Willis Tower
La Willis Tower (anciennement Sears Tower ; en français « Tour Willis ») est un gratte-ciel américain situé à Chicago, dans l'État de l'Illinois, au 233 South Wacker Drive dans le secteur financier du Loop. Achevé en 1973 et œuvre de l'architecte Bruce Graham[2], il a été le plus haut immeuble du monde pendant 25 ans[3], et des États-Unis pendant 40 ans[3], avant d'être dépassé en 2013 par le One World Trade Center à New York. Il est à ce jour le troisième plus haut immeuble du continent américain et de l'Hémisphère ouest[3]. La Willis Tower définit la ligne d'horizon de Chicago.
Ancien(s) nom(s) |
Sears Tower |
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Architecte | |
Ingénieur | |
Développeur | |
Construction | |
Ouverture |
3 mai 1973 |
Coût |
150 millions USD |
Rénovation |
Skydeck (2009) |
Statut |
Achevé |
Usage |
Bureaux, télécommunications, attractions touristiques |
Style | |
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Matériau | |
Hauteur |
Flèche : 527 m Toit : 442,1 m Dernier étage : 412,7 m |
Surface |
418 064 m2 |
Étages |
108 (+3 sous-sols) |
Sous-sols |
3 |
Nombre dʼascenseurs |
104 |
Contracteur | |
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Occupant |
United Airlines, Willis Group Holdings, Schiff Hardin, Seyfarth Shaw LLP |
Propriétaire | |
Site web |
Pays | |
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Ville | |
Quartier | |
Adresse |
233 South Wacker Drive |
Coordonnées |
41° 52′ 44″ N, 87° 38′ 09″ O |
Dépassant l'ancien World Trade Center d'un peu plus de 24 mètres, c'était également le bâtiment le plus haut du monde (442 mètres et 108 étages ; 527 mètres avec ses antennes) entre 1973 et 1998[4], jusqu'à la construction des Tours Petronas de Kuala Lumpur en Malaisie.
Dans un sondage de 2005, les lecteurs du Chicago Tribune ont élu la Willis Tower comme l'une des « sept merveilles de Chicago », derrière le lac Michigan, le Wrigley Field et le métro de Chicago, mais devant la Water Tower, l'université de Chicago et le musée des Sciences et de l'Industrie (MSI)[5]. Chaque année, environ 1,7 million de personnes visitent le skydeck au 103e étage, l'observatoire le plus haut des États-Unis, ce qui en fait l'une des attractions touristiques les plus populaires de Chicago[6].
La structure abandonne son nom « Sears Tower » en 2009 et prend le nom de son occupant de l'époque, le Willis Group Holdings[7], courtier d'assurances basé à Londres. Cependant, beaucoup de gens refusent de l'appeler ainsi. En effet plus de 90 000 personnes rejoignent le groupe "People Against the Sears Tower Name Change" (littéralement « Les gens sont contre le changement de nom de la Sears Tower »). Le bâtiment servait de siège social à la société de vente au détail Sears (le plus important groupe de distribution aux États-Unis à cette période ; le troisième aujourd'hui derrière Wal-Mart et Home Depot) depuis son ouverture en 1974 jusqu'en 1994. Cependant, les habitants de la région de Chicago se réfèrent toujours au bâtiment par son ancien nom[8].
En 2015, le fonds d'investissement Blackstone Group rachète le gratte-ciel pour 1,3 milliard de dollars[9]. En 2017, Blackstone a annoncé un « lifting » de 500 millions de dollars pour le bâtiment, qui comprendrait la construction d'un complexe commercial de six étages[10].
En avril 2018, le plus grand locataire de l'immeuble est la firme United Airlines, qui a déménagé son siège social du 77 West Wacker Drive (alors appelé United Building) en 2012, et occupe actuellement environ 20 étages[11] - [12]. D'autres locataires importants incluent l'homonyme du bâtiment Willis Towers Watson et les cabinets d'avocats Schiff Hardin et Seyfarth Shaw. Morgan Stanley déménage son deuxième bureau dans l'immeuble en 2019 et devient son quatrième locataire en importance en 2020.
