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André Burdino

André Burdino est un ténor français né le à Comblanchien, prÚs de Nuits-Saint-Georges, en Bourgogne, et mort à Saint-Cloud le .

André Burdino
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  96 ans)
Saint-Cloud
Nationalité
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Tessiture

Biographie

Dernier-nĂ© d’une fratrie de dix enfants, AndrĂ© Burdino se familiarise trĂšs tĂŽt avec le bel canto grĂące Ă  son pĂšre italien qui chante en amateur tous les grands airs d’opĂ©ra. Il ne pense pas au chant et s’oriente d’abord vers la sculpture. Il s’installe Ă  Paris pour travailler dans un atelier Ă  Boulogne-sur-Seine, avec l’ambition de devenir statuaire. Lors d’une reprĂ©sentation de Manon Ă  l’OpĂ©ra-Comique, il a la rĂ©vĂ©lation de sa vocation pour le thĂ©Ăątre et se dit qu’un jour il chantera cet opĂ©ra dans cette salle. Il laisse de cĂŽtĂ© la sculpture et Ă©tudie le chant avec les frĂšres Archimbaud. Il commence Ă  passer des auditions, mais la PremiĂšre Guerre mondiale l’empĂȘche de lancer sa carriĂšre. MobilisĂ© en janvier 1915 dans les services de santĂ©, il est infirmier sur le front Ă  Verdun. RĂ©formĂ© en 1917, il reprend l’étude du chant et, en 1918, il dĂ©bute au thĂ©Ăątre Moncey Ă  Paris dans le rĂŽle d’Ange Pitou de La Fille de madame Angot (Charles Lecocq). C’est le dĂ©part d’une longue carriĂšre au cours de laquelle il chante en français et en italien. Il se marie Ă  la cantatrice Elen Dosia (en) avec qui il partage l’affiche lors de nombreuses reprĂ©sentations, notamment aux États-Unis. Il se retire de la scĂšne en 1955, Ă  l’ñge de soixante-quatre ans, aprĂšs s’ĂȘtre remariĂ© avec une jeune femme dont il aura trois enfants. Avec son Ă©pouse qui est commerçante, il tient un magasin d'antiquitĂ©s dans le XVearrondissement de Paris pendant vingt-trois ans. Il prend sa retraite Ă  l’ñge de quatre-vingt-cinq ans, et passe les derniĂšres annĂ©es de sa vie au Cannet, sur la CĂŽte d’Azur. Il s’éteint Ă  Paris, Ă  son domicile de Saint-Cloud dans sa 97e annĂ©e.

CarriĂšre

1918-1919

Il se produit sur diverses scÚnes parisiennes, puis à Rouen et à Strasbourg dans un répertoire léger : La Fille de madame Angot, Les Dragons de Villars (Louis Aimé Maillart), La Fille du régiment (Donizetti).

1920

À l’issue d’une tournĂ©e rĂ©alisĂ©e Ă  Vittel, ContrexĂ©ville, Trouville, Gerardmer
, il est engagĂ© en qualitĂ© de premier tĂ©nor par le ThĂ©Ăątre royal de Gand. Il y rencontre la soprano Vina Bovy qui sera sa compagne et sa partenaire attitrĂ©e jusqu’à la fin des annĂ©es vingt. Il donne soixante reprĂ©sentations pour la saison 1920-1921.

1921

Au ThĂ©Ăątre de Gand, il interprĂšte avec un « immense succĂšs »[1] MĂąrouf savetier du Caire, la crĂ©ation d’Henri Rabaud. En mai, il dĂ©bute Ă  la GaĂźtĂ© Lyrique Ă  Paris dans Almaviva du Barbier de SĂ©ville (Rossini), puis interprĂšte sur la mĂȘme scĂšne La VivandiĂšre (Godard) et La Juive (HalĂ©vy). EngagĂ© Ă  Pau avec Vina Bovy pour la saison 1921-1922, il se produit au Vieux ThĂ©Ăątre pour quarante reprĂ©sentations. DĂ©buts dans Manon (Massenet).

1922

Vina Bovy et lui sont engagés à la Gaßté Lyrique pour la saison 1922-1923. Il chante à Blankenberg, Spa et Ostende. Il signe son premier engagement avec le Théùtre royal de la Monnaie, à Bruxelles, pour la saison 1922-1923. Il y fait ses débuts dans Carmen (Bizet) et entretiendra pendant toute sa carriÚre une relation privilégiée avec le public de la Monnaie. Se produit à LiÚge, Anvers, Mons et Verviers. En décembre, il chante sa premiÚre Manon à Gand.

