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Émeutes de Crown Heights

Des Ă©meutes Ă  caractère racial ont eu lieu en 1991 Ă  Crown Heights, dans l'arrondissement de Brooklyn, Ă  New York. Elles ont abouti Ă  la mort d'un Ă©tudiant juif et sont considĂ©rĂ©es comme « l'un des plus graves incidents antisĂ©mites dans l'histoire des États-Unis. »[1]. Ă€ cette Ă©poque, la population du quartier Ă©tait composĂ©e d'environ 180 000 Afro-AmĂ©ricains dont une partie originaires des CaraĂŻbes, et d'une minoritĂ© d'environ 20 000 Juifs (soit environ 11 % de la population), principalement des Loubavitchs. La communautĂ© juive considère ces Ă©meutes comme un pogrom[2].

Émeutes de Crown Heights
Informations
Date 19-21 août 1991
Localisation Crown Heights, Brooklyn, New York
Caractéristiques
Types de manifestations Ă©meutes
pillages
vandalisme
CoordonnĂ©es 40° 40′ 02″ nord, 73° 55′ 53″ ouest
Bilan humain
Morts 2
Blessés 152 policiers
38 civils
Arrestations 129

Évènements déclencheurs

Le vers 20 h 20, Yosef Lifsh, 22 ans, conduit une voiture break avec trois passagers, sur la President Street. La voiture fait partie d'un convoi de trois vĂ©hicules transportant le septième rabbin des Loubavitchs, Menachem Mendel Schneerson. Le cortège est prĂ©cĂ©dĂ© d'une voiture de police banalisĂ©e avec deux officiers de police Ă  bord, et gyrophare allumĂ© sur le toit[3]. Le vĂ©hicule de Lifsh est le dernier et se trouve distancĂ©. Il traverse l'intersection Eastern Parkway et Utica Avenue afin de rejoindre le groupe. « Les tĂ©moins sont en dĂ©saccord sur la vitesse de la voiture »[4], et le District Attorney (procureur) de Brooklyn, Charles J. Hynes, ajoute : « il y a divergence entre les tĂ©moins concernant le feu de signalisation Ă  l’intersection pour dĂ©terminer s’il Ă©tait orange ou rouge, quand Mr. Lifsh traversa le carrefour »[5]. Lifsh fait une embardĂ©e pour Ă©viter une voiture qui remonte l’Utica Avenue. Son vĂ©hicule heurte l’autre voiture, est dĂ©viĂ© sur le trottoir, percute le pilier en pierre de 300 kilogrammes d’une construction et blesse un jeune garçon de sept ans originaire du Guyana du nom de Gavin Cato et sa cousine Angela Cato, aussi de sept ans[6] - [7].

Les deux premiers véhicules du convoi, ignorant l’accident, poursuivent leur route jusqu’à leur destination[3]. L'officier dans la voiture de tête atteste que quand il a traversé le carrefour, le feu était vert. Le révérend Al Sharpton, non présent lors des événements, par contre certifie que les trois voitures sont passées au rouge[8].

Lifsh, saignant de la tĂŞte (il recevra plus tard 18 points de suture)[9] - [10], sort du break pour assister les victimes, qui gisent en dessous de la voiture[11] - [4]. « Un noir non identifiĂ© emmène un des passagers au loin par sĂ©curitĂ© »[4], tandis que deux officiers de police protègent les trois autres Loubavitchs d’une foule de plusieurs centaines de badauds qui se sont rapidement regroupĂ©s sur le lieu de l’accident[3]. Une ambulance bĂ©nĂ©vole du service des urgences du Hatzolah (service d’urgence volontaire de la communautĂ© orthodoxe juive) arrive Ă  20 h 23 et « leur Ă©quipe prĂŞte tout d’abord assistance aux deux enfants noirs, mais s’arrĂŞte quand une ambulance municipale arrive » qui transfère Gavin au Kings County Hospital situĂ© Ă  environ 1,5 kilomètre, arrivant Ă  20 h 32[3]. Les volontaires d'une seconde ambulance bĂ©nĂ©vole du Hatzolah s'occupent d'Angela jusqu'Ă  ce qu'une seconde ambulance municipale la conduise au mĂŞme hĂ´pital[3] - [4].

Lifsh affirme qu'il pensait avoir prioritĂ© car son convoi Ă©tait escortĂ© par la police[3]. Il a dĂ©libĂ©rĂ©ment dirigĂ© son vĂ©hicule vers un mur situĂ© Ă  environ 23 mètres afin d'Ă©viter des adultes se trouvant sur le trottoir, pensant que le mur arrĂŞterait son vĂ©hicule. « Malheureusement, l’auto ne s’est pas arrĂŞtĂ©e totalement après avoir heurtĂ© le mur, mais a glissĂ© le long du mur jusqu’à atteindre les enfants », puis « la première chose que j’ai faite, a Ă©tĂ© d’essayer de soulever le vĂ©hicule » pour libĂ©rer les enfants[12]. Cependant, les passants furieux le dĂ©pouillent[13], et un des soigneurs de Hatzolah confirme : « Quand nous sommes arrivĂ©s, trois ou quatre noirs » Ă©taient en train de le frapper[9] - [3].

