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Économie du Venezuela

Cet article fournit des informations sur l'Ă©conomie du Venezuela.

Économie du Venezuela
Image illustrative de l’article Économie du Venezuela
Plaza Venezuela Sunset

Monnaie Bolivar souverain
Année fiscale calendaire
Statistiques
Produit intérieur brut (parité nominale) 210,1 milliards $ PPP (2018)[1]
Rang pour le PIB en PPA en volume du PIB : 47e
Croissance du PIB 17,73% (2022)
PIB par habitant en PPA 12 500 $ (2017)
PIB par secteur agriculture : 4,7 % (2017)
industrie : 40,4 % (2017)
services : 54,9 % (2017)
Inflation (IPC) 46,305 % (juin 2018)[2]
Pop. sous le seuil de pauvreté 19,7 % (estim 2015)
Indice de développement humain (IDH) en diminution 0,691 (moyen ; 120e) (2021)[3]
Population active 14,21 millions
Population active par secteur agriculture : 7,3 %
industrie : 21,8 %
services : 70,9 % (T4 2011)
Taux de chĂ´mage 33,3 % (2018)[1]
Commerce extérieur
Exportations 32,06 milliards $ (2017)
Biens exportés pétrole et produits pétroliers, bauxite et aluminium, minéraux, produits chimiques, produits agricoles
Principaux clients États-Unis 34,8%, Inde 17,2%, Chine 16%, Antilles néerlandaises 8,2%, Singapour 6,3%, Cuba 4,2%
Importations 11 milliards $ (2017)
Biens importés produits agricoles, bétail, matières premières, machines et équipement, équipement de transport, matériaux de construction, équipement médical, produits pétroliers, produits pharmaceutiques, produits chimiques, produits sidérurgiques
Principaux fournisseurs États-Unis 24,8%, Chine 14,2%, Mexique 9,5%
Finances publiques
Dette publique 38,9 % du PIB (2017)
Recettes publiques 92,8 milliards de dollars (estim 2017)
DĂ©penses publiques 189,7 milliards de dollars (estim 2017)2
Sources :
https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/ve.html - Estimations 2013

Le Venezuela est un pays situé au nord de l'Amérique du Sud. Il dispose des plus importantes réserves de pétrole, et les exportations pétrolières de la compagnie d'État PDVSA assurent 95 % des exportations et 60 % du PIB.

Depuis 2012, le pays est confronté à une grave crise économique due notamment à la baisse du prix du pétrole de 2014 à 2016 mais aussi à la politique économique menée par Hugo Chávez.

Histoire Ă©conomique du Venezuela

Action (finance) de mars 1887 de la Compañia Minera El Callao de Ciudad Bolívar au Venezuela. Le dessin montre des scènes mythiques de la mine, ainsi que les armes de la société.

Importance ancienne du pétrole

La principale activité économique est l'exploitation et le raffinage du pétrole pour l'exportation et la consommation intérieure. Le secteur pétrolier domine l'économie avec à peu près un tiers du PIB, 85 % des bénéfices à l'exportation[4] et 43 % des revenus du gouvernement[5]. Le pétrole est la ressource naturelle la plus abondante; elle est traitée par la société pétrolière nationale PDVSA depuis 1975. Son exploitation officielle commence dès 1875 dans l'État de Táchira. À partir de 1922 commence l'exploitation pétrolière à grande échelle, déclenchant bien des évènements qui changeront la marche du pays. C'est, entre autres, à l'initiative du Venezuela que fut fondée l'OPEP.

Cette dépendance de l'économie au pétrole participa à une importante crise financière en 1994, aggravée par la récession de 1993.

Années de crise (1999-2003)

Alors que le taux de progression moyen du PIB PPA (paritĂ© de pouvoir d'achat) dans le monde entre 1990 et 2002 Ă©tait de 57 %, le Venezuela est l'un des rares pays oĂą celui-ci a baissĂ© en passant de 6 169 dollars par habitant en 1990 Ă  5 380 dollars en 2002 et 4 740 $ en 2003. Plus de 80 % des VĂ©nĂ©zuĂ©liens vivent dans la pauvretĂ© en 1999[6].