1923-1924

DĂ©buts Ă  l’OpĂ©ra-Comique, dans Carmen, avec Marthe Chenal. DĂ©buts Ă  l’OpĂ©ra français d’Anvers. Chante Ă  Nancy, Lyon, Toulouse, Nice. DĂ©buts Ă  Marseille pour la saison de l’inauguration de l’OpĂ©ra, reconstruit aprĂšs l’incendie de 1919 et oĂč il est le premier Ă  interprĂ©ter Werther et Don JosĂ©. Tout au long de sa carriĂšre il se sentira trĂšs proche du public marseillais. Saison complĂšte Ă  la Monnaie, Ă  raison de dix reprĂ©sentations par mois. Il participe Ă  la reprise de l’Armide de Gluck et aux crĂ©ations de La Habanera (Laparra), de La Foire de Sorotchinsky (Moussorgsky) et de La Vie brĂšve (Manuel de Falla), tout en chantant son rĂ©pertoire habituel.

1925

Lyon, Nice et Bordeaux. DĂ©buts Ă  l’OpĂ©ra-Comique dans Madame Butterfly de Puccini. Saison Ă  la Monnaie.

1925-1926

Saison Ă  l’OpĂ©ra de Marseille : Werther (Massenet), Carmen et Manon. Les Contes d’Hoffmann d’Offenbach, Sapho de Gounod. Ostende, Blankenberg et Spa.

1927

DĂ©buts en Italie, Ă  Brescia dans Manon. DĂ©buts au Liceo de Barcelone, aux cĂŽtĂ©s de Vina Bovy. Il s’y produira sept saisons d’affilĂ©e. Est engagĂ© par la Compania Lirica Italiana avec laquelle il effectue une grande tournĂ©e en AmĂ©rique du Sud. Manon au Colon de Buenos Aires. Rio de Janeiro, et Sao Paulo oĂč il chante Manon, Carmen, La Traviata (Verdi), La BohĂšme et Tosca (Puccini).

1928

« TournĂ©e triomphale en Italie »[1], Ă  Piacenza, CrĂ©mone, Padoue, ModĂšne, GĂȘnes, Parme, Turin, Naples. Retour en France Ă  l’OpĂ©ra-Comique, Lyon au Grand ThĂ©Ăątre, Nice, puis Anvers. OpĂ©ra de Marseille pour une saison de trois mois (Carmen, Werther, Manon, RomĂ©o et Juliette de Gounod, La BohĂšme, Rigoletto de Verdi, Tosca).

1929

Il dĂ©bute dans RomĂ©o au Covent Garden oĂč il se produira six annĂ©es consĂ©cutives. DĂ©buts en Europe centrale (Prague, Bratislava), chaque reprĂ©sentation donnant lieu Ă  de « longues acclamations »[1]. À partir de 1929 et jusqu’en 1938, il assurera des tournĂ©es annuelles rĂ©guliĂšres Ă  Belgrade, Zagreb, Prague, Brno, Bratislava, Marienbad, Francebad, Carlsbad. Chante aussi Ă  Lyon, Ă  Montpellier et en Italie.

1930

Tournée française : Avignon, Tours, Grenoble, Bordeaux, Lyon, Toulon, Marseille, Paris, Opéra-Comique. Anvers, Gand, Vienne, Alger et Tunis.

1931

Retour en Belgique, au ThĂ©Ăątre français d’Anvers, oĂč il sera engagĂ© jusqu’en 1933. Lohengrin, de Wagner, Ă  l’OpĂ©ra de Lyon. Se produit au Stadttheater de Graz, au Volksoper et au Staatsoper de Vienne, Ă  Carlsbad
 Carmen et Werther Ă  l’OpĂ©ra de Zagreb. Covent Garden de Londres.

1932

En janvier, il effectue de « brillants dĂ©buts »[1] Ă  l’OpĂ©ra de Paris dans RomĂ©o et Juliette. Chante RomĂ©o Ă  Anvers. Pour la premiĂšre fois, il aborde le concert, Ă  Lyon et Ă  Paris, salle Gaveau. Il donnera des rĂ©citals jusqu’en 1950. National Theater de Prague (Werther, Manon, La BohĂšme et Carmen). Marseille, Bordeaux (RomĂ©o), Grenoble (Le Jongleur de Notre-Dame de Massenet), Toulon (Werther, Carmen, Manon, Tosca, La BohĂšme, Rigoletto, RomĂ©o et LakmĂ© de LĂ©o Delibes), Afrique du Nord : Alger, Tunis, Oran, Casablanca, et Europe centrale.

