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Victoire Conen de Saint-Luc

Victoire de Conen de Saint-Luc, née le à Rennes et morte sur l'échafaud le à Paris en même temps que ses parents Gilles Conen de Saint-Luc et Françoise Marie du Bot, est une religieuse française et bretonne dont le procès en béatification a été ouvert en 1919. Elle était religieuse au couvent des Dames de la retraite de Quimper.

Victoire Conen de Saint-Luc
Victoire Conen de saint-Luc (portrait peint par elle-mĂŞme).
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  33 ans)
SĂ©pulture
Activités
Famille
Père
Blason

Biographie

Victoire Conen de Saint-Luc fait partie de la famille Conen de Saint-Luc dont plusieurs membres ont joué un rôle important dans l'histoire. Son neveu Jean-Marie de Silguy fonda le Musée des beaux-arts de Quimper.

Portrait de Victoire de Saint-Luc et de sa mère, née Françoise-Marie du Bot
Le couvent des Dames de la Retraite à Quimper, devenu caserne de gendarmerie, au début du XXe siècle
L'emblĂŞme du CĹ“ur de JĂ©sus (dessin de Victoire Conen de Saint-Luc)

Élevée chez les Visitandines de Rennes, elle entra chez les religieuses des Dames de la Retraite à Quimper où elle fit sa consécration le . Elle rejeta la Constitution civile du clergé et écrivit à l'abbé Claude Le Coz après son élection à l'évêché constitutionnel d'Ille-et-Vilaine pour tenter de le ramener à l'orthodoxie. Sa maison religieuse ayant été fermée, elle profita de l'hospitalité des Bénédictines du Calvaire à Quimper et dut ensuite retourner chez ses parents. Elle avait quelque talent de peinture et on conserve plusieurs portraits peints par elle, quelques-uns faits dans la prison. Pratiquant la dévotion au Sacré-Cœur, elle en avait peint des images et des insignes comme ceux que portaient beaucoup d'insurgés vendéens. Le , son père Gilles Conen de Saint-Luc, ancien président à mortier du Parlement de Bretagne, sa mère Françoise Marie du Bot et elle-même furent arrêtés et conduits à la prison de Carhaix et, de là, à Quimper, puis, séparément, à Paris où, leur dossier ayant été envoyé au Tribunal révolutionnaire, ils se retrouvèrent à la prison de la Conciergerie[1].

Le 1er thermidor an II (), son père, sa mère et elle-même comparurent devant le Tribunal révolutionnaire, qui venait deux jours plus tôt de condamner à mort comme « fanatiques et séditieuses » les Bienheureuses Carmélites de Compiègne. Ils furent condamnés à mort comme « ennemis du peuple, ayant secondé la révolte des brigands de Vendée et le fanatisme » et exécutés place de la Nation[2]. Victoire demanda à être exécutée la première, disant à ses parents : « Vous m'avez appris à vivre; avec la grâce de Dieu, je vais vous apprendre à mourir ». Leurs cadavres furent jetés dans une fosse commune creusée à la hâte non loin de là, au fond du jardin d’un couvent de chanoinesses de Saint-Augustin, fermé et réquisitionné. Ce lieu est aujourd’hui le cimetière de Picpus.

La cause de béatification de Victoire Conen de Saint Luc fut jointe en 1919 à celle des Martyrs du Tribunal révolutionnaire de Paris. Deux procès, informatifs et de non culte, eurent lieu en 1920 et 1921 à l’archevêché de Paris, puis les actes de la cause furent envoyés en 1925 à Rome, à la Sacrée Congrégation des Rites (désormais Congrégation pour les causes des Saints). La mort du postulateur entraîna ensuite l’interruption de la cause[3].

Son Ĺ“uvre de peintre et de dessinatrice

  • Les CĹ“urs de JĂ©sus et de Marie, pastel (Couvent de la Retraite Ă  Quimper).
  • Les quatorze fresques de la chapelle de Peniti Ă  La ForĂŞt-Fouesnant.

Images et Ă©tablissements portant son nom

Un portrait de Victoire Conen de Saint-Luc, et un autre de son oncle Mgr Toussaint Conen de Saint-Luc, dernier Ă©vĂŞque de Cornouaille, mort en 1790, se trouvent dans l'Ă©glise Saint-Jacques de Pouldavid Ă  Douarnenez.