En 1999, l'Ă©conomie nationale avait rĂ©gressĂ© de 7,2 %. Un effondrement des cours pĂ©troliers durant la première moitiĂ© de l'annĂ©e, jusqu'Ă  10 dollars le baril, avait accĂ©lĂ©rĂ© la rĂ©cession, et amenĂ© le gouvernement de Chávez Ă  contacter les autres pays membres de l'OPEP afin de rĂ©duire la production mondiale et faire remonter le cours du baril. En , la rĂ©union de La Haye permet la rĂ©duction de 4 % des quotas pĂ©troliers de l'Oman, la Russie (non membre de l'OPEP), le Mexique (non membre de l'OPEP) et l'Arabie saoudite. Les cours du pĂ©trole remontent.

En 2001, la croissance du Produit intérieur brut ou PIB fut de 2,7 %. Une augmentation significative des prix internationaux du pétrole a permis de sortir l'économie de la forte récession subie durant l'année 1999. Le secteur non pétrolier relativement faible, une fuite intense des capitaux, une chute temporaire des prix du pétrole et les tentatives de déstabilisation du gouvernement ont empêché que la récupération soit plus forte.

En 2002, le régime des changes a été changé par le gouvernement, passant d'un régime à taux libre flottant vers un régime à taux fixe contrôlé par le gouvernement, ce qui fit se déprécier considérablement la monnaie, le bolivar. En 2002 et 2003, en conséquence d'une importante instabilité politique et d'un coup d'État organisé par l'opposition au gouvernement, de la grève générale et du sabotage de la principale entreprise pétrolière nationale PDVSA, l'économie vénézuélienne subit une forte chute de son PIB de l'ordre de 8 %.

Relance (2004-2013)

Le , la monnaie a été dévaluée face au dollar américain, le taux de change officiel passant de 1.920 à 2.150 bolívars par dollar. En 2005 le Venezuela a présenté une balance déficitaire d'exportations non-traditionnelles (c.-à-d. hormis le pétrole) par rapport à celle d'importations. En général, le Venezuela est un pays qui dépend des importations, y compris les produits alimentaires de base.

Le , Chavez a annoncé que le Venezuela retirait une partie de ses réserves de devises étrangères des banques américaines pour les placer en Europe.

La croissance de l'économie en 2005 a été de 9,4 % du PIB. Cependant, les experts internationaux en économie estiment que la demande se situe à 20 %, donc la croissance de l'économie se fonde en grande partie sur les dépenses publiques et la consommation du secteur privé, ce qui explique les phénomènes observées d'ores et déjà. L'inflation est estimée à 17 %, la plus élevée du continent, selon les chiffres de la Banco Central de Venezuela (BCV) et du CEPAL.

Les rĂ©serves internationales en devises ont atteint 25 milliards de dollars en 2006, et 29 milliards de dollars en 2007. Le gouvernement a fait baisser les rĂ©serves d'un coup de 12 milliards de dollars dans une pĂ©riode de six mois seulement face Ă  des tensions spĂ©culatives sur la monnaie nationale.

Avec les cours élevés des produits pétroliers (principal produit d'exportation) et la nouvelle politique pétrolière que le gouvernement met en place, le journaliste Teodoro Petkoff, analyste de la société et de l'économie vénézuélienne, prévoit pour les prochaines années un grand désastre social et économique: le phénomène d'hyperinflation, la dollarisation de l'économie, et la dévaluation du Bolivar, sont entre autres les scénarios à venir, selon lui, si la nouvelle Constitution proposée par Chavez est approuvée. D'autres analystes à l'image de Luis Britto Garcia ont une opinion complètement contraire et prévoient que le rythme de croissance élevé actuel du Venezuela pourra se maintenir.

