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Service d'autobus de la SNCB

Du milieu des années 1930 jusqu'en juin 1977, la SNCB a exploité un service d'autobus en remplacement ou en complément de ses lignes ferrées. À cette date, les services sont repris par la Société nationale des chemins de fer vicinaux (SNCV).

Service d'autobus de la SNCB
Situation Drapeau de la Belgique Belgique
Type Autobus
Entrée en service
Fin de service
Propriétaire SNCB

En 1932, une loi permet à la SNCB d'organiser ses propres services d'autobus. De ce fait, la même année, des bus sont utilisés pour remplacer les trains sur la ligne Roulers-Ypres.

En 1934, il existe une douzaine de lignes de remplacement et des lignes de bus supplĂ©mentaires. En 1939, 68 lignes de bus sont exploitĂ©es, pour un total de 1 659 kilomètres. Au dĂ©but des annĂ©es 1950, ce chiffre Ă©tait passĂ© Ă  120 lignes.

De 1954 à 1977, le réseau s'étend. Il est repris par la SNCV le .

Ce réseau subsiste toujours aujourd'hui avec les exploitants de l'Opérateur de Transport de Wallonie (ex-SRWT) et de De Lijn.

Histoire

Contexte

Années , autobus de Deceuninck & Verstraete qui vont servir à remplacer les trains sur la ligne 64 Ypres - Roulers.

Avant 1932, la SNCB ne s'intĂ©resse ni directement ni indirectement aux services d’autobus puis en 1932, la SNCB, la SNCV et quelques firmes privĂ©es se rĂ©partissent les concessions des services publics d’autobus de complĂ©ment.

Les concessions des services spéciaux d’autobus sont réparties en 1946 entre la SNCB, la SNCV et autres sociétés de transport en commun.

A la fin des années 1940, les comptes de la SNCB plongent dans le rouge. Le ministre des Transports, Paul-Willem Segers, a proposé un certain nombre de mesures en 1949. Il proposa au gouvernement de remplacer les trains à vapeur par des trains diesel, un remplacement - parfois partiel - des trains par des bus, ou la cessation complète du service des trains sur les lignes moins fréquentées. Un bus a un coût moyen presque quatre fois moins cher qu'un train à vapeur, et moitié moins cher qu'un camion. Cependant, le Ministre Segers ne voulait pas que la qualité du service diminue : les clients devaient obtenir une offre similaire et bénéficier des mêmes tarifs.

Dans un rapport sur la restructuration du réseau en Flandre-Occidentale[1], nous pouvons lire :

De Maatschappij heeft besloten de reizigersvervoermiddelen [...] om te vormen en te verbeteren, zulks niet alleen met de bedoeling de steeds herhaalde en meestal gerechtvaardigde klachten van de reizigers te voorkomen, maar ook om een meer oordeelkundig gebruik van het vervoermaterieel, zowel van trein als van autobus, te bereiken. (« La Société a décidé [...] de transformer et d'améliorer le transport de passagers, de manière à éviter les plaintes répétitives et souvent justifiées des passagers, mais aussi pour tendre vers un usage plus judicieux des véhicules, tant des trains que des autobus. »)

Seize nœuds

Une étude menée entre et mai 1950 divise le pays en seize nœuds. La direction de la SNCB a supposé que les petites lignes étaient les moins rentables. Il n'y a eu aucune recherche statistique approfondie. Le rapport de 1955[1] note :

Blijft dan nog de lijnen op enkelspoor, [...], waar de bezetting kleiner is dan een dertigtal reizigers per trein. Het is klaarblijkelijk dat een soortgelijke trafiek, met autobussen dient verzekerd, wat een meer rechtstreekse en zelfs snellere bediening van de bevolking toelaat. Op dergelijke lijnen zal de reizigersdienst worden vervangen door autobussen. Het aantal ritten zal van meet af aan hoger zijn dan dit der treinen, terwijl naargelang de noodwendigheden, ze nog kunnen opgevoerd worden zonder belangrijke bijkomende uitgaven. (« Il reste les lignes à voie unique, [...], où le taux d'occupation est inférieur à trente passagers par train. Il est évident que pour un trafic similaire, le bus doit être préféré, permettant une exploitation plus directe et encore plus rapide de la population. Sur ces lignes, le service de passagers sera remplacé par des bus. Le nombre de voyages devra dès le départ être plus élevé que celui des trains, alors que selon les nécessités, ils peuvent être effectués, même sans dépenses supplémentaires importantes. »)