Historique
Planification et construction
En 1969, Sears, Roebuck and Company était de loin l'entreprise de commerce de détail la plus importante au monde, avec environ 350 000 employés[13]. Sears décide de réunir ses milliers d'employés éparpillés partout dans Chicago dans un seul édifice à l'ouest de la ville. La compagnie demanda un espace de 279 000 m2, et avec les prédictions d'agrandissement, les architectes de Skidmore, Owings and Merrill[2] savaient que l'édifice deviendrait l'un des plus hauts gratte-ciel de bureaux au monde. Le cabinet a consulté les autorités locales et fédérales et la loi applicable, puis a proposé à Sears deux options : l'île-quartier de Goose Island au nord-ouest du Loop et une zone de deux pâtés de maisons délimitée par Franklin Street à l'est, Jackson Boulevard au sud, Wacker Drive à l'ouest et Adams Street au nord, avec Quincy Street qui traverse le centre d'est en ouest. Après sélection du second site, les permis de supprimer Quincy Street ont été obtenus[14]. Les avocats du cabinet Arnstein, dirigé par Andrew Adsit, ont commencé à acheter les propriétés parcelle par parcelle[15]. Sears a acheté 15 vieux bâtiments à 100 propriétaires et a payé 2,7 millions de dollars à la ville de Chicago pour la partie de Quincy Street absorbée par le projet.
L'espace intérieur de la tour devait être suffisant pour accueillir tous les employés de Sears dès le début. De l'espace réservé à l'extension des activités de Sears serait loué à de petites firmes jusqu'à ce que la compagnie puisse en profiter. Comme il est plus facile de louer des espaces avec fenêtre, le ratio d'espace sans fenêtre par rapport à celui avec fenêtre devait diminuer à mesure que la hauteur de la tour progressait.
Skidmore, Owings and Merrill proposèrent une tour d'une surface de 5 000 m2 par étage à la base[16] Construite au sol suivant la forme la plus harmonique et la plus équilibrée qui soit, la Sears Tower s'affine en montant vers le ciel et offre un profil unique sur chacune de ses façades. Cette masse découpée de 225 000 tonnes paraît dans son esthétique soudainement légère et s'imprime avec plus de force que les tours monolithiques de type « brique de lait » construites à l'époque et identiques quel que soit leur nombre d'étages. Chaque "étape" de l'immeuble semble le reproduire dans sa totalité, mais en miniature. De la base au sommet, la verticalité des façades forme un mur-rideau lisse et vitré typique du style international. Des bandes noires apparaissent sur la tour au niveau des 29e-32e, 64e-65e, 88e-89e et 104e-108e étages. Ces éléments sont des persiennes qui permettent la ventilation du bâtiment en faisant entrer et évacuer l'air. Elles sont construites de lames rétractables et de cadres faits d'aluminium extrudé. Les étages situés à ces niveaux ne sont pas composés de bureaux mais de locaux de maintenance de la tour.
À mesure que le temps passait, la hauteur de la Sears Tower augmentait sans cesse, dû aux plans optimistes de Sears. Elle dépassa la hauteur des tours du World Trade Center à New York, qui étaient à ce moment-là en construction[17]. La Federal Aviation Administration (FAA) imposa une limite (par une réglementation sur les immeubles de grande hauteur) pour protéger le trafic aérien[18], la ville de Chicago étant desservie par deux aéroports internationaux (tous deux situés sur le territoire municipal ; un milliardaire voulant construire une tour de plus de 500 mètres à Las Vegas fut lui aussi confronté au même problème de restriction en [19]. La tour fut entièrement financée par l'entreprise Sears, qui décida de finir la construction en posant deux antennes sur le toit de l'édifice pour permettre la diffusion de chaînes de télévision locales ainsi que de certaines stations de radio de la région chicagoane.
Sears et la ville de Chicago ayant approuvé le projet, la construction débuta en et fut terminée en . Au total, les coûts s'élèvent à 150 millions de dollars US de l'époque[20], soit environ à 950 millions de dollars en 2005. En comparaison, la tour Taipei 101 à Taipei, construite en 2004, a coûté environ 1,64 milliard de dollars en 2005[21].
