah, mais nous voulons que les Libanais sachent .. . qui rĂ©pand la rumeur.». Il s'adressa au dirigeants du Hezbollah en les exhortant «à ne pas jouer avec le feu en tentant d'attiser les conflits entre chiites et sunnites dans la rĂ©gion.» Il conseilla Ă  Nasrallah «d'Ă©tendre son bras» comme l'avait fait Hariri pour Ă©viter la guerre civile. Al-Sayyed rĂ©itĂ©ra ses critiques contre Hariri l'accusant « d'induire en erreur l'opinion publique. »[71].

Un autre dĂ©putĂ© du Courant du Futur, Mohamad Kabbara a Ă©galement rĂ©pondu aux accusations d'Al-Sayyed contre Hariri en disant : «Quiconque menace le chef de file des Sunnites ou le poste de Premier ministre, les sunnites lui apprendront la politesse. Les ennemis de la vĂ©ritĂ© et la justice, c'est-Ă -dire le Hezbollah et ses alliĂ©s, tentent de faire tomber l'État libanais afin de faire tomber le tribunal international. Quiconque est ennemi de la vĂ©ritĂ© et du tribunal est notre ennemi.» En rĂ©ponse, le chef du parti de la LoyautĂ© Ă  la RĂ©sistance, le dĂ©putĂ© Mohamad Raad, condamna les dĂ©clarations de Kabbara en ces termes : «Nous pensons que nous arrivons Ă  une nouvelle phase de la folie politique et nous ne savons pas oĂč cela nous mĂšne... alors laissez nous nous mettre d'accord sur des normes unifiĂ©es, sur la nĂ©cessitĂ© d'emprisonner l'auteur du crime, ce Ă  quoi nous sommes prĂȘts Ă  contribuer, mais il est inacceptable qu'il y ait deux poids et deux mesures.» Un porte-parole du Hezbollah, Ibrahim Moussaoui, a Ă©galement accusĂ© le Courant du Futur en dĂ©clarant que les positions de ses dirigeants «constituent un coup d'État contre les autoritĂ©s nationales. Ce qui est dangereux, c'est que certains membres du Courant du Futur ne font qu'exacerber les tensions sectaires Ă  travers le pays en le faisant glisser vers la guerre civile. »[72]. Le ministre de l'Agriculture, Hussein Hajj-Hassan a ripostĂ© Ă  ces accusations contre le Hezbollah en disant « nous ne pouvons tolĂ©rer que vous, les partisans de Hariri, nous accusiez aujourd'hui pour nous pardonner dans cinq ans.» Il rajouta que l'imbroglio dans son ensemble sera Ă©voquĂ© lors d'une rĂ©union du Cabinet lorsque Najjar finalisera son rapport sur ce dossier[73]. Le fils de Al-Sayyed, Malek, a accusĂ© l'ONU de double standard du fait de son refus de permettre Ă  son pĂšre l'accĂšs au contenu des documents en possession du TSL[74].

Le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt a prĂ©venu que le Liban pourrait «sombrer dans un Ă©tat de dĂ©gradation systĂ©matique» et a appelĂ© Ă  l'unitĂ© afin de «faire face Ă  la mise en accusation du Hezbollah et prĂ©venir son impact destructeur... sur la sĂ©curitĂ©, la politique, et la vie des gens et leur moral. Beaucoup se demandent s'ils doivent rester ou quitter le Liban... sans un accord de tous les partis sur le Tribunal ou l'acte d'accusation, nous allons en enfer. »[75]. Michel Aoun a Ă©galement indiquĂ© qu'il faudrait que le TSL cesse ses travaux jusqu'Ă  ce que soient jugĂ©s les faux tĂ©moins en question[76]. L'ONU a exhortĂ© le TSL Ă  ne pas donner accĂšs Ă  Al-Sayyed au contenu des enquĂȘtes[77].

Fuites sur les rĂ©sultats de l'enquĂȘte

Le magazine allemand Der Spiegel a publiĂ© une fuite concernant une probable mise en accusation de hauts responsables du Hezbollah. Le Premier ministre Saad Hariri a promis en rĂ©action Ă  cette fuite « de ne pas permettre au sang de son pĂšre de provoquer la dĂ©sunion au Liban[78]. Il a aussi assurĂ© Ă  Sayyed Hassan Nasrallah qu'il admettra publiquement que les auteurs de l'attentat Ă©taient des membres «indisciplinĂ©s» du Hezbollah et non pas le parti lui-mĂȘme, qui lui ne serait pas impliquĂ©. Hariri a demandĂ© au tribunal de reporter cette annonce en raison des consĂ©quences potentiellement incendiaires que reprĂ©sente une telle annonce pour le Liban[79].

Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a annoncĂ© en juillet 2010, qu'Hariri lui a dit que le TSL mettrait en accusation des membres du Hezbollah, et non des responsables syriens. Il a condamnĂ© l'enquĂȘte, la qualifiant de projet israĂ©lien destinĂ© Ă  exacerber les tensions au Liban et prĂ©venu que toute mise en accusation d'un membre du Hezbollah pourrait dĂ©stabiliser le gouvernement d'unitĂ©[80]. Il a Ă©galement dĂ©clarĂ© qu'il rĂ©sisterait Ă  toute tentative d'arrestation de mĂȘme «un demi-membre» du parti. Il a aussi Ă©mis des critiques sur le financement du TSL.

Accusations du Hezbollah contre Israël

Dans son discours du 8 aoĂ»t 2010, Nasrallah a dĂ©clarĂ© avoir des «preuves» qui impliqueraient IsraĂ«l et prouveraient sa complicitĂ© dans l'assassinat. Le procureur Daniel Bellemare du TSL lui a rĂ©clamĂ© de lui soumettre tous les Ă©lĂ©ments en possession du Hezbollah qui pourraient aider l’enquĂȘte indiquant « en conformitĂ© avec son mandat, le bureau du procureur a invitĂ© les autoritĂ©s libanaises Ă  fournir toutes les informations en possession de Hezbollah et que cette demande inclut les vidĂ©os montrĂ©es Ă  la tĂ©lĂ©vision durant la confĂ©rence de presse de Nassrallah, tout comme tout autre Ă©lĂ©ment qui serait susceptible d'aider le bureau du procureur afin de dĂ©voiler la vĂ©ritĂ©. » Il a Ă©galement invitĂ© Nasrallah «à employer son autorité» pour faciliter l'enquĂȘte[81]. Le Hezbollah a rĂ©pondu que du fait de la nature « politisĂ©e » du tribunal qu'il soumettrait ses donnĂ©es aux autoritĂ©s libanaises. Le 17 aoĂ»t, le Hezbollah annonça avoir soumis les donnĂ©es au Procureur GĂ©nĂ©ral libanais et il a Ă©galement ajoutĂ© que le Hezbollah n'Ă©tait «pas concernĂ© par l'enquĂȘte internationale». Le vice secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Hezbollah, Naim Qassem, a dĂ©clarĂ© que le «Hezbollah n'est pas redevable de fournir des preuves de ses accusations au tribunal spĂ©cial pour le Liban. S'il y avait une recherche sĂ©rieuse pour trouver la vĂ©ritĂ©, le Mossad et les membres du gouvernement israĂ©lien devraient ĂȘtre convoquĂ©s. Nous continuerons nos accusations contre IsraĂ«l jusqu'Ă  ce que la vĂ©ritĂ© Ă©clate »[82].

Incident de l'hĂŽpital Charara

Le 28 octobre 2010, deux enquĂȘteurs du TSL et leur traducteurs, escortĂ©s par les forces de sĂ©curitĂ© libanaises, sont allĂ©s interviewer le Dr Iman Charara dans sa clinique, situĂ©e Ă  Dahieh, bastion chiite du Hezbollah Ă  Beyrouth. DĂšs leur arrivĂ©e, un groupe de femmes les agressĂšrent et arrachĂšrent une mallette comprenant des documents des enquĂȘteurs. AprĂšs l'incident, le docteur Charara a dĂ©clarĂ© qu'elle ne pouvait pas dĂ©terminer la cause de l'affrontement[83] Elle a en outre dĂ©clarĂ© que les enquĂȘteurs Ă©taient venus pour obtenir les numĂ©ros de tĂ©lĂ©phone de 14 Ă  17 de ses patients[84]. Des membres du mouvement du 14 mars ont accusĂ© le Hezbollah d'ĂȘtre le fomentateur de l'incident. Le Hezbollah a niĂ© avec vĂ©hĂ©mence ces accusations, critiquant la violation par le tribunal international de l'intimitĂ© du peuple libanais[85]. Dans un discours tĂ©lĂ©visĂ©, un jour aprĂšs l'incident, Nasrallah a accentuĂ© ses attaques contre le tribunal le qualifiant de « complot amĂ©ricano-israĂ©lien » et a dĂ©clarĂ© que coopĂ©rer avec le tribunal Ă©quivaut Ă  attaquer la « RĂ©sistance »[86].

