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Cathédrale de Messine

La cathédrale de Messine ou cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption, est la cathédrale basilique protométropolitaine de l’archidiocèse de Messine-Lipari-Santa Lucia del Mela. Située en plein centre historique de Messine, où sa façade et son clocher font face à l’ample place de la cathédrale, elle est dédiée à la Madone de la Lettre. C’est la plus grande cathédrale de Sicile après celle de Palerme.

Basilique cathédrale proto-métropolitaine de Notre-Dame-de-l'Assomption de Messine
La façade et le clocher de la cathédrale.
La façade et le clocher de la cathédrale.
Présentation
Nom local Duomo di Messina
Culte Catholicisme
DĂ©dicataire Vierge Marie (Assomption)
Type Cathédrale et basilique
Début de la construction XIIe siècle
Fin des travaux Reconstruite au XXe siècle
Style dominant Style byzantino-normand
GĂ©ographie
Pays Drapeau de l'Italie Italie
RĂ©gion Drapeau de la Sicile Sicile
Ville Messine
CoordonnĂ©es 38° 11′ 31,42″ nord, 15° 33′ 18″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Sicile
(Voir situation sur carte : Sicile)
Basilique cathédrale proto-métropolitaine de Notre-Dame-de-l'Assomption de Messine
GĂ©olocalisation sur la carte : Italie
(Voir situation sur carte : Italie)
Basilique cathédrale proto-métropolitaine de Notre-Dame-de-l'Assomption de Messine

Historique

Le maître-autel, l'abside, le Christ Pantocrator, et la Madone de la Lettre.
La nef centrale.

Les origines de la cathédrale de Messine remontent à la période byzantine, mais c'est Roger Ier de Sicile qui a en voulu le rétablissement après la profanation et des détériorations causées par les Sarrasins lors de leur occupation. Elle fut consacrée le par l’archevêque Berardo, en présence de l’empereur Henri VI, fils de Frédéric Barberousse et de la reine Constance de Hauteville, dernière princesse normande, sa femme lui apportant le royaume de Sicile en dot.

Les structures originales de l’architecture normande de cet édifice sacré ont été soumises, au cours des siècles, à de fréquents changements, parfois avec l’ajout d’éléments architecturaux et décoratifs dus au goût de leur époque, principalement en raison des dommages causés par les catastrophes, en particulier les tremblements de terre, et la nécessité de reconstruire en totalité ou en partie qui s’est ensuivie. La première destruction remonte à 1254, lorsqu'un incendie fit rage pendant les funérailles de Conrad IV.

Avec l’archevêque Guidotto De Abbiate (1304-1333), a commencé une période d’enrichissement lente mais continue, qui a duré jusqu’à la fin des années 1500. Des éléments décoratifs d’une grande importance ont été introduits, tels que des mosaïques, des décorations de plafond, les splendides portails, le revêtement en marbre de la façade, l’imposant complexe des chapelles de l’Apostolat, dont l’auteur, Montorsoli, disciple et collaborateur de Michel-Ange, construisit conjointement la fontaine d’Orion visible sur la Piazza del Duomo. Situées le long des bas-côtés en rangées de six, elles abritent les statues des apôtres.

Le baroque a vu la superposition de stucs, corniches, angelots, guirlandes, et d’une multitude d’autels qui ont altéré la noblesse et la simplicité des lignes originelles ; les voûtes romanes furent ensuite transformées en arches en ogive. Le tremblement de terre de 1783 entraîna une nouvelle modification de la structure pour surimposer un dôme de bois à l’intersection de la nef avec le transept. Le clocher fut démoli et deux tours néo-gothiques furent juxtaposées à l’abside.

Le tremblement de terre de 1908 fit s’effondrer presque complètement la cathédrale dont la reconstruction, dans les années 1920, a marqué un retour de l’édifice à ses lignes d’origine. Une patiente œuvre de restauration a rendu possible le recouvrement de la quasi-totalité des œuvres d’art, mais la Seconde Guerre mondiale a, à certains égards, provoqué une nouvelle destruction plus grave. Dans la nuit du , deux bombes incendiaires larguées au cours d’un raid aérien allié transformèrent la cathédrale, qui avait rouvert juste treize ans plus tôt, en un tas de gravats où ne subsistait que la structure extérieure, tandis que ce qui avait été récupéré après le séisme était presque entièrement réduit en cendres. La reconstruction incomba à Mgr Angelo Paino (it), qui avait déjà fait ressurgir la cathédrale des décombres du tremblement de terre. Rouverte au culte le , le pape Pie XII conféra à la cathédrale le titre de basilique. Les statues, les marbres et les mosaïques sont presque tous d’excellentes copies des originaux perdus. Salvatore Contino (it) a peint les caissons.

