Accueil🇫🇷Chercher

Fort du Portalet

Le fort du Portalet est un fort de montagne (massif des Pyrénées), situé dans le département français des Pyrénées-Atlantiques dans la commune d'Etsaut à la limite avec Urdos. Construit sur une falaise dominant le gave d'Aspe, il fait face au chemin de la Mâture et était chargé de protéger la route du col du Somport. Il servira de lieu de détention pour des personnalités politiques sous le régime de Vichy puis brièvement, après guerre, pour le maréchal Pétain. Devenu monument historique, il est en cours de restauration et ouvert à la visite.

Fort du Portalet
Image illustrative de l’article Fort du Portalet
Le fort du Portalet.
Période ou style XIXe siècle
Type Forteresse
DĂ©but construction 1842
Fin construction 1870
Propriétaire initial Armée française
Destination initiale Protection de la descente du col du Somport
Propriétaire actuel Communauté de communes de la Vallée d'Aspe
Destination actuelle Tourisme
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (2005)[1]
CoordonnĂ©es 42° 53′ 11″ nord, 0° 33′ 46″ ouest[2]
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Nouvelle-Aquitaine
Département Pyrénées-Atlantiques
Commune Etsaut et Borce
Géolocalisation sur la carte : Pyrénées
(Voir situation sur carte : Pyrénées)
Fort du Portalet
Géolocalisation sur la carte : Pyrénées-Atlantiques
(Voir situation sur carte : Pyrénées-Atlantiques)
Fort du Portalet
Site web http://www.tourisme-aspe.com/fort-du-portalet.html

GĂ©ographie

Le fort se trouve Ă©tagĂ© Ă  une altitude comprise entre 700 et 800 m. Il se situe entièrement dans la commune d'Etsaut, près de la limite administrative d'Urdos, et en rive droite du gave d'Aspe, Ă  la confluence avec le torrent du SescouĂ©, sur un versant raide exposĂ© ouest-nord-ouest. On y accède par un pont enjambant le gave puis une route en lacet. Ce pont se situe Ă  environ trois kilomètres Ă  l'amont du centre d'Etsaut, deux kilomètres Ă  l'aval du centre d'Urdos et Ă  seize kilomètres du col du Somport.

Dans la partie basse du fort, se trouvent une caserne et un pavillon des officiers, sur deux niveaux. Au-dessus est construit un fortin composé de trois bastions armés de batteries pour canons, le fort en comprenait une dizaine[3]. Ces bastions protègent le chemin du plateau du Rouglan et le chemin de la Mâture. Des galeries creusées dans la roche, crénelées ou à meurtrières couvrent la route descendant d'Urdos et du col du Somport.

Histoire

Construction

Le commence la construction du fort, sur instruction du roi Louis-Philippe. Il remplace alors l'ancien poste situĂ© au bord de la route impĂ©riale, 100 m au nord. Ă€ l'Ă©poque, il est impĂ©ratif de construire des fortifications afin de maĂ®triser la route du col du Somport en cas de guerre avec le voisin espagnol. Les travaux sont rĂ©alisĂ©s dans un environnement pĂ©nible (rochers, climat, abords du gave d'Aspe...) et durent jusqu'en 1870. Le fort prend le nom de l'ancien pĂ©age mĂ©diĂ©val de la vallĂ©e d'Aspe, le Portalet[3] qui Ă©tait situĂ© 100 mètres plus bas.

De 1871 Ă  1945

Le fort Ă©tait conçu pour abriter 400 hommes, capables de rĂ©sister Ă  un siège d'une semaine au moins[3]. Il est occupĂ© de 1871 Ă  1925 par le 18e rĂ©giment d'infanterie de Pau.

À cette date, il est abandonné par l'armée et loué à une colonie de vacances jusqu'en 1939.

Sous le rĂ©gime de Vichy, il sert de prison politique pour des personnalitĂ©s de la IIIe RĂ©publique (Daladier, Reynaud, Blum, Mandel, le gĂ©nĂ©ral Gamelin, etc.) de 1941 Ă  1943 et qui, après l'occupation allemande de la zone libre, sont envoyĂ©s en Allemagne[4]. Le fort va alors abriter une garnison allemande. Il est repris par les maquisards en 1944. GardĂ© par un peloton de gardes mobiles, le marĂ©chal PĂ©tain y est dĂ©tenu 3 mois du lendemain de son procès le jusqu'Ă  son transfèrement Ă  la forteresse de l'Ă®le d'Yeu le .