1933-1935

Sillonne 53 villes en France avec 52 rĂŽles, dont 10 en italien. Nouvelle saison Ă  Marseille. Paris, OpĂ©ra-Comique. Aix-les-Bains, Reims, Toulouse, Lyon, Bordeaux, Marseille, LiĂšge et Vienne. Belgique : Anvers, Charleroi, LiĂšge, Mons, Namur, Spa, Verviers. Au ThĂ©Ăątre antique d’Orange, il ajoute Ă  son rĂ©pertoire le rĂŽle-titre d’OrphĂ©e de Gluck. Nantes, Marseille. RĂ©cital salle Rameau Ă  Lyon. En 1935, il crĂ©e Ă  Paris La Chanson du bonheur de Franz Lehar. Il en donnera 120 reprĂ©sentations.

1936

Avril, octobre, novembre, dĂ©cembre Ă  Marseille : rĂ©pertoire habituel. AnnĂ©e de sa rentrĂ©e Ă  l’OpĂ©ra, oĂč il reprend La Traviata, Rigoletto et Lohengrin. ReprĂ©sentations Ă  Ostende et Ă  Prague. France : Reims, Toulouse, Nice, Toulon, Marseille, Bordeaux, Lille, Montpellier, Lyon, Vichy. Concert Ă  la salle Pleyel. Chante dans la cour des Invalides lors d’une cĂ©lĂ©bration pour le centenaire de la mort de Rouget de l’Isle.

1937

InvitĂ© Ă  l’occasion du couronnement du roi George VI au Covent Garden, il chante avec un « vif succĂšs »[1] sur la scĂšne londonienne Les Contes d’Hoffmann, OrphĂ©e, Carmen, Tosca, RomĂ©o et Juliette, La Traviata. ReprĂ©sentations Ă  Bucarest, Sofia, Budapest, Prague. Fait ses dĂ©buts aux États-Unis et au Canada pour une tournĂ©e de cinq semaines, en compagnie de son Ă©pouse, la soprano Elen Dosia (en). Saison au Civic Opera de Chicago : La Traviata, Manon, LakmĂ© et Mignon d’Ambroise Thomas.

1938-1940

EngagĂ© pendant trois annĂ©es de suite aux États-Unis (Chicago, New York, Philadelphie, Baton Rouge) et au Canada (MontrĂ©al), pour des sĂ©jours de cinq mois. Les Contes d’Hoffmann, La Traviata, LakmĂ©, Manon, RomĂ©o, Carmen, au Civic Opera de Chicago. RĂ©citals. ThĂ©Ăątre de la Monnaie de Bruxelles, jusqu’à l’invasion de l’armĂ©e allemande. Sa carriĂšre en AmĂ©rique du Nord et Ă  l’étranger sera interrompue par la Seconde Guerre mondiale.

1941

Sous l’Occupation, il est engagĂ© Ă  l’OpĂ©ra-Comique pour les saisons 1940, 1941 et 1942 mais, ayant refusĂ© de crĂ©er devant les troupes d’occupation Palestrina (Pfitzner) Ă  l’OpĂ©ra de Paris, il est renvoyĂ© des ThĂ©Ăątres lyriques nationaux. « Cela permettra aux thĂ©Ăątres de province de l’afficher plus frĂ©quemment »[1] : il se produit Ă  Bordeaux, Besançon, Dijon, Saint-Étienne, Saint-Chamond. Werther, Carmen, La Damnation de Faust (Berlioz), Les Contes d’Hoffmann, Lohengrin Ă  Marseille. Il y chantera aussi Paillasse de Leoncavallo, et GrisĂ©lidis de Massenet, ouvrage appris tout exprĂšs Ă  la demande du directeur, Michel Leduc.

1942-1949

Bordeaux, Lyon, Besançon, Dijon, Rouen, Saint-Étienne, Saint-Chamond, Nice. Gand, LiĂšge, Verviers (Les Contes d’Hoffmann) et Ă  la Monnaie oĂč il chantera rĂ©guliĂšrement RomĂ©o et le Faust de Gounod. AĂŻda (Verdi) Ă  l’OpĂ©ra de Paris, dans le rĂŽle de RadamĂšs. Suisse : GenĂšve, Lausanne, Berne. LiĂšge, Sarrebruck, Tunis.

1950

En septembre, Ă  Manille, aux Philippines, il donne une sĂ©rie de rĂ©citals, oĂč « il obtient un vĂ©ritable triomphe »[1]. Chante Ă  Metz, Rouen, Nice, puis Lohengrin Ă  Bordeaux, Paillasse Ă  Marseille (son dernier Canio).

1951-1954

Le Roi d’Ys d’Édouard Lalo, Ă  l’OpĂ©ra de Lille. Marseille : « La derniĂšre apparition de l’élĂ©gant AndrĂ© Burdino dans HĂ©rodiade (en ) marqua la fin d’une Ă©poque. »[2] À l’OpĂ©ra-Comique, il se produit dans Werther, Madame Butterfly et Louise de Gustave Charpentier.

1955

Il donne six reprĂ©sentations de Madame Butterfly Ă  l’OpĂ©ra-Comique. Le , il fait ses adieux Ă  la Monnaie de Bruxelles dans Carmen.

Le chanteur

« Splendide Don JosĂ©, Ă©lĂ©gant Mario Cavaradossi, douloureux Werther, fringant Des Grieux, romantique RomĂ©o, AndrĂ© Burdino a incarnĂ© tous les hĂ©ros de son rĂ©pertoire dans un style parfait, avec une rare sobriĂ©tĂ© de gestes, une grandeur dĂ©pouillĂ©e des attitudes, une utilisation remarquable d’une voix souple, admirablement timbrĂ©e, ample et d’une merveilleuse homogĂ©nĂ©itĂ© dans tous les registres[3]. AvantagĂ© par un « beau physique d’acteur »[3] et une belle prestance, c’était aussi un comĂ©dien accompli dont l’intelligence scĂ©nique Ă©tait remarquĂ©e. Il interprĂ©ta ses rĂŽles avec fougue et finesse en se gardant des effets faciles. Son allure, sa distinction, sa voix chaleureuse Ă©taient toujours saluĂ©es en mĂȘme temps que son beau phrasĂ© qui dĂ©notait son attachement Ă  la diction parfaite. C’était un chanteur plein de vaillance qui « gagnait d’emblĂ©e l’adhĂ©sion du public »[4]. « Le charismatique tĂ©nor Ă©tait d’ailleurs surnommĂ© par le public de Chicago ‘the dapper tenor’ » (cf. Fonds musical Claude-Pascal Perna, Bruxelles). (dapper : « fringant », « sĂ©millant »).

Quelques partenaires de scĂšne

Martha Angelici, Maryse Beaujon, Géori Boué, Vina Bovy, Yvonne Brothier, Marthe Chenal, Marie Delna, Marcelle Denya, Renée Doria, Elen Dosia (en), Germaine Feraldy, Fanny Heldy, Suzanne Juyol, Victoria de Los Angeles, Grace Moore, Eidé Norena, Germaine Pape, Lily Pons, Gabrielle Ritter-Ciampi, Bidu Sayao, Ninon Vallin, GeneviÚve Vix.

José Beckmans, René Bianco, Ernest Blanc, Jean Borthayre, Roger Bourdin, Paul Cabanel, Michel Dens, Xavier Depraz, Cesare Formichi (en), André Huc-Santana, Marcel Journet, Vanni Marcoux, Robert Massard, Camille Maurane, Pierre Nougaro, André Pernet, Ezio Pinza, Léon Ponzio, Lawrence Tibbett, Humbert Tomatis.

Quelques chefs d'orchestre

Ernest Ansermet, sir Thomas Beecham, André Cluytens, Pierre Dervaux, Georges Lauweryns, Ettore Panizza (en), Paul Paray, Wilfrid Pelletier, Henri Tomasi, Albert Wolff.

Discographie

« Si quelques rares tĂ©moignages enregistrĂ©s par Parlophone et Polydor subsistent, quoique devenus introuvables, le disque ne nous a rien laissĂ© de son Werther, de son Don JosĂ©, de son Hoffmann, et cependant ce chanteur a Ă©tĂ© l’un des plus grands de son temps »[1].

Filmographie

En 1932, La Voix qui meurt, de Gennaro Dini, avec Marcelle Denya.

Notes et références

  1. AndrĂ© Segond, « La disparition d’un grand tĂ©nor français, AndrĂ© Burdino », OpĂ©ra pour tous, dĂ©cembre 1987
  2. AndrĂ© Segond, L'OpĂ©ra de Marseille, 1787-1987, Éditions Jeanne Laffitte
  3. Jean Gouret, Nouveau dictionnaire des chanteurs de l'opĂ©ra de Paris, Éditions Albatros
  4. Fonds musical Claude-Pascal Perna, Bruxelles

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