Armée populaire yougoslave
LâArmĂ©e populaire yougoslave (Jugoslavenska/Jugoslovenska narodna armija, JNA, en slovĂšne Jugoslovanska ljudska armada, JLA) Ă©tait lâarmĂ©e de la rĂ©publique fĂ©dĂ©rative socialiste de Yougoslavie avant son effondrement.
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Origine
Les origines de la JNA remontent Ă la Seconde Guerre mondiale, avec les Partisans de Yougoslavie (NarodnoslobodilaÄka vojska i partizanski odredi Jugoslavije â NOV i POJ) commandĂ©s par Tito, qui en 1942 prennent le nom dâ« ArmĂ©e populaire de libĂ©ration ». En mars 1945, la NOVJ fut renommĂ©e ArmĂ©e yougoslave (Jugoslovenska armija) et finalement se vit adjoindre lâadjectif populaire, pour souligner le caractĂšre communiste de ses troupes, le .
En 1969, fut créée la défense territoriale de la république fédérative socialiste de Yougoslavie.
Organisation
La constitution de la rĂ©publique fĂ©dĂ©rative socialiste de Yougoslavie rĂ©servait le droit du sol Ă la citoyennetĂ© yougoslave, mais se rĂ©fĂ©rait largement au droit du sang en reconnaissant six ethnies constitutives[1] (sans compter les minoritĂ©s) et six rĂ©publiques fĂ©dĂ©rĂ©es[2] : la JNA recrutait par rĂ©gion militaire et Ă©tait censĂ©e ĂȘtre un creuset pour les recrues des six rĂ©publiques ainsi qu'un « ascenseur social » ouvert Ă tous, mais de nombreuses allĂ©gations furent Ă©mises concernant sa composition ethnique, comme par exemple le fait que dans les annĂ©es 1990, 90 % des officiers auraient Ă©tĂ© Serbes ou MontĂ©nĂ©grins[3].
La langue officielle de la JNA était le serbo-croate en écriture latine pour les troupes slovÚnes, croates ou bosniaques, et en écriture cyrillique pour les troupes serbes, monténégrines ou macédoniennes. Ainsi, tous les citoyens ùgés de plus de 18 ans de la république fédérative socialiste de Yougoslavie devaient apprendre la langue officielle de leur pays, y compris s'ils étaient d'origine slovÚne, macédonienne, ou albanaise.
En l'Armée de Yougoslavie se composait de 3 régions militaires et du secteur naval englobant la mer Adriatique[4].
La 1re rĂ©gion militaire de Belgrade, commandĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Ćœivota PaniÄ comptait 40 000 soldats, 968 chars de combat, 633 vĂ©hicules blindĂ©s, 1 392 piĂšces d'artillerie dont 92 lance-roquettes multiples. Elle comprenait la Serbie du Nord (dont la VoĂŻvodine) et la Bosnie-HerzĂ©govine, et Ă©tait composĂ©e de :
- 4e régiment de Sarajevo ;
- 5e régiment de Banja Luka ;
- 12e rĂ©giment de Novi Sad, commandĂ© par le gĂ©nĂ©ral Andrija BiorÄeviÄ ;
- 17e régiment de Tuzla ;
- 24e régiment de Kragujevac ;
- 37e rĂ©giment de UĆŸice ;
- 1re division prolĂ©tarienne d'infanterie mĂ©canisĂ©e de Belgrade commandĂ© par le gĂ©nĂ©ral Dragoljub AranÄeloviÄ ;
- 1re brigade mixte anti char de Belgrade ;
- 454e brigade mixte anti char de Derventa ;
- 389e brigade d'artillerie de Banja Luka.
La 2e rĂ©gion militaire de Zagreb, commandĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Ćœivota AvramoviÄ remplacĂ© par Konrad KolĆĄek, comptait 35 000 soldats, 711 chars de combat, 367 vĂ©hicules blindĂ©s, 869 piĂšces d'artillerie dont 64 lance-roquettes multiples. Elle comprenait la SlovĂ©nie, la Croatie et le « secteur naval de l'Adriatique », Ă©tant composĂ©e de :
- 9e rĂ©giment de Knin commandĂ© par Tomislav TrajÄevski, en 1989 Spiro NikoviÄ puis le gĂ©nĂ©ral Vladimir VukoviÄ, puis depuis par le colonel Ratko MladiÄ promu gĂ©nĂ©ral le ;
- 10e régiment de Zagreb commandé par le général Duƥan Uzelac ;
- 13e régiment de Rijeka ;
- 14e rĂ©giment de Ljubljana commandĂ© par Dane PopoviÄ puis le gĂ©nĂ©ral Jovan Pavlov ;
- 31e rĂ©giment de Maribor commandĂ© par Dane PopoviÄ puis le gĂ©nĂ©ral Mico DeliÄ ;
- 32e rĂ©giment de VaraĆŸdin commandĂ© par le gĂ©nĂ©ral Vladimir TrifunoviÄ ;
- 580e brigade mixte d'artillerie de Karlovac ;
- Flotte de guerre dont :
La 3e région militaire de Skopje comptait 41 000 soldats, 729 chars de combat, 472 véhicules blindés, 1 190 piÚces d'artillerie dont 60 lance-roquettes multiples. Elle comprenait la Serbie du Sud (dont le Kosovo), le Monténégro et la Macédoine du Nord, et se composait de :
- 2e régiment de Titograd ;
- 21e régiment de Niƥ ;
- 41e régiment de Bitola ;
- 42e régiment de Kumanovo ;
- 51e régiment de Bitola ;
- 52e régiment de Priƥtina ;
- 211e brigade de blindés de Niƥ ;
- 243e brigade de blindés de Skopje ;
- 150e brigade mixte d'artillerie de Vranje ;
- 102e brigade mixte anti-char de Gnjilane.
