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VĂȘpres siciliennes

Les « VĂȘpres siciliennes » sont un soulĂšvement et une rĂ©volte populaires de l'Ăźle de Sicile contre la domination fĂ©odale de Charles d'Anjou.

VĂȘpres siciliennes
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Les VĂȘpres siciliennes (1846), par Francesco Hayez.
Date 30 ou 31 mars 1282
Lieu Palerme, Sicile
Cause Rejet des Angevins par la population.
Agression d'une femme noble sicilienne par un soldat français.
RĂ©sultat Fin du contrĂŽle de la Sicile par Charles Ier d'Anjou au profit de Pierre III d'Aragon

Parti de Palerme et Corleone, le 30 ou 31 , le massacre des Français qui administrent l'ßle s'étend à toute la Sicile qui se libÚre de la tutelle angevine en reconnaissant le roi Pierre III d'Aragon roi de Sicile. L'événement est donc à la fois un moment clef de l'histoire nationale sicilienne et un tournant géopolitique.

Contexte

Charles Ier d'Anjou, roi de Sicile contre l'autorité duquel les Siciliens se révoltent.

En Italie, à cette époque, les partisans du pape (guelfes) et ceux de l'empereur (gibelins) s'opposent. La situation sicilienne est complexe depuis la mort en 1250 de l'empereur Frédéric II de Hohenstaufen, roi de Sicile et ennemi déclaré de la papauté. Son fils Conrad IV lui succÚde mais meurt en 1254. Le pape Innocent IV, suzerain nominal de Sicile, veut profiter de la minorité de son fils Conradin pour évincer les Hohenstaufen d'Italie. Le régent de Conradin, Manfred de Hohenstaufen, fils bùtard de Frédéric II, se proclame roi en 1258 au détriment de son neveu. Il est alors excommunié et privé de son royaume par le pape Alexandre IV, qui cherche un nouveau prétendant à faire valoir pour abattre la « race de vipÚres » que représente pour le pouvoir pontifical la famille de Hohenstaufen.

En 1266 c'est le comte Charles d'Anjou, frÚre du roi de France Louis IX qui est investi par le pape Clément IV du royaume de Sicile. Il envahit le Sud de la péninsule italienne et tue Manfred à la bataille de Bénévent le . Il doit faire face par la suite aux attaques de Conradin, dorénavant assez ùgé pour faire valoir ses droits. Toutefois ce dernier est vaincu et fait prisonnier en 1268 à la suite de la bataille de Tagliacozzo. Le 29 octobre, aprÚs un procÚs pour trahison, il est décapité à Naples.

Charles d'Anjou met ainsi la main sur le royaume de Sicile qui comprend l'Ăźle et le sud de la PĂ©ninsule italienne, dans lequel il met en place une administration rigoureuse et une fiscalitĂ© forte[1]. DĂšs lors, fort de l'appui du pape GrĂ©goire X et de ses victoires militaires, Charles d'Anjou nourrit des projets plus vastes de croisade : il soumet le sultan de Tunis et les Ăźles du Maghreb central, se proclame roi d'Albanie (1272), achĂšte le titre de roi de JĂ©rusalem (1277), devient prince d'AchaĂŻe (1278), fait occuper Saint-Jean-d'Acre, tĂȘte de pont franque en Terre Sainte, et veut contraindre les Byzantins Ă  l'union religieuse. L'Ă©lection d'un pape proche des CapĂ©tiens en fĂ©vrier 1281, ouvre la voie Ă  la campagne contre l'empereur Michel PalĂ©ologue par Charles et Venise pour le printemps 1283. Pour cela, Charles d'Anjou masse sa flotte Ă  Messine[1].

La mort du dernier des Hohenstaufen et les exactions des seigneurs français de la suite de Charles d'Anjou, peu au fait des institutions particuliĂšres de la Sicile, et le dĂ©classement de Palerme de capitale Ă  ville secondaire au profit de Naples et de Messine, entraĂźnent dans l'aristocratie et les classes urbaines siciliennes un rejet des Français. L'un des souverains les plus intĂ©ressĂ©s par la Sicile est alors le roi Pierre III d'Aragon, maĂźtre du comtĂ© de Barcelone, des BalĂ©ares et de plusieurs places en Afrique du Nord, qui avait Ă©pousĂ© en 1262 Constance de Sicile, fille de Manfred. EntourĂ© d'Ă©migrĂ©s italiens chassĂ©s par les CapĂ©tiens, proche du parti gibelin italien, et dotĂ©s d'Ă©missaires auprĂšs de quelques barons siciliens[1], il aurait commencĂ© Ă  imaginer une conquĂȘte de la Sicile dans les annĂ©es 1265-1266[2] et a pu livrer des armes au camp anti-angevin[1]. S'il n'encourage pas la rĂ©volte, il est probable qu'il ne fait rien pour l'empĂȘcher. L'empereur byzantin Michel VIII PalĂ©ologue, inquiet des visĂ©es sur l'Orient qu'entretient Charles d'Anjou, finance le camp antifrançais en Sicile, un soutien qui lui vaut une nouvelle excommunication papale[1].

