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1 000 kilomètres de Paris

Les 1 000 kilomètres de Paris sont une épreuve d'endurance automobile qui s'est tenue de manière interrompue de 1956 à 1995 sur le tracé de l'autodrome de Linas-Montlhéry en France.

1000 kilomètres de Paris
Description de cette image, également commentée ci-après
Ferrari 500 TR en 1956.
Généralités
Sport Compétition automobile
Création 1956
Autre(s) nom(s) Grand Prix de l'Automobile Club de l'Île-de-France
Éditions 14
Catégorie Endurance
Lieu(x) Linas, Île-de-France, France
Site(s) Autodrome de Linas-Montlhéry
Palmarès
Plus titré(s) Constructeur :

Les 1 000 kilomètres de Paris année après année

En 1956, l'épreuve s'appelle « Grand Prix de l'Automobile Club de l'Île-de-France ». À la suite de la catastrophe des 24 heures du Mans 1955 et des dispositions prises par les pouvoirs publics, les conditions de sécurité de l'autodrome de Linas-Montlhéry sont améliorées ; en particulier 34 stands de 12 m2, avec accès au ravitaillement en essence, sont construits[1]. Une Maserati 300S l'emporte à la vitesse moyenne de 150,239 km/h. Une Gordini T15S termine à la huitième place, une DB Panhard à la treizième, une Ferry[2] à moteur Renault à la quatorzième et une Vernet-Pairard également à moteur Renault à la seizième. Les trois Panhard Monopole[3] ne terminent pas.

En 1960, elle est réservée aux voitures de grand tourisme (onze Ferrari, six Porsche, six DB Panhard, quatre Fiat Abarth, trois AC Bristol, deux Aston Martin, une Alfa Romeo et une Lotus)[4]. Ferrari remporte les cinq premières places avec ses 250 GT SWB : le vainqueur atteint 145 km/h de moyenne. DB Panhard compte quatre HBR4 à l'arrivée.

En 1961, les Ferrari monopolisent les treize premières places, à l'exception des 6e et 9e remportées par deux Aston Martin DB4 : Pedro et Ricardo Rodriguez signent leur première grande victoire internationale à 153,595 km/h. Les quatre DB Panhard engagées ne terminent pas.

En 1962, elle est intégrée au Championnat du monde des voitures de sport. Paul Armagnac (René Bonnet) se tue aux essais. René Bonnet et Charles Deutsch alignent chacun un prototype de 1 000 cm3, à moteurs Renault et Panhard. La domination des Ferrari 250 GTO est sans partage, elles trustent les six premières places : les frères Rodriguez remportent une nouvelle victoire à 157,727 km/h de moyenne (Ricardo meurt accidentellement une semaine plus tard).

En 1964, elle constitue la dernière manche du trophée France-Amérique, après les 2000 kilomètres de Daytona Beach et les 12 Heures de Reims. L'Association Sportive de l'Automobile Club de l'Île-de-France (ASACIF) a prévu 129 tours du circuit de 7,784 kilomètres, soit 1 004,199 kilomètres : la course emprunte le circuit routier, les lacets de Couard, la bretelle de la côte Lapize, le virage du Gendarme, le virage de la Ferme, l'épingle du Fay, l'anneau de vitesse avec chicanes et bottes de paille[5]. Une collision dans les stands entre la Jaguar de Peter Lindner et l'Abarth de Franco Patria (à l'arrêt) entraîne la mort des deux pilotes et de trois commissaires de piste[6], René Dumoulin, Roger Millot et Jean Pairard[7]. Une Ferrari 330 P l'emporte la victoire à 153,348 km/h de moyenne. Deux des quatre prototypes (M64 de 1 150 cm3) alignés par Alpine Renault terminent la course.

