Saint-Martin-de-Blagny
Saint-Martin-de-Blagny est une commune française, située dans le département du Calvados en région Normandie, peuplée de 125 habitants[Note 1].
Saint-Martin-de-Blagny | |
L'église Saint-Martin. | |
Administration | |
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Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Calvados |
Arrondissement | Bayeux |
Intercommunalité | Communauté de communes Isigny-Omaha Intercom |
Maire Mandat |
Érick Suret 2020-2026 |
Code postal | 14710 |
Code commune | 14622 |
Démographie | |
Population municipale |
125 hab. (2020 ) |
Densité | 14 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 15′ 05″ nord, 0° 56′ 52″ ouest |
Altitude | Min. 12 m Max. 75 m |
Superficie | 8,89 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Trévières |
Législatives | Cinquième circonscription |
Localisation | |
Géographie
La commune est à l'ouest du Bessin. Son bourg est à 7 km à l'ouest du Molay-Littry, à 10 km au nord-est de Saint-Clair-sur-l'Elle et à 17 km au sud-est d'Isigny-sur-Mer[1].
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[3]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[4].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[7] complétée par des études régionales[8] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Balleroy-sur-Drôme », sur la commune de Balleroy-sur-Drôme, mise en service en 2000[9] et qui se trouve à 11 km à vol d'oiseau[10] - [Note 5], où la température moyenne annuelle est de 11,2 °C et la hauteur de précipitations de 927,2 mm pour la période 1981-2010[11]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 6], « Caen-Carpiquet », sur la commune de Carpiquet, mise en service en 1945 et à 37 km[12], la température moyenne annuelle évolue de 10,9 °C pour la période 1971-2000[13] à 11,2 °C pour 1981-2010[14], puis à 11,5 °C pour 1991-2020[15].
Urbanisme
Typologie
Saint-Martin-de-Blagny est une commune rurale[Note 7] - [16]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[17] - [18]. La commune est en outre hors attraction des villes[19] - [20].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (95,4 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (95,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (84 %), terres arables (9,9 %), forêts (4,6 %), zones agricoles hétérogènes (1,5 %)[21].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[22].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes ecclesia Santi Martini de Blaigneyo vers 1350[23] et Sanctus Martinus de Blagneio en 1460[24].
La paroisse était dédiée à Martin de Tours, évêque de Tours au IVe siècle.
Blagny est un type toponymique gaulois ou gallo-romain, basé sur l'anthroponyme Blannius[25], suivi du suffixe de localisation et de propriété -acum d’origine gauloise.
Histoire
Au XIIe siècle, les seigneurs de Molay-Bacon étaient seigneurs de Saint-Martin-de-Blagny[26].
Entre 1941 et 1950, les houillères de Littry exploitent les puits I et II de Fumichon à La Folie et à Saint-Martin-de-Blagny. Au cours de cette décennie, c'est 80 000 tonnes qui sont extraites afin de compenser les pénuries engendrées par la Seconde Guerre mondiale et la Reconstruction[27].
Politique et administration
Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[30].
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[31]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[32].
En 2020, la commune comptait 125 habitants[Note 8], en diminution de 4,58 % par rapport à 2014 (Calvados : +0,85 %, France hors Mayotte : +1,9 %). Saint-Martin-de-Blagny a compté jusqu'à 358 habitants en 1806.
Économie
La commune se situe dans la zone géographique des appellations d'origine protégée (AOP) Beurre d'Isigny et Crème d'Isigny[35].
Lieux et monuments
- Église Saint-Martin, du XIIe siècle : en partie romane, on y voit des pierres disposées en arêtes de poisson ; mais des reprises ont eu lieu dans la maçonnerie à diverses époques. L'église est sous l'invocation de saint Martin. En 1200, le patronage relevait pour la moitié de Pierre Ruaud et pour un quart de Guillaume Bacon. L'un et l'autre cédèrent bientôt la cure et les dîmes à l'abbaye de Longues. Elle comportait un porche qui est aujourd'hui muré et transformé en chapelle extérieure commémorant la 9th Air Force dont dix-huit aviateurs sont tombés lors de la bataille de Normandie.
- Dans le chœur de l'église, il est encore possible d'observer deux pavés vernissés provenant de l’atelier du Molay.
- La Motte-Blagny du XVIe siècle : dès le XIe siècle, il est fait mention d'une motte castrale possession de la famille Bacon du Molay, puis, plus tard, peut être un fief de la famille d'Argouges. Jacques d'Argouges, mort le , était sire d'Argouges et vassal du Molay-Bacon, seigneur de Beaumont en la Hague et de la Motte Blagny. Au début du XVIe siècle, le domaine échoit dans les mains de la famille de Béchevel dont on retrouve les armoiries sur une cheminée. À la Révolution, le domaine est vendu comme bien national, et passe de mains en mains, dont celles de la famille du peintre Géricault, puis au milieu du XXe siècle, laissé à l'abandon. Racheté en 2000, il est alors restauré.
