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Albert Huyot

Albert Huyot, né Étienne Marcel Albert Huyot le dans le sixième arrondissement de Paris, et mort le à Limeil-Brévannes, est un peintre et dessinateur français.

Albert Huyot
Naissance
Décès
Nom de naissance
Étienne Marcel Albert Huyot
Nationalité
Française
Activité
Formation
Maître
Mouvement

Biographie

Albert Huyot descend de maîtres-graveurs : son grand-père, Étienne dit Frédéric Huyot (1808-1885), est graveur attitré de la Banque de France[1], tandis que son père, Jules Huyot (1841-1921), après avoir travaillé à la revue L'Illustration, enrichit par la gravure sur bois des éditions bibliophiliques d'œuvres de Walter Scott, l'Abbé Prévost, Voltaire ou Pierre Loti.

Albert Huyot est l'aîné des deux enfants qui naissent du mariage de Jules Huyot avec Marie Louise Labolle (1849-1892), le à Eaubonne (ville dont Jules Huyot sera plus tard élu maire). Il naît en 1872 au no 34 rue Saint-Placide à Paris où ses parents se sont installés, sa sœur cadette Joséphine — qui épousera le graveur Émile Louis de Ruaz (1868-1931)— naissant en 1875. Restant célibataire, Albert Huyot continuera de vivre dans le giron parental, dans le 6e arrondissement de Paris, puis à Eaubonne[2], dans le chalet de l'artiste[3], résidence-atelier à colombages de style normand qu'y fera construire pour lui Jules Huyot à l'actuel no 18 de l'avenue George V[4].

Après une année passée à l'École des arts décoratifs de Paris, Albert Huyot devient l'élève de Diogène Maillart. Il passe le concours de l'École des beaux-arts de Paris où il travaille dans l'atelier de Gustave Moreau aux côtés de Georges Rouault, Albert Marquet, Henri Manguin, Léon Lehmann, Jean Puy, Simon Bussy, Henri Evenepoel, Eugène Martel et Henri Matisse.

C'est, après un sĂ©jour Ă  Collioure en 1911 avec Henri Matisse[5], entre 1912 et 1920, estime GĂ©rald Schurr[6], qu'Albert Huyot se rapproche nettement par ses dessins et surtout par ses collages de « ce que Guillaume Apollinaire appelle le « cubisme physique Â» : comme Henri Le Fauconnier, comme Jean Émile Laboureur, il charpente solidement ses constructions, les synthĂ©tise en se gardant de pousser jusqu'Ă  l'extrĂŞme rigueur, jusqu'Ă  la sĂ©cheresse et l'austĂ©ritĂ© : son trait fin, assoupli par des jeux de hachures, apporte de la grâce Ă  l'analyse gĂ©omĂ©trique des volumes ». Ainsi, lorsque le peintre cubiste Pierre HodĂ© prend en 1922 l'initiative d'organiser une section d'art français Ă  la Erste Internationale Kunstaustellund (Première exposition d'art internationale) de DĂĽsseldorf, on trouve le nom d'Albert Huyot dans les participants[7]. Des documents Ă©pistolaires Ă©noncent que les amis et confidents d'Albert Huyot sont alors Marcel Gromaire et Conrad Kickert[8].

Livres illustrés

  • Marcelin Blanadet, Bibliographie de l'abbĂ© Cochet, prĂ©face de l'abbĂ© Albert Tougard, portrait de l'abbĂ© Cochet dessinĂ© par Albert Huyot et gravĂ© sur bois par Jules Huyot, Éditions A. Picard et Fils, Paris, 1895[9].

