Antonio Ortiz RamĂrez
Antonio Ortiz RamĂrez, nĂ© le Ă Barcelone et mort le , est un militant libertaire anarcho-syndicaliste catalan. Charpentier-menuisier, il adhère Ă quatorze ans Ă la ConfĂ©dĂ©ration nationale du travail puis plus tard Ă la FĂ©dĂ©ration anarchiste ibĂ©rique. Il est un des membres des groupes anarchistes Los Solidarios et Nosotros.
Antonio Ortiz RamĂrez | |
Antonio Ortiz en 1936 sur le front d'Aragon. | |
Naissance | Barcelone (Espagne) |
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Décès | Barcelone (Espagne) |
Première incarcération | 1933 Barcelone |
Origine | catalan |
Type de militance | syndicalisme et lutte armée |
Cause défendue | CNT libertaire anarcho-syndicalisme communisme libertaire |
Hommages | du général de Gaulle après la prise de Belfort en 1944 |
Lors de la Révolution sociale espagnole de 1936, il prend la tête de la colonne « Sur-Ebro », avant de devenir, à la suite de la militarisation des milices, commandant de la 25e division républicaine.
Durant la Seconde Guerre mondiale, il s'enrôle comme volontaire dans les Forces françaises libres et combat en Afrique puis participe au débarquement de Provence le . Décoré à plusieurs reprises, il est alors sergent dans l'armée française.
Au début des années 1950, après avoir conçu et raté un attentat contre Franco, il émigre en Amérique du Sud, avant de revenir en Espagne en 1987 après la mort du dictateur.
Biographie
Premiers engagements
Natif du quartier de Poblenou Ă Barcelone, il quitte l'Ă©cole primaire Ă 11 ans pour travailler comme menuisier.
À quatorze ans, en 1921, il adhère au syndicat du bois de la CNT.
En 1923, il rejoint le groupe Los Solidarios formĂ© Ă Barcelone par Buenaventura Durruti, Joan GarcĂa Oliver, Francisco Ascaso et Ricardo Sanz en rĂ©ponse aux attentats menĂ©s par des hommes de main contre les syndicats ouvriers, dans le cadre de la lutte des classes de l'Ă©poque (pistolĂ©risme).
En 1931, après la proclamation de la Seconde République espagnole, il est membre du comité syndical du quartier de Poblenou.
En , il est élu président de l'Union syndicale du Bois au moment où éclate la grève des menuisiers ébénistes qui dure de à .
Après l'insurrection du 8 janvier 1933, il est arrĂŞtĂ© en possession d’armes avec Juan Garcia Oliver et Gregorio Jover Cortes. Il est incarcĂ©rĂ© Ă la PrĂ©fecture de police oĂą ils sont tous les trois torturĂ©s. En prison, il dĂ©fend des positions radicales, et se rapproche de plus en plus de Juan GarcĂa Oliver. Il rejoint, en 1934, le groupe d’action Nosotros de la FĂ©dĂ©ration anarchiste ibĂ©rique[1], qui prolonge les actions du groupe Los Solidarios avec Durruti, Juan Garcia Oliver, Francisco Ascaso, Gregorio Jover, Ricardo Sanz, JosĂ© PĂ©rez Ibáñez “El Valencià ”, Quico SabatĂ© et Aurelio Fernández.
En 1935, il est à nouveau emprisonné.
Durant le premier semestre de 1936, il participe Ă de nombreux meetings Ă travers la Catalogne.
Après le soulèvement nationaliste des 17 et 18 juillet 1936 en Espagne, il participe, les 19 et à Barcelone, à l'assaut contre les casernes rebelles.
La révolution espagnole
Le 24 ou , quelques jours après le départ de la colonne Durruti, il dirige la colonne Sur-Ebro[2], forte de 800 combattants, également appelée Colonna Roja y Negra (rouge et noire) qui prend la direction de Caspe sur le front nord et libère une partie de l'Aragon, permettant le développement des collectivités agricoles libertaires.
Une organisation de type autogestionnaire et fĂ©dĂ©raliste non-Ă©tatique se substitue alors aux anciennes institutions politiques. En , il participe Ă la rĂ©union dĂ©cisive de Bujaraloz qui sera Ă l'origine de la crĂ©ation du Conseil rĂ©gional de dĂ©fense d'Aragon avec Ă sa tĂŞte JoaquĂn Ascaso (cousin de Francisco Ascaso). Il est un des six membres du ComitĂ© de guerre du front d'Aragon qui joue le rĂ´le d'Ă©tat-major gĂ©nĂ©ral[3].