Il est probable que Pierre ait Ă©galement un projet sicilien, mais redoutant la force militaire des Angevins, prĂ©fĂšre temporiser, peut-ĂȘtre en attendant le dĂ©part de la flotte croisĂ©e pour Constantinople[1]. DĂ©but 1282 une flotte de cent quatre-vingts vaisseaux part de Collioure et de Valence[3]. Elle est destinĂ©e Ă  soutenir le gouverneur de Constantine contre l'Ă©mir de Tunis et attend depuis la cĂŽte maghrĂ©bine que les Siciliens le sollicitent[1].

DĂ©roulement

Le soulĂšvement

Église du Saint-Esprit Ă  Palerme, aux abords de laquelle le soulĂšvement a dĂ©butĂ©.

Le soulĂšvement des « VĂȘpres siciliennes » dĂ©bute le 30 ou Ă  Palerme avant de s'Ă©tendre progressivement Ă  toute la Sicile, jusqu'au soulĂšvement de Messine le 28 avril.

En fait, aucun tĂ©moignage d'Ă©poque ne permet de confirmer la date exacte ou l'heure du soulĂšvement de Palerme. Les sources, contemporaines et postĂ©rieures, ont arrangĂ© le rĂ©cit de l'Ă©vĂ©nement selon leur visĂ©e idĂ©ologique. Aucun document des XIIIe et XIVe siĂšcles n'indique les vĂȘpres comme heure de dĂ©clenchement du massacre mĂȘme si le rĂ©cit de Bartolomeo di Neocastro dans son Historia Sicula, semble confirmer un soulĂšvement en fin de journĂ©e[1].

D’aprĂšs ce rĂ©cit Ă©crit dix ans aprĂšs les faits par un protagoniste messinois de la rĂ©volte, le soulĂšvement aurait Ă©tĂ© provoquĂ©e par une provocation. Lors d'un habituel pĂšlerinage des familles palermitaines de la porte Sainte-Agathe Ă  l'Ă©glise du Saint-Esprit (Santo Spirito) hors les murs, un soldat français nommĂ© Drohet aurait touchĂ© la poitrine d'une femme noble au prĂ©texte de vĂ©rifier l'absence d'armes dans son corsage[1], les Angevins ayant interdit le port d'armes de peur d'un mouvement populaire[4].

D'autres chroniques évoquent une pierre lancée par des enfants insultés par les Français. Dans tous les cas l'étincelle est une atteinte à l'honneur par un étranger[1].

En rĂ©ponse Ă  cette provocation, un jeune homme, restĂ© anonyme, tue le soldat, meurtre qui libĂšre la colĂšre sicilienne au cri de « Mort aux Français ». La foule s'enflamme et grossit, et guidĂ©e par le noble Ruggiero Mastrangelo, traque dans la ville et massacre les Français ainsi que le personnel administratif amalfitain, y compris les femmes et les enfants. 2000 Français et Provençaux auraient Ă©tĂ© tuĂ©s en une nuit[5]. Selon Bartolomeo di Nicastro, Jean de Saint-RĂ©my, reprĂ©sentant angevin Ă  Palerme, s'enfuit nuitamment jusqu'au chĂąteau de Vicari oĂč il n'Ă©chappe pas Ă  la fureur populaire, son corps Ă©tant dĂ©pecĂ© et jetĂ© aux animaux[1].

ReprĂ©sentation des VĂȘpres siciliennes du XIVe siĂšcle (Nova Cronica, Giovanni Villani).

L'expression « VĂȘpres siciliennes » n'apparaĂźt qu'au dĂ©but du XVIe siĂšcle quand un autre Charles, Charles VIII (roi de France), tente Ă  son tour de conquĂ©rir l'Italie Ă  partir de 1494 : Pandolfo Collenuccio, de Pesaro, Ă©voque le massacre de 1282 au son des cloches « d’oĂč est nĂ©e l’expression “vĂȘpres siciliennes”, que l’on utilise encore ». DĂšs lors, la tradition retient que le lundi (30 mars) ou le mardi (31) de PĂąques Ă  l’heure des vĂȘpres, au son des cloches, se dĂ©clenche un massacre des troupes de Charles d’Anjou Ă  Palerme et de la plupart des Français[1].

La Communitas Siciliae et l'embrasement de l'Ăźle

En parallÚle, les artisans palermitains[6] mettent en place un Parlement qui rejette la souveraineté de Charles d'Anjou et crée une éphémÚre commune dirigée collégialement par quatre « capitaines du peuple » et cinq « conseillers »[1].

I vespri siciliani par Erulo Eroli en 1890-1891. Il représente la femme violentée dans une robe blanche virginale et le Français mort, arme à la main dans un habit rouge sang[7].

