Architecture naĂŻve
Lâarchitecture naĂŻve ou environnements visionnaires[1] dĂ©signe des constructions Ă©difiĂ©es par des personnes autodidactes sans formation artistique. Ce sont des crĂ©ations de plein air Ă©laborĂ©es artistes ayant un statut marginal par une vision subjective et personnelle.
Ces constructions nâont gĂ©nĂ©ralement pas de but fonctionnel et sâapparentent Ă des sculptures monumentales. Nombre dâautres dĂ©signations sont Ă©galement utilisĂ©es : Architectures imaginaires, marginales, populaires, jardins imaginaires ou dâArt brut, et leurs crĂ©ateurs sont appelĂ©s habitants-paysagistes[2] », archi-sculpteurs, anarchitectes, bĂątisseurs de lâimaginaire ou de rĂȘves. Ils sont souvent proches dâĆuvres artistiques monumentales, comprenant lâagrĂ©mentation / dĂ©coration entiĂšre de lâhabitation du crĂ©ateur ou de vastes ensembles de sculptures disposĂ©es en plein air. Ils rejoignent par lĂ une forme brute de land art et sont souvent un vĂ©ritable art de la rĂ©cupĂ©ration et du recyclage.
Le caractĂšre spontanĂ© de ces rĂ©alisations les apparente aux crĂ©ations de lâart naĂŻf ou de lâart brut. Lâimportance de ces constructions, Ćuvres souvent dâune vie pour leurs crĂ©ateurs, suscite un mĂ©lange de rejet et dâadmiration. La forte charge Ă©motionnelle et symbolique attachĂ©e Ă ces rĂ©alisations rend leur transmission difficile. Peu d'occupants souhaitent habiter des lieux aussi lourdement investis par leur prĂ©cĂ©dent propriĂ©taire.
Quâil soit l'Ćuvre de crĂ©ateurs autodidactes ou Ă©duquĂ©s, le phĂ©nomĂšne des constructions marginales, habitations dĂ©corĂ©es, jardins de sculptures en plein air ou crĂ©ations se rapprochant du Land art est aujourdâhui reconnu mondialement. Ă la disparition de leur crĂ©ateur, faute d'une prise en charge par la collectivitĂ©, ces architectures sont gĂ©nĂ©ralement vouĂ©es Ă l'abandon et Ă la destruction.
Histoire[3]
En France
Le Palais Idéal du Facteur Cheval
Un facteur du Sud-Est de la France Ferdinand Cheval (1836-1924) porte le rĂȘve de construire un palais merveilleux. En 1879, la dĂ©couverte d'une pierre Ă la forme Ă©trange lors dâune de ses tournĂ©es lui fait entamer la construction de son Palais IdĂ©al. LâĂ©dification de cette incroyable construction imaginaire dans son jardin, Ă Hauterives (DrĂŽme), lui prend 33 ans et fera lâadmiration du monde entier (notamment d'artistes comme Breton, les surrĂ©alistes,ou Dubuffet). ClassĂ© au titre des monuments historiques le 23 septembre 1969, le Palais idĂ©al est aujourdâhui une visite touristique trĂšs prisĂ©e. Le terme architecture naĂŻve a Ă©tĂ© principalement inventĂ© pour dĂ©finir lâĆuvre de Ferdinand Cheval.