Victoire Conen de Saint-Luc est représentée sur un vitrail dans quatre églises et chapelles du diocèse de Quimper :

  • Dans le transept sud de l’église de Pluguffan, dans le vitrail du SacrĂ©-CĹ“ur (1892), Victoire est montrĂ©e en religieuse, agenouillĂ©e (Ă  ses pieds se voit un couperet de guillotine), tenant Ă  la main une image du SacrĂ©-CĹ“ur, la Bse Marguerite-Marie Alacoque (1647-1690), inspiratrice du culte du SacrĂ©-CĹ“ur, se tenant debout derrière elle. Mgr Toussaint Conen de Saint-Luc est Ă©galement agenouillĂ©, avec derrière lui, debout, saint Jean l’EvangĂ©liste.
  • Dans le transept nord de l’église Saint-Mathieu de Quimper, Victoire de Saint-Luc figure Ă©galement dans le grand vitrail intitulĂ© « Apparition du SacrĂ©-CĹ“ur » (Ateliers Champigneulle, Paris, 1896), en compagnie de nombreux saints et saintes, parmi lesquels on reconnaĂ®t saint Jean Eudes, la Bse Marguerite-Marie Alacoque, saint Jean l’EvangĂ©liste, saint François d’Assise, et vraisemblablement saint Longin.
  • Dans l’ancienne chapelle du Grand SĂ©minaire de Quimper, cĂ´tĂ© Ă©pitre[4], dans le vitrail (1896) qui se trouve au-dessus de l’autel du SacrĂ©-CĹ“ur, on peut voir Victoire agenouillĂ©e et tenant une image du SacrĂ©-CĹ“ur devant la Bienheureuse Françoise d'Amboise (duchesse de Bretagne de 1450 Ă  1457 puis carmĂ©lite), tandis que son oncle Mgr Toussaint Conen de Saint-Luc est agenouillĂ© devant saint Vincent Ferrier, cĂ©lèbre prĂ©dicateur dominicain dĂ©cĂ©dĂ© Ă  Vannes en 1419.
  • Dans l’église paroissiale Saint-Tudec-et-Sainte-Anne de Landudec, elle est Ă©galement reprĂ©sentĂ©e sur le vitrail du SacrĂ©-CĹ“ur (de l’atelier J.-P. Florence, 1905)[5], situĂ© du cĂ´tĂ© de l’autel Sainte-Anne. On voit au centre du vitrail le SacrĂ©-CĹ“ur ; sur le cĂ´tĂ© droit, Victoire agenouillĂ©e, montrant l’image du SacrĂ©-CĹ“ur, peinte et brodĂ©e par elle debout ; derrière elle se tient la Bse Marguerite-Marie Alacoque. On peut Ă©galement voir Ă  gauche Mgr Toussaint Conen de Saint Luc, l’oncle de Victoire et dernier Ă©vĂŞque de Cornouaille[6], et derrière lui le père jĂ©suite Claude La Colombière, apĂ´tre de la dĂ©votion du SacrĂ©-CĹ“ur.

En 1923, une école primaire privée de filles "Victoire Conen de Saint-Luc", avec internat, est construite à Landudec[6].

Armoiries

"Coupé d'or et d'argent, au lion de l'un en autre, armé, lampassé et couronné de gueules"[7].
Devise : Qui est sot a son dam
Couronne : de marquis
Supports : deux lions


Ce sont des Armes Ă  enquerre

Bibliographie

  • HervĂ© Gourmelon, Le Destin tragique de cinq habitants de la Bretagne en 1794 sous la Terreur : Victoire Conen de Saint-Luc et ses parents, Anne Pichot de Querdisien, PĂ©tronille Bochhen, Ă©ditions Christian, 2007, 228 p.
  • (br) Jean-Marie Le Gall, Buez Victoire de Saint Luc : leanez e kouent ar retret e Kemper, Brest, 1921, 104 p.
  • (br) J.U. (Jean-Marie Uguen), Eun diverra eus buhez Viktoria Konan a Zant-Luk. Leanez e Retred Kemper. Gilhotinet e Paris, d'an 21 a viz gouere 1794, Brest, 1926, 58 p.
  • (en) Mother Saint-Patrick, Victoire de Saint-Luc, a martyr under the terror, London, Longmans, Green and Co, 1920, 120 p. [lire en ligne].
  • Pierre-Xavier Pouplard, Une martyre aux derniers jours de la Terreur : Victoire de Saint-Luc, Dame de la Retraite Ă  Quimper, Lille, DesclĂ©e de Brouwer, 1882, 286 p.
  • Mme de Silguy, Victoire de Saint-Luc : dame de la Retraite. Journal de sa dĂ©tention en 1793, Paris, TĂ©qui, 1905, 131 p.
  • Paul Debuchy, La Retraite de Quimper et Victoire Conen de Saint Luc, Collection de la Bibliothèque des Exercices de Saint Ignace no 31, 1910, 96 p.
  • Alexis Crosnier, Une Dame de la Retraite de Quimper martyre sous la Terreur (1761-1794), Paris, Gabriel Beauchesne, 1919, 423 p., [lire en ligne] (hagiographie).