Après l'ouverture
Les prévisions optimistes de l'entreprise Sears quant à l'agrandissement de l'immeuble n'eurent jamais lieu. Autrefois, le rival de Sears était Montgomery Ward (dont le siège de l'entreprise était également situé à Chicago : Montgomery Ward Company Complex), puis à cette liste s'ajoutèrent d'autres géants du commerce de détail comme Kmart, Kohl's et Walmart qui surpassèrent tous la compagnie Sears. La fortune de Sears, Roebuck & Company a diminué durant les années 1970 alors que la compagnie perdait des parts du marché. L'administration de la compagnie opta pour la prudence[22].
En février 1982, deux antennes de télévision ont été ajoutées à la structure, portant sa hauteur totale à 1 707 pieds (520,3 m). L'antenne ouest a ensuite été étendue, portant la hauteur totale à 1 729 pieds (527 m) le 5 juin 2000, pour améliorer la réception de la station National Broadcasting Company (NBC) locale WMAQ-TV.
La Sears Tower est restée à moitié vide durant environ dix ans alors que d'autres édifices de bureaux sortaient de terre à Chicago. Cette situation n'a pas profité au groupe autant qu'il l'aurait souhaité. Les dirigeants de Sears hypothéquèrent donc leur édifice-emblème à la fin des années 1980. En juillet 1990, sans acheteur potentiel apparent, Sears a contracté un prêt hypothécaire sur la tour de 850 millions de dollars auprès de la compagnie d'assurance MetLife et d'AEW Capital Management. En 1993, Sears commença à vider les lieux, et en 1995, l'entreprise l'avait complètement déserté, déménageant à Hoffman Estates (Illinois), en banlieue nord-ouest de Chicago. Dès lors, la Sears Tower changea plusieurs fois de propriétaire, mais Sears détenait toujours les droits concernant le nom de l'édifice jusqu'en 2009[23].
En 1997, l'entreprise torontoise Trizec Properties, à l'époque locataire de la Tour CN, a acquis les participations d'AEW dans l'immeuble pour 110 millions de dollars (USD), en supposant un passif de 4 millions de dollars et une hypothèque de 734 millions de dollars[24] - [25]. Trizec prévoyait que la Sears Tower atteindrait rapidement une valeur d'un milliard de dollars USD.
Ces projections n'ont pas été atteintes, la tour étant confrontée au même taux d'inoccupation et à d'autres problèmes qui existaient déjà à l'époque de Sears, bien que Trizec ait fait des efforts pour attirer de nouveaux locataires mais les résultats étaient peu fructueux. À la suite des attentats du 11 septembre 2001, deux des plus gros locataires, Goldman Sachs et Merrill Lynch, ont immédiatement annoncé leur intention de libérer 27 870 m² d'espace et ont déménagé craignant que la Willis Tower ne subisse le même sort que les tours jumelles du World Trade Center. En 2003, Trizec Properties a vendu ses avoirs de la tour à MetLife pour 9 millions de dollars[26].
À ce jour, la Willis Tower représente toujours une destination de choix pour les entreprises américaines et du monde entier qui veulent implanter leurs sièges ou possèder des bureaux à Chicago. Plus de 100 entreprises y résident actuellement, incluant des firmes d'avocats importantes, des compagnies d'assurances et d'autres entreprises qui offrent divers services financiers.
Depuis les années 2000
Panorama sur la ville de Chicago, son Downtown et le lac Michigan depuis la Willis Tower (avril 2010).
En juin 2006, sept hommes sont arrêtés par le Federal Bureau of Investigation (FBI) et accusés de conspiration visant à détruire la tour. Le directeur adjoint du FBI, John S. Pistole, a décrit leur complot comme « plus ambitieux qu'opérationnel[27] - [28] ». L'affaire a été portée devant les tribunaux en octobre 2007. Après trois procès, cinq des suspects ont été condamnés et deux acquittés. Le chef présumé du groupe, Narseal Batiste, a été condamné à 13 ans et demi de prison[29]. En réponse à la menace perçue d'une attaque, le plus gros locataire de l'immeuble à l'époque, Ernst & Young (EY), a déménagé dans un gratte-ciel de Wacker Drive, dans la partie nord du Loop, au début de 2009[30].