Expositions

Personnelles
  • Galerie La Licorne, Paris, 1920.
  • Galerie Druet, Paris, 1921.
  • Galerie Berthe Weill, Paris, , .
  • Galerie de l'Arc, Paris, 1928[10].
  • Claude Robert, commissaire-priseur, vente de l'atelier Albert Huyot, HĂ´tel Drouot, Paris, [11].
Collectives

RĂ©ception critique

  • « Sa palette fut autrefois très claire, impressionniste. Des premiers, il alla au cubisme, cherchant la satisfaction d'un dĂ©sir fuyant, inĂ©puisable… Le cubisme laissĂ©, il s'adonnait surtout Ă  une peinture qui valait par la science des volumes, la tonalitĂ© enveloppante de sa matière. Elle n'a pas de grandes audaces, mais de grandes ferveurs… Albert Huyot vĂ©cut dans l'obscuritĂ© et la pauvretĂ© — il ne s'en fait pas un manteau — laissant le pas aux Derain, aux dix, vingt autres qu'il jugeait grands Et c'est grâce Ă  un prodige de sa passion qu'il ne dĂ©sespĂ©ra jamais ou du moins qu'il ne s'abandonna pas. » - Élie Richard[15]
  • « L'Ĺ“uvre d'Albert Huyot, solidement construite, lumineuse sans excès, mĂ©ditative avec passion, est parmi celles qui enchantent nos yeux, et Ă  travers ces fenĂŞtres humaines, elle agit sur notre esprit. Elle rĂ©dige une dĂ©coration de la vie, dans le sens le plus plein du mot, et par les sonoritĂ©s des tons, le volume des pâtes, elle tend au programme formel d'Ă©lever intensĂ©ment cet esprit jusqu'aux plus grandes possibilitĂ©s spirituelles. » - Gabriel-Ursin LangĂ©[16]
  • « Une recherche profonde de la gravitĂ©, pas d'efforts tapageurs ni brillants, mais un grand calme plein de respect dans l'harmonie sobre, voilĂ  Albert Huyot. » - Yvonne Mareschal[17]
  • « Comme beaucoup d'artistes de son Ă©poque, Albert Huyot a tâtĂ© du cubisme avec bonheur. Comme beaucoup aussi, il s'est ensuite rapprochĂ© du post-impressionnisme pour Ă©chapper aux huĂ©es et aux critiques de ses proches. Il y a une Ĺ“uvre de peintre sensible et sereine avec des paysages solidement construits, des marines vigoureuses et quelques scènes intimistes d'une infinie douceur. » - Françoise de Perthuis[18]
  • « L'intermède cubiste lui a Ă©tĂ© salutaire : Il apportera dĂ©sormais Ă  ses paysages, Ă  ses nus et Ă  ses scènes d'intĂ©rieur un dĂ©pouillement graphique et une sobriĂ©tĂ© dans les couleurs qui gardent son retour au rĂ©alisme des risques de la banalitĂ© et de la monotonie. » - GĂ©rald Schurr[6]

Collections privées référencées

  • Marcel Gromaire[8].
  • Docteur Lucien Diamant-Berger (nĂ© en 1900), frère de l'Ă©crivain AndrĂ© Gillois, La ForĂŞt, huile sur toile[19].
  • Conrad Kickert, Route de Chevreuse, près de l'enclos de Talou, huile sur toile[20].
  • GĂ©rald Schurr, Autoportrait[21].

