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Amiot 354

L'Amiot 354 est un bombardier bimoteur français de la Seconde Guerre mondiale. Apparu trop tardivement et produit en trop petite quantité, il n'eut pratiquement pas d'impact sur la campagne de France, et disparut des inventaires de l'armée de l'air moins de six mois aprÚs sa mise en service.

Amiot 354
Vue de l'avion.
Amiot 351.

Constructeur SECM-Amiot
RĂŽle Bombardier moyen
Équipage
4
Motorisation
Moteur Gnome et RhĂŽne 14N 48 (Ă  G) et 49 (Ă  D)
Nombre 2
Puissance unitaire 1 060 ch
Dimensions
Envergure 22,83 m
Longueur 14,50 m
Hauteur 4,08 m
Surface alaire 67,50 m2
Masses
À vide 4 725 kg
Maximale 11 300 kg
Performances
Vitesse maximale 480 km/h
Plafond 10 000 m
Rayon d'action 1 200 km
Armement
Interne 1 canon de 20 mm + 2 mitrailleuses de 7,5 mm
Externe 1,2 tonne de bombes

Historique

Un avion postal Ă  l'origine

La SECM prĂ©senta au Salon de l’Aviation de Paris de 1936 un projet de bimoteur postal dĂ©signĂ© Amiot 341. Cet appareil Ă  l’aĂ©rodynamique trĂšs poussĂ©e avait Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© par les ingĂ©nieurs Lambert et Girodin sous la direction de Jean Calvy et tranchait nettement avec les productions antĂ©rieures de la firme. En cours de fabrication il fut dĂ©cidĂ© de modifier le prototype en avion de raid pour participer Ă  la course aĂ©rienne entre New York et Paris devant se dĂ©rouler en 1937. La course fut finalement annulĂ©e pour des raisons de sĂ©curitĂ©, mais le prototype achevĂ© avec la dĂ©signation Amiot 370.

Conversion en avion de records

Amiot 340

Biplace de raid Ă©quipĂ© de moteurs en ligne Hispano-Suiza 12Yjrs/Ykrs de 860 ch, l'Amiot 370 effectua son premier vol Ă  Istres le . Il s’agissait d’un monoplan entiĂšrement mĂ©tallique dont l’aile cantilever, fortement hypersustentĂ©e, Ă©tait implantĂ©e en position semi-haute sur un fuselage de structure monocoque trĂšs fin. L’équipage Ă©tait installĂ© dans la pointe avant du fuselage, largement vitrĂ©e et ne prĂ©sentant aucun dĂ©crochement. L’appareil reposait sur un train classique, les roues principales se relevant dans les fuseaux-moteurs. ImmatriculĂ© [F-AREU], l’Amiot 370 fut utilisĂ© pour une sĂ©rie de records de vitesse. PilotĂ© par Maurice Rossi, associĂ© au navigateur AndrĂ© Vigroux, il porta Ă  437 km/h le record international de vitesse sur 2 000 km en circuit fermĂ© (sans charge et avec charge de 500, 1 000 et 2 000 kg) le . Le , avec le mĂȘme Ă©quipage, il porta les records sans charge et avec charge de 500 et 1 000 kg sur 5 000 km en circuit fermĂ© Ă  401 km/h. Enfin, associĂ© cette fois au radio-navigateur Emont, Rossi porta le record du monde de distance Ă  10 000 km en 33 h (vitesse moyenne 311 km/h) les et . Cet appareil fut utilisĂ© durant l’Occupation pour des liaisons postales vers Madagascar sous les couleurs d’Air France.

Naissance d'un bombardier

En 1933, le Service technique de l'aĂ©ronautique (STAĂ©) avait lancĂ© le programme des « Bombardiers de ReprĂ©sailles Triplace » (BR3), visant Ă  fournir Ă  l’ArmĂ©e de l’Air un bombardier rapide de grande autonomie. DĂ©veloppĂ© parallĂšlement Ă  l’Amiot 370 mais Ă©quipĂ© de moteurs 14 cylindres en Ă©toile Gnome et RhĂŽne 14P de 960 ch, le prototype Amiot 340 effectua son premier vol le Ă  Istres. Outre les moteurs, l’Amiot 340 se distinguait par l’apparition d’un cockpit pour le pilote, dĂ©calĂ© sur le cĂŽtĂ© gauche du fuselage. Les premiers essais rĂ©vĂ©lĂšrent d’excellentes qualitĂ©s, mais les moteurs 14P semblant peu fiables, ils furent rapidement remplacĂ©s par des Gnome et RhĂŽne 14N-01/02 (tournant en sens inverse l'un de l'autre) de 920 ch. AprĂšs remotorisation l’Amiot 340 no 01 gagna le Centre d'essais du matĂ©riel aĂ©rien (CEMA) de Villacoublay pour y subir ses essais officiels le . Les premiers essais officiels furent satisfaisants puisqu’en le MinistĂšre de l’Air passa commande de 120 appareils et que le prototype fut utilisĂ© pour une mission de propagande particuliĂšre.

