ĂŽle de l'Ascension
L'île de l'Ascension[2], Ascension Island en anglais, est une île du milieu inter-tropical de l'océan Atlantique sud.
(ĂŽle de l')Ascension Ascension Island (en) | |||
Carte de l'île. | |||
GĂ©ographie | |||
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Pays | Royaume-Uni | ||
Localisation | Océan Atlantique | ||
Coordonnées | 7° 57′ S, 14° 22′ O | ||
Superficie | 91 km2 | ||
Point culminant | Green Mountain, surnommée the Peak (le pic)[1] (859 m) |
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Géologie | île volcanique | ||
Administration | |||
territoire britannique d'outre-mer | Sainte-Hélène, Ascension et Tristan da Cunha | ||
DĂ©mographie | |||
Population | 880 hab. (2018) | ||
Densité | 9,67 hab./km2 | ||
Plus grande ville | Georgetown | ||
Autres informations | |||
Fuseau horaire | UTC±00:00 | ||
Site officiel | www.ascension.gov.ac | ||
Géolocalisation sur la carte : océan Atlantique
Géolocalisation sur la carte : Sainte-Hélène, Ascension et Tristan da Cunha
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île du Royaume-Uni | |||
Elle est ainsi située juste au nord du 8e parallèle de l'hémisphère austral, entre :
- l'Afrique (à 1 538 kilomètres au sud-ouest de Grand Cess, sur la côte méridionale du Liberia ; et à 3 042,44 km et moins d'un degré de parallèle au nord de la capitale de l'Angola, Luanda, si l'on suit vers l'Est les 7e et 8e parallèles[3])
- et l'Amérique du Sud (à 2 247 km à l'est de Ponta de Pedras, dans l'État de Pernambouc au Brésil).
Elle fait partie du territoire britannique d'outre-mer de Sainte-Hélène, Ascension et Tristan da Cunha, et constitue ainsi l'un des treize territoires off shore de la couronne[4]. Sa capitale est Georgetown.
GĂ©ographie
L'île est la partie émergée d'un immense volcan sur la dorsale médio-atlantique, dont la base, par 3 200 m de fond, fait 60 km de diamètre et culmine à 859 mètres au-dessus du niveau de la mer, à la Green Mountain également appelée The Peak. Ce sommet date d'1,2 million d'années[5].
Climat
Bien que située en pleine zone humide intertropicale, elle est très sèche et possède un climat de désert chaud de type BWh, selon la classification de Köppen.
Histoire
(L')Ascension est découverte en 1501 par l'explorateur luso-galicien João da Nova.
« Redécouverte » le jour de l'Ascension de 1503 par le Portugais Afonso de Albuquerque, celui-ci lui donne alors le nom de cette fête religieuse chrétienne de printemps boréal.
De retour en 1699 d'un voyage d'exploration vers la Nouvelle Hollande (partie alors connue de l'actuelle Australie), l'Anglais William Dampier échoue son navire Roebuck sur l'île.
Celle-ci demeure inhabitée d'êtres humains même autochtones[4] jusqu'au , peu après que l'empereur déchu des Français Napoléon Bonaparte, contraint à l'exil, est arrivé sur l'île "voisine" de Sainte-Hélène plus au sud (le , juste une semaine plus tôt). Les Britanniques établissent alors une petite garnison sur Ascension, puis en revendiquent la possession afin de prévenir tout risque d'évasion de leur prisonnier.
Ses gouverneurs sont des militaires anglais (Cuppaje dès 1815, les major Campbell en 1821, colonel Nicolls en 1824, capitaine Bates en 1828, 1831), accompagnés d'une petite garnison de quelques centaines d'hommes, et de quelques femmes. L'eau douce, rare, est transportée à dos de mulet depuis le centre de l'île. La nourriture est constituée de volailles, et de tortues nombreuses à (re)venir pondre sur les plages[6].