La première ambulance à quitter la scène de l’accident est celle du Hatzola, car les deux officiers de police présents leur demandent d’éloigner Lifsh et les autres passagers pour leur sécurité. Le New York Times dans son édition du 20 août raconte que « plus de 250 résidents des environs, principalement des adolescents noirs, criaient : « Juifs ! Juifs ! Juifs ! » En conspuant le chauffeur du break…puis ont tourné leur colère contre la police. »[14]

Selon un compte-rendu du magazine Time publiĂ© le mois suivant, « Leur colère Ă©tait alimentĂ©e par la rumeur selon laquelle Lifsh Ă©tait saoul et par le fait qu’il a Ă©tĂ© immĂ©diatement soustrait dans une ambulance privĂ©e loubavitch tandis que le personnel des ambulances municipales essayaient de libĂ©rer les deux cousins Cato coincĂ©s sous la voiture »[15]. Cependant, moins de 70 minutes après l’accident, un test d'alcoolĂ©mie fait sur Lifsh au Methodist Hospital s’avère nĂ©gatif[3]. Le jeudi suivant les Ă©meutes, Mary Pinkett, une Afro-AmĂ©ricaine du conseil de quartier de Crown Heights, note que quand l’ambulance bĂ©nĂ©vole est partie, Galvin Ă©tait toujours bloquĂ© sous la voiture. Pendant la semaine, le service des ambulances ainsi que les officiels du quartier font connaĂ®tre ce fait, mais la plupart des rĂ©sidents noirs du quartier continue Ă  croire la rumeur que l'ambulance a quittĂ© les lieux sans s’occuper des enfants noirs[16]. Pendant les trois jours d’émeutes, beaucoup d’autres rumeurs ont circulĂ©, y compris celles que Lifsh a intentionnellement voulu tuer les Cato, que Lifsh n’avait pas de permis de conduire, qu’il Ă©tait en train de tĂ©lĂ©phoner sur un portable quand l’accident s’est produit, que Cato est mort parce que les bĂ©nĂ©voles du Hatzolah ont refusĂ© d’aider un non-Juif, que la police et le procureur de Brooklyn ont falsifiĂ© les rĂ©sultats du test d’alcoolĂ©mie de Lifsh, que le père de Cato a Ă©tĂ© battu par la police pour avoir essayĂ© d’interfĂ©rer avec les secours et que la police a empĂŞchĂ© les passants d’aider Ă  soulever la voiture pour libĂ©rer les enfants[3].

Les événements qui se produisirent cette nuit, et qui sont résumés dans la Law Library, sont les suivants : « Au fur et à mesure que la foule et les rumeurs grossissaient, les gens ont commencé à jeter des bouteilles et des pierres pour protester contre le traitement des enfants. À environ 23 heures, quelqu’un s’écria : « Allons à Kingston Avenue et prenons un Juif ! ». Un groupe de jeunes noirs se dirigea alors vers Kingston, une rue dont la majorité des résidents sont Juifs, située quelques blocs plus loin, vandalisant les véhicules et lançant bouteilles et pierres sur leur passage »[17].

Gavin Cato meurt de ses blessures et Angela Cato souffre de multiples fractures aux jambes[4].

Grand Jury

Un Grand Jury comprenant 10 Afro-AmĂ©ricains, 8 Blancs et 5 Latinos est convoquĂ©. Il ne trouve aucune raison d'inculper Lifsh. Hynes explique que d'après la loi New Yorkaise, le simple fait de « perdre le contrĂ´le de son vĂ©hicule » n’est pas une nĂ©gligence criminelle mĂŞme s’il en rĂ©sulte mort d’homme ou blessure. Le rĂ©vĂ©rend Al Sharpton organise et conduit une marche de protestation contre le procureur Hynes pour son dĂ©faut d’inculpation de Lifsh. La marche se dĂ©roule devant le pavillon de Hynes que Sharpton appelle un « village d’apartheid dans le Queens »[3]. En plus, plusieurs plaintes pour essayer de contraindre la ville Ă  divulguer les preuves fournies au Grand Jury sont rejetĂ©es, y compris par une dĂ©cision de la Cour d’appel[5] - [18] - [19]. Le juge Theodore Jones de la Cour SuprĂŞme d’État (Brooklyn) explique qu’un sondage effectuĂ© par le Grand Jury indique que plus de 75 % des 33 tĂ©moins, y compris 12 des 16 personnes de la foule des badauds, craignent pour leur sĂ©curitĂ©[18].

Une fausse allégation fait surface, que Lifsh, étant Israélien, s’est envolé vers Israël pour échapper au Grand Jury. Ce mensonge a été publié par Sharpton dans son autobiographie cinq ans après l’investigation du Grand Jury[20]. En réalité, Lifsh renonce à son immunité et témoigne devant le Grand Jury[5], et ce n’est qu’après environ une heure de « témoignage de Lifsh devant le Grand Jury de la Cour Suprême de l’État » que celui-ci décide qu’il n’y a aucune raison de l’inculper[21]. Peu après, Lifsh part pour Israël, où vit sa famille car il se sent menacé[22].

