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Houillères de Littry

Les houillères de Littry sont des mines de charbon situĂ©es dans l'ouest de la France sur la commune du Molay-Littry et autour de plusieurs villages voisins, en Normandie. Elles ont produit 2,5 millions de tonnes entre 1744 et 1880 puis de 1941 Ă  1949 pour alimenter l’industrie normande, en particulier les fours Ă  chaux.

Carte des départements français.
Localisation du gisement de Littry sur la carte des bassins houillers français.

Leur exploitation a marqué l'économie et l’environnement local, notamment en favorisant l’essor agricole du Bessin, mais aussi le paysage avec ses terrils, cheminées carrées et puits de mine. Un musée de la mine préserve la mémoire de ce passé minier.

GĂ©ographie

Étendue du bassin houiller dans le Calvados.

Situation

Le gisement exploité s'étend sur Le Molay-Littry et les communes voisines, dans le nord-ouest du Calvados, à la limite du département de la Manche en région française de Normandie.

La concession connaĂ®t quatre pĂ©rimètres diffĂ©rents au cours de son histoire : 1 920 km2 en 1744, 125 km2 en 1805, 100 km2 en 1853 et 8,44 km2 en 1942[1].

Les gisements houillers les plus proches sont Le Plessis-Lastelle Ă  quelques dizaines de kilomètres au nord-est (70 000 tonnes extraites[2]), le bassin houiller du Boulonnais et du Nord-Pas-de-Calais au nord-ouest et enfin les mines de charbon de La Bazouge-de-ChemerĂ© en Mayenne.

GĂ©ologie

Le gisement de Littry s'est formĂ© il y a 280 millions d'annĂ©es, au Saxonien[2]. Il est recouvert par des roches datĂ©es du Permien et du Trias et prĂ©sente de rares affleurements. Le bassin houiller est morcelĂ© en six cuvettes formĂ©es de lentilles de charbon discontinues[1].

Les bassins :

  • Littry compte 25 puits dont 18 d'extraction ;
  • Pelcoq compte 5 puits dont 4 d'extraction ;
  • NoĂ«l compte 9 puits dont 5 exploitĂ©s ;
  • Floquet compte deux puits d'extraction ;
  • Lance comporte un site de production ;
  • Fumichon compte deux puits d'extraction.

Histoire

Première exploitation

La concession est accordĂ©e en 1744 au marquis de Balleroy[3]. La Compagnie des mines de Littry est constituĂ©e en 1747 et son siège social est implantĂ© Ă  Paris. Huit fosses sont en activitĂ© en 1835, l'essentiel de la production est assurĂ© jusqu'en 1864 par les fosses Frandemiche, Sainte-Barbe et Saint-Georges. L'apogĂ©e est atteint vers 1840 avec un effectif d'environ 900 ouvriers et une production d'environ 50 000 tonnes de houille annuelles. Le bassin de Fumichon prend le relais entre 1840 et 1880[2].

Dans les premières décennies de son exploitation, la compagnie emploie de nombreux chevaux pour actionner les machines d'extraction et d'exhaure avant que ceux-ci ne soient remplacés par des machines à vapeur de rotation dès le début du XIXe siècle[4]. En l'an IX, Littry est la première compagnie à utiliser la vapeur pour remonter le charbon, devançant la Compagnie des mines d'Anzin[3].

  • Des mineurs de Littry (1804).
    Des mineurs de Littry (1804).
  • Coupe de bâtiment Ă  molettes.
    Coupe de bâtiment à molettes.
  • Deux machines Ă  molettes au dĂ©but de l’exploitation, Ă  gauche pour le pompage, Ă  droite pour l’extraction.
    Deux machines à molettes au début de l’exploitation, à gauche pour le pompage, à droite pour l’extraction.
  • Des Ă©curies de Litrry.
    Des Ă©curies de Litrry.

En 1789, les travaux miniers des fosses Frandemiche, Sainte-Barbe et Saint-Georges sont reliés entre eux pour favoriser un aérage naturel et économique. Cela permet aussi d'accéder à l'ensemble des chantiers d'abattage, même si l'un des puits est rendu inaccessible par le gel[5].

La crise du charbon entre 1872 et 1875 fait grimper le prix du charbon anglais, relançant l'attractivité de la houille de Littry, mais le manque de travaux de recherches et de main-d'œuvre font que la production reste inférieure à la demande. Ce phénomène, cumulé et l'éloignement du bassin de Fumichon, provoquent le déclin des mines qui ferment le [6].

Le musée de la mine de Littry ouvre en 1907 à partir d'une collection d'outils et machines réunis par Sosthène Lefrançois[7].

Puits Ă  Bernesq lors de la relance.