Les jours qui suivent, l'exemple palermitain est imitĂ© par les habitants de Corleone qui, aprĂšs s'ĂȘtre dĂ©barrassĂ©s de l'emprise angevine, se constituent en commune libre. Ils proposent Ă  Palerme de crĂ©er une Communitas Siciliae, alliance des communes siciliennes sur le modĂšle de la Ligue lombarde qui fĂ©dĂšrent plusieurs citĂ©s du Nord de l'Italie[6].

Puis, l'ensemble de la Sicile, jusqu’au Val di Noto et au Val Demone, se soulĂšve. Les 42 chĂąteaux qui dĂ©fendent l'Ăźle tombent les uns aprĂšs les autres jusqu'Ă  Messine, principal lieu de pouvoir royal. LĂ , les aristocrates dĂ©cident de soutenir le soulĂšvement alors que les bourgeois, qui commercent avec la Calabre, sont rĂ©ticents[6]. Le 28 avril, ils dĂ©truisent dans le port la flotte que Charles d'Anjou destine Ă  la conquĂȘte de Constantinople, poussant le vicaire gĂ©nĂ©ral du roi en Sicile, Erbert d’OrlĂ©ans, Ă  fuir en Calabre[1].

Peu de Français échappent au massacre. Une exception est à signaler : Guillaume III des Porcellets, chambellan de Charles d'Anjou et membre de l'illustre maison de Provence des Porcellets, en considération de sa droiture et de sa vertu.

Seul le chĂąteau de Sperlinga n’a pas participĂ© Ă  la rĂ©bellion de 1282 contre les soldats de Charles d’Anjou[8]. Les documents historiques tĂ©moignent de la prĂ©sence de soldats « angevins » dans le chĂąteau auxquels les habitants fournissaient de la nourriture pendant le long siĂšge de prĂšs de 13 mois. Finalement ces soldats, guidĂ©s par Petro de Lemannon, eurent la vie sauve et arrivĂšrent en Calabre oĂč Charles d'Anjou les attendait, leur donnant des fiefs. En 1622, Giovanni Natoli, acquĂ©reur du chĂąteau, fait graver sur deux pierres de l’arc en ogive de la premiĂšre chambre du chĂąteau, Ă  titre posthume, la devise qui rĂ©sume les faits de l’aide du village aux Angevins : Quod Siculis Placuit Sola Sperlinga Negavit (en français : « Ce que les Siciliens ont dĂ©cidĂ©, seul Sperlinga l’a refusĂ© »).

D'autres villes se proclament en communes, en souhaitant la restauration des libertĂ©s de l'Ă©poque du roi normand Guillaume II (1166-1189), et forment une ligue des villes de Sicile sur le modĂšle de la Ligue lombarde, pour mieux rĂ©sister Ă  la controffensive attendue des Angevins. La Sicile est en effet plus urbanisĂ©e que le reste du royaume, et l'Ă©lite citadine insulaire aspirent Ă  copier le modĂšle des citĂ©s-États, du nord de l'Italie, autonomes de l'empereur germanique[1]. Mais leur demande de se mettre sous protection papale est refusĂ©e par le souverain pontife[8].

En mai, attisĂ©s par les nouvelles de la rĂ©volte sicilienne, les gibelins prennent le contrĂŽle d'une grande partie de l’Ombrie, brĂ»lent l’effigie du pape Ă  PĂ©rouse, massacrent des Français Ă  Orvieto, Ă©crasent l'armĂ©e pontificale de Romagne et menacent Tivoli[1].

L'intervention aragonaise

Pierre III d'Aragon débarque à Trapani, ms, Biblioteca Vaticana.

Pierre III d'Aragon attend Ă  Tunis que les Siciliens l'appellent Ă  leur secours. La flotte aragono-catalane dĂ©barque Ă  Trapani le . À Palerme, la mort de l'archevĂȘque de Palerme et la disparition de celui de Monreale l'empĂȘche d'ĂȘtre couronnĂ©[5]. Il est nĂ©anmoins proclamĂ© roi le 4 septembre.

Il se dirige vers Messine oĂč les Français rĂ©sistent[5] mais dont les aristocrates choisissent de soutenir les insurgĂ©s[6]. Charles d'Anjou y reçoit les envoyĂ©s du roi d'Aragon le et ses troupes doivent se replier prĂ©cipitamment sur Reggio de Calabre[5].

MalgrĂ© plusieurs victoires navales, l'armĂ©e de Pierre III n'arrive pas Ă  mettre le pied dans la partie continentale du royaume de Sicile ; c'est le dĂ©but de la division entre les royaumes de Naples et de Sicile, dont les rois prĂ©tendent tous deux au mĂȘme titre de « roi de Sicile ». Le pape Martin IV, ancien chancelier de Louis IX, furieux de voir un hĂ©ritier des Hohenstaufen remettre le pied en Italie, excommunie le roi Pierre et donne son royaume d'Aragon, dont il est Ă©galement le suzerain, Ă  Charles de Valois, fils de Philippe le Hardi, roi de France, et d'Isabelle d'Aragon, ce qui donne lieu Ă  la croisade d'Aragon, alors que les troupes fidĂšles Ă  Charles d'Anjou se sont retirĂ©es en Calabre.