En 2007, les propriétaires du bâtiment avaient envisagé des plans pour la construction d'un hôtel du côté nord de Jackson Boulevard, entre Wacker Drive et Franklin Street, près de l'entrée de la plate-forme d'observation (au-dessus du parking souterrain de la tour). Selon les propriétaires de la tour, le deuxième bâtiment a été pris en compte dans la conception originale. Le plan a finalement été annulé car le zonage de la ville ne permettait pas la construction d'un bâtiment aussi haut à cet endroit[31].
En mai 2020, de fortes pluies ont provoqué des inondations dans trois sous-sols de la tour, coupant l'électricité du bâtiment[32]. Les efforts de la ville ont empêché les eaux de la rivière Chicago de continuer de monter sur Lower Wacker Drive. La ville a entamé un processus de pompage visant à baisser le niveau de l'eau afin que les équipes de ComEd puissent entrer dans les niveaux souterrains de la Willis Tower. L'évacuation du gratte-ciel des employés a été décidé par les autorités municipales. La coupure d'électricité dû à la fermeture de l'immeuble a entraîné l'interruption de nombreuses chaînes de télévision et de stations de radio. Cette inondation a causé plus de 110 millions de dollars de dégâts au gratte-ciel[33].
Qui détient le record ?
En 1998, les tours jumelles Petronas à Kuala Lumpur, en Malaisie, ont dépassé la hauteur de la Willis Tower du haut de leur 452 mètres, y compris leurs flèches décoratives, ce qui souleva une polémique quant aux différentes catégories concernant la hauteur des édifices. On créa donc quatre catégories. Les tours Petronas étaient les plus hautes dans une catégorie : celle qui inclut tous les éléments architecturaux essentiels, y compris les flèches décoratives[34].
En 2004, Taipei 101 à Taipei (Taïwan) a surpassé à son tour la Willis Tower dans presque toutes les catégories. Le record de hauteur de la base jusqu'au sommet incluant l'antenne n'est plus détenu par la Willis Tower depuis la construction de Burj Khalifa. Taipei 101 fut reconnu le plus haut gratte-ciel du monde. En 2008, le Shanghai World Financial Center à Shanghai, en Chine, a revendiqué avoir battu le record de hauteur pour le toit et du plus haut étage occupé.
Achevée en 2009, le Burj Khalifa récolte, avec ses 828 mètres de haut[35] - [36], tous les records mondiaux en 2010 lors de son ouverture, toutes catégories confondues, surpassant la Willis Tower[37], Taipei 101 et la Tour CN à Toronto. La Chicago Spire, dont la construction a été annulée, aurait pu détenir plusieurs records de hauteur sur le continent américain en 2012, mais la crise financière de 2008 força les principaux concernés à renoncer à ce projet ambitieux, mais très coûteux[38]. Cependant, il n'est pas exclu que ces prochaines années, un nouveau projet de gratte-ciel à Chicago dont la hauteur pourrait dépasser celle de la Willis Tower, soit mis en avant.
La Willis Tower est à ce jour le troisième plus haut bâtiment du continent américain et de l'hémisphère ouest après le One World Trade Center (qui dépasse la Willis Tower en hauteur d'une quinzaine de mètres ; antenne comprise, mais la hauteur au niveau du toit est légèrement inférieure) et la Central Park Tower également située à New York. Avec une hauteur maximale de 1 729 pieds (527 mètres avec ses antennes), c'est la troisième structure autoportante la plus haute des Amériques, 86 pieds (26,2 m) plus courte que la Tour CN de Toronto. Il s'agit de la huitième structure autoportante la plus haute au monde en termes de hauteur de pinnacle.
