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157e division d'infanterie (France)

La 157e division d'infanterie, ou 157e Red Hand Division (Division main rouge), est une division d'infanterie de l'armée de terre française qui a participé à la Première Guerre mondiale. Elle a combattu, pendant la Première Guerre mondiale dans l'Offensive Meuse-Argonne, avec en son sein deux régiments Afro-Américains[2]. La Red Hand (main rouge) étant le signe emblématique du fanion de Division.

157e division d'infanterie
157e Red Hand Division
Image illustrative de l’article 157e division d'infanterie (France)

Création 28 avril 1915
Dissolution 20 décembre 1918[1]
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de Terre
Type Division d'infanterie
RĂ´le Infanterie
Guerres Première Guerre mondiale
Batailles 1915 - Bataille de Champagne
1918 - 3e bataille de l'Aisne
1918 - bataille de Somme-Py
1918 - Bataille de Champagne et d'Argonne
Commandant historique Général Mariano Goybet

En , le général français Mariano Goybet reçoit l'ordre de commander la 157e Division d'infanterie française, qui a été décimée après la troisième bataille de l'Aisne.

Le , par ordre général no 215, l'infanterie de la 157e est reconstituée avec le 333e régiment d'infanterie additionné de deux régiments de la 93e division d'infanterie (États-Unis) (parce que l'American Expeditionary Force ségrégratrice ne souhaite pas que des troupes noires combattent aux côtés des blancs), à savoir le 371e régiment d'infanterie américain ainsi que du 372e (dont des unités de gardes nationaux[3]) composés, tous deux d'Afro-américains. Cette division, aux côtés de la IVe Armée, dans l'offensive de Champagne, malgré de lourdes pertes, rompt le front Allemand devant Monthois au cours des Combats du au .

Les trois régiments sont décorés de la croix de guerre ainsi que de nombreux soldats à titre individuel. Le , un ordre du quartier général décrète la dissolution de la 157e Division ; les deux régiments noirs américains sont remis à la disposition de l’armée américaine[4] - [5]

Histoire

Contexte de la création d'une unité Franco-Américaine

Attaque du 369e régiment d'infanterie américain durant l'offensive Meuse-Argonne[6].

Le , les États-Unis déclarent la guerre à l'Allemagne. Le président Woodrow Wilson est déterminé à peser sur l'issue du conflit et met en œuvre une politique volontariste qui va permettre de créer en dix-huit mois une armée de 4 millions de soldats.

Le , on dĂ©nombrait environ 2 millions d'hommes venus des États-Unis en Europe pour aider la France et ses alliĂ©s dans les tranchĂ©es, essentiellement dans les rangs de l'United States Army 440 000 hommes effectivement opĂ©rationnels en . 59 divisions sont mises en place.

Arrivant de janvier à , les troupes de combat noires sont les dernières à atteindre la France et les seules à servir avec des armes et des uniformes sous le drapeau français.

Des 367 710 recrues noires qui ont servi, 89 % sont assignĂ©es au travail, Ă  l'approvisionnement et au service des unitĂ©s. Seulement 11 % des forces militaires noires ont vu les combats tels que les Gardes nationaux et quelques unitĂ©s de recrues[7].

Deux unités de combat noires sont créées :

  • La 92e Division servant sous drapeau amĂ©ricain
  • La 93e Division, dont les rĂ©giments ont servi sous commandement français, comprenant principalement des rĂ©giments de gardes nationaux, Ă  savoir, le 369e (New York) dĂ©diĂ© Ă  la 161e Division d'infanterie ; le 370e (Illinois) dĂ©diĂ© au 26e rĂ©giment d'infanterie, le 371e (recrues de Caroline du Sud), et le 372e (Gardes Nationaux de l'Ohio, du Massachusetts, du Maryland et du District of Columbia). Les 371e et 372e sont rattachĂ©s en renforcement de la 157e Division dĂ©cimĂ©e dans la bataille de l'Aisne avec le 333e rĂ©giment français en . Le gĂ©nĂ©ral Goybet est chargĂ© de commander cette Division connue sous le nom de 157e Red Hand Division[8].
« Au moment ou deux régiments de couleur nous rejoignent, je m'incline devant leur couleur et je souhaite le meilleur accueil à nos compagnons en arme », Ordre général du général Mariano Goybet no 215,

L'A.E.F refuse de voir des Noirs combattre au côté des Blancs. Son incorporation en tant qu'unité combattante ne va pas de soi pour la doctrine américaine : elle est prévue pour des travaux d'arrière et il faut la mobilisation de personnalités comme William Du Bois et Asa Philip Randolph pour la mener en première ligne. Les accords franco-américains prévoient le transport à travers l'océan, l'équipement avec le 75, plus performant, la mitrailleuse Chauchat, le casque, les avions, le tout produit par la France, ce qui permettait une rationalisation de l'approvisionnement. En échange le commandement français demande que les unités s'intègrent aux unités existantes, les pertes enregistrées seront ainsi compensées, de plus le commandement français n'a aucune réticence de faire combattre les troupes noires.