Pierre met fin à la république fédérale[6] qui avait connu une liberté aussi extraordinaire que sanglante, au profit d'une féodalité.

Conséquences

Les VĂȘpres mettent fin aux ambitions de Charles d'Anjou qui ne contrĂŽle plus que la partie continentale du royaume de Sicile, qui devient royaume de Naples. Elles affaiblissent le pape et les guelfes, dont les CapĂ©tiens sont les principaux soutiens. En rĂ©action, Martin IV confie la croisade contre l'Aragon au roi Philippe III de France qui meurt lors de la campagne infructueuse[9].

C'est la dynastie catalano-aragonaise, maĂźtre des BalĂ©ares, de la Sicile, puis de Malte, de la Corse et la Sardaigne, liĂ© au roi de Chypre par le mariage de sa sƓur, Marie de Lusignan, avec Jacques II, et disposant d'une base sur la cĂŽte tunisienne, qui maitrise dĂ©sormais la MĂ©diterranĂ©e occidentale, d'autant que la Compagnie catalane, formĂ©e de mercenaires aragonais, prend possession du duchĂ© d’AthĂšnes et de la MorĂ©e[10]. Les marchands catalans obtiennent des privilĂšges pour l'exportation des blĂ©s de Sicile et finissent par s'arroger l'ensemble de l’activitĂ© maritime sicilienne Ă  la fin du XIIIe siĂšcle[2].

Les trois principaux protagonistes du conflit, Charles d'Anjou, Pierre III d'Aragon et le pape Martin IV, meurent tous trois en 1285. De 1282 Ă  1372, puis jusqu'en 1422, la Sicile connaĂźt toutefois un cycle de conflits qui Ă©puisa la monarchie et renforça l'influence des familles gibelines. La guerre entre la maison de Barcelone et la maison capĂ©tienne dure vingt ans, jusqu'Ă  la paix de Caltabellotta (1302) oĂč le roi de Sicile FrĂ©dĂ©ric III reconnaĂźt les possessions angevines en Italie du Sud. Mais la paix ne fut guĂšre solide qu'en 1373 (traitĂ© d'Aversa) : les Angevins reconnaissent la possession des Aragons sur la Sicile.

Construction d'un mythe

SoulĂšvement populaire ou conspiration nobiliaire ?

Autre incertitude, celle du caractĂšre spontanĂ© ou programmĂ© du massacre. Les sources prĂ©sentent les VĂȘpres tantĂŽt comme un complot — ainsi l'Anonyme de Messine, La conspiration de Jean Prochyta et ses rĂ©fĂ©rences au soutien occulte de Pierre III d’Aragon et de Giovanni da Procida, mĂ©decin et jurisconsulte en exil depuis 1275 – tantĂŽt comme un mouvement populaire (CrĂČnica de Ramon Muntaner)[3]. PĂ©trarque et Boccace chargent Jean de Procida, exilĂ© italien devenu conseiller auprĂšs du roi d'Aragon, de voyages Ă  travers l'Europe pour crĂ©er un front anti-angevin. Pourtant, l'Ăąge de Procida et les preuves de sa prĂ©sence Ă  Barcelone Ă  l'Ă©poque de ses prĂ©tendues ambassades, rendent improbables ces manigances, sans pour autant exclure des actions similaires par d'autres Ă©missaires aragonais[5]. Cependant, il paraĂźt certain des contacts diplomatiques ont Ă©tĂ© nouĂ©s par la couronne d'Aragon avec les gibelins de Sicile et d'Italie, l'empereur d'Allemagne, celui de Constantinople et que Procida y a eu un rĂŽle[8]. Selon le mĂ©diĂ©viste franciscain Antonino Franchi, un plan pour chasser Charles d'Anjou de Sicile Charles Ier est prĂ©parĂ© sous le pontificat de Nicolas III, avec le soutien des barons siciliens, du roi d'Aragon et de l'empereur de Constantinople, mais il devient caduc avec l'Ă©lection du pape français, Martin IV[11]. Le soulĂšvement a probablement prĂ©cĂ©dĂ© l'action des monarques, Pierre III d'Aragon rĂ©cupĂ©rant le mouvement avec l'assentiment des Siciliens[8].

La thÚse de la conjuration baronniale est majoritaire jusqu'à la publication par Michele Amari de son ouvrage. L'historien forge pour les décennies suivantes l'idée d'un soulÚvement populaire spontané, non prémédité[6] en minimisant la prise de pouvoir par Pierre d'Aragon qui en découle[4].