Point culminant de l'Illinois
De ses deux antennes, la pointe la plus élevée est le point culminant de l'Illinois (l'État dans lequel se trouve la ville de Chicago) à 527 mètres au-dessus du niveau de la rue (ou 709 m au-dessus du niveau de la mer). Son toit est à 442 m au-dessus du niveau de la rue (ou à 624 m au-dessus du niveau de la mer), la plate-forme d'observation du 103e étage (skydeck) est à 412 m au-dessus du niveau de la rue (ou 593,8 m au-dessus du niveau de la mer), et l'entrée de Franklin Street est à 181 m au-dessus du niveau de la mer. Le point naturel le plus élevé de l'Illinois est le Charles Mound (colline située dans le comté de Jo Daviess, à l'extrémité nord-ouest de l'État) et culmine à 376 m au-dessus du niveau de la mer.
Antennes
Tout en haut du bâtiment se trouvent deux antennes qui permettent d'émettre et de réceptionner les ondes pour la diffusion des chaînes de télévision et de stations de radio dans l'agglomération de Chicago. Elles sont dotées de lumières stroboscopiques d'avertissement des compagnies aériennes qui clignotent 40 fois par minute. Visibles par les pilotes sur de grandes distances, les ampoules sont changées environ tous les 18 mois par un grimpeur qui escalade les pylônes d'antenne[39]. De nouvelles antennes numériques ont récemment été installées pour les principales chaînes de télévision de Chicago afin qu'elles puissent diffuser la télévision en haute définition.
Depuis le début des années 1980, les antennes de la Willis Tower fournissent aux radiodiffuseurs les installations de pointe nécessaires pour desservir les marchés de la télévision et de la radio à Chicago[39] (Chicagoland Television, Chicago Public Media, WLS-TV, WLUP-FM, WGN-TV, WMAQ-TV, WBEZ, NBC Chicago entre autres) et des services de communication sans fil. La tour adapte et améliore continuellement son infrastructure de diffusion pour répondre aux exigences en constante évolution des nouvelles technologies.
En juin 2000, une nouvelle antenne de télévision, installée au moyen d'un hélicoptère, a porté la hauteur totale de l'immeuble à 1 730 pieds (527 mètres)[40]. À l'été 2009, la Willis Tower a achevé une conversion complète à la transmission de la télévision numérique[39].
Dès l'achèvement de la tour en 1973, l'installation de diffusion sur le toit de la Willis Tower est l'une des plus importantes au monde, répondant aux besoins des grandes stations de télévision et de radio en plus des stations de télévision de faible puissance[39]. L'installation abrite également des installations spécialisées d'émission et de réception micro-ondes et des systèmes de transmission radio bidirectionnelle. Tout cela fait de la Willis Tower l'une des installations de transmission de diffusion les plus denses et complexes au monde.
Éclairage
Depuis 2018, en plus des huit couleurs de base qui illuminent les antennes chaque nuit (ainsi que des couleurs utilisées en l'honneur de diverses fêtes nationales, événements spéciaux et causes caritatives), les antennes peuvent afficher une plus grande variété de couleurs ainsi que des animations complexes grâce à un système de diodes électroluminescentes (LED) puissant, à changement rapide et à basse consommation[41].
Par le passé, une équipe de deux personnes devait monter aux 109e et 110e étages du bâtiment et changer les palettes de couleurs sur chaque projecteur à la main ainsi que l'entretien et le remplacement de l'éclairage de la tour, composé initialement de lampes à incandescence. Ce nouveau système de LED permet le changement de couleur à distance et en quelques secondes seulement par un ordinateur central[41]. L'éclairage de chacune des LED peut être individuellement piloté, ainsi en plus des couleurs standards que sont le blanc, le bleu, le vert, le turquoise, le rouge, le jaune, le mauve et le rose, le système de LED produit des millions de couleurs différentes, offrant une très grande variété d'éclairages des antennes.
En comparaison, le processus précédent pouvait prendre jusqu'à quatre heures et dépendait de conditions météorologiques favorables. Le nouveau système devrait réduire de 70 % la consommation d'énergie liée à l'éclairage des antennes, selon les propriétaires du bâtiment[41].