En 1966, Edmond Mouche préside le collège des commissaires sportifs (l'ASACIF a reçu le renfort du club automobile AGACI et du club motocycliste AMCF). L'épreuve utilise le même circuit qu'en 1964 avec une modification (la déviation anneau de vitesse, à mi-parcours de l'anneau) destinée à limiter la vitesse, qui porte le kilométrage du tour à 7,801 km. Alpine Renault aligne deux voitures d'usine de 1 300 cm3 (A210 et M64) qui terminent aux quatrième et neuvième places. Matra Sports inscrit pour la première fois deux voitures, les MS620 à moteur BRM[8]: elles ne terminent pas la course.

En 1967, au patronage de Total et au concours du Parisien libéré s'ajoute celui de L'Équipe. Lors d'essais préparatoires, Jean Rolland se tue sur son Alfa Romeo T33. Alpine Renault engage un prototype 3 litres (A211) qui termine à la septième place. Matra Sports engage deux prototypes à moteur BRM et Ford, les MS630[9] : le premier termine à la neuvième place.

En 1968, deux Porsche 908 d'usine triomphent : les vainqueurs atteignent 161,320 km/h de moyenne. Les Alpine Renault A220 d'usine terminent aux quatrième et sixième places. La seule Matra 630M d'usine engagée abandonne sur casse mécanique.

En 1969, les prix attribués aux voitures classées à l'arrivée jusqu'au seizième s'élèvent à 81 000 francs (dont 20 000 au vainqueur)[10]. Il convient de noter que le temps officiel attribué à la voiture classée première (3 h 27 min 23 s) ne correspond pas à 1 000 km de course : le départ fut différé pour cause de brouillard sur le plateau de Saint-Eutrope. Matra Sports engage des voitures à moteur Matra 12-cylindres, les MS 650[11] et enlève la victoire à la moyenne de 167,900 km/h.

En 1970, l'épreuve utilise le même circuit que précédemment avec une nouvelle modification (la chicane des tribunes) qui porte le kilométrage du tour à 7,821. Des prix sont attribués aux classements provisoires, tous les vingt tours. Des prix sont aussi attribués pour les mécaniciens des deux premières voitures au classement à l'arrivée. L'épreuve est disputée sur 128 tours, soit 1 001 km environ. Matra Sports engage des voitures sous le nom de « Matra-Simca » à moteur Matra 12-cylindres, les MS 660[12], et enlève la victoire à la vitesse moyenne record de 171,298 km/h.

En 1971, P. Allanet préside le collège des commissaires sportifs. Le kilométrage du tour est porté à 7,856. L'épreuve est disputée sur 128 tours, soit 1 005,635 km[13]. Deux Porsche 917 gagnent l'épreuve : le vainqueur atteint 161,177 km/h de moyenne.

En 1972, l'épreuve se déroule sur le circuit de Rouen-les-Essarts, long de 5,543 km. Jean-Marie Balestre préside le collège des commissaires sportifs. Vingt-quatre concurrents au maximum sont admis[14].

En 1994, une Venturi 600 LM gagne l'épreuve à 131,486 km/h de moyenne.

En 1995, la course est interrompue au bout de 540 km. Les quatre Ferrari F40 engagées en groupe GT1 cassent, ainsi que la McLaren F1 GTR ; seule une Venturi 600 LM sauve l'honneur des GT1 en terminant à la quatrième place.