Responsable du bureau technique (T-Amt) du ministĂšre de l’Air allemand, Ernst Udet invita le gĂ©nĂ©ral Joseph Vuillemin, chef d’état-major de l’ArmĂ©e de l’Air, Ă  lui rendre visite en Allemagne. Le gĂ©nĂ©ral Vuillemin prit la dĂ©cision de se rendre en Allemagne Ă  bord du prototype Amiot 340 afin de tenter de faire croire Ă  ses hĂŽtes que le bimoteur Ă©tait dĂ©jĂ  en service en France. FrappĂ© de la « cocotte rouge », insigne de la BR.11 et emblĂšme personnel de Vuillemin, le bimoteur quitta Le Bourget le pour Berlin. Pierre Wertheimer racontera par la suite que durant cette visite, le gĂ©nĂ©ral Milch, homologue de Vuillemin et adjoint de Hermann Göring, exprima le souhait d’effectuer un vol Ă  bord de l’Amiot 340. À l’atterrissage son commentaire fut : « Cet avion est le meilleur du monde, mais, malheureusement pour vous, vous n'en avez qu'un. »

La dĂ©lĂ©gation française regagna la France le et les essais en vol reprirent. Entre-temps le programme BR3 avait Ă©tĂ© abandonnĂ© au profit d’un appareil quadriplace, ce qui nĂ©cessitait certaines modifications. En l’Amiot 340 fut donc renvoyĂ© en usine pour modifications. Il devait en ressortir en , rebaptisĂ© Amiot 351.

Les versions

L'Amiot 350 avec les moteurs Hispano-Suiza 12Y 28/29 en 1938.
  • Amiot 350 : Projet de bombardier quadriplace Ă©quipĂ© de moteurs Hispano-Suiza 12Y 28/29, groupes Ă  12 cylindres en V de 920 ch Ă  refroidissement liquide. Or la production de ce moteur Ă©tait trĂšs infĂ©rieure Ă  la demande et ce modĂšle fut abandonnĂ© dĂ©but 1939 sans qu’aucun exemplaire ait Ă©tĂ© construit.
L'Amiot 351 avec les moteurs Gnome-RhĂŽne 14N en 1938.
  • Amiot 351 : Le prototype Amiot 340 dĂ©buta ses essais le aprĂšs avoir reçu de nouveaux moteurs Gnome et RhĂŽne 14N20/21 de 1 020 ch sous des capots-moteurs redessinĂ©s rĂ©duisant la trainĂ©e, et un empennage bi-dĂ©rive, les stabilisateurs Ă©tant affectĂ©s d’un diĂšdre assez important. Un poste Ă©tait Ă©galement amĂ©nagĂ© en arriĂšre de la soute ventrale pour un mitrailleur arriĂšre, mais aucun armement n’était installĂ©. Devenu Amiot 351 no 01, il fut accidentĂ© le et ne reprit l’air qu’aprĂšs le dĂ©but de la guerre, versĂ© au GR I/33 pour Ă©valuation comme appareil de reconnaissance par rapport au Potez 637.