Skydeck
Inauguré en 1974, le skydeck est situé au 103e étage soit à 412 mètres de hauteur, il attire chaque année de nombreux touristes qui se rendent à ce point d'observation qui offre une vue imprenable sur les gratte-ciel de Downtown Chicago, le lac Michigan et le reste de la ville. Il s'agit de la plus haute plate-forme d'observation des États-Unis.Par jour de grand vent, les visiteurs peuvent sentir le bâtiment bouger légèrement. Les caissons en verre à cinq côtés permettent des vues dans toutes les directions et par temps clair on peut voir à une distance de plus de 80 kilomètres[42], permettant d'apercevoir les plaines de l'Illinois, le Wisconsin, et à travers le lac Michigan, l'Indiana et le Michigan.
Les rebords mesurent environ 1,219 mètre de profondeur, 3,048 m de haut et 3,048 m de large[42]. Les panneaux sont constitués de trois couches de verre feuilleté de 2,5 cm d'épaisseur et stratifié en une seule unité sans soudure. Les panneaux sont suspendus à un cadre en acier qui repose sur des rails, ce qui permet au caisson d'être rétracté dans le bâtiment pour le nettoyage et l'entretien. Une équipe multidisciplinaire de l'agence d'architecture Skidmore, Owings and Merrill (SOM) a conçu le design, créé les plans de construction des éléments fixes et travaillé en étroite collaboration avec le concepteur/constructeur des corniches mobiles en verre[42]. Officieusement surnommées « The Ledge », les caissons en verre du skydeck peuvent supporter un poids d'environ 4,5 tonnes métriques, et a été ouvert au public le 2 juillet 2009[43] - [44]. Le 29 mai 2014, le sol en verre feuilleté de l'un des caissons s'est brisé alors que les visiteurs étaient à l'intérieur, mais il n'y a eu aucun blessé[45].
Il ne faut que 45 secondes pour atteindre ce niveau grâce à deux ascenseurs spéciaux à grande vitesse. Il constitue l'une des principales attractions touristiques de la ville, en effet selon le service municipal chargé des affaires culturelles de Chicago, environ 1,7 million de personnes se rendent au skydeck chaque année[46].
En , à la suite du rachat de la Willis Tower, les nouveaux propriétaires ont entrepris quelques travaux de rénovation et de modernisation du skydeck par l'installation de balcons rétractables entièrement vitrés qui ont la particularité de se décoller de 120 cm de la façade vers l'extérieur donnant l'impression aux visiteurs de plonger dans le vide.
Grimpeurs
Le 25 mai 1981, Dan Goodwin, vêtu d'un costume de Spider-Man fait maison, escalade la tour à l'aide de ventouses, et malgré plusieurs tentatives des pompiers de Chicago pour l'arrêter, a réussi la première ascension extérieure de la tour. Goodwin a été arrêté au sommet après la montée de sept heures et a ensuite été accusé d'intrusion. Goodwin a déclaré que la raison pour laquelle il a effectué l'ascension était d'attirer l'attention sur les lacunes des techniques de sauvetage et de lutte contre les incendies en hauteur. Après un long interrogatoire par le procureur du district du comté de Cook et le commissaire aux incendies de la ville de Chicago, Goodwin a été officiellement libéré de prison[47] - [48] - [49].
En août 1999, le grimpeur urbain français Alain Robert (surnommé le « French Spiderman »), utilisant uniquement ses mains et ses pieds sans équipements ni protections, a escaladé le mur-rideau de verre et d'acier du bâtiment jusqu'au sommet. Un épais brouillard s'est installé vers la fin de son ascension, rendant les 20 derniers étages de l'extérieur en verre et en acier du bâtiment glissant[50]. D'une hauteur de 180 mètres, le Citigroup Center, un autre gratte-ciel de Chicago, sera le premier des nombreux gratte-ciel qu'Alain Robert escaladera à travers le monde.