Pour Édouard Jourdan en 1911, ce n'est pas tant les actes d'oppression des Angevins qui entraĂźnent les VĂȘpres, mais la fĂ©odalitĂ© initiĂ©e par les Normands, consolidĂ©e par FrĂ©dĂ©ric et que Charles d'Anjou a exploitĂ© plus que renforcĂ©[12]. Antonio Gramsci pense quant Ă  lui que le mouvement spontanĂ© du peuple sicilien contre les Provençaux, faisant croire Ă  une action concertĂ©e par la rapiditĂ© de sa diffusion coexiste avec la conjuration prĂ©parĂ©e par l'aristocratie ou sa rĂ©cupĂ©ration opportune[13]. Il s'agit probablement d'une rĂ©volte de la petite aristocratie, plus que de la bourgeoisie et du peuple[6], ni des barons, quasiment tous remplacĂ©s par des Français et de Provençaux depuis la prise de pouvoir de Charles d'Anjou en 1266[13].

À l'origine de la mafia

Afin d'apparaĂźtre comme des protecteurs du peuple contre les autoritĂ©s, Cosa nostra utilise les VĂȘpres comme mythe fondateur Ă  l'origine du mot mafia, soit comme contraction du cri de la mĂšre de la noble outragĂ©e (« Ma fia ! » signifiant ma fille), soit comme l'acronyme du slogan de la rĂ©volte palermitaine (« Morte Alla Francia ! Italia Anela » en français : « Mort aux Français ! L'Italie frĂ©mit » ou « Morte Alla Francia ! Italia Aviva ! », en français : « À mort la France ! Vive l'Italie ! »)[14].

Si les liens historiques sont rĂ©els, ces cris ayant pour acronymes « mafia » ne seraient mĂȘme pas une Ă©tymologie populaire, mais bien un mythe fantaisiste qui ne rĂ©siste cependant guĂšre Ă  l'analyse. En effet, le concept d'Italie en tant que nation soumise, qui se serait, dĂšs le Moyen Âge, soulevĂ©e contre la France en tant que nation occupante est tout Ă  fait anachronique au XIIIe siĂšcle, aussi bien d'ailleurs pour l'Italie que pour la France. Il s'agirait plutĂŽt d'une explication controuvĂ©e, remontant sans doute au XIXe siĂšcle, et pouvant satisfaire Ă  la fois les partisans de l'unitĂ© italienne Ă  l'Ă©poque du Risorgimento que la mafia elle-mĂȘme qui se donnait Ă  bon compte une image de dĂ©fenseur du peuple contre l'occupant Ă©tranger.

Ciciru

La lĂ©gende populaire raconte que les Siciliens rĂ©voltĂ©s obligeaient les Ă©trangers Ă  prononcer le mot « ciciru » (signifiant « pois chiche » et se prononçant « tchitchirou ») pour dĂ©couvrir s’il s’agissait d’un Français[6]. Cette tactique verbale qui ne semble pas Ă©voquĂ©e par les sources mĂ©diĂ©vales, sans ĂȘtre impossible, inscrit le sicilien comme un marqueur identitaire et les rĂ©voltĂ©s dans une ressemblance aux HĂ©breux de Galaad usant du schibboleth contre la tribu d’EphraĂŻm, en faisant des Siciliens un nouveau peuple Ă©lu, comme dans d'autres Ă©vĂ©nements historiques mythifiĂ©s (massacre de la Saint-Brice, matines de Bruges, etc.). Une chronique Ă©voque seulement que les Ă©meutiers tuĂšrent dans les couvents les religieux parlant français[1].

Portée historique

Un episodio dei Vesprisiciliani (collection privée) initialement intitulé I Vespri Siciliani, par Domenico Morelli en 1859-1860[4]. Par l'évocation de cette révolte populaire, le peintre nourrit l'idéal du Risorgimento en cours d'éclosion[15]. Pour autant, représente pas directement la réaction populaire sanglante mais la peur provoquée par l'outrage subi[4].
I vespri siciliani par Michele Rapisardi (1864-1865), exposé au musée municipal de Catane. Au premier plan, la jeune femme outragée prÚs de laquelle son frÚre tue le capitaine français et derriÚre lesquels la foule commence à se soulever[4].

En Italie, l’expression dĂ©signe, dĂšs le dĂ©but du XVIIe siĂšcle dans les dictionnaires de l’Accademia della Crusca un grand massacre[1]. Selon Giuseppe PitrĂ©, « fare il vespro siciliano » signifie en Sicile faire la rĂ©volution[4].

L'Ă©pisode est aussi vu comme une rĂ©ponse Ă  l’arrogance française[1]. Ainsi, Ă  Henri IV menaçant les possessions espagnoles d'Italie (« Je dĂ©jeunerai Ă  Milan, et je souperai Ă  Rome »), l'ambassadeur d'Espagne aurait rĂ©pondu « Votre MajestĂ© arrivera sans doute en Sicile Ă  temps pour les vĂȘpres »[16].

