Économie de l'Islande
L’Économie de l’Islande était l'une des plus prospères[3] du monde, avec, en 2006, un revenu par habitant de 42 768 euros, une croissance du Produit national brut de 2,6 %, un taux de chômage de 2,9 %, une inflation à 6,7 %, un budget de l’État dégageant un surplus. La seule ombre au tableau était un fort déficit du commerce extérieur. La crise des subprimes l'a touché frontalement et en 2008 elle est confrontée à la pire crise financière de son histoire, hypothéquant d'autant la prospérité de ce petit État. Le pays reste cependant très riche même aujourd'hui et fait face à un nouveau cycle d'expansion, en témoignent les nombreuses constructions dans la capitale. L'inflation atteint 15 % alors que la monnaie a perdu 60 % de sa valeur [4] en . Le PIB par habitant serait passé de 52 000 dollars à 27 000 dollars en [5]
Économie de l'Islande | |
Reykjavik, la capitale de l'Islande | |
Monnaie | Couronne islandaise |
---|---|
Année fiscale | calendaire |
Organisations internationales | OCDE, OMC, EEE, AELE |
Statistiques | |
Produit intérieur brut (parité nominale) | 23,91 milliards de US$ (2017, est.) |
Produit intérieur brut en PPA | 17,62 milliards de US$ (2017, est.) |
Rang pour le PIB en PPA | 154e par tĂŞte :25e |
Croissance du PIB | 3,6 % (2017, est.) |
PIB par habitant en PPA | 51 800 US$ (2017, est.) |
PIB par secteur | agriculture : 5,8 % industrie : 19,8 % services : 74,4 % (2017, est.) |
Inflation (IPC) | 1,8 % (2017, est.) |
Indice de développement humain (IDH) | 0,959 (très élevé ; 3e) (2021)[1] |
Population active | 198 700 (2017, est.) |
Population active par secteur | agriculture : 4,8 % industrie : 22,2 % services : 73 % (2017, est.) |
Taux de chĂ´mage | 2,8 % (2017, est.) |
Principales industries | tourisme, transformation du poisson, fusion de l'aluminium, énergie géothermique, hydroélectricité, produits médicaux / pharmaceutiques |
Commerce extérieur | |
Exportations | 4,6 milliards de US$ (2017, est.) |
Biens exportés | poisson et produits à base de poisson (42%), aluminium (38%), produits agricoles, produits médicinaux et médicaux, ferro-silicium (2015) |
Principaux clients | 2017 : Pays-Bas 25,5 % Espagne 13,5 % Royaume-Uni 9,4 % Allemagne 7,6 % États-Unis 7 %[2] |
Importations | 5,674 milliards de US$ (2017, est.) |
Biens importés | machines et équipement, produits pétroliers, produits alimentaires, textiles |
Principaux fournisseurs | 2017 : Allemagne 10,6 % Norvège 9,1 % Chine 6,9 % Pays-Bas 6,6 % États-Unis 6,4 %[2] |
Finances publiques | |
Dette publique | 40,9 % du PIB |
Dette extérieure | 27,14 milliards de US$ (2017, est.) |
Recettes publiques | 9,962 milliards de US$ (2017, est.) |
DĂ©penses publiques | 9,735 milliards de US$ (2017, est.) |
DĂ©ficit public | +0,9 % du PIB (2017, est.) |
Sources : https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/ic.html |
|
L’économie de l’Islande dépend fortement de la pêche et de ses débouchés, qui comptent pour près de 60 % de ses revenus à l’exportation. La santé de l’économie est tributaire des conditions des marchés des produits de la mer.
Ravan.
Importations et exportations
Les produits de la pêche en mer comptent pour plus de 60 % des exportations. En vertu des quotas internationaux, l'Islande a le droit de capturer 300 cétacés par an. La viande est en bonne partie exportée. Les autres produits exportés sont l’aluminium, d’autres minerais ferreux, des équipements pour la pêche et le conditionnement des poissons, des vêtements en laine. Le développement récent du tourisme, de l’industrie et des services diversifie les revenus à l’exportation. Le commerce extérieur joue un rôle important dans l’économie islandaise. Les exportations et les importations représentent chacun un tiers du PNB. Les exportations de l’Islande sont à destination de l’Union européenne, des pays de l’Association européenne de libre-échange (AELE), des États-Unis et du Japon.