C’est la famille Cato qui refuse de coopérer avec le Grand Jury pour ses investigations. Cette stratégie de non coopération avec le Grand Jury leur est conseillée par leur avocat, Colin Moore, qui anticipe que Lifsh ne sera pas inculpé et qui désire que la famille puisse être capable d’attaquer plus tard la procédure du Grand Jury pour partialité du fait qu’ils n’y ont pas participé[3].

Accident de la route, traitement préférentiel ou antisémitisme ?

Cet accident de la route est l’étincelle qui déclenche les émeutes qui s'ensuivirent, bien que durant les trois années précédentes il y ait eu près de deux douzaines d’accidents de la route où des Juifs furent tués par des conducteurs appartenant à la communauté noire.

Rétrospectivement, les membres de la communauté noire prétendent que les décisions des policiers étaient racistes, car les enfants auraient dû quitter la scène en premier et être conduits à l’hôpital quel que soit l’ambulance disponible. Ceci est considéré comme un autre exemple du traitement préférentiel accordé aux Juifs par rapport aux noirs dans le quartier de Crown Heights[7]. Cependant, une investigation effectuée pour le journal Newsday plusieurs semaines après l’accident, par Michael Powell et Jennifer Preston, ne trouve aucune évidence permettant d’étayer l’affirmation d’un traitement préférentiel des Juifs à Crown Heights[23].

Les membres de la communauté juive de Crown Heights considèrent que l’allégation de favoritisme n’est qu’une tentative pour cacher cet étalage flagrant d’antisémitisme et de crimes haineux commis « pendant et après » les trois jours d’émeutes. En plus des cris de slogans antisémites pendant les émeutes, ils rappellent les bannières déployées lors des funérailles de Cato comme : « Hitler n’a pas fini son travail »[23]. Dans son éloge funèbre de Gavin, Sharpton fait des déclarations antisémites sur les « tailleurs de diamants »[24] - [25], et dit que « c’est une catastrophe de tolérer une ambulance d’apartheid au centre de Crown Heights »[26]. Sharpton essaye de réexciter la communauté noire avec l’appel : « Si les Juifs veulent continuer, dites leur qu’ils attachent leur kippa sur la tête et qu’ils viennent me voir chez moi »[27]. D’autres remarques antisémites furent prononcées aux funérailles par le révérend Herbert D. Daughtry, Sr. et par Sonny Carson[3].

Le , après avoir été accusé par l’Anti-Defamation League d’inciter à l’antisémitisme dans le conflit de Crown Heights, Sharpton raille en disant : « Vous n’avez même pas une citation directe de moi que l’on puisse appeler antisémite. » Il rappelle aussi qu’il n’a jamais participé aux pillages ni aux émeutes qui suivirent la mort de Cato. Cependant, le , dans un article du Washington Post, Sharpton donne des explications quand on le questionne sur ses commentaires passés agressifs, y compris d’appeler les noirs en désaccord avec lui des « yellow niggers » (« nègres jaunes »), il répond : « J’ai grandi […] Je ne suis plus aussi enragé. Il y a des façons de regarder la vie que je n’avais pas quand j’étais un jeune homme du ghetto »[28].

DĂ©roulement des Ă©meutes

Pendant les trois jours qui suivirent l’accident, de nombreux résidents Afro-Américains et Afro-Carribéens ainsi que des personnes originaires des Caraïbes, rejoints par des non-résidents participent aux émeutes de Crown Heights. La majorité des non-résidents se trouvent à Crown Heights ce soir-là, afin d’assister à un concert de B. B. King qui se déroule à environ un kilomètre du lieu de l’accident. À la sortie du concert, des provocateurs les « haranguent » au sujet de la mort de Caro et « encouragent la foule qui grossit sur le lieu de l’accident à avoir recours à la violence. » Dans les faits, lors des trois jours d’émeutes, de très nombreux émeutiers « ne vivaient même pas Crown Heights »[3].

Cette nuit de lundi, en plus du meurtre décrit ci-dessous, trois policiers sont attaqués[3].

Le mardi 18 aoĂ»t, 18 personnes juives sont blessĂ©es; quatre magasins pillĂ©s, y compris le Sneaker King possĂ©dĂ© par un immigrant corĂ©en, vendant des chaussures de sport et qui est complètement vidĂ©, un N. Y. Chicken, et le Utica Gold Exchange, possĂ©dĂ© par un Iranien qui est totalement incendiĂ©; 50 voitures sont endommagĂ©es, dont huit retournĂ©es et incendiĂ©es; et 60 maisons endommagĂ©es[16]. Les Ă©meutiers reconnaissent les maisons habitĂ©es par des Juifs grâce aux mezuzot fixĂ©es sur le montant des portes[16].

À la suite d'un meeting du mouvement New Alliance Party, où Al Sharpton prend la parole, de jeunes adolescents noirs jettent des briques et des bouteilles contre la police, qui recule après que des coups de feu sont tirés de la foule. Les tirs sont dirigés contre la police et 12 officiers de police sont blessés[3].