Pour accĂ©lĂ©rer la mise en service du bombardier tant attendu par l’ArmĂ©e de l'Air, le bureau d’études de Jean Calvy n’attendit pas les premiers essais de l’Amiot 351 pour redessiner la cellule, cherchant Ă  en simplifier la construction, mais aussi Ă  faciliter l’emploi d’autres moteurs. Il devait en rĂ©sulter toute une sĂ©rie de variantes, mono ou bi-dĂ©rives, qui ne furent pas toutes construites, mais comportaient toutes certaines modifications par rapport au prototype Amiot 351 no 01. L’envergure Ă©tait rĂ©duite de 17 cm, entrainant une rĂ©duction de surface de 0,5 m2, le fuselage allongĂ© de 50 cm, mais surtout le poste d’équipage Ă©tait entiĂšrement redessinĂ©, le pilote, le radio et le mitrailleur arriĂšre prenant place sous la mĂȘme verriĂšre, allongĂ©e et situĂ©e dĂ©sormais dans l’axe du fuselage. Pour faciliter la construction par diffĂ©rentes usines le fuselage Ă©tait rĂ©alisĂ© en trois sections (avant, centrale et arriĂšre) et 2 800 litres de carburant Ă©taient rĂ©partis entre les six rĂ©servoirs occupant la totalitĂ© de l’aile. L’armement devait comprendre une mitrailleuse MAC 1934 de 7,5 mm dans la pointe avant (500 coups) pour le bombardier-navigateur, une arme identique en position ventrale (800 coups) pour le radio, et un canon Hispano-Suiza HS-404 de 20 mm (120 coups) en tourelle dorsale. ÉquipĂ© d’un empennage bi-dĂ©rive dont les surfaces verticales Ă©taient agrandies, le premier Amiot 351 de sĂ©rie prit l’air le avec des moteurs Gnome et RhĂŽne 14N-48/49 de 1 080 ch.

  • Amiot 352 : Projet d’une version bi-dĂ©rive Ă©quipĂ©e de 2 moteurs Hispano-Suiza 12Y 50/51 devant dĂ©velopper 1 100 ch Ă  3 300 m.
  • Amiot 353 : Projet d’une version bi-dĂ©rive Ă  moteurs Rolls-Royce Merlin III dĂ©veloppant 1 030 ch Ă  5 000 m, 1 prototype construit.
Amiot 354
  • Amiot 354 : Rigoureusement identique Ă  l’Amiot 351, Ă  l’exception de l’empennage monodĂ©rive similaire Ă  celui montĂ© sur l’Amiot 340, et des moteurs Gnome et RhĂŽne 14N 48/49. Le prototype a effectuĂ© son premier vol en , quelques semaines aprĂšs le prototype Amiot 351.
  • Amiot 355 : L’Amiot 351 no 12 fut prĂ©levĂ© sur chaine pour recevoir deux moteurs Gnome et RhĂŽne 14R 02/03 - Ă©volution du Gnome et RhĂŽne 14N, le 14R alors lancĂ© en prĂ©sĂ©rie conservait les dimensions de son prĂ©dĂ©cesseur mais intĂ©grait divers perfectionnements, dont un compresseur Ă  deux vitesses, un ailettage renforcĂ© et un vilebrequin Ă  palier central. L’appareil Ă©tait sur le point de commencer ses essais en vol au Bourget en . Devant l’avance rapide des troupes allemandes, il fut hĂątivement transfĂ©rĂ© en vol le par Maryse Hilsz Ă  Landes de Bussac (sans les capots moteurs) au cours de son premier vol, puis transfĂ©rĂ© Ă  Clermont-Ferrand pour y ĂȘtre achevĂ© en 1941 Ă  l'AIA d'Aulnat (bureau d'Ă©tudes Amiot rĂ©fugiĂ© Ă  Vichy). C'est cet appareil (550 km/h) qui fut mis Ă  disposition du MarĂ©chal PĂ©tain sur le terrain de Vichy avec un chef pilote et un chef mĂ©canicien d'Air France entre le 8 et le , prĂȘt Ă  dĂ©coller pour l'Afrique du Nord.
  • Amiot 356 : Un prototype construit avec deux moteurs Rolls-Royce Merlin X de 1 130 ch, premier vol le Ă  Villacoublay, pour ĂȘtre Ă©vacuĂ© sur Toulouse. Il servira d’avion postal entre MĂ©tropole et Empire sous l’Occupation.
  • Amiot 357 : Occupant Le Bourget le , les troupes allemandes dĂ©couvrirent le prototype de cette machine pressurisĂ©e Ă©quipĂ©e de moteurs Hispano-Suiza 12Z turbocompressĂ©s de 1 200 ch.
  • Amiot 400 : Le prototype de l'Amiot 400 "stratosphĂ©rique" n'eut pas la mĂȘme "chance" que le 355 et fut abandonnĂ© au dĂ©but du mois de Ă  10 jours de son premier vol, sabordĂ© sur le terrain d'Évreux oĂč le bureau d'Ă©tudes Amiot avait Ă©tĂ© prĂ©alablement dĂ©placĂ©. Ses moteurs Ă  refroidissement liquide Hispano-Suiza 12Y Ă©quipĂ©s de compresseurs Planiol-Szydlowski, permettaient le rĂ©tablissement de la puissance Ă  12 000 m, altitude oĂč l'avion aurait dĂ» atteindre 600 km/h.
  • Amiot 358 : À la LibĂ©ration un Amiot 354 utilisĂ© par Air France pour les liaisons postales avec l’Empire fut rĂ©cupĂ©rĂ© Ă  Dakar et remotorisĂ© avec des moteurs amĂ©ricains Pratt & Whitney R-1830. UtilisĂ©s temporairement par le GLAM (groupe de liaisons aĂ©riennes ministĂ©riel), il acheva sa carriĂšre sur rupture du train d’atterrissage.
  • Amiot 370 : Avion de record commandĂ© par le ministre Pierre Cot pour la course Istres-Damas-Paris oĂč il ne put s'inscrire, n'Ă©tant pas prĂȘt Ă  temps. Mais il battit par la suite 11 records du monde, les Ă  437 km/h sur 2 000 km, Ă  401 km/h sur 5 000 km, et , Ă  301 km/h sur 10 000 km (Ă©quipage Rossi-Vigroux et Rossi-Emont, ingĂ©nieurs en chef J.Calvy, Girodin, PerpĂšre, Y.Maurice). C'est Ă©galement sur cet appareil que Gaston Durmon effectue le raid Ă©clair Marseille-Djibouti, les 26 et [1]. PrĂ©sent Ă  Toulouse Ă  la LibĂ©ration, il fut dĂ©moli sur ordre du ministre de l'air Charles Tillon lors de la nationalisation d'Amiot.