Après la militarisation des milices imposée par le gouvernement républicain sous la pression des communistes, il est nommé commandant de la 25e division[4].
En , Ă la suite des affrontements entre anarchistes et communistes lors des journĂ©es de mai 1937 Ă Barcelone, de la dissolution du Conseil d’Aragon et de l’occupation militaire du terrain par les troupes du gĂ©nĂ©ral Enrique LĂster, il est destituĂ© du commandement de la 25e division[5].
En , il intègre l'école populaire de l'état-major[4] puis est nommé, en , à la tête de la 24e division à La Seu d'Urgell dans les Pyrénées catalanes[6].
Le , il est à nouveau destitué de son commandement alors que courent des rumeurs de son assassinat par les communistes[7].
Il passe alors rapidement en France avec JoaquĂn Ascaso et dix autres militants anarchistes. Une fuite qui provoque de virulentes critiques de la part des dirigeants de la CNT qui l'accusent de dĂ©sertion[5].
Le gouvernement rĂ©publicain demande au gouvernement français son extradition[8] afin de le poursuivre pour dĂ©sertion et vol de biens publics. Ortiz affirme avoir Ă©tĂ© victime alors, avec JoaquĂn Ascaso, d'une tentative d'empoisonnement[5].
Selon Freddy GĂłmez : « […] après l’inversion dĂ©finitive du rapport des forces en faveur des staliniens, en , la destruction des collectivitĂ©s d’Aragon et la mise hors la loi de son Conseil, Ortiz se voit destituĂ© par sa propre organisation au profit de GarcĂa Vivancos, ancien membre du groupe « Los Solidarios ». LâchĂ© par ses propres camarades - dont certains nĂ©gociaient un retour au gouvernement rĂ©publicain dirigĂ© par le pro-stalinien NegrĂn -, il rejoint Barcelone. Pressenti pour remplacer Ricardo Sanz Ă la tĂŞte de l’ex-colonne Durruti, il sent un coup fourrĂ© des staliniens - dont Mariano Vazquez, secrĂ©taire de la CNT, est complice - et refuse. Fin , Ortiz est nommĂ© commandant de la 24e division dans les PyrĂ©nĂ©es catalanes, puis de nouveau destituĂ©. Devant un tel acharnement, il dĂ©cide de passer en France avec Joaquin Ascaso, ex-prĂ©sident du Conseil d’Aragon. AccusĂ© de dĂ©sertion, il tombe sous la loi mafieuse d’un mouvement anarchiste catalan peu glorieux, très largement discrĂ©ditĂ© par ses propres compromissions, et livrĂ© Ă des individus peu recommandables, comme Escorza, le « bossu de la FAI », chargĂ© des basses Ĺ“uvres de police en son sein. RattrapĂ©s par ses sbires, Ortiz et JoaquĂn Ascaso sont victimes d’une tentative d’empoisonnement. Ils s’en tirent, mais l’affaire ne s’arrĂŞte pas lĂ . Alors qu’ils tentent de rejoindre Marseille, ils apprennent que le gouvernement rĂ©publicain, prĂ©sidĂ© par NegrĂn et Ă©troitement contrĂ´lĂ© par les staliniens, a procĂ©dĂ© Ă une demande d’extradition auprès du gouvernement français. TraquĂ©s, livrĂ©s Ă eux-mĂŞmes, ils ne devront leur salut qu’à la chute de la RĂ©publique espagnole. Incroyable destin ! »[8]
Soldat de la France Libre
Arrêté en France, il est emprisonné 9 mois à Aix-en-Provence, puis après la Retirada, interné à partir de février 1939 dans différents camps du sud de la France : Saint-Cyprien, Le Vernet[4] puis à la prison de Collioure.