Le mercredi, Al Sharpton prévient les autorités de la ville dans une conférence de presse, que si Lifsh n'est pas arrêté, ils procèderont eux-mêmes à son arrestation[3]. Le mercredi se solde par 8 officiers de police atteints par balles et 10 autres blessés par des jets de briques, deux civils blessés par balles, un loubavitch poignardé, des personnes arrachées de leurs voitures et frappées. La voiture du préfet de police de la ville de New York est canardée, quatre voitures de police sont retournées, et plusieurs incendiées, un cocktail Molotov est jeté contre la police et le maire de New York, David Dinkins est bloqué chez les Cato qu'il a voulu rencontrer afin de calmer la situation, car des jeunes Noirs l’empêchent de sortir en jetant des bouteilles et des pierres[16].

Des drapeaux israéliens sont brûlés, et les émeutiers marchent au travers de Crown Heights portant des pancartes antisémites[3]. Les Afro-Américains passent devant le 770 Eastern Parkway, siège du mouvement loubavitch, en criant Heil Hitler et jetant des pierres obligeant la police à ériger des barricades de protection en face du bâtiment[29]. La police érige aussi des barricades pour interdire l'intersection entre Utica Avenue et President Street, où s'est déroulé l'accident.

Dès le mardi matin, 350 officiers de police supplĂ©mentaires sont envoyĂ©s pour renforcer les policiers normalement assignĂ©s Ă  Crown Heights, pour essayer de rĂ©primer les Ă©meutes[3]. Après de nombreux jets de pierres et de bouteilles, les Ă©meutiers noirs traversent Crown Heights en criant : « Mort aux Juifs ! »[3]. En rĂ©ponse, le mercredi, 1 200 policiers supplĂ©mentaires sont envoyĂ©s pour affronter les Ă©meutiers, dont environ 500 se sont rĂ©unis Ă  proximitĂ© du lieu de l’accident[30]. Les attaques Ă  l’aide de pierres, de briques, de bouteilles et mĂŞme par armes Ă  feu, sont si violentes qu’un dĂ©tachement de 200 policiers, en tenue anti-Ă©meute, est obligĂ© de se retirer par mesure de sĂ©curitĂ©. 1.800 policiers supplĂ©mentaires sont envoyĂ©s le jeudi, comprenant des unitĂ©s de police montĂ©e et de motards pour arrĂŞter les attaques contre les Juifs et la police et protĂ©ger les magasins et autres biens. Les protestataires devant le siège des loubavitchs en sont rĂ©duits Ă  crier des slogans antisĂ©mites pendant 20 minutes avant d’être contraints d’évacuer les lieux[3].

Aucun incident n’est constatĂ© le vendredi. Le samedi, lors d’une marche organisĂ©e par Sharpton et Alton H. Maddox, 1.400 policiers patrouillent, aidĂ©s par des hĂ©licoptères. Aucun incident violent n’est signalĂ©, mais les participants profèrent des slogans antisĂ©mites. Des 400 participants, 250 ont Ă©tĂ© amenĂ©s par bus d’Harlem[3].

À la fin de ces trois jours d’émeutes, une veuve loubavitch, Bracha Estrin, qui avait survécu à l’holocauste, se suicide. « Elle habitait près de l’immeuble des Cato, qui était devenu le lieu de rencontre des agitateurs, et pendant toute la semaine, elle avait dû subir des invectives antisémites. Estrin avait annoncé à ses voisins qu’elle ne peut plus endurer ce qui se passe à côté de chez elle »[3].

Le bilan de ces Ă©meutes est de 152 officiers de police blessĂ©s, un civil tuĂ©, 38 civils blessĂ©s, 27 vĂ©hicules dĂ©truits, sept magasins pillĂ©s[31], et 225 cas de vols ou cambriolages[3].

La police procède à au moins 129 arrestations pendant les émeutes[31], dont 122 noirs et sept blancs[29] - [32].

Meurtre de l’étudiant juif par des émeutiers

Yankel Rosenbaum, 29 ans, est un Ă©tudiant de l’universitĂ© de Melbourne qui sĂ©journe aux États-Unis pour effectuer des recherches pour sa thèse de doctorat. Environ trois heures après le dĂ©but des Ă©meutes, il est encerclĂ© par un groupe d’environ une vingtaine de jeunes noirs qui le poignardent dans le dos Ă  plusieurs reprises et lui fracturent le crâne. Il meurt le soir mĂŞme. Le sĂ©nateur amĂ©ricain Daniel Patrick Moynihan appelle ce crime « un lynchage »[16].

Avant d’être conduit Ă  l’hĂ´pital, Rosenbaum est capable d’identifier le jeune Lemrick Nelson, âgĂ© de 16 ans, comme son assaillant, parmi cinq suspects que lui prĂ©sente la police[4].

Nelson est inculpé de meurtre. En dépit de ses aveux reconnaissant qu’il avait poignardé Rosenbaum et de la découverte par la police d’un couteau taché du sang de la victime[33] - [34], il est acquitté par le jury de la Cour de l’État de New York. Nelson célébrera publiquement son acquittement avec certains des jurés[35].