1 000 exemplaires militaires de la famille Amiot 350 furent commandĂ©s en 1939.

Une production difficile

En le ministĂšre de l’Air passa commande de 20 Amiot 350 B4 Ă  livrer avant le . Trois semaines plus tard le contrat fut modifiĂ© pour ajouter 100 Amiot 341 B4, puis, en raison de problĂšmes de surchauffe des moteurs Gnome et RhĂŽne 14N, la commande fut transformĂ©e en 45 Amiot 350 et 75 Amiot 351. DĂ©but 1939 il devint pourtant Ă©vident que la production des moteurs Hispano-Suiza ne suivait pas et ce marchĂ© fut Ă  nouveau modifiĂ© au profit de 60 Amiot 351 et 60 Amiot 353. Un second lot de 165 appareils, soit 30 Amiot 351, 100 Amiot 353 et 35 Amiot 356, fut notifiĂ© en et le le Plan V renforcĂ© entraĂźna une nouvelle commande pour 211 appareils.

Or les deux premiers Amiot 341 de sĂ©rie, achevĂ©s au cours de l’étĂ© 1939, comportaient trop de diffĂ©rences par rapport au prototype. Ils durent donc subir des essais complets au CEMA, essais qui entraĂźnĂšrent certaines modifications. Le premier les commandes furent Ă  nouveau modifiĂ©es, les 880 appareils commandĂ©s portant dĂ©sormais sur 140 Amiot 351, 560 Amiot 352, 100 Amiot 353, 40 Amiot 354 et 40 Amiot 356.

À ces modifications incessantes s'ajoutĂšrent des grĂšves perturbant les industries de l’armement, de nombreux retards dans les livraisons d’équipements, des problĂšmes de fonctionnement des trappes de la soute ventrale et la complexitĂ© de la construction de cet avion, produit en sous-ensembles par diffĂ©rentes usines de la SNCAC et assemblĂ© au Bourget. Selon le Plan V l’armĂ©e de l'air aurait dĂ» aligner 285 Amiot en premiĂšre ligne au , soit 22 groupes de bombardement. Or le le CRAS n’a pris en compte que quatre Amiot 351 et 38 Amiot 354, tous Ă©quipĂ©s de trois mitrailleuses de 7,5 mm, le canon HS-404 n’étant installĂ© qu’à partir du no 47.

La production en sĂ©rie du bimoteur posant de nombreux problĂšmes, Pierre Wertheimer se rendit en Ă  La Nouvelle-OrlĂ©ans pour voir s’il Ă©tait possible d’y installer une usine. En atterrissant sur le sol amĂ©ricain, le prĂ©sident de la SECM-Amiot devait dĂ©poser les liasses de dessins dans le coffre du colonel Weiser, attachĂ© militaire français Ă  Washington, mais oublia de le faire. Il se retrouva donc sous le coup du dĂ©cret-loi du « relatif Ă  la rĂ©pression de l'espionnage ». Le malentendu fut rĂ©glĂ©, mais la production de l’Amiot aux États-Unis ne fut jamais lancĂ©e.