Chiffres
Ci-dessous une liste de faits et de chiffres sur la Willis Tower[4] - [46] :
- 3 ans de construction (1970-1973) et 2 000 ouvriers ;
- 12e plus haut bâtiment du monde (1er de 1973 à 1998) ;
- 3e plus haut bâtiment de l'hémisphère ouest (1er de 1973 à 2013) ;
- 1450 pieds de haut (442 mètres) et 110 étages ;
- 1730 pieds de haut (527 mètres) avec ses antennes ;
- 418 064 m² de surface soit l'équivalence de 100 terrains de football ;
- 76 000 tonnes d'acier utilisés pour sa construction ;
- Le poids du bâtiment est de 225 000 tonnes ;
- Son sommet peut bouger de 6 pouces (15,24 centimètres) par rapport à l'axe central ;
- 16 100 fenêtres à double vitrage teintés recouvrent les façades de la tour ;
- 6 robots automatisés nettoient régulièrement les vitres de la façade ;
- 40 233 kilomètres de câble électrique ;
- 40 kilomètres de plomberie ;
- 205 kilomètres de câble d'ascenseur ;
- 145 000 luminaires ;
- 69 202 kilomètres de câble téléphonique
- 150 millions de dollars USD (de l'époque) pour sa construction ;
- 104 ascenseurs se déplaçant à une vitesse de 388 mètres par minute ;
- Plus de 1 532 m² de salles de conférence ;
- Espace événementiel au 99e étage ;
- 4 entrées principales (Wacker Drive, Jackson Boulevard, Adams Street et Franklin Street) ;
- 15 000 personnes travaillent dans les bureaux chaque jour ;
- 12 millions de visiteurs chaque année (1,7 pour le skydeck).
Accessibilité
Transports en commun
Bus CTA
Le réseau de bus urbain de la Chicago Transit Authority (CTA) possède plusieurs arrêts à proximité de la Willis Tower :
- Franklin & Adams (S. Franklin Street à l'est),
- Wacker & Adams (S. Wacker Drive à l'angle nord-ouest),
- Jackson & Franklin (Jackson Boulevard au sud).
Vélocation
Le réseau de vélos en libre-service Divvy comprend plusieurs stations situées à proximité de la Willis Tower :
- Franklin St. & Jackson Boulevard (juste au sud de la tour est la station la plus proche).
Gare
- La gare ferroviaire d'Union Station, située au 225 South Canal Street, se trouve non loin de la tour. Il est possible d'y faire des correspondances avec les réseaux ferroviaires Metra (RER ; trains de banlieue) et Amtrak (réseau national).
Dans la culture populaire
La Willis Tower apparaît dans de nombreux films, téléfilms, séries télévisées, jeux vidéo, clips musicaux, documentaires et reportages ; mais est également mentionnée dans la musique et la littérature. Ci-dessous, une liste non exhaustive de films dans lesquels on peut apercevoir le gratte-ciel :
Cinéma
- La Folle Journée de Ferris Bueller de John Hughes sorti en 1986 ; (dans ce film, le protagoniste visite la tour et son skydeck) ;
- Deux flics à Chicago de Peter Hyams sorti en 1986 ;
- Un ticket pour deux de John Hughes sorti en 1987 ;
- Nico d'Andrew Davis sorti en 1988 ;
- Poltergeist 3 de Gary Sherman sorti en 1988 ;
- Le Fugitif d'Andrew Davis sorti en 1993 ; (dans ce film il y a une scène aérienne où l'on voit la tour d'au-dessus avec ses énormes antennes) ;
- Mad Dog and Glory de John McNaughton sorti en 1993 ;
- Michael de Nora Ephron sorti en 1996 ; (dans ce film, la tour, alors le plus haut bâtiment du monde, est la dernière merveille terrestre que l'archange Michael voit avant de quitter la Terre) ;
- Peur primale de Gregory Hoblit sorti en 1996 ;
- Négociateur de F. Gary Gray sorti en 1998 ;
- Mon beau-père et moi de Jay Roach sorti en 2000 ; (dans ce film il y a une scène aérienne où l'on voit la tour) ;
- High Fidelity de Stephen Frears sorti en 2000 ;
- I, Robot d'Alex Proyas sorti en 2004 ; (dans le Chicago de 2035, la Willis Tower est dépassée par la USR Tower (le siège d'US Robots) ;