Célébration du 4 juillet avec les troupes Africaines-Américaines

L'infanterie de la 157e est reconstituée avec le 333e régiment d'infanterie additionné de deux régiments de la 93e division d'infanterie (États-Unis), à savoir le 371e régiment d'infanterie américain ainsi que du 372e par ordre général 215 du . Le général Goybet, le prend note du fait qu'il s'agiit du premier , jour de l'indépendance américaine, à être célébré par sa division, maintenant franco-américaine.

« 157e Division

État-Major
Ordre Général No 221

C'est une démonstration frappante de l'amitié durable et sanglante qui lie nos deux grandes nations. Les fils des soldats de Lafayette saluent les fils des soldats de George Washington qui sont venus se battre comme en 1776, pour une nouvelle et plus grande indépendance. Le même succès qui a suivi les glorieux combats pour la cause de la liberté est sûr de couronner notre effort commun maintenant et d'apporter la victoire finale du droit et de la justice sur la barbarie et l'oppression. »

— General Goybet, 157th Infantry Division[9]

Participation Ă  l'offensive Meuse Argonne

Croix de guerre 1914-1918 française obtenue par les 3 régiments et de nombreux soldats

La 157e occupe le secteur de la forêt d'Argonne - Vauquois côte 304, jusqu'au moment où elle est appelée à participer avec la IVe Armée à l'offensive générale en Champagne.

Le gĂ©nĂ©ral Goybet, durant l'Offensive Meuse-Argonne, rompt le front ennemi devant Monthois, fait 600 prisonniers et s'empare d'un matĂ©riel considĂ©rable dont quinze canons, 150 mitrailleuses, vingt mortiers d'infanterie, du matĂ©riel de gĂ©nie et des munitions d'artillerie, et abat trois avions. La 157e occupe ensuite les Vosges devant Sainte Marie les Mines. Il reçoit alors la Distinguished Service Medal au nom du PrĂ©sident des États-Unis[10], une nouvelle citation du gĂ©nĂ©ral Gouraud.

Offensive Meuse-Argonne. La Red Hand Division casse le front devant Monthois

Le général Goybet reçoit la citation suivante :

« Commandement des forces américaines, Cabinet du cdt en chef : Mon cher général, le président m'a délégué pour vous conférer la Distinguished Service Medal au nom du gouvernement des États-Unis. Comme commandant de la 157e DI,371 et 372e RI vous avez été l'un des facteurs importants de la victoire des allies par votre brillante conduite et votre haute technicité. Les officiers et les soldats de la 157e 371 et 372 RI considèrent comme un grand honneur d'avoir servi sous vos ordres dans les opérations que vous avez conduites en Champagne et dans les Vosges., signé, Général Persing »[10].

Ordre général no 234 () :

« Je suis fier de vous faire parvenir les remerciements et les félicitations du général Garnier-Duplessix et je le veux en même temps, chers amis de tous les rangs américains et français, pour vous dire en tant que chef et soldat du fond de mon cœur Combien je vous suis reconnaissant pour la gloire que vous avez acquise pour notre belle 157e division. Dans ces neuf jours difficiles de bataille, vous avez avancé pendant huit kilomètres, combattu une organisation ennemie puissante, capturé près de 600 prisonniers, pris 15 canons légers et lourds, 20 mortiers d'infanterie et munitions d'artillerie et abattu 3 avions au canon. La main rouge de cette division est maintenant en vérité une main sanglante. J'ai lutté contre le Boche à la gorge et l'ai fait crier pour la miséricorde. Nos glorieux camarades qui sont morts sont bien vengés. »

— General Goybet commandant la 157e Division[11], H. Q., 15 décembre 1918.