- Construit, à 320 mètres de l'église, à l'emplacement de la motte castrale, la ferme-manoir, en pierre calcaire blanche et couverte d'ardoises, est situé au bout d'un chemin. Les pierres rouges de Saint-Lô date probablement de l'époque où le domaine passe dans les mains de la famille de Béchevel. Chef-lieu d'une seigneurie, elle possédait un moulin, un four à chaux et un four banal. On pense que le domaine était ceinturé de douves et d'un mur défensif. La partie la plus ancienne est une grange qui date du XVIe siècle, agrandies à maintes reprises, avec sur sa façade nord des traces de latrines en encorbellement, de fenêtres à meneaux, et à l'intérieur les restes d'une cheminée monumentale. Sur sa droite, elle est flanquée d'une tour carrée qui date du XVIIe siècle, percée de meurtrières. La date de 1630 est gravée sur le fronton de la lucarne placée en toiture. On retrouve en vis-à -vis la même disposition, une grange flanquée d'une tour carrée, percée de trous de fusils, avec au niveau du grenier, sous la toiture, environ 200 trous de boulins à usage de pigeonnier. Le logis présente quelques fenêtres à meneaux ou géminées, l'une assez remarquable datant de la première moitié du XVIIe siècle. Dans un pré, un vieux chêne dont la circonférence atteint près de 8 mètres[36].
L'église Saint-Martin. Détails du mur sud de l'église Saint-Martin. La nef de l'église Saint-Martin. Plaque commémorative de la 9è Air Force US. Tableau d'information de la 9è Air Force US. Le monument aux morts.
Saint-Martin-de-Blagny et la littérature
Le Roman de Renart fut composé de 1174 à 1250 par plusieurs auteurs, dont notamment Richard de Lison, un clerc qui raconte de manière romancée des faits d'intérêt local ayant pour décor la paroisse du Molay :
« Renart se dirige vers le bois du Vernay mais lorsqu'il rencontre l'abbé Huon et sa meute, il retourne sur ses pas après avoir franchi deux fois la Siette et le Drôme. Il rencontre Tibert le chat étendu sur un rocher dans le bois du Molay, tous deux décident de prendre la direction du Vernay pour aller chercher fortune dans l'enclos de Guillaume Bacon, « loing del castel desos la ville ». Or voici que survient ledit Guillaume Bacon, seigneur du lieu, Renart prend un chemin de traverse, Tibert grimpe sur un chêne. Bientôt se joint aux chasseurs, le prêtre du Breuil-en-Bessin qui fait route vers Saint-Martin-de-Blagny. Tibert réussit à s'enfuir « tot le chemin de Blagnié ». À hauteur de Tournières, entre la Chênée et la lande de Bernesq, il rencontre Renart qui n'en croit pas ses yeux. Il lui annonce son intention de l'emmener avec lui à Saint-Martin à « Blaengnié » où il diront l’office… »
Liens externes
Voir aussi
Notes et références
Notes
- Population municipale 2020.
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[5].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[6].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
- Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2013 (site de l'IGN, téléchargement du 19 mars 2014)
- Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée »
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
- [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Normandie », sur normandie.chambres-agriculture.fr, (consulté le )
- « Station Météo-France Balleroy-sur-Drôme - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
- « Orthodromie entre Saint-Martin-de-Blagny et Balleroy-sur-Drôme », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France Balleroy-sur-Drôme - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Saint-Martin-de-Blagny et Carpiquet », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station météorologique de Caen-Carpiquet - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Caen-Carpiquet - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Caen-Carpiquet - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 3 : Formations dialectales (suite) et françaises, Genève, (lire en ligne), p. 1560
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse,
- René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau, Éd. Charles Corlet, (ISBN 2-905461-80-2), p. 232
- Arcisse de Caumont, Statistique monumentale du Calvados, t. 3 : Arrondissements de Vire et de Bayeux, Caen, Hardel, (lire en ligne), p. 319.
- Philippe Bernouis, « La mine de charbon de Littry, hier et aujourd’hui », .
- « Alain Pasquet vise un 3e mandat de maire », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le )
- Réélection 2014 : « Saint-Martin-de-Blagny (14710) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le )
- « Municipales à Saint-Martin-de-Blagny. Erick Suret est le nouveau maire du village », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le )
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- AOP Beurre d'Isigny et Crème d'Isigny
- Bernard Gourbin (préf. Christian Nisse, introduction Pierre Brunet), Fermes-manoirs du Bessin, Bayeux, Éditions OREP, , 80 p. (ISBN 978-2-8151-0207-0), p. 62-63.