Accueil🇫🇷Chercher

Énergie au Maroc

Le secteur de l’énergie au Maroc est dominé par les énergies fossiles, presque entièrement importées. Elles couvrent 90,6 % de la consommation d'énergie primaire du pays en 2019 (pétrole 56,7 %, charbon 30 %, gaz 3,9 %) et les énergies renouvelables contribuent pour 9,7 % (biomasse : 5,9 %, éolien et solaire : 3,4 %).

Énergie au Maroc
Image illustrative de l’article Énergie au Maroc
Centrale au charbon de Jorf Lasfar en 2012. Cette centrale a produit à elle seule 38 % de l'électricité du pays en 2019.
Bilan énergétique (2019)
Offre d'Ă©nergie primaire (TPES) 0,9 M tep
(39 PJ)
par agent énergétique pétrole : 56,7 %
charbon : 29,9 %
électricité : 4,2 %
gaz naturel : 4 %
Énergies renouvelables 3,8 %
Consommation totale (TFC) 0,7 M tep
(28,4 PJ)
par habitant 0 tep/hab.
(0,8 GJ/hab.)
par secteur ménages : 25,8 %
industrie : 19,9 %
transports : 38,3 %
services : 8,3 %
agriculture : 7,8 %
Électricité (2019)
Production 41,65 TWh
par filière thermique : 77,8 %
Ă©oliennes : 11,3 %
autres : 6,9 %
hydro : 4 %
Combustibles (2019 - PJ)
Production pétrole : 0.2
gaz naturel : 3
bois : 55
Commerce extérieur (2019 - PJ)
Importations électricité : 2
pétrole : 551
gaz naturel : 33
charbon : 279
Exportations électricité : 5
Sources
Agence internationale de l'Ă©nergie[1] - [2]
NB : dans le bilan énergétique, l'agent « bois » comprend l'ensemble biomasse-déchets

La production d'énergie au Maroc n'assure que 10,1 % des besoins du pays en 2019 ; elle est constituée à 96,5 % d'énergies renouvelables (biomasse et déchets 58,4 %, éolien et solaire 33,2 %, hydroélectricité 4,8 %).

La consommation d'Ă©nergie primaire par habitant au Maroc Ă©tait en 2019 de 25,5 GJ, soit seulement 32 % de la moyenne mondiale et 93 % de la moyenne africaine.

17,2% de l’énergie au Maroc est consommée sous forme d'électricité, dont 81 % est produite à partir des énergies fossiles (charbon 67,6 %, gaz 11,8 %, pétrole 1,5 %) et 18,8 % à partir des énergies renouvelables (hydraulique 3,2 %, éolien 11,6 %, solaire 4 %), qui se développent rapidement (l'éolien est passé de 2,8 % en 2010 à 11,6 % en 2019) grâce au soutien de l'État, qui s'est donné l'objectif de porter leur part dans la puissance installée à 52 % en 2030. Le Maroc envisage de construire des centrales nucléaires.

Les Ă©missions de CO2 s'Ă©lèvent Ă  1,81 t CO2 par habitant en 2019, correspondant Ă  41 % de la moyenne mondiale mais supĂ©rieures de 87 % Ă  la moyenne africaine.

Vue d'ensemble

Principaux indicateurs de l'Ă©nergie au Maroc[1]
Population
[2]
Consom.
Ă©nergie
primaire
Production Import.
nette
Consom.
Ă©lectr.
Émissions
CO2[2]
Année Million PJ PJ PJ TWh Mt CO2éq
199024,95319612728,9119,65
200028,954615741614,1129,54
201032,117158068625,1046,38
201132,537717473627,0750,74
201232,987827181129,1552,22
201333,457847778229,7251,64
201433,927967481830,9353,54
201534,388167678430,6754,93
201635,38197977731,6455,3
201735,78577881533,0258,1
201836,08668783433,0558,9
201936,5932948613465,9
variation
1990-2019
+46 %+192 %+54 %+216 %+282 %+235 %

Ressources primaires

Production d'Ă©nergie primaire au Maroc par source (PJ)
Source 1990 % 2000 % 2010 % 2015 2019 % 2019 var.
2019/1990
Charbon12,320,30,71,30 %-100 %
PĂ©trole0,61,00,50,90,40,50,20,20,2 %-71 %
Gaz naturel1,83,01,62,81,92,32,83,13,3 %+73 %
Total fossiles14,724,32,85,02,32,83,03,33,5 %-78 %
Hydraulique4,47,22,64,612,515,56,84,54,8 %+4 %
Biomasse-déchets41,568,551,090,063,278,757,355,058,4 %+32 %
Éolien, solaire0,20,42,43,09,131,333,2 %ns
Total EnR45,975,753,895,078,097,273,290,896,5 %+98 %
Total60,710056,610080,310076,294,1100 %+55 %
Source des données : Agence internationale de l'énergie[1]

Charbon

Une mine de charbon a Ă©tĂ© exploitĂ©e Ă  Jerada et Hassi Blal, au nord-est du pays près de la frontière algĂ©rienne, par Charbonnages du Maroc Jerada de 1936 Ă  2000. Mais en 2015 encore, un millier de mineurs clandestins creusent des puits en quĂŞte d’anthracite, Ă  des profondeurs qui atteignent les 80 mètres. Plusieurs morts sont enregistrĂ©es chaque annĂ©e dans ces mines clandestines et les malades pulmonaires sont si nombreux qu'une unitĂ© mĂ©dicale spĂ©cialisĂ©e dans la prise en charge des silicotiques est en construction pour les 6 000 patients atteints de silicose[3].

Le charbon utilisé au Maroc, à 99,7 % pour la production d'électricité et 0,3 % dans l'industrie, était importé à 100 % en 2019[1].

PĂ©trole

En 2019, les produits pĂ©troliers Ă©taient entièrement importĂ©s : 551 PJ ; après dĂ©duction des soutes internationales, la consommation intĂ©rieure brute s'Ă©levait Ă  528 PJ, rĂ©partie en 1,3 % pour la production d'Ă©lectricitĂ©, 49 % pour les transports, 21 % pour le secteur rĂ©sidentiel, 15 % pour l'industrie, 8 % pour l'agriculture, 1,3 % pour le tertiaire et 4,3 % pour les usages non Ă©nergĂ©tiques (chimie)[1].

Le Maroc importe la totalitĂ© des produits pĂ©troliers qu'il consomme : en 2018, il a importĂ© 5,91 Mt de diesel, 2,59 Mt de GPL, 1,22 Mt de fioul, 0,67 Mt d'essence, 0,74 Mt de kĂ©rosène et 1,88 Mt d'autres produits pĂ©troliers[4].

Gisements de pétrole de schiste au Maroc, USGS, 2005.

Selon le Conseil mondial de l'Ă©nergie, les rĂ©serves prouvĂ©es de pĂ©trole de schiste au Maroc Ă©taient estimĂ©es en 2013 Ă  53 Gbl (milliards de barils)[5]. Les principaux gisements sont situĂ©s Ă  Timahdit dans le Moyen Atlas et Tarfaya dans le sud[6]. Un premier gisement avait Ă©tĂ© dĂ©couvert Ă  Tanger dans les annĂ©es 1930, et les grands gisements de Timahdit et Tarfaya ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes Ă  la fin des annĂ©es 1960 ; ils ont Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©s de façon approfondie ; les rĂ©serves suffiraient Ă  couvrir les besoins du Maroc pendant 800 ans. L'ascension des prix pĂ©troliers pendant les annĂ©es 1980 et 1990 a amenĂ© des compagnies europĂ©ennes et nord-amĂ©ricaines Ă  explorer ces gisements et Ă  expĂ©rimenter leur exploitation ; plus de 2 200 tonnes de schistes bitumineux de Timahdit et Tarfaya ont Ă©tĂ© traitĂ©s dans des usines pilotes aux États-Unis, en Europe, au Canada et au Japon. Une usine pilote a Ă©tĂ© construite au Maroc et a traitĂ© 2 500 tonnes de schistes bitumineux de Timahdit de 1983 Ă  1986, et des Ă©tudes ont Ă©tĂ© menĂ©es pour bâtir des usines de 50 000 bl/j (barils par jour) Ă  Timahdit et Tarfaya, mais la chute des prix pĂ©troliers au milieu des annĂ©es 1980 a stoppĂ© ces projets. L'intĂ©rĂŞt pour ces projets est revenu avec la hausse des prix des annĂ©es 2000 ; l'Office National des Hydrocarbures et des Mines (ONHYM) a conclu en 2009 un accord avec Petrobras et Total pour explorer Timahdit et Tarfaya et un autre avec San Leon Energy Plc pour tester la fracturation hydraulique Ă  Tarfaya[7].

Le Maroc avait en 2014 deux raffineries dont la capacitĂ© de distillation de pĂ©trole brut Ă©tait de 155 000 barils/jour[8]. La sociĂ©tĂ© Samir (entreprise marocaine), en difficultĂ©s financières, a cessĂ© en l'activitĂ© de sa raffinerie de MohammĂ©dia, la seule du Maroc, et a Ă©tĂ© mise en liquidation judiciaire le [9].

Afriquia, filiale d'Akwa Group, est le principal distributeur marocain de carburants avec 490 stations-service et une part de marché de 39 %[10].

Gaz naturel

Gazoduc Maghreb–Europe (en jaune).

Le gaz importé représente 91,4 % de l'approvisionnement du pays en gaz en 2019, qui est utilisé à 91 % pour la production d'électricité et 8 % dans l'industrie[1].

Le gazoduc Maghreb-Europe, qui achemine le gaz algérien de Hassi R'Mel à Cordoue en Espagne, traverse le Maroc, dont la rémunération pour ce transit est un péage annuel sous forme de gaz. La propriété de la section marocaine du gazoduc sera transférée de l'Algérie au Maroc en 2021[8].

Un appel d'offres est prĂ©vu pour la fin 2019 afin d'attribuer un projet de terminal mĂ©thanier de 4,5 milliards de dollars, incluant une centrale Ă  cycle combinĂ© de 2,4 GW Ă  Jorf Lasfar ; ce terminal permettrait d'importer 247 Gm3 de gaz naturel liquĂ©fiĂ© Ă  partir de 2025[8].

Selon l'U.S. Energy Information Administration, les réserves techniquement récupérables de gaz de schiste du Maroc sont estimées à 20 trillions de pieds cubes (566 milliards de mètres cubes), dont 17 dans le bassin de Tindouf (dont 8 au Sahara occidental) et 3 dans celui de Tadla[11].

Le projet de gazoduc Afrique Atlantique, dont l'Ă©tude faisabilitĂ© a Ă©tĂ© lancĂ©e par un protocole d'accord signĂ© entre le Maroc et le NigĂ©ria en [12], a Ă©tĂ© confirmĂ© le par la signature d'un accord de coopĂ©ration, lors d'une visite au Maroc du prĂ©sident du Nigeria, Muhammadu Buhari. Ce gazoduc serait une extension vers le Maroc du gazoduc ouest-africain (GOA), en fonctionnement depuis 2010, qui relie les zones gazières du sud du Nigeria au BĂ©nin, au Togo et au Ghana ; il pourrait ensuite rejoindre l’Europe. Il mesurerait environ 5 660 km et sa construction se ferait en plusieurs phases au cours des 25 prochaines annĂ©es[13].

Uranium

Le Maroc dispose de rĂ©serves de phosphates estimĂ©es Ă  50 Gt (milliards de tonnes), soit 72 % des rĂ©serves mondiales[14]. Ces gisements marocains contiennent environ 6,9 MtU (millions de tonnes d'uranium contenu). Ils pourraient produire environ 1 000 tU/an comme sous-produits du phosphate. Cette ressource d'uranium Ă©tait utilisĂ©e jusqu'aux annĂ©es 1990 aux États-Unis, puis a Ă©tĂ© abandonnĂ©e pour cause de compĂ©titivitĂ© insuffisante, mais la remontĂ©e des prix du marchĂ© mondial de l'uranium la remet Ă  l'ordre du jour[15].

Consommation intérieure brute d'énergie primaire

Consommation intérieure brute d'énergie primaire au Maroc par source (PJ)
Source 1990 % 2000 % 2010 % 2015 2019 % 2019 var.
2019/1990
Charbon47,514,9110,924,0116,916,3186,1279,130,0 %+488 %
PĂ©trole223,470,0286,762,1482,167,4496,3528,656,7 %+137 %
Gaz naturel1,80,61,60,323,93,342,536,63,9 %+1921 %
Total fossiles272,785,5399,286,5622,987,1724,9844,390,6 %+210 %
Hydraulique4,41,42,60,612,51,76,84,50,5 %+4 %
Biomasse-déchets41,513,051,011,063,28,857,355,05,9 %+32 %
Solaire, éolien, géoth.0,20,052,40,39,131,33,4 %ns
Total EnR45,914,453,811,778,010,973,290,89,7 %+98 %
Solde imp.électricité0,40,18,41,814,22,017,9-3,3-0,4 %ns
Total319,0100461,3100715,1100816,0931,7100 %+192 %
Source des données : Agence internationale de l'énergie[1]

La consommation d'Ă©nergie primaire par habitant au Maroc Ă©tait en 2019 de 25,5 GJ, soit seulement 32 % de la moyenne mondiale (79,1 GJ/hab) et 93 % de la moyenne africaine (27,4 GJ/hab)[2].

Consommation finale d'Ă©nergie

La consommation finale d'énergie au Maroc (après raffinage, transformation en électricité ou en chaleur de réseau, transport, etc) a évolué comme suit :

Consommation finale d'Ă©nergie au Maroc par source (PJ)
Source 1990 % 2000 % 2010 % 2015 2019 % 2019 var.
2019/1990
Charbon14,56,222,16,20,90,20,70,80,1 %-94 %
Produits pétroliers150,063,4237,866,5403,572,9462,7523,774,6 %+249 %
Gaz naturel1,80,81,60,41,90,32,83,10,4 %+70 %
Total fossiles166,370,4261,573,1406,373,4407,0527,675,2 %+217 %
Biomasse-déchets40,717,249,914,062,211,256,053,57,6 %+32 %
Électricité29,412,446,212,985,115,4107,8120,417,2 %+309 %
Total236,4100357,7100553,5100630,0701,6100 %+197 %
Source des données : Agence internationale de l'énergie[1]

La répartition par secteur de la consommation finale d'énergie a évolué comme suit :

Consommation finale d'Ă©nergie au Maroc par secteur (PJ)
Filière 1990 % 2000 % 2010 % 2015 2019 % 2019 var.
2019/1990
Industrie82,134,793,026,0122,222,1134,719,2 %+64 %
Transport54,423,0112,231,4186,433,7260,037,1 %+378 %
RĂ©sidentiel53,622,788,024,6138,425,0175,525,0 %+227 %
Tertiaire26,511,232,39,047,18,555,88,0 %+110 %
Agriculture11,24,720,15,637,36,753,07,6 %+375 %
Usages non énergétiques
(chimie)
8,63,612,13,422,24,022,63,2 %+163 %
Total236,4100357,7100553,5100630,0701,6100 %+197 %
Source des données : Agence internationale de l'énergie[1].

Secteur de l'électricité

L'Office National de l’Électricité et de l’Eau potable (ONEE)[16], né en 2012 du regroupement de l'Office national d'électricité créé en 1963 et de l’Office national de l'eau potable (ONEP) créé en 1972, était l'opérateur unique de la fourniture d'électricité au Maroc jusqu'à ce que la loi autorise les producteurs indépendants, à la fin des années 1990, puis que la Loi 13-09 sur les Énergies Renouvelables ouvre la voie à la construction de centrales éoliennes et solaires privées, sur appels d'offres. En 2019, l'ONEE ne couvre plus que 22 % de la demande (cf infra).

Production d'électricité

Production brute d'électricité au Maroc par source (TWh)
Source 1990 % 2000 % 2010 % 2015 2019 % 2019 var.
2019/1990
2020p
Charbon2,2123,08,7868,310,8745,617,1126,9064,6 %+1116 %27,20
PĂ©trole6,2064,43,3025,65,7224,02,210,822,0 %-87 %0,69
Gaz naturel2,9612,45,784,7011,3 %ns3,46
Total fossiles8,4187,312,0893,919,5582,025,1132,4177,8 %+286 %31,35
Hydraulique1,2212,70,725,63,6315,22,281,654,0 %+36 %1,29
Éolien0,060,50,662,82,524,7011,3 %ns4,59
Solaire photovoltaĂŻque0,390,9 %ns0,38
Solaire thermodynamique0,0061,192,8 %ns1,14
Total EnR1,2212,70,786,14,2918,04,817,9319,0 %+550 %7,40
Autres1,301,303,1 %ns1,30
Total9,6310012,8610023,8410031,2241,65100 %+333 %40,06
Source des données : Agence internationale de l'énergie[17]. 2020p : provisoire.

La demande d'Ă©lectricitĂ© en 2019 a atteint 38,85 TWh, en progression de 3,8 %, satisfaite par les sources suivantes :

Production nette et demande d'électricité en 2019
Source Production (GWh) % production % demande
Charbon26 90067,6 %69,2 %
PĂ©trole6161,5 %1,6 %
Gaz naturel4 69811,8 %12,1 %
Total combustibles fossiles32 21481,0 %82,9 %
Hydraulique1 2633,2 %3,3 %
Éolien4 63411,6 %11,9 %
Solaire1 5814,0 %4,1 %
Total Ă©nergies renouvelables7 47818,8 %19,2 %
Divers2650,7 %0,7 %
turbinage des STEP3911,0 %1,0 %
moins auxiliaires et consommations du pompage-568-1,4 %-1,5 %
Total production39 780100 %102,4 %
Importations5261,3 %1,4 %
Exportations-1 453-3,7 %-3,7 %
Total demande38 85397,7 %100 %
Source des données : ONEE[18]

NB : la principale différence entre les données de l'ONEE et celles de l'AIE est le traitement du pompage-turbinage : l'AIE inclut la production des centrales de pompage-turbinage dans la production hydraulique (ce qui conduit à une surévaluation de la production des EnR) alors que l'ONEE la compte à part, en bas de tableau, et en déduit la consommation du pompage, ce qui est conforme aux règles de comptabilisation des EnR généralement admises, par exemple dans l'Union européenne[19].

En 2021, la production Ă©lectrique atteint 41,26 TWh, dont 8,83 TWh par l'ONEE, qui n'assure donc que 21,4 % de la production ; le privĂ© contribue pour 78,6 %[20].

Le parc Ă©lectrique national atteignait 10 968 MW Ă  fin 2021[20] :

  • 1 770 MW de centrales hydroĂ©lectriques, soit 16,1 % (1 306 MW de centrales conventionnelles et une centrale de pompage-turbinage de 464 MW) ;
  • 6 901 MW de centrales thermiques (62,9 %) : 4 641 MW de centrales vapeur (charbon : 4 116 MW, fioul : 525 MW) ; 1 110 MW de turbines Ă  gaz ; 834 MW de cycles combinĂ©s gaz et 316 MW de moteurs Diesel ;
  • 1 466 MW d'Ă©oliennes (13,4 %) ;
  • 831 MW de solaire (7,6 %).

Centrales thermiques classiques

En 2019, les centrales thermiques ont produit 32 214 GWh, soit 81 % de la production nationale d'Ă©lectricitĂ© ; cette production est en forte croissance : +16,5 % par rapport Ă  2018 ; les centrales charbon ont le rĂ´le principal : 67,6 % de la production Ă©lectrique du pays, en progression de 26,5 %. La centrale de Jorf Lasfar a produit Ă  elle seule 38 % de l'Ă©lectricitĂ© marocaine[18].

Production des centrales thermiques en 2019[18]
Source Production (GWh) % production variation 2019/18
Jorf Lasfar15 12638,0 %+2,4 %
Safi (SAFIEC)8 08520,3 %+267 %
Mohammedia1 2933,3 %-27 %
Jerada2 3976,0 %-4,7 %
Total charbon26 90067,6 %+26,5 %
Énergie Ă©lectrique de Tahaddart2 1035,3 %-5,8 %
Ain BĂ©ni Mathar2 5946,5 %-12,5 %
Total cycles combinĂ©s gaz4 69811,8 %-9,6 %
Mohammedia2230,6 %-58 %
Turbines Ă  gaz Mohammadia (100 MW)830,2 %-29 %
Turbines Ă  gaz 33 et 20 MW190,05 %+155 %
Tantan460,1 %-73 %
Laayoune Diesel210,05 %-51 %
Usines autonomes1920,5 %+19 %
Total pétrole (fioul, gasoil)6161,5 %
Total production32 21481 %+16,5 %

La principale centrale est une centrale Ă  charbon construite dans la zone industrielle du port de Jorf Lasfar, Ă  20 km d'El Jadida, par la Jorf Lasfar Energy Company, fondĂ©e en 1997 et devenue depuis Taqa Morocco, filiale du groupe Taqa, holding d'Abu Dhabi. Sa capacitĂ© atteint 2 056 MW et elle brĂ»le 5,4 millions de tonnes de charbon par an ; l’extension en cours du terminal charbonnier permettra d'assurer un trafic de plus de 7 millions de tonnes par an, permettant l’augmentation des capacitĂ©s de production de la centrale[21] - [22].

La sociĂ©tĂ© Énergie Électrique de Tahaddart (EET), fondĂ©e en 2002, exploite la centrale Ă  cycle combinĂ© au gaz naturel de Tahaddart, mise en service en 2005[23] ; la centrale a une puissance de 384 MW et produit près de 9 % de l'Ă©lectricitĂ© du pays[24] ; le capital d’EET est dĂ©tenu Ă  hauteur de 48 % par l’ONEE, 32 % par Endesa GeneraciĂłn et 20 % par Siemens Project Ventures[25].

Les nouvelles centrales mises en service entre 2009 et 2015 sont[26] :

  • en 2009 : centrale Diesel de Tan Tan (116 MW), turbine Ă  gaz de Mohammedia (300 MW) et extension de la centrale Diesel de Dakhla (16,5 MW) ;
  • en 2010 : centrale thermo-solaire Ă  cycle combinĂ© intĂ©grĂ© d’Ain BĂ©ni Mathar (472 MW, dont 2 turbines Ă  gaz Alstom de 150,28 MW, une turbine Ă  vapeur Alstom de 172 MW et une centrale solaire thermodynamique Abengoa Ă  rĂ©flecteurs cylindro-paraboliques de 20 MW couvrant 88 hectares)[27] ;
  • 2012 : turbine Ă  gaz de Kenitra (315 MW);
  • 2014 : extension de la centrale de Jorf Lasfar de deux unitĂ©s (groupes 5 et 6 : 700 MW).

Les principaux projets pour la période 2016-2020 sont[26] :

  • 2016 : extension de la centrale Diesel de Dakhla par un cinquième groupe diesel (16,5 MW) et quatre groupes diesel Ă  la centrale de Laayoune (72 MW) ;
  • 2017 : extension de la centrale Ă  charbon de Jerrada (320 MW, chantier dĂ©marrĂ© en 2014) ;
  • 2018 : centrale Ă  charbon de Safi (2 groupes de 693 MW), pour laquelle le nouveau port de Safi et son quai charbonnier seront mis en service fin 2017 ; elle appartient Ă  Safi Energy Company dont les actionnaires sont Nareva, filiale du holding royal SociĂ©tĂ© nationale d'investissement, pour 35 %, GDF-Suez (35 %) et la japonais Mitsui (30 %)[28].

Le projet de centrale Ă  charbon de Nador (2 groupes de 693 MW) est programmĂ© pour satisfaire l’accroissement de la demande du pays en Ă©nergie Ă©lectrique au-delĂ  de 2020.

Projets nucléaires

Le Centre d’études nuclĂ©aires de la Maâmora a ouvert en 2003 dans la forĂŞt de Maâmora (communes de SalĂ© et KĂ©nitra), Ă  35 km de Rabat. Il dispose d'un rĂ©acteur nuclĂ©aire de recherche mis en exploitation en 2009[29]. Ce rĂ©acteur de type TRIGA d’une puissance de 2 mĂ©gawatts a Ă©tĂ© fourni par l'amĂ©ricain General Atomics[30]. Un groupe de 200 scientifiques, techniciens et ingĂ©nieurs travaillent en 2017 sur ce rĂ©acteur[31].

En 2006, le directeur de l'ONE, Younes Maamaar déclare que le Maroc a « besoin du nucléaire pour diversifier ses sources d'approvisionnement et satisfaire la croissance de sa consommation d'énergie », mais le ministre de l'énergie marocain, Mohammed Boutaleb, déclarait ensuite que Rabat n'avait pas l'intention de se doter d'une centrale nucléaire.

En , une délégation du groupe russe Atomstroyexport venait proposer à Rabat un réacteur de type VVER-1000, beaucoup moins coûteux que les réacteurs français ou américains ; le site de la future centrale, lui, semblait acquis : Sidi Boulbra, entre Safi et Essaouira, sur la côte Atlantique[32].

Le Maroc a signé en 2010 avec la France un accord sur le développement de l'énergie nucléaire. Le gouvernement comptait en 2014 lancer des appels d'offres en vue de la réalisation de sa première centrale nucléaire à usage d'électricité prévue entre 2022 et 2024[33].

Le , le gouvernement a approuvé un projet de décret portant sur la création de l'agence de sûreté et de sécurité nucléaires et radiologiques[34].

En , un groupe d'experts de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) est venu au Maroc pour procéder à une évaluation globale des capacités nationales nécessaires à un programme électronucléaire ; un communiqué du ministère de l'Énergie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement a précisé que cette mission intervient conformément à la stratégie énergétique nationale qui considère l'électronucléaire comme une option alternative à long terme[35].

En , le rapport de cette mission a jugé conforme aux standards internationaux le cadre législatif nucléaire marocain ; les travaux de cette mission ont été menés en partenariat avec les membres du Comité de réflexion sur l'électronucléaire et le dessalement de l'eau de mer (CRED), instauré en 2009 par le ministère de l'Énergie, des mines, de l'eau et de l'environnement[36].

En , le ministre de l’énergie et des mines, Abdelkader Amara a démenti l’information selon laquelle les travaux de construction de la première centrale nucléaire marocaine avaient commencé à Sidi Boulbra. Cependant, les autorités ont bien entamé une réflexion sur l’inclusion du nucléaire dans le mix énergétique du Maroc à moyen ou long terme. Grâce à ses réserves de phosphates, les plus importantes au monde, le royaume pourrait tirer sur place de la roche de l'uranium afin de sécuriser son approvisionnement ; le gouvernement garde le nucléaire civil comme une option possible de son mix énergétique d’ici 2030[37].

La crise énergétique mondiale de 2021-2022 remet les projets nucléaires à l'ordre du jour[38].

Énergies renouvelables

L' Office National de l’Électricite (ONE) prĂ©voit de porter la part des Ă©nergies solaire et Ă©olienne Ă  52 % de la demande en 2030 contre 14 % en 2018. En 2018, la puissance installĂ©e des installations solaires a plus que triplĂ©, Ă  711 MW, et celle de l'Ă©olien a progressĂ© de 36 % Ă  1 220 MW ; la production Ă©olienne atteint 3,8 TWh, faisant du Maroc le deuxième producteur d'Ă©lectricitĂ© Ă©olienne d'Afrique derrière l'Afrique du sud[8].

Le Maroc a adoptĂ© en 2016 une stratĂ©gie nationale de dĂ©veloppement durable (SNDD) qui fixe des objectifs ambitieux : 5 000 MW de solaire en 2030, passage de la capacitĂ© Ă©olienne de 280 MW en 2010 Ă  2 000 MW en 2020, soit 14 % de la capacitĂ© Ă©lectrique totale, dĂ©veloppement de l'utilisation des dĂ©chets[39].

D’ici 2030, le Maroc s'est fixé un programme de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Cette stratégie se décline dans les différentes filières des énergies renouvelables : éolienne, solaire et hydroélectrique. Le Maroc importe 95 % de l’énergie consommée, et la production d’hydrocarbures dans le royaume est presque nulle. Cette situation l’a poussé à se lancer dans un programme de développement des énergies renouvelables et de diversification énergétique afin de ne plus dépendre essentiellement des combustibles fossiles[40].

Le plan vert marocain repose sur le développement des énergies éolienne, solaire et hydraulique ainsi que sur la réduction des subventions accordées aux carburants fossiles. Il envisage d’ici 2020 de porter à 42 % la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique du royaume, puis à 52 % d’ici 2030. En 2016 cette part atteint 26 %[41].

Sur 3 500 km de zones cĂ´tières le Maroc dispose d'importants gisements d'Ă©nergies renouvelables, aussi bien pour le solaire que pour l'Ă©olien. L'irradiation solaire moyenne est estimĂ©e Ă  5 kWh/m2 par jour et le potentiel Ă©olien Ă  plus de 6 000 MW grâce Ă  des technologies de plus en plus compĂ©titives[41].

Les objectifs que le Maroc avait fixĂ© en termes d'Ă©nergies renouvelables pourraient ĂŞtre atteints dans les dĂ©lais prĂ©vus ; ses capacitĂ©s de production ne cessent d'augmenter ; la diminution des investissements dans les Ă©nergies vertes en 2016 relevĂ©e dans le dernier rapport du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) s'explique par la baisse des coĂ»ts des technologies en question[41].

Hydroélectricité
RĂ©servoir d'Al Wahda (d), 2011 (NASA).

La production hydroĂ©lectrique du Maroc Ă©tait de TWh en 2021, loin derrière la Zambie : 15 TWh et le Mozambique : 15 TWh. La puissance installĂ©e des centrales hydroĂ©lectriques du Maroc totalisait 1 770 MW fin 2021, soit 4,6 % du total africain, au 10e rang en Afrique, loin derrière l'Éthiopie (4 074 MW) et l'Angola (3 836 MW) ; 26 % de cette puissance est constituĂ©e de centrales de pompage-turbinage : 465 MW (14 % du total africain)[42].

En 2020, le projet de pompage-turbinage d'Abdelmoumen (350 MW) atteint un taux d'achèvement de 40 % et sa mise en service Ă©tait prĂ©vue au premier semestre 2022. Le projet de pompage-turbinage d'Ifahsa (300 MW), en construction, Ă©tait attendu pour 2025[43]. En mars 2022, le projet d'Abdelmoumen est citĂ© comme « un autre mĂ©ga projet ENR en retard ». Il est situĂ© Ă  environ 70 km au Nord-Est de la ville d’Agadir, dans la province de Taroudant. Sa centrale est Ă©quipĂ©e de deux groupes rĂ©versibles pompe-turbine Francis de 175 MW chacun, sous une hauteur de chute de 540 m avec un dĂ©bit de 36 m3/s par groupe[44].

Le Maroc s'est donnĂ© l'objectif d'atteindre 2 000 MW en 2031[45].

La plupart des centrales marocaines font partie de l'aménagement du fleuve Oum Errabiâ et de ses affluents.

Bassin supérieur de la STEP d'Afourer, 2012.
Schéma de la STEP d'Afourer (UR1 et 2 = usines réversibles).

La STEP d'Afourer est la première centrale de pompage-turbinage marocaine. Elle pompe les eaux de son bassin inférieur vers son bassin supérieur pendant les heures creuses, puis les turbine pendant les heures de pointe de demande. Son schéma de fonctionnement est complexe car il s'articule avec une centrale existante (1953) alimentée par le barrage Aït Ouarda.

Les principales centrales marocaines sont, par ordre chronologique :

Principales centrales hydroélectriques au Maroc
Centrale Rivière Localité Province Mise en service Puissance
(MW)
Production moyenne
(GWh)
Hauteur de chute
Imfout[46]Oum ErrabiâSettat194732
Daourat[46] - [47]Oum ErrabiâSettatSettat195017
Afourer I[46]El AbidAfourerBéni Mellal-Khénifra195184350
Bin el Ouidane[46] - [48]El Abid, affluent de l'Oum ErrabiâAzilalBéni-Mellal1953135287106
Mohamed VMoulouyaZaĂŻoNador1967238548
Idriss Ier[46] - [49]Oued Inaouen, affluent du SebouTazaFès-Meknès197840
Oued El Makhazine[46]Oum ErrabiâOued El MakhazineKénitra197936
Al Massira[46] - [50]Oum ErrabiâDouar Oulad AissaSettat1980128221
Allal el Fassi[46] - [51]SebouFes-Boulemane1994240220
barrage Al Wahda (d)article Vikidia[46] - [52] - [53]OuarghaOuezzaneFès-Meknès1997-9824040062
STEP d'Afourer[54]El AbidAfourerTadla-Azilal2004465700
Tanafnit El Borj[26]Oum ErrabiâTanafnitKhénifra2009-1040

Projets[26] :

  • La station de transfert d’énergie par pompage (STEP) d’Abdelmoumen, Ă  environ 70 km au Nord-Est de la ville d'Agadir dans la province de Taroudant, d’une puissance de 350 MW, est la deuxième STEP Ă  rĂ©aliser après celle d’Afourer (464 MW). Elle sera situĂ©e en queue de retenue du barrage Abdelmoumen. Le coĂ»t du projet est estimĂ© Ă  2 400 millions MAD pour une mise en service en 2021[55].
  • Le projet du complexe hydroĂ©lectrique d’El Menzel (125 MW), sur le fleuve Sebou, Ă  45 km environ au sud-est de la ville de Sefrou, a Ă©tĂ© conçu initialement pour utiliser les apports intermĂ©diaires entre le barrage de M’Dez et celui de AĂŻn Timedrine. Le coĂ»t du projet Ă©tait estimĂ© Ă  2 130 millions MAD, pour une mise en service prĂ©vue en 2020. Mais en , l'ONEE a dĂ©cidĂ© d'y dĂ©velopper une Station de transfert d’énergie par pompage[56].
  • L’Office national de l’électricitĂ© et de l’eau potable (ONEE) a lancĂ© des Ă©tudes dĂ©taillĂ©es de deux nouvelles STEP : El Menzel II (300 MW), situĂ©e sur le haut Sebou Ă  35 km de Sefrou, et Ifahsa (300 MW) au nord du pays, en rive droite de l’Oued Laou, Ă  environ 14 kilomètres de la ville de Chefchaouen. En 2017 l’Office compte publier plusieurs appels d’offres portant sur la rĂ©alisation des Ă©tudes dĂ©taillĂ©es et spĂ©cifications techniques ainsi que sur les Ă©tudes gĂ©ologiques et gĂ©otechniques de ces deux STEP. El Menzel II et Ifahsa porteront Ă  4 le nombre de STEP au Maroc. L'objectif du plan vert est de porter la part des Ă©nergies renouvelables Ă  42 % de la puissance installĂ©e en 2020 et Ă  52 % en 2030, dont 12 % d’hydroĂ©lectricitĂ©[57].

Le Maroc prĂ©voit une capacitĂ© additionnelle de production d’électricitĂ© hydraulique de 1 330 MW d’ici 2030. En plus des STEP, l’ONEE compte dĂ©velopper des usines hydroĂ©lectriques conventionnelles, dont le complexe hydroĂ©lectrique de KhĂ©nifra (3 centrales : Imezdilfane, Taskdert et Tajemout pour une puissance globale projetĂ©e de 128 mĂ©gawatts)[57].

Éolien
Éoliennes au-dessus de Tanger MED, 2015.
Parc Ă©olien d'Amogdoul, Essaouira, 2007.

Le Maroc Ă©value son potentiel Ă©olien Ă  25 000 MW[58] pour l'Ă©olien terrestre et Ă  250 000 MW pour l'Ă©olien en mer[59].

L'Ă©olien a produit 4 592 GWh en 2020, soit 11,5 % de la production d'Ă©lectricitĂ© du pays[17].

La puissance installĂ©e Ă©olienne du Maroc atteint 1 788 MW en 2022, au 2e rang africain derrière l'Afrique du Sud (3 442 MW) et devant l'Égypte (1 702 MW). Les mises en service de 2022 se sont Ă©levĂ©es Ă  276 MW et celles de 2021 Ă  197 MW[60].

En 2021, le parc Ă©olien marocain atteint une puissance de 1 466 MW, soit 13,4 % de la puissance totale du parc Ă©lectrique marocain[20] ; en 2019, il a produit 11,6 % de l'Ă©lectricitĂ© du pays[18].

En 2017, le Maroc prend la 2e place en Afrique et au Moyen-Orient en termes de parc Ă©olien, avec une capacitĂ© installĂ©e estimĂ©e Ă  892 MW contre 1 500 MW pour l’Afrique du Sud[61].

Le Maroc possĂ©dait en 2016 une capacitĂ© Ă©olienne de 787 MW ; c'est la 3e du continent après l'Afrique du Sud et l'Égypte ; l'annĂ©e 2016 n'a vu aucune nouvelle mise en service[62].

Le Maroc a été pionnier dans le développement de l'énergie éolienne en Afrique, avec son premier parc éolien inauguré en 2000. Les régions privilégiées sont le nord (Tanger) et le sud (Tarfaya, Laâyoune).

En 2017, la commission rĂ©gionale d’investissement de Drâa-Tafilalet a adoptĂ© le projet de parc Ă©olien de Midelt, qui sera la plus grande installation Ă©olienne au Maroc après le mĂ©gaprojet de Tarfaya avec une capacitĂ© de production de 180 MW et sera mis en service en 2019. Ce projet contribuera au dĂ©veloppement de la rĂ©gion qui va Ă©galement abriter la centrale solaire de Midelt, le projet Noor Tafilalet Ă  Erfoud et Zagora et le projet Noor Atlas Ă  Boudnib, en plus d’autres projets hydroĂ©lectriques[63].

La société allemande Siemens a lancé en 2017 un projet de construction d’une usine de fabrication de pales pour éoliennes terrestres à Tanger[64].

La Compagnie Ă©olienne du DĂ©troit, filiale de Futuren (ex-Theolia), exploite les Ă©oliennes installĂ©es sur le site de Koudia El Baida (50 MW), le plus ancien parc Ă©olien du Maroc mis en service en 2000 par la Compagnie du Vent. Elle a signĂ© un contrat de partenariat avec l’Office national de l’électricitĂ© et de l’eau (ONEE) pour co-dĂ©velopper des projets Ă©oliens en rĂ©gion tangĂ©roise. La première partie du projet consiste Ă  porter la capacitĂ© des Ă©oliennes installĂ©es de Koudia El Baida de 50 Ă  100 MW en remplaçant les turbines actuelles par d’autres plus puissantes ; la deuxième phase est le dĂ©veloppement, aux environs du mĂŞme site, de 200 MW supplĂ©mentaires en installations Ă©oliennes[65].

Nareva, filiale du holding royal SociĂ©tĂ© nationale d'investissement, possède en 2014 les parcs Ă©oliens d'Akhfenir (100 MW), Haouma et Foum El Oued (50 MW chacun) et Tarfaya (300 MW)[66] - [67].

En , l'Office National de l’ÉlectricitĂ© et de l’Eau Potable (ONEE), l'Agence Marocaine pour l'Énergie durable « MASEN » et le dĂ©veloppeur privĂ© du Projet Éolien IntĂ©grĂ© (850 MW), constituĂ© du groupement Nareva Holding (Maroc) et Enel Green Power (Italie) ont signĂ© les contrats relatifs au parc Ă©olien de Boujdour de 300 MW, dont la mise en service progressive est prĂ©vue Ă  partir de 2021. Le Projet Éolien IntĂ©grĂ© est composĂ© des cinq parcs Ă©oliens Midelt 180 MW, Boujdour 300 MW, Jbel Lahdid Ă  Essaouira 200 MW, Tiskrad Ă  Tarfaya 100 MW et Tanger II 70 MW[68].

Principaux parcs Ă©oliens en fonctionnement ou en construction[26] - [69]
Nom du parc Province MW Date m.s.* Opérateur
Al Koudia Al Baida[70]Tanger542000-2001Compagnie Ă©olienne du DĂ©troit
Essaouira-Amogdoul (YNNA Bio Power)[71]Essaouira60,32007ONE
Tanger (Dhar Sadane)[72]Tanger1402009-2011ONE
Sendouk[73]Tanger652010
HaoumaTanger502013Nareva
Foum El OuedLaâyoune502013Nareva
TarfayaTarfaya3002014Nareva
AkhfenirTan-Tan2002013-2016Nareva
AftissatBoujdour201,62018-2019Nareva[74]
Jbel Khelladi[75]Tanger1202016UPC
TazaTaza1502017ONE
MideltMidelt1802017Nareva/Siemens/Enel[74]
TiskradLaâyoune3002017-2018Nareva/Siemens/Enel
Tanger II[76]Tanger1002018Nareva/Siemens/Enel
Jbel LahdidEssaouira2002019Nareva/Siemens/Enel
BoujdourLaâyoune1002020Nareva/Siemens/Enel
Taza[77]Taza1502020EDF-Energies Nouvelles
Al Koudia Al Baida[78]Tanger702021?repowering
Safi[79]Safi2002021CME Windfarm Safi S.A
Aftissat II[80]Boujdour2002022Nareva

Transport d'électricité

L'ONE exploite le rĂ©seau de transport : 28 352 km de lignes Ă  très haute tension et haute tension Ă  la fin de 2021, et le rĂ©seau de distribution : 95 537 km de lignes Ă  moyenne tension et 256 305 km de lignes basse tension[20].

Les interconnexions avec les pays voisins ont permis en 2021 des Ă©changes de 213,75 GWh avec l'Espagne et 50,55 GWh avec l'AlgĂ©rie[20].

Électrification rurale

Le Programme d’électrification rurale global (PERG) lancĂ© en 1996 devait s’étaler sur une pĂ©riode de 15 ans, avec l’objectif de porter le taux d’électrification rurale Ă  80 % Ă  l’horizon 2010. Il a Ă©tĂ© Ă©tendu et en 2015 le taux d'Ă©lectrification rurale a atteint 99,15 % grâce Ă  l'Ă©lectrification de 39 096 villages par rĂ©seaux correspondant Ă  2 067 109 foyers et Ă  l'Ă©quipement par kits photovoltaĂŻques de 51 559 foyers dans 3 663 villages[81].

En 2021, 325 villages ont Ă©tĂ© Ă©lectrifiĂ©s, portant Ă  99,83 % le taux d'Ă©lectrification rurale[20].

Consommation finale d'électricité

La répartition par secteur de la consommation finale d'électricité a évolué comme suit :

Consommation finale d'électricité au Maroc par secteur (TWh)
Secteur 1990 % 2000 % 2010 % 2015 2019 % 2019 var.
2019/1990
Industrie4,0249,26,0547,18,8537,510,8612,4337,2 %+210 %
Transport0,202,50,211,60,281,20,350,391,2 %+92 %
RĂ©sidentiel2,1526,34,1432,37,8133,110,0611,4134,1 %+432 %
Tertiaire1,3816,81,7213,44,1517,65,095,8617,5 %+326 %
Agriculture0,435,30,715,52,5410,73,573,3610,0 %+679 %
Total8,1710012,8410023,6310029,9433,45100 %+309 %
Source des données : Agence internationale de l'énergie[17]

La consommation d'Ă©lectricitĂ© par habitant au Maroc Ă©tait en 2019 de 933 kWh, soit seulement 29 % de la moyenne mondiale (3 265 kWh), mais supĂ©rieure de 67 % Ă  la moyenne africaine (560 kWh)[2].

Impact environnemental

Les Ă©missions de CO2 liĂ©es Ă  l'Ă©nergie au Maroc Ă©taient en 2019 de 65,9 Mt de CO2, soit 1,81 t CO2 par habitant, correspondant Ă  41 % de la moyenne mondiale : 4,39 t/hab, mais supĂ©rieures de 87 % Ă  la moyenne africaine : 0,97 t/hab[2].

Évolution des émissions de CO2 liées à l'énergie
1971 1990 2017 var.
2017/1971
var.
2017/1990
var.UE
2017/1990
Émissions[c 1] (Mt CO2)6,619,758,1+780 %+196 %-20,3 %
Émissions/habitant[c 2] (t CO2)0,400,791,63+307 %+106 %-25,6 %
Source : Agence internationale de l'Ă©nergie
Répartition par combustible des émissions de CO2 liées à l'énergie
Combustible 1971
Mt CO2
1990
Mt CO2
2017
Mt CO2
% 2017 var.
2017/1990
var.UE
2017/1990
Charbon[c 3]1,24,217,630 %+318 %-48,1 %
PĂ©trole[c 4]5,315,337,765 %+146 %-16,2 %
Gaz naturel[c 5]0,10,12,44 %ns+38,4 %
Source : Agence internationale de l'Ă©nergie

Notes et références

  1. p.79
  2. p.115
  3. p.82
  4. p.85
  5. p.88
  • Autres
  1. (en)Data and statistics - Morocco : Balances 2019, Agence internationale de l'Ă©nergie, octobre 2021.
  2. (en) Agence internationale de l'Ă©nergie (AIE - en anglais : International Energy Agency - IEA), Key World Energy Statistics 2021 (voir pages 60-69), septembre 2021, [PDF].
  3. Mines de charbon de l’Oriental: À Jerada, dans l’enfer des dernières gueules noires, L'économiste, 20 novembre 2015.
  4. Data and statistics - Morocco : Oil 2018, Agence internationale de l'Ă©nergie, 12 septembre 2020.
  5. (en)World Energy Resources: 2013 Survey - chap.2 : Oil (voir p.2.52), site du Conseil mondial de l'énergie consulté le 3 avril 2014.
  6. (en)Study of the Kinetics and Mechanisms of Thermal Decomposition of Moroccan Tarfaya Oil Shale and its Kerogen, 2008.
  7. (en)Concept Paper for Creating an International Oil Shale Council for the Nations of Egypt, Jordan, Morocco, Turkey and Syria (pages 26-27), Euro-Mediterranean Energy Market Integration Project, 2010.
  8. (en) [PDF] U.S.Energy Information Administration (EIA) Morocco Overview, septembre 2014.
  9. Le tribunal de commerce de Casablanca prononce la liquidation judiciaire de la Samir !, Agence Ecofin, .
  10. Chiffres clés, Afriquia, consulté le 20 décembre 2016.
  11. (en)Technically Recoverable Shale Oil and Shale Gas Resources: An Assessment of 137 Shale Formations in 41 Countries Outside the United States (voir pages XIV-1 Ă  XIV-12, U.S. Energy Information Administration, juin 2013.
  12. Joan Tilouine, « Gazoduc Maroc-Nigeria : l’avenir de l’Afrique de l’Ouest ou chimère ? », sur Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
  13. Maroc-Nigeria: un projet de gazoduc pour exporter du gaz jusqu’en Europe, francetvinfo.fr, 12 juin 2018.
  14. (en) USGS Minerals Year Book - Phosphate Rock
  15. (en)Uranium from Phosphates, Association nucléaire mondiale, août 2015.
  16. Office National de l’Électricité et de l’Eau potable - Branche électricité, ONE.
  17. (en)Energy Statistics Data Browser - Morocco : Electricity 2020, Agence internationale de l'énergie, 2 décembre 2022.
  18. Chiffres Clés 2019 de l'ONEE - Branche Electricité, ONEE, 2020.
  19. Directive 2009/28/CE du Parlement européen et du Conseil du 23 avril 2009 relative à la promotion de l’utilisation de l’énergie produite à partir de sources renouvelables, Journal officiel de l’Union européenne, 5 juin 2009.
  20. Chiffres Clés 2021 de l'ONEE - Branche Electricité, ONEE, 2022.
  21. JLEC, la centrale à charbon géante du Maroc va entrer en bourse, L'Usine Nouvelle, 4 décembre 2013.
  22. Centrale Thermique, Taqamorocco,
  23. Nous connaitre, EET.
  24. Chiffres-clés, EET.
  25. Nos actionnaires, EET.
  26. Réalisations pour le renforcement de la Capacité de Production et du transport électriques (2009 – 2015), Ministère de l'Énergie.
  27. Centrale thermo-solaire à cycle combiné intégré d’Ain Béni Mathar, Office national d'électricité.
  28. GDF-Suez, Nareva et Mitsui vendent pour 30 ans à l'Office de l'électricité du Maroc la production de la future centrale à charbon géante de Safi, L'Usine Nouvelle, 11 septembre 2013.
  29. « Que fait le Maroc avec son réacteur nucléaire ? », sur http://www.lavieeco.com/, (consulté le )
  30. « Nucléaire : Le Maroc dément toute avarie à la centrale nucléaire de Maamora », sur http://www.lemag.ma/, (consulté le )
  31. « Peut-on faire une histoire nucléaire du Maroc ? », sur cairn.info,
  32. Moscou veut vendre une centrale nucléaire au Maroc, Le Monde, 19 mars 2007.
  33. Nucléaire civil: Le Maroc s'appuie sur la France, Le360, 3 janvier 2014.
  34. Le Maroc va se doter d'une agence de sûreté et de sécurité nucléaires et radiologiques, Huffington Post Maghreb, 4 septembre 2015.
  35. L'Agence internationale de l'Ă©nergie atomique en mission de prospection au Maroc, Huffington Post Maghreb, 19 octobre 2015.
  36. Énergie nucléaire: Des experts mettent en avant les atouts du Maroc, Huffington Post Maghreb, 29 février 2016.
  37. La première centrale nucléaire au Maroc n’est pas d’actualité, Le Desk, 25 mai 2016.
  38. « Nucléaire : Une énergie d'avenir pour le Maroc ? » Accès payant, sur TelQuel, 17 au 23 juin 2022
  39. La recette marocaine du développement durable, La Tribune, 12 novembre 2016.
  40. « Les énergies renouvelables se déploient au Maroc », lesechos.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  41. « Les énergies renouvelables se déploient au Maroc », lesechos.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  42. (en) [PDF] 2022 Hydropower Status Report (p. 9, 30-33, 46-47), Association internationale de l'hydroélectricité (IHA), juin 2022.
  43. (en) [PDF] 2021 Hydropower Status Report (pages 6-9, 30-33, 46-47), Association internationale de l'hydroélectricité (IHA), .
  44. La station de transfert d’énergie par pompage d’Abdelmoumen : un autre méga projet ENR en retard, challenge.ma, 14 mars 2022.
  45. (en) [PDF] 2016 Hydropower Status Report (Rapport 2016 sur l'état de l'hydroélectricité) (page 48), Association internationale de l'hydroélectricité (IHA), juillet 2016.
  46. Hydroelectric Power Plants in Morocco, Industcards.
  47. Daourat, Ministère délégué de l'eau.
  48. Bin el Ouidane, Ministère délégué de l'eau.
  49. (en)Idriss I Hydroelectric Power Project Morocco, Global Energy Observatory, 10 mars 2011.
  50. (en)Al Massira Hydroelectric Power Project Morocco, Global Energy Observatory, 10 mars 2011.
  51. (en)Allal el Fassi Hydroelectric Power Project Morocco, Global Energy Observatory, 9 mars 2011.
  52. Barrage d'Al Wahda, Structurae.
  53. Le barrage Al Wahda ouvre ses vannes, L'Économiste, 20 mars 1997.
  54. (en)STEP Afourer I and II Power Project Morocco, Global Energy Observatory, 10 mars 2011.
  55. STEP ABDELMOUMEN, ONE.
  56. El Menzel: Pourquoi l’ONEE a changé d’avis, L'Économiste, 17 juin 2016.
  57. « Le Maroc prépare deux nouvelles STEP pour 600 MW », Le Matin,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  58. Julie Chaudier, « Pourquoi le Maroc ne développe-t-il pas l’éolien en mer ? », sur yabiladi.com, (consulté le ).
  59. « La Banque mondiale juge « fantastique » le potentiel éolien offshore marocain », sur panorapost.com, (consulté le ).
  60. (en) Global Wind Report 2023, Global Wind Energy Council (GWEC), (lire en ligne [PDF]), p. 102
  61. « Énergie éolienne : Le Maroc 2e Afrique », L'Economiste,‎ (lire en ligne, consulté le )
  62. [PDF] (en) « Global Wind Statistics 2016 », Global Wind Energy Council (GWEC),
  63. « Energie éolienne : le Maroc vise à atteindre 50 % de l'objectif national d'ici à 2019 | VivAfrik - Actualité », sur www.vivafrik.com (consulté le )
  64. « Nouvelle usine à Tanger », sur www.siemens.ma (consulté le )
  65. Éolien : Comment Theolia compte relancer la machine, L'Économiste, 8 avril 2015.
  66. Les premiers électrons verts de Nareva, L'Économiste, 13 février 2013.
  67. Premiers raccordements pour le plus gros parc éolien d’Afrique à Tarfaya au Maroc, L'Usine Nouvelle, 11 avril 2014.
  68. L’ONEE, MASEN et le groupement Nareva Holding - Enel Green Power signent les contrats de projet Parc éolien de Boujdour (300 MW), 20 novembre 2019.
  69. Programme IntĂ©grĂ© de l'Énergie Éolienne de 1 000 MW, ONE.
  70. Al Koudia Al baida, The Wind Power.
  71. Essaouira-Amogdoul, The Wind Power.
  72. Tanger, The Wind Power.
  73. Sendouk Farm, The Wind Power.
  74. Maroc : Nareva lance un projet de parc Ă©olien de 201 MW au Sahara occidental, L'Usine Nouvelle, 14 dĂ©cembre 2016.
  75. Le SEFA veut rendre bancable le parc de Jbel Khelladi, FLM.ma, 10 janvier 2014.
  76. « Projet de parc éolien de Tanger II, 70 MW », sur mem.gov.ma (consulté le ).
  77. « Projet de parc éolien de Taza, 150 MW », sur mem.gov.ma (consulté le ).
  78. « Parc éolien Koudia Al Baida : Le repowering portera la puissance installée à 120 MW », sur EcoActu (consulté le ).
  79. « Projet de parc éolien Safi, 200 MW », sur mem.gov.ma (consulté le ).
  80. « Projet de parc éolien Aftissat II, 200 MW », sur mem.gov.ma (consulté le ).
  81. Électrification Rurale, ONE.

Voir aussi

Articles connexes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.