Galerie

  • Victoire de Saint-Luc et l’image du SacrĂ©-CĹ“ur, dans l’église Saint-Mathieu de Quimper (1896).
    Victoire de Saint-Luc et l’image du Sacré-Cœur, dans l’église Saint-Mathieu de Quimper (1896).
  • Portait de Victoire de Saint-Luc dans l’église Saint-Jacques de Pouldavid, au-dessus du maĂ®tre-autel.
    Portait de Victoire de Saint-Luc dans l’église Saint-Jacques de Pouldavid, au-dessus du maître-autel.
  • Image pieuse pour demander la bĂ©atification de Victoire de Saint-Luc (1907).
    Image pieuse pour demander la béatification de Victoire de Saint-Luc (1907).
  • Image publiĂ©e dans les annĂ©es 1920 par la postulation de la Cause des Martyrs du Tribunal RĂ©volutionnaire de Paris. Victoire de Saint-Luc figure au centre de l'image.
    Image publiée dans les années 1920 par la postulation de la Cause des Martyrs du Tribunal Révolutionnaire de Paris. Victoire de Saint-Luc figure au centre de l'image.
  • Image (recto-verso) publiĂ©e dans les annĂ©es 1920 par la postulation de la Cause des Martyrs du Tribunal RĂ©volutionnaire de Paris. Victoire de Saint-Luc figure au centre de l'image.
    Image (recto-verso) publiée dans les années 1920 par la postulation de la Cause des Martyrs du Tribunal Révolutionnaire de Paris. Victoire de Saint-Luc figure au centre de l'image.
  • Vitrail du SacrĂ©-CĹ“ur dans l’église de Pluguffan (1892), avec Victoire de Saint-Luc.
    Vitrail du Sacré-Cœur dans l’église de Pluguffan (1892), avec Victoire de Saint-Luc.
  • Vitrail dans la chapelle du Grand SĂ©minaire de Quimper (1896), avec Victoire de Saint-Luc.
    Vitrail dans la chapelle du Grand SĂ©minaire de Quimper (1896), avec Victoire de Saint-Luc.
  • Plaque commĂ©morative de Victoire de Saint-Luc, cimetière de Picpus.
    Plaque commémorative de Victoire de Saint-Luc, cimetière de Picpus.
  • Château du Bot en en Quimerc'h oĂą Victoire de Saint-Luc fut arrĂŞtĂ©e le 10 octobre 1793.
    Château du Bot en en Quimerc'h où Victoire de Saint-Luc fut arrêtée le .

Notes et références

  1. Mme de Silguy (née Angélique Conen de Saint-Luc), Victoire de Saint-Luc. Dame de la Retraite. Journal de sa détention en 1793, Paris, P. Téqui, 1905.
  2. Patrimoine de LANDUDEC, « Victoire de saint luc », sur patrimoinelandudec.free.fr (consulté le ).
  3. « Victoire Conen de Saint Luc (1761-1794) - Diocèse de Quimper », sur quimper.fr (consulté le ).
  4. Côté évangile, c’est-à-dire côté nord, après le transfert en 1933 de la chapelle de l’ancien séminaire situé au Bourg-les-Bourgs (actuel lycée Chaptal de Quimper) au nouveau séminaire situé en Kerfeunteun.
  5. Commandé en 1905, lors de la construction de l'église paroissiale actuelle de Landudec, par le comte Gaston de Saint-Luc, en mémoire de sa grand-tante « Victoire »
  6. http://decouvrir.othpb.com/PREMIERE-ECOLE-EN-1795
  7. Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, tome 11, page 305,

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