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Château royal de Collioure

Le château royal de Collioure (catalan : Castell Reial de Cotlliure) est un ensemble fortifié situé sur la commune de Collioure, dans le département des Pyrénées-Orientales. Le château proprement dit est médiéval. La première mention que nous possédons date du début du XIIIe siècle. Il fut érigé sur l'emplacement d'un village fortifié au VIIe siècle. Il a ensuite été remanié du XIIIe au XVIIe siècle en étant incorporé à une citadelle qui a progressivement repoussé toutes les habitations vers deux criques de part et d'autre du site.

Château royal de Collioure
Image illustrative de l’article Château royal de Collioure
Période ou style Médiéval
Type château fort
Début construction VIIe siècle
Destination initiale Forteresse
Propriétaire actuel Conseil départemental des Pyrénées-Orientales
Destination actuelle Site touristique
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (1922)
Logo des sites naturels français Site classé
CoordonnĂ©es 42° 31′ 32″ nord, 3° 05′ 06″ est
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Occitanie
Département Pyrénées-Orientales
Commune Collioure
Géolocalisation sur la carte : Pyrénées-Orientales
(Voir situation sur carte : Pyrénées-Orientales)
Château royal de Collioure
GĂ©olocalisation sur la carte : Occitanie
(Voir situation sur carte : Occitanie)
Château royal de Collioure
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château royal de Collioure
Site web https://www.ledepartement66.fr/dossier/le-chateau-royal-de-collioure/

Sept siècles de travaux ont entremêlé les différents édifices qui ont abouti au monument actuel.

Le château royal de Collioure, avec ses défenses, escarpes et contre-escarpes, fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [1].

Histoire du Château

Origines du site

La ville de Collioure s'appelle dans les textes latins du Moyen Ă‚ge Caucoliberis. C'est le port d' Illiberis, Elne.

Le château, Castellum Caucoliberi, est pris par le roi Wamba en 673[2].

Le 9 juillet 981, le roi Lothaire concède à Guifré, comte d'Empúries, de Peralada et de Roussillon, les terres désertes situées au bord de la mer, entre Collioure et Banyuls[3] Il lui a ordonné de fortifier Collioure. Gausfred Ier d'Empuries (991-1013) a été comte de Roussillon après le partage des biens de son père avec son frère Hug d'Empúries (991-1040)[4].

En 1172, à la mort du dernier comte du Roussillon, Girard II de Roussillon, la ville est devenue la propriété d'Alphonse II d'Aragon, comte de Barcelone et roi d'Aragon.

Le château des Templiers

Il fut construit peu après 1207. L'ensemble des campagnes d'aménagement témoigne de l'évolution de l'artillerie et de son corollaire défensif. Le roi Pierre II d'Aragon, donne au commandeur templier du Mas Deu, Foulques de Montpezat[N 1] des terrains à bâtir dans l'enceinte castrale, au-dessous de la porte de l'enceinte fortifiée (castrum) de Collioure, « entre le château et le port », au mois d'[6].

Après la suppression de l'Ordre au Concile de Vienne de 1312, leurs biens et privilèges ont été dévolus à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem.

Le palais des Hospitaliers situé entre le château et la mer est acheté par le roi d'Aragon Pierre IV, en 1345, après s'être emparé de la ville. Il le fait démolir pour agrandir l'enceinte fortifiée et son fossé.

Le château des rois de Majorque

Le château est construit entre 1242 et 1280. L'ensemble des campagnes d'aménagement témoigne du changement de fonction, de la résidence princière à la forteresse. Collioure est la tête du port maritime entre les comtés catalans septentrionaux du Roussillon et de la Cerdagne avec Barcelone. C'est une demeure princière où vivent le roi Pierre II et sa femme Marie de Montpellier. Ensuite le roi Jaume Ier le conquérant y réside.

Jacques Ier d'Aragon a partagé son royaume et créé le Royaume de Majorque sur le principe de l'apanage entre ses deux fils. Pierre III d'Aragon est roi d'Aragon, et son frère cadet, Jaume II est roi de Majorque, comte de Roussillon et de Cerdagne. Le château et sa ville sont donnés en douaire aux diverses reines. Le roi d'Aragon n'accepte pas ce partage. Les rois de Majorque connaissant cette menace vont renforcer les défenses de la ville. En 1280, Jacques II désigne plusieurs maisons pour permettre l'extension des fortifications.