Dans la matinée du , après une brève cérémonie, la pierre tombale de l’impératrice normande Constance de Hauteville, datant de 1198 et conservée jusqu’en 1908 dans la cathédrale de Messine, fut restaurée et exposée près du trône de l’archevêque. Ce monument, en marbre de Paros, a été restauré en 2010 par le professeur Ernesto Geraci du musée régional de Messine, grâce au soutien financier de l’administration municipale de la ville, dirigée par le Dr Giuseppe Buzzanca (it). Le marbre antique a retrouvé son statut légitime après sa redécouverte en 2007 par trois experts en histoire originaires de Messine, Daniele Espro, Daniele Rizzo et Aurora Smeriglio.

Le plan basilical à trois nefs et trois absides, avec haut transept, est le principal vestige de l'époque normande. La façade et les bas-côtés conservent des portails gothiques[1].

Le Trésor de la cathédrale

Salle du musée de la cathédrale avec le Manteau d'or de la Vierge de la Lettre (Manta d’oro della Madonna della Lettera).

Le musée est constitué de quatre salles d'exposition qui conservent une collection d'environ 400 œuvres d'une valeur historique et artistique particulière, datant du haut Moyen Âge au XXe siècle. Il s'agit d'objets liturgiques, composant au sens large, la décoration de la cathédrale, réalisés par les orfèvres et les argentiers en grande partie de l'école de Messine. Parmi les plus remarquables :

  • Le Manteau d'or de la Vierge de La Lettre, appelĂ© Manta d'oro date de 1661-1668. Sa fonction rappelle la tradition orientale de recouvrir les icĂ´nes de vĂŞtements en or ou en argent, ne laissant dĂ©couverts que les visages et les mains. Le SĂ©nat de Messine commanda l'Ĺ“uvre Ă  l'orfèvre et sculpteur de Florence Innocenzo Mangani (it), afin qu'elle soit appliquĂ©e sur le tableau qui ornait le maĂ®tre-autel de la cathĂ©drale. Pour la financer, le SĂ©nat imposa une taxe aux Ă©tudiants de dernière annĂ©e de l'universitĂ© de Messine, pour un coĂ»t de 30 000 Ă©cus. Le manteau est en or finement ciselĂ© de motifs floraux et gĂ©omĂ©triques. Au cours des siècles, ont Ă©tĂ© ajoutĂ©s de nombreux bijoux et pierres prĂ©cieuses, dons de souverains, de reines, de nobles et d'Ă©vĂŞques, en signe de dĂ©votion Ă  la Vierge de la Lettre.
  • Une lampe en cristal de roche, dite Pigna, en forme de pyramide. C'est l'Ĺ“uvre la plus ancienne du TrĂ©sor, (969-1250). Elle Ă©tait utilisĂ©e Ă  l'origine comme lampe devant la chapelle du Saint-Sacrement, et par la suite comme reliquaire pour la procession du Cheveu sacrĂ© de la Vierge de la Lettre.
  • Le bras-reliquaire de saint Marcien, premier Ă©vĂŞque et protomartyr de Syracuse, Ĺ“uvre du XIIe siècle.

Galerie

  • La cathĂ©drale avant le tremblement de terre de 1908.
    La cathédrale avant le tremblement de terre de 1908.
  • Ruines de l’abside de la cathĂ©drale après le sĂ©isme de 1908 (clichĂ© de Wilhelm von Gloeden).
    Ruines de l’abside de la cathédrale après le séisme de 1908 (cliché de Wilhelm von Gloeden).
  • La façade et le clocher de la cathĂ©drale la nuit.
    La façade et le clocher de la cathédrale la nuit.
  • La cathĂ©drale dans la ville.
    La cathédrale dans la ville.
  • La chapelle du Saint-Sacrement.
    La chapelle du Saint-Sacrement.
  • La cathĂ©drale, avant le tremblement de terre de 1783.
    La cathédrale, avant le tremblement de terre de 1783.
  • La cathĂ©drale, après le tremblement de terre de 1783.
    La cathédrale, après le tremblement de terre de 1783.
  • Les chapelles de l’Apostolat de Montorsoli, avant les bombardements anglo-amĂ©ricains de 1943.
    Les chapelles de l’Apostolat de Montorsoli, avant les bombardements anglo-américains de 1943.
  • La pierre tombale de Constance de Hauteville (1198).
    La pierre tombale de Constance de Hauteville (1198).
  • SĂ©pulcre de saint Albert de Trapani, maĂ®tre-autel de la cathĂ©drale.
    Sépulcre de saint Albert de Trapani, maître-autel de la cathédrale.

Notes et références

  1. Pierre Lévêque, « Les églises Normandes hors de Palerme », La Sicile, Presses Universitaires de France, « Nous partons pour », 1989, p. 317-328. [lire en ligne]

Voir aussi

Articles connexes

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