Autres sites remarquables
Plusieurs Environnements de ces « Habitants-Paysagistes » sont remarquables en France, dont :
- la maison-sculptée de Jacques Lucas (né en 1944) à L'Essart (Ille-et-Vilaine)
- la maison aux avions d'Arthur Vanabelle Ă Steenwerck, (Nord)
- Magic Hortus de François Alix à Bois Foreil, (Vienne)
- la maison des Ours Ă Veules-les-Roses (Seine-Maritime)
- la maison du Petit-Paris Ă Saint-Dizier (Haute-Marne)
- l'église Saint-Quentin de Wirwignes par l'Abbé Lecoutre
- lâĂ©glise de MĂ©nil-Gondouin par l'AbbĂ© Victor Paysant
- la "maison de celle qui peint", Maison-atelier de Danielle Jacqui (née en 1934) à Roquevaire (Bouches-du-RhÎne)
- Maison bleue d'Euclide Da Costa Ferrera Ă Dives-sur-Mer (Calvados). Un ensemble spectaculaire de pavillons recouverts de mosaĂŻques[4]. Da Costa Ferrera, homme timide mu par une foi ardente, construisit Ă cĂŽtĂ© de sa maisonnette une dizaine de petits monuments d'inspiration religieuse (chapelles, tombes, maquettes), parfois dĂ©diĂ©es Ă Lourdes ou Ă diffĂ©rentes saintes, de nombreuses fresques en mosaĂŻque oĂč la couleur bleue prĂ©domine, ainsi qu'un petit mausolĂ©e surmontĂ© dâune effigie de spoutnik, Ă la gloire de la chienne LaĂŻka disparue au cours d'un voyage spatial. Les mosaĂŻques bleues aux thĂšmes le plus souvent animaliers (oĂč l'effigie d'un petit camĂ©lĂ©on revient de façon rĂ©currente) ont conduit les habitants de Dives Ă surnommer le site La Maison bleue.
- Maison sculptée de l'Essart de Jacques Lucas (prÚs de Rennes) - un disciple de Robert Tatin.
- Le jardin Rosa Mir de Jules Senis-Mir (1913-1983) Ă Lyon.
- Jardin de la Luna Rossa à Caen, site qui se voue à conserver en plein air des fragments de plusieurs sites disparus ou en péril.
- La Villa des cent Regards (également appelée La Maison du fada) de Victor Grassi à Montpellier
- La Maison Picassiette de Raymond Isidore (1900-1964) Ă Chartres. Ce dernier passa la moitiĂ© de sa vie Ă dĂ©corer lâensemble de sa maison et son jardin de vaisselles de faĂŻence.
- Le Jardin des Coquillages de Bohdan Litnianski à Viry-Noureuil, véritable temple de la récupération.
- Le Jardin de Nous-Deux de Charles Billy (1909-1991) à Civrieux-d'Azergues (RhÎne). Un ensemble d'architectures miniatures imaginaires, à hauteur d'homme, inspirées des architectures du monde.
- La CathĂ©drale de Jean Linard (Neuvy-Deux-Clochers dans le Cher), Ćuvre nettement plus « artistique » qu'environnement populaire au sens strict.
- à signaler le parc de la Fabuloserie à Dicy dans l'Yonne qui constitue un véritable conservatoire en plein air de divers fragments d'environnements populaires français. Il conserve en particulier le ManÚge, extraordinaire réalisation animée du vacher Pierre Avezard, dit "Petit-Pierre".
- Magic Hortus de François Alix à Bois Foreil. Jardin anarchique de végétation métallique, qui abrite les fondations d'une architecture composée de recyclage de piÚces métalliques industrielles[5] - [6].
- Les sculptures de granit du maçon-tailleur de pierre François Michaud à Masgot, hameau de FransÚches (Creuse). Ces statues disposées sur les clÎtures des deux maisons de l'auteur sont autant d'icÎnes personnelles du sculpteur qu'il façonna depuis les années 1850 jusqu'aux années 1880. Cet environnement est l'un des plus anciens qui aient été conservés en France, précédant le Palais Idéal du facteur Cheval.
- La Maison des champs de Robert Tatin (1902-1983), une oeuvre monumentale ancrĂ©e dans la nature, carrefour des civilisations de l'Orient et de l'Occident, avec les sculptures de ciment armĂ© peint de son AllĂ©e des GĂ©ants et de son Jardin des mĂ©ditations au cĆur du musĂ©e crĂ©Ă© par l'artiste Ă CossĂ©-le-Vivien, aujourd'hui labellisĂ© MusĂ©e de France et Maison des Illustres.
- Un cas Ă part est celui de lâabbĂ© FourĂ© (1839-1910) de RothĂ©neuf (Saint-Malo, Bretagne), qui sculpta durant environ quinze annĂ©es de nombreuses figures dans les rochers surplombant la mer, et des statues faites Ă partir de bois flottĂ©s qui furent conservĂ©es dans un ermitage du bourg jusqu'aux annĂ©es 1940.
- Village dâArt prĂ©ludien de Chomo et lâĂ©dification de son Ă©glise des pauvres en matĂ©riaux de rĂ©cupĂ©ration dans la forĂȘt de Fontainebleau, bien que lâon sorte dĂ©jĂ dâune certaine naĂŻvetĂ©, Chomo ayant fait les Beaux-Arts et exposĂ© en galerie avant de vivre 20 ans en ermite Ă Fontainebleau.
- Le cas de Robert Tatin et de son musée de La Frenouse à Cossé-le-Vivien ], rempli de symboles alchimiques et mystiques, dans son domaine de La Frénouse (prÚs de Laval). Admiré par André Breton, visité par De Gaulle, La Frénouse a été classé musée en 1969 par André Malraux. à noter que le site abrite également les peintures de Tatin.
- Les sculptures de granit du maçon-tailleur de pierre François Michaud à Masgot, hameau de FransÚches (Creuse). Ces statues disposées sur les clÎtures des deux maisons de l'auteur sont autant d'icÎnes personnelles du sculpteur qu'il façonna depuis les années 1850 jusqu'aux années 1880. Cet environnement est l'un des plus anciens qui aient été conservés en France, précédant le Palais Idéal du facteur Cheval.
- La Maison des champs de Robert Tatin (1902-1983), une oeuvre monumentale ancrĂ©e dans la nature, carrefour des civilisations de l'Orient et de l'Occident, avec les sculptures de ciment armĂ© peint de son AllĂ©e des GĂ©ants et de son Jardin des mĂ©ditations au cĆur du musĂ©e crĂ©Ă© par l'artiste Ă CossĂ©-le-Vivien, aujourd'hui labellisĂ© MusĂ©e de France et Maison des Illustres.
Ouvrages et reconnaissances
De nombreux ouvrages ont fait connaĂźtre ces environnements, Ă commencer par Les InspirĂ©s et leurs demeures de Gilles Erhmann (1962) prĂ©facĂ© par AndrĂ© Breton, et Les Jardins Imaginaires de Bernard Lassus (1977), vĂ©ritable livre-manifeste, qui serviront de rĂ©fĂ©rence Ă la prĂ©sentation de ces Environnements Ă lâexposition-clĂ© Les Singuliers de lâArt (MusĂ©e d'Art moderne de Paris) en 1978. D'autres mĂ©diateurs ont ĆuvrĂ© depuis lors Ă faire connaĂźtre ces lieux, en les photographiant, en leur consacrant des ouvrages, voire en dĂ©fendant leur prĂ©servation : Jacques Verroust et Jacques LacarriĂšre, Francis David, Claude et Clovis PrĂ©vost, Marc DĂ©cimo (depuis 1987), Olivier ThiĂ©bault, ou plus rĂ©cemment dans les annĂ©es 2000, Marielle Magliozzi et Bruno Montpied.
Aux Ătats-Unis
Les Watts Towers
Là aussi, une figure emblématique et remarquable émerge, celle de Simon Rodia (1875-1965). Cet immigré italien passa trente-trois années de sa vie à construire neuf tours (dont trois trÚs grandes) avec des matériaux de récupération, les Watts Towers, à Los Angeles. Le public commença à en mesurer la valeur lorsque la ville de Los Angeles menaça de les détruire en 1958. Une association se créa alors et les tours furent sauvées.
Préservation et publications
Un passionnĂ©, photographe, Seymour Rosen, dĂ©cida alors de partir Ă la recherche dâautres environnements et dâĆuvrer Ă leur conservation. Son travail amena musĂ©es et journalistes amĂ©ricains Ă consacrer des expositions et des articles Ă ce type de crĂ©ations dans les annĂ©es 1960 et 1970. En 1978, Rosen fonde lâAssociation SPACES (Saving and Preserving Arts and Cultural Environments), consacrĂ©e au sauvetage et Ă la prĂ©servation des Environnements visionnaires aux Ătats-Unis, encore trĂšs active de nos jours. Pas moins de 300 crĂ©ations dâenvergure furent rĂ©pertoriĂ©es !