Références

  1. Dictionnaire Bénézit, Tome 7, Gründ, 1999, p. 296.
  2. Chroniques eaubonnaises, Famille Huyot
  3. Chroniques eaubonnaises, Artistes d'Eaubonne
  4. Journal de François, À propos de Jules Huyot, graveur sur bois et ancien maire d'Eaubonne, 17 novembre 2013.
  5. (en) Hilary Spurling, Matisse the master : a life of Henri Matisse - The conquest of colour, 1909-1954, Éditions Deckle Edge, 2005, photographies montrant Matisse et Huyot se détendant ensemble à Collioure en 1911.
  6. Gérald Schurr, Les petits maîtres de la peinture, valeur de demain, tome 6, Les Éditions de l'Amateur, 1985, p. 200.
  7. Le bulletin de la vie artistique, no 10, 15 mai 1922.
  8. Librairie Trois Plumes, Présentation des lettres de Marcel Gromaire et Conrad Kickert à Albert Huyot, catalogue septembre 2012.
  9. Bibliothèque nationale de France, Bibliographie de l'abbé Cochet.
  10. François Fosca, « Chroniques - Albert Huyot, Galerie de l'Arc », L'Amour de l'art, n°11, novembre 1928, p. 438.
  11. Françoise de Perthuis, « du cubisme au post-impressionnisme : Albert Huyot Â», La Gazette de l'HĂ´tel Drouot, no 14, 2 avril 1982, page 7.
  12. Grand Palais des Champs-Élysées, Paris, Catalogue du Salon d'automne 1904.
  13. Conrad Kickert, le peintre hollandais de Montparnasse, Expositions Ă  Amsterdam
  14. Patrick-F. Barrer, L'histoire du Salon d'automne de 1903 à nos jours, Éditions Arts et Images du Monde, 1992, p. 309.
  15. Élie Richard, Albert Huyot - Peintures, dessins, Éditions Galerie Berthe Weill, 3 mai 1926.
  16. Gabriel-Ursin Langé, Albert Huyot, Éditions Galerie Berthe Weill, mai 1931.
  17. Yvonne Mareschal, « Albert Huyot Â», La semaine de Paris, 14 mai 1926.
  18. Françoise de Perthuis, « Du cubisme au post-impressionnisme : Albert Huyot Â», La Gazette de l'HĂ´tel Drouot, 16 avril 1982.
  19. Le Docteur Diamant-Berger a été interné à Fresnes en mai 1941, déporté en Allemagne en août 1943, libéré en avril 1945. Ce tableau d'Albert Huyot figure dans Le répertoire des biens spoliés en France durant la seconde guerre mondiale, p. 234.
  20. Éric Beaussant et Pierre-Yves Lefèvre, Catalogue de l'atelier et de la collection Conrad Kickert, Hôtel Drouot, Paris, 10 octobre 2014.
  21. Gérald Schurr, Le peintre devant son miroir - 222 autoportraits, XVIIIe – XXe siècles, Éditions Le Louvre des antiquaires, 1987.

Annexes

Bibliographie

  • Élie Richard, Albert Huyot - Peintures et dessins, Galerie Berthe Weill, catalogue no 39 du .
  • « Le peintre Albert Huyot Â», Images de Paris, no 67, mai-.
  • Gabriel Ursin-LangĂ©, Albert Huyot, Galerie Berthe Weill, .
  • Berthe Weill (prĂ©face de Paul Reboux), Pan!… Dans l'Ĺ“il! Ou trente ans dans les coulisses de la peinture contemporaine, 1900-1930, Éditions Lipschutz, Paris, 1933.
  • Françoise de Perthuis, « Du cubisme au post-impressionnisme : Albert Huyot Â», La Gazette de l'HĂ´tel Drouot, no 14, .
  • Claude Robert, commissaire-priseur, Catalogue de la vente de l'atelier Albert Huyot, HĂ´tel Drouot, .
  • GĂ©rald Schurr, Les petits maĂ®tres de la peinture, valeur de demain, tome 6, Les Éditions de l'Amateur, 1985.
  • GĂ©rald Schurr, Le peintre devant son miroir - 222 autoportraits, XVIIIe – XXe siècles, Éditions du Louvre des Antiquaires, 1987.
  • Patrick-F. Barrer, L'histoire du Salon d'automne de 1903 Ă  nos jours, Éditions Arts et Images du Monde, 1992.
  • Emmanuel BĂ©nĂ©zit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, GrĂĽnd, 1999.
  • (en) Hilary Spurling (en), Matisse the master: a life of Henri Matisse - The conquest of colour, 1909-1954, Éditions Deckle Edge, 2005.

Liens externes

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