- Cyclone, catégorie 6 : Le Choc des tempêtes de Dick Lowry sorti en 2004 ; (dans ce film, la tour est détruite par une puissante tornade) ;
- The Dark Knight : Le Chevalier noir de Christopher Nolan sorti en 2008 ;
- Colombiana d'Olivier Megaton sorti en 2011 ;
- Transformers 3 : La Face cachée de la Lune de Michael Bay sorti en 2011 ; (dans le film, les protagonistes font un vol en wingsuit depuis la tour jusque dans la rue ; dans une autre scène on aperçoit la tour fortement endommagée) ;
- Man of Steel de Zack Snyder sorti en 2013 ; (dans ce film la tour abrite les bureaux du Daily Planet) ;
- Divergente de Neil Burger sorti en 2014 ; (dans un Chicago post-apocalyptique, on voit une Willis Tower délaissée et abandonnée depuis de nombreuses années) ;
- Jupiter : Le Destin de l'univers des Wachowski sorti en 2015 ; (plusieurs scènes prennent pour cadre la tour) ;
- Rampage : Hors de contrôle sorti en 2018 ; (siège de l’entreprise Énergies) ;
- Captive State de Rupert Wyatt sorti en 2019 ; (lors d'une invasion extraterrestre sur Terre, les antennes de la tour sont remplacées par leur propre dispositif de brouillage pour fermer toutes les communications numériques dans le monde[51]).
Autres
En 2008, Lego Architecture a sorti un modèle de la Willis Tower dans la série Landmark. En 2017, Lego Architecture a réalisé une skyline de Chicago et la Willis Tower était l'un des bâtiments présentés.
Galerie d'images
- La Willis Tower en 2019.
- Entrée Est (côté Franklin Street).
- Depuis la rivière Chicago.
- Depuis le lac Michigan.
- Depuis le quartier de Chinatown.
- Vue du skydeck.
- À la tombée de la nuit.
Vue sur Downtown Chicago depuis le Museum Campus avec la Willis Tower dans la skyline de Chicago.
Notes et références
- Michael J. de la Merced, « Blackstone Group Purchases Landmark Willis Tower in Chicago », The New York Times, (lire en ligne, consulté le )
- https://thetowerinfo.com/buildings-list/willis-tower/
- « Willis Tower – The Skyscraper Center » [archive du ], sur Council on Tall Buildings and Urban Habitat, (consulté le )
- « Willis Tower : An American Icon With A Rich History » (consulté le )
- Leroux, Charles, « The People Have Spoken: Here Are the 7 Wonders of Chicago », Chicago Tribune (Tribune Company), 15 septembre 2005. Consulté le .
- theskydeck.com/the-tower/facts-about-the-ledge/
- (en) « Sears Tower now named Willis Tower - CNN.com », sur edition.cnn.com (consulté le ).
- Edward McClelland, « Chicagoans Refuse to Call These Places by Their Real Names », sur Chicago Magazine, Chicago Magazine, (consulté le )
- Michael J. De La Merced, « Blackstone Group Purchases Landmark Willis Tower in Chicago », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
- chicago.suntimes.com/willis-tower-in-line-for-a-500-million
- Brett Snyder, « A Day with United Management: Elite Status, Mileage Devaluation, and Increasing Change Fees », sur The Cranky Flier, (consulté le )
- (en) Danny Ecker, « Morgan Stanley moving second office to Willis Tower », sur Crain's Chicago Business, (consulté le )
- The Sears retail group has 350,000 employees. Dernier accès le 21 novembre 2007.
- Arnstein & Lehr, The First 120 Years
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- Captive State on IMDb
Voir aussi
Articles connexes
- Liste des plus hauts gratte-ciel du monde, en l'an 2000, elle occupait la 3e place des plus hauts gratte-ciel du monde.
- Liste des plus hautes constructions des États-Unis
- Liste des plus hautes constructions de Chicago
- Sears Holdings Corporation