Pendant la croisade d'Aragon, conflit franco-aragonais, qui commence en 1284, Philippe III le Hardi est allié à Jacques II de Majorque contre le roi d'Aragon, Pierre III. L'armée française atteinte de dysenterie doit se replier et Philippe III en meurt à Perpignan. Pierre III met le siège à Collioure, sans succès, et met le feu à la vieille ville.

Le 16 mai 1344, l'armée de Pierre IV d'Aragon entre dans le Roussillon avec l'appui du roi de France Philippe VI et investit Collioure le 13 juin par terre et par mer. La ville doit capituler le 24 juin et Pierre IV y entre le 26 juin. Le royaume de Majorque et le comté de Roussillon sont retirés à Jacques III de Majorque qui ne conserve que la seigneurie de Montpellier qu'il a ensuite vendu au roi de France.

En 1346, ayant fait démolir la maison originelle des Templiers après avoir acheté le palais aux Hospitaliers, Pierre IV décide de détruire aussi l'église Sainte-Marie-Madeleine contiguë aux fossés et fait transférer le culte dans la grande salle des Hospitaliers qui lui est adjacente, accessible pour les habitants par un pont et par une porte dans l'enceinte pour les habitants du château. La porte principale du château est établie dans la nouvelle courtine ouest. L'ordre de paiement de la fin des travaux est daté du 7 des calendes de juillet 1347.

Le pape Benoît XIII y réside en 1408 et en 1415.

En 1454, Alphonse V d'Aragon fait construire une barbacane devant la porte du château par BĂ©renger d'Oms, gouverneur du royaume de Majorque et châtelaine de Collioure. En 1465, pendant la guerre civile catalane des Catalans contre Jean II d'Aragon, Louis XI et Jean II d'Aragon signent le traitĂ© de confĂ©dĂ©ration d'Olite le 12 avril 1462 par lequel Louis XI devait garder les comtĂ©s de Roussillon et de Cerdagne jusqu'Ă  ce que le roi Jean II lui eĂ»t remboursĂ© les 300 000 Ă©cus qu'il avait empruntĂ©s[7]. Ces comtĂ©s de ont Ă©tĂ© rendus par le traitĂ© de Narbonne signĂ© le 19 juin 1493 par Charles VIII, avec Ferdinand le Catholique et Isabelle la Catholique contre leur promesse promesse qu'ils ne forment pas d'alliance contre la France[8] - [9]. Pendant l'occupation française, le « boulevard de la mer » est construit en 1465 pour dĂ©fendre l'angle sud-ouest. Après la restitution du comtĂ© de Roussillon, Ferdinand le Catholique fait fortifier les fronts nord et ouest par l'ingĂ©nieur qui a construit la forteresse de Salses, Francisco Ramiro LĂłpez.

La forteresse des Habsbourg, Charles Quint et Philippe II

Armoiries de Philippe II > Ajout des armes du Portugal en point d'honneur par rapport aux armes paternelles (retrait des territoires "impériaux")

Depuis le XVe siècle, le château royal, n'est plus une résidence seigneuriale mais une forteresse qui abrite une garnison. Dès les années 1490, on commence à renforcer de toute part les murailles médiévales. Les travaux s'intensifient au XVIe siècle, à l'initiative de Charles Quint qui commande des améliorations. le prince héritier Philippe II inspecte les chantiers de la frontière nord de l'Espagne en 1548 et confiera à l'ingénieur Joan Botista Palia les aménagements les plus importants, comme ceux du Fort Saint-Elme autour d'une tour médiévale, en aplomb de la ville, où de la forteresse du palais des Rois de Majorque à Perpignan.

La citadelle des Bourbons, Louis XIV

Entrevue de Louis XIV et de Philippe IV dans l'Île des Faisans en 1659 pour signer le traité des Pyrénées

La campagne de travaux dirigée à la fin du XVIIe siècle par Vauban consiste en une surélévation systématique des remparts, en la construction de l'entrée actuelle et de ses fortifications, dans les réaménagements des trois bastions et surtout dans la création de la demi-lune qui est une forteresse à elle seule, quasiment aussi importante que la citadelle.

L'ensemble défensif est terminé en 1690[10].

La vieille ville de Collioure devait être détruite pour créer ce bastion, et donc un glacis. Ainsi s'élevait à cet endroit depuis l'antiquité la présence des grecs, des carthaginois, et des romains. Plus tard des Wisigoths, et des Omeyyades, puis au Moyen Âge ville des négociants, armateurs et marchands du commerce méditerranéen.