Deuxième procès

Par la suite, le procureur général des États-Unis pour les quartiers est de New York, Zachary W. Carter, met en accusation Nelson devant la Cour Fédérale pour violation des droits civils de Rosenbaum. La stratégie de la défense de Nelson est qu'il doit être jugé comme un mineur[3], et que ses chances de réhabilitation sont favorables[3]. La querelle sur ce sujet est la cause de l'intervalle de deux ans et demi entre l'accusation initiale de Nelson en et le procès de 1997. Initialement, le juge David G. Trager statue en faveur de Nelson, mais la décision est infirmée par la Cour Suprême des États-Unis (2e circuit) en octobre 1995[3].

Au procès, la petite amie de Nelson, Travionne Shaw, atteste que Nelson lui a dit : « Les Noirs de Crown Heights font une Ă©meute. Lui (Nelson) et quelques amis se sont mis Ă  boire, et ils ont vu cet homme et l’ont poignardĂ©[36]. » Les transcriptions rapportent que le procureur, Alan Vinegard, essaye d’expliquer : « Il se perçoit lui-mĂŞme comme la victime et non comme l’auteur du crime », ce Ă  quoi Nelson rĂ©plique : « Damn right! » (« Fichtre oui ! »). Le procès se termine en fĂ©vrier 1997. Nelson est cette fois condamnĂ© Ă  19,5 ans de prison[37].

En plus de l’accusation en cour, Nelson a été arrêté deux fois en 1994 en Géorgie pour coups et blessures volontaires sur un étudiant qu’il a tailladé avec un rasoir et avec un couteau à cran d’arrêt[38]. En conséquence, le juge Trager « interdit de façon permanente à Nelson de posséder une arme » car il est « enclin à la violence et à l’utilisation des armes », qu’il « est un danger pour sa communauté » et « qu’il n’a montré aucun remords »[3].

Charles Price, 44 ans, un accro Ă  l'hĂ©roĂŻne et un voleur confirmĂ©, est accusĂ© pour avoir incitĂ© la foule, y compris Nelson Ă  « se faire les Juifs ». Un tĂ©moin raconte que Price excitait la foule et criait : « Je vais dans le quartier juif ! Qui vient avec moi ? »[3]. En plus, la transcription d’un enregistrement audio effectuĂ© en 1995 par un informateur infiltrĂ©, dans lequel Price annonce ses intentions de faire du mal physiquement aux Juifs et d'inciter les autres Ă  faire de mĂŞme, est apportĂ© comme preuve. Un officier de police tĂ©moigne qu'il a vu et entendu un « homme noir chauve », se rĂ©fĂ©rant Ă  Price, crier Ă  la foule : « Attrapons un Juif ». Un autre officier atteste qu'il a aussi entendu les exhortations de Price pendant les Ă©meutes[36]. Price est condamnĂ© Ă  21 ans et 10 mois de prison[39].

Troisième et quatrième procès

En 2002, un nouveau procès est accordé à Nelson[40], où ses avocats reconnaissent que Nelson a bien poignardé Rosenbaum, bien qu’ils aient auparavant convaincu le jury d’état du contraire. Aucune attestation, ni aucun témoin ne sont présentés par les avocats de Nelson [3]. Le nouvel argument est que l’agression n’était pas un crime raciste commis en raison de la religion de Rosenbaum, mais dû au fait que Nelson était ivre[41]. Quand Nelson avait fait des aveux à la police de la 71e circonscription, il avait bien dit qu'il avait bu quelques bières, mais « ni la police, ni les personnes présentes n’avaient pu constater que Nelson était ivre, » et aucune preuve n’est présentée au procès pour accréditer le fait qu’il était ivre[3].

La nouvelle stratĂ©gie des avocats de Nelson est risquĂ©e, et reflète leur dĂ©sespoir. Comme les avocats de Nelson avaient toujours niĂ© aux deux procès prĂ©cĂ©dents qu’il avait poignardĂ© Rosenblaum, le gouvernement peut arguer devant le jury que, comme les avocats de Nelson ont menti auparavant, ils peuvent fort bien mentir encore[3]. Jusqu’à prĂ©sent, Nelson n’est pas encore accusĂ© de parjure durant son tĂ©moignage devant la Cour d’État, et ses avocats ne sont pas encore accusĂ©s de violation Ă©thique. En 2003, Nelson est condamnĂ© Ă  10 ans de prison[4], et avec le temps qu’il a dĂ©jĂ  passĂ© en prison, il ne lui restait plus qu’une demie annĂ©e. Il est relâchĂ© le et conduit dans un centre de rĂ©insertion[42].

Impact des Ă©meutes sur les Ă©lections municipales de 1993

Le maire de la ville de New York, David Dinkins, est attaqué par plusieurs de ses adversaires politiques, lors de la campagne pour sa réélection. Dinkins, qui est le premier Afro-Américain maire de New York, est contesté par des opposants noirs bruyants « du nationalisme noir, du retour-en-Afrique, du radicalisme économique, et de l’exclusivité raciale » avec de considérables influences politiques[3]. Sharpton l’appelle « Oncle Tom » et « cette putain noire qui fait de sales trucs à l’Hôtel de Ville », Maddox l’appelle « un Ed Koch avec une face noire » et C. Vernon Mason l’accuse de « porter sur sa tête trop de kippot »[3]. L’enterrement de Cato leur a donné « l’occasion de récuser l’Establishment noir ». Leurs diatribes étaient un tel « carnaval de haine, si obscène, que les parents en deuil de Cato étaient oubliés »[43] - [3].

