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Vallée d'Aspe

La vallée d'Aspe est une vallée des Pyrénées françaises située en Béarn dans le département des Pyrénées-Atlantiques en région Nouvelle-Aquitaine. Ses habitants sont les Aspois.

Vallée d'Aspe
Vue sur la vallée depuis Cette-Eygun.
Vue sur la vallée depuis Cette-Eygun.
Massif Pyrénées
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Nouvelle-Aquitaine
Département Pyrénées-Atlantiques
Communes Escot, Lourdios-Ichère, Sarrance, Bedous, Osse-en-Aspe, Aydius, Accous, Lées-Athas, Lescun, Cette-Eygun, Etsaut, Borce et Urdos
CoordonnĂ©es gĂ©ographiques 42° 57′ nord, 0° 36′ ouest
Géolocalisation sur la carte : Pyrénées
(Voir situation sur carte : Pyrénées)
Vallée d'Aspe
Géolocalisation sur la carte : Pyrénées-Atlantiques
(Voir situation sur carte : Pyrénées-Atlantiques)
Vallée d'Aspe
Orientation aval nord
Longueur 40 km
Type Vallée glaciaire
Écoulement Gave d'Aspe
Voie d'accès principale N 134
Fait remarquable Le gentilé est Aspois

Toponymie

Le nom d'Aspe est cité dès le XIe siècle comme Aspa. Selon Michel Grosclaude il pourrait s'agir d'une racine aquitaine *as signifiant « rocher » et le suffixe *pe, en dessous. Il est probable que le nom de la vallée est tiré d'Aspa Luca, l'ancien nom d'Accous sur l'itinéraire d'Antonin. Ce nom n'est pas un hydronyme car d'autres lieux portent un nom approchant : Aspet, Aspin, Azpa (Navarre, vers Pampelune). Son nom béarnais est Vath d'Aspa / Bat d'Aspe.

GĂ©ographie

La vallée d'Aspe à Lescun
La vallée d'Aspe en Hiver, vue depuis le sommet de Candanchú

SituĂ©e en BĂ©arn c'est l'une des trois vallĂ©es du Haut-BĂ©arn avec les vallĂ©es d'Ossau Ă  l'est et de BarĂ©tous Ă  l'ouest. Elle s'Ă©tire le long du gave d'Aspe sur près de 40 km, du village d'Escot jusqu'au col du Somport (1 632 m), marquant la frontière avec la vallĂ©e de l'Aragon, en Espagne.

Elle est composée des 13 communes suivantes, s'égrenant du nord au sud : Escot, Lourdios-Ichère, Sarrance, Bedous, Osse-en-Aspe, Aydius, Accous, Lées-Athas, Lescun, Cette-Eygun, Etsaut, Borce et Urdos.

Faune et flore

La haute vallée d'Aspe abrite une partie du parc national des Pyrénées.

Cette vallĂ©e encore très sauvage a longtemps Ă©tĂ© le refuge d'ours bruns pyrĂ©nĂ©ens. Aujourd'hui elle abrite le bouquetin ibĂ©rique rĂ©introduit dans le parc en 2014[1].

Linguistique

La langue propre de la vallée est le béarnais (au sein de l'ensemble des parlers gascons). Le parler de la vallée a des caractéristiques qui lui sont propres (aspois-barétounais) et d'autres qu'il partage avec les autres vallées pyrénéennes du domaine gascon, jusqu'au val d’Aran (sources de la Garonne) où le gascon qui lui est apparenté est une langue nationale d'Espagne. Les spécificités de ce sous-dialecte aspois-barétounais sont dues au fait que jusqu'au XVIIIe siècle la langue parlée dans la vallée était le basque, tout comme dans la vallée de Barétous (où le basque a continué à y être parlé jusqu'au XIXe siècle dans les communes les plus au sud). Le dialecte aspois-barétounais comporte encore des mots, une phonétique et une morphologie qui révèlent fortement ce substrat basque récent.

Histoire

Au-delà d'Urdos, la vallée d'Aspe s'ouvre sur la communauté autonome espagnole d'Aragon par le Somport, chemin de passage des pèlerins vers Saint-Jacques-de-Compostelle en Espagne. Cet axe de traversée des Pyrénées a vu passer croisés, pèlerins, hommes de guerre, commerçants, troupeaux et voyageurs par la route ou par le rail (jusqu'en 1970).

Traité de la Vesiau situant les bornes entre Haute Aspe et Haut Aragon.

Au XIIe siècle, un conflit opposa les habitants du Lavedan et ceux de la vallée d'Aspe pour une cause floue, vol de bestiaux ou bien remboursement oublié ; la conséquence fut la mort de plusieurs Aspois. L'évêque de Comminges, Bertrand excommunia les Bigourdans qui se repentirent et furent condamnés à payer à perpétuité et annuellement une amende le jour de la Saint Michel dans l'église de Saint-Savin. Elle fut régulièrement payée jusqu'en 1789[2].

Les sapinières de la vallée d'Aspe furent exploitées au XVIIIe siècle pour les besoins de la marine, avec des spécimens multi-séculaires abattus ; la forêt mit longtemps à s'en remettre. Construit en 1772, le chemin de la Mâture permit d'acheminer les mâts depuis des parties reculées de la forêt[3].

Au XIXe siècle, la vallée d'Aspe connut une activité industrielle grâce à la forge construite à Urdos par Frédéric d'Abel.

