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LĂ©o Delibes

Clément Philibert Léo Delibes, dit Léo Delibes, né le à Saint-Germain-du-Val (aujourd’hui agglomération de La Flèche dans la Sarthe) et mort le à Paris (1er arrondissement)[2], est un compositeur français.

LĂ©o Delibes
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  54 ans)
Paris
SĂ©pulture
Nationalité
Formation
Activités
Période d'activité
Père
Philibert Delibes (d)
Mère
Clémence Batiste (d)
Parentèle
Miguel Delibes (petit-neveu)
Miguel Delibes de Castro (d) (petit-neveu)
Germán Delibes de Castro (d) (petit-neveu)
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Instrument
Orgue (en)
Maître
Genre artistique
Distinction
Archives conservées par
Division musique de la Bibliothèque du Congrès (d)[1]
Ĺ’uvres principales
signature de LĂ©o Delibes
Signature
Vue de la sépulture.

Biographie

Médaille à l'effigie de Léo Delibes (gravée en 1870 par J.-C. Chaplain)
Médaille à l'effigie de Léo Delibes (gravée en 1870 par J.-C. Chaplain).

Léo Delibes est le fils d'un postier — mort prématurément — et d'une mère musicienne, amatrice talentueuse, Élisabeth Clémence Batiste (1807-1886), fille de Jean-Matias Batiste (1778-1848), haute-contre à la chapelle impériale de Napoléon Ier et demi-sœur de l'organiste Antoine Édouard Batiste. Ce dernier va prendre « sous son aile » le jeune Léo orphelin de père, et lui permettre de suivre des études musicales. Léo étudie au Conservatoire de Paris avec Adolphe Adam[3] et obtient un premier prix de solfège en 1850.

En 1855, il est recruté comme accompagnateur au Théâtre-Lyrique[4]. Dès l'année 1856, il se lance dans la composition et propose aux Folies-Nouvelles (actuel Théâtre Déjazet) une « asphyxie lyrique », Deux sous de charbon, qui fait succès mais dont la musique est aujourd'hui perdue. Il enchaîne les opérettes : Deux vieilles gardes (1856), Six demoiselles à marier (1856), Maître Griffard (1857), L'Omelette à la Follembûche (1859, avec un livret de Labiche), Les Musiciens de l'orchestre (1861), Le Serpent à plumes (1864), etc.

En 1858, pour Ă©toffer une reprise du dernier ballet d'Adolphe Adam, Le Corsaire, Delibes compose Le pas des fleurs qui lui attire des louanges.

En 1863, il se fait engager à l’Opéra comme second chef des chœurs, tout en occupant la chaire d'organiste de l'église Saint-Jean-Saint-François (aujourd’hui Sainte-Croix des Arméniens) rue Charlot à Paris[4].

En 1866, lors de la création du ballet La Source composé en collaboration avec un des principaux spécialistes du genre, Léon Minkus, les pages écrites par Delibes retiennent l'attention des musiciens et des balletomanes. Plus tard, on confie personnellement à Léo Delibes la composition d'un nouveau ballet, Coppélia, ou la fille aux yeux d'émail. Créé à l’Opéra Le Peletier à Paris en 1870, c'est un triomphe. Basé sur une histoire de l’écrivain allemand Ernst Theodor Amadeus Hoffmann, il conte la destinée du vieux Dr Coppelius et de sa poupée Coppélia.

Pendant la Guerre de 1870, il sert comme ambulancier, et assiste au siège de Paris. Il se réfugie en Normandie au moment de la Commune, dont il ne partage pas les aspirations[4].

Léo Delibes se marie en 1872 avec Léontine Estelle Mesnage dite Denain (1844-1919). Le couple réside à Clichy dans les Hauts-de-Seine, chez la mère de celle-ci, Mademoiselle Denain, ancienne tragédienne de la Comédie-Française[5].

En 1874, Delibes met en musique un texte posthume d'Alfred de Musset intitulé Nous venions de voir le taureau, sous le titre Les Filles de Cadix.

En 1876, il publie Sylvia ou la Nymphe de Diane, ballet dont l'action se déroule en Grèce. Grand amateur de danse, Tchaïkovski admirait les deux ballets Coppélia et Sylvia.

En 1882, Delibes écrit un pastiche d’airs et de danses anciens pour Le Roi s’amuse de Victor Hugo, qui avait fourni plus tôt le sujet du Rigoletto de Verdi.

En 1883, son célèbre opéra Lakmé, qui narre l’amour impossible d’un officier britannique et de la fille d’un prêtre de Brahma dans l'Inde du XIXe siècle, confirme sa gloire. La « Scène et légende de la fille du paria », dit Air des clochettes, est un morceau de bravoure pour les sopranos coloratures. Son duo entre Lakmé et Gérald D’où viens-tu ? Que veux-tu ? est également fameux, ainsi que le Duo des fleurs de l'acte I entre Lakmé et sa servante Mallika.

En 1884, Delibes est élu membre de l’Académie des beaux-arts.