Mariano Goybet commandant la 157e division d'infanterie française, dite « Red Hand Division », « division Main Rouge, comprenant le 333e R.I. (Français) et les 371e et 372e RI des États-Unis provenant de la 93e Division américaine

157th Division État major Ordre général no 245 :

« Le 12 décembre 1918, le 371 et 372 RI ont été placés à la disposition du haut commandement américain. Avec un profond sentiment d'émotion de la part de la 157e Division et en mon nom personnel, je viens faire mes adieux à nos braves camarades. Durant 7 mois, nous avons vécu comme des frères d'armes, S'associant dans les mêmes actions, partageant les mêmes épreuves et les mêmes dangers. Cote à cote, nous avons participé dans la grande bataille de Champagne qui a été couronnée par une formidable victoire.'La 157e Division n'oubliera jamais l'indomptable énergie, la charge héroïque des régiments américains sur la crête d'observation et dans les plaines de Monthois. Les défenses les plus puissantes, les bastions les plus fortement organisés, les barrages d'artillerie les plus lourds, rien ne pouvait les stopper. Ces régiments extraordinaires surmontèrent tous les obstacles avec le plus grand complet mépris du danger, avec leur dévouement permanent. La division main rouge pendant 9 jours de combat violent fut constamment un modèle d'exception pour l'avance victorieuse de la 4e Armée. Officiers, sous officiers, et soldats, je salue respectueusement nos soldats qui sont tombés, et je salue vos couleurs, côte à côte avec le drapeau du 333 Régiment d'Infanterie, ils nous ont montré le chemin de la victoire.Chers amis d'Amérique, quand vous serez de retour de l'autre coté de l'océan, n'oubliez pas la division main rouge. Notre fraternité a été cimentée dans le sang des braves et un tel lien ne sera jamais détruit. Souvenez vous de votre général qui est fier de vous avoir commandé et soyez sur de sa reconnaissance éternelle. »

— Général Goybet, Commandant la 157e division d'infanterie[12]

Les combats des régiments Africains américains de la 157e Red Hand Division

Dans ses neuf premiers jours de combats dans le secteur de Meuse-Argonne, le 372e rĂ©giment d'infanterie (États-Unis) peut ĂŞtre crĂ©ditĂ© d'avoir progressĂ© de 8 kilomètres dans une dĂ©fense très organisĂ©e. Dans le processus, il a fait prisonniers 600 Allemands, capturĂ© 15 canons lourds, 20 minenwerfers et environ 150 mitrailleuses, ainsi qu'une quantitĂ© Ă©norme de matĂ©riel d'ingĂ©nierie et de munitions d'artillerie. Le 372e a jouĂ© un rĂ´le clĂ© dans l'offensive Meuse-Argonne et subi des pertes de 500 hommes tuĂ©s, blessĂ©s ou gazĂ©s dans l'action. Ils se sont battus vaillamment Ă  Verdun, Bussy Ferme (oĂą tous les officiers de la compagnie ont Ă©tĂ© tuĂ©s ou blessĂ©s, et SĂ©chault. Il a ensuite dĂ©bordĂ© les lignes et a participĂ© Ă  l’offensive en Champagne[13].

Le 371e rĂ©giment d'infanterie amĂ©ricain dans l'offensive Meuse-Argonne a pris la cote 188, Bussy Ferme, Ardeuil-et-Montfauxelles et Trières Ferme près de Monthois. Le rĂ©giment a capturĂ© de nombreux prisonniers allemands, 47 mitrailleuses, 8 engins de tranchĂ©es, 3 pièces de campagne de 77 mm, un dĂ©pĂ´t de munitions, de nombreux wagons et des quantitĂ©s Ă©normes de matĂ©riel. Il a abattu trois avions allemands au fusil et Ă  la mitrailleuse lors de l'avance. Pendant les combats entre le et le , les pertes, pour la plupart dans les trois premiers jours, ont Ă©tĂ© de 1 065 sur 2 384 soldats effectivement engagĂ©s. Le caporal Freddie Stowers s'est particulièrement distinguĂ© Ă  l’assaut de la cote 188 près de Bussy ferme[14].

Dissolution

Le , un ordre du quartier général décrète la dissolution de la 157e Division ; les deux régiments noirs américains sont remis à la disposition de l'armée américaine[15].