En raison de la dislocation de la Yougoslavie, la JNA qui fut officiellement dissoute en . La partie restée loyale au gouvernement fédéral de Belgrade fut rebaptisée « Armée de Yougoslavie » tandis que les républiques souhaitant sortir de la Fédération (Slovénie, Croatie, Bosnie-Herzégovine, Macédoine du Nord) rapatriÚrent leurs troupes sur leurs territoires respectifs. En Bosnie-Herzégovine toutefois, environ la moitié des recrues refusÚrent de rejoindre l'Armée Bosniaque et formÚrent les armées des Serbes de Bosnie et des Croates de Bosnie. à partir de l'Armée de Yougoslavie sont également nées les actuelles Armée de Serbie et Armée du Monténégro.
Infrastructure et Ă©quipement
Lâindustrie de lâarmement reprĂ©sentait une part importante du secteur de lâindustrie lourde yougoslave, ainsi, avec des exportations dâun montant de 3 milliards de dollars annuels, celle-ci reprĂ©sentait le double des revenus du secteur touristique.
Le complexe militaro-industriel yougoslave pouvait satisfaire tous les besoins en matĂ©riels de lâarmĂ©e yougoslave, elle exportait mĂȘme environ 30 % de sa production, ce qui la positionnait dans les dix plus grands producteurs mondiaux dâarmements.
Ă cette Ă©poque, 56 complexes industriels et environ un millier de sous-traitants constituaient lâindustrie de lâarmement yougoslave
44 % des capacités de production étaient en Serbie, 42 % en Bosnie-Herzégovine, 7,5 % en Croatie et le restant dans les autres républiques et régions.
La JNA avait des infrastructures modernes avec des bases aĂ©riennes et centres de contrĂŽle souterrains. La plus grande et la plus connue Ă©tait la base aĂ©rienne de Ćœeljava Ă proximitĂ© de BihaÄ Ă la frontiĂšre entre la Croatie et la Bosnie-HerzĂ©govine. AbandonnĂ©e en 1992 lors du retrait de la JNA, celle-ci fut dĂ©truite Ă l'aide de 56 tonnes d'explosifs.
- Origine de l'Ă©quipement militaire :
Force terrestre
La majoritĂ© de lâĂ©quipement des forces terrestres Ă©tait produit localement par le complexe militaro-industriel. Les productions sous licence et importations de matĂ©riels avaient principalement pour origine les anciens pays du pacte de Varsovie.
Force aérienne
La Yougoslavie avait Ă©galement dĂ©veloppĂ© sa propre industrie aĂ©ronautique avec les constructeurs SOKO Ă Mostar (Bosnie-HerzĂ©govine) et UTVA Ă PanÄevo (Serbie). Une partie de la production fut exportĂ©e en Birmanie et en Libye.
Marine
La marine militaire yougoslave bĂ©nĂ©ficiait du savoir-faire des chantiers navals de lâAdriatique, dont la Yougoslavie Ă©tait un des pays leader dans ce secteur jusquâĂ la fin des annĂ©es 1980.
- Armes
En 1956-1957, la JNA adopte les pistolets Zastava M57 et pistolets mitrailleurs Zastava M56 et M65. Les fantassins yougoslaves se dotÚrent ensuite de dérivés de l'AK-47 sous la forme des :
- FA Zastava M64 puis M70 ;
- Zastava M72 ;
- Zastava M76 ;
- Zastava M91 ;
- Zastava M84.
Exportations
En 1979 le gouvernement yougoslave acquit une licence de production du char T-72 auprÚs des soviétiques. Le premier prototype fut construit en 1982 et la production débuta en 1984.
Plus de 700 exemplaires furent produits. On estime que 500 exemplaires du M-84 et M84A ont été produits pour la JNA.
La production des piĂšces Ă©tait dĂ©centralisĂ©e sur l'ensemble du territoire yougoslave, et le lieu d'assemblage et de finalisation Ă©tait Ă Slavonski Brod (Croatie) dans l'usine Äuro ÄakoviÄ[5].
En 1989, le KoweĂŻt commanda 200 exemplaires du M-84.
Avions militaires
- Soko G-2 Galeb, avion d'entraĂźnement dont la production s'Ă©tala de 1963 Ă 1983.
- Soko G-4 Super Galeb, avion d'entraßnement et de support au sol dont la production débuta en 1983.
- Le G-4 Super Galeb fut exporté à 12 exemplaires en Birmanie.
- Soko J-21 Jastreb, avion d'entraĂźnement, reconnaissance et d'attaque dont le premier vol eut lieu en 1967.
- Soko J-22 Orao, avion d'attaque, de support aérien et de reconnaissance, il fut produit depuis 1981 à 201 exemplaires en coopération avec la Roumanie (IAv Craiova, maintenant Avioane).
Annexes
Articles connexes
Références
- SlovÚnes, Croates, Musulmans, Serbes, Monténégrins et Macédoniens
- Ce furent : la république populaire de Bosnie-Herzégovine (capitale Sarajevo), la république populaire de Croatie (capitale Zagreb), la république populaire de Macédoine (capitale Skopje), la république populaire de Monténégro (capitale Titograd), la république populaire de Serbie (capitale Belgrade), incluant le Kosovo (capitale Pristina) et la Voïvodine (capitale Novi Sad), et la république populaire de Slovénie (capitale Ljubljana).
- Michel Collon : Poker menteur : mes grandes puissances, la Yougoslavie et les prochaines guerres, Ă©d. EPO, Bruxelles 1998, (ISBN 2872621148).
- Yugoslav People's army - 1991.
- Ăuro ĂakoviĂŠ Specijalna vozila d.d. - poĂšetna stranica.