De nos jours, de nombreuses associations privĂ©es ou musĂ©ales Ćuvrent Ă la prĂ©servation des Environnements aux Ătats-Unis. Le magazine dâart international Raw Vision leur consacre rĂ©guliĂšrement des articles.
Autres sites remarquables
- La Maison aux miroirs de Clarence Schmidt à Woodstock prÚs de New York, construite entre 1948 et 1971 mais détruite par un incendie. Entre 1948 et 1971, cet ancien tailleur de pierres transforma sa modeste cabane en une structure labyrinthique de sept étages et de trente-cinq piÚces. Majoritairement constituée de bois, un incendie (probablement volontaire) la détruisit entiÚrement.
- Le Concrete Park de Fred Smith (1886-1976) dans le Wisconsin, constitué de plus de 200 personnages en béton et verroterie.
Voir aussi
Ailleurs dans le monde
Allemagne
- La maison de Karl Junker
Belgique
Espagne
- Le petit Musée de la mer de Manfred Gnadinger en Galice - détruit par la Marée noire du Prestige en 2003.
- La Casa de las Conchas (la Maison des Coquillages) du port de pĂȘche Tazones dans les Asturies, entiĂšrement recouverte de coquilles Saint-Jacques et de bigorneaux, possĂšde quelques dĂ©tails cocasses comme le "crabe qui fume".
- La Casa de la Piedra (la Maison de la Pierre), Ă Porcuna, dans la province de JaĂ©n, une maison construite sans plans par le carrier Antonio Aguilera Ruedas et ses deux fils entre 1931 et 1960. Aguilera Ruedas n'avait pas l'instruction d'un architecte et rĂ©solvait de tĂȘte les problĂšmes du chantier au fur et Ă mesure que les difficultĂ©s se prĂ©sentaient. Haute de cinq Ă©tages, toute la maison est faite de blocs de pierres taillĂ©s Ă la main par Aguilera Ruedas en personne. La maison fut construite en espace de 29 ans sans traction animale ni engins de chantier par la seule force musculaire d'Aguilera Ruedas et de ses deux fils qui s'aidĂšrent de brouettes, de charrettes et de structures de chantier Ă©lĂ©mentaires. Sans poutres ni structures portantes autres que les voĂ»tes de soubassement et les murs eux-mĂȘmes, les planchers sont constituĂ©s d'une suite de grands blocs de pierre de quatre tonnes chacun. Tout le mobilier intĂ©rieur (tables, chaises, fauteuils...) est lui aussi fait de pierre de taille[7].
Inde
- Le Rock Garden : Lâun des plus connus et spectaculaires environnements visionnaires est en Inde, câest le Rock Garden de Nek Chand (nĂ© en 1924), Ă Chandigarh. Cet Environnement se targue dâailleurs dâĂȘtre le plus vaste au monde (une douzaine dâhectares), et dâĂȘtre le site le plus visitĂ© en Inde aprĂšs le Taj Mahal ! Dâorigine pakistanaise, Nek Chand Ă©tait inspecteur des routes Ă Chandigarh (ville nouvelle conçue par Le Corbusier) en 1958, lorsquâil dĂ©cida dâĂ©tablir son propre Royaume dans une petite clairiĂšre sauvage aux abords de la ville⊠Depuis, il nâa eu de cesse de le dĂ©velopper et de le peupler. Fait rare, sous la pression de lâopinion indienne, il fut rĂ©munĂ©rĂ© dĂšs 1976 pour sâoccuper entiĂšrement de sa crĂ©ation, qui fut dĂšs lors administrĂ©e par la ville. LâInde fit mĂȘme imprimer un timbre-poste du Rock Garden en 1983. Des expositions internationales lui ont Ă©tĂ© consacrĂ©es et il a des admirateurs dans le monde entier.