Entre temps, après la mort de Napoléon B. à Sainte-Hélène début mai 1821, précisément du 18 au 28 janvier 1825, l'île est visitée par l'expédition française Duperrey, depuis son navire La Coquille, qui en décrit minutieusement la faune et la flore dans un ensemble désertique : « L’aspect de l'île de l'Ascension, pris de la rade, est celui de rochers noirs et brûlés, que le feu a calcinés, et que ne recouvre pas le moindre vestige de terre[7]. »
et de cĂ´tes de l'Ascension
(expédition Duperrey,
Sandy-Bay, janvier 1825 ;
dessin d'entre 1826 et 1830
attribué à Antoine Chazal ;
Archives nationales de France).
En 1831, le capitaine normand Charles-Prosper Costey (1804-1868) en dresse une carte manuscrite, assortie en pied d'instructions maritimes sur l'accès et le mouillage : « Cette île offre une excellente relâche aux bâtiments qui font leur retour de la mer des Indes. Le vent de SE y règne constamment. Le mouillage qui est dans le NO de l'Ile présente un fond de sable avec une bonne tenue, la brise venant de terre fait que la mer y est unie comme un lac[8]... »
Au dernier tiers du XIXe siècle puis au XXe, l'île connaît un « déclin » de fréquentation extérieure (humaine), du fait de l'ouverture successive des canaux de Suez en 1869 et de Panama en 1914, qui permettent de relier directement les océans Atlantique, Indien et Pacifique, sans devoir absolument contourner les caps de Bonne-Espérance et Horn.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis s'y accordent avec leurs "cousins" britanniques pour y construire un aérodrome militaire, très stratégique en plein Atlantique.
En 1982, l’île joue un rôle déterminant lors des opérations militaires de la guerre des Malouines, en constituant la principale base arrière britannique utilisable de l’Atlantique sud contre l'Argentine (missions « Black Buck »).
De nos jours, le gouverneur britannique de Sainte-Hélène continue d'administrer au nom de Sa Majesté Ascension Island[4] qui compte une petite communauté américaine (vivant sur sa base militaire), ainsi qu'une base SIGINT d'interception des communications dirigée par la branche civile du GCHQ britannique, la Composite Signals Organisation (CSO)[9].
Fin août 2008, le gouvernement de Londres a demandé une extension de ses droits souverains jusqu'à une distance de 350 milles nautiques (648 km), afin d'y opérer de la prospection d'éventuels hydrocarbures à forer, à la Commission des limites du plateau continental (CLPC) de l'ONU, qui devait se prononcer à partir de mai 2009[4].
Environnement et Ă©cologie
En 1836, Charles Darwin visite l'île de l'Ascension et constate qu'il s'agit d'une île aride, dépourvue d'eau douce et d'arbres. Il pense que le reboisement serait le seul moyen de développer l'île. En 1843, le botaniste et explorateur Joseph Hooker visite Ascension. En 1847, Hooker, avec les encouragements de Darwin, informe la Royal Navy qu'avec l'aide des Jardins botaniques royaux de Kew, ils devraient instaurer un plan à long terme du transport d'arbres de Londres vers l'île de l'Ascension. Ces arbres plantés ont pour but de capturer plus de pluie et d'améliorer le sol, permettant à l'île relativement déserte de devenir un jardin. Ainsi, à partir de 1850, chaque année, les bateaux déposent un assortiment varié de plantes provenant de jardins botaniques en Argentine, en Europe et en Afrique du Sud. À la fin des années 1870, pins de Norfolk, eucalyptus, bambous et bananiers coexistent à profusion en une forêt tropicale luxuriante, mais artificielle, au plus haut point de l'île, à Green Mountain.
La zone pourrait receler des réserves d'hydrocarbures[4].
L'île a fait l'objet d'une invasion biologique par une espèce importée de fougère[10].
Les chats harets présents sur l’île étaient une grande menace pour les oiseaux. Une campagne d’éradication a été menée avec succès par la Royal Society for the Protection of Birds, jusqu’à 2006 et beaucoup d’espèces marines sont revenues[11]. Cependant, en 2016, la population de rats est en forte augmentation et commence à s'attaquer aux œufs et poussins de la sterne fuligineuse[12].