« Ordonnance générale no 248

État-Major
H, Q, »

« Les officiers, les sous-officiers, les sapeurs, les soldats, les artilleurs et les hommes de Cavalerie de la 157e division : Le maréchal de France, commandant en chef de l'armée française, a ordonné la dissolution de notre division le 20 décembre 1918. C'est donc le dernier adieu que je vous adresse aujourd'hui, qui est le dernier que j'ai l'honneur de vous commander. Pendant sept mois, vous avez donné tout ce que je vous ai demandé. Vous vous êtes montré fort dans la défensive intrépide et agressive dans le «Coup de mains» magnifiquement courageux et intrépides dans l'offensive. Vous avez glorieusement terminé la carrière de la 157e Division au cours de la grande bataille de Champagne, en rompant une position fortement fortifiée, en progressant dans une lutte féroce de neuf jours pendant plus de huit kilomètres, en capturant de l'ennemi mille prisonniers, plus de 20 canons, plusieurs centaines de mitrailleuses et un énorme matériel.

Au cours de notre vie réciproque, les liens puissants qui nous ont rassemblés ont été resserrés par le chagrin de nos pertes cruelles, ainsi que par la joie de la victoire. Vous m'avez donné votre confiance. À mon tour, je vous ai donné la chose la plus précieuse que je dois donner : Mon honeur militaire. Il a été mis en bonne mains. Avec mon cœur de soldat, je pense à vous. Les éléments des divisions seront distribués dans d'autres organisations. Vous emmènerez avec vous, vos traditions de courage, de discipline et d'affection envers vos nouveaux chefs. Pour ceux qui demanderaient d’où vous venez, vous répondrez avec fierté: «Nous sommes les soldats de la Division Goybet, la Division à la main rouge (Red hand Division) : c'était une belle division ! Et vous en témoignerez par votre conduite. Dans la mémoire de nos chers morts, j'embrasse pieusement les plis sacrés de vos bannières. Elles ont été usées dans la bataille; elles flottent maintenant sur les vents de la victoire. »

— Général Goybet, commandant de la 157e division[16]

Chronologie

Drapeau de la 157e division d'infanterie Française, dite « Red Hand Division », « division Main Rouge » commandée de mai à par le général Mariano Goybet[17].
8 - : engagée par éléments dans la 2e Bataille de Champagne : attaques françaises au nord de la ferme des Wacques. À partir du , tenue prête à intervenir, vers la ferme des Wacques.
: coup de main allemand.
  • - : occupation d'un nouveau secteur, plus au nord, entre Leimbach et le canal du RhĂ´ne au Rhin, rĂ©duit Ă  droite, le 1er dĂ©cembre, jusque vers Ammertzwiller.
  • – : retrait du front, mouvement vers Arches, par MĂ©lisey, le Thillot et Rupt. Ă€ partir du , repos et instruction au camp d'Arches.
  • – : mouvement vers la rĂ©gion de Belfort, par Remiremont, le Thillot et Montreux-Château ; occupation d'un secteur entre la frontière suisse et le canal du RhĂ´ne au Rhin.
  • – : retrait du front ; transport par V.F., de Belfort, dans la rĂ©gion d'Épernay ; repos et instruction.
  • – : mouvement vers Reims, et, Ă  partir du , occupation d'un secteur entre Courcy et Loivre.
  • – : retrait du front ; repos vers Damery.
  • – : occupation d'un secteur entre Courcy et le sud du Godat, Ă©tendu Ă  droite, le , jusque vers les Cavaliers de Courcy.
  • 21 – : retrait du front ; mouvement par Ă©tapes vers la rĂ©gion de Fismes ; repos et instruction ; puis mouvement vers le front.
  • – : 27 mai 1918, engagĂ©e dans la 3e bataille de l'Aisne : rĂ©sistance, entre Saint-Mard et Maizy, Ă  la poussĂ©e allemande ; puis repli vers la Marne ; occupation des points de passage de cette rivière, entre ChĂ©zy et La FertĂ©-sous-Jouarre.
  • 4 – : mouvement par Ă©tapes vers Villenauxe ; repos et instruction.
  • – : transport par camions dans la rĂ©gion de Clermont-en-Argonne, puis occupation d'un secteur entre l'Aire et le bois d'Avocourt.
  • 13 - : retrait du front ; repos vers la ferme de Grange-le-Comte.
  • - : occupation d'un secteur vers le bois d'Avocourt et l'ouest de Forges, Ă©tendu Ă  gauche, le , jusqu'au pont des Quatre Enfants.
  • 14 – : retrait du front ; mouvement par Ă©tapes vers Vanault-les-Dames et Possesse ; repos dans la rĂ©gion de Valmy.
  • – : mouvement vers le front. EngagĂ©e, Ă  partir du 28, sur les rives de la Dormoise, dans la bataille de Somme-Py (Bataille de Champagne et d'Argonne) et son exploitation : progression jusqu'Ă  Monthois et Challerange.
  • – : retrait du front et repos vers Valmy. Ă€ partir du , transport par V.F. vers Bruyères. Ă€ partir du 13, occupation d'un secteur entre la haute vallĂ©e de la Weiss et de la Fave.