Le gouverneur Mario Cuomo, dans son Ordre Exécutif 160 de l’État de New York du , donne au Directeur des Services de la Justice Criminelle, Richard H. Girgenti, l’autorité pour enquêter sur les émeutes et le procès de Nelson. Le rapport Girgenti est compilé par plus de 40 juristes et investigateurs et se compose de deux volumes de 600 pages. Il est remis le et est extrêmement critique pour le préfet de police Lee Brown. Le rapport embarrasse aussi[3] Dinkins pour sa façon de gérer les émeutes. Les manchettes des principaux journaux du 21 juillet sont basés sur les conclusions du rapport : « Pleine lumière sur le maire qui éclaire les critiques de longue date » (New York Times), « Dinkins explose » (Newsday), « Trop peu, trop tard » (New York Daily News).

La communautĂ© juive critique aussi Dinkins pour la pauvre gestion des Ă©meutes. La première nuit d’émeutes, le maire et le prĂ©fet de police Lee Brown, tous les deux Afro-AmĂ©ricains, se sont rendus Ă  Crown Heights pour dissiper les rumeurs concernant les circonstances de l’accident, mais ils n’ont eu aucun impact sur les « jeunes noirs errant dans les rues »[16]. Dans un discours de 16 minutes lors du jour de Thanksgiving suivant les Ă©meutes, Dinkins dĂ©ment avoir empĂŞchĂ© la police de protĂ©ger les citoyens de Crown Heights[3]. Il affirme que « l’antisĂ©mitisme noir… ne peut pas ĂŞtre tolĂ©rĂ© »[33]. NĂ©anmoins, de nombreux Juifs pensent que Dinkins n’a pas su contenir les Ă©meutes et que « le maire a des responsabilitĂ©s qu’il n’a pas exercĂ©es, au dĂ©triment de la communautĂ© juive »[44].

La police en uniforme est hostile à Dinkins. « Ils pensent que le maire les a empêchés de faire leur devoir pendant les émeutes, et qu’il doit être blâmé pour ses propres erreurs »[3]. En conséquence, l’Association des Syndicats des Agents de police soutient avec fermeté Rudy Giuliani, le principal adversaire de Dinkins aux élections municipales de 1993.

Les Ă©meutes de Crown Heights sont un problème important soulevĂ© Ă  de nombreuses reprises durant la campagne Ă©lectorale. Giuliani gagne avec 44 000 voix de majoritĂ©. Par rapport aux Ă©lections prĂ©cĂ©dentes, les Juifs, les Hispaniques, les Portoricains, les Asio-AmĂ©ricains, les policiers en uniforme et les nouveaux Ă©lecteurs ont nettement moins votĂ© pour Dinkins[3].

La baisse la plus importante vient des Italo-AmĂ©ricains en partie Ă  cause du refus de Dinkins de reconnaĂ®tre le meurtre d’un Italo-AmĂ©ricain comme un crime raciste. Anthony Graziosi, 67 ans a Ă©tĂ© assassinĂ© le 5 septembre, Ă  6 blocs de l’endroit oĂą Rosenbaum a Ă©tĂ© poignardĂ©. Il a Ă©tĂ© abattu quand il s’est arrĂŞtĂ© au feu rouge, par quatre noirs qui ont encerclĂ© son vĂ©hicule. Ils n’ont pas volĂ© son portefeuille contenant 125 dollars, ni les Ă©quipements Ă©lectroniques de sa voiture. La famille de Graziosi affirme qu’il a dĂ» ĂŞtre pris pour un Juif, car il portait un habit noir et avait une barbe blanche[3].

Les violences à Crown Heights entre Noirs et Juifs avant et après les émeutes

En 1964, quelques Ă©tudiants en Ă©tude rabbinique sont attaquĂ©s par un groupe important de noirs, la femme d’un rabbin est tailladĂ©e avec un couteau dans une tentative de viol, et une jeune maĂ®tresse d’école est violĂ©e et tuĂ©e par un homme noir[3]. En juillet 1970, des noirs mettent le feu Ă  deux douzaines de maisons appartenant Ă  des Juifs et lancent une bombe incendiaire contre le Centre Communautaire Juif de Crown Heights[3]. En septembre 1975, Israel Turner est tuĂ© par un noir en revenant de la synagogue, et lors de la procession funĂ©raire, des Noirs narguent les personnes en deuil en scandant des Heil Hitler et des Hitler was right! (Hitler avait raison)[3]. En juin 1977, Abraham Goldman est poignardĂ© par un Noir[3]. En 1978, on relève de nombreux incidents mineurs contre les Juifs[3]. En 1979, le rabbin David Okunov est assassinĂ© par un Noir alors qu'il se rend Ă  la synagogue[3]. En 1986, Israel Rosen, un Australien en visite aux États-Unis est tuĂ© par un groupe d'hommes noirs[3]. En janvier 1988, un Hassid est frappĂ© d'un coup de couteau par des Noirs et des adolescents noirs attaquent des Ă©tudiants de yechiva[3]. En mars 1989, une femme hassidique a le visage tailladĂ© par son agresseur noir[3]. En mars 1989, Chris Gilyard, 16 ans est inculpĂ© de vol, d'agression au second degrĂ© et de possession d'une arme dangereuse, après avoir attaquĂ© Shoshana Rabkim, 45 ans qui doit recevoir 35 points de suture Ă  la face et son fils Shalaom, 22 ans qui reçoit sept points de suture derrière l'oreille[45]. En tout, de 1984 jusqu'Ă  la date des Ă©meutes, 10 Loubavitchs ont Ă©tĂ© tuĂ©s Ă  Crown Heights par des assaillants noirs[3].