Mais cette croissance est déséquilibrée, elle est due surtout à l'accroissement des dépenses publiques qui dépasse le tiers du PIB en 2006 qui a vu l'inflation augmenter et dépasser les 15 %[7]. Cependant, cette croissance même déséquilibrée aura des effets bénéfiques à long terme en raison des fortes dépenses consenties en matière d'éducation et de santé.

Les annonces du président Chavez au début de concernant la re-nationalisation des compagnies de télécommunications et d'électricité (privatisés depuis environ une décennie), la fin de l'indépendance de la banque centrale et une révolution socialiste ont fait chuter la bourse de Caracas de 19 % le [8]. Le phénomène est comparable aux évolutions de la bourse lors de la campagne présidentielle de Lula.

Le , lors d'un discours, Hugo Chavez a critiqué l'indépendance de la banque centrale, qui ne l'est que du gouvernement politique élu et pas du FMI. Il a aussi dénoncé le fait qu'avant son intervention, la plupart des réserves internationales étaient placées dans des banques américaines à un taux d'intérêt de 3 % et que sur cet argent, les mêmes banques accordaient des crédits au Venezuela avec des taux d'intérêt de 8 à 10 %, accusant au passage l'élite en place avant lui d'être parfaitement au courant de cet état de fait[9].

Le , Hugo Chavez annonce le retrait du Venezuela du FMI (dont le pays a remboursé tous ses emprunts en avance grâce aux rentrées d'argent dues à l'exploitation pétrolière) et de la Banque mondiale. Il a également annoncé le jour d'avant que « l'Amérique latine en général irait mieux sans la Banque mondiale et le FMI, soutenus par les États-Unis »[10].

La hausse rĂ©gulière des cours du pĂ©trole jusqu'au milieu de l'annĂ©e 2008 a Ă©tĂ© une aubaine pour le Venezuela. 93 % des exportations vĂ©nĂ©zuĂ©liennes, qui ont gĂ©nĂ©rĂ© 99,923 milliards de dollars en 2008, sont issues du secteur pĂ©trolier. Les importations se sont Ă©levĂ©es en 2008 Ă  47,601 milliards de dollars selon des chiffres prĂ©liminaires. En 2008, la croissance du Produit intĂ©rieur brut (PIB) s'est Ă©levĂ©e Ă  4,9 % contre 8,4 % en 2007, et l'inflation a atteint 30,9 %. (Record d'inflation pour l'AmĂ©rique Latine pour la troisième annĂ©e). Ă€ Caracas, le prix des aliments ont augmentĂ© de 51,4 %.

En 2009, le gouvernement a estimĂ© que la croissance grimperait Ă  6 % et l'inflation Ă  15 % mais si le baril de brut se maintient Ă  40 dollars, ce qui n'est pas le cas, et que le Venezuela en vend Ă  l'Ă©tranger quelque 2,3 millions de barils par jour Ă  ce prix, il rĂ©alisera alors 32,580 milliards de dollars de recettes en 2009. Ce montant ne suffira pas Ă  couvrir le coĂ»t de ses importations Ă©lĂ©mentaires[11].

Le , le bolivar est dévalué pour lutter contre l'inflation et un double taux de change est institué avec le dollar pour favoriser l'industrie locale[12].

La croissance a atteint 4 % en 2011. Presque tous les secteurs d'activité ont enregistré une hausse notamment celui prioritaire pour le président Chavez, le logement social.