Le , il meurt à son domicile 220 rue de Rivoli (Paris)[6], en laissant un opéra inachevé, Kassya, orchestré par Jules Massenet. Il repose dans la 9e division du cimetière de Montmartre où sa sépulture est enrichie de son portrait en médaillon, œuvre de Jules Chaplain[7].

Delibes reste dans les mémoires comme un maître de la tradition musicale française, légère et mélodieuse, comme il le proclamait lui-même : « Pour ma part, je suis reconnaissant à Wagner des émotions très vives qu’il m’a fait ressentir, des enthousiasmes qu’il a soulevés en moi. Mais si, comme auditeur, j’ai voué au maître allemand une profonde admiration, je me refuse, comme producteur, à l’imiter. »

Ĺ’uvre

Fichiers audio
Pizzicato, extrait de Sylvia
Duo des fleurs, extrait de Lakmé
Interprété par Maria Michailova (soprano) et Antonina Panina (mezzo-soprano) vers 1915
Bonjour, Suzon
Interprété (en anglais) par Ernestine Schumann-Heink (1913)
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LĂ©o Delibes laisse environ 70 Ĺ“uvres musicales, dont :

Ballets

Opéras

Opérettes

  • Deux sous de charbon (1856)
  • Deux vieilles gardes (1859)
  • L'omelette Ă  la Follembuche, opĂ©ra-bouffe en un acte (1859)[8]
  • Le serpent Ă  plumes, opĂ©ra-bouffe en un acte (1864)
  • L'Écossais de Chatou (1869)

MĂ©lodies

Postérité

En 2014, la Variation dansée (pizzicati) extraite du ballet Sylvia ou la Nymphe de Diane est interprétée au concert du nouvel an à Vienne, sous la direction de Daniel Barenboim. C'est la seule fois où une œuvre de Delibes est entendue lors de ce traditionnel concert.

Discographie

  • Le pas des Fleurs : voir l'enregistrement du ballet d'Adolphe Adam, Le Corsaire (English Chamber Orchestra, dir. Richard Bonynge(1993, Decca)
  • Les trois ballets – Coppelia*, Sylvia° & La Source - Orchestre du Royal Opera House Covent Garden, le National Philharmonic Orchestra* et le New Philharmonia Orchestra°, dir. Richard Bonynge (1984*, 1972°, 1987, Decca, 460 418-2).
  • CoppĂ©lia, et Sylvia, intĂ©grales - Minneapolis Symphony Orchestra, dir. Antal Dorati et London Symphony Orchestra, dir. Anatole Fistoulari (1957, 1958, Mercury 434 313-2).
  • CoppĂ©lia, et Sylvia (suites d'orchestre) - Orchestre Symphonique de Boston, dir. Pierre Monteux (1953, RCA Victor 09026 619752)
  • CoppĂ©lia, et Sylvia (suites d'orchestre) - Orchestre du Théâtre national de l'OpĂ©ra de Paris, dir. Jean-Baptiste Mari (1977, 2CD EMI 767 2082).
  • CoppĂ©lia, suite d'orchestre, par l'Orchestre Philharmonique de Berlin, dir. Herbert von Karajan (1961, DG 459 216-2) avec La GaĂ®tĂ© Parisienne d'Offenbach/Rosenthal et Les Sylphides de Chopin/Douglas.
  • Le Roi s'amuse, six airs de danse dans le style ancien, - Royal Philharmonic Orchestra, dir. Thomas Beecham (1958, EMI 7 633 792)
  • Messe brève pour voix de femmes et orgue, - Michel Chapuis (orgue), le ChĹ“ur rĂ©gional de Bourgogne, dir. Roger Toulet (1989, Euro Muses 2003)
  • Jardin intime, intĂ©grale des 24 mĂ©lodies pour voix seule et piano, - Fanny Crouet (soprano), Artur Avanesov (piano), (2014, Suonicolori)
  • Le Roi l'a dit, – 3 mĂ©lodies Les filles de Cadix + Eglogue + Bonjour Suzon — par C. Supervia, M. SĂ©nĂ©chal, C. Jacquin... solistes, chĹ“urs et orchestre Radio-Lyrique, dir. Jules Gressier (1956, Malibran).
  • Le Roi l'a dit* — L'omelette Ă  la Follembuche° — Le serpent Ă  plumes - par J. Micheau, M. SĂ©nĂ©chal, A. Martineau, L. Dachary, C. Jacquin, J. Mollien, C. Harbell, M. Stiot, J. Peyron... solistes, chĹ“urs et Orchestre lyrique de l'ORTF, dir. A. Girard (1958 / Le Roi l'a dit) et J. Brebion (1973 & 1977 / les 2 opĂ©ras-bouffe) (1958*, 1973°, 1977, Musidisc GaĂ®tĂ© Lyrique, 202 392).
  • LakmĂ©, – 4 principales versions intĂ©grales :
    1. Mado Robin, Libero de Luca, Jean Borthayre... solistes, chœurs et orchestre de l'Opéra-Comique de Paris, dir. Georges Sébastian (1952, 2CD Naxos "Historical" 8.111235-36 / Marianne-Mélodie 590924)
    2. Joan Sutherland, Alain Vanzo, Gabriel Bacquier... solistes, chœurs et orchestre national de l'Opéra de Monte-Carlo, dir. Richard Bonynge (1967) (2CD Decca 455 835-2).
    3. Mady Mesplé, Charles Burles, Roger Soyer... solistes, chœurs et orchestre de l'Opéra-Comique de Paris, dir. Alain Lombard (1970) (coffret 2 CD EMI 7494302).
    4. Natalie Dessay, Gregory Kunde, José Van Dam... solistes, chœurs et orchestre du Capitole de Toulouse, dir. Michel Plasson (1997, 2CD EMI 7243 5 56569 26).
  • Air des clochettes, extrait de LakmĂ© : Beaucoup de sopranos (coloratures ou pas) ont enregistrĂ© et enregistrent encore cet air sĂ©parĂ©ment, comme par exemple Maria Callas (en italien), Édith Gruberova, Sumi Jo, Aida Garifulina, Sabine Devieilhe, Florence Foster Jenkins...