Grégory Tuban, dans Les séquestrés de Collioure en parle en ces termes : « Antonio Ortiz, ancien commandant de la 25e division, était pourtant libre à la déclaration de la guerre. Réfugié en France depuis l'été 1938, il est interpellé au début du mois de à Perpignan et transféré sur le camp de Saint-Cyprien. Ce célèbre libertaire, membre fondateur du groupe Nosotros, faisait alors partie de cette fameuse liste des "suspects au point de vue national" dressée par le ministère de l'Intérieur. À la suite de son internement, il est rapidement dirigé vers le Château royal de Collioure où il restera jusqu'au mois de . Après un passage au camp du Vernet-d'Ariège, Antonio Ortiz sera déporté au camp de Djelfa en Algérie. »[9]
En , Ortiz est expédié par le régime de Vichy, avec cinquante anarchistes jugés particulièrement dangereux, au camp de Djelfa, en Algérie, dans le Sud saharien. À leur arrivée, le maton en chef leur déclare : « Messieurs, vous êtes ici pour mourir. »[8]
En , à la suite du débarquement allié en Afrique du Nord, il est libéré du camp de Djelfa[4] - [8]. En , il s'engage au Corps Franc d'Afrique et combat en Tunisie. À la dissolution de l'unité, il passe à partir de juillet aux Commandos d'Afrique à Dupleix (Algérie). En septembre le Commando s'installe à Staouéli et prend la place du Bataillon de Choc. , le Commando passe en Corse, en , Ortiz devient instructeur au Centre d'Organisation Spécial des Unités d'Assaut et de Choc de Staouéli (COSULAC). Il passe au 1er Commando lourd (ou d' accompagnement) des Commandos de France.
En septembre 44, le Commando débarque à Saint-Tropez. Le 1er combat a lieu le à Servance. Ortiz, qui est chef de la section de mitrailleuses lourdes du 1er commando lourd[10], combat en Alsace et en Allemagne. Blessé à Pforzheim le 45, il est évacué le 17. Antonio Ortiz et démobilisé le .
RĂ©sistance anti-franquiste
Après la Libération de la France, il s'installe à Saverdun, en Ariège, et monte une petite scierie.
Il propose alors à Laureano Cerrada de constituer une école et un camp d’entrainement militaire pour les militants libertaires partant combattre en Espagne. Ce projet est refusé par la CNT en exil.
Le , il prend part avec Primitivo Gómez et José Pérez à une tentative de bombardement avec un petit avion de tourisme, de la tribune officielle que doit occuper Franco, à San Sebastián. C’est lui en particulier, qui prépare les bombes incendiaires. Ils sont interceptés par des avions de chasse espagnols, mais parviennent cependant à revenir se poser en France[11] - [12] - [13]. Ce n’est qu’en , à la suite de la découverte en de l’imprimerie clandestine de Laureano Cerrada, puis de l’avion, qu’il est arrêté pour cette affaire.
Ortiz s'exile alors en AmĂ©rique Latine : Bolivie en 1951, PĂ©rou jusqu'en 1955, et Venezuela oĂą, aux cĂ´tĂ©s de JoaquĂn Ascaso, Valeriano Gordo et MartĂn Terrer, il continue Ă militer.
En 1966, il est secrétaire de la coordination de la CNT vénézuélienne.
Après la chute du franquisme, en 1987, il retourne à Barcelone et obtient une pension de retraite comme ancien sergent de l'armée républicaine[14].
Antonio Ortiz Ramirez meurt le , à la maison de retraite du quartier de La Verneda à Barcelone. Il lègue son corps à la Faculté de Médecine de l'Université de Barcelone pour la recherche scientifique[14].
La presse libertaire passe la nouvelle sous silence, mais il est toujours des exceptions qui confirment la règle. Dans Polémica (numéro 62-63, été-automne 1996), Antonio Zapata termine sa courte nécrologie par ces mots : « J’ai osé griffonner ces quelques lignes pour protester contre l’oubli et le vide qui entourent la disparition de compagnons qui ont tant fait pour la CNT, alors qu’on en mythifie d’autres qui, vivants, auraient sans doute refusé de tels hommages… »[8]
Controverses
En 1995, l'historien José Manuel Márquez et Juan José Gallardo ont plusieurs entretiens avec lui et ont accès à ses archives personnelles, ce qui permet la rédaction d'une excellente biographie qui est aussi une critique documentée et exhaustive des activités dans le camp républicain et en particulier dans le mouvement anarchiste.
La publication de cette biographie intervient alors que certains milieux anarchistes tentent toujours de faire taire Ortiz, personnage controversé depuis sa fuite d'Espagne en 1938.