Seconde exploitation

De nouvelles recherches de houille sont entreprises dans le bassin minier Ă  partir de 1917, l'activitĂ© n'est pas relancĂ©e sur la commune de Littry, mais reprend entre 1941 et 1950 avec les puits I et II de Fumichon Ă  La Folie et Ă  Saint-Martin-de-Blagny. 80 000 tonnes sont extraites au cours de cette dĂ©cennie pour compenser les pĂ©nuries engendrĂ©es par la Seconde Guerre mondiale et la Reconstruction[2].

Principales fosses

Fosse Le Sauvage

Le premier puits est en activitĂ© de 1743 Ă  1745. Il exploite une couche de 2,15 mètres Ă  10 mètres de profondeur[8].

Le deuxième puits est exploitĂ© de 1755 Ă  1762 Ă  27 mètres de profondeur[8].

Les deux puits sont remblayés en 1835 et ne laissent aucune trace au début du XXIe siècle[9].

Fosse de la Machine Ă  feu

Le bâtiment de la machine converti en chapelle.

La fosse est active de 1749 Ă  1760. Elle exploite une couche de 2,15 mètres Ă  114 mètres de profondeur[8]. Le puits est comblĂ© en 1835 et se situe sur la place du marchĂ© au dĂ©but du XXIe siècle[10].

Le bâtiment de la pompe, désaffecté en 1803 et aménagé en une chapelle qui est inaugurée lors de la sainte barbe, en [11]. La chapelle de la Mine est mise en vente en 1881, à la liquidation de la société. Elle est rasée en 1907 pour agrandir la place du marché, tandis qu'un nouvel édifice est ouvert l'année précédente[12].

À proximité, se trouve l'obélisque rendant hommage à Monsieur Noël, ancien directeur des mines ayant développé l'activité grâce à l'utilisation de la vapeur[13].

Fosse Sainte-Barbe

La fosse Sainte-Barbe vue en coupe, oĂą les deux bures sont visibles.

Le puits de mine est creusé à partir de 1763, il est prolongé par des galeries reliées à deux bures. La houille est rencontrée en malgré des difficultés dues aux infiltrations d'eau. Vers 1784, le puits est directement arrondi jusqu'au terrain houiller et les bures sont abandonnés[14].

Le carreau de la fosse, étendu est bien desservi par le réseau routier, accueille les ateliers de mines comprenant forges et charpenterie, mais aussi le bureau de contrôle des recettes et le bureau de paie. Les travaux du fond de la fosse Sainte-Barbe atteignent le point le plus bas du basin minier vers lequel convergent toutes les eaux des fosses voisines, c'est pourquoi une machine à vapeur actionnant une pompe est installée pour assurer l'exhaure. En 1811, c'est une machine d'extraction à vapeur Périer qui est installée[5].

La fosse reste active jusqu’en 1864. Elle exploite une couche de 2,15 mètres Ă  120,75 mètres de profondeur[8]. La profondeur totale du puits est de 130 mètres, il est cuvelĂ© sur toute sa hauteur et possède trois compartiments : extraction, exhaure et passage des mineurs[5].

Le , le cuvelage du puits se disloque rendant instable le terrain du carreau de mine qui menace de s'effondrer dans le puits avec les bâtiments et les machines. Le puits est alors renforcé dans l'urgence, mais la fosse doit être abandonnée[15].

En 1949, l'ancien puits s’effondre et sert de décharge, il est remblayé dans les années 1990. Au début du XXIe siècle le terril et l’emplacement du puits recouvert de gravats subsistent[16].

  • Vue gĂ©nĂ©rale (terril Ă  gauche, puits sous les arbres).
    Vue générale (terril à gauche, puits sous les arbres).
  • L'emplacement du puits.
    L'emplacement du puits.
  • Le terril.
    Le terril.

Fosse Saint-Georges

Machine de rotation de la fosse Saint-Georges.

Cette fosse est creusée de à pour répondre aux besoins de la demande des fours à chaux en combustible. En 1784, l'extraction est assurée par une machine à molette actionnée par des chevaux. Ce dispositif est remplacé par une machine d'extraction à vapeur Périer dé 1800. Le charbon extrait est de très bonne qualité[5].

Le puits est initialement cuvelĂ© dans les zones jugĂ©es instables, mais Ă  la suite d'affaissements, il est entièrement cuvelĂ© en 1807[5]. La fosse reste active jusqu’en 1863. Elle exploite une couche de 2,15 mètres Ă  110 mètres de profondeur[8].

Un important terril subsiste au début du XXIe siècle[10].

  • L’emplacement du puits Saint-Georges Ă  gauche et son terril Ă  droite.
    L’emplacement du puits Saint-Georges à gauche et son terril à droite.