Rattachements

  • Affectation organique :
Isolée d' à
34e corps d'armée, de à
–
–
8 -
-
–
1er –
–
–
–

Les chefs de la 157e division d'infanterie

  • - : gĂ©nĂ©ral Gillain
  • - : gĂ©nĂ©ral Tassin
  • - : gĂ©nĂ©ral Blazer
  • - : gĂ©nĂ©ral Brulard
  • - : gĂ©nĂ©ral Beaudemoulin
  • - : gĂ©nĂ©ral Goybet
  • gĂ©nĂ©ral Jean Marie Joseph Armand Brulard
    général Jean Marie Joseph Armand Brulard
  • gĂ©nĂ©ral Antoine Beaudemoulin
    général Antoine Beaudemoulin
  • gĂ©nĂ©ral Mariano Goybet
    général Mariano Goybet

Première Guerre mondiale

Composition

Le drapeau de la main rouge (Red Hand flag)

Drapeau de la 157e division d'infanterie française, dite « Red Hand Division », « division Main Rouge du général Mariano Goybet commandant le 333e R.I. (Français) et les 371e et 372e RI des États-Unis provenant de la 93e Division américaine[18] ».

Le drapeau de la main rouge flotte sur la division et ses régiments. Composée du 333e régiment d'infanterie (blanc) et des 371e et 372e infanterie américaine (de couleur), la composition de la division est montrée dans la fabrication du drapeau, avec un drapeau américain comme un champ et une main rouge, l'insigne de la division dans le panneau blanc.

La main rouge est portée comme insigne sur les épaules des soldats et des officiers[19].

Distinctions et honneurs

Les trois régiments de la division, ont tous reçu la croix de guerre. De nombreux soldats dont des Africains-Américains ont reçu également à titre individuel cette récompense.

Des monuments furent érigés pour les 371e et 372e régiments américains.

Lettre du Colonel Miles dirigeant le 371e régiment US (Extraits)

US 93rd Infantry Division qui a adopté le casque français comme insigne de Division
« Les hommes du régiment étaient très fiers de la Red Hand (Main rouge) et je me souviens que la plupart des hommes et des officiers ont détesté de la retirer (Insigne d'épaule), J'aurai beaucoup aimé l'avoir adopté pour la 93e Division américaine et je ne crois pas que les 369 et 370 régiments (américains) n'auraient émis la moindre objection. Le casque français qui symbolisait notre service avec les français fut la prochaine bonne chose.
Si la Red Hand (Main rouge) ne fut pas retenu comme emblème de la 93e Division américaine, malgré le désir des soldats, nous pouvons voir que le casque bleu français fut adopté en souvenir de la fierté des régiments de cette division pour avoir combattu sous commandement français avec des tenues et un équipement français »[20].

Discours du Président Roosevelt (octobre 1918)

Extrait du discours américain de l'ancien Président Theodore Roosevelt à Carnegie Hall, New York le sur la part des troupes Noires dans la guerre.

« Et bien je remercie le ciel, nous y sommes allé, et nos hommes de l'autre coté, nos fils et frères de l'autre coté, hommes blancs et noirs, soldats blancs et soldats de couleur ont été si actifs que chaque Américain, maintenant peut marcher en levant la tête et regarder le citoyen de chaque autre pays dans le monde, droit dans les yeux et nous avons la satisfaction de savoir que nous avons joué la part décisive. Je ne dis pas cela dans un esprit d'autosatisfaction, si chacun d'entre vous m'a écouté parler durant les 4 dernières années, vous savez que je ne me suis pas adressé au peuple américain à la recherche d'éloges.
Mais Sans autosatisfaction, nous pouvons dire que c'était notre action qui a pesé le plus pour la liberté et contre la plus dangereuse tyrannie que le monde n'ait jamais vu. Nous avons agi comme de vrais amis de la liberté par notre action.
Je félicite tous les hommes et femmes de couleur et tous leurs camarades blanc américains sur la vaillance et l'efficacité avec laquelle les hommes de couleur se sont comportés au front et l'efficacité et la détermination de rendre service qui a été montré à l'ensemble des hommes et des femmes de couleur derrière eux dans ce pays »[21].