En 2019, le gouvernement de l'Ascension souhaite créer une aire marine protégée sur les 440 000 m2 de l'île. Le gouvernement britannique annonce participer à hauteur de 7 M£ afin de financer la protection de la zone, qui se fera principalement par surveillance satellitaire[13].
Infrastructures
L'île de l'Ascension possède un aéroport (code AITA : ASI) qui est conjointement géré par la Royal Air Force et l'US Air Force. Elle dispose également d'une des stations de suivi des lanceurs d'Arianespace après les stations GALLIOT (Guyane française) et NATAL (Brésil) tirés vers l'Est[14].
Population
La population est composée principalement de Saint-Hélénais, ainsi que d'Américains et de Britanniques[15].
En 1998, il y avait 1 122 habitants. En 2004, la population de l'île n'était plus que de 950 habitants. En 2016, il n'y avait plus que 806 habitants. En 2018, on comptait 880 habitants[15]. Début 2020, on compte 806 habitants[16].
Références
- « Green Mountain », sur Spectacular Mountains (consulté le ).
- (fr) Commission nationale de toponymie, conseil national de l'information géographique, Pays, territoires et villes du monde juillet 2021, , 34 p. (présentation en ligne, lire en ligne), p. 27.
- https://www.distance.to/Luanda,AGO/Georgetown-(Ascension-island).
- Roche 2008.
- « Volcan Ascension », sur http://www.activolcans.info (consulté le ).
- Y, « L’ÎLE DE L’ASCENSION EN 1829 », Revue des Deux Mondes (1829-1971), vol. 4,‎ , p. 1–11 (ISSN 0035-1962, lire en ligne, consulté le ).
- Louis-Isidore Duperrey, Voyage autour du monde exécuté par ordre du Roi sur la corvette de Sa Majesté "la Coquille", pendant les années 1822, 1823, 1824 et 1825, 1825-1830 (lire en ligne), p. 489.
- « Carte de l'Isle de l'Ascension dressée par le Capitaine Prosper Costey d'après les observations qu'il a faites sur les lieux et les documents qui lui ont été fournis par le gouverneur, le capitaine Bates », sur bibliotheque.bordeaux.fr (consulté le ).
- Campbell 2005, p. 17-24.
- Marris 2009
- Éradication des chats de l’île de l'Ascension
- (en) Sarah Knapton, « 'Rat explosion' threatens sooty terns on Ascension Island after cat cull », sur telegraph.co.uk, (consulté le ).
- (en) SARAH GIBBENS, « Largest marine protected area in Atlantic Ocean will soon be official », sur nationalgeographic.com, (consulté le ).
- « CSG les stations de poursuite », sur www.capcomespace.net (consulté le )
- « St Helena, Ascension, Tristan da Cunha profiles », sur bbc.com, (consulté le ).
- « Statistics St Hélène,Ascension, Tristan da Cunha », sur Statistics St Hélène,Ascension, Tristan da Cunha (consulté le )
Annexes
Bibliographie
- (en) Emma Marris, « The end of the invasion ? », Nature, no 459,‎ , p. 327-328 (DOI 10.1038/459327a)
- Marc Roche, « L'or noir d'Ascension fait rêver Londres », Le Monde,‎ (lire en ligne)
- L'île de l'Ascension apparaît dans le récit autobiographique de Bernard Moitessier, Vagabond des Mers du Sud, 1960
- Rapport IC 2000 (Interception Capabilities 2000) : Surveillance électronique planétaire (trad. Duncan Campbell), Paris, Éditions Allia, publié par le STOA pour le Parlement européen,
- L'île de l'Ascension apparaît dans le roman Le Cri de Nicolas Beuglet, prix du Roman populaire (Elven) 2017.
Articles connexes
- Liste des phares dans l'ĂŽle de l'Ascension
- Opération Black Buck
- Sainte-Hélène, Ascension et Tristan da Cunha (territoire britannique d'outre-mer)
- Invasion (Ă©cologie)
- Anogramma ascensionis (fougère endémique)
- Johngarthia lagostoma (crabe terrestre)
- Leendert Hasenbosch
Liens externes
- (en) Site officiel
- Ressource relative à la géographie :
- (en + zh-Hans) Mindat.org
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :