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Centrale thermique de Safi

La centrale thermique de Safi est une centrale Ă©lectrique au charbon de 1 386 MW mise en service le [1]. Elle doit couvrir 25 % des besoins du Maroc en Ă©nergie Ă©lectrique. Le coĂ»t de cette infrastructure s’élĂšve Ă  2,6 milliards de dollars.

Centrale thermique de Safi
Administration
Localisation
Oulad Salmane (d)
Maroc
Coordonnées
32° 08â€Č 53″ N, 9° 16â€Č 50″ O
Mise en service
Caractéristiques
Type d'installation
Centrale au charbon (en)
Puissance installée
1 386 MW
Carte

Travaux de construction

La construction de cette infrastructure a été confiée au groupe industriel sud-coréen Daewoo. Elle a duré 49 mois avant la mise en service le .

Capacité de production

La centrale sera exploitĂ©e en utilisant du charbon importĂ© et livrĂ© Ă  un port qui sera construit par l'AutoritĂ© nationale portuaire du Maroc Ă  environ 1,5 km au nord de la Centrale. Le charbon sera transportĂ© jusqu’au site par l'intermĂ©diaire d'un convoyeur fermĂ©.

La Centrale a une capacitĂ© de production brute d'environ 1386 MW (1250 MW net) et l’électricitĂ© est injectĂ©e sur le rĂ©seau par l'intermĂ©diaire d'un poste qui est connectĂ© Ă  des lignes haute tension.

Il est Ă  noter que la conception et la construction de ces lignes haute tension sont sous la responsabilitĂ© de l’ONEE. La centrale consomme environ 10.000 tonnes de charbon par jour, et dispose d’une aire de stockage permettant d’accueillir une quantitĂ© de charbon Ă©quivalant Ă  45 jours d’exploitation (450.000 tonnes).

En effet, une centrale thermique Ă  charbon fonctionne par la combustion de ce dernier dans une chaudiĂšre qui permet de transformer l'eau en vapeur. Cette vapeur d'eau passe ensuite par diffĂ©rents niveaux de pression afin de faire tourner une turbine pour produire de l'Ă©lectricitĂ©. L'eau de refroidissement (l’eau de mer) est ensuite utilisĂ©e dans un Ă©changeur de chaleur pour refroidir la vapeur enclenchant Ă  nouveau un processus en boucle[2].

Centrale thermique alimentée au charbon

Les dangers de charbon sont une préoccupation des habitants de la région.
Le charbon est une roche sédimentaire combustible composée essentiellement de carbone, d'hydrogÚne et d'oxygÚne. Il se forme sur plusieurs millions d'années à partir de l'accumulation de débris végétaux qui vont sédimenter et carboniser progressivement à la suite d'une modification graduelle des conditions de température et de pression. Les propriétés physiques et chimiques du charbon dépendent donc essentiellement du « lithotype », qui reflÚte le degré de carbonisation du charbon (le « rang » du charbon) ; Plus le rang est élevé, plus sa teneur en eau est faible et sa teneur en carbone est forte, plus son pouvoir calorifique est important. Les charbons de rang supérieur sont donc des combustibles de meilleure qualité. Les charbons de rang inférieur sont plus brunùtres, plus ternes et plus friables tandis que les charbons de rang supérieur sont plus noirs, plus durs et plus résistants.

Impact environnemental

Au stade de l'extraction et du transport, de premiers impacts directs et indirects existent : les chantiers produisent des poussiÚres susceptibles de causer la silicose quand elles sont inhalées durant une longue période (cause fréquente de mortalité des mineurs). Certaines mines affectent directement la faune et la flore en détruisant leur habitat (mines à ciel ouvert), crassiers ou indirectement par les pollutions directes ou indirectes ou par des modifications environnementales telles que les rabattements de nappe induits par les pompages de dénoiement des mines ou causés par l'utilisation d'une eau de surface pour les besoins miniers (arrosage pour abattement des taux d'empoussiÚrement, lavage du charbon, etc.).

Selon les caractéristiques du gisement, le charbon est plus ou moins riche en éléments indésirables (soufre, métaux lourds, radionucléides) et il peut laisser se dégazer du grisou.

Il existe néanmoins des technologies d'extraction du charbon plus propres.[Lesquelles ?]

Au stade de la transformation et/ou combustion, la carbochimie, quand elle est associée aux bassins charbonniers, a été et reste une source importante de pollution. Elle a au XXe siÚcle laissé de lourdes séquelles de pollution de nappes, sols et sédiments.

La combustion du charbon est également une activité particuliÚrement polluante, plus que pour d'autres énergies fossiles en raison de la quantité de produits indésirables que contient le charbon.

Au cours de la pyrolyse, le charbon émet de nombreux gaz et particules volatiles toxiques et polluantes : HAP, dont benzÚne et ses dérivés aromatiques (notamment le benzo[a]pyrÚne), goudrons, dérivés du phénol comme les dioxines
 Lorsque le charbon se met à brûler, il émet des oxydes de soufre et d'azote qui acidifie l'air, ainsi que des suies et d'autres éléments toxiques comme le cadmium, l'arsenic ou le mercure.