Freddie Stowers

Medal of Honor (Médaille d'Honneur - américaine)

La bravoure des soldats du 371e et 372e de la 157e Red Hand Division (Division main rouge) durant cette période a obtenu plus de reconnaissance avec le temps. En 1991, Freddie Stowers, un caporal du 371e régiment a reçu à titre posthume la médaille d'honneur pour les actions prises en devenant ainsi le premier soldat African-Américain à être investi de cet honneur[22].

En 1988, plusieurs membres du Congrès commencèrent une campagne sur la conduite des soldats noirs de la Première Guerre mondiale qui n’avaient pas été correctement reconnus, c’est ainsi que Freddie Stowers reçut la médaille d’honneur Medal of Honor en 1991 sur l’instigation du Congrès et après enquête en France pour avoir agi avec un exceptionnel héroïsme le , bien que caporal. commandant une unité dont les officiers avaient été décimés par les Allemands. Les Allemands tenaient une forte position sur une colline, cote 188, près d’Ardeuil en Champagne secteur de la Marne, et par ruse les Allemands avaient feint de se rendre. Les Allemands ouvrirent alors le feu et la compagnie fut réduite de moitié, perdit ses officiers commandants et ses principaux sous officiers. Stowers réunit les troupes, pris en charge le commandement de la compagnie. Il mena celle-ci à l’assaut de nids de mitrailleuses et de mortiers et quand il fut mortellement blessé, il continua à encourager son unité à prendre une seconde ligne de tranchée. Il est le seul soldat Africain Américain de la Première Guerre mondiale à avoir obtenu la médaille d’honneur du Congrès, la plus haute distinction des États-Unis. Le , les deux sœurs survivantes, Georgina et Mary, reçurent la médaille en cérémonie à la maison blanche du président George H. W. Bush.

Hommes de Washington

Insigne de l'armée de la Garde Nationale District of Columbia Washington États-Unis

Au 372e régiment d'infanterie de la 157e Red hand division, était attaché le premier bataillon de la garde nationale du District of Columbia chargé de la défense de Washington et du capitole. Près de 600 hommes de couleur qui étaient avec le 372e régiment, d'ailleurs composé principalement de bataillons de gardes nationaux. Dans ce bataillon, Au moins 200 soldats furent blessés et 33 furent tués. Le sergent Payne est une figure des combattants du District of Columbia. Il est décoré de la croix de guerre.

Le sergent Payne parle modestement de ses exploits. Il dit : « Pendant les combats à Sechault, les Allemands abattaient les hommes de mon peloton derrière un buisson. Les Allemands avaient plusieurs mitrailleuses derrière ce buisson et ont continué des tirs meurtriers malgré notre feu nourri de fusil dirigé vers le buisson. Nous avons fait de notre mieux pour arrêter ces mitrailleuses, mais l'objectif allemand est devenu tellement précis qu'ils ont éliminé cinq de mes hommes chaque minute. Nous ne pouvions pas supporter cela, alors j'ai décidé que j'aurai ce petit nid de mitrailleuses et je m'y suis tenu. Je quittais notre compagnie, fis un contournement, et, par une bonne chance, je suis arrivé derrière le buisson. J'ai mis mon fusil en action et éliminé deux de ces mitrailleurs allemand. Cela a terminé leur action. Les autres Allemands ne pouvaient pas supporter autant d'agitation. Les Boches se sont rendus, et je les ai emmenés dans nos tranchées en tant que prisonniers »

Un autre héros est Benjamin Butler, un soldat à qui on a décerné la Croix de Guerre. Sa citation se lit comme suit : « Pour montrer le courage et la bravoure et se distinguer dans l'exécution des ordres lors de l'attaque de Sechault le , sous un gros bombardement et un mitraillage ». Butler a déclaré : « J'ai fait très peu. Pendant ce combat avec plusieurs autres, j'ai transporté des dépêches dans les tranchées de la première ligne du quartier général. Ils m'ont décoré, je suppose, parce que j'étais le seul à avoir la chance d'échapper à l'élimination »[23].