La nationalisation des secteurs stratégiques

  • La nationalisation du secteur des pĂ©troles est un choix aussi idĂ©ologique que stratĂ©gique. La ressource, dont les rĂ©serves de la rĂ©gion de l'OrĂ©noque seraient Ă©normes, reprĂ©sente 30 % du PIB et 85 % des exportations. PDVSA dĂ©tient alors 60 % des projets menĂ©s par Petroleum PLC, amĂ©ricaines ExxonMobil, Chevron, ConocoPhillips, la française Total et Statoil
  • Les secteurs des tĂ©lĂ©communications et de la production d'Ă©lectricitĂ© ont Ă©galement Ă©tĂ© nationalisĂ©s. Les sociĂ©tĂ©s refusaient par exemple d'investir dans des rĂ©gions jugĂ©es peu rentables.
  • Au dĂ©but de l'annĂ©e 2008, le gouvernement vĂ©nĂ©zuelien annonce la nationalisation très prochaine de la production de ciment[13], montrĂ©e comme une rĂ©ponse au choix des sociĂ©tĂ©s Ă©trangères d'exporter une partie de leur production en situation de pĂ©nurie de logements.
  • En 2010, le commerce de dĂ©tail est nationalisĂ©, avec la filiale vĂ©nĂ©zuĂ©lienne du groupe Ă©xito, dĂ©tenue par le groupe français Casino[14], accusĂ©e de contribuer Ă  la hausse des prix. La filiale locale de l'amĂ©ricain NorPro, fabricant un produit pour les forages pĂ©troliers est Ă©tatisĂ©e et intĂ©grĂ©e Ă  l'entreprise publique PDVSA. Le groupe sidĂ©rurgique italien TenarisDalmine est expropriĂ© de ses actifs, n'ayant trouvĂ© un accord financier avec le gouvernement[15].

Bilan des années de relance (2004-2013)

Après 2003, à la faveur de l'augmentation des prix des hydrocarbures, d'un climat politique plus détendu et de la reprise en main de PDVSA, le Venezuela a connu un taux de croissance du PIB de 13,5 % en moyenne jusqu'en 2009 (un des plus hauts du monde, selon les chiffres officiels et ceux du FMI)[16].

Les investissements sociaux du gouvernement (par le biais des misiones) dans les domaines Ă©ducatifs, alimentaires et mĂ©dico-sanitaires, crĂ©Ă©es depuis 2001 commencent Ă  porter leurs fruits : le taux de pauvretĂ© est rĂ©duit entre 2003 et 2008 de près de 30 points (de 54 % Ă  26 %), dont une diminution particulièrement significative de l'extrĂŞme pauvretĂ© de 72 %[16], tandis que près de 1 250 000 personnes ont Ă©tĂ© alphabĂ©tisĂ©es entre 2003 et 2004 selon les chiffres de la BCV (Banco Central de Venezuela). Ces progrès sociaux s’accompagnent aussi d'une rĂ©duction des inĂ©galitĂ©s mesurĂ©es par l'indice de Gini[16].

Le PIB par habitant en PPA est passĂ© entre 2003 et 2008 de 5 033 Ă  8 500 dollars selon les chiffres du FMI (estimation), et de 5 500 Ă  8 500 $ entre 1999 et 2008 (est.).

La crise économique de 2008 et l'effondrement soudain du cours des matières premières ont conduit à une faible croissance et une inflation forte. La forte inflation (30,9 % en 2008) a affecté la population durant cette période, mais le maintien des cours du pétrole et des volumes d'exportation ont permis à l'économie de se maintenir.

Le PIB a Ă©tĂ© multipliĂ© par cinq entre 1999 et 2014, passant de 98 milliards Ă  482 milliards de dollars[17]. En dĂ©pit de cette forte augmentation du PIB, la vie quotidienne des VĂ©nĂ©zuĂ©liens est marquĂ©e par des problèmes graves de pĂ©nurie alimentaire, d’accès aux services publics du fait de la gestion gouvernementale chaotique : dĂ©faillances du ravitaillement en gaz domestique, coupures d’électricitĂ©... MĂŞme si les gouvernements prĂ©cĂ©dents avaient toujours Ă©tĂ© assez inefficaces en ce qui concerne la gestion des services publics, Ă  la fin de la dĂ©cennie 2000, l’infrastructure du pays s’est littĂ©ralement effondrĂ©e, le gouvernement n’ayant pas investi dans ces domaines[18].