Après les Ă©meutes, il y a des incidents Ă©pars durant les semaines suivantes, y compris des coups de feu tirĂ©s dans une synagogue de Maple Street. Six mois plus tard, Phyllis Lapine, 38 ans est assassinĂ©e. Elle est la mère de quatre enfants, et venait de dĂ©mĂ©nager du Texas Ă  Crown Heights. Le , elle est poignardĂ©e Ă  30 reprises par un Noir, alors qu'elle retourne Ă  son appartement dans Lefferts Avenue après avoir fait ses courses. Le mĂŞme jour, un couple de loubavitchs est battu et volĂ© par deux Noirs criant : « Juifs, donnez-moi votre argent. » Deux semaines plus tard, un bus scolaire transportant des enfants loubavitch est attaquĂ© par deux adolescents noirs avec des pierres et des briques[3] - [14] - [46].

En 1978, un groupe de Loubavitchs attaque Victor Rhodes pour avoir parait-il renversé la kippa de la tête d’un rabbin. En 1986, un adolescent noir est battu par trois membres de la patrouille anti-crime des Loubavitchs[3]. En 1989, le rabbin Israel Shemtov, membre de la patrouille anti-crime des Loubavitchs est arrêté avec son fils, trois semaines après l’attaque de Gilyard contre les Rabkim, accusé de faire partie du groupe qui a tabassé Gilyard après l’avoir attrapé. Le grand jury ne trouva aucune preuve certaine pour accuser le rabbin ou son fils[47]. Shemtov est jugé, mais sera acquitté en 1989 des accusations d'« agression, port d’arme, émeute et emprisonnement illégal pour un incident survenu le 22 septembre où un cycliste Robert James, est arraché de sa bicyclette et battu par un groupe de Hasidim qui l’accuse d’avoir volé un résident du voisinage »[48]. Shemtov reçoit alors l’ordre de limiter les activités de sa brigade anti-crime et d’avertir la police au lieu d’agir indépendamment[3]. En 1993, alors qu’il se trouve en patrouille anti-crime, Shemtov aide une femme noire blessée par arme à feu dans la rue et l’emmène à l’hôpital dans sa propre voiture[49].

Représentations fictives des émeutes au cinéma et dans des séries télévisées

  • Dans l’émission de sketchs In Living Color le premier Ă©pisode de la troisième saison, en 1991, comprend un sketch appelĂ© Crown Heights Story.
  • Un tĂ©lĂ©film de 2004, Crown Heights, est basĂ© sur les consĂ©quences des Ă©meutes, avec Howie Mandel dans le ' rĂ´le d'un rabbin. .
  • Deux Ă©pisodes de Law & Order (New York, police judiciaire), un lors de la deuxième saison et l'autre lors de la quatrième saison sont basĂ©s sur les Ă©meutes.
  • Anna Deveare Smith a Ă©crit une pièce de théâtre appelĂ© Fires in the Mirror, comprenant 29 interviews rĂ©els de personnes impliquĂ©es dans les Ă©vĂ©nements.

Représentations fictives des émeutes en littérature

  • Le roman de Colombe Schneck “Nuits d’étĂ© Ă  Brooklyn” (Stock, 2020)reprend l’essentiel des faits et des conclusions des enquĂŞtes sur les incidents de Crown Heights mĂŞlĂ©s Ă  une histoire d’amour fictive entre une jeune journaliste française blanche et juive et un professeur de littĂ©rature amĂ©ricain noir.