La politique islandaise relativement ouverte en commerce extérieure, a été renforcée par son admission dans l’espace économique européen en 1993 et par les accords du GATT (Uruguay round). Ces traités ont facilité les exportations islandaises (particulièrement pour des produits de la mer). Cependant, l’agriculture reste largement subventionnée et protégée (avec des droits de douane s’élevant jusqu’à 700 %).
Inflation
L’économie islandaise est relativement sujette à l’inflation. Pendant les années 1970, le choc pétrolier frappe durement l’Islande. L’inflation s’éleva à 43 % en 1974 et 59 % en 1980. Elle tomba à 15 % en 1987 mais augmenta à 30 % en 1988. En 2001, la Banque centrale d'Islande a fixé un taux d’inflation maximum de 2,5 % afin d’assurer une stabilité du niveau des prix. Cependant, largement influencée par le « boom » de l’immobilier, l’inflation se maintient à un niveau nettement supérieur à cet objectif (4 % pour 2005), malgré plusieurs relèvements des taux d’intérêts par la banque centrale durant l’année. Le Ministère des finances prévoit que l’inflation devrait se maintenir pratiquement au même niveau jusqu’en 2009 indépendamment de la poussée à la hausse des salaires faisant suite à l’accord salarial intervenu le , le taux d'inflation est de 6,7 % pour 2006.
Agriculture
Introduite dès l'époque viking et ayant longtemps occupé la majeure partie de la population, l'agriculture en Islande ne représente plus, en raison du climat, qu'1 % du PIB aujourd'hui. Elle se limite essentiellement à l'élevage extensif, surtout ovin, et à quelques cultures vivrières sous serres chauffées par géothermie.
Tourisme
Le nombre de visiteurs étrangers en Islande augmente, et le tourisme islandais dépasse déjà le chiffre d'affaires de la pêche :
- 2010 : 488 600 visiteurs,
- 2012 : 672 900,
- 2014 : 998 600,
- 2015 : 1 280 000,
- 2016 : 1 700 000 (estimation)[6].
Matières premières et énergie
L’Islande a peu de matières premières : quelques installations d'extraction de diatomite sont en exploitation. Ce micro fossile de diatomées est recherché pour les applications de filtration. Son exploitation est économiquement rentable en Islande car les boues extraites de lacs sont séchées dans des installations automatiques alimentées en vapeur d'origine géothermique. Le potentiel important d’énergie hydroélectrique et géothermale est de plus en plus exploité. En 1991, 80 % de la population utilisait un système de chauffage basé sur la géothermie.
L’énergie hydroĂ©lectrique est exploitĂ©e par de nombreux barrages hydroĂ©lectriques. Le plus grand sera le KárahnjĂşkastĂflan (690 MW), en construction jusqu’en 2009, au nord du Vatnajökull. Les autres barrages sont BĂşrfell (270 MW), Hrauneyjafoss (210 MW), Sigalda (150 MW), Blanda (150 MW), et d’autres encore. L’Islande a envisagĂ© l’exportation de l’électricitĂ© qu’elle produit vers le continent europĂ©en par un câble sous-marin. Elle cherche aussi Ă attirer des industries demandant beaucoup d’énergie, tel que la transformation de l’aluminium.
Aluminium
La production d'aluminium est l'activité industrielle consommant le plus d'énergie en Islande. Ce secteur économique est en plein développement. En 2008, trois usines de production sont d'ores et déjà en fonction et deux sont en cours de planification.
La première usine, qui est propriĂ©tĂ© du groupe canadien Rio Tinto Alcan, se trouve près de la ville de HafnarfjörĂ°ur et est opĂ©rationnelle depuis 1969. Sa capacitĂ© initiale n'Ă©tait que de 33 000 tonnes par annĂ©e, mais elle a Ă©tĂ© agrandie Ă plusieurs reprises pour atteindre une capacitĂ© actuelle de 180 000 tonnes. Rio Tinto Alcan Ă©tudie Ă©galement la possibilitĂ© d'augmenter la construction Ă 460 000 tonnes par annĂ©es. Des nĂ©gociations sont en cours avec la compagnie Ă©lectrique nationale Landsvirkjun et Orkuveita ReykjavĂkur, une autre compagnie, bien qu'il ne soit pas encore sĂ»r que la ville de HafnarfjörĂ°ur donne son feu vert. Les habitants de la ville devront voter sur ce projet d'extension.
La deuxième usine, qui est propriété de Norðurál, une filiale de la compagnie américaine Century Aluminium Company, se trouve à Grundartangi, près de la ville d'Akranes, dans l'ouest de l'Islande. Elle a commencé à fonctionner en 1998 avec une capacité de 220 000 tonnes par année. Cette capacité est d'ores et déjà passée à 260 000 tonnes après des travaux d'agrandissement qui se sont terminés à la fin de l'année 2007.