Des essais sont menĂ©s sur le nĹ“ud Tournai-Renaix-Zottegem ; divers types d'autorail sont testĂ©s. D'autres sections ont Ă©tĂ© brusquement annulĂ©es. En 1950, plus de 1 000 km sont Ă  l'Ă©tude dont plus de 200 seront transfĂ©rĂ©s Ă  la route.

L'opposition est inutile

Lorsque douze des seize nĹ“uds ont Ă©tĂ© examinĂ©s en , il y avait dĂ©jĂ  321 km de substitution complète et 145 kilomètres oĂą certains trains d'heures de pointe ont Ă©tĂ© complĂ©tĂ©s par des lignes de bus. En 1955, 600 kilomètres sont dĂ©jĂ  substituĂ©s, 300 kilomètres restent Ă  Ă©tudier. Si une ligne compte moins de 2 000 passagers quotidiens dans chaque direction, les trains pouvaient ĂŞtre remplacĂ©s par des bus. Mais la plupart Ă©taient plus occupĂ©s que les trains aux heures de pointe.

Tout cela rencontre une grande résistance. En particulier, la manière dont les chiffres peuvent être interprétés a reçu de nombreuses critiques. Le ministre Segers a toutefois continué à défendre bec et ongles sa politique, dont il a déclaré que les passagers ne sont ou pourraient être les seuls bénéficiaires.

Le ministre Edward Anseele jr. fait face aux critiques. Dans les horaires de 1955, de meilleures correspondances entre les trains et les bus sont assurées dans les grandes gares.

En 1959, lorsque Segers revient aux affaires, les économies reprennent. Devant la Chambre, Segers déclare que le bus est un substitut économique pour les trains supprimés.

En 1960, près d'un client SNCB sur trois utilise le bus. Entre 1960 et 1965, 431 kilomètres ferroviaires disparaissent. Dernière ligne sacrifiée, la ligne 147 entre Fleurus et Tamines est remplacée par des bus le . Au total, entre 1950 et 1970, presque 42 % du réseau ferroviaire a disparu.

Exploitation

Les services d’autobus de complément

Les autobus de complément complètent une ligne de chemin de fer soit en desservant mieux les villages éloignés des gares, soit, dans certains cas, en circulant à des heures où les trains ne roulent pas.

La longueur totale du rĂ©seau exploitĂ© s'Ă©lève Ă  plus ou moins 4 000 km, sensiblement la mĂŞme longueur que le rĂ©seau ferrĂ©.

Quotidiennement, ce ne sont pas moins de 330 bus sur les routes effectuant environ 23 millions de kilomètres par an. RapportĂ© au nombre d'autobus en ligne : ± 190 km/jour ou 70 000 km/an.

Compte tenu que chaque autobus offre 60 Ă  80 places et que ceux-ci effectuent en moyenne 2 Ă  3 allers et retours chaque jour, chaque bus en ligne transporte environ 175 passagers.

Au niveau tarifaire, ces services de complément dérogent aux tarifs ferroviaires. Les titres de transport délivrés dans l'autobus ne sont valables que pour la ligne pour laquelle ils ont été émis. De plus, des billets de correspondances ou des abonnements valables sur plusieurs lignes ou sur les trains et les bus ne sont pas émis.

Chaque ligne de complément formant une entité, les recettes encaissées sur la ligne sont donc affectées au parcours visé et, de ce fait, il est possible d'établir une comptabilité distincte pour chaque service, donnant ainsi le taux de rentabilité ligne par ligne.

Les services d’autobus de substitution

Par mesure d'économie et en application de la loi de 1932, la SNCB remplace certains trains par des services routiers. Les lignes concernées transportaient en moyenne 500 passagers quotidiens.