Amiot 61 351⁄354 furent officiellement pris en compte par l'armĂ©e de l'air jusqu’au , mais il semble qu’entre 80 et 85 cellules aient Ă©tĂ© achevĂ©es, plusieurs appareils Ă©tant livrĂ©s sans satisfaire aux procĂ©dures officielles de rĂ©ception. Il est possible que 73 bimoteurs aient donc Ă©tĂ© livrĂ©s (17 Amiot 351 et 45 Amiot 354).

En opérations

La bataille de France

Le on trouvait en Zone d’opĂ©rations aĂ©riennes Nord (ZOAN) le GB I/34 Ă  Montdidier avec 3 Amiot 534 et 13 Amiot 143 et Ă  Roye le GB II/34 avec 2 Amiot 354, 11 Amiot 143 et mĂȘme deux Bloch MB.131, mais seuls 2 des Amiot du GB I/34 sont opĂ©rationnels. À la mĂȘme date les GB I/21 et II/21 Ă©taient Ă  l'entraĂźnement Ă  Avignon avec respectivement 5 et 2 Amiot 354 (et 19 Bloch 210). Ces quatre unitĂ©s formaient le Groupement de bombardement 9.

La premiĂšre mission de guerre eut lieu dans la nuit du 12 au , un appareil du GB I/34 effectuant une reconnaissance non armĂ©e dans la rĂ©gion de Maastricht. Dans la nuit du 16 au eut lieu la premiĂšre reconnaissance armĂ©e. Les bimoteurs Amiot sont alors strictement limitĂ©s aux missions de nuit en raison de leur manque d’armement dĂ©fensif. AprĂšs un passage par Nangis, les GB I/34 et II/34 se repliĂšrent sur La FertĂ©-Gaucher, oĂč ils furent enfin rejoints par les deux autres groupes du Groupement 9. Le , deux appareils furent dĂ©truits au sol par des He 111. Dans la nuit du 4 au les GB I/21 et II/21 bombardĂšrent des convois allemands prĂšs de PĂ©ronne et Cambrai. La nuit suivante des concentrations ennemies furent bombardĂ©es dans le secteur PĂ©ronne-Ham-Saint-Quentin et 12 ponts sur la Somme furent bombardĂ©s. Le 8, on compte une trentaine de sorties dans le mĂȘme secteur, le Groupement 9 Ă©tant alors repliĂ© Ă  Gien et Pont-sur-Yonne. Dans la nuit du 10 au 17 appareils opĂ©rĂšrent dans le secteur de ChĂąteau-Porcien. Le trois appareils du GB I/21 bombardĂšrent une colonne allemande prĂšs de ChĂąlons-sur-Marne. Le II/34, qui disposait toujours d’Amiot 143, effectua sa derniĂšre mission de guerre le sur ChĂąteau-Thierry, ordre Ă©tant donnĂ© au Groupement de se replier sur Agen et Bergerac, bien que ce dernier terrain ne disposĂąt d’aucun stock de bombes ou munitions. Le fut donnĂ© l’ordre d’évacuation vers l’Afrique du Nord.

Entre 10 et 15 Amiot furent disponibles quotidiennement entre les et . Ces appareils ont effectué environ 150 missions de guerre, entrainant la perte de 5 avions en vol. 8 autres ont été détruits au sol, dont 6 volontairement pour échapper à capture.

Repliés en AFN

Potez 63-11 inspectés fin 1940 sur la Base aérienne 144 Sétif Ain Arnat par le général Weygand.

Les Amiot 143 et Bloch MB.210 étant abandonnés en Métropole, au profit des derniers avions « hors-unités », parvinrent à gagner Oran les appareils suivants (2 avions perdus durant le transfert) :

  • GB I/21, les Amiot 354 nos 5, 15, 18, 24, 26, 35, 36, 17, 19, 23 et les 351 nos 65, 66,75, 76 soit 14 avions, auxquels s’ajouteront l’Amiot 354 no 21, Ă©vacuĂ© du Bourget vers la Grande-Bretagne juste avant l’arrivĂ©e des troupes allemandes et rapatriĂ© Ă  Marmande le .
  • GB II/21, les Amiot 354 nos 22, 32, 39, 9, 10, 11, 14 et les Amiot 351 nos 57, 59, 62, 63, 71, 72, 73, 77 soit 15 avions.
  • GB I/34 les Amiot 354 nos 27, 28, 31 et le 351 no 68 soit 4 avions.
  • GB II/34 les Amiot 351 nos 56, 61, 67, 69, 70, 74, 79, 80, 81, 87 soit 10 avions.
  • Le prototype Amiot 370.