Italie
- Le Jardin des Tarots de Niki de Saint-Phalle Le plus emblĂ©matique de ces crĂ©ateurs est sans doute Niki de Saint Phalle (1930-2002). Artiste mondialement reconnue, Ă©laborant peu Ă peu des sculptures de plus en plus grandes, elle revendiquait ouvertement l'influence de lâArt brut en gĂ©nĂ©ral mais Ă©galement son admiration pour GaudĂ, le Facteur Cheval ou les Watts Towers. Entrainant dans cette fascination son mari le sculpteur Jean Tinguely, ce dernier Ă©labora son Cyclop Ă Milly-la-ForĂȘt Ă partir de 1969, dont Niki conçut la face en miroirs. Câest donc tout naturellement quâelle se lança Ă son tour dans la rĂ©alisation du Jardin des Tarots en Toscane, entre 1979 et 1993. C'est un environnement composĂ© de sculptures monumentales reprenant les 22 lames du tarot. Il fut entiĂšrement financĂ© par la vente des autres productions artistiques de Niki de Saint-Phalle.
Laos
Mexique
Suisse
- Le Weinreben Park de Bruno Weber Ă Zurich.
ThaĂŻlande
ViĂȘt Nam
- La Maison folle de Äáș·ng Viá»t Nga, Ă ÄĂ LáșĄt
Esthétique et techniques
Les environnements visionnaires sont trĂšs souvent un art du recyclage, de la rĂ©cupĂ©ration, oĂč lâingĂ©niositĂ© de leurs auteurs doit rivaliser avec leurs manques de moyens. Lâune des constantes de ces constructions est le fait quâelles soient nĂ©es dâaccumulations, sans que leurs auteurs nâimaginent au dĂ©part quelles proportions elles allaient prendre finalement (la fin Ă©tant dâailleurs souvent conditionnĂ©e par lâespace disponible lui-mĂȘme ou la mort du crĂ©ateur, tant lâidĂ©e est de remplir cet espace et dâĂȘtre en constante Ă©volution).
Ici plus quâailleurs se retrouvent les influences de lâart populaire : girouettes, manĂšges, personnages de carnaval ou de manifestations religieuses sont des figures courantes, les crĂ©ateurs dâEnvironnements visionnaires rĂ©interprĂ©tant le monde de leur enfance ou celui qui les entoure. Monde immĂ©diat de figures ou dâanimaux quâils cĂŽtoient, parfois rĂ©interprĂ©tations dâimages qui ont sollicitĂ© leur imaginaire (Maison Piccassiette, Jardin de Nous-Deux, Rock GardenâŠ). Dâautres essaient de rivaliser avec des constructions existantes, faisant ainsi Ćuvre dâarchitecte naĂŻf (Watts Towers). Enfin, on trouve des accumulateurs anarchistes qui cheminent de maniĂšre plus abstraite sans chercher Ă reprĂ©senter quelque chose (Maison aux Miroirs, Jardin des CoquillagesâŠ). Si le Palais IdĂ©al est dâailleurs si fascinant, câest quâil rassemble toutes ces orientations.
Références
- « Environnement » est le terme couramment admis et employĂ© dans les pays anglo-saxons (« environment ») et au Canada/QuĂ©bec (« environnements dâart ») pour dĂ©signer ce type de crĂ©ations et englobe le phĂ©nomĂšne mondial. En France, particuliĂšrement marquĂ©e par la figure du facteur Cheval, on a souvent retenu la notion dâ« architecture », correspondant difficilement Ă la diversitĂ© du phĂ©nomĂšne, et donnant lieu Ă une infinitĂ© de termes : « architecture imaginaire » (Lucienne Peiry) ; « architecture marginale » (Centre Pompidou) ; « anarchitecture » (Richard Greaves) ; « architecture naĂŻve » ; « architecture populaire » ; « archi-sculpteurs et jardins d'art brut » (Claude Arz) ; « jardins imaginaires » (Bernard Lassus) ; « bĂątisseurs de l'imaginaire » (C. PrĂ©vost) ; « bĂątisseurs de rĂȘves » (Jean-Louis Ferrier & Schuyt/Collins). « Environnement visionnaire » est l'expression retenue par John Maizels (fondateur et rĂ©dacteur en chef du magazine Raw Vision) dans ses ouvrages Mondes imaginaires (1999) et LâArt brut/Raw Creation (1995). Il permet dâĂ©viter le terme dâ« art », la plupart de ces crĂ©ateurs ne se considĂ©rant pas comme des artistes.