Une mémoire toujours présente

Distinghished service medal décernée à Mariano Goybet par le président des États-Unis pour sa conduite lors de la Première Guerre mondiale de la 157e Division (Red Hand) qui comprenait les 371e et 372e R.I. US

Les unités de la Garde nationale du Connecticut, du Maryland, du Massachusetts, de l'Ohio, du Tennessee et du District de Columbia qui avaient été organisées dans les années 1880 constituaient le 372e régiment d'infanterie, organisé en 1917. À son arrivée en France, le 372e était également attaché aux divisions de l'armée française pour s'entraîner avant d'être affecté à une division - la célèbre 157e division d'infanterie française Red Hand - et a participé à la Meuse-Argonne, à la Lorraine et aux campagnes d'Alsace. Les membres du régiment ont eu l'honneur de ne jamais se rendre ou de se retirer, et leur participation à l'avance de Meuse-Argonne a été décisive pour mettre fin à la guerre après que les membres du 372e aient été crédités de prendre près de 600 prisonniers et de conserver de grandes quantités de fournitures d'ingénierie et de munition d'artillerie.Pour ses actions pendant la Meuse-Argonne, le régiment a reçu la Croix de Guerre avec Palme. Bien que le régiment ait été désactivé après la Seconde Guerre mondiale, le 372e est perpétué par le 237e Bataillon de soutien de la Garde nationale de l'Ohio et le 372e bataillon de la police militaire du district de Columbia (Red Hand)[24].