Ces nouveaux autobus sont appelés service de substitution. Parce qu'ils font partie intégrante du réseau de chemin de fer, les tarifs ferroviaires sont d'application.

Ces remplacements de lignes ont été inclus dans les horaires dans la série 1500. Depuis 1953, nous les trouvons dans les tableaux sous les numéros 15-167.

Quelques services ont d'abord été exploités par le propre matériel et le personnel de la SNCB. Mais la majeure partie des lignes a été attribuée aux exploitants. Pour cela, un cahier des charges[2] a été établi régulièrement. La SNCV était l'une de ces sociétés embauchées. Elle faisait rouler ses autobus avec la livrée verte SNCB.

Habituellement, les lignes furent attribuées à l'exploitant qui avait une ligne de complément qui a été remplacée par une autre ligne.

Les lignes pouvaient également changer de statut. Ainsi, le service d'autobus entre Ypres et Roulers (via Passendale) a d'abord été nommé comme un service de complément (numéro horaire 201). Puis, en 1951, certains trains sont supprimés sur la ligne 64 (Ypres-Roulers) et des autobus de remplacement sont mis en service sous l'indice de ligne 1509. Avec les horaires d'hiver 1952-1953, le service des trains a été entièrement interrompu.

La substitution peut être complète ou partielle. Soit des trains roulent lors des heures de pointe du matin et du soir, les bus circulant dans l'intervalle, soit seuls les services semi-directs sont maintenus et les bus remplacent alors les trains omnibus.

Dans l'Ă©dition d', il existe 45 lignes de substitution dont :

Au point de vue tarifaire, les tarifs ferroviaires sont d'application ainsi les réductions.

Pour l'exploitation des quelque 200 lignes en service, 175 véhicules sont fournis par les concessionnaires de la SNCB, les 25 restants sont des autobus détenus en propre par la société ferroviaire.

Attribution des concessions

Le droit de priorité revient à donner à l’exploitant d’un service de transport public établi la concession de toute ligne d’autobus existante ou à créer lorsque cette ligne d’autobus dessert la majeure partie des localités déjà desservies par un service public de transport existant.

Les lignes privées d’autobus existant à l’époque furent réparties, au point de vue du titulaire de la concession, entre la SNCB et la SNCV suivant qu’elles étaient parallèles à une ligne de chemin de fer ou à une ligne vicinale. Les lignes n’entrant pas dans la zone d’influence de la SNCB ou de la SNCV restèrent indépendantes, c’est-à-dire que la concession fut mise directement au nom d’un exploitant privé.

Quoique la loi de 1932 autorisait la SNCB à organiser elle-même des services d’autobus, la SNCB ne fit pas usage de cette faculté. Elle garda les anciens exploitants qui, de concessionnaires, devinrent fermiers de la SNCB : ils exploitaient pour le compte de la SNCB et, moyennant le paiement d’une redevance d’affermage, les services publics d’autobus dont la SNCB avait, par la loi de 1932, obtenu la concession.

Ces lignes d’autobus concĂ©dĂ©es Ă  la SNCB furent appelĂ©es « lignes de complĂ©ment » parce que roulant plus ou moins parallèlement aux lignes ferrĂ©es existantes, elles « complĂ©taient Â» celles-ci.

La fin des bus verts

Au début des années 1970, le gouvernement travaille à un plan de transport national. L'objectif est de distribuer plus efficacement les ressources possibles disponibles. Une piste de réflexion était la fusion des services d'autobus. Un coup d'accélérateur à ces plans est donné au milieu des années 1970. Sous l'impulsion du Ministre des Transports Jos Chabert, le Conseil des ministres du 13 juin 1976 décide que les autobus verts de la SNCB seront repris par les transports vicinaux. En outre, des commissions régionales sont mises sur pied pour l'exécution du plan de transport - y compris la coordination du transport urbain et inter-urbain. Y siègent des représentants de la SNCB, ainsi que le Comité ministériel pour les questions régionales.