Fosse Frandemiche

La fosse Frandemiche vue en coupe.

La fosse est exploitée de 1759 à 1864. Ses vestiges sont mis en valeur dans la cour du musée de la mine[8].

  • Le musĂ©e construit sur la fosse.
    Le musée construit sur la fosse.
  • Les ruines des bâtiments.
    Les ruines des bâtiments.
  • Le puits.
    Le puits.
  • L'un des deux terrils.
    L'un des deux terrils.
  • La machine de rotation.
    La machine de rotation.

Fosse BĂ©nard

Le fonçage est entrepris au sud des trois fosses principales du bourg (Frandemiche, Sainte-Barbe et Saint-Georges) Ă  partir de 1801. En , les ouvriers rencontrent une couche dĂ©cevante. Une machine Ă  molette est toutefois installĂ©e et une liaison avec la fosse Saint-Georges (distante de 60 mètres) est Ă©tablie en 1803. La veine de charbon, morcelĂ©e en diffĂ©rentes poches est exploitĂ©e jusque fin 1857. Le puits est remblayĂ© en 1862 et le terrain vendu en 1869[5].

Le puits de 117,8 mètres de profondeur s'est lĂ©gèrement effondrĂ© au XXe siècle et se situe dans un jardin au dĂ©but du XXIe siècle[17].

Fosse des Bosquet (Saint-Charles)

Plaque de la bénédiction de la fosse Saint-Charles.

La fosse ouvre en , elle est équipée d'une machine à molette. Le puits d'une centaine de mètres de profondeur est creusé en deux ans[5]. À la suite des bons résultats de la fosse, la compagnie décide de faire bénir la fosse par Charles Brault, l'évêques de Bayeux et de la baptiser « Saint-Charles » le [18]. Elle ferme en 1841[5].

Fosse Noël

La fosse est baptisĂ©e du nom du directeur de la mine par la volontĂ© de la compagnie de lui rendre hommage. Le fonçage commence en et s'achève en . Le directeur alors âgĂ© de 71 ans descend avec son gendre et son petit-fils, ce dernier inaugure la fosse en donnant le premier coup de pioche symbolique dans la veine de charbon. Le puits, profond de plus cent mètres, est Ă©quipĂ© d'une machine Ă  vapeur en 1825. Le charbon extrait est de bonne qualitĂ©, mais les travaux se heurtent Ă  des problèmes d'aĂ©rage. Une galerie de communication est alors creusĂ©e vers la fosse Saint-Charles pour crĂ©er un appel d'air. La fosse ferme en 1845, la veine de charbon Ă©tant Ă©puisĂ©e dans son secteur[18].

Fosse Touvais

La fosse est creusĂ©e Ă  Saon Ă  partir du . Au mois de novembre suivant, un baritel est installĂ© alors que le puits atteint les 40 mètres de profondeur. Ă€ la fin de l'annĂ©e 1830, le charbon est rencontrĂ© Ă  une centaine de mètres de profondeur et l'extraction dĂ©marre. En 1833, la fosse est en pleine activitĂ© et le baritel ne suffit plus Ă  assurer la production, une machine Ă  vapeur est installĂ©e pour le remplacer. Une cheminĂ©e de 24 mètres de haut est Ă©difiĂ©e Ă  l'Ă©tĂ© 1834. Le gisement de la fosse arrive Ă  Ă©puisement en 1856 et le puits est remblayĂ©[18].

Le puits s'est ouvert entre 1932 et 1933, il est alors partiellement remblayé, puis complètement en 1945. Au début du XXIe siècle, subsistent la cheminée des chaudières et un enfoncement à l’emplacement du puits[19].

  • L'emplacement du puits.
    L'emplacement du puits.
  • CheminĂ©e.
    Cheminée.
  • Le terril.
    Le terril.

Fosse Dumartroy

La fosse est creusée à partir de l'été 1835. Elle porte le nom du vicomte Camus du Martroy, doyen des associés parisiens de la compagnie. Une veine de bonne qualité est atteinte en . La fosse ferme en 1857[18] - [15].

L'orifice du puits s'est effondrĂ©e en formant un cĂ´ne d'une dizaine de mètres de diamètre, et profond de 16,5 mètres avant le niveau de l'eau. Il est comblĂ© en 1971 et 1972 avec des balles de chutes de plastique. Au dĂ©but du XXIe siècle, l’emplacement du puits forme un lĂ©ger entonnoir d'oĂą dĂ©passent les balles[20].

  • Le terril.
    Le terril.

Aspects sociaux

Obélisque rendant hommage à Monsieur Noël.
Portrait de deux directeurs successifs : Philippe-Guillaume Lance et son fils Auguste.