Moins bien armĂ© et moins solide que le LiorĂ© et Olivier LeO 451, l’Amiot 354 Ă©tait par contre plus rapide, avec une autonomie plus Ă©levĂ©e. Potentiellement moins utile que le LiorĂ© et Olivier, il est donc logique que l’Amiot ait disparu rapidement de l’inventaire de ce qui restait de l’armĂ©e de l'air. À peine arrivĂ© Ă  Oran, le Groupement 9, rĂ©duit aux GB I/21, II/21 et II/34, fut envoyĂ© Ă  Djerba en vue d’un bombardement sur l’Italie qui ne put ĂȘtre rĂ©alisĂ©, l’Armistice Ă©tant signĂ© le et entrant en vigueur le 25. Le les Amiot firent route pour MeknĂšs, puis retournĂšrent briĂšvement en Tunisie mi-aoĂ»t, avant de retourner en France pour y ĂȘtre dissous fin aoĂ»t, le Groupement 9 ayant Ă©tĂ© dissous dĂšs .

Avions postaux pour le gouvernement de Vichy

Le gouvernement de Vichy, souhaitant maintenir des liaisons aĂ©riennes avec les colonies, en particulier Djibouti et Madagascar, demanda aux autoritĂ©s d’occupation la possibilitĂ© d’utiliser des bimoteurs Amiot, qualifiĂ©s d’avions postaux. Le prototype de raid Amiot 370 fut le premier modifiĂ©, afin de pouvoir transporter environ 1 500 kg de courrier, mĂ©dicaments et piĂšces de rechanges. Une partie de la soute Ă©tait utilisĂ©e pour installer des rĂ©servoirs supplĂ©mentaires. Il effectua une premiĂšre liaison avec Djibouti, via AthĂšnes, les 22 et , portant les couleurs d’Air France [F-AREU]. 12 missions furent rĂ©alisĂ©es vers Djibouti avec les prototypes Amiot 370 et Amiot 356 [F-BAGP] jusqu’en . Le prototype Amiot 370 se trouvait encore Ă  Toulouse en 1947, mais ne devait plus voler aprĂšs 1942. Trois Amiot 351 furent Ă©galement convertis en 354 dans le mĂȘme but. Ils furent immatriculĂ©s [F-BAGQ/S/T] mais seul le premier fut utilisĂ©. AccidentĂ© Ă  l’atterrissage Ă  Dakar en 1942, il devait y rester jusqu’en 1946. Remis sommairement en Ă©tat en 1946, il fut alors rapatriĂ© sur Le Bourget et remotorisĂ© avec des Pratt et Whitney R-1830. Devenu Amiot 358 et versĂ© au GLAM, il fut affectĂ© au colonel Cressaty jusqu’à une rupture de train Ă  l’atterrissage qui entraina sa mise Ă  la rĂ©forme.

Autres utilisateurs

  • Allemagne : 4 Amiot 354 furent rĂ©cupĂ©rĂ©s par la Luftwaffe. En 1942 le 1./KG 200 eu utilisait 2, un autre servant Ă  l’état-major de la Luftflotte 3.

Notes et références

  1. « Gaston Durmon rĂ©alise la liaison aĂ©rienne avec Djibouti », Le Journal,‎ , p. 2 (lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

  • Enzo Angelucci et Paolo Matricardi, Les avions, t. 3 : La Seconde Guerre mondiale - France, Allemagne, Angleterre, etc..., Elsevier Sequoia, coll. « Multiguide aviation », (ISBN 2-8003-0387-5), p. 265.
  • Dominique Breffort et AndrĂ© Jouineau, AndrĂ©, Les Avions français 1939 - 1942
  • Elke C. Weal, John A. Weal, Richard F. Barker, Combat Aircraft of World War Two
  • Christian-Jacques Ehrengardt, Aerojournal: Ă  la reconquĂȘte de la France (01.43-08.44)
  • Alain Palletier, French Bombers of World War II in Action (Squadron/Signal, Aircraft Number 189.
  • Christophe Cony, Avions : bombardier dans la tourmente !

Liens externes

Articles connexes

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