Notes et références

  1. Historique du 333e régiment d'infanterie. Guerre de 1914-1918, Belley, Impr. Louis Chaduc ; libr. F. Montbarbon, , 72 p., p42, lire en ligne sur Gallica
  2. Emmet J. Scott, Histoire officielle American negro in the World war, Homewood Press, 1919. Chapitre sur les 372e RĂ©giment et 157e Division
  3. Les unités de gardes nationaux qui sont le noyau du 372e régiment sont composées des plus vieux bataillons de noirs dans le pays avec des racines qui remontent jusqu’à la guerre de Sécession. Les troupes Afro-américaines assuraient la défense du Capitole car considérées comme loyales
  4. Chester D. Heywood, Negro Combat Troops in the World War. The story of the 371 St Infantry, Éditeur Worcester, Mass : Commonwealth Press, 1929, p. 57
  5. Mairie de Château-Thierry, base monument du 372e US régiment
  6. Ce régiment fait partie des unités « de couleur » rattachées à des unités coloniales françaises. Il a combattu vaillamment dans l'offensive Meuse-Argonne, en étant rattaché à la 161e division française. Il a attaqué derrière un barrage d'artillerie, s'est emparé des tranchées allemandes et a repris le village de Ripont. Le 29 septembre, le régiment a pris d'assaut de puissantes positions ennemies et libéré la commune de Séchault. En dépit de lourdes pertes en vies humaines, le 369e, appelé « Les combattants de l'enfer » par les Français et les Allemands, a continué sans relâche l'attaque à l'aube. Assailli par des mitrailleuses ennemies, ils ont chargé dans la forêt au nord-est de Séchault, contournant et écrasant les positions des mitrailleuses ennemies. L'élan du « Let's Go ! » et l'esprit de lutte indomptable du 369e d'infanterie ont été illustrés tout au long de la bataille. Leur initiative, leur leadership et leur bravoure ont été décorés par la Croix de guerre française remise au régiment. Ils sont à l'origine du Ragtime Ancêtre du jazz. Le Lieutenant James Reese s’était porté volontaire avec ses 99 musiciens du Clef Club de New-York. L’orchestre du 369e jouait sur le pont de l’USS Pocahontas, lorsque le navire transportant le régiment entra dans la rade de Brest le 26 décembre 1917.
  7. Byron Farwell, Over there New York, W, W, Norton and co, 1999, p. 149
  8. American Patriots, The story of Blacks in the military from the revolution to Desert Storm, Gail Buckley Random House New York, 2001, p. 366
  9. Chester D. Heywood, Negro Combat Troops in the World War. The story of the 371 St Infantry, Éditeur Worcester, Mass : Commonwealth Press, 1929, p. 87-88
  10. (en) Chester D. Heywood, Negro combat troops in the world war, , p. 302
  11. Emmet J Scott, Scott'Official History of the American Negro in the world war, 1919, p. 243
  12. Emmet J. Scott, Scott'Official History of the American Negro in the world war, 1919]
  13. Ebony doughboys 93rd Infantry Division
  14. Mairie de Château-Thierry, base monument du 371e US régiment, Dossier monument du 371e régiment US
  15. Louis Chaduc, Histoire du 333e régiment d'infanterie, Impression 1914-1918, libr. F, Montbarbon (Belley), 1921, p. 42
  16. Emmet J. Scott, Scott'Official History of the American Negro in the world war, Chicago Homewood press, 1919, p. 239-240
  17. Le 28 septembre, le gĂ©nĂ©ral Mariano Goybet commandant la 157e division d'infanterie Française, a lancĂ© ses troupes dans l'offensive Meuse-Argonne. Il a rompu le front devant Monthois. Un seul rĂ©giment Ă©tait Français, le 333e. Deux de ses rĂ©giments (les 371e et 372e rĂ©giments d'infanterie amĂ©ricains) Ă©taient composĂ©s d'Afro-AmĂ©ricains. Dans ses neuf premiers jours de combats dans le secteur de Meuse-Argonne, le 372e rĂ©giment peut ĂŞtre crĂ©ditĂ© d'avoir progressĂ© de 8 kilomètres dans une dĂ©fense très organisĂ©e. Dans le processus, il a fait prisonniers 600 Allemands, capturĂ© 15 canons lourds, 20 minenwerfers et environ 150 mitrailleuses, ainsi qu'une quantitĂ© Ă©norme de matĂ©riel d'ingĂ©nierie et de munitions d'artillerie. Le 372e a jouĂ© un rĂ´le clĂ© dans l'offensive Meuse-Argonne et subi des pertes de 500 hommes tuĂ©s, blessĂ©s ou gazĂ©s dans l'action. Ils se sont battus vaillamment Ă  Verdun, Bussy Ferme (oĂą tous les officiers de la compagnie ont Ă©tĂ© tuĂ©s ou blessĂ©s, et SĂ©chault. Il a ensuite dĂ©bordĂ© les lignes et a participĂ© Ă  l’offensive en Champagne.
    Le 371e dans l'offensive Meuse-Argonne a pris la cote 188, Bussy Ferme, Ardeuil-et-Montfauxelles et Trières Ferme près de Monthois. Le rĂ©giment a capturĂ© de nombreux prisonniers allemands, 47 mitrailleuses, 8 engins de tranchĂ©es, 3 pièces de campagne de 77 mm, un dĂ©pĂ´t de munitions, de nombreux wagons et des quantitĂ©s Ă©normes de matĂ©riel. Il a abattu trois avions allemands au fusil et Ă  la mitrailleuse lors de l'avance. Pendant les combats entre le 28 septembre et le 6 octobre 1918, les pertes, pour la plupart dans les trois premiers jours, ont Ă©tĂ© de 1 065 sur 2 384 soldats effectivement engagĂ©s. Le caporal Freddie Stowers s'est particulièrement distinguĂ© Ă  l’assaut de la cote 188 près de Bussy ferme.
  18. Le 28 septembre, le général Mariano Goybet commandant la 157e division d'infanterie française, a lancé ses troupes dans l'offensive Meuse-Argonne. Il a rompu le front devant Monthois. Deux de ses régiments (les 371e et 372e régiments d'infanterie américains) étaient composés d'Afro-Américains. Ils étaient épaulés par le 333erégiment d'infanterie français.
  19. Chester D. Heywood, Negro Combat Troops in the World War. The story of the 371 St Infantry, Éditeur Worcester, Mass : Commonwealth Press, 1929, p. 87
  20. Emmet J. Scott, Scott'Official History of the American Negro in the world war, 1919, p. 241
  21. Discours américain de l'ancien Président Theodore Roosevelt à Carnegie Hall, New York (traduction Henri Goybet), 2 novembre 1918 sur la part des troupes Noires dans la Guerre, extrait du livre de Scott.
  22. (en) « Freddie Stowers, Corporal, United States Army »
  23. Emmet J. Scott, Scott'Offficial History of the American Negro in the world war, 1919, p. 250
  24. Spotlight on: African-American History, 27 février 2017, National Guard, par SSG Michelle Gonzalez

Voir aussi

Bibliographie

  • AFGG, vol. 2, t. 10 : Ordres de bataille des grandes unitĂ©s : divisions d'infanterie, divisions de cavalerie, , 1092 p. (lire en ligne).
  • Emmet J. Scott, Scott'Official History of the American Negro in the world war, Chicago Homewood press, 1919.
  • Chester D. Heywood, Negro Combat Troops in the World War. The story of the 371 St Infantry, Worcester, Mass : Commonwealth Press, 1929.
  • Historique du 333e rĂ©giment d'infanterie. Guerre de 1914-1918, Belley, Impr. Louis Chaduc ; libr. F. Montbarbon, , 72 p., lire en ligne sur Gallica.

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