La destruction eut lieu en , 130 maisons, la maison-commune, l'Hospice, les rues, les places, et l'enceinte mĂ©diĂ©vale. L'Ă©glise fortifiĂ©e mĂ©diĂ©vale fut rasĂ©e le [11].

Le château au XXe siècle

Le château a été rayé du tableau des places de guerre en 1922 et a été classé au titre des monuments historiques le [12].

Le château fut transformé en prison en et devint le premier camp disciplinaire destiné aux réfugiés de la Retirada, avec la fin de la guerre civile espagnole. D'autres furent internés au camp de concentration d'Argelès-sur-Mer ou au camp de Rivesaltes[13].

Accueil du public

Le Château est la propriété du Conseil départemental des Pyrénées-Orientales, depuis 1952 et gère l'accueil du public et l'organisation d'événements.

Cinéma

Dans les années 1950 René Barjavel essaya d'y tourner une adaptation de Barabbas, une pièce de Michel de Ghelderode. Le tournage commença dans le château avec Jean Le Poulain mais dut s'arrêter après une semaine faute d'argent[14].

Notes et références

Notes

  1. Foulques de Montpezat fut commandeur du Mas Deu de 1205 à 1207, il sera ensuite maître de Provence et parties des Espagnes de 1224 à 1227[5].

Références

  1. Notice no PA00103998, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Pierre de Marca, Marca Hispanica, Paris, 1682, col. 62.
  3. Louis Halfen, Ferdinand Lot, Recueil des actes de Lothaire et de Louis V : Rois de France (954-987), Imprimerie nationale, Paris, 1908, p. 103 (lire en ligne)
  4. Stephen P. Bensch, « La séparation des comtés d’Empúries et du Roussillon », dans Annales du Midi, 2006, tome 118, no 255, p. 405-410 (lire en ligne)
  5. (en) Alan John Forey, « Appendix II : Lists of Officials », dans The Templars in the Corona de Aragon, (lire en ligne), p. 420-421
  6. (ca + la) Rodrigue TrĂ©ton, Diplomatari del MasdĂ©u, vol. II, Pagès Editors, (ISBN 978-8-4977-9972-0, lire en ligne), p. 728-730 (charte n° 205)
  7. Frédéric Léonard, Recueil des traitez de paix, de trêve, de neutralité, de confédération, d'alliance et de commerce faits par les rois de France avec tous les princes et potentats d'Europe, et autres, depuis près de trois siècles, Paris, 1693, tome 1, p. 34 (lire en ligne)
  8. Frédéric Léonard, Recueil des traitez de paix, ..., p. 37.
  9. Louis Phocion Todière, Histoire de Charles VIII roi de France, Mame et Cie imprimeurs-libraires, Tours, 1853, p. 154 (lire en ligne)
  10. http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/page/affichelieu.php?idLang=fr&idLieu=1511
  11. in "Collioure, la ville, le château et l'église", p.23, jean raynal, Copylux, 2005
  12. « Château », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  13. http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/page/affichelieu.php?idLang=fr&idLieu=4311
  14. Interview de René Barjavel, Pierre Desgraupes, ORTF, , archive INA

Annexes

Bibliographie

Par ordre chronologique de publication :

  • GĂ©nĂ©ral J. Caloni, « Collioure », dans SociĂ©tĂ© agricole, scientifique et littĂ©raire des PyrĂ©nĂ©es-Orientales, Perpignan, 1938, p. 9-143 (lire en ligne)
  • Sylvain Stym-Popper, Le château de Collioure, dans Congrès archĂ©ologique de France. 112e session. Le Roussillon, SociĂ©tĂ© française d'archĂ©ologie, Paris, 1955, p. 161-179
  • Eugène Cortade, Le Château royal de Collioure - Fondation de Collioure, 1987, ASIN B000XEVCD2
  • Sous la direction de Jean-Marie PĂ©rouse de Montclos, Le guide du patrimoine Languedoc Roussillon, Hachette, Paris, 1996, p. 218-220, (ISBN 978-2-01-242333-6)
  • GrĂ©gory Tuban, Les sĂ©questrĂ©s de Collioure : un camp disciplinaire au Château royal en 1939, Mare nostrum, 2003, (ISBN 2-908476-31-2)
  • Lucien Bayrou, Languedoc-Roussillon gothique : L’architecture militaire de Carcassonne Ă  Perpignan, Paris, Picard, , 288 p. (ISBN 978-2708409576, prĂ©sentation en ligne), p. 228-232

Articles connexes

Liens externes

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