De 1945 Ă  nos jours

Restauration du fort en septembre 2005.

Après la guerre, le 18e rĂ©giment d'infanterie l'occupe de nouveau jusqu'en 1952[5] puis le fort est officiellement dĂ©militarisĂ© par le ministère de la DĂ©fense en 1962[5] et il est rachetĂ©, lors d'une vente aux enchères, par un particulier en 1966 pour 171 000 francs mais les projets immobiliers de celui-ci ne voient pas le jour[5]. Rien n'est entrepris pour son entretien et, dans un certain Ă©tat d'abandon, il est rachetĂ© par la communautĂ© de communes de la VallĂ©e d'Aspe en 1999. Le chemin d'accès a d'abord Ă©tĂ© restaurĂ© afin de sĂ©curiser son utilisation. En 2006, des travaux de suppression de la vĂ©gĂ©tation adventice sont en cours, ainsi que des travaux de restauration des toitures et des terrasses afin de prĂ©server le site des infiltrations d'eau. Par la suite, d'autres travaux de restauration et de mise en sĂ©curitĂ© auront lieu en fonction du dĂ©blocage des financements, afin d'ouvrir le site Ă  la visite.

Il est classé monument historique le [1] avec la motivation suivante : « Présente au point de vue de l’histoire et de l’art un intérêt public car il s’agit d’une des défenses les plus abouties de toutes les fortifications des Pyrénées, qui constitue un jalon important dans l’histoire des fortifications du XIXe siècle et s’insère de façon exceptionnelle dans son environnement paysager ».

Tourisme

L'office de tourisme et l'écomusée de la vallée d'Aspe organisent des visites guidées[6] - [7] du fort du Portalet. Ces visites sont disponibles, sur réservation[8], auprès de l'office de tourisme.

Depuis , une passerelle himalayenne permet aux piétons de passer du chemin de la mâture au fort du Portalet[9].

  • Fort du Portalet, depuis le chemin de la Mâture.
    Fort du Portalet, depuis le chemin de la Mâture.
  • Fort du Portalet, depuis la route.
    Fort du Portalet, depuis la route.
  • Le fort du Portalet vue 1.
    Le fort du Portalet vue 1.
  • Le fort du Portalet vue 2.
    Le fort du Portalet vue 2.
  • Le fort du Portalet vue 3.
    Le fort du Portalet vue 3.

Lieu de réinsertion

Le fort du Portalet a été en 2015 le lieu d'une expérience de réinsertion, permettant à six détenus d'acquérir la compétence professionnelle de maçon[10].

Notes et références

  1. « Le fort du Portalet », notice no PA00084557, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. Source : carte IGN Ă  l'Ă©chelle 1:25000 sur le site de GĂ©oportail
  3. circuitsderando.com ; haute-aspe.net ; inaziocom et jubilatas.com, « Le fort du Portalet », sur http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/, Chemins de mémoire (consulté le ).
  4. Dans différents bâtiments pour personnalités de camps de concentration ou de prisonniers, la plupart finissant au château d'Itter dans le Tyrol autrichien jusqu'en mai 1945.
  5. « Un témoin de l'Histoire: de Louis-Philippe à Pétain », Sud Ouest,‎ (lire en ligne).
  6. Visites guidées.
  7. Le site du fort.
  8. Site de l'office de tourisme.
  9. passerelle himalayenne.
  10. Julie Gacon, « Sur la route… de six détenus devenus maçons, dans les Pyrénées » [MP3], Sur la route, sur franceculture.fr, France Culture, (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • [recueillis par] François Baye-Pouey, Le fort du Portalet : tĂ©moignages inĂ©dits, Pau, Ass. MĂ©moire collective en BĂ©arn, , 133 p. (SUDOC 013451804). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Pierre PrĂ©tou, Le fort du Portalet, Bedous, CommunautĂ© de communes de la vallĂ©e d'Aspe, , 101 p. (ISBN 978-2-9524267-0-1).

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.