Le mouton noir
Ariel Camacho, auteur du film Ortiz, gĂ©nĂ©ral sans dieu ni maĂ®tre prĂ©cise : « Pourquoi Ortiz a Ă©tĂ© gommĂ© du mouvement, liquidĂ© politiquement en 1938, traitĂ© comme un pestifĂ©rĂ©. Sans s'interroger sur les raisons qui l'ont poussĂ© Ă dĂ©serter, sans connaĂ®tre les antĂ©cĂ©dents. Lesquels Ă©taient liĂ©s Ă la CNT. Ă€ partir de lĂ , remuer les problèmes autour d'Ortiz, c'Ă©tait remuer les problèmes de la CNT […] en Aragon, il Ă©tait dans une position dominante, il n'a jamais occultĂ© qu'il avait un pouvoir rĂ©el en Aragon en tant que chef militaire. Celui qui Ă©tait le prĂ©sident du Conseil d'Aragon Ă©tait quand mĂŞme son meilleur ami, un homme de confiance, JoaquĂn Ascaso. Il avait en outre beaucoup d'influence sur lui, donc sur le conseil d'Aragon, lĂ oĂą le mythe de la RĂ©volution espagnole a Ă©tĂ© le plus dĂ©montrĂ© : les collectivitĂ©s, l'abolition de l'argent… d'un cĂ´tĂ© on revendique l'Aragon, comme une prĂ©figuration de ce que pourrait ĂŞtre une organisation du monde anarchiste, d'une nouvelle Ă©conomie. Et puis, au milieu de ce presque paradis du mouvement espagnol il y a une « brebis galeuse », Ortiz. Ă€ partir de lĂ il y a sĂ»rement des choses qui ont dĂ» se passer avec le comitĂ© national de la CNT qui n'avait pas barre sur Ortiz. En tant que militant il avait plus de poids que la CNT en tant que telle. Antonio Ortiz ne respectait pas tellement telle ou telle personne au comitĂ© national, les considĂ©rant un peu lĂ©gères. Marino Vásquez, secrĂ©taire de la CNT Ă©tait-il vraiment Ă la hauteur ? Ortiz avait sa vision des choses et n'Ă©tait pas disposĂ© Ă dire amen Ă tout. Le problème se pose de savoir Ă qui on obĂ©it et dans quel cadre on obĂ©it. […] Ce que l'on ressent Ă©normĂ©ment au cours de ce film, c'est que c'Ă©tait comme dans une famille. En 1938, Ortiz devient le mouton noir. Il faut l'Ă©jecter ! Et comme souvent dans les familles, on ne demande pas trop son avis au mouton noir, ni de se dĂ©fendre. Il y a quand mĂŞme eu une rĂ©union au niveau du conseil rĂ©gional en Catalogne. Avant la guerre, Ortiz avait Ă©tĂ© secrĂ©taire du syndicat du Bois, Hernandez lui a succĂ©dĂ©. C'est le seul qui l'a dĂ©fendu au conseil rĂ©gional après sa dĂ©sertion. Il y a bien eu Ă un moment donnĂ© un jugement de la famille Ă l'encontre d'Ortiz. On a considĂ©rĂ© que c'Ă©tait le mouton noir… On aurait voulu le liquider ainsi que Joaquim Ascaso. […] L'idĂ©e essentielle pour moi c'est qu'il a Ă©tĂ© Ă©cartĂ© de la famille en 1938 et si Ă la fin du film Ortiz parle de moments amers au cours de sa vie concernant le mouvement anar, pour lui il n'avait jamais failli Ă son devoir de militant. Pour lui, il faisait toujours partie de la famille alors que les autres le considĂ©raient comme un exclu. »[15]
« C’est toi le chef »
Et Freddy Gómez, de poursuivre, toujours à propos du film : « Cette approche sensible de la réalité et des êtres en dit plus long, dans certains cas, que les discours construits et froids, expurgés de tout sentiment. Elle complique un peu l’histoire, c’est vrai, mais elle la met à hauteur d’homme. Et rien ne fut simple dans cette aventure humaine que fut la révolution espagnole. Ortiz le dit. Nommé responsable d’une colonne, le militant et homme action s’improvise chef militaire et se pose la question de l’autorité. « C’est toi le chef… mais jusqu’à quel point ? », se demande-t-il, avant de répondre : jusqu’au point de donner le premier ordre - « Feu ! » - et de l’entendre répercuté de bouche en bouche jusqu’à exécution ; jusqu’au point de faire fusiller sans jugement deux miliciens coupables d’exactions, raconte-t-il en accompagnant son récit d’un éloquent geste de la main qui seul peut mesurer toute la gravité de la décision. « Quand on te dit que c’est toi le chef et qu’il faut l’être, ce chef, bordel, alors là , c’est le pompon ! », lâche Ortiz. Mais il l’a été, ce chef, et il n’est pas douteux qu’il y a pris un certain goût, comme d’autres, tant d’autres, comme ces dirigeants anarchistes « en costume cravate ou en veste de cuir », comme ces militants soudain propulsés à des fonctions de pouvoir, comme ces anciens du groupe « Nosotros », tous jetés dans la mêlée guerrière et tous assumant un rôle de chef. Cette question du pouvoir, le plus souvent réduite à sa dimension politique spectaculaire - la participation des anarchistes au gouvernement de Largo Caballero -, Ortiz l’aborde avec une franchise assez déroutante. Quand il caractérise l’influence du groupe « Nosotros » sur la CNT catalane en affirmant qu’il y avait « pris le pouvoir » et que son « autorité » dépassait celle du propre comité régional de Catalogne, on peut y voir une exagération. Il n’empêche que cette affirmation, naturellement énoncée, met à mal la vision un peu simpliste de la corrélation des forces et des intérêts, de la dialectique du coup de main et de l’action de masse, cette synthèse idéale d’un anarchisme de rue et d’un syndicalisme d’atelier. Elle y introduit une dimension maudite, un enjeu de pouvoir, dont tant de manifestations apparentes ou secrètes peuplent, pourtant, l’envers du décor. Quand, par ailleurs, Ortiz raconte la création « pas très démocratique » du Conseil d’Aragon, en insistant sur le rôle prépondérant joué, à l’occasion, par les chefs de milice - Durruti, mais aussi lui-même -, il remet d’une certaine façon l’histoire sur ses pieds, il la dégage de cette légende spontanéiste et basiste amplement colportée par l’imagerie libertaire, et, ce faisant, il contredit un des mythes fondateurs de la révolution espagnole. Là encore, Ortiz a le mérite de dire les choses clairement, simplement, sans exaltation, avec cette ironie nécessaire qui, seule, peut résister aux boursouflures mystificatrices, en assumant sa part de responsabilité, en renvoyant les autres aux leurs, tous les autres. »[8]
Bibliographie
- (es) JosĂ© RodrĂguez et JosĂ© Manuel, Ortiz : general sin Dios ni amo, Barcelone, Hacer Editorial, , 382 p. (ISBN 978-84-930512-0-4, OCLC 41234804)[16] - [17].
- CĂ©sar M. Lorenzo, Les anarchistes espagnols et le pouvoir (1868-1969), Le Seuil, Paris, 1969, Stanford University.
- Michel Sahuc, Un regard noir : la mouvance anarchiste française au seuil de la Seconde Guerre mondiale et sous l'occupation nazie, 1936-1945, vol. 1, Paris, Monde libertaire, coll. « Notre histoire », , 142 p. (ISBN 978-2-915514-11-7, OCLC 228782762, BNF 41233455).
- Antoine Gimenez, Les fils de la nuit : souvenirs de la guerre d'Espagne (juillet 1936-février 1939 suivi de A la recherche des Fils de la Nuit, Marseille Montreuil (Seine-Saint-Denis, Les Giménologues L'Insomniaque, , 558 p. (ISBN 978-2-915694-14-7, OCLC 68208184).
- Franz Borkenau (trad. Michel Pétris), Spanish cockpit : rapport sur les conflits sociaux et politiques en Espagne, 1936-1937 [« The Spanish cockpit »], Paris, Ed. Champ libre, , 283 p. (ISBN 978-2-85184-108-7, OCLC 32169912)
Document audiovisuel
- Ariel Camacho, Phil Casoar, Laurent Guyot, Ortiz, général sans dieu ni maître, iO Production, C9 Télévision, 1996[18] - [19].