Difficultés et effondrement (depuis 2013)

L'économie vénézuélienne étant fortement dépendante de la rente pétrolière, qui représente 90 % des exportations et 50 % du budget de l'État, l'effondrement des cours du pétrole démarrée en 2013 — les prix du pétrole chutent de 70 % entre 2014 et 2016 — a fait chuter les revenus de l'État et exploser le taux d'inflation. Les difficultés économiques ont conduit à de graves problèmes de pénurie, notamment alimentaire[19]. Le déficit public du Venezuela est estimé à 20 % du PIB en 2015[20].Une inflation de 700 % est attendue sur l'année 2016 d'après le FMI, après une inflation de 159 % en 2015[21].

Ă€ la suite des manifestations de 2014 contre le prĂ©sident Nicolás Maduro, de l'insĂ©curitĂ©, des pĂ©nuries dans les magasins et d'une hyperinflation de l'ordre de 60 %, l'Ă©conomie vĂ©nĂ©zuĂ©lienne est en crise. Concernant le climat des affaires, le pays est classĂ© 181e sur 189. Les uniques ressources du pays proviennent du pĂ©trole, nĂ©anmoins en baisse depuis 10 ans[22].

En dépit de ses nombreuses richesses naturelles, les Vénézuéliens doivent faire la queue pour obtenir la plupart des produits de base de consommation (sucre, huile, médicaments, papier toilette...) et l'État doit pratiquer le rationnement. Le gel des prix a engendré un important marché noir, au sein du pays et avec les pays voisins, comme la Colombie. En 2014, le pays a la plus forte inflation mondiale (68 %). Avec l’effondrement des cours du pétrole, la pauvreté augmente[23].

Selon le FMI, l'inflation pourrait bondir Ă  2068 % en 2018 après 720 % en 2017 ; le PIB vĂ©nĂ©zuĂ©lien devrait se contracter de 12 % en 2017 après une chute de 18 % en 2016. Plus d’un million de VĂ©nĂ©zuĂ©liens ont fui leur pays pour se rĂ©fugier en Colombie, qui a un temps fermĂ© sa frontière. D’autres ont choisi Manaus, au BrĂ©sil, pour sa commoditĂ© d’accès. Pas moins de 50 000 personnes sont parties chercher refuge au Chili[24]. Le PIB a chutĂ© de 30 % entre 2014 et 2017[17].

Le prĂ©sident Nicolás Maduro est très critiquĂ© pour ses dĂ©cisions Ă©conomiques. Il maintient notamment une politique de contrĂ´le des changes, qui impose une paritĂ© du bolivar (la monnaie vĂ©nĂ©zuĂ©lienne) face au dollar ; des hommes d'affaires ont ainsi pu acheter des dollars Ă  un prix très infĂ©rieur Ă  leur valeur rĂ©elle, provoquant une importante fuite des capitaux. En outre, l'État a continuĂ© de rembourser scrupuleusement ses crĂ©anciers plutĂ´t que d'engager une renĂ©gociation des termes de la dette ; entre 2014 et 2017, le pays a ainsi dĂ©pensĂ© près de 72 milliards de dollars en remboursement de dette plutĂ´t que d'investir dans la diversification de l'Ă©conomie[17].

En raison de la spirale inflationniste, les entreprises ne fixent plus les prix des produits en fonction du coût de production, mais par rapport à ce qu'elles estiment qu'il faudra dépenser pour les produire de nouveau à l'avenir, relançant ainsi le processus inflationniste[17]. Pour y répondre, le gouvernement a renforcé le contrôle des prix dans le pays — limitant à 30 % les marges autorisées —, ce qui a conduit au développement d'un marché noir important, notamment pour les devises étrangères[25].

Ă€ partir de 2017, les sanctions Ă©conomiques des États-Unis interdisent presque complètement au Venezuela l'accès aux marchĂ©s financiers internationaux. En novembre 2017, le pays est dĂ©clarĂ© en dĂ©faut de paiement partiel par les agences de notation Fitch Ratings et S&P Global[26]. Selon l'Ă©conomiste Christopher Dembik, « ce sera sans doute le dĂ©faut de paiement le plus compliquĂ© de l'histoire, et celui avec le moins d'impact global »[27]. En dĂ©cembre 2017, en rĂ©action Ă  la crise et aux sanctions, il annonce la crĂ©ation d'une crypto-monnaie, le petro, dont le cours dĂ©pend du pĂ©trole, du gaz, de l'or et du diamant[28]. En 2016, sa rĂ©serve d'or est de 361,1 tonnes, une masse relativement constante depuis le dĂ©but du XXIe siècle. En , elle n’est plus que de 150 tonnes[29].