- Expression inventĂ©e en 1977 par Bernard Lassus Ă lâoccasion de la rĂ©daction de son ouvrage Les Jardins imaginaires
- InspirĂ©e du livre de John Maizels : LâArt brut. LâArt Outsider et au-delĂ , Phaidon, 2003.
- Propriété de la ville de Dßves-sur-mer depuis 1989.
- « https://www.youtube.com/watch?v=P3VgkYA59ks », sur www.youtube.com (consulté le )
- « La Casa de la Piedra de Porcuna (Jaén) », entretien à Antonio Aguilera Torres, l'un des fils d'Antonio Aguilera Ruedas, lors de l'émission du 26 mars 1992 du programme télévisé Tal como somos, Canal Sur Televisión.
Voir aussi
Ouvrages
- Gilles Ehrmann, Les inspirĂ©s et leur demeure, Paris, Ed. du temps, Avec une prĂ©face dâAndrĂ© Breton
- Collectif, Architectures marginales aux U.S.A., Paris, Centre G. Pompidou,
- Bernard Lassus, Jardins imaginaires, Paris, Presses de la connaissance, RĂ©Ă©dition 1997
- Jacques Verroust et Jacques LacarriÚre, Les inspirés du bord des routes, Paris, Ed. Le Seuil,
- Collectif, Les Singuliers de lâart, Paris, MusĂ©e dâArt moderne de la ville de Paris, Catalogue dâexposition
- M.Schuyt J. Eiffer et G. Collins, Les bĂątisseurs du rĂȘve, Paris, Ed. Hachette,
- Francis David, Guide de l'Art Insolite Nord-Pas-de-Calais, Paris, Ă©ditions Herscher,
- Marc Fenoli, Le Palais du facteur Cheval, France, Glénat,
- Claude Arz, Guide de la France insolite, Paris, Hachette,
- Claude PrĂ©vost & Clovis PrĂ©vost, Les Batisseurs de lâImaginaire, France, Editions de lâEst,
- Claude Arz, La France insolite, Paris, Hachette,
- R.Brousse, A.Freytet, J.Lagrange, J.Meunier, B.Montpied, R.Nicoux, P.Trapon et R.Urien, Masgot, L'Ćuvre Enigmatique de François Michaud, Saint-LĂ©onard-de-Noblat, Ă©ditions Lucien Souny,
- (en) John Beardsley, Gardens of Revelation : Environments by Visionary Artists, New York, Abbeville Press,
- Olivier Thiebaut, Bonjour aux promeneurs, Paris, Ed. Alternatives,
- John Maizels, Mondes imaginaires, Paris, Taschen, Edition originale : John Maizels & Deidi von Schaewen, Fantasy Worlds, Taschen, London, 1999Marc DĂ©cimo, Les Jardins de lâart brut, Dijon, Les presses du rĂ©el, collection Chantiers, 270 p., 270 ill. Ă©dition augmentĂ©e: 2016.
- Bruno Montpied, Eloge des Jardins Anarchiques, Montreuil-sous-Bois, Ăditions de l'Insomniaque, AccompagnĂ© du DVD du film de RĂ©my Ricordeau, "Bricoleurs de paradis ou Le gazouillis des Ă©lĂ©phants"
Revues
- (en) Raw Vision
- Revue Empreintes (Galerie l'Usine)
Articles connexes
Liens externes
- Site de Jacques Mottier sur les BĂątisseurs de lâImaginaire
- Site sur la Maison Bleue
- La maison Picassiette, chef-d'Ćuvre d'art naĂŻf en vidĂ©o sur culturebox
- Le Jardin des Merveilles de Bodan Litnianski
- Répertoire des environnements dans le monde - photos et vidéos
- Le Poignard Subtil, (Blog français consacré pour une bonne part à l'actualité et aux archives des environnements populaires spontanés. Il récuse le terme de « visionnaire », trop anglo-saxon et peu adéquat au champ étudié.)
- Animula vagula, (Blog français consacré à l'art brut et ses alentours. Une bonne partie des actualités et des documents d'archives proposés à ses lecteurs depuis presque six années concernent les environnements populaires. Une quinzaine d'albums présentent des photos inédites de sites déjà repertoriés ou découverts récemment en France, au Québec et à La Réunion.)