Palmarès

Année Pilote 1 Pilote 2 Écurie Voiture Temps
1956 Jean Behra Louis Rosier Louis Rosier Maserati 300S 6 h 41 min 03 s 100
1957 à 1959Non couru
1960 Olivier Gendebien Lucien Bianchi Écurie Francorchamps Ferrari 250 GT SWB 6 h 54 min 46 s 800
1961 Pedro Rodríguez Ricardo Rodríguez North American Racing Team Ferrari 250 GT SWB 6 h 32 min 15 s 200
1962 Pedro Rodríguez Ricardo Rodríguez North American Racing Team Ferrari 250 GTO 6 h 21 min 58 s 700
1963Non couru
1964 Joakim Bonnier Graham Hill Maranello Concessionaires Ferrari 330 P 6 h 32 min 53 s 100
1965Non couru
1966 Mike Parkes David Piper David Piper Ferrari 250 LM[15] 6 h 31 min 24 s 000
1967 Jacky Ickx Paul Hawkins J.W. Automotive Mirage M1 Ford 7 h 18 min 19 s 800
1968 Rolf Stommelen Hans Herrmann Porsche System Porsche 908 6 h 12 min 20 s 100
1969 Jean-Pierre Beltoise Henri Pescarolo Équipe Matra - Elf Matra Simca MS650 3 h 27 min 23 s 000
1970 Jack Brabham François Cevert Matra Sports Matra Simca MS660 5 h 49 min 41 s 800
1971 Derek Bell Gijs van Lennep J.W. Automotive Porsche 917 6 h 14 min 22 s 800
1972 Jean-Pierre Beltoise Gérard Larrousse Écurie Bonnier Lola T280-2 6 h 04 min 24 s 920
1973 à 1993Non couru
1994 Henri Pescarolo Jean-Claude Basso JCB Racing Venturi 600 LM 7 h 36 min 48 s 740
1995 Stefan Oberndorfer Detlef Hübner Muhlbauer Motorsport Porsche 911 GT2 4 h 00 min 53 s 560

Endurance à Paris avant 1956

Départ des 12 heures de Montlhéry 1938.
Morel et Le Bègue, vainqueurs de la première Coupe Olazur.
12 Heures de Paris 1938 - Dreyfus et Divo sur Delahaye 145 de l'Écurie Bleue.

D'autres courses ont été organisées antérieurement à Montlhéry pour des voitures de tourisme, à savoir[16]:

Autres

Existent ou ont existé, également en sport automobile : les 24 Heures de Paris sur glace, et surtout régulièrement les 24 Heures de Paris Tout-Terrain de la fin des années 1980 au début des années 2000.

Notes et références

  1. 1 000 km de Paris 1956 - Charly Rampal, Panhard Racing Team
  2. Ferry - GTFrance.free.fr
  3. Monopole : L'autre DB - Panhard Racing Team
  4. Dominique Pascal, Les grandes heures de Montlhéry, Droz, 2000 (ISBN 978-2-7268-8463-8)
  5. Source : Programme des 1 000 km de Paris du 11 octobre 1964.
  6. La Jaguar Type E Lightweight n°16 des 24 heures du Mans 1964 - Le Mans Slot Racing
  7. Jean Pairard, ancien pilote, avait été l'un des fondateurs de la marque Vernet et Pairard à moteurs Renault.
  8. Source : Programme des 1 000 km de Paris du 16 octobre 1966.
  9. Source : Programme des 1 000 km de Paris du 15 octobre 1967.
  10. Source : Programme des 1 000 km de Paris du 12 octobre 1969.
  11. Forum Endurance & Protos
  12. Source : Programme des 1 000 km de Paris du 18 octobre 1970.
  13. Source : Programme des 1 000 km de Paris du 17 octobre 1971.
  14. Source : Règlement officiel des 1 000 kilomètres de Paris sur le circuit de Rouen-lès-Essarts (15 octobre 1972).
  15. 1 000 kilomètres de Paris 1966 (RacingSportsCars).
  16. Les Grand Prix de Paris sur l'autodrome - P. Pannetier, Autodrome.over-blog.com, 19 décembre 2007
  17. GP de l'A.C.F. Tourisme 1925 (RacingSportsCars).
  18. (en) 8 h Montlhéry - RacingSportsCars
  19. Affiche des 12 Heures de Paris 1939
  20. (en) Résultats des 12 Heures de Paris 1938 - RacingSportsCars
  21. (en) Résultats des 12 Heures de Paris 1950 - RacingSportsCars

Annexes

Bibliographie

Liens externes

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