La vallĂ©e d’Aspe est le théâtre d’une des luttes Ă©cologiques majeures des annĂ©es 1990 contre l’amĂ©nagement de la route qui mène au tunnel routier du Somport et le tunnel en lui-mĂŞme. Cette lutte culmine par une manifestation ayant rassemblĂ© 8 000 participants venus d'Espagne et de toutes les rĂ©gions de France organisĂ©e le contre la construction de ce tunnel routier et pour la rĂ©ouverture de la ligne ferroviaire.

  • Manif Somport en 1994.
    Manif Somport en 1994.
  • Manif Somport en 1994.
    Manif Somport en 1994.
  • Manif Somport en 1994.
    Manif Somport en 1994.
  • ComitĂ© Somport Orne.
    Comité Somport Orne.


Cette vallĂ©e subit les consĂ©quences de l'exode rural. On n'y compte plus que 2 500 habitants.

Les liens avec la vallée de Canfranc sont encore actifs et semblent même renaître dans la dynamique européenne. À titre d'exemple, les offices de tourisme de la vallée d'Aspe et de Canfranc travaillent ensemble sur l'identification d'un espace touristique commun.

Tourisme

  • L'Ă©comusĂ©e de la vallĂ©e d'Aspe est constituĂ© de 4 sites qui proposent une dĂ©couverte du pastoralisme, de l'agriculture en montagne (Lourdios, Accous) de l'histoire du chemin de Saint-Jacques (Borce), de la lĂ©gende de Notre-Dame-de-la-Pierre (Sarrance). L'Ă©comusĂ©e[4] assure aussi une mission de conservation du patrimoine et d'animation culturelle du territoire.
  • L'espace animalier de Borce oĂą se cĂ´toient en semi-libertĂ© animaux de nos montagnes (isards, ours, etc.) et animaux domestiques. Ă€ voir aussi le village de Borce pour ses maisons Ă  caractère mĂ©diĂ©val.
  • le cirque de Lescun Ă©maillĂ© de pics lĂ©gendaires : aiguilles d'Ansabère, Table des Trois Rois, Pic d'Anie.
  • le chemin de la Mâture taillĂ© Ă  mĂŞme le roc : creusĂ© dans la deuxième moitiĂ© du XVIIIe siècle pour exploiter la forĂŞt du Pacq au-dessus d'Etsaut. Les grumes extraites de cette forĂŞt allaient devenir des mâts de bateaux. Ces futurs mâts Ă©taient ensuite transportĂ©s par flottage. Chaque annĂ©e mi-mai, l'association de radeleurs des gaves d'Aspe et d'Oloron et l'Ă©comusĂ©e organisent une reconstitution des radeaux et une dĂ©monstration de flottage.
  • le fort du Portalet (dit fort d'Urdos bien que construit en presque totalitĂ© sur la commune de Etsaut) : le chantier de valorisation menĂ© par la communautĂ© de communes de la vallĂ©e d'Aspe, propriĂ©taire du fort depuis 1999, est en cours.
  • le val de Copen (9 ha) est un des sites du conservatoire rĂ©gional des espaces naturels des PyrĂ©nĂ©es.
  • les fĂŞtes et festivals : bien que peu peuplĂ©e, la vallĂ©e d'Aspe dĂ©borde de vie associative. Parmi les activitĂ©s de ces associations, l'organisation de manifestation culturelles : festival des arts de la nature, contes et musiques[5], la transhumance Ă  Lourdios-Ichère, la fĂŞte du fromage Ă  Etsaut.

Notes et références

  1. « Le retour du bouquetin dans les Pyrénées. »
  2. RenĂ© Flurin, Histoire de Cauterets: des origines Ă  nos jours, « La vallĂ©e de Cauterets dans la PrĂ©histoire Â», Ă©ditions CrĂ©er, 2006 (ISBN 978-2848190730), page 15 [lire en ligne]
  3. Christian Fruhauf, « La grande réformation dans les Pyrénées : temps fort de l'aménagement ou aménagement réussi ? », Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest. Sud-Ouest Européen, vol. 55, no 2,‎ , p. 149–153 (DOI 10.3406/rgpso.1984.2966, lire en ligne, consulté le )
  4. Site de l'écomusée
  5. les Phonies Bergères le dernier week-end de mai

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Marie-ThĂ©rèse Labarthe, L'Espace forestier en vallĂ©e d'Aspe (PyrĂ©nĂ©es atlantiques) de l'Ă©cosystème pastoral Ă  l'intĂ©gration Ă©tatique (thèse), ANRT, 1988.
  • AndrĂ© Eygun, Peuple d'Aspe, Ă©ditĂ© en 1989, rĂ©Ă©ditĂ© en 2002, Ă©ditions MonhĂ©lios.
  • Alfred Cadier, La vallĂ©e d'Aspe, Ă©ditions MonhĂ©lios.
  • Alfred Cadier, Le BĂ©arn protestant, Ă©ditions MonhĂ©lios.
  • Raymond Laulom, Histoire de la vallĂ©e d'Aspe, Ă©ditions MonhĂ©lios.
  • Lieutenant Schmuckel, La bataille de Lescun, Ă©ditions MonhĂ©lios.
  • Pierre Buffault, ForĂŞts et gaves du pays d'Aspe, Ă©ditions MonhĂ©lios.
  • Joseph CanĂ©rot, Claude MajestĂ©-Menjoulas, Yves Ternet, « Nouvelle interprĂ©tation structurale de la « faille Nord-PyrĂ©nĂ©enne » en vallĂ©e d'Aspe (PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques). Remise en question d'un plutonisme ophitique danien dans le secteur de Bedous », Geoscience (comptes-rendus de l'AcadĂ©mie des sciences), Volume 336, no 2, , pages 135-142 (rĂ©sumĂ©).
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