Notes

  1. (en) Edward S. Shapiro, « Interpretations of the Crown Heights Riot. », Questia, (consulté le ).
  2. (en) John Kifner, « Clashes Persist in Crown Heights for 3d Night in Row », The New York Times (1857-Current file), 22 août 1991, ProQuest Historical Newspapers The New York Times (1851 - 2003) pg. B1.
  3. (en) Edward S. Shapiro, Crown heights : Blacks, Jews, and the 1991 Brooklyn riot, Waltham, Massachusetts, Brandeis University Press, University Press of New England, (lire en ligne), p. 3-5
  4. (en) Judy Wilson, « Crown Heights riot — fact, fiction, and plenty of blame », New Jersey Jewish News, (consulté le ).
  5. (en) John Kifner, « Grand Jury Doesn't Indict Driver In Death of Boy in Crown Heights », The New York Times, (consulté le )
  6. (en) William McGowan, « Race and Reporting », City Journal Summer, (consulté le ).
  7. (en) Faded Rage by Michael Kamber. The Village Voice Jan 16 - 22, 2002.
  8. (en) Sharpton, A. (1996). Go and Tell Pharaoh. Doubleday. (ISBN 978-0-385-47583-9), p. 194.
  9. (en) Girgenti Report, 1:79-81.
  10. (en) « Crown Heights Trials: 1992 & 1997 - A Bloody Knife And A Riot, "why Did You Stab Me?", Civil Rights Charges Brought », (consulté le ).
  11. (en) Edward Shapiro, « Crown Heights », U.P.N.E., (consulté le )
  12. (en) Steven Lee Myers, « Judge Won't Open Records Of Crown Heights Inquiry », The New York Times, (consulté le )
  13. (en) WNBC-TV.
  14. (en) John T. McQuiston, « Fatal Crash Starts Melee With Police In Brooklyin », The New York Times, (consulté le ).
  15. (en) Sam Allis, « Racial Unrest: An Eye for an Eye », Time, (consulté le )
  16. (en) Jerome R. Mintz (trad. de l'anglais), Hasidic People : A Place in the New World, Cambridge, Harvard University Press, , 434 p. (ISBN 978-0-674-38115-5, LCCN 92006573, lire en ligne), p. 334-335
  17. (en) http://law.jrank.org/.
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  19. (en) http://topics.nytimes.com/top/reference/timestopics/people/c/gavin_cato/index.html?query=LIFSH,%20YOSEF&field=per&match=exact.
  20. (en) Sharpton, A. (1996). Go and Tell Pharaoh. Doubleday. (ISBN 978-0-385-47583-9), p. 199.
  21. (en) Michael Specter, « N.Y. Jury Doesn't Indict Hasidic Driver: Boy's Death in Auto Wreck Set Off 4-Day Race Riot in Brooklyn », The Washington Post, (consulté le ).
  22. (en) Clyde Haberman, « Sharpton Tries to Serve Summons In Israel but Doesn't Find His Man », The New York Times, (consulté le ).
  23. (en) William McGowan, « Race and Reporting », The Manhattan Institute, (consulté le ).
  24. (en) Rich Lowry, « Sharpton's Victory », National Review Online, (consulté le ).
  25. (en) City Sun, août 28 - septembre 3, 1992.
  26. (en) William Saletan and Avi Zenilman, « The Gaffes of Al Sharpton », Slate, (consulté le ).
  27. (en) Mark Lowery, « Sharpton Calls For a Boycott Of Classes », Newsday,‎ , p. 5.
  28. (en) http://www.slate.com/id/2089153/.
  29. (en) John Kifner, « Police Brace For Protest In Brooklyn », The New York Times,‎ , p. 27 (lire en ligne)
  30. (en) « Cannot Verify Private Service ».
  31. (en) (en) Edward S. Shapiro, « Interpretations of the Crown Heights Riot », American Jewish History, vol. 90, no 2,‎ , p. 97-122 (lire en ligne).
  32. (en) « Tension in Brooklyn; Offical Tallies of Arrests Differ », The New York Times,‎ , p. 36 (lire en ligne, consulté le ).
  33. (en) (en) Philip Gourevitch, « The Crown Heights Riot & Its Aftermath », The Jewish Forward,‎ (lire en ligne).
  34. (en) United States Court of Appeals for the Second Circuit; date=, litigants=United States of America vs. Lemrick Nelson, Jr. FindLaw | Cases and Codes.
  35. (en) « Crown Heights Riot », US History Encyclopedia (consulté le ).
  36. (en) « Crown Heights Trials: 1992 & 1997 - The Second Trial Begins », jrank.org (consulté le ).
  37. (en) « Man gets 19 1/2 years in Crown Heights slaying », CNN, (consulté le ).
  38. (en) Douglas Feiden, « Nelson, Accused in Georgia of New Knifing, Issues Warning to Jews to Leave Him Alone », Forward, (consulté le ).
  39. (en) https://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=9E01E0DE1731F933A25754C0A96E958260&n=Top/Reference/Times%20Topics/People/T/Trager,%20David%20G.
  40. (en) « Metro Briefing », (consulté le )
  41. (en) Joe Berkofsky, « Twist in Crown Heights trial brings fresh wave of outrage », (consulté le ).
  42. (en) « Metro Briefing », The New York Times, (consulté le ).
  43. (en) Sleeper, J. (1991). Demagoguery in American: Wrong turns in the politics of race. Tikkun, 6(6), November-December, 1991, 43-50.
  44. (en) Cohen, D. N. Crown Heights Jews feel vindicated by report. Jewish Tribune (Rockland County, NY), juillet 23-29, 1993.
  45. (en) Lisa W. Foderaro, « Crowd in Brooklyn, Angered at Slashing, Beats a 16-Year-Old », The New York Times, (consulté le ), p. 42
  46. (en) Lydia Chavez, « Racial Tensions Persist in Crown Heights », The New York Times, (consulté le ), B1.
  47. (en) Ari L. Goldman, « Jury Refuses to Indict Rabbi in Beating », The New York Times, (consulté le ), B3.
  48. (en) David E. Pitt, « Rabbi and Son Held in Beating Of Black Man », The New York Times, (consulté le ), B3.
  49. (en) https://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=9C04E0DE1E39F932A25756C0A960958260&sec=&spon=&pagewanted=print.

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