Mises en accusation et mort de l'accusé principal

Actes de mises en accusation

Les premiers actes d'accusation ont été présentés le 17 janvier 2011 au greffe du TSL. Le porte-parole du TSL annonce que « Le procureur du tribunal a soumis un acte d'accusation et des documents justificatifs au juge et que le contenu de l'acte d'accusation reste confidentiel à ce stade. »[87]. En mars, le Procureur a déposé une modification de l'acte d'accusation, amenant les médias à spéculer qu'il pourrait mettre en accusation des membres du Hezbollah de haut rang[88].

Le prĂ©sident amĂ©ricain Barack Obama a saluĂ© cette premiĂšre mise en accusation en disant qu'il pourrait mettre fin Ă  une « Ăšre d'impunitĂ© » et qu'elle reprĂ©sentait « un moment significatif et Ă©motionnel pour le peuple libanais », ajoutant que « les États-Unis ont rejoint la communautĂ© internationale en appelant tous les dirigeants et factions [au Liban] de prĂ©server le calme et faire preuve de retenue. ». Le ministre des Affaires Ă©trangĂšres libanais, Ali Chami lui a rĂ©ponduen disant que « les États-Unis devraient cesser de s'ingĂ©rer dans les affaires du Liban »[87].

Le 30 juin 2011, le Tribunal spĂ©cial a finalement Ă©mis quatre mandats d'arrĂȘt reposant sur l'acte d'accusation examinĂ© par le juge Daniel Fransen. Les mandats ont Ă©tĂ© soumis aux autoritĂ©s libanaises sans que les suspects soient identifiĂ©s publiquement par le tribunal. Toutefois, selon certaines sources, notamment le ministre de l'IntĂ©rieur du Liban, les mandats ont Ă©tĂ© Ă©mis contre des hauts responsables du Hezbollah Mustafa Badreddine, Salim al-Ayyash, Assad et Hassan Sabra Unaisi. Le 3 juillet, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a rejetĂ© l'accusation et a jurĂ© que les individus accusĂ©s ne seraient pas arrĂȘtĂ©s en aucun cas par aucun gouvernement. Nasrallah a Ă©galement dĂ©noncĂ© le tribunal comme un complot Ă©tranger contre son parti et rĂ©itĂ©rant ses accusations contre IsraĂ«l, tout en calmant les craintes conflits internes et de guerre civile assurant que le nouveau gouvernement du pays permettrait d'assurer la stabilitĂ©[89] - [90].

Suite et fin des poursuites contre Mustafa Badreddine

Le 17 aoĂ»t 2011, l'acte d'accusation du TSL prĂ©sente Mustafa Badreddine, cadre du Hezbollah, comme « chef de l'opĂ©ration ». Le 1er fĂ©vrier 2012, le TSL annonce l'ouverture d'un procĂšs par contumace contre Badreddine et ses trois coaccusĂ©s. Le 27 juillet, le tribunal confirme sa compĂ©tence pour juger de l'attentat du 14 fĂ©vrier 2005 et des faits liĂ©s. Le 9 aoĂ»t, il lance de nouveaux mandats d'arrĂȘt internationaux contre les quatre suspects. Leur procĂšs s'ouvre officiellement le 16 janvier 2014[91].

Le 11 mai 2016, Mustafa Badreddine est tué à Damas dans des circonstances controversées. Le 1er juin, le TSL annonce poursuivre les procédures en l'absence de preuves tangibles de sa mort mais, le 11 juillet, ayant reçu ces preuves, il déclare l'accusé décédé. La procédure se poursuit contre les autres suspects[92].

Conclusion du procĂšs

Audiences finales Ă  l'automne 2018

Le 11 septembre 2018, la phase finale du procÚs s'ouvre avec le réquisitoire du procureur du TSL contre les quatre organisateurs présumés de l'attentat, Salim Ayyash, Hussein Oneissi, Assad Sabra et Hassan Habib Merhi, ainsi qu'Ahmad Abou Adass, auteur de la fausse revendication. Mustafa Badreddine, le « cerveau » présumé de l'attentat, est décédé. Les conclusions écrites du procureur doivent préciser les rÎles respectifs des exécutants, au nombre de six, et du « groupe élargi » qui aurait contribué à préparer l'attentat ou à brouiller les pistes, notamment de Wafic Safa, responsable des communications du Hezbollah, et Rustum Ghazaleh, ancien chef des services de renseignement syriens au Liban, mort en 2015[93].