En 1792, le directeur Noël, particulièrement paternaliste, crée une caisse mutuelle pour les ouvriers. Il crée également une école, une chapelle et entretient de bonnes relations avec les instances religieuses. Son successeur et gendre, Phillippe Guillaume Lance, se montre plus autoritaire envers les mineurs qui se mettent en grève en 1838, deux ans et demi après sa prise de fonction. Les relations s'enveniment sous la direction de son fils Auguste qui démissionne en 1855. Ses successeurs sont quant à eux confrontés au déclin de la mine et subissent les exigences des actionnaires comme les grèves[21].

Production

La houille produite est transportĂ©e par charrette sur le rĂ©seau routier partant en Ă©toile autour du bourg de Littry qui est ainsi reliĂ© Ă  Isigny-sur-Mer (et Ă  Port-en-Bessin-Huppain) en 1753, Ă  Bayeux en 1792, d'autres routes sont ouvertes jusqu’en 1835. Sur 49 000 tonnes produites en 1838, seulement 1 300 tonnes sont consommĂ©es sur place. La zone de chalandise du charbon de Littry est principalement le dĂ©partement du Calvados et ne subit qu'une faible concurrence. Ainsi, vers 1840, le dĂ©partement consomme 42 000 tonnes de charbon local contre 11 000 tonnes de charbon anglais et 500 tonnes de charbon belge et Valenciennois[2].

Les applications du charbon de Littry sont assez variĂ©es. La manufacture royale de glaces de miroirs de Tourlaville est cliente de 1749 Ă  1817, la manufacture nationale de Sèvres l'employait Ă©galement pour alimenter ses fours. La houille est Ă©galement utilisĂ©e par les forges locales, mais aussi pour le chauffage domestique, ainsi le maire de Saint-LĂ´ a organisĂ© une distribution gratuite de charbon aux pauvres de sa ville. Pendant les guerres de la RĂ©volution française le charbon est utilisĂ© par plusieurs arsenaux de l'Ouest comme l'arsenal de Brest. La principale application du charbon de Littry reste l'alimentation des fours Ă  chaux situĂ©s dans un rayon d'une vingtaine de kilomètres autour du bassin minier. Le combustible est Ă©galement utilisĂ© pour l'Ă©clairage du phare de Gatteville, pour la fabrication du vitriol, pour alimenter diverses machines Ă  vapeur et fours de briqueteries, tuileries. La compagnie alimente des usines Ă  gaz parisiennes dans les annĂ©es 1860, relançant l'activitĂ©, mais plusieurs clients cessent leurs commandes en 1874 puis en 1877 et la production de houille chute Ă  7 000 tonnes par an. Au total, 2,5 millions de tonnes sont extraites[2].

Impact Ă©conomique

L'activité minière contribua à la croissance de l’industrie locale, notamment l'activité chaufournière et ainsi à l’essor agricole du Bessin. Le personnel comptait quelques mineurs professionnels venus d'autres bassins miniers et 85 % de paysans-mineurs locaux, dont 65 % de Littry même[2].

Après-mine

Un phĂ©nomène d'exode progressif s'est produit lors du dĂ©clin puis de la fermeture de mines. Ainsi, la population de Littry Ă©tait de 2 482 habitants en 1841 auxquels s’ajoutent les 754 du Molay. En 1881, après la fermeture, la population de Littry est descendue Ă  2 058 habitants et celle du Molay Ă  699. Le paysage reste marquĂ© par sept terrils, deux cheminĂ©es carrĂ©es et des orifices de puits. Un musĂ©e de la mine perpĂ©tue l’histoire du bassin[2].

En , le BRGM et la DRIRE de Basse-Normandie publient un rapport recommandant de démolir les vestiges de la fosse Fumichon et de reboucher sur toute la hauteur les anciens puits uniquement obturés par une dalle de béton[22].

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Louis-Étienne HĂ©ricart de Thury, MĂ©moire sur la houillère de Littry,
  • Gaston Lavalley, Une Ă©meute originale des mineurs de Littry en 1792, d'après des documents complètement inĂ©dits,
  • A. Lemenorel, Une mine de charbon en Normandie: Littry : Ces mineurs de Littry, pionniers de l'Ouest (Annales de Normandie), (lire en ligne), p. 244-248. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • [PDF] G. Maurin, Gisement de houille de Littry, DRIRE Basse-Normandie, BRGM, (lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Pierre Coftier, Mineurs de charbon en Normandie, XVIIIe-XXe siècles, (ISBN 2911855868). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Philippe Bernouis, Le charbon en Normandie, Orep Editions, (ISBN 2815100983)
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