L'indĂ©pendantiste Michele Amari impose pour plus d'un siĂšcle dans La Guerra de Vespro siciliano en 1842 une lecture nationaliste et rĂ©volutionnaire de l’évĂ©nement, premiĂšre expression de l'identitĂ© sicilienne[6], malgrĂ© une contre-analyse qui apparait dans les annĂ©es 1880, voyant dans les VĂȘpres siciliennes un soulĂšvement qui a libĂ©rĂ© la Sicile d'un monarque autoritaire pour la livrer Ă  une couronne espagnole plus oppressante encore[4].

Au XXe siÚcle, le Napolitain Benedetto Croce et le Sicilien Giovanni Gentile rompent avec la vision positive d'Amari en analysant le soulÚvement comme marquant durablement l'isolement de la Sicile vis-à-vis du reste de l'Italie et de l'Europe[6] par l'instauration d'une nouvelle féodalisation étrangÚre de l'ßle qui reste incapable de produire en son sein un pouvoir durable[13].

Mais, comme a pu le souligner Henri Bresc, les VĂȘpres peuvent ĂȘtre lues comme l'« affirmation tumultueuse de la sicilianitĂ© », la « premiĂšre expression unitaire d'une population unie politiquement et bientĂŽt culturellement »[17]. C'est un Ă©vĂ©nement « catalyseur » de l’identitĂ© de l'Ăźle, jusqu'alors dominĂ©e par des puissances Ă©trangĂšres et incluse dans des royaumes plus vastes, qui prend conscience Ă  ce moment, par le renversement de l'autoritĂ© extĂ©rieure, et la constitution de communes libres fĂ©dĂ©rĂ©es, d'une possible autonomie politique[1].

En juillet 1992, aprĂšs les assassinats des juges Falcone et Borsellino, le gouvernement de Giuliano Amato lance l'« opĂ©ration VĂȘpres siciliennes » en envoyant plusieurs milliers de militaires sur l'Ăźle afin de restaurer le contrĂŽle public du territoire contre Cosa nostra[18].

Postérité artistique

ÉvoquĂ©es par Dante, Boccace et PĂ©trarque sans les nommer ainsi[1], les VĂȘpres siciliennes deviennent Ă  l'Ă©poque du Risorgimento, une mĂ©taphore de la nĂ©cessaire rĂ©volte des Italiens contre les opposants Ă  l'indĂ©pendance et Ă  l’unification nationale, Ă  travers des Ɠuvres artistiques (littĂ©raires, musicales, picturales...) pour contourner la censure[4].

AprÚs la lecture de la tragédie de Niccolini, Michele Amari se lance dans l'étude historique de l'événement dans un but patriotique assumé. Il est touché par la censure mais rencontre un large succÚs en Italie et en Europe à partir de 1842[4].

En 1882, Ă  l'occasion du sixiĂšme centenaire de l’insurrection, les VĂȘpres retrouvent une popularitĂ© dans un contexte de ressentiment contre la France qui, l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente, a obtenu le protectorat sur la Tunisie au dĂ©triment de l’Italie. Michele Amari publie un ouvrage de vulgarisation de ses recherches, Racconto popolare del Vespro siciliano, et Giuseppe PitrĂ© recense les rĂ©cits et des chansons populaires siciliens sur le sujet dans Il Vespro Siciliano nelle tradizioni popolari della Sicilia[4].

Littérature

Frappant les imaginations, l'Ă©vĂ©nement fut utilisĂ© par Dante (Divine ComĂ©die, Paradis, VIII, 75), inspira Ă  Casimir Delavigne une tragĂ©die en cinq actes en 1819, qu'il prĂ©sente au ThĂ©Ăątre-Français[19] - [4] et fut la source d'un roman historique d'Étienne de Lamothe-Langon : Jean de Procida ou les vĂȘpres siciliennes (1821).

Jean-Baptiste Niccolini Ă©crit la tragĂ©die Giovanni da Procida en 1817, laquelle est suivi par les Ɠuvres du mĂȘme titre des patriotes siciliens Antonio Galatti et de Vincenzo Novarro, toutes centrĂ©es sur le personnage de Jean de Procida. prĂ©sentĂ© comme violemment anti-français par esprit de vengeance et organisateur du massacre[4].

Musique

En 1838, Joseph Poniatowski adapte la tragédie de Niccolini dans un opéra qu'il interprÚte. L'épisode est évoqué dans l'hymne national italien, écrit par Goffredo Mameli en 1847, Fratelli d'Italia[4].

En 1855, Verdi leur consacra un opĂ©ra intitulĂ© Les VĂȘpres siciliennes[20], qui avait une forte charge politique et patriotique dans le contexte d'agitation politique qui prĂ©luda au Risorgimento. La premiĂšre reprĂ©sentation a lieu Ă  l'OpĂ©ra de Paris, avec un livret Ă©crit par Scribe qui attĂ©nue la portĂ©e nationaliste italienne[4]. La censure contraignit Ă  transposer la version en italien au Portugal pour la premiĂšre reprĂ©sentation, qui eut lieu Ă  Parme[1].