Fin 2018, le pays atteint un taux d'hyperinflation de l'ordre de 1 000 000 %, alors qu'en , le pays a dĂ©valuĂ© le bolivar de 100 000 pour 1 et augmentĂ© le salaire minimum par 34. Dans le mĂŞme temps, un dixième de la population a Ă©migrĂ©, et le PIB a chutĂ© de 40 % en quatre ans[30].

En , une panne d’électricité conduit à la paralysie générale du pays. La panne a pour origine le barrage de Guri, qui fournit 80 % de l'électricité consommée au Venezuela[31] - [32].

Structure Ă©conomique

La population vĂ©nĂ©zuĂ©lienne Ă©tait de 30,4 millions d'habitants en 2013. Le taux de chĂ´mage y est estimĂ© Ă  7,9 % de la population active[33].

  • Population active par secteur : (estimation 1997)
    • Services : 64 %
    • Industrie : 23 %
    • Agriculture : 13 %

Secteur primaire : culture, Ă©levage, pĂŞche, mines

Production agricole :

  • maĂŻs, sorgho, sucre de canne, riz, bananes, lĂ©gumes, cafĂ©, bĹ“uf, porc, lait, Ĺ“ufs.

Le Venezuela est passĂ© d'une production de 17 160 577 tonnes d'aliments en 1998 Ă  24 686 018 tonnes en 2018[34].

PĂ©trole

La caractĂ©ristique principale du pĂ©trole vĂ©nĂ©zuĂ©lien est d'ĂŞtre un pĂ©trole lourd dont l'extraction et le raffinage engendrent des coĂ»ts plus Ă©levĂ©s que le pĂ©trole lĂ©ger prĂ©sent notamment au Moyen-Orient. Le Venezuela produisait 2,85 millions de barils par jour en 2010.

Selon l'OPEP, les rĂ©serves prouvĂ©es en pĂ©trole du pays atteindraient 296,50 milliards de barils ce qui le place Ă  la première place mondiale devant l'Arabie saoudite[35].

Secteur secondaire

  • Industries :
    • production matĂ©riaux de construction, industrie alimentaire, industrie textile, production d'acier et d'aluminium, assemblage de moteurs de voitures.
  • Production Ă©lectrique : 106,48 milliards de kWh (2005)
  • Ă©nergie fossile : 25,46 %
  • Ă©nergie hydraulique : 74,54 %
  • Consommation Ă©lectrique : 106,48 milliards de kWh (2005)

Secteur tertiaire

Le Venezuela comporte plusieurs banques, y compris une banque publique dédiée au micro-financement de projets menés par des femmes : Banmujer.