La combustion du charbon libÚre dans l'air des quantités importantes de soufre, qui contribue au phénomÚne de pluies acides et avec le CO2 (transformé en acide carbonique dans l'eau aux phénomÚnes d'acidification des eaux de surface et des mers. Or, dans un milieu acide ou acidifié, les métaux lourds, dont ceux mis en circulation par la combustion du charbon sont plus mobiles dans l'environnement, plus « biodisponible » et plus « bioassimilables ».

De nombreux foyers utilisent le charbon pour le chauffage et/ou pour la cuisine, en produisant une fumée nuisible à la santé : L'OMS estime que plus de 1,3 million de personnes meurent chaque année des suites de problÚmes respiratoires causés par des combustibles solides (bois, herbacés, tourbe, bouses séchées et charbon).

Situation environnementale Ă  Safi

Les habitants de Safi souffrent depuis des dĂ©cennies de la pollution causĂ©e par le complexe chimique situĂ©e Ă  la sortie de la ville[3]. Cette usine a dĂ©truit la richesse naturelle de la rĂ©gion (faune et flore). De nombreuses personnes souffrent de maladies chroniques. Les voisins du complexe chimique sont porteurs de plusieurs maladies comme la tuberculose, l’ostĂ©oporose, perte de cheveux et dans certains cas des malformations. Leur bĂ©tail et la nappe phrĂ©atique n’ont pas Ă©tĂ© Ă©pargnĂ©s par cette pollution de l’air et de l’eau. La destruction de la richesse halieutique Ă  cause des rejets liquides, sans traitement, a contribuĂ© fortement Ă  la fermeture d’usines de conserves de poissons et le licenciement de milliers de marins et d’ouvriers. Ces travailleurs ont Ă©tĂ© obligĂ©s de migrer vers d’autres rĂ©gions du Maroc. À cela s’ajoute, la mort de nombreux ouvriers du complexe chimique Ă  cause de cancers.

Aujourd’hui, Safi est une ville marginalisĂ©e et pauvre. Une situation sociale en dĂ©calage avec sa contribution Ă  la crĂ©ation de richesse nationale. La ville subit les consĂ©quences d’une pollution gĂ©nĂ©ralisĂ©e. Le complexe chimique rejette des odeurs nausĂ©abondes et toxiques. À ces rejets s’ajoutent ceux produits par les usines de plĂątres et ciment qui utilise des pneus usagers importĂ©s d’Europe.

Comme conséquence à cette situation environnementale, la richesse halieutique est en perdition et le classement du port de la ville comme premier port sardinier du Maroc est perdu à jamais!

Les habitants disent : Sans énergie et sans souveraineté ... seulement la pollution!

[4] Les organes des droits de l'homme en Safi protestent contre la décision du gouvernement bien sûr[5].

Les choix néolibéraux dictent la conduite suivante à nos dirigeants : soutirer des pauvres le maximum de ressources pour les allouer aux investissements destinés à engraisser les sociétés, les banques et autres véhicules financiers du capitalisme sauvage.

Dans le cas de ce projet, ces prĂ©dateurs donnent la prioritĂ© absolue aux gains. L’État n’hĂ©site pas Ă  se contredire en autorisant un investissement polluant. Le Maroc est signataire de la convention pour la lutte contre les changements climatiques (DĂ©cret no 1011.93.2 paru le 20 janvier 1995) qui stipule que l’État doit Ɠuvrer Ă  stopper tout projet qui pourra alimenter le rĂ©chauffement climatique (article 1). L’art 2 stipule que le Conseil national de l’environnement a pour mission de protĂ©ger et d’amĂ©liorer l’environnement, ainsi que la protĂ©ger de la pollution et tout acte pouvant la dĂ©truire. Ce conseil doit Ɠuvrer Ă  lutter contre la pollution et amĂ©liorer le cadre de vie des populations.

Dans la pratique, le Maroc s’apprĂȘte Ă  crĂ©er une station thermique qui polluera son environnement, alors que seuls 25 % de l’énergie produite Ă  partir de cette station est destinĂ©e au Maroc. Notre pays achetera cette Ă©nergie d’investisseurs nationaux et internationaux. Les promoteurs de ce projet sont l’Office National de l’ÉlectricitĂ© et de l’Eau Potable («ONEE») et Safi Energy Company S.A («SAFIEC»). SAFIEC est propriĂ©tĂ© d’un consortium composĂ© du holding royal SNI par le biais de sa sociĂ©tĂ© Nareva, International Power (GB), GDF SUEZ (France), Mitsui & Co., Ltd. (Japon).

Ce groupement est l’adjudicataire du projet à la suite d'un processus d’appel d’offres international. Le montant global de l’investissement est de 2,6 milliards de dollars (23 milliards de dirhams).

En plus de tout cela, beaucoup de pays ont annoncĂ© officiellement l'arrĂȘt d’exploitation des mines de charbon, craignant pour la santĂ© de leurs populations. Cette dĂ©cision a fait baisser le nombre de mines et donc les quantitĂ©s disponibles sur le marchĂ© international. Automatiquement, les prix de cette matiĂšre premiĂšre ont augmentĂ© de 13 % depuis 2008 D'autre part, le prix de l'Ă©nergie solaire connait une baisse de son coĂ»t de revient de 80 %. MalgrĂ© ces deux tendances le « Gouvernement du charbon » persiste Ă  implanter un projet qui porte en ses germes une catastrophe environnementale Ă  grande Ă©chelle .

Notes et références


Voir aussi

Articles connexes

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