Reprises

En 1957, l'une de ses mélodies, Les filles de Cadix, est interprétée par Miles Davis et orchestrée par Gil Evans sous le titre The Maids of Cadiz ; elle figure sur l'album Miles Ahead.

Les premières notes du « Cortège de Bacchus », IIIe acte du ballet Sylvia ou la Nymphe de Diane, (1876), ont été reprises par Stu Phillips pour le générique de la série télé K2000.

Le , lors du feu d'artifice de la célébration des 120 ans de la tour Eiffel, la voix de Mady Mesplé est utilisée pour cette opération offerte par le ministère de la Culture, en reprenant le très célèbre Air des clochettes de Lakmé.

Hommages

Sont nommés en son honneur :

Notes et références

  1. « https://hdl.loc.gov/loc.music/eadmus.mu021002 »
  2. « https://www.britannica.com/biography/Leo-Delibes »
  3. « https://www.universalis.fr/encyclopedie/leo-delibes/ »
  4. « Léo Delibes, compositeur connu et méconnu », sur nonfiction.fr,
  5. André Coquis, Léo Delibes, sa vie et son œuvre (1836-1891), Paris, Richard Masse éditeurs, , p. 73
  6. « Le patrimoine de la rue de Rivoli - 75001/75004 », parisrues.com, consulté le 11 mai 2020.
  7. Cimetières de France et d'ailleurs, Léo Delibes
  8. « L'Omelette a la follembuche : opéra-bouffe en 1 acte », sur Bibliothèques spécialisées de la Ville de Paris (consulté le )
  9. Bernard Stéphane, Dictionnaire des noms de rues, Paris, Mengès, , nouvelle éd. (ISBN 978-2-8562-04-832), p. 408.
  10. « (23937) Delibes », sur www.minorplanetcenter.net (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • 1916 : LakmĂ© de LĂ©o Delibes, Ă©tude historique et critique, analyse musicale, par Joseph Loisiel. Paris: P. MellottĂ©e, coll. « Les chefs-d'Ĺ“uvre de la musique »
  • 1926 : LĂ©o Delibes (1836-1891), sa vie et son Ĺ“uvre, par Henri de Curzon. Paris: G. Legouix
  • 1957 : LĂ©o Delibes (1836-1891), sa vie et son Ĺ“uvre, par AndrĂ© Coquis. Paris: Richard MassĂ©
  • 1981 : « CoppĂ©lia, analyse musicale et chorĂ©graphique. » L'Avant-scène, ballet danse, n°4
  • 1998 : « LakmĂ©, livret intĂ©gral (E. Gondinet & P. Gille). Commentaire musical et littĂ©raire (RĂ©my Campos). Regards sur l'Ĺ“uvre. » L'Avant-scène, opĂ©ra n°183
  • 2007 : « Jules Verne, entre LĂ©o Delibes, HalĂ©vy et Victor MassĂ© », par Volker Dehs. Revue Jules Verne, nÂş24 (« Jules Verne et la musique », pp. 97-102
  • 2010 : Musique et chorĂ©graphie en France de LĂ©o Delibes Ă  Florent Schmitt, par Jean-Christophe Branger (coord.). Publications de l'UniversitĂ© de Saint-Étienne
  • 2016 : CoppĂ©lia, ballet prĂ©sentĂ© aux enfants, par Margot Fonteyn, illustrĂ© par S. Johnson & L. Faucher. Éditions Calligram (livre + CD d'extraits du ballet)
  • 2018 : LĂ©o Delibes ; itinĂ©raires d'un musicien des Bouffes-Parisiens Ă  l'Institut, par Pauline Girard. Paris: Vrin, collection Musicologie
  • 2019 : Ballet, une histoire illustrĂ©e, Paris: Flammarion (sur CoppĂ©lia, pp. 86 & 87 ; sur Sylvia, pp. 90 Ă  95)
  • 2021 : LĂ©o Delibes, par Jean-Philippe Biojout. Bleu Nuit Ă©diteurs, collection Horizons

Liens externes

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