La troisième usine, qui est propriété du groupe américain Alcoa, se trouve près de la ville de Reyðarfjörður et est opérationnelle depuis 2008. L'usine, nommée Fjarðaál (aluminium des fjords) a une capacité de 322 000 tonnes par année, ce qui en fait la plus grande usine d'aluminium actuellement en fonction en Islande. La compagnie Landsvirkjun est en train de construire la centrale hydroélectrique de Kárahnjúka qui compte cinq barrages et une puissance maximale de 690 MW. Ce projet hydroélectrique a rencontré une forte opposition des milieux écologistes.
Alcoa Ă©tudie dĂ©sormais la possibilitĂ© de construire une seconde usine en Islande, près d'HĂşsavĂk. Cette usine, d'une capacitĂ© de 220 000 tonnes par annĂ©e, serait alimentĂ©e entièrement par la gĂ©othermie. La construction, si l'entreprise obtient une autorisation, ne commencera pas avant 2010.
Enfin, la compagnie NorĂ°urál souhaite elle aussi construire une seconde centrale, près de HelguvĂk. Elle devrait avoir une capacitĂ© initiale de 150 000 tonnes par annĂ©e, avec une expansion possible jusqu'Ă 250 000 tonnes.
En 2018, le film Woman at War évoque le combat d'une islandaise contre l'exploitation de l'aluminium sur son île[7].
Transport
Le principal moyen de transport en Islande est la route. La route 1 relie les plus grands centres habitĂ©s en faisant le tour de l’île. Des routes secondaires desservent des villes moins importantes et des villages. Des liaisons aĂ©riennes rĂ©gulières relient Reykjavik aux principales villes. La navigation le long des cĂ´tes est rĂ©servĂ©e au transport de marchandises. Elle tend Ă ĂŞtre supplantĂ©e par le transport par camion, malgrĂ© les difficultĂ©s Ă maintenir un bon Ă©tat des revĂŞtements constituĂ©s parfois simplement de terre, et soumis aux torrents de boue dĂ©clenchĂ©s par une brusque fusion de glaciers recouvrant les volcans. L’Islande n’a pas de chemins de fer. La compagnie aĂ©rienne nationale Icelandair assure des liaisons de l’aĂ©roport de KeflavĂk vers l’AmĂ©rique du Nord et l’Europe. La compagnie Ă bas prix Iceland Express relie KeflavĂk Ă quelques destinations en Europe occidentale telles que Londres et Copenhague. Il est possible d'accĂ©der au pays, en Ă©tĂ©, par ferry depuis le Danemark ou la Norvège après une escale aux Ă®les FĂ©roĂ©.
Accords Ă©conomiques
L’Islande adhéra à l’Association européenne de libre-échange (AELE) en 1970 et participa à un accord douanier avec l’Union européenne en 1973. À la suite de son adhésion à l’Espace économique européen en 1994, il y a une liberté de mouvement du capital, du travail, des biens et des services entre l’Islande et les pays de l’Union européenne. Cependant, le gouvernement islandais s'est, jusqu'à la crise économique de 2008-2009, opposé à l’adhésion à l’Union européenne, principalement par crainte de la perte de contrôle de sa politique de pêche.
Politique Ă©conomique
Il est important de noter qu'en 2008, le classement mondial des États par libertés économiques mis à jour chaque année par l'Heritage Foundation fait apparaître l'Islande au 14e rang aux côtés du Luxembourg et des Pays-Bas.
Notes et références
- (en) « Human Development Reports | Specific country data | ISL » [« Rapports sur le développement humain | Données spécifiques par pays | ISL »], sur hdr.undp.org, Programme des Nations unies pour le développement, (consulté le ).
- https://import-export.societegenerale.fr/fr/fiche-pays/islande/presentation-commerce
- (fr) « L'Islande lassée de sa forte croissance », sur Le figaro,, 12 mai 2007.
- (fr) « L'Islande au bord du gouffre », sur Le Monde, 8 octobre 2008.
- (en) « La Libre - Embedded with Yves Leterme. »
- « L’Islande tente de maîtriser l’incroyable afflux de visiteurs », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Cinéma - La saga islandaise d’une défenseure de l’environnement », Reporterre,‎ (lire en ligne)
Sources
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Economy of Iceland » (voir la liste des auteurs), notamment pour le chapitre sur l'aluminium.