Peinture

Un nobile palermitano vendica nella persona di un soldato angioino per nome Drouet l’oltraggio fatto al decoro della propria sorella promessa sposa, dal qual fatto accaduto in Monreale l’anno 1282 ebbe principio la strage de’ Francesi in tutta l’isola (coll. privĂ©e, Turin) : premiĂšre version des VĂȘpres siciliennes de Francesco Hayez en 1822.

En peinture, le sujet historique est rĂ©guliĂšrement traitĂ© au XIXe siĂšcle, bien au-delĂ  des frontiĂšres de la Sicile mais dans le cadre de commandes privĂ©es. On connait les Ɠuvres de Vincenzo Abbati (La sepoltura di Giovanni da Procida, 1847), Giacomo Conti (Il Vespro Siciliano, disparu lors du tremblement de terre de Messine) , Andrea D’Antoni (I Vespri siciliani), Nicola Parisi (d) (Giovanni da Procida), Eleuterio Pagliaro ou encore Giovanni Battista Ferrari, sans qu'un recensement exhaustif puisse ĂȘtre fait[4].

Le Milanais Francesco Hayez (1791-1882) pourrait ĂȘtre celui qui a lancĂ© ce thĂšme pictural. Il la reprĂ©sente Ă  quatre reprises : la premiĂšre fois en 1822, dans une toile de grandes dimensions destinĂ©e Ă  la marquise Vittoria Visconti d’Aragona, Ă©pouse d’un carbonaro, intitulĂ©e Un nobile palermitano vendica nella persona di un soldato angioino per nome Drouet l’oltraggio fatto al decoro della propria sorella promessa sposa, dal qual fatto accaduto in Monreale l’anno 1282 ebbe principio la strage de’ Francesi in tutta l’isola et sur laquelle les personnages ont les traits de plusieurs autres membres de l’aristocratie libĂ©rale locale. Une lithographie en est faite par son Ă©lĂšve Roberto Focosi, ce qui diffuse l'Ɠuvre et son thĂšme. Une autre version, plus petite, est peinte par Hayez pour le comte Francesco Teodoro Arese Ă  sa sortie de dĂ©tention consĂ©cutive aux Ă©vĂ©nements de 1821. La derniĂšre version, La sposa di Ruggieri Mastrangelo da Palermo insultata dal francese Droetto e vendicata con la morte di questo, date de 1844-1846 et cherche Ă  mieux respecter les vĂ©ritĂ©s historiques (scĂšne, style architectural du lieu...). De grandes dimensions (2,25 m x 3 m) elle est peinte pour la ville de Naples et dĂ©sormais exposĂ©e Ă  la Galerie nationale d'Art moderne et contemporain, et Ă©galement rendue populaire par la diffusion d'une gravure du Milanais Achille Calzi[4]. En 1852, Andrea Gastaldi s'inspire d'Hayez pour peindre sa premiĂšre Ɠuvre historique patriotique, toile de grandes dimensions (2 m x 2,36 m), intitulĂ©e Il primo moto del Vespro Siciliano, conservĂ© Ă©galement Ă  la Galerie nationale. En 1864, le Sicilien Michele Rapisardi, signe sa derniĂšre Ɠuvre historique avec ce sujet[4].

Avec la deuxiĂšme guerre d’indĂ©pendance, le sujet reste populaire mais la scĂšne du premier meurtre aprĂšs l'outrage est progressivement dĂ©laissĂ© au profit des suites de l'Ă©vĂ©nement : le napolitain Domenico Morelli reprĂ©sente en 1859 trois jeunes femmes effrayĂ©s qui fuient la scĂšne du crime puis, l'annĂ©e suivante, des Français apeurĂ©s acculĂ©s contre les portes closes de l’église alors qu'arrive une foule armĂ©e. NicolĂČ Barabino reprĂ©sente en 1872-1874, sur une fresque du grand salon du Palazzina Celesia de GĂȘnes la foule sortant de l’église qui assiste aux combats entre Siciliens et Français. Erulo Eroli en 1892, peint Ă  son tour le soulĂšvement devant l'Ă©glise[4].

Arts traditionnels

Les charrettes siciliennes, traditionnellement ornĂ©es de scĂšnes mĂ©diĂ©vales, historiques ou mythologiques, font peu de cas des VĂȘpres, laissant Ă  penser que cet Ă©vĂ©nement constitutif de l'identitĂ© sicilienne n'est pas vu comme mĂ©morable dans la culture populaire palermitaine. Cependant, PitrĂ© dĂ©crit une charrette, conservĂ©e au musĂ©e ethnographique de Palerme, avec quatre Ă©pisodes des VĂȘpres, et une autre sur laquelle une scĂšne du soulĂšvement est incluse parmi un rĂ©cit de l'histoire de la Sicile avec l'Ă©poque romaine, la conquĂȘte normande, et les guerres de Charles Quint[21].