Verdicts en premiĂšre instance et en appel

Saad Hariri commentant le jugement devant le Tribunal Spécial pour le Liban, Leidschendam, 18 août 2020.

Le verdict du Tribunal spĂ©cial devait ĂȘtre initialement rendu le 7 aoĂ»t 2020, mais est repoussĂ© au 18 aoĂ»t suivant en raison des explosions au port de Beyrouth survenues le 4 aoĂ»t 2020[94]. Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah annonce le 14 aoĂ»t qu'il ne reconnaitra pas le verdict[95].

Le 18 août 2020, le Tribunal spécial déclare Salim Ayyash, membre présumé du Hezbollah, coupable de l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafiq Hariri. En revanche, les trois autres suspects accusés, Hassan Merhi, Hussein Oneissi et Assad Sabra, également membres présumés du Hezbollah, sont acquittés par le Tribunal[96] - [97] - [98].

Salim Ayyash est condamné à la prison à perpétuité le 11 décembre 2020[99] - [100].

Le procureur du TSL fait appel de l'acquittement en invoquant des « erreurs de droit et erreurs de fait » tandis que les avocats de Salim Ayyash font appel de sa condamnation le 13 janvier 2021 ; aucun des quatre accusés n'a jamais été remis au TSL[101]. Assad Sabra n'est pas compris dans cet appel et son acquittement est donc définitif[102].

La condamnation de Salim Ayyash est confirmĂ©e par la chambre d'appel du TSL le 7 avril 2021 ; le procureur continue ses investigations visant sa responsabilitĂ© Ă©ventuelle dans trois autres attentats politiques au Liban, respectivement contre le dĂ©putĂ© Marwan HamadĂ©, l’ancien secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Parti communiste Georges Haoui et l’ex-ministre Élias Murr, en 2004 et 2005[103].

Le 16 juin 2022, la chambre d'appel du TSL casse le prĂ©cĂ©dent verdict d'acquittement et prononce Ă  l'unanimitĂ© la condamnation Ă  la prison Ă  perpĂ©tuitĂ© des deux derniers accusĂ©s : Habib Merhi et Hussein Oneissi. Ivana HrdličkovĂĄ, prĂ©sidente du tribunal, motive son jugement en faisant valoir que « [les accusĂ©s] ont agi avec prĂ©mĂ©ditation et se sont rendus coupables de crimes d’une gravitĂ© extrĂȘme et particuliĂšrement odieux qui ont plongĂ© le peuple libanais dans un Ă©tat de terreur ». Ils sont condamnĂ©s par contumace et on ignore si le verdict sera jamais exĂ©cutĂ© car le Hezbollah s'oppose toujours Ă  leur remise Ă  la justice[104].

Un tribunal en faillite

Depuis dĂ©cembre 2020, le TSL connaĂźt de graves difficultĂ©s financiĂšres : l'État libanais n'arrive plus Ă  fournir sa part de 49% du budget tandis que les autres participants (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon, Pays-Bas, Royaume-Uni et Union europĂ©enne) rechignent de plus en plus Ă  payer pour une instance qui, depuis sa crĂ©ation, a coĂ»tĂ© plus d'un milliard de dollars et n'a prononcĂ© qu'une seule condamnation par contumace contre un cadre de niveau intermĂ©diaire, plus une peine pour outrage au tribunal contre un journaliste et un mĂ©dia. Le tribunal devait encore se prononcer sur trois « affaires connexes », des attentats Ă  la voiture piĂ©gĂ©e qui pourraient impliquer certains des accusĂ©s initiaux, mais il risque de se trouver en cessation de paiement d'ici Ă  juillet 2021[105]. Outre la procĂ©dure en appel, les poursuites continuent sur l'assassinat de Georges Haoui en juin 2005 et les tentatives visant Elias Murr en juillet 2005 et Marwan HamadĂ© en octobre 2014 : le problĂšme du financement n'est toujours pas rĂ©solu Ă  la fin de juillet 2021[106].

Faute de financement, le TSL doit renoncer à un procÚs annexe contre Salim Ayyash, réclamé par le procureur pour ces trois attentats. Le verdict du 16 juin 2022 contre ses deux co-accusés marque donc la fin de l'action du TSL dont les dépenses totales depuis 2009 sont estimées entre 600 millions et un milliard de dollars[102].

Notes et références

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Voir aussi

Liens externes

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