- Première partie : « Nosotros », 53 min 56 s
- Seconde partie : « C’est toi le chef ! », 54 min 56 s
Articles
- Ariel Camacho, Ortiz : Général sans dieu ni maître, interview Thierry Porré, Le Monde libertaire, HS no 20, , texte intégral.
- Freddy Gomez, La folle épopée d’Antonio Ortiz, À contretemps, no 5, , texte intégral.
- Freddy Gomez, Monica Gruszka, Un entretien avec Ariel Camacho et Daniel Pinós, À contretemps, no 5, , texte intégral.
Document photographique
- Institut international d'histoire sociale (Amsterdam) : photo de groupe en 1975.
Notices
- Dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes : notice biographique.
- L'Éphéméride anarchiste : notice biographique.
- Centre International de Recherches sur l'Anarchisme (Lausanne) : notice bibliographique.
- RA.forum : notice vidéographique.
- (es) Miguel Iñiguez, Esbozo de una Enciclopedia histórica del anarquismo español, Fundación de Estudios Libertarios Anselmo Lorenzo, Madrid, 2001, pp. 447-448.
Articles connexes
Liens externes
- BiografĂa : Antonio Ortiz RamĂrez, El Miliciano, Blog Anarcosindicalista y de difusiĂłn de ideas Libertarias, , texte intĂ©gral.
- Ariel Camacho, Phil Casoar, Ortiz, général sans dieu ni maître, 1996, première partie.
- Ariel Camacho, Phil Casoar, Ortiz, général sans dieu ni maître, 1996, deuxième partie.
Notes et références
- Abel Paz, Durruti, 1896-1936, A. Lorenzo, 1996, page 188.
- (en) Abel Paz (trad. Chuck Morse, postface José Luis Gutiérrez Molina), Durruti in the Spanish Revolution, Oakland, CA, AK Press, , 600 p. (ISBN 978-1-904859-50-5, OCLC 433340983, présentation en ligne), p. 757.
- CĂ©sar M. Lorenzo, Les anarchistes espagnols et le pouvoir (1868-1969), Le Seuil, Paris, 1969, page 109.
- (en) Michael Alpert, The Republican Army in the Spanish Civil War, 1936-1939, Cambridge, Cambridge University Press, , 374 p. (ISBN 978-1-107-02873-9, OCLC 839276545, BNF 43560657, présentation en ligne), p. 345.
- 1936-1975 Los de la sierra, dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes : notice biographique.
- José Peirats, Chris Ealham, The CNT in the Spanish Revolution, Volume 3, ChristieBooks, 2006, page 7.
- Alain Léger, Les indésirables : l'histoire oubliée des Espagnols en pays charentais, Le Croît vif, 2000, page 303.
- Freddy Gomez, La folle épopée d’Antonio Ortiz, A contretemps, no 5, novembre 2001, texte intégral.
- Grégory Tuban, Les séquestrés de Collioure : Un camp disciplinaire au Château royal en 1939, Perpignan, Mare nostrum, , 171 p. (ISBN 978-2-908476-31-6, OCLC 51860960), p. 107.
- Le 1er commando lourd prend le nom de 5e compagnie du 1er bataillon de choc le 2 février 1945 à Colmar
- Centre International de Recherches sur l'Anarchisme (Lausanne) : notice.
- (en) Antonio TĂ©llez Solla, The Unsung Struggle : Resistance to Franco 1939-1951 : the Assassination Attempt on Franco from the Air, 1948, Londres, Kate Sharpley Library, , 31 p. (ISBN 978-1-873605-20-2, OCLC 32617719)
- Centre International de Recherches sur l'Anarchisme (Lausanne) : notice.
- BiografĂa : Antonio Ortiz RamĂrez, El Miliciano, Blog Anarcosindicalista y de difusiĂłn de ideas Libertarias, 11 avril 2010, texte intĂ©gral.
- Ariel Camacho, Ortiz : Général sans dieu ni maître, Le Monde libertaire, HS no 20, 20 décembre 2001, texte intégral.
- WorldCat : notice.
- Institut international d'histoire sociale (Amsterdam) : notice.
- Centre International de Recherches sur l'Anarchisme (Lausanne) : notice.
- Institut international d'histoire sociale (Amsterdam) : notice.
- (es) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l’article de WikipĂ©dia en espagnol intitulĂ© « Antonio Ortiz RamĂrez » (voir la liste des auteurs).