Cinéma

Ce soulÚvement populaire inspira le cinéaste italien Giorgio Pàstina qui réalisa en 1949 le film Vespro siciliano.

Horlogerie

Un Ă©pisode des VĂȘpres siciliennes, la dĂ©fense de Messine par Dina et Clarenza le , est reprĂ©sentĂ© sur l'horloge astronomique de la cathĂ©drale de cette ville.

Notes et références

  1. Julien ThĂ©ry, « Les VĂȘpres Siciliennes », dans Trente nuits qui ont fait l’histoire, Paris, Belin, (lire en ligne), p. 89-103.
  2. « 14. Le triomphe des États europĂ©ens », dans Alain Blondy, Le monde mĂ©diterranĂ©en, 15.000 ans d'histoire., Paris, Perrin, coll. « Hors collection », (lire en ligne), p. 183-192
  3. « Les VĂȘpres Siciliennes - La croisade contre les catalans (1285) », sur histoireduroussillon.free.fr (consultĂ© le ).
  4. Brigitte Urbani, « LE THÈME DES VÊPRES SICILIENNES EN ITALIE AU XIX e SIÈCLE », PRISMI : Revue d'Ă©tudes italiennes, no 2,‎ , p. 199 (lire en ligne, consultĂ© le )
  5. John Julius Norwich (trad. de l'anglais), Histoire de la Sicile : de l'Antiquité à Cosa Nostra, Paris, Tallandier, , 477 p. (ISBN 979-10-210-2876-0, OCLC 1038053850). p. 184-187
  6. Frétigné, Jean-Yves, (1966- ...), Histoire de la Sicile : des origines à nos jours, Paris, Pluriel, 477 p. (ISBN 978-2-8185-0558-8 et 2-8185-0558-5, OCLC 1028640691, lire en ligne), p. 217-218
  7. (it) « Vespri siciliani - Erulo Eroli », sur Google Arts & Culture (consulté le )
  8. Jean Huré, Histoire de la Sicile, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? » (no 728), (1re éd. 1957), 127 p. (OCLC 954838271), p. 95-96
  9. Georges Minois, « 7. L’affirmation de l’Occident. La chrĂ©tientĂ© entre thĂ©ocratie et cĂ©saropapisme », dans Histoire du Moyen Âge, Paris, Perrin, coll. « SynthĂšses Historiques », (lire en ligne), p. 187-213
  10. Georges Minois, « 8. Les monarchies fĂ©odales et l’expansion europĂ©enne », dans Histoire du Moyen Âge, Paris, Perrin, coll. « SynthĂšses Historiques », (lire en ligne), p. 214-250
  11. Albert Failler, « Antonino Franchi, I Vespri Siciliani e le relazioni tra Roma e Bisanzio. Studio critico sulle fonti », Revue des Ă©tudes byzantines, vol. 43, no 1,‎ , p. 286–287 (lire en ligne, consultĂ© le )
  12. Élie Berger, « L'Italie, le Saint-SiĂšge et Charles d'Anjou », Journal des Savants, vol. 9, no 12,‎ , p. 537–543 (lire en ligne, consultĂ© le )
  13. Henri Bresc, « Salvatore Tramontana, Gli anni del Vespro. L'immaginario, la cronica, la storia », Annales, vol. 47, no 6,‎ , p. 1229–1230 (lire en ligne, consultĂ© le )
  14. « Chapitre VIII. Qu’est-ce qu’une mafia ? », dans Jean-François Gayraud, Le monde des mafias. GĂ©opolitique du crime organisĂ©, Paris, Odile Jacob, coll. « Hors collection », (lire en ligne), p. 213-269.
  15. (it) Ado, « I Vespri siciliani di Domenico Morelli », sur ADO Analisi dell'opera, (consulté le )
  16. John Julius Norwich, Histoire de la Sicile, Tallandier, 2018, p. 200
  17. Henri Bresc, Politique et société en Sicile, XIIe-XVe siÚcles, Variorum, (ISBN 0-86078-285-9 et 978-0-86078-285-8), p. 509 et 522
  18. Jean-François Gayraud, « Chapitre IV. Le « G. 9 » du crime organisé », dans Le monde des mafias. Géopolitique du crime organisé, Paris, Odile Jacob, coll. « Hors collection », (lire en ligne), p. 67-122.
  19. Casimir Delavigne, « Les vĂȘpres siciliennes : tragĂ©die en cinq actes et en vers », sur books.google.fr (consultĂ© le ).
  20. Giuseppe Verdi et EugĂšne Scribe, « Les vĂȘpres siciliennes : opĂ©ra en cinq actes », sur books.google.fr (consultĂ© le ).
  21. Henri Bresc et GeneviÚve Bresc-Bautier, Palerme 1070-1492 : mosaïque de peuples, nation rebelle : la naissance violente de l'identité sicilienne, Autrement, (ISBN 2-86260-411-9 et 978-2-86260-411-4, OCLC 28382867, lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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