Notes et références

  1. (en-US) « Report for Selected Countries and Subjects », sur www.imf.org (consulté le ).
  2. (en-US) « Venezuela annual inflation hits 46,305 percent in June », Reuters,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. (en) « Human Development Reports | Specific country data | VEN » [« Rapports sur le développement humain | Données spécifiques par pays | VEN »], sur hdr.undp.org, Programme des Nations unies pour le développement, (consulté le ).
  4. BANCO CENTRAL DE VENEZUELA, « Exportaciones e Importaciones de Bienes y Servicios Según Sectores » dans Información Estadística, données de 2003 à 2006.
  5. MINISTERIO DEL PODER POPULAR PARA LAS FINANZAS, Government Cash Revenue – tables de 2003 à 2006
  6. « Venezuela: catastrophiques, les inondations aggravent une situation déjà difficile », sur lesechos.fr, .
  7. Le Venezuela peine à récolter les fruits de sa forte croissance - Le Monde, 28 décembre 2006
  8. Les orientations économiques du Venezuela inquiètent - Euronews, 10 janvier 2007
  9. Prestation de serment des nouveaux intégrants du Cabinet Exécutif, Théâtre Teresa Carreño, 8 janvier 2007, cité dans une brochure du ministère pour la communication et l'information Nous sommes entrés dans une nouvelle ère, Projet National Simón Bolívar, p. 58-59
  10. Le Venezuela va sortir de la Banque mondiale et du FMI, annonce Chavez - Yahoo!/AP, 1er mai 2007
  11. « Le Venezuela va devoir faire le gros dos face au risque de récession », AFP, 13 janvier 2009
  12. Après la dévaluation, Chavez menace les spéculateurs - RFI, 11 janvier 2010
  13. « Hugo Chavez nationalise le ciment après le pétrole et les télécoms », Arnaud Rodier, Le Figaro économie, no 19807, 5-6 avril 2008, p. 22
  14. « Caracas verse 690 millions de dollars à Casino et ses associés », Reuters, (consulté le )
  15. « Venezuela : nationalisation de firmes étrangères de l'acier et l'aluminium », AFP, (consulté le )
  16. (en) « The Chávez Administration at 10 Years: The Economy and Social Indicators », sur venezuelanalysis.com.
  17. Temir Porras Ponceleón, « Pour sortir de l’impasse au Venezuela », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne, consulté le )
  18. Paula Vasquez Lezama, Hugo Chávez : de l’aura du progressisme à la dérive autoritaire, Socio, 2, 2013, p. 205-216, doi.org/10.4000/socio.443
  19. Virginia Lopez in Caracas, « Venezuela food shortages: 'No one can explain why a rich country has no food' | Virginia Lopez », sur the Guardian, (consulté le ).
  20. (en) « The road ahead in Venezuela: Navigating through a rough sea of economic crisis », sur The Brookings Institution (consulté le ).
  21. « Which are the 15 most miserable countries in the world? », sur Telegraph.co.uk (consulté le ).
  22. Anne Cheyvialle, « Le Venezuela en crise, c'est "l'Ukraine de l'Amérique latine" », Le Figaro, samedi 1er / dimanche 2 mars 2014, encart « Économie, page 22.
  23. Voyage dans la pire économie du monde, Jean-Marc Vittori, lesechos.fr, 16 février 2015
  24. La crise sans fin à Caracas, Les Échos, 28 juillet 2017.
  25. (en-US) Roberto A. Ferdman, « Venezuela’s black market rate for US dollars just jumped by almost 40% », sur Quartz (consulté le ).
  26. « Le Venezuela en défaut de paiement sur deux emprunts obligataires », sur Europe 1 (consulté le ).
  27. « Venezuela: les économistes prévoient un défaut peu contagieux », sur Le Point,
  28. « Pour contrer le blocus financier et le Bitcoin, le Venezuela crée sa cryptomonnaie », sur La Tribune (consulté le ).
  29. (en) « Venezuela Gold Reserves 2000-2018 », sur https://tradingeconomics.com/, (consulté le ).
  30. Yves Bourdillon, « Le Venezuela, désastre économique majuscule », sur Les Echos,
  31. Venezuela : l'opposition dans la rue après la panne géante d'électricité Le Journal du Dimanche, 10 mars 2019
  32. VENEZUELA : MADURO DÉNONCE UNE NOUVELLE ATTAQUE «CYBERNÉTIQUE»
  33. « Venezuela Unemployment rate - Economy », sur www.indexmundi.com (consulté le ).
  34. Maurice Lemoine, Les enfants cachés du général Pinochet. Précis de coups d'Etats modernes et autres tentatives de destabilisation, Don Quichotte, , p. 676-683.
  35. Le Venezuela possède plus de pétrole que l'Arabie saoudite, Hayat Gazzane, Le Figaro, 20 juillet 2011

Voir aussi

Articles connexes

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