Les services spéciaux et scolaires sont aussi transférés à la SNCV. Une réforme des tarifs entre aussi en application.

Les nouvelles brochures d'horaires valables au reprennent à la fois les anciennes lignes de bus de la SNCB que celles de la SNCV. Jusqu'au 30 juin, la SNCB continuera à exploiter son propre réseau. À partir du 1er juillet, celui-ci passe sous la responsabilité des Vicinaux.

L'étape suivante a lieu le . Jusqu'au , les tarifs SNCB restent valables sur les lignes transférées (de manière à créer une période de transition). Les abonnements mixtes - cumulant train et bus - sont délivrés selon les barèmes de la SNCV.

Un total de 197 services d'autobus ordinaires avec une longueur de 9 796 km et 2 106 services spĂ©ciaux d'une longueur de 71 495 km sont ainsi transfĂ©rĂ©s. Fin 1977, la SNCV gère 538 autobus ordinaires (24 996 km) et 5 877 services spĂ©ciaux (148,752 km). En pratique, la taille du rĂ©seau double.

Les services exploitĂ©s en propre par les Vicinaux reprĂ©sentent 62,1 % du trafic et les services concĂ©dĂ©s aux exploitants 37,9 %. Fin 1977, le parc d'autobus compte 3 579 autobus, dont 2 316 en rĂ©gie.

Ces services ont continué d'être exploités par la SNCV puis à la suite de la régionalisation par De Lijn en Région flamande et le TEC en Région wallonne et existent pour la plupart toujours.

Lignes

Lignes ferroviaires

  • Ligne 51 ancienne ligne privĂ©e, complĂ©ment puis substitution ;
  • Ligne 56 complĂ©ment puis substitution (probablement une ancienne ligne privĂ©e) ;
  • Ligne 64 ancienne ligne privĂ©e, substitution puis complĂ©ment et substitution Ă  nouveau ;
  • Ligne 83 substitution ;
  • Ligne 85 ancienne ligne privĂ©e, complĂ©ment puis substitution ;
  • Ligne 87 ancienne ligne privĂ©e, complĂ©ment puis substitution ;
  • Ligne 88 substitution (probablement une ancienne ligne privĂ©e) ;
  • Ligne 88A complĂ©ment puis substitution (probablement une ancienne ligne privĂ©e) ;
  • Ligne 100 substitution ;
  • Ligne 137 complĂ©ment puis substitution ;
  • Ligne 138 ancienne ligne privĂ©e, complĂ©ment puis substitution ;
  • Ligne 138A substitution.

Autres lignes

Notes et sources

Notes

  1. À l'origine une ligne privée entre Tournai et Nederbrakel suivant la chaussée de Tournai à Renaix par Rumillies, Mourcourt, Celles La Blanche (hameau sur la chaussée), Renaix, Ellezelles Quatre Vents (hameau sur la chaussée), Nederbrakel et Opbrakel. Elle est limitée en de Nederbrakel à Renaix. Elle est repertoriée sous le tableau 350 en (dans l'indicateur officiel des autobus) et 341 en (idem), puis il lui est attribué le tableau 254 à partir de (Indicateur officiel des chemins de fer, c'est alors un service concédé à la SNCB)[3] - [4] - [5].

Monographies

  • (collectif), Avancez S.V.P.! : Cent ans d'histoire vicinale en Belgique, Éditions De Nederlandsche Boekhandel, , 248 p. (ISBN 90-289-1046-8)

Articles

Références

  1. (nl) Zone01, « Verslag omvorming West Vlaanderen | Dokumenten | Zone01| », sur www.zone01.be (consulté le )
  2. Zone 01, « Cahier Général des Charges | Collecties | Zone 01 », sur www.zone01.be (consulté le )
  3. Indicateur officiel des autobus & bâteaux de Belgique du au (lire en ligne sur zone01.be)
  4. (fr + nl) Indicateur officiel des autobus valable jusqu'au (lire en ligne)
  5. Indicateur officiel : n°2 de , Société nationale des chemins de fer belges (SNCB), (lire en ligne sur